Chevalier à l'aura noire... Sieg

Une guerre... Une guerre sans merci, une guerre sans pitié, une guerre sans honneur, sans raison, une guerre sans trêve, une guerre... Inutile, stupide, comme ceux qui l'avaient déclenchée.

Voila ce qui fut le contexte de sa 'création', la création d'une machine à tuer, confectionnée à partir d'un humain et de l'esprit de démons antiques qui ne parvenaient plus à revenir sur la terre des vivants. C'est du moins ce qu'ils avaient espérés en faire, ces démonistes de basse classe, mais il n'est pas rare que les choses ne se déroulent pas comme on le veux.

Lui était un enfant humain, un orphelin, aux cheveux couleur de soleil couchant, un enfant humain, né le sixième jour du sixième mois en la sixième année, un enfant prédestiné à être proche des démons de par sa simple date de naissance.

Dés son plus jeune âge, Sieg vit son corps marqué d'un sceau infamant, un tatouage particulier, composé de myriades de runes. Un tatouage précurseur des horreurs qu'il aurait à vivre dans l'avenir.

Jusqu'à la veille de ses treize ans, Sieg reçu une instruction digne des preux chevaliers des temps anciens : Savoir vivre, instruction du passé de sa planète, enseignement au combat au corps à corps, protection des faibles et de ceux qui en ont le besoin, rien ne lui fut

Lorsque vint le jour de son treizième anniversaire, le premier rituel fut réalisé. Il consistait à forcer le jeune homme à boire un demi-galon de sang tout en supportant le toucher sauvage du maître démoniste. Ce rituel avait pour but de lier au corps de l'enfant à l'une des essences  démoniaques dépendante d'un sentiment humain : La culpabilité.

En lieu et place de l'essence qu'ils espéraient implanter en lui, ce fut un esprit démoniaque qui prit place. Un esprit qui n'avait jamais pu retrouver de corps, incapable de passer dans un monde ou dans l'autre. De cette union contre nature, le jeune homme sorti gagnant. Lui qui n'avait jamais manié une épée se dirigea vers une lame gigantesque pour lui à l'époque, une claymore, qu'il se mit à manier avec brio sans avoir l'air de peiner à la soulever. Cependant, d'autres changements s'étaient opérés : Son aura si pure avait changé, s'approchant à présent de celle d'un démon, de plus, une partie du tatouage avait pris une teinte bleutée.

Suite à ce premier rituel, Sieg fut soumis à de nombreux tests, afin de tester les limites et les gains que le jeune homme retirait du travail de ses maîtres. En bien des points, il supplantait ses anciens maîtres : force, vitesse, agité, résistance, il avait gagné sur tout les plans, de même que sur le domaine purement énergétique, ses réserves s'en étaient trouvées décuplées.

Les deux années le séparant du rituel suivant furent employées à parfaire ses connaissances de la vie, son savoir anatomique des êtres, mais aussi son bon sens. De lui-même, Sieg cultivait le goût des autres, il n'était pas rare de le voir protéger les plus faibles, leur donner ses rations lorsqu'il allait s’entraîner en extérieur ou tout simplement discuter avec ceux et celles qui en avaient l'envie.

A l'aube de son quinzième anniversaire, le second rituel fut mené, dans le but non plus de lier une essence démoniaque, mais bel et bien une nouvelle entité perdue entre deux mondes. Le rituel était le même, à ceci près que cette fois Sieg devait veiller à ne pas bouger, à se concentrer sur sa propre force afin de rester aussi serein qu'un lac lorsque le vent ne le dérange. Cette fois, l'esprit lié à lui était liée à la malice des hommes, sans pour autant avoir plus de nom que la précédente. Il gagna cette fois encore une faculté nouvelle, celle d'expédier de faible puissance, mais à un rythme très soutenu.

Cette fois, le tatouage pris quelques nouvelles teintes, l'orangé s'ajoutant au bleu précédent. Dans l'année qui suivit, deux nouveaux rituels furent menés, deux nouveaux esprits liés de force au corps du jeune homme, dont l'aura devenait plus démoniaque à chaque fois. Le premier des deux esprits qui lui furent imposés était un avatar de la haine. De cet esprit il gagna la faculté de protéger ses membres grâce à son énergie pour en la puissance et la vitesse, au détriment d'une faiblesse lorsqu'il employait ce pouvoir. Le second était lié à l'un des traits humains le plus notable : l'imperfection. De cet esprit torturé lui apporta la faculté de trancher à distance. Bien que cette faculté soit de très loin inférieure à un coup d'épée, elle avait l'avantage d'une longue portée. De nouveau le tatouage s'était ceint de nouvelles couleurs.

L'année qui suivit fut consacrée à la maîtrise des facultés qu'on lui avait insufflé de force, afin d'en faire le meilleur usage possible sans être pour autant une menace pour ceux et celles qui lui accordaient leur confiance. Il est vrai que certains se trouvaient incommodés par son aura démoniaque, pourtant, il n'était pas rare qu'après avoir passé un peu de temps avec lui, ils changent leur point de vue. Pourtant, il n'était pas rare que son aura lui attire des ennuis, plus d'une fois il fut mis à mal par ceux et celles qui ne lui accordaient rien de plus qu'une bastonnade, le prenant injustement pour un démon sans lui accorder le droit de se défendre.

Cette année écoulée, deux nouveaux rituels furent effectués coup sur coup, deux nouvelles malédictions aux yeux de Sieg qui les subissait, deux nouvelles entités injectées en lui, accroissant de nouveau son aura maléfique, lui qui était depuis  quelques temps déjà un chevalier protecteur et bon. Le premier esprit était l'un des multiples esprit de l'arrogance. De cet esprit il gagna la faculté de créer un puissant bouclier, apte à protéger non seulement l'utilisateur, mais aussi ses alliés proches, des attaques ennemies. Le second, avatar du blasphème, lui offrit un pouvoir aux antipodes du précédent. Au lieu d'un bouclier infranchissable, il devint capable de projeter une immense sphère d'énergie en un point, à la condition de l'avoir marqué de son sang. Cette sphère explose à l'impact, produisant une énorme explosion. De nouveau, le tatouage avait évolué, s'étant presque totalement colorisé à présent.

Il fut ensuite laissé au repos pendant deux années. Pourtant, Sieg continuait à s’entraîner, tant au maniement de ses pouvoirs que de son arme, sans pour autant oublier ce qu'il aimait le plus, protéger autrui lorsque cela s'avérait possible. Le jour, il était bien souvent sur les routes, la nuit, dans les bibliothèques des villes qu'il traversait, afin d’accroître son savoir et à s'instruire de choses aussi diverses que la médecine, la science, l’herboristerie ou tout simplement l'astronomie.

Il fut prévenu peu avant son vingtième anniversaire que son ultime épreuve aurait bientôt lieu, l'ultime rituel, celui qui terminerait le tatouage, celui qui signerait également la fin des expériences. Les maîtres de Sieg étaient persuadés que cette fois, ils avaient attrapé dans leurs filets l'un des avatar des princes-démons... Pauvres fous... Ce rituel ne se passa pas comme les précédents. Comme de coutume, Sieg se concentrait sur son énergie, afin de la garder aussi basse que possible afin de laisser officier ceux et celles qui l'avaient formés pour être ce qu'il était, un sujet d'expérience. Pour lui, tout se passait bien, il veillait, rien ne lui signifia à aucun moment que le rituel dérapait. Ce n'est que lorsqu'une odeur fade lui vint au nez qu'il rouvrit les yeux et réalisa. Autour de lui, plus un son, plus un souffle, plus une lueur, nul part. De ses maîtres il ne restait que des corps déchiquetés, des corps dont les visages reflétaient une terreur aussi profonde que ne le sont les ténèbres de la nuit.

Cet ultime rituel avait lié un esprit puissant au corps du jeune homme, un esprit si puissant qu'il avait à lui seul complété et donné au tatouage toute sa sinistre beauté. Cet esprit... C'était celui de Thanatos, Thanatos, ancien ange protecteur qui fut abandonné par les siens aux mains de ses ennemis. Ange qui avait fini par perdre la raison sous les tortures, qui avait maudit le monde avant de rendre l'âme.

Ce dernier esprit avait offert à Sieg la faculté de maîtriser le temps pour une période très courte, si bien qu'alors que son aura démoniaque se retrouvait à décliner rapidement, il semblait se déplacer à une vitesse supérieure à celle de la lumière. Pourtant, l'ordre auquel était rattaché Sieg finit par apprendre les horreurs qui s'étaient produites, malgré tout, Sieg n'en fut pas tenu pour responsable. Pour preuve, il ne fut pas chassé ou éliminé, que du contraire, c'est de lui même qu'il décida de partir, non sans quelques présents prouvant ce qu'il était : un manteau blanc marqué de l'emblème de son ordre, son épée, mais également une protection pour son bras gauche, courant de l'épaule à la main. Aujourd'hui, cette protection à la couleur rouge du sang, pourtant, Sieg ne fait plus parler de lui. Certains murmurent qu'il serait mort, d'autres encore qu'il aurait disparu, dévoré par les esprits a qui on a imposé un corps humain. D'autres encore murmurent qu'il continue son rôle de chevalier, que son aura sombre est parfois perceptible, sans que l'on ne puisse le rejoindre suffisamment vite... Il se murmure aussi que l'ange déchu aurait retrouvé ses ailes au contacter de l'âme d'un humain qui malgré le mal qu'on lui a imposé continue à lutter pour le bien de son prochain.