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 Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]

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Le Grand Méchant Loup
Le Grand Méchant Loup
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] - Page 2 ClockJeu 15 Déc 2016 - 20:01
Lorsqu'elle lui avait demandé ce qui était merveilleux, il l'avait d'abord interrogée du regard avant de répondre :

"Hm ? Oh, excusez-moi, je pensais à voix haute."

Ils s'étaient donc ensuite retrouvés dans la salle de bain. Après s'être à moitié déshabillé, il formula sa requête, ce qui arracha un petit soupir de soulagement de la part de Sinka. Il haussa un sourcil, intrigué par cette réaction. Pourquoi était-elle soulagée ? Qu'avait-elle bien pu imaginer ? Il n'accorda finalement pas trop d'importance à cela, et fut satisfait qu'elle accepte de l'aider.
Il se laissa faire, Sinka était très délicate et compatissante, elle s'en faisait même un peu trop pour lui, lui donnant des conseils pour supporter la douleur et lui demandant si ça allait après la première petite opération. Il sourit.


"Allons, n'ayez crainte, j'ai connu bien pire."

Une fois, on lui avait ouvert le ventre pour y faire pénétrer des cailloux, durant son sommeil, avant de le recoudre. A son éveil, il avait ressenti une grande soif alors il s'était précipité vers un puis pour se désaltérer, mais il était tombé dedans et avait failli se noyer. Il avait bien cru mourir ce jour-là, mais il était miraculeusement parvenu à s'en sortir. Néanmoins, il avait mis des mois à s'en remettre. Il aurait la peau de cette maudite chèvre, un jour.

Lorsqu'elle eut fini de s'occuper de son dos, il sentit le contact des doigts de la fille effleurer la surface de son dos, cela lui provoqua un léger frisson de plaisir. Comme tous les chiens, il raffolait des caresses dans le dos, ainsi que sur le sommet du crâne et sous le menton. Il en aurait bien réclamé davantage mais Sinka l'invita à tourner sur lui-même, et il se dit que c'était peut-être inapproprié. Il l'observa alors extirper la dernière balle de son torse, avec une précision chirurgicale impressionnante.


"Vous avez des doigts de fées !" la complimenta t-il.

Il aurait bien aimé les dévorer en apéritif, d'ailleurs, ces adorables petits doigts fins. Les fées avaient bon goût, en plus. Mais bon, ses petites mains blanches pourraient certainement encore lui être utiles.
La proximité entre eux réveilla de nouveau son désir de la déguster, son rythme cardiaque s'intensifia alors qu'il contemplait ses jolis cheveux mauves. Aussi tendit-il son oreille afin de s'attarder sur le rythme des battements du cœur de Sinka, pour, éventuellement, essayer de la comprendre davantage en ayant un aperçu des émotions qu'elle pouvait ressentir. Puis les odeurs émanant de la cuisine vinrent envahir ses voies nasales, devenant encore plus fortes que l'odeur agréable de la fille.
Après l'avoir dévisagé quelques secondes, elle se retourna et l'invita à aller manger avant de quitter la pièce.


"A vrai dire, je trouve cette odeur un peu écœurante."
affirma t-il franchement avant qu'elle ne quittât la pièce.

Sinka avait bien travaillé, mais elle n'avait pas terminé le travail. Il fallait encore désinfecter les plaies, aussi légères soient-elles. Même lui n'était pas à l'abri d'une infection. Il fouilla donc de nouveau dans les placards jusqu'à trouver du désinfectant et du coton. Il combina les deux et l'appliqua sur les blessures. Il ne prit pas la peine de mettre des pansements, il ne fallait pas déconner non plus. Il remit sa chemise après avoir rangé son chantier, puis retourna dans le salon. Il s'était bien écoulé plusieurs minutes depuis que Sinka avait quitté la pièce.
Attendant le repas, il observait la fille puis décida de faire la conversation.


"Vos cheveux, c'est une teinture ou bien c'est leur couleur naturel ?"

Il se le demandait car il n'avait encore jamais vu une telle teinte parmi les humains, de manière naturelle en tout cas.
Après sa réponse éventuelle, on les appela à table. Celle-ci était déjà mise, il ne restait donc plus qu'à s'asseoir. Le Grand Méchant Loup allait enfin pouvoir se remplir la panse, quel soulagement ! Il prit place en face de Sinka et attendit patiemment.
Robert apporta une sorte de marmite qu'il posa au centre de la table, et Maria les servit chacun leur tour. La marmite contenait une soupe avec des gros morceaux de légumes, dont elle servit plusieurs grosses cuillerées dans des assiettes creuses. Une fois tout le monde servis, elle prit place à son tour, à côté de Sinka et en face de Robert (ce dernier étant assis à côté de Wolfgang).

Le loup solitaire fit une petite moue en regardant le contenu de son assiette. D'un geste hésitant, il prit un légume du bout de son couvert, puis le laissa replonger doucement dans le liquide.


"Heu... C'est quoi, ce truc ?" demanda t-il, un peu déçu.

"De la soupe aux légumes. C'est bon." affirma Maria.

"Ah."
répondit simplement le Grand Méchant Loup.

Qu'est-ce que ça voulait dire ce "c'est bon" ? Qu'il était obligé d'aimer ? C'est lui qui décidait de ce qui était bon ou non !
Quelques secondes silencieuses s'écoulèrent alors qu'il observait son assiette sans oser en avaler le contenu. Puis il fit un petit sourire faussement gêné et demanda, étonné :


"Mais... Où est la viande...?"

Robert répondit :

"Il n'y a pas de viande ici."

"Nous sommes végétariens."
ajouta sa femme.

"QUOI ?!" s'exclama furieusement Wolfgang en tapant du poing contre la table, ce qui la fit trembler, tout en se levant brusquement.

Robert et Maria s'interrompirent en le regardant avec des airs inquiets.


"Heu... C'est... C'est un problème...?" demanda Maria d'une petite voix frêle et hésitante.

Le Loup les observa à tour de rôle avec un regard noir caché derrière ses verres teintés, tout en restant silencieux. Intérieurement, il fulminait de rage :


*Comment ça pas de viande ?! Ils se foutent de moi ?! J'en vois trois morceaux assis à cette table !!! Il me faut de la viande ! Je veux de la viande ! De la viande ! De la viande ! De la viande !*

Sa respiration se faisait plus forte, et son corps tremblait légèrement à cause de la rage qui montait en lui petit à petit. Il avait attendu des lustres pour un bon repas, et c'était essentiellement le fait de savoir qu'il allait pouvoir manger à sa faim qui lui avait permis de ne pas dévorer Sinka tout de suite ! Et maintenant, voilà qu'on lui proposait quoi ? Des légumes !!! Il ne faudrait peut-être pas trop se foutre de la gueule du monde.

Mais il fallait qu'il retrouve son calme, il le savait, sinon ce repas allait se terminer en bain de sang. Il ferma les yeux, prit une profonde inspiration, puis expira lentement, avant de rouvrir les yeux.


"Veuillez m'excuser pour cette impolitesse, je suis un peu irritable lorsque je suis affamé, et je suis allergique aux légumes. Ne vous en faites pas pour moi, je trouverai bien quelque chose à me mettre sous la dent."

Sur ces derniers mots, son regard se posa sur Sinka et il lui adressa un charmant sourire.
Puis il tourna la tête vers Robert.


"Vous n'auriez pas une clope, par hasard ?"

Le remède miracle quand la bête commençait à sortir de ses gonds. Il fallait bien la calmer avec quelque chose. Malheureusement, il n'en avait plus, lui. Néanmoins, lorsque Robert se leva pour aller chercher un paquet dans la poche de son manteau, Wolfgang retrouva de l'espoir ! L'homme à la moustache lui tendit le paquet, Wolfgang en extirpa l'une de ces petites tiges bénites et cancérigènes, avant de la porter à ses lèvres.

"Merchi mec." répondit-il en gardant l'objet entre les dents.

Il se tourna ensuite vers Sinka et lui dit, calmement :

"Mangez à fotre faim, prenez fotre temps. Je fou'j attendrai à l'entrée."

Il se dirigea alors vers ses vêtements humides afin de trouver son briquet dans l'une de ses poches, puis quitta le salon pour se rendre devant l'entrée. Il s'arrêta juste devant le seuil de la porte, sans non plus mettre un pied dehors puisqu'il continuait de pleuvoir. Il alluma sa cigarette, et prit une profonde inspiration de cette fumée nauséabonde qui allait finir par le détruire après six-cents ans d'existence saine.

*Aaaah qu'c'est bon... Je revis !*

Cela lui couperait l'appétit un très court moment, au moins.


Dernière édition par Le Grand Méchant Loup le Sam 24 Déc 2016 - 18:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] - Page 2 ClockLun 19 Déc 2016 - 18:58
Je quittai la salle de bain seule, m’empressant de rejoindre la pièce de vie de la maison afin de m’y attabler. Le couvert avait été mis soigneusement, respectant des règles de bienséance dont je devinais la teneur sans pour autant les connaître. Wolfgang, qui avait traîné dans la salle d’eau, me rejoignit peu de temps après et s’installa à son tour sur l’une des chaises autour de la table, face à moi.

- C’est une couleur naturelle, répondis-je à son questionnement sur ma chevelure.

Pensivement, les doigts de ma main droite filèrent dans mes cheveux. Il était vrai que, parmi les humains que j’avais croisés sur Terre depuis mon arrivée, aucun n’arborait de teinte capillaire comparable à la mienne. La nourriture arriva assez rapidement, et l’on versa la soupe dans nos assiettes creuses. Wolfgang ne parut pas emballé par cette mixture qui était, il faut le dire, peu appétissante. A vrai dire, ce qu’on lui servait ne semblait pas lui plaire du tout et il ne tarda pas à le faire savoir, sous mon regard étonné. Quel manque de savoir-vivre, tout de même… Ne pouvait-il pas faire un effort ?

Wolfgang se ressaisit toutefois, avant même que je me décidasse à intervenir, présentant ses excuses et légitimant son attitude sous le prétexte fumeux d’une prétendue allergie aux légumes. J’arquai un sourcil, trouvant cela bien étrange. Il m’adressa au passage un sourire qui acheva de me décontenancer. Quel individu étrange ! Finalement, il trouva son bonheur lorsque Robert accepta de lui fournir une cigarette. Il quitta la pièce après m’avoir indiqué qu’il m’attendait à l’entrée.

Je lâchai un petit soupir, mon regard glissant sur les deux Terriens qui semblaient un peu hébétés. Je haussai les épaules et trempai la cuillère à soupe dans la mixture verdâtre qui bouillonnait au fond de mon assiette. Je soufflai sur le liquide fumant afin d’en réduire la chaleur et de ne pas me brûler lors de la première gorgée, puis portai l’ustensile entre mes lèvres. J’avalai. Ce n’était pas si mauvais que cela en avait l’air. C’était même agréablement assaisonné bien qu’un peu trop salé pour mon palais. Les morceaux de légumes, bien cuits, fondaient dans la bouche.

- C’est très bon, dis-je à Maria tout en lui adressant un sourire sincère.

La Terrienne parut enchantée par mon compliment. Je finis rapidement mon assiette. J’avais faim, et j’ignorai quand je pourrais à nouveau déguster un repas chaud. Je restai silencieuse durant mon repas et mes deux hôtes ne furent pas plus bavards. Après avoir terminé de manger, je m’essuyai les lèvres au moyen d’une serviette. Je me levai. J’imaginais que Robert et Maria attendaient avec impatience le moment où nous partirions. Je ne les fis donc pas trop attendre, et récupérai mes bottes que j’enfilai sans tarder. Je les remerciai avec politesse pour leur hospitalité et m’excusai pour la porte et pour le dérangement, puis je me dirigeai dans le couloir.

Wolfgang fumait à l’entrée. Dehors, la pluie crépitait toujours. Je me glissai auprès de lui, portant le regard sur le jardin de nos hôtes, noyé sous l’averse.

- Avez-vous déjà essayé de manger des légumes, Wolfgang ? lui demandai-je d’un ton calme, cette soupe n’était pas mauvaise après tout…

Je décochai un regard en biais dans sa direction. Le tabac qu’il fumait dégageait une odeur irritante mais je m’abstins de le faire remarquer.

- C’est vous qui aviez faim et voilà que vous n’avez toujours rien mangé… Nous pourrions essayer d’aller dans un restaurant, mais je n’ai pas un zénie…

Je me mordillai les lèvres. J’avais tout perdu. Au cours de mon existence, je m’étais plusieurs fois retrouvée dans des situations délicates, mais jamais à ce point. Je ne savais pas encore comment j’allais m’en sortir… Évidemment, je pouvais toujours retrouver Shin et lui demander son aide, mais j’avais le sentiment qu’il était trop fragile, trop innocent pour mériter d’être embarqué là-dedans. Wolfgang, en revanche…

- Vous n’êtes pas habitué à vivre parmi les humains, n’est-ce pas ?

Je plissai les yeux. Il allait bien finir par répondre à mes questions, plutôt que de les esquiver comment il l’avait habilement fait jusqu’ici.  Avant de lui demander son aide, et de voir ce qu’il pouvait y gagner lui-même, je devais savoir qui il était.

- D'où venez-vous, Wolfgang ? Et qu'êtes-vous venu chercher ici ?
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] - Page 2 ClockJeu 22 Déc 2016 - 23:03
D'un air pensif, son regard se perdait sur le jardin inondé de Robert et Maria, alors qu'un petit nuage de fumée se dissipait devant son visage. Il se tenait debout, légèrement penché, l'épaule droite posée contre l'encadrement de la porte. Petit à petit, il retrouvait son calme, sa nervosité s'estompait au fur et à mesure qu'il aspirait la fumée nocive du seul poison qu'il affectionnait. Ses idées devenaient plus claires. Mais cela ne signifiait pas pour autant que ça le rendait plus heureux. Ses yeux se posèrent sur le parapluie, qui gisait au loin, dans une flaque, depuis que le vent l'avait emporté.

*Il faut que je me ressaisisse... J'étais parti en voyage dans l'espoir de changer, et voilà que je songe déjà à recommencer à suivre mes vices en dévorant cette pauvre fille... C'est la deuxième fois que je perds le contrôle, aujourd'hui... Pas cool du tout, ça.*

La première fois...

***

Wolfgang se promenait nonchalamment dans les bas fonds de Satan City, lorsqu'il lui prit l'envie soudaine de traverser une ruelle coupe-gorge. Il ne fallut qu'une poignée de secondes avant que trois loubards, aux vêtements rapiécés, ne décidassent de l'accoster. L'un d'eux tenait fermement un parapluie décidément en trop bon état pour qu'il pût être le sien, mais bien qu'il pleuviotait, il le laissait fermé, la pointe posée sur son épaule. Ce fut ce porteur de parapluie qui prit la parole le premier.


"On s'est perdu, beau gosse ?"

Wolfgang l'interrogea du regard.

*Beau gosse...? Diantre, je ne pensais pas attirer les mâles avec une telle apparence.*

Il sourit amicalement, et répondit :

"C'est bien possible. Sympa, votre parapluie."

Puis il leva la tête, observant le ciel gris quelques instants.

"On dirait que la pluie va s'intensifier, en plus."

Soudain et sans crier gare, les deux autres loubards l'attrapèrent par les épaules et le plaquèrent violemment contre le mur. Surpris, il se laissa néanmoins faire sans opposer de résistance.

"Allez, file-nous ton porte-feuille illico."

"Mon porte...feuille... ? Mais enfin, vous voyez bien que je ne porte aucune feuille sur moi !"

Parfois, il oubliait la signification de certains mots désignant des objets qu'il n'avait pas l'habitude d'utiliser. Mais le pauvre Wolfgang reçut, en réponse à son honnêteté, un violent coup de la pointe du parapluie contre son ventre. Il se pencha légèrement en avant et toussota, feignant la douleur.

"Te fous pas de notre gueule, ton porte-feuille, vite !"

Il les interrogea de nouveau du regard et réfléchit quelques secondes, avant de se souvenir enfin de quoi il s'agissait.

"Ah ! Oui ! Mon porte-feuille, bien sûr ! Vous parlez de cette petite sacoche où l'on met des pièces et des papiers en tout genre... Hm, navré, je n'en ai pas !"

Il se prit un deuxième coup de parapluie, dans le foie, suivi d'un coup de poing au visage.

"C'est... C'est pas très gentil, tout cela.. Vous feriez mieux d'éviter de chercher la petite bête, vous savez..."

Il se prit deux autres coups de poing au ventre puis un autre au visage.

"Tu veux jouer au plus malin, hein ? Tu vas voir !"

Le visage de Wolfgang prit soudainement un air plus sérieux. Ces êtres insignifiants commençaient à l'agacer. Il ne savait pas combien de temps il pourrait se contrôler s'ils continuaient de le provoquer, mais il ne souhaitait pas faire de nouveau couler une goutte de sang et agir comme il l'avait toujours fait.


"Écoutez, arrêtez ça, ça va mal finir..."

"Ouais t'as raison ! Ça va mal finir pour toi ! Ha ha ha !"

Ils le tirèrent pour l'éloigner du mur puis le bousculèrent de sorte à le faire chuter par terre à quatre pattes, ses lunettes glissèrent et tombèrent devant lui. Il serra son poing droit, irrité. Ses ongles prirent l'apparence de griffes.

"Ne me forcez pas à..." commença t-il, avant d'être coupé d'un coup de pied dans le dos.

Ils s'acharnèrent alors sur lui à coups de pied et de parapluie. Il aurait voulu ne rien faire d'autre que d'encaisser, attendre que cela passe et ravaler sa fierté. Mais il en était incapable. Au fur et à mesure que ces êtres sans valeur le frappaient, sa colère montait en lui. Jusqu'à ce qu'il décidât de riposter. Il leva soudainement l'avant-bras droit pour se protéger d'un coup de parapluie. Puis, rapidement, il se redressa tout en attrapant le bras de l'homme au parapluie avec son autre main, et le lui brisa rapidement, le contraignant ainsi à lâcher le parapluie.


"Grrrrr !!!"

Ses dents s'étaient mués en crocs redoutables, et ses doigts se finissaient en griffes tranchantes et terrifiantes, alors que ses yeux jaunes percèrent ses agresseurs.
Sans répit, il attrapa le visage de l'homme au bras cassé, et le claqua violemment contre la paroi murale la plus proche, la repeignant avec sa cervelle.
L'un des autres types dégaina un flingue, celui avec lequel il avait tué Thomas et Martha Veine quelques heures plus tôt, visa le Loup et tira. La balle se planta dans le mur, la bête s'était déjà déplacé furtivement, et rapidement elle éventra l'homme d'un brutal coup de griffes, laissant déverser ses intestins sur le sol.
Face à ce spectacle horrifique, le troisième homme décida de prendre la fuite en courant. Le monstre attrapa le parapluie gisant à ses pieds, et le lança de toutes ses forces en direction du fuyard. Le parapluie lui percuta le dos, le faisant tomber en avant. Wolfgang bondit alors dans sa direction, puis le plaqua contre le sol en s'agenouillant sur lui. Il lui donna alors un puissant coup de poing au visage, puis deux, puis trois... puis dix. Il ne s'arrêta que lorsqu'il fut satisfait de la bouillie qu'il avait créée en mélangeant sa cervelle avec les morceaux d'os de son crâne émiettés.


*Bon, je crois qu'il a eu son compte.*

Vous connaissez la suite... Évidemment, il s'était lavé les mains et avait nettoyé les quelques tâches de sang sur le parapluie, ainsi que sur ses vêtements, avant de l'offrir à Sinka, bien des heures plus tard.

***

Bon, où en étions-nous ?
Ah oui, Sinka venait tout juste de le rejoindre, et elle l'extirpa de ses pensées en lui posant une question à propos des légumes. Sa cigarette, quant à elle, s'était réduite de trois quarts. Ces petits plaisirs ne duraient vraiment pas longtemps.
Il lui lança un regard étonné suite à la question de la jeune fille à propos des légumes. Comment pouvait-elle douter de lui à ce point ? Il n'aurait jamais fait une telle scène s'il n'en connaissait pas le goût.


"Évidemment, pour qui me prenez-vous ? Il m'arrive d'en manger en infimes quantités, mais je ne les digère vraiment pas bien... Enfin, je ne vais pas vous faire un dessin. D'autant plus que je n'ai aucune aptitude pour cela."

Il était très honnête. Il avait déjà essayé d'en manger, mais son métabolisme le supportait très mal. Même sous forme humaine. Cela pouvait passer en petites quantités comme dans un Hamburger, mais une soupe entière... il en aurait eu les intestins tout détraqués !

Il tira une dernière fois sur sa cigarette, puis la jeta devant lui, au dehors, d'une petite pichenette, tout en crachant un nuage de fumée loin de Sinka afin de ne pas l'importuner.
Il retourna rapidement dans le salon pour récupérer ses affaires. Pendant ce temps, la fille qui venait des étoiles sembla le plaindre. Il était en train de lasser ses chaussures noires et encore humides lorsqu'elle lui affirma qu'elle avait compris qu'il n'était pas habitué à vivre parmi les humains.


"On ne peut rien vous cacher, on dirait." affirma t-il sur un ton plus sérieux qu'habituellement.

Il soupira légèrement de désarroi.


"Pourquoi faut-il toujours que je tombe sur des personnes trop perspicaces...?"

Cette réflexion avait été énoncée à voix basse, plus pour lui-même, même si les autres personnes avaient pu l'entendre.
Une fois prêt, il se redressa, et prit le reste de ses vêtements trempés sous son bras. Il n'allait quand même pas les laisser à ces humains ! Il tenait à cette veste. Même s'il pouvait la recréer à volonté avec la magie de la métamorphose. En y pensant... Peut-être pouvait-il faire fortune en se métamorphosant et se déshabillant successivement pour avoir une centaine de costumes à vendre ?

Il retourna près de l'entrée, lorsque Sinka lui demanda directement d'où il venait et ce qu'il était venu chercher. Et bien, que de questions. Il avait presque l'impression de subir un interrogatoire. Il sourit et répondit simplement :


"Allons-y, voulez-vous ?"

Il emboîta alors le pas, s'empressant de sortir de cette maison avant de causer encore plus de tord. Cette petite cigarette lui avait fait du bien. Cela lui avait permis de se rappeler qui il voulait être, qui il devait être.
Il ne prit pas la peine de dire au revoir au couple. L'un d'eux avait essayé de le tuer, après tout. Et puis, ce n'était que des humains sans importance. Il ne fit pas non plus attention à si Sinka avait récupéré les vêtements humides qu'elle portait à leur arrivée, ou bien si elle les avait laissés là.

Ils marchèrent un peu, et ce ne fut qu'une fois sortis du jardin qu'il se décida enfin à répondre.


"Je viens d'un pays lointain où les coutumes sont très différentes d'ici. Ce pays a même quelques siècles de retard par rapport à cette civilisation. Quant à ce que je recherche... C'est une bonne question. Peut-être quelqu'un comme vous ?"

Il se tourna vers elle avec un sourire amical, regardant sa réaction.
Il restait vague, et bien évidemment il dissimulait la plupart des informations essentielles à propos de lui... mais il ne mentait pas.
Il s'empressa toutefois de lui retourner la question, avant qu'elle ne se décidât à creuser davantage.


"Et vous, alors ? J'ai cru comprendre que vous n'étiez pas Terrienne, vous venez des étoiles ? J'ai entendu parler de certains "extra-terrestres"... Ils n'ont pas l'air très appréciés par les gens d'ici, d'ailleurs."

A quelques centaines de mètres d'eux, plus loin, se dessinait un abri de bus. Peut-être qu'il leur permettrait de se protéger de la pluie quelques instants.


Dernière édition par Le Grand Méchant Loup le Sam 24 Déc 2016 - 18:05, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] - Page 2 ClockVen 23 Déc 2016 - 12:33
Je m’assis sur le banc de métal, glacé, qui faisait office de siège sous l’abribus. L’averse pétillait bruyamment sur la verrière qui nous en protégeait désormais ; les gouttes ruisselaient sur la vitre en y laissant chacune leur petit sillon sinueux, traçant sur celle-ci des dessins abscons. L’eau formait des torrents qui s’écoulaient le long des caniveaux, cascadant jusqu’aux grilles dans lesquelles elle disparaissait.  

Nous avions pressé le pas afin de rejoindre cet édicule providentiel. La pluie avait eu le temps d’humidifier grandement nos vêtements, mais pas de les détremper comme l’étaient les précédents. Si nous voulions éviter de devoir nous changer à nouveau, nous allions devoir patienter en ce lieu jusqu’à la fin de l’averse. Au regard de la teinte du ciel, qui était toujours anthracite, j’imaginais que nous en aurions pour longtemps. Je m’étais installée dans une position un peu raide, serrant les jambes et croisant les bras sur mon buste, qui pouvait laisser imaginer que j’étais tendue. Ce n’était pourtant pas le cas : j’avais juste un peu froid. Je renversai la tête en arrière et fermai les yeux. Je sentais, à mon côté, la présence de Wolfgang qui s’était probablement assis. A moins qu’il ne fût resté debout.

- Je viens des étoiles, comme vous dites, commençai-je sur un ton posé et neutre, cela fait à peine un jour que je suis arrivée sur Terre.

Si je voulais qu’il soit sincère avec moi, ce qu’il était probablement car il était resté si vague dans ses réponses que cela lui évitait d’avoir à révéler quoi que ce soit, je devais l’être aussi. Je m’étais peu à peu convaincue que personne dans l’univers, à l’exception de Shin, ne connaissait ma présence sur Terre et que j’y étais donc plus ou moins en sécurité. Il n’y avait donc aucune objection à ce que je révélasse la vérité à Wolfgang.

- Ma présence ici est due à une série de mésaventures dont je vous épargnerai le récit détaillé. Je dirais simplement que ces derniers jours, la fortune semble s’être décidée à me jouer de bien mauvais tours…

J’inspirai une large bouffée d’air frais, marquant une petite pause avant de reprendre mes explications.

- Sachez juste que j’ai tout perdu en un temps très court : mon vaisseau –qui était comme ma maison- et tout ce qu’il contenait ainsi que mon garde du corps, sans qui je me retrouve bien vulnérable.

J’ouvris les paupières. Mon visage bascula légèrement sur le côté, ma joue venant se coller contre la surface froide et humide de la vitre qui fermait l’arrière de l’abri. De la buée s’y forma à cause de la chaleur de mon souffle.

- Wolfgang, dites-moi que notre rencontre met fin à cette fâcheuse fatalité.

Je n’en étais pas sûre. Peut-être était-il, au fond, la pire des embûches qu’il m’avait été donné de croiser depuis le début des ennuis sur Arabasuta. Pourtant, une part de moi voulait croire qu’il était ma salvation. Je n’en restais pas moins méfiante, toujours méfiante, mais je voulais lui laisser une chance et m’en offrir une par la même occasion.

- Je viens d’un peuple d’érudits qui accumule un savoir immense sur cet univers et sur les autres. Je pense que les miens sont en danger, mais n’ai aucun moyen de le vérifier pour le moment. Avant tout, j’ai besoin de quelqu’un pour veiller sur moi car je ne pourrai me défendre seule contre les périls qui me menacent.

J’humectai mes lèvres avec une certaine nervosité.

- Vous êtes puissant et vous êtes dangereux. Si vous cherchez vraiment quelqu’un comme moi, c’est que vous cherchez un but à votre existence. Je ne vous promets pas que cela sera glorieux, ni que cela fera de vous quelqu’un d’heureux… Voulez-vous devenir mon gardien, Wolfgang ?

La question était tombée de façon un peu abrupte. Cela était probablement déraisonnable, mais j’étais de toute façon dans une impasse et il me semblait être le seul à pouvoir m’en sortir rapidement. Mes pupilles se figèrent sur lui et je le toisai placidement tout en reprenant d’une voix un peu plus autoritaire.

- Toutefois, si vous veniez à accepter, je tiens à ce que vous soyez vérace avec moi. Vous ne devrez rien me dissimuler, même ce qui vous paraît honteux. Racontez-moi votre histoire. Pourquoi avez-vous quitté votre lointain pays ?
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] - Page 2 ClockSam 24 Déc 2016 - 13:00
La carte des itinéraires de bus se dressait devant lui, collée sur la paroi de l'abri. Se tenant debout, les mains dans les poches comme à son habitude, Wolfgang l'examina durant quelques secondes, alors que la jeune femme venue des étoiles s'installait sur le banc froid. Elle confirma venir de l'espace, et précisa même n'être sur Terre que depuis très peu de temps.
L'homme à la tenue de surfeur, qui contrastait totalement avec l'atmosphère pluvieuse qui les environnait, détacha son regard de la carte, puis s'assit à l'autre bout du banc, afin de garder ses distances. Se mettant à son aise, il posa une cheville sur le genou de son autre jambe, et croisa les mains derrière la tête en se penchant en arrière d'un air décontracté, tout en écoutant le récit des mésaventures de Sinka.

Elle affirma avoir tout perdu : ses affaires, son vaisseau, son garde du corps... Il commençait à comprendre pourquoi elle avait dit avoir besoin de lui. Il se doutait qu'elle voulait qu'il devienne son nouveau garde du corps, avant même qu'elle ne formulât explicitement sa demande, puisqu'elle avait vu une partie de ce dont il était capable. Lorsqu'elle lui demanda de la rassurer à propos de leur rencontre, Wolfgang resta silencieux, et changea de position. Il décroisa les mains et les jambes, puis posa le coude droit sur sa cuisse droite avant de se prendre le menton entre ses doigts, fixant droit devant lui d'un air pensif et sérieux. Il ne pouvait pas être honnête tout en la rassurant à propos de cette rencontre. Il était certainement l'une des pires créatures qu'elle aurait souhaitées rencontrer. Il ne dit mot, et se contenta d'écouter ce qu'elle avait d'autre à lui dire.

Elle en révéla davantage sur elle, en toute transparence, jusqu'à finalement formuler la demande qu'il avait anticipée. Il réfléchit, quelques instants. Tout cela était nouveau pour lui. Peu de temps auparavant, il ignorait même l'existence de vies parmi les étoiles. Finalement, il ne connaissait rien de cet univers. Et Sinka voulait l'embarquer dans une grande aventure au-delà des étoiles. Il avait la possibilité de se rendre utile, de trouver une véritable raison d'exister, de mettre fin à la lassitude qui le déprimait depuis des mois et qu'il masquait sous de faux airs sympathiques et amicaux. Il était désormais persuadé qu'elle était celle qu'il attendait, celle dont il avait besoin. Il voulait lui dire oui, il n'avait, après tout, aucune raison de refuser. Il n'avait rien de mieux à faire, et elle lui proposait ce qu'il recherchait depuis longtemps. Elle l'avait d'ailleurs très bien compris.

Seulement, rien n'était simple. Cette charmante jeune fille éveillait chez lui un puissant désir qu'il avait du mal à refouler. Elle l'avait dit elle-même : il était dangereux. Peut-être même qu'elle n'imaginait pas à quel point. En restant avec elle, elle serait en danger de mort permanent. Il voulait se persuader qu'il était capable de protéger quelqu'un, de faire quelque chose de bien, pour une fois, dans sa vie. Mais il savait, au fond de lui, qu'il en était incapable.
Elle lui demanda alors d'être sincère avec elle, de lui raconter son histoire.
Wolfgang se redressa légèrement en arrière, et croisa les bras sur son torse. Il prit une profonde inspiration. Il avait besoin d'elle, mais elle avait raison. Il se devait d'être honnête avec elle. S'il continuait à lui cacher sa véritable nature, et s'il finissait par la dévorer lâchement, alors il resterait le Grand Méchant Loup qu'il avait toujours été. Pour s'élever au-delà de ce rôle, pour devenir un homme bien, il fallait qu'il soit sincère. Même si cela signifiait se faire rejeter de nouveau. Après tout, si elle l'abandonnait après qu'il lui eût dit la vérité, alors peut-être que cela signifierait qu'elle n'était pas celle dont il avait besoin, finalement.


"Connaissez-vous l'histoire du Petit Chaperon Rouge, Sinka ?"
commença t-il, sur un ton sérieux et posé.

Il ne souriait plus, son ton n'était plus enjoué comme il avait l'habitude de le faire. Il était devenu parfaitement neutre, ni froid, ni chaleureux. Le masque était tombé. Il n'exprimait plus aucune émotion.


"J'imagine que non. C'est une histoire que se racontent les Terriens... cela m'étonnerait que vous en ayez eu vent, depuis les étoiles."

Il pencha légèrement la tête en arrière, posant l'arrière de son crâne contre la façade de l'abri de bus, et fixant la verrière sur laquelle la pluie crépitait, au travers du filtre sombre de ses lunettes. Durant quelques secondes de silence, il chercha les mots justes et se remémora la scène. Cela s'était passé un demi-millénaire plus tôt, environ. Ce n'était donc plus tout frais dans sa tête, et des détails lui échapperaient certainement. Mais c'était sans doute l'histoire qui avait le plus marqué les gens. Celle par laquelle tout avait commencé.
Il reprit la parole :


"Il était une fois... une adorable petite fille, qui s'appelait le Petit Chaperon Rouge. Un jour, ses parents lui confièrent une mission : apporter un panier contenant des biscuits et un pot de beurre à sa Mère-Grand, qui habitait de l'autre côté d'un bois et qui, malade, était contrainte à rester couchée dans son lit. Sa mère l'avait conseillée : elle ne devait pas s'arrêter en chemin, ni faire marche arrière, ni parler aux inconnus. Par un bel après-midi de printemps, la petite, enchantée d'aller à la rencontre de la vieille dame, s'exécuta, et s'aventura seule dans la forêt. Là, elle fit la rencontre d'une créature peu ordinaire. Un loup, solitaire, et doté du don de la parole. Le loup avait besoin de compagnie, car il n'y avait personne d'autre comme lui. Il décida donc de faire connaissance avec la petite. Mais le loup était également affamé, il n'avait pas mangé depuis des jours. Trop pure pour pouvoir ressentir de la méfiance à l'égard de l'animal, le Petit Chaperon Rouge désobéit à sa mère, et discuta quelques minutes avec le loup. Ce dernier lui demanda d'où elle venait et où elle allait, et elle lui répondit très honnêtement, sans rien lui cacher, en toute transparence."


Ce début de conte ressemblait beaucoup à l'histoire qu'ils étaient en train de vivre, tous les deux. Un loup solitaire, affamé, et ayant besoin de compagnie, qui faisait la rencontre d'une petite fille qui ne se méfiait pas suffisamment, et qui lui révéla avec une profonde sincérité son histoire, ses origines ainsi que ses objectifs. Peut-être Sinka verrait-elle la ressemblance avec leur situation actuelle. Peut-être croirait-elle que cette histoire était fausse, et n'était qu'une métaphore de ce qu'ils étaient en train de vivre.

"De la bouche du Petit Chaperon Rouge, le loup parvint à apprendre la localisation exacte de la maison de sa Mère-Grand. Après lui avoir souhaité bon courage pour sa mission, il la quitta, et disparut dans le bois. Il prit un sentier détourné et, étant capable de se déplacer bien plus rapidement que la petite fille, parvint à atteindre la maison de la Mère-Grand avant elle. Il toqua."

Le Grand Méchant Loup modifia sa voix pour imiter celle d'une vielle dame :

"Tirez la chevillette, la bobinette cherra, affirma la vieille dame." affirma le Loup.

"Il s'exécuta, puis entra. Et, avant que la Mère-Grand n'eût le temps de s'écrier, il la dévora toute crue, d'une seule bouchée ! Mais ce n'est pas encore la fin de cette histoire. Elle n'aurait pas été suffisamment triste, sinon. Le loup avait encore un peu faim, il avait envie d'un dessert. Et il savait que le Petit Chaperon Rouge ne tarderait pas à arriver. Alors, il se déguisa en Mère-Grand, et se coucha dans son lit. La petite fille arriva sur les lieux quelques minutes plus tard, et toqua à son tour. Imitant la voix de la vieille dame, le loup répéta : "Tirez la chevillette, la bobinette cherra." Elle entra alors à son tour, mais en voyant l'apparence du loup déguisé en Mère-Grand, elle fut un peu méfiante. Elle lui demanda alors : "Mère-Grand, pourquoi as-tu de si grands yeux ?". "C'est pour mieux te voir, mon enfant." Elle s'approcha. "Mère-Grand, pourquoi as-tu de si grandes oreilles ?". "C'est pour mieux t'entendre, mon enfant." répondit le loup. La petite fille s'approcha encore plus près, jusqu'à être juste à côté de lui. "Mère-Grand, pourquoi as-tu de si grandes dents ?". Le loup sourit et s'exclama : "C'est pour mieux te manger !". Aussitôt, il bondit sur elle, et l'avala aussi rapidement que la vieille dame. Il ôta ensuite son déguisement, quitta la maison, et reprit son errance, en quête de prochaines victimes."

Après son histoire, Wolfgang resta silencieux un moment, laissant à Sinka le loisir d'analyser cette histoire qui devait certainement ressembler davantage à une métaphore qu'à sa vraie histoire, de son point de vue.
Puis, il se leva, et se plaça juste devant la fille, pour lui faire face. Il mit les mains dans les poches, et posa son regard, caché par ses lunettes, sur les yeux mauves de la demoiselle des étoiles.


"Naturellement, je ne suis pas le Petit Chaperon Rouge dans cette métaphore, Sinka." affirma t-il sur un ton sérieux.

Il parlait de métaphore, parce qu'il considérait qu'elle n'avait pas besoin de savoir qu'il avait réellement l'apparence d'un loup, il voulait juste qu'elle comprenne l'idée.
Il n'était en rien menaçant, et la regardait simplement avec neutralité, objectivité.
Il resta silencieux un long moment, réfléchissant à ce qu'il devait dire ensuite. Il ne voulait pas l'effrayer, il ne voulait pas qu'elle prenne peur et ne décide de l'abandonner. Mais il devait être sincère. Il fallait qu'elle ait conscience du danger réel qu'il représentait, du fait qu'il n'était pas simplement qu'une petite menace dont il fallait garder à l’œil de temps en temps, mais qu'il était la véritable menace, celle dont elle devait se méfier le plus parmi toutes les autres.


"Je suis désolé." affirma t-il sur un ton un peu plus compatissant.

"Pour la première fois depuis notre rencontre, je vais être parfaitement sincère avec vous. Je ne suis pas celui que vous espériez, ni celui que vous attendiez. Je ne suis pas celui dont vous avez besoin. Et notre rencontre est certainement la pire chose qui aurait pu vous arriver, si je n'avais pas fait de monstrueux efforts pour me retenir jusqu'à maintenant. Je suis un meurtrier, Sinka. J'ai tué d'innombrables créatures tout au long de ma vie, et pas seulement des humains. Souvent, c'était pour me nourrir. Parfois, c'était par colère. Ou par vengeance. Ou parce que je m'ennuyais, que je n'avais rien d'autre à faire, et que jouer le Grand Méchant m'amusait. Mais cela ne m'amuse plus, désormais. J'essaye de changer de vie, je cherche un but, comme vous l'avez compris. Néanmoins, il est très difficile de changer sa véritable nature. Je ne suis même pas sûr que cela soit possible. Vous pensiez avoir besoin de moi, mais en réalité... c'est moi qui ai besoin de vous. J'ai besoin d'un guide, de quelqu'un qui puisse m'aider à me contrôler, de quelqu'un à qui me confier. Seulement, aussi longtemps que vous resterez auprès de moi, vous serez en danger de mort constant. Vous faire du mal est la dernière chose que je souhaiterais, mais je ne peux vous garantir que cela n'arrivera pas. Il est très probable qu'un jour, je perde le contrôle, et que dans un excès de rage, j'essaye de vous tuer."

Il marqua une pause, pour la laisser digérer la dure et triste réalité. Il représentait son dernier espoir, mais voilà que cet espoir s'envolait, car il n'était pas celui qu'elle aurait espéré, il n'était tout simplement pas capable de la protéger, puisqu'il ne pouvait même pas la protéger de lui-même. Il tourna la tête sur le côté, attiré par un bruit de moteur. Un bus était en train d'arriver. Le Grand Méchant Loup se souvint qu'il allait en direction du centre-ville, là où il pourrait plus facilement trouver à manger, et sans tuer personne. Il avait examiné la carte.
Son regard revint sur la fille.


"J'aimerais sincèrement pouvoir vous aider, mais je suis bien plus apte à vous faire du mal. Je comprendrais, si vous ne souhaitez pas prendre le risque. Alors, voilà ce que nous allons faire. Je vais monter dans ce bus. Si vous ne voulez pas faire ce voyage avec moi, parce que vous préférez trouver un autre gardien, restez ici. Dans le cas contraire, vous n'avez qu'à monter avec moi."

Le bus s'arrêta derrière lui, et la porte s'ouvrit. Il tourna les talons, sans un mot de plus, se détournant d'elle peut-être pour toujours, puis entra dans le long véhicule.
Si elle décidait de ne pas le suivre, alors il préférait qu'ils se séparassent maintenant, afin de ne pas être tenté de la dévorer. Il n'essaya pas de la retenir, il ne voulait pas l'influencer. C'était à elle de faire ce choix.
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] - Page 2 ClockMar 27 Déc 2016 - 18:22
J’entrai dans le bus. A cette heure, il était pratiquement désert. Le plancher du véhicule vibrait frénétiquement sous mon pas assuré. Je manquai de tomber lorsqu’il redémarra, alors que j’étais encore debout et à l’avant. Je me rattrapai maladroitement à une barre de métal. Une femme âgée, assise sur la première rangée de sièges, me fixait en lorgnant sur mes cheveux d’un œil désapprobateur. Je la fusillai du regard avant de redresser le menton pour chercher Wolfgang. Il s’était assis tout au fond du bus… Je poussai un petit soupir avant de m’élancer à travers l’autocar qui tanguait infatigablement.

L’audacieux chauffeur prenait ses virages sans le moindre égard pour mon équilibre précaire. Il faut dire que sur Gakusha, les véhicules sont bien mieux stabilisés. J’eus donc grand peine à rejoindre mon compagnon, qui m’avait probablement vue mais qui ne bougea pas d’un pouce. Peut-être prit-il quelque plaisir sadique à me voir chanceler jusqu’à lui. Après tout cela aurait été tout à fait le genre d’Ashetto, qui se serait même permis de persiffler à voix haute, ce dont Wolfgang s’abstint. Enfin parvenue à ses côtés, je m’assis auprès de ce dernier, m’efforçant de rassembler le peu de dignité que cette traversée m’avait laissé.

Je ne parlai pas tout de suite. Je l’avais suivi, c’était une réponse en soi. J’enfonçai confortablement mon dos dans le siège, scrutant l’intérieur du bus maintenant que j’étais à l’abri des soubresauts qui l’agitaient de façon régulière mais imprévisible. Je repensai à tout ce que mon compagnon m’avait raconté. Je l’avais écouté attentivement et j’aurais pu réciter par cœur ce qu’il avait dit. Je n’étais pas intervenue. Écouter est généralement plus profitable que parler. J’avais la certitude qu’il s’était montré sincère et n’avais donc pas hésité à le suivre, si imprudent que cela pût sembler. Cependant, je m'étais promis de me renseigner davantage sur la parabole qu'il avait employée pour m'expliquer quel genre de personne il était.

- Alors c’était cela que j’avais ressenti, lui soufflai-je, vous avez terriblement envie de me tuer, Wolfgang.

J’avais prononcé cela sur un ton calme qui contrastait avec la teneur de mon propos. J’avais éprouvé de la peur lors des premiers temps de notre rencontre, alors que nos rapports étaient encore définis par l’incertitude. La sérénité était revenue maintenant que je savais à quoi m’attendre. Cela pourrait passer pour une certaine folie, ou bien une extrême insouciance, mais j’avais déjà surmonté de nombreux périls. J’ajoutai avec une pointe d’amusement :

- Vous ne serez pas le premier de mes gardiens à avoir éprouvé ce désir, rassurez-vous.

Un sourire malicieux plissa mes lèvres. Je coulai un regard dans sa direction. Il était devenu mon nouveau défi. Il avait besoin d’un destin. Il voulait apprendre à contrôler sa faim et sa colère et j’avais la certitude de pouvoir l’aider afin qu’il les mît à mon service. C’était un fauve qu’il était impensable de dresser. En revanche, il était tout à fait envisageable de l’apprivoiser, même si cela était incontestablement risqué. J’allais jouer avec le feu et peut-être bien que je m’y brûlerais mais j’estimais que le jeu en valait la chandelle.  

- Je ne vous promets pas de faire de vous quelqu’un de bien. Je ne suis moi-même pas un ange, mais toutes les vies qui ont été prises sous mon autorité l’ont été parce qu’il n’y avait pas d’autre option.

Je détournai les yeux pour observer les rues qui défilaient à l’extérieur, par les vitres embuées du véhicule. Je n’avais aucune idée d’où nous allions. Je ne m’en étais pas préoccupée car cela n’avait guère d’importance. Je notai toutefois que le bâti se densifiait peu à peu, me laissant croire que nous nous dirigions vers le centre de la ville.

- Notre première mission est de vous trouver à manger, Wolfgang. Avez-vous de quoi payer ? Dans le cas contraire, il faudra trouver une banque intergalactique afin que je puisse retirer quelques zénies.

J’avais perdu tout ce qui était matériel, mais les codes nécessaires pour retirer de l’argent à la banque étaient gravés dans ma mémoire et il devait bien rester quelques zénies sur mon compte… Nous avions beaucoup à faire mais la priorité était de satisfaire l’appétit de mon nouveau garde du corps afin de réduire le risque qu’il me dévore.
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] - Page 2 ClockMer 28 Déc 2016 - 23:23
Le visage tourné vers la vitre, l'air songeur, Wolfgang observait le ruissellement chaotique des gouttes qui s'écoulaient sinueusement vers le coin arrière-bas. Certaines d'entre elles finissaient par se regrouper, fusionnant en de plus grosses qui dessinaient un chemin tortueux un peu plus large, emportées par la vitesse du véhicule et la force de gravité, jusqu'à atteindre leur destination finale. La vie d'une goutte était décidément bien fascinante, aussi courte qu'elle était, puisque Wolfgang n'accorda aucune attention à la fille des étoiles qui venait d'entrer dans le bus, et qui suivait un véritable parcours du combattant pour arriver jusqu'à lui. Il l'avait vue rentrer, en regardant par la vitre, et n'avait donc pas pris la peine de tourner la tête depuis. Il resta tout aussi immobile lorsqu'elle vint prendre la place libre située à côté de lui. Son costume encore humide était posé sur ses genoux, et maintenu par ses mains.

Il resta silencieux et stoïque en écoutant les quelques paroles de Sinka. Il s'interrogeait sur elle. Maintenant qu'elle connaissait la vérité, elle paraissait bien sûre d'elle, et ne semblait pas le moins du monde effrayée. C'était curieux. Une drôle de réaction. Était-elle inconsciente ou suicidaire ? Peut-être un peu des deux.
Les sentiments du Loup à l'apparence humaine étaient partagés. Une part de lui était contente qu'elle l'ait suivi, contente qu'il continue d'avoir de la compagnie et qu'elle ne l'ait pas abandonné en dépit de ce qu'il était. Mais une autre part s'inquiétait déjà de ce qu'il pourrait advenir, à présent. Un jour, il la dévorerait. C'était une évidence. Il ne savait pas quand exactement, mais il savait que ça arriverait. Et cela l'attristait déjà. Quoiqu'il fasse, sa vraie nature finirait par le rattraper tôt ou tard, ce n'était qu'une question de temps. Sinka aurait pu faire le choix d'en rester là, de vivre et de rencontrer un gardien plus à même de la protéger. Mais au lieu de cela, elle avait fait le choix de mourir en essayant de l'aider. Les choses étaient ainsi faites. Tout ce qu'il pouvait faire, désormais, c'était retarder le plus possible l'inévitable. Se contrôler du mieux qu'il le pouvait. Et cela n'allait pas être facile. Cela faisait probablement à peine une heure qu'ils s'étaient rencontrés, et il avait déjà failli la dévorer à plusieurs reprises. Combien de jours pourrait-il tenir ? Combien de temps restait-il à vivre pour la jeune Sinka ? Nul ne saurait le dire.


"J'ai ce qu'il faut." finit-il par répondre sur un ton calme et neutre, sans détourner le regard de la vitre parsemée de gouttelettes.

Après quelques secondes, il baissa la tête vers ses anciens vêtements, et fouilla un court moment dans les poches de sa veste. Il en sortit un porte-feuille. Oui, un porte-feuille. Celui que les trois loubards avaient voulu lui piquer, précisément. Il leur avait pourtant dit qu'il n'en avait pas. Et bien, il n'avait vraisemblablement pas du tout eu envie de le leur donner. Peut-être que s'il leur avait donné gentiment, plutôt que de leur mentir, ils ne l'auraient pas attaqué. Peut-être que cela aurait pu leur sauver la vie. Personne n'en saurait jamais rien. Lui-même ignorait pourquoi il avait agi comme cela. Il aurait pu les tuer dés l'instant où ils s'en étaient pris à lui, mais il ne l'avait pas fait. Il aurait pu leur donner ce qu'ils demandaient et ainsi empêcher un bain de sang, mais il ne l'avait pas fait non plus. Ce qui était sûr, c'était qu'il ne regrettait pas ses actes. Ces types méritaient de mourir, selon lui. Alors peut-être avait-il simplement attendu un vrai prétexte pour les tuer tout en gardant bonne conscience. Ou bien peut-être que se faire tabasser par trois gangsters des rues l'avait amusé, finalement. Mais la bonne nouvelle dans cette histoire, c'était qu'ils n'auraient pas besoin de trouver une banque intergalactique. Il avait donc bien fait de leur dire qu'il n'avait pas de porte-feuille. D'autant plus qu'il contenait la modique somme de 1080 zénies. Il avait dû les trouver quelque part. Peut-être aussi qu'il les avait volé, en fait. Ou plutôt, qu'il s'était servi sur l'emballage d'un repas.

Au bout d'un certain moment, le bus atteignit le centre-ville, et passa devant l'enseigne d'un fast-food Satan Burger.


"Sortons au prochain arrêt."

Le comportement de Wolfgang avait changé depuis qu'il lui avait révélé sa vraie nature. Alors qu'avant, il parlait sur un ton sympathique et chaleureux, et qu'un sourire était pratiquement en permanence dessiné sur ses lèvres, le masque était tombé désormais. Il ne souriait plus, et parlait d'un ton parfaitement neutre. Cela ne servait plus à rien de faire semblant. Avec elle, tout du moins. Mais peut-être qu'après s'être habitué à côtoyer quelqu'un qui connaissait son secret, il allait finir par retrouver sa personnalité enjouée, aussi fausse qu'elle fût.

Le bus s'arrêta, et l'homme aux cheveux noirs et aux lunettes de soleil en sortit à la suite de la fille à l'apparence juvénile. Finalement, il daigna enfin lui adresser un regard, avant de prendre la parole :


"Vous êtes tout de même consciente que les histoires dans lesquelles j'interviens ne connaissent jamais de Happy End ?"

Il était un peu confus, finalement. Il se demandait bien ce qui avait poussé Sinka à le suivre après ce qu'il lui avait dit. Pourquoi tenait-elle si peu à la vie ? Était-elle à ce point désespérée par sa situation ?
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] - Page 2 ClockJeu 29 Déc 2016 - 22:21
Wolfgang avait changé d’attitude. Il était devenu quasiment taciturne, se dépouillant de l’aménité dont il avait fait preuve jusqu’ici. Je ne cherchai pas à interpréter cela. Il avait ses raisons et elles m’importaient peu à l’instant. Peut-être ne s’attendait-il pas à ce que je le suive. Après tout, il m’avait tenu un discours plutôt dissuasif. Peu auraient fait le choix de prendre le risque de continuer à le fréquenter après avoir appris quel genre de meurtrier il était.  

Alors que nous descendions du véhicule pour gagner le centre-ville de Satan City, il me mit à nouveau en garde. Pensait-il donc que j’étais totalement insouciante ? Je ne répondis rien sur le coup, parce que j’estimais que ce n’était ni l’endroit, ni le moment. A cet endroit de la ville, un certain nombre de passants s’agitaient sur les trottoirs et la population était bien plus dense que dans le quartier résidentiel où nous nous étions rencontrés. Il pleuvait toujours, mais l’averse était moins drue. Nous ne traînâmes pas pour autant, nous hâtant vers le lieu de restauration que mon compagnon avait repéré.

Je ne parlai pas durant le trajet à pied, regardant autour de moi avec attention afin de mémoriser les lieux. Je détaillai notamment avec précision la devanture du restaurant avant d’y entrer. Elle était colorée et plutôt attractive, bien qu’ayant quelque chose de clinquant et d’artificiel qui n’inspirait pas nécessairement confiance. L’enseigne clignotait : Satan-Burger. Depuis l’intérieur, et malgré les portes qui se fermaient automatiquement, on sentait déjà une vive odeur de friture qui me fit un peu grimacer. Cela fleurait aussi la viande grillée, ce qui me rassura pour Wolfgang.

Nous entrâmes. La décoration intérieure du Satan-Burger était parfaitement conforme à sa façade. Le sol était pavé de carrelages jaune et rouges. Les tables et les chaises en bois contreplaqué étaient dotées de pieds en métal qui reluisaient sous l’éclat jaunâtre des lampes incrustées dans le faux plafond. Il n’y avait pas grand monde à l’intérieur. Dans un coin de la salle, un homme en costard pianotait frénétiquement sur un ordinateur portable. Tout près de l’entrée, des jeunes Terriens étaient assis autour d’une table ronde, perchés sur des sièges en hauteur. Ils riaient fortement. Face à nous, et sur fond d’écrans affichant divers mets, se dressait le comptoir.

- Je vais vous attendre à table, dis-je à Wolfgang d’un ton paisible, retrouvez-moi quand vous aurez récupéré à manger.

Je n’attendis pas sa réponse. Ayant déjà mangé de la soupe aux légumes, je n’avais aucune intention de manger ici. Je me dirigeai donc vers un coin tranquille de la salle de restaurant et me glissai sur une banquette. Là, j’appuyai mon coude sur la table afin de reposer la joue sur ma main, et je suivis Wolfgang du regard jusqu’à ce qu’il me rejoignît après avoir commandé et emporté ce qu’il avait choisi de consommer. Je jetai un œil à son plateau mais tous les mets étaient emballés.

Maintenant que nous étions au calme et qu’il allait pouvoir combler son appétit, j’estimai que les circonstances se prêtaient davantage à une discussion et peut-être à des explications ou tout du moins à quelques clarifications.

-Vous êtes pessimiste.

Je ne le regardais pas. Je fixai un point au loin. Quelques secondes s’égrainèrent avant que je reprisse, posant brusquement les yeux sur lui.

- Ne vous êtes-vous jamais dit que si les histoires dans lesquelles vous intervenez se terminent mal, c’est parce qu’on ne vous a jamais donné le rôle que vous méritiez d'endosser ?
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] - Page 2 ClockVen 30 Déc 2016 - 13:41
Le Loup revint avec deux plateaux chargés à ras bord, un dans chaque main, tandis qu'un léger sourire de satisfaction s'était peint sur ses lèvres. Il allait enfin pouvoir se sustenter, alors il était heureux. Ses anciens vêtements humides étaient posés sur l'un de ses avant bras.
Il posa les deux plateaux sur la table qu'avait choisie Sinka puis les vêtements humides sur la banquette à côté de lui. Une odeur grasse et fumante se dégageait des plateaux. Sur l'un d'eux se trouvaient huit hamburgers divers, rangés en quatre piles de deux, dans un carré de deux par deux. Sur le deuxième plateau, il y avait deux autres hamburgers ainsi que deux wraps, et une grande boisson. Il avait une faim de loup. Il n'avait pas pris de menus, parce qu'il préférait éviter les frites. Cela faisait grossir. Non, la véritable raison c'était qu'il préférait la viande, et que le pain ne le dérangeait pas, mais il n'avait aucune envie de frites. De ce fait, il avait dû payer le tout à la carte, ce qui avait naturellement coûté plus cher.


"Ça m'a coûté 60 Zénies, dites donc !" s'exclama t-il sur un ton presque enjoué, comme s'il était content de payer quelque chose comme le faisaient tous les êtres humains normaux.

Il avait commandé tous les hamburgers existants afin d'en goûter un de chaque. Et il avait pris les deux plus gros en double afin d'être totalement rassasié. Il commença donc à déballer un burger qu'il prit à deux mains avant de croquer dedans goulûment. Sinka lui dit qu'il était pessimiste. Elle n'avait pas tord. En plus de cela, il était paranoïaque et instable. Mais si elle lui récitait la liste de ses défauts, elle pourrait y passer la nuit. Elle lui posa alors une curieuse question. Wolfgang termina rapidement son premier hamburger. Il avala la dernière bouchée, s'essuya les doigts sur une serviette puis attrapa son coca avant d'en boire une gorgée à la paille. Il reposa ensuite le gobelet devant lui, puis répondit à Sinka avec un grand sourire niais :


"Jamais !"

Il prit un deuxième met et le dévora en un temps record.

"Aaah... Je donnerais n'importe quoi pour vous avoir entre deux tranches de pain !" s'exclama t-il en la fixant avec amusement.

Ce lieu de plaisirs gourmands avait chassé ses sombres pensées. Il ne songeait plus au mal qu'il pourrait causer à Sinka, désormais. Le fait de pouvoir manger à sa faim le mettait de bonne humeur. Et d'une certaine manière, il se sentait... soulagé. Il n'avait plus besoin de lui mentir, désormais. Elle l'avait accepté tel qu'il était, c'était la première fois que ça lui arrivait.
Mais après avoir fini son troisième hamburger, son visage redevint un peu sérieux. Il se doutait que Sinka s'attendait quand même à une réponse un peu plus sérieuse que ce très enthousiaste "Jamais !" qui sentait un peu le je-m'en-foutisme. Il s'essuya la bouche, et reprit sur un ton plus neutre :

"Hm, vous savez, quand on a passé toute son existence à commettre le mal, il nous est difficilement imaginable de pouvoir faire quelque chose de bien."

Il se tût quelques instants, le temps d'en ingurgiter un quatrième. Encore deux comme ça, et il serait à la moitié du repas. C'était à se demander comment tout cela pouvait rentrer dans son estomac d'humain, son apparence actuelle étant beaucoup plus petite que sa vraie forme. Il but une nouvelle gorgée, puis ajouta avec un sourire qui se voulait rassurant :

"Mais vous avez raison. Après tout, je vous ai déjà sauvé la vie. Je suis sûr que nous allons faire des étincelles, vous et moi !"

Il s'empara alors d'un wrap qu'il déballa avant de croquer dedans à pleine dents. Il avala, puis le reposa devant lui avant de s'essuyer les doigts.

"Hm, à ce propos..."

Il fouilla quelques instants dans une poche intérieure de sa veste humide et sombre, et en sortit un briquet. C'était un petit briquet de forme carrée, en métal, et sur lequel était dessiné une tête de loup.

Spoiler:

Il le tendit à Sinka.

"Si jamais un jour je m'en prends à vous... Sachez que le feu est la seule chose que je crains. Oh, bien sûr, il faudra plus qu'une flammèche pour me faire fuir, mais ce sera déjà un bon début. Gardez-le avec vous en permanence."

Ainsi, il lui donnait un moyen de se défendre contre lui. Ce n'était pas grand chose... et il doutait qu'elle puisse réellement en faire quelque chose. Mais c'était mieux que rien, et il espérait sincèrement qu'elle pourrait s'en servir convenablement si elle était en danger un jour. Même s'il préférait qu'elle n'eût jamais à s'en servir.
C'était un cadeau précieux, il tenait beaucoup à ce briquet, mine de rien. Parce que pas de briquet, pas de feu. Pas de feu, pas de clopes. Et pas de clopes.... pas de clopes.
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] - Page 2 ClockSam 7 Jan 2017 - 17:17
Manger mit Wolfgang de bonne humeur, me permettant de retrouver l’homme enjoué et facétieux que je croyais avoir perdu définitivement. Vraisemblablement, la nourriture occupait une place très importante dans son existence. Je compris qu’elle constituait probablement la clé. Manger était pour lui comme une obsession. J’imaginais que quand il rencontrait quelqu’un, la première pensée qui lui traversait l’esprit était de savoir quel goût cette personne avait. Il avait fait un grand effort avec moi.

Je l’observai s’alimenter et l’écoutai parler d’un œil curieux. Il avait la capacité d’engloutir des quantités incommensurables de nourriture et ce en un temps record. Non seulement était-il gourmand mais aussi était-il glouton. Cela m’arracha un petit sourire amusé. La réponse qu’il donna à mon questionnement me laissa croire qu’il ne s’était jamais véritablement interrogé sur ce qu’il faisait ni sur les raisons pour lesquelles il le faisait. Jusqu’ici, il avait aveuglément obéi à ses instincts primitifs sans se préoccuper du mal qu’il pouvait causer. Peut-être même avait-il finalement décidé de changer simplement sur l’ordre d’un caprice.

J’arquai un sourcil alors qu’il me tendit un briquet. Il m’expliqua qu’il craignait le feu. La petite flamme que cet outil pouvait produire constituait donc une arme de choix contre lui. Je m’emparai délicatement de l’objet tout en posant les yeux sur Wolfgang. Il venait de me révéler son point faible. Cela constituait une preuve de confiance de sa part comme une manifestation de bonne volonté. Je le remerciai d’un hochement de tête approbateur, avant de ranger soigneusement le briquet dans l’une des poches de la veste que je portai. J’espérais sincèrement ne pas avoir à faire usage de cet objet.

- Il suffit d’une flammèche, lui dis-je calmement, pour allumer un brasier.

Je triturai encore quelques secondes le briquet, à l’intérieur de la poche, puis retirai ma main pour la poser à plat sur la table. Mon compagnon était alors arrivé environ à la moitié de son repas. Mes pupilles errèrent quelques secondes sur les papiers d’emballage graisseux qui jonchaient la table, ultimes dépouilles du festin qu’il venait déjà de faire.

- Dites moi, vous m’avez dit que faire le mal ne vous amusait plus désormais… Savez-vous pourquoi ? Combien de temps avez-vous déjà vécu avant de vous lasser ?

Je le fixai sans hostilité. Je parlai toujours sur un ton doux et apaisant, je ne voulais pas qu’il eût le sentiment de subir un interrogatoire, j’essayai juste de préciser quelques petites choses. Pour moi, évidemment, qui allait désormais le côtoyer chaque jour de mon existence mais aussi pour lui, qui ne se posait pas vraiment de questions existentielles. Je me détendis un peu, relâchant mon dos dans la banquette pour étirer légèrement mes jambes vers l’avant.

- Avez-vous déjà essayé de changer auparavant ?

Je plissai les yeux. Mes doigts vinrent pianoter sur la surface lisse et propre de la table dans un rythme un peu anarchique. Il continua de manger alors que nous discutions, toujours aussi prestement, comme si rien ne suffisait à satisfaire son appétit de loup. Peut-être était-il insatiable. Je lui posai une question beaucoup plus terre à terre, qui m’effleura subitement l’esprit.

- Combien de fois avez-vous besoin de manger par jour ?

Après tout, si je voulais limiter les risques, il me fallait aussi prendre en compte ce type d’éléments. S’il était suffisamment nourri, il serait moins tenté de me dévorer. Lorsque j’aurais la réponse à ces questions importantes, nous pourrions passer à ce qu’il nous fallait entreprendre afin de clarifier ma propre situation.
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] - Page 2 ClockDim 8 Jan 2017 - 0:28
Si tôt qu'elle lui prit le briquet, Wolfgang retourna à son festin sans perdre une seule seconde. Elle sembla sous-entendre que la flammèche produite par le briquet lui suffirait à se débrouiller face à lui. Elle paraissait sûre d'elle. Tant mieux, alors. Il s'en faisait probablement un peu trop pour elle, peut-être s'était-il surestimé en doutant des capacités de la fille à lui survivre.
Elle lui demanda ensuite les raisons pour lesquelles il s'était lassé de jouer le rôle du méchant, ainsi que le temps qu'il avait passé à vivre avant de subir cette lassitude. Il haussa des épaules.


"Oh je ne sais plus exactement, cela fait bien plusieurs siècles mais j'ai arrêté de compter."

Elle enchaîna en lui demandant s'il avait déjà essayé de changer par le passé.

"Hm, sans doute. Vous savez, je ne me suis pas lassé du jour au lendemain. Cela a été progressif. Au début, c'était un simple ennui, je me sentais trop seul alors j'ai voulu trouver de la compagnie. Mais je me suis vite rendu compte qu'après tout le mal que j'avais fait, les gens avaient tendance à me fuir et à m'éviter, voire à me rejeter. Cela m'a poussé à me remettre en question..."

Puis elle lui demanda combien de fois il devait se nourrir par jour. Il n'en savait rien, il mangeait quand il avait faim, sans se poser de questions. Il ne regardait pas trop l'heure, en général.

"Je n'en sais rien, je mange lorsque j'en ressens le besoin tout simplement, c'est très variable. Pourquoi cette question ?"

Il réfléchit une demi-seconde avant de reprendre aussitôt :

"Ah je vois, vous êtes en train de me faire passer un entretien d'embauche, n'est-ce pas ?"

Il soupira légèrement.

"Moi qui pensais que j'étais engagé d'office... Malheureusement pour vous, je n'ai pas ramené mon CV."
fit-il sur un ton plaisantin.

"Mais puisque nous en sommes là, je pense qu'il est grand temps que nous parlions de ma rémunération, non ? Ça paie bien d'être votre gardien ? ...Parce que j'ose espérer que vous ne pensiez pas que j'allais faire ce travail uniquement pour vos beaux yeux, aussi jolis soient-ils."

Ben oui, pour vivre en tant qu'humain, il avait besoin d'argent et donc d'un travail rémunéré. Il n'allait tout de même pas faire cela par pure bonté !
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] - Page 2 ClockVen 3 Mar 2017 - 19:17
Un parapluie. Cette histoire avait commencé avec un parapluie. Un parapluie qui avait fait un long périple, jusqu'à finalement se briser et se faire emporter par la tempête, avant d'atterrir dans une flaque dans laquelle il gisait depuis. Ce parapluie était passé entre les mains de personnes très différentes les unes des autres. Il était passé des mains chiquement gantées du milliardaire Thomas Veine, aux mains sales de quelques voyous errant dans les bas-fonds, puis de ces mains de brigands aux mains ensanglantées du Grand Méchant Loup, et finalement il était passé des mains du Grand Méchant Loup aux petites mains douces, humides et froides de Sinka. Lorsqu'il lui avait donné ce parapluie afin qu'elle n'attrapât pas froid, pris par un soudain élan de bonté et de bonnes intentions justifié par son envie de changement, et ce quand bien même elle était déjà complétement trempée des pieds à la tête, il n'avait pas imaginé un seul instant que leur histoire eût pu l'emmener aussi loin. Et voilà qu'il avait été embarqué dans une future grande aventure spatiale où il allait sans doute devoir sauver la veuve et l'orphelin tout en amenant Sinka à bon port.

Mais avant qu'ils ne se décidassent à quitter la planète, encore fallait-il qu'ils aient tous les deux le ventre plein. C'était déjà le cas pour Sinka qui avait pu se sustenter chez le chaleureux couple qui s'était quelque peu senti menacé par Wolfgang. Quant à ce dernier, c'était en bonne voie puisqu'il était en train de se goinfrer depuis plusieurs minutes, et qu'il était même sur la fin de son copieux repas, l'empêchant ainsi de rester sur sa faim. Mais alors qu'il venait d'entamer le fâcheux sujet de rémunération, il sentit une douleur soudaine au ventre. Il avait sans doute mangé trop goulument, d'autant plus qu'il s'agissait là d'une nourriture très grasse et peu saine. Il s'essuya la bouche et les doigts, et avant que la jeune fille aux cheveux mauves n'eût pu lui répondre, il enchaîna :

"Hm, excusez-moi, je reviens dans un instant."

Sur ces mots mystérieux, il se leva, et se dirigea prestement vers les toilettes. Une envie pressante, l'une de celles qu'il fallait assouvir rapidement pour ne pas souffrir de ses désagréments. Il disparut donc dans le cabinet des hommes et s'y enferma plusieurs minutes.

==========================================================================

Pendant ce temps, et à quelques kilomètres de là, dans le quartier résidentiel, une berline noire se gara, devant la maison de Robert et Maria. La portière arrière droite s'ouvrit, et un homme sortit de la voiture. C'était un homme assez grand, et très bien habillé. Il portait une chemise blanche et un costard-cravate sobre de couleur marron. Ses cheveux étaient rasés de près et une légère calvitie ainsi que quelques rides sur son visage indiquaient qu'il devait avoir la quarantaine bien passée. Ses yeux étaient petits, son regard perçant et menaçant, il n'avait pas l'air d'être le genre d'hommes avec qui on voulait être ami.


Spoiler:

Après qu'il fût sorti du véhicule, deux officiers de police sortirent à leurs tours : le conducteur ainsi que le passager à l'avant. L'homme au costard marron balaya lentement les alentours du regard. Ses yeux se posèrent sur un objet intriguant, un élément particulier qui ne faisait pas partie du décor. Il s'approcha lentement de cet objet que le vent agitait quelque peu, puis il posa son pied sur la canne de l'objet pour le stabiliser. C'était un parapluie, en piteux état. L'homme se pencha vers l'avant et prit le parapluie dans ses mains avant de se redresser, il l'inspecta quelques secondes. Si l'on oubliait son état déplorable à cause de la tempête qui s'était abattue un peu plus tôt sur la ville, on pouvait se rendre compte que ce parapluie était de très bonne facture. Les différents matériaux qui le composaient laissaient entendre que c'était un produit de luxe, très probablement fait sur mesure. Le "V" gravé sur la canne en guise d'ornement ne laissait que peu de doutes quant à la provenance de ce parapluie. La nuit précédente, l'on avait retrouvé les cadavres du célèbre couple milliardaire, Martha et Thomas Veine. Puis, quelques heures plus tôt, l'on avait découvert trois corps, des loubards, à quelques ruelles du meurtre des Veine. L'un d'eux avait été éventré, les deux autres avaient eu leurs membres brisés et leurs crânes explosés. Un bain de sang atroce. L'on suspectait ces trois criminels d'être à l'origine du meurtre des Veine : on avait retrouvé l'arme du crime à proximité de l'un de leurs corps. Mais une question demeurait : qui avait tué les trois gangsters ? Qui avait pu commettre un acte d'une telle barbarie qui laissait les traces d'un animal sauvage ?
Les témoins interrogés à proximité avaient parlé d'un homme vêtu de noir, portant des lunettes de soleil même sous la pluie, utilisant un parapluie noir de bonne facture et au visage charmant. Cet homme avait été aperçu à proximité de la ruelle et dans les parages, peu de temps après le massacre.
L'homme à la cravate confia le parapluie à l'un des officiers de police, puis s'avança vers la porte d'entrée, traversant le jardin, accompagné par les deux officiers. En chemin, il nota la présence de deux douilles de cartouche de fusil à pompe sur le sol. Il s'arrêta devant la porte, et se rendit rapidement compte qu'elle avait été arrachée à ses gonds et qu'elle était simplement posée contre l'encadrement de façon négligée. Malgré tout, il ne s'autorisa pas à entrer, et sonna à la porte.

Robert vint lui ouvrir, la porte manqua de tomber une fois de plus et il dû la retenir à deux mains sur le côté. Il s'exclama sur un ton désagréable :


"C'est pour quoi encore ?!"

Mais en voyant l'homme en costard et les deux officiers de police derrière lui, son visage pâlit. L'homme sortit un porte-feuille d'une poche intérieure de son costard et l'ouvrit sous les yeux de Robert pour lui montrer sa carte.

"Monsieur Cumberdale, je présume ? Inspecteur Dickinson de la Brigade des Crimes. Il me semble que vous avez donné un coup de fil au poste de police principal de Satan City, il y a très exactement..."

Il consulta sa montre.

"Une heure et dix-sept minutes."

Robert acquiesça d'un signe de tête mal assuré.

"O-oui... C'était une fausse alerte..."

L'inspecteur haussa un sourcil, puis tourna la tête vers la porte que le résident maintenait afin qu'elle ne tombât pas. Son regard perçant se posa de nouveau sur Robert.

"En effet, c'est ce qu'ils m'ont dit. Mais c'est étrange, car l'état de votre porte d'entrée me dit le contraire. Ainsi que ces deux douilles qui traînent là-dehors."

Il tourna la tête d'un quart vers la droite pour s'adresser à l'un de ses officiers.

"Prenez les douilles, ce sont des pièces à conviction."

"Oui monsieur."

Puis son regard revint sur le résident mal à l'aise, il plongea ses yeux dans ceux fuyants de Robert.

"Que... Que voulez-vous...?"

"Vous n'avez rien à craindre Monsieur Cumberdale, ce n'est pas après vous que nous en avons." affirma Dickinson de son ton toujours froid et calme.

"Tout du moins, tant que vous n'avez rien à vous reprocher. Pouvons-nous entrer ?"

Sans attendre de réponse, il entra à l'intérieur de la maison, passant devant Robert, suivi de ses deux officiers. Lentement, il inspecta les lieux, détaillant chaque recoin de la pièce. Il s'avança dans le salon. Des vêtements d'adolescent, encore humides, étaient posés sur un fauteuil. Maria les rejoignit et demanda ce qu'il se passait, Robert lui expliqua qui étaient ces hommes.

"En... En quoi pouvons-nous vous aider, inspecteur...?"

"J'aimerais simplement comprendre ce qu'il s'est réellement passé ici, ainsi que la raison de votre appel au poste de police."


Tout en parlant, son regard n'avait de cesse de balayer les alentours, en quête d'un élément particulier et inhabituel.

"Il... Il ne s'est rien passé... C'était un malentendu..."

L'inspecteur n'accorda aucune attention à ces paroles, ou tout du moins c'était l'impression qu'il donnait. Son regard finit par se figer sur les vêtements humides, posés sur le fauteuil.

"Ces vêtements ne vous appartiennent pas, n'est-ce pas ? De toute évidence, ils sont trop petits pour vous, et ils n'ont pas l'air d'être au goût de madame, si je peux me permettre. En outre, mes services de renseignement m'ont informé que vous aviez une fille unique malheureusement décédée il y a quelques mois, dans d'affreuses circonstances..."


Robert baissa la tête.

"O... Oui... C'était... un cambriolage... qui a mal tourné..."

"Oui, c'est ce que l'on m'a dit. Toutes mes condoléances. Mais cela m'amène donc à ma première question : y a t-il une raison pour que des vêtements d'adolescent masculin, qui ne vous appartiennent pas à priori, se retrouvent sur votre fauteuil ? Il semblerait qu'ils aient bien pris la pluie, puisqu'ils ne sont pas encore secs."


Il toucha la texture des vêtements.

"Au vu de leur taux d'humidité, je dirais qu'ils sèchent depuis environ une heure, peut-être un peu plus."

"C'est... C'est possible..."


Il tourna la tête vers Robert après avoir réfléchi quelques instants.

"Comme c'est étrange, il me semble que cela correspond, à quelques minutes près, à l'heure de votre appel au poste de police. Parlez-moi plus en détail de ce malentendu, Monsieur Cumberdale. Et bien entendu, il est inutile que je vous conseille de ne pas me mentir, puisque vous n'avez actuellement rien à vous reprocher, il serait regrettable que vous deveniez un suspect, n'est-ce pas ?"

"... T... Très bien... C'est... Heu... Il y avait un couple... Une jeune fille, et un homme... Ils étaient trempés et nous ont demandé le refuge... Après tout ce qu'il s'est passé, après la perte de... enfin, j'ai refusé. Mais l'homme est devenu complétement fou et a enfoncé la porte. Il a tenté de m'agresser, alors j'ai... Je me suis emparé de mon fusil et..."


"Vous lui avez tiré dessus. A deux reprises."

"Je n'avais pas le choix ! Il m'aurait tué ! Mais... Les tirs ne lui ont rien fait ! Après, ils nous ont forcé à leur faire à manger et à leur donner des vêtements propres... On a voulu vous appeler mais... On ne voulait pas compliquer les choses, s'ils s'en étaient rendus compte, ils nous auraient tué tous les deux ! Alors... on a prétexté une fausse alerte."


L'inspecteur resta silencieux quelques secondes après ce discours, réfléchissant. Après un long moment, il finit par reprendre la parole.

"Hm, je vois, une histoire fascinante Monsieur Cumberdale. Dites-moi, cet homme, de quoi avait-il l'air ? Etait-il assez grand, vêtu en sombre, portant des lunettes de soleil même par temps de pluie ?"

"Oui ! C'est exactement cela ! Mais comment avez-vous su..."

"Vous avez de la chance d'être encore en vie, Monsieur Cumberdale. Ce n'est pas la première fois que j'entends parler de cet homme, et je le chasse depuis un petit moment déjà. C'est un individu extrêmement dangereux qui a encore massacré trois hommes ce matin. Dites-moi, cette fille qui l'accompagnait, de quoi avait-elle l'air ? Est-ce que vous diriez qu'elle était en détresse ? La retenait-il de force ? Pourriez-vous me la décrire ?"

"N-non, elle n'était pas du tout menacée par l'homme ! En fait, elle avait même l'air de lui donner des ordres. C'était une fille assez petite, jeune, avec des cheveux et des yeux mauves. Très sûre d'elle."

"Merci pour ces précieuses informations, Monsieur Cumberdale. Une dernière chose : cela fait combien de temps qu'ils sont partis ?"

"Heu, je dirais une grosse demi-heure, peut-être trois quart d'heure. Ils sont partis juste après manger."

"Parfait. D'autres détails particuliers à ajouter ?"

"Heu, oui... L'homme que vous cherchez... Il n'a rien mangé parce qu'il voulait absolument de la viande... Il s'est mis en colère lorsqu'on lui a dit que nous étions végétarien."

"Notre homme en noir n'aime donc pas les légumes, intéressant. Bien. J'ai pris suffisamment de votre temps, à présent. Encore merci pour votre accueil. Au revoir, Monsieur Cumberdale. Madame."


Il fit un signe de tête poli, puis se dirigea vers la sortie, accompagné de ses deux officiers.

"Oh, et tâchez de réparer cette porte rapidement. Il ne faudrait pas attirer les cambrioleurs... une fois de plus."

Sur ces mots à l’interprétation douteuse, il se dirigea vers la berline noire et entra à l'arrière du véhicule. Les deux officiers entrèrent à leurs tours.

"Que fait-on, maintenant, monsieur ?"

"Hm... Allons voir cet abri de bus, à trois cent mètres devant. Puisqu'ils ont quitté cette maison durant le déluge, cela ne m'étonnerait pas qu'ils s'y soient abrités. Il est même fort probable qu'ils aient pris le bus, à destination d'un endroit où trouver de la viande..."


=============================================================================

Wolfgang revint quelques minutes plus tard à table, toutefois, il s'arrêta brusquement en remarquant un détail qui avait changé dans le décor. En fait, c'était loin d'être un détail, c'était même un point de la plus haute importance. Sinka était partie.

Elle n'était plus à la table où il l'avait laissée. Il n'y avait plus aucune trace d'elle, elle avait tout simplement disparut. Il regarda tout autour de lui, mais ne la trouva nulle part. Seules ses particules odorantes indiquaient sa présence passée, sans pour autant lui donner une quelconque information sur sa localisation actuelle. Peut-être n'avait-elle pas apprécié la question à propos de l'argent. Peut-être avait-elle réfléchi et décidé qu'il serait plus sage pour elle, et surtout beaucoup moins risqué, de le quitter maintenant avant qu'il ne décide de lui faire du mal. Il ne pouvait que la comprendre. Il était dangereux, imprévisible et incontrôlable. Il était convaincu qu'elle avait pris la bonne décision, en le fuyant. Il n'en demeurait pas moins un peu déçu. Cette histoire d'aventure spatiale lui avait mis l'eau à la bouche. Il avait eu, durant un moment, l'impression qu'elle était peut-être celle qu'il lui fallait, celle dont il avait besoin, pour apprendre à se contrôler et devenir quelqu'un d'autre, quelqu'un de meilleur. Mais peut-être s'était-il fourvoyé une fois encore. N'était-ce pas là un signe supplémentaire qu'il était condamné à rester lui-même, à faire le mal et à être détesté jusqu'à la fin de son existence ? Peut-être bien. Il était tout simplement incapable de se faire des amis.

Il remonta ses lunettes de soleil du bout de l'index droit, puis haussa des épaules nonchalamment.


*Quel dommage. J'aurais dû la goûter lorsque j'en avais encore l'occasion. Rien qu'un petit morceau... Aaah, une créature aussi succulente que je ne reverrai probablement jamais... Quel gâchis !*

Il reprit les vêtements humides qu'il avait laissés sur la banquette, puis quitta le restaurant. La pluie s'était calmée, et il n'avait plus faim. Mais à part ces deux éléments, l'histoire allait s'achever comme elle avait commencé. Il allait errer seul, et sans but, continuant son existence futile, complétement dépourvue d'intérêt, et ce sans même en connaître la raison.

A quelques dizaines de mètres de là, dans une berline noire garée non loin du fast-food...


"Vous aviez raison, Monsieur. Ils ont pris le bus et se sont arrêtés à proximité de ce restaurant en quête de viande pour l'homme aux lunettes noires, exactement comme vous l'aviez déduit ! Mais la fille ne semble plus être avec lui. Est-ce qu'on l'arrête maintenant ?"

"Non. Observons-le un moment. Nous ne savons pas exactement de quoi il est capable. Je veux voir où il va, savoir qui il est, apprendre à le connaître. Ensuite, il ne nous restera plus qu'à attendre le bon moment pour le cueillir."


Et c'est ainsi que s'achève notre histoire, sur une fin ouverte et mystérieuse comme à la fin d'un épisode de série pour vous donner envie de revenir et voir la suite.
Mais est-ce vraiment la fin, le début de la fin, ou bien n'est-ce tout simplement que la fin du début ? Pour le Grand Méchant Loup, ce n'était clairement pas la fin, sans quoi il serait resté sur sa faim, justement. C'était bel et bien la fin d'une petite aventure, qui aurait pu aller bien plus loin, mais c'était surtout le début. Le début d'une autre grande aventure à venir, le début d'un changement. Il avait déjà vécu tant d'histoires, mais il en avait encore certainement de nombreuses autres à vivre. Sans doute ferait-il des rencontres tout aussi intéressantes les unes que les autres, et peut-être, un jour, finira t-il par véritablement devenir un être meilleur... ou bien peut-être finira t-il par s'accepter tel qu'il est, tout simplement. Un monstre affamé et haï de tous, qui n'existait que pour inspirer la crainte chez les petits et les grands. Il était une fois le Grand Méchant Loup.
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