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 [Privé]Twelfth chapter : Trauma

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Stanley O.
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Terrien
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MessageSujet: [Privé]Twelfth chapter : Trauma   [Privé]Twelfth chapter : Trauma ClockSam 17 Mai 2014 - 20:24
Il ouvre les yeux. Lentement. Bordel, mais où il est là. Il a mal au crâne et peine à bouger ses membres. Il a mal à son poignée, il regarde. Putain, mais pourquoi il est menotté à son lit. Il tire d'un coup sec dessus, par réflexe sans doute, et s'ouvre la peau. Et voilà qu'il se met à saigner. Il regarde le liquide chaud couler le long de son bras, lui chatouillant les rares poils qui couvre son épiderme. Il jette son corps en arrière sur la tête d'oreiller et souffle d'agacement. Tout est si blanc dans le coin, on se croirait au paradis. Un paradis stérile et aseptisé. La télévision est allumé et elle lui crache aux oreilles une foule d'information. Mais, sans doute sous l'effet de médicaments, il n'est pas en état et n'a ni l'envie, ni la force de chercher à comprendre ce que cette boîte a à lui dire. Il se penche sur le côté gauche, et voit sur une espèce de table de chevet en plastique, ses habits. Il tend sa main qui n'est pas attaché, la droite, et attrape dans la poche de son short une cigarette et son briquet. Il balance la tête de l'autre côté, la fenêtre est ouverte. Bien. Il allume son tube à cancer et pousse un soupir de soulagement suivi d'un large sourire. Quelle joie immense que celle de se détruire la santé à coup de nicotine.
Alors qu'il en est à la moitié de sa cigarette, il entend la poignée de la porte s'ouvrir. Il panique, ça se lit sur son visage. Il tire une dernière fois sur sa cigarette avant de la lancer par la fenêtre. C'est une infirmière qui rentre. Elle lui dit que ça fait deux jours qu'il est dans le coma et que l'opération pour lui retirer les balle de ses jambes s'est bien passé. Il comprend ce qu'elle disait mais ne peut pas répondre. Il se contente de hocher la tête. Il sait que s'il expire, il prend le risque de cracher de la fumée. Alors, il est allongé, comme un con, sans dire un mot tout en hochant la tête. Mais bon, contrairement aux héros de films, il ne peut pas retenir son souffle éternellement. Il explose et lâche un large et peu épais nuage de fumée. Elle le regarde, sourit, et le sermonne disant comme quoi ce n'est pas bien de fumer à son âge.
Elle sort.
Il l'entend derrière la porte parler du fait que Stanley est réveillé. À la suite de quoi il voit entrer dans sa chambre deux inspecteurs en costumes-cravates. Il essaye de se rappeler, il n'a rien fait de mal hier soir, il ne s'est même pas battu, il n'en a pas eu le temps... Alors, pourquoi sont-ils là ? Merde quoi, c'est qu'un adolescent, il n'a pas à être menotté aux barreaux de son lit.

- Bonjour monsieur Stanley.
- Vous savez pourquoi nous sommes là n'est-ce pas ?
- Non
- Êtes-vous sûr ?
- Non non, je me foutais simplement de votre gueule...
- Bien, alors, nous allons vous expliquer la situation de notre point de vue monsieur Stanley.
- Vous êtes un adolescent. En possession de drogues, et vous vous faites tirer dessus dans une ruelle le soir.
- On a eu des soupçons, donc on a demandé un mandat. Et après avoir fouillé votre appartement on a retrouvé des livres sur la chimie organique.
- Ainsi que l'essentiel pour fabriquer de l'ecstasy et de la méthamphétamine, de mauvaise qualité certes, mais de la méthamphétamine quand même.
- Je ne suis pas sûr de savoir où vous voulez en venir...
- Monsieur Stanley, la seule chose que je demande, c'est que vous dénonciez votre réseau...
- Quoi ?
- Vous faites partie d'un réseau monsieur Stanley et...
- Arrêtez avec ce "Monsieur Stanley" soit vous m'appelez par mon prénom, soit vous dites "Monsieur Osborne"...

Il est agacé, aigri même, fatigué, mais par-dessus tout, il est défoncé par tous les anti-douleurs qu’on lui a fait prendre… Si on lui en a fait prendre, car il continu de souffrir le putain de martyr dans ses deux jambes. Merde, ses deux jambes, il va peut-être ne plus jamais pouvoir marcher, il vient juste d’y penser, et pour la première fois il sent un frisson parcourir son épine dorsale, hérissant le doux duvet de son dos.

- Donc, Stanley ?
- Donc, illustre inconnu, je n’ai aucune foutre idée de ce que vous voulez dire. J’ai de la drogue chez moi, oui. Je sais en faire, aussi. Des tarés avec des flingues traînent dans la rue, d’accord. Mais jamais, je n’ai fait parti de quelconque réseau de drogue en provenance des pays de l’Est et s’adonnant à l’occasion au trafic humain, plus particulièrement celui de mineurs toxicomanes qui finiront sans doute prostitué au nom même de ceux qui les ont introduit ici.
- Nous ne sommes pas la pour rire !
- Mais moi non plus, alors allez vous faire enculer ! Je souffre comme un porc et vous, tout ce que vous trouvez à dire, c’est m'accuser de conneries sans nom qui sont en train de m’exploser le crâne. Alors maintenant vous dégagez et vous ne revenez que quand j’irais mieux !
- Malheureusement petit, ici, la loi, c’est nous.
- Alors, tu veux qu’on prévienne tes parents de tes activités ?
- Je ne vend rien…
- Je pense qu'ils seront quand même heureux d’apprendre que tu te drogue au speed
- Très bien, allez-y, appelez-les

On peut lire l’incompréhension sur leur visage. En effet, comment un gosse de 17 ans peut-il n’en avoir rien à faire de savoir si ses parents savent s’il se drogue ou non ? Ils le savent déjà ? Non. La réponse est ailleurs, mais pour résumer, il n’arriveront sans doute pas à contacter ses parents. Tout se falsifie de nos jours.
Semblant ne plus avoir de question, ils sortent. Et Stanley comprend qu’il y aura toujours un flic derrière cette porte et que tant qu’il n’est pas en état de marcher, il ferait mieux de trouver un plan correct pour se barrer d’ici.


Dernière édition par Stanley O. le Ven 13 Juin 2014 - 21:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Privé]Twelfth chapter : Trauma   [Privé]Twelfth chapter : Trauma ClockSam 24 Mai 2014 - 22:23
Il en a assez. Assez des médicaments. Assez de cette routine dont il commence à s'habituer. Bordel, mais quand est-ce que tout ça va s'arrêter ? Le mal de crâne. Le mal de jambes. Le mal. C'est exactement ce mot qui le défini actuellement. Le mal. Le putain de mal généralisé. Il a mal et ça se voit. Son visage dégouline de sueur. Les deux inspecteurs rentrent toutes les deux semaines dans sa chambre. Et à chaque fois, qu'ils parlent, il souffre. Il essaye de balbutier des réponses mais ne se contente que de baver sur cette espèce d'habit fourni par l'hôpital. Cette toge de malade laissant apparaître un magnifique dos nu qui se termine par une paire de fesses. Élégant au possible. Le summum de la mode. Tout le monde se l'arrache, et lui, il bave dessus en essayant de parler. Pathétique et misérable ramassis de déchet d'être humain. Pathétique. Misérable. Il est à la fois en manque de ses cachets et explosé par les médicaments. Junkie de merde. Tout ce que tu fais, c'est leur prouver qu'ils ont raison, que tu vaut moins qu'eux. Que tu es plus bas qu'eux.
Les inspecteurs rentrent à nouveaux et ils assaillent Stanley de leurs questions. Il en a assez. Il a mal. L'espace d'un instant, il va mieux. Il va mieux alors il crie:

- Vous allez me foutre la paix bordel ! Je suis à moitié mort ! Promettez de ne plus jamais revenir et je vous promet de ne pas trop vous faire mal !

Ils rient fort. Très fort. Trop fort. Stan souffre sur son lit, ses oreilles sifflent. Il plaque ses mains dessus comme pour se les arracher et cri comme un fou dans un asile. Les compteurs s'affolent. Les infirmiers arrivent ainsi que le docteur. Une petite injection dans le sang, et ça va mieux. Il ne sent plus rien. Il ne se sent plus. Il a l'impression de tomber, de s'enfoncer dans le sol. Il se voit, allongé sur de la moquette rouge, se baladant dans les couloirs de l'hôpital. Enfin, il n'est plus en manque. Il ira mieux. Il se sent léger.
Il se réveille. Il n'arrive plus à bouger. Ils lui avaient menotté le bras gauche, mais là, c'est tout son corps qui est attaché à son lit. Il est sanglé au niveau des poignets, des chevilles, du torse et du bassin. Le docteur arrive.

- Ce n'est pas la première fois que vous vous énerviez comme ça, alors, nous avons dû prendre des solutions quelques peu radicales...
- Ne vous inquiétez pas, je comprend doc'. Je n'en ai pas après vous, juste après les deux inspecteurs qui se cachent derrière ma porte.
- Je vous comprend, ils nous sont aussi désagréable qu'à vous.

Stanley sourit.

- Bon, je dois vous laisser. Et de plus, vous devriez limiter votre consommation de stupéfiants.

Bon, sanglé dans ce lit, le plan d'évasion de Stan tombe à l'eau. Il en a assez. Il explose en larmes. Il en a assez. Assez. Mais, il ne se laisse pas dominer par ses émotions. Il se ressaisit, cesse de pleurer et se met à réfléchir. Ils ne peuvent pas le laisser ainsi indéfiniment. Il faudra bien qu'il se lave, qu'il fasse ses besoins, qu'il mange. Un jour ou l'autre il devra commencer la rééducation. Un jour ou l'autre, ils enlèveront ses sangles. Ce jour là, et bien d'autres, il sera docile, gentil, doux, aimable. Et puis, il s'évadera, quand il le voudra, quand il le sentira. Il saura qu'il est prêt, et il s’échappera de ce paradis stérile, et il entraînera avec lui dans sa chute en enfer les deux inspecteurs, les infiltrés du Diable. Voilà, c'est ça désormais sa raison de vivre. L'attente. La longue attente de ce moment. Il sourit rien que d'y penser. La stupeur sur leur visage. La joie sur la sienne et la douleur sur ces deux-là. Il est patient, il a un but. Désormais, il ne pleure plus, il a une espèce de méchanceté sadique qui prend la place à la tristesse dans sa sphère des émotions. Patience, bientôt, tout ira mieux.
Stanley O.
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MessageSujet: Re: [Privé]Twelfth chapter : Trauma   [Privé]Twelfth chapter : Trauma ClockMer 30 Juil 2014 - 10:41

Voilà plusieurs semaines que Stanley fait de la rééducation. Il n'est plus sanglé mais il est toujours surveillé, un agent posté devant sa porte. Mais bordel, c'est quoi leur problème ? Il n'a que 17 ans et il est surveillé en permanence. Ça en devient ridicule. Mais bon, bientôt, tout cela n'aura plus aucune importance. L'infirmière passe et regarde le bloc-note attaché au bout du lit. Elle appelle un docteur qui jette un œil à son tour. Puis tous deux lèvent leurs yeux vers Stanley.

- Vous ne prenez pas vos calmants.
- Il était temps que vous vous en rendiez compte...
- Très bien, vous ne nous laissez pas le choix.

Il s'approche de la perfusion et y injecte un produit. Ils s'en vont. Qu'est-ce qu'il a bien pu injecter dans son sang ? Un calmant sans doute, il n'en sait rien, il est trop défoncé pour savoir. Sa tête semble s'enfoncer dans son oreiller. Il entend le bruit strident que produisent les écrans allumés. Il commence à ne plus sentir ses extrémités, et pourtant, il se croit extralucide. Il a du mal à bouger la mâchoire. Il essaye d'articuler des mots pour voir si il peut toujours parler... Apparemment non. Des sons sortent. Des sons difformes. Mais ce qui sort de sa bouche, c'est surtout de la salive. Il ne s'en rend pas compte. Mais sa bave coule sur son menton. Pathétique être humain. Pitoyable.
Au bout d'une heure, il commence de nouveau à sentir ses membres, bien que ses idées, elles, ne soient toujours pas en place. Au chiotte le plan, il va improviser. Il se lève de son lit, débranche les perfusions et les câbles qui le relient à cet hôpital. Il ouvre la fenêtre et l'enjambe. Le vertige le saisit. Il se sent tomber... Il s'envole et plane au-dessus de Satan-City. Le bruit de la porte de sa chambre d'hôpital le réveille. Il est toujours au-dessus du vide et entend les infirmières dire qu'il s'est échappé. En bas, quelques personnes commencent à le regarder. Il continue d'avancer sur la balustrade et se décide à rentrer par une autre fenêtre. Il s'excuse auprès du patient présent et de son infirmier. Il cours à travers l'hôpital et prend l'ascenseur. Il est enfin face à la porte d'entrée. Mais sur le côté, il voit les deux inspecteurs. Les deux inspecteurs le voient aussi. Ils s'avancent vers lui. Il les regarde. Il est encore explosé par les médicaments et ne comprends pas un des mots qu'ils lui disent.
Ou plutôt, il ne prend pas le temps de comprendre et se dirige vers la sortie. Soudain, il ne peut plus avancer. Il se retourne et voit un inspecteur le tenir par le bras. Il lui donne un crochet du gauche d'une puissance assez étonnante pour une adolescent sous médicaments. L'inspecteur aussi semble surpris et s'écroule au sol. Il continue d'avancer vers la porte.
Dehors. Enfin. Enfin dehors. Le vent souffle sur son corps. Il le sent se faufiler dans son dos car sa tenue de malade laisse entrevoir de sa nuque à ses fesses. En général, les patients sont nu sous ce genre d'accoutrement et il ne fait pas exception à la règle. Il s'avance sur le trottoir et ramasse un couvercle de poubelle. Il se retourne et colle une baffe à l'autre inspecteur avec son arme récemment acquise. Il perd une dent et un peu de sang. Il s'agenouille sur son corps étendu par terre et le frappe à répétition avec le couvercle. Il rentre à nouveau dans l'hôpital et donne un coup de boule au deuxième inspecteur avant de prendre sa tête et de l'écraser à répétition sur le comptoir de l'accueil. Au moins, il sont sur place pour être soigné. Il voit le docteur et l'infirmière sortir de l'ascenseur. Il court. Il court. Court. Court. Court !
Il les a semés.
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