Merci, Akira Toriyama !

J'ai encore du mal à accepter la nouvelle. Ça paraît presque irréel.

Bien sûr, tout le monde doit mourir un jour, mais c'est trop tôt. Qui plus est, sa présence et son influence se font tellement sentir tant dans l'industrie du manga que dans la culture populaire qu'il en paraissait omniprésent - on en venait à le croire immortel.
Ce n'est, hélas, pas le seul mangaka à connaître une fin prématurée ; nous avons déjà eu à déplorer des cas semblables ces dernières années. Si ce qui nous l'a pris semble n'avoir a priori aucun rapport, je ne peux que m'inquiéter de l'impact qu'a pu avoir sur lui la dureté de sa carrière - le mal qu'il s'est donné pour nous divertir.

Comme pour beaucoup de gens, Dragon Ball a été mon premier contact avec l'univers du manga, avant même que je sache ce que « manga » signifiait. Ça a toujours été une œuvre à laquelle j'accordais une place à part ; que je n'incluais pas quand je listais mes œuvres préférés car elle était « hors-catégorie », par défaut au-dessus du lot.
J'avais beau savoir pertinemment que Dragon Ball - et, plus globalement, les œuvres d'Akira Toriyama - avaient inspiré énormément de choses et continueraient de le faire (et, je l'espère, le feront encore longtemps), je n'en prends pleinement la mesure que depuis que nous avons appris cette terrible nouvelle, et que chacun de ceux qu'il a touché y va de son petit commentaire.
Il n'y aurait pourtant pas assez de mots pour décrire la portée et l'impact de ce qu'il a créé. Il était, d'après les propres dires de celui-ci, le digne héritier d'Osamu Tezuka, le deuxième « parrain du manga », et j'ai, au moment où j'écris ces lignes, peine à croire que quelqu'un pourra un jour occuper un rôle similaire tant il y a eu un avant et un après.
Il n'est à mon sens pas exagéré de dire que si Tezuka a « créé le manga », Toriyama en a changé le visage, et ce n'est pas un maigre exploit.

Je ne saurais pardonner aux politiciens français de l'époque d'avoir voulu faire de lui et de son œuvre leurs boucs émissaires, et suis aujourd'hui heureux de pouvoir me dire que leur croisade pernicieuse n'aura pas suffi à l'empêcher de laisser son empreinte dans l'imaginaire de millions de gens. N'en déplaise à Ségolène Royal.

Comme beaucoup de gens, je pense qu'il n'est pas exagéré de dire que ce qu'il a imaginé a au moins en partie fait de ma vie ce qu'elle est aujourd'hui. Dragon Ball m'a, avec d'autres, ouvert les portes de l'animation japonaise, mon goût pour les mangas m'a conduit sur les forums, et ce que j'ai appris et vécu sur ces derniers se ressent encore aujourd'hui dans ma vie personnelle et professionnelle.
Sans être dramatique au point d'aller jusqu'à dire que je n'en serais pas là sans lui - qui peut savoir ? -, je ne peux pas nier lui devoir quelque chose.
Quelque chose que j'espère pouvoir lui rendre a minima en interprétant au mieux les personnages créés par ses soins, à ma petite échelle personnelle. Ce n'est certes pas grand chose, mais c'est encore ce que j'ai de mieux à offrir.

Bref ! Je me suis assez épanché. Très bonne initiative que ce sujet, quoi qu'il en soit. Je pense qu'on lui doit bien ça - même si nous continuerons de lui rendre hommage au travers de nos écrits, en faisant vivre cet univers qu'il a élaboré à notre manière.
Je ne peux qu'espérer que ça le rendrait fier.

Merci, Akira Toriyama.