Sujet: Re: Les Derniers feux de l'Apocalypse Dim 19 Aoû 2018 - 13:42
Ajito avait passé la nuit éveillé sans arriver à se concentrer. Il avait de la fièvre, elle était si intense qu’il avait l’impression de sentir son sang battre contre ses tempes. Il sentait tout son être bouillir. Il les aurait tous tué ! un à un ! S’il en avait eut le pouvoir, il aurait détruit, pulvérisé, éparpillé chaque atome d'existence et de non existence présent dans ce vaisseau. De ces mains, il aurait tout réduit à l’échelle de poussière ! Bam ! Bam ! Bam ! Chaque coups portée contre ses tempes comme des coups de canon ne faisait qu’amplifier sa colère en des intensité inégalé. Il n’arrivait pas à se calmer et pensait à une vitesse folle bien que chaotique. Toutes ces pensées similaire à des comètes, vive, rapide, bruyante s'écrasaient dans son crâne douloureux.
Mais il était faible. Il l’avait toujours été, depuis le jour maudit de sa naissance. Malgré toutes sa colère, il serait bien incapable de faire quoi que ce soit à qui que ce soit. Même Jade ou Robert qui pourtant n’étaient absolument pas des guerrier seraient capable de le maîtriser. Et probablement d’une main. Depuis le jour maudit de leurs naissance à tous les deux il n’avait jamais été autre chose qu’un poid pour sa soeur. Peut être était-ce le fait d’enfin ne plus être en fuite, d’avoir le temps de penser un peu. Peut être était-ce la rencontre avec le Boss et la colère qu’il ressentait à son encontre. Mais il ressentait combien il était un poid. Pour lui comme pour sa soeur. Peut être aussi était-il jaloux de sentir que sa soeur appréciait toute cette compagnie, lui qui n’avait toujours eut qu’elle et voilà qu’au premier étranger sympathique elle était aux anges… Comment ne pouvait-elle pas voir qu’elle n’avait que lui ! Il était son frère. Il était enragé contre lui même, contre le monde, contre la vie, ce monde injuste qui l’avait condamné et même contre sa soeur.
Ajito ouvrit rageusement son sac et regarda profondément le vieux livre qui se trouvait dedans. Il avait peur, il savait ce que signifiait ce livre. Un non retour, la fin dans tous les cas et peut être un nouveau début. Il avait passé un temps qu’il n’arrivait pas à dénombrer, fixant ce livre. Son coeur battait la chamade. Il avait toujours sut ce qu’il avait à faire. Toutes ces années d’hésitations. Toutes ces années de peur. Toutes ces années… Plus jamais. Il déglutit très difficilement. Il se sentait transpirant, les mains moites alors qu’il ouvrait le livre.
C’était nécessaire. Il le devait. Tel qu’il était, il n’avait jamais put et ne pourrais jamais protéger sa soeur. Au contraire, c’était surtout elle qui les avait protégé tous les deux grâce à la super téléportation. Et Ajito avait toujours voulus avoir les moyens de protéger sa soeur. Les gens ici, Ajito ne les aimaient pas mais ils protégaient sa soeur. Il n’y avait pas d’ange ici, personne pour attaquer sa soeur malgré le fait qu’ils étaient ici depuis un temps qui, de manière usuel aurait permis aux anges de les retrouver.
Si Ajito pourrait, théoriquement, la laissait seul… pas longtemps, juste le temps de devenir fort. C’était possible ici, sans ces foutus anges. Ajito n’avait jamais voulut y songer, mourir s’aurait été laissé sa soeur seul… mais plus aujourd’hui… Elle appréciait les gens sur ce vaisseau. Il pouvait la laisser juste un peu. Et quand il reviendrait, il l'emmènerait avec lui Loin de ces gens néfaste. Il la protégerait. Et alors seulement, ils seront heureux. Rien qu’eux deux, comme les choses ont toujours été. Ajito sortit de sa chambre au lueur du jour. Il rencontra Robert sur le chemin. Il fut forcé d’écouter son discours pleins d’inepties. Il ne voulait rien laisser transparaître, il ne dit rien… Il le tuerait bientôt s’il devenait juste un peu plus fort. Il laissa Robert laissé étalé l’ensemble de ces mensonges.
Ajito continuait de bouillir à l’intérieur. Chercher des individus paria ! Bordel ! Mais bien sure ! Ce n’est pas du tout pour créer ces foutus bracelet, ce n’est pas du tout pour stériliser l’intégralité des méta humains de leurs capacitées. Ajito ne pouvait voir ça autrement qu’une lutte de pouvoir entre le pouvoir social et monétaire de Stinger et le pouvoir réel des individus comme sa soeur.
Ce monstre de Robert finirait tôt ou tard par devenir un danger, pour Lily. Ajito en était certain. Pas aujourd’hui, mais un jour… Il quitta rapidement cette conversation, encore nauséeu. Il allait devoir parler à Lily, il serrait fort un livre sous son bras.
Ajito entra en trombe dans la chambre où Lily dormais, elle sursauta en entendant la porte claqué. Son frère l’inquiétait un peu. Encore endormis, elle chercha Jade du regard, comme si elle voulait une présence réconfortante. Elle voyait dans les yeux un peu dément de son frère une résolution qui n’accepterait jamais le moindre compromis. Alors comme à son habitude, elle se résigna face à son frère et ne dis rien.
Les anges n’avait toujours pas attaqué, c’était la première fois qu’Ajito et Lily pouvait rester aussi longtemps au même endroit sans se faire agresser. Probablement que la technologie de Stinger empechait qu’ils se fassent repérer ou alors… Et Ajito n'osait l'espérer, ils étaiens si loin dans le futur que les anges eux mêmes n’éxistaient plus. Alors il demanda à sa soeur d’utiliser sa technique secrète.
La super téléportation.
La principal raison de la survie d’Ajito et Lily depuis toute ces années était dû à cette technique. Lily avait la possibilité de téléporter n’importe quoi, n’importe où et n’importe quand, dans une limite de cinq années.. Le seul défaut était qu’elle avait besoin de repos entre deux utilisation de cette technique.
Ajito voulait que Pluie l’envois sur Métamol dans le passé, qu’il puisse achever l'entraînement du livre qui permettrait enfin à Ajito de devenir fort. Qu’elle l’envois quelques années dans le passée, puis, qu’elle cherche son énergie dès qu’elle serait reposé, demain et de le re téléporter sur le vaisseau de Robert. Lily avait une telle sensibilité avec l'énergie qu’elle serait capable de le retrouver rapidement et cela laisserait à Ajito l’équivalent de cinq ans pour s'entraîner.
Lily, peiné et n'osant pas dire non à son frère s'exécuta et Ajito arriva sur Métamol…
Lily resta dans la chambre, un peu fatigué, peiné et inquiète pour son frère.
Nate Kurusawu
Magma
Date d'inscription : 21/11/2009 Nombre de messages : 4707Bon ou mauvais ? : Neutre Zénies : 1410 Rang : A
Sujet: Re: Les Derniers feux de l'Apocalypse Sam 13 Juil 2019 - 21:31
Le retour à la réalité fut difficile pour le magma. Nate marcha tout en tentant sa cigarette qu’il venait d’allumer, le regard vide. Il avait tenté de jouer avec les règles de la physique, et avait perdu à ce petit jeune. Non, Nate n’était pas un dieu, juste un être vivant, et la souffrance qu’il s’était ancré en lui le démontrait bien. Et comme si la peine de ne pas pouvoir sauver son fils tué n’était pas suffisante, il devait potentiellement tuer Stinger, celui qu’il voyait comme son fils adoptif pour éviter que ce futur qu’il avait vu se réalise. Non apprendre qu’il ne pouvait pas sauver son fils n’était pas suffisant, il devait également potentiellement tuer Stinger. A croire qu’un dieu sarcastique eut envie de remettre à sa place le scientifique.
Toujours silencieux, Nate s’avança dans sa chambre et écrasa sa cigarette dans le cendrier. Il s’approcha ensuite de sa fenêtre, pour observer le décor artificiel de Leto. Il pensait ne jamais revoir ce lieu, jamais ne revoir cette cigarette au sol, il pensait sauver ses deux fils, mais c’était le contraire. Le magma frappa le mur avec sa main droite, laissant parcourir ses larmes qu’il avait contenu pendant son trajet dans le couloir.
« Que dois-je faire ? Tu es tellement pittoresque. »
Se questionna le magma, qui regarda cette fois-ci un miroir. Il devait trouver une solution à ce casse-tête, et en cas d’échec Stinger tombera. Nate attrapa sa main droite, cette dernière ne pouvant s’empêcher de trembler. Ce voyage l’avait changé à tout jamais, mais il avait bien appris une chose : il devait arrêter de vivre dans le passé, il devait profiter du présent pour que le futur puisse exister. Mais ce présent lui faisait terriblement peur, l’empêchant ironiquement d’avoir toute réflexion rationnelle. Son propre cerveau tentait de le protéger de la réalité. Le magma s’approcha de sa table de nuit et ouvrit un tiroir. Il attrapa un sachet et attrapa un cachet qui se trouvait à l’intérieur. Il le rangea juste après et il s’allongea sur son lit sans même chercher à le défaire.
Nate regarda le plafond, cherchant une sorte de réconfort dans ce blanc uniforme. Une couleur inaccessible pour cet homme gris. Il posa ses lunettes sur la table en bougeant le moins possible. Alors qu’il s’obstinait à fixer du regard le plafond, La lourdeur de ses paupières l’empêcha de garder les yeux ouverts. Le magma avait besoin d’une bonne nuit de sommeil afin de pouvoir reprendre le contrôle de son esprit perturbé.
Nouvelle journée, nouveau Nate. Le magma n’avait jamais été aussi éblouissant il se regarda dans le miroir et se sourit à lui-même, mais il dut rapidement la blancheur de ses dents l’éblouissant. Il regarda dans sa garde-robe. Il trouva une magnifique blouse à paillettes qu’il attrapa. Il retourna devant son miroir et coiffa ses cheveux en arrière grâce à un gel bio. Il fit un clin d’œil au miroir, ce dernier rougissant presque.
Le magma parcourut le couloir tout en sifflotant, saluant au passage les différentes personnes qu’il rencontrait. Il y a de tout, des médécins, des magmas, des clowns, il avait croisé un Rhinopharynx, un rhinocéros avec un gros pharynx, qui est d’ailleurs à l’origine de la rhinopharyngite. Il arriva finalement dans le bureau de Boss Stinger. Il se trouvait à l’intérieur Ajito et sa sœur, Jade et bien entendu Boss et Choubaka ? Non c’était juste un poster d’un moojuu.
Le dirigeant fit alors un énorme discours, assez incompréhensible. Le magma était perturbé par autre chose. Oui, un bout du tapis dépassait. Pourquoi un bout de tapis dépassait ? Personne ne l’avait remarqué ? Il regarda tout autour de lui, mais tout le monde avait les yeux rivés sur Stinger. Nate se caressa le menton, enfin sa barbe. Depuis quand il avait une barbe ? C’est à ce moment-là qu’il retourna sur le discours de Stinger.
« … et donc ce tapis qui a été en partie dévoré par le Rhinopharynx … »
* Ahhh ! Ces foutus Rhinopharynx, toujours là pour nous faire chier. *
C’est à ce moment-là que Rapabienski fit son entrée dans la pièce tout en hurlant :
« On est attaqué par une armée de cyclopes avec des lunettes pour anaglyphes ! »
Stinger s’avança et se questionna :
« Merde je pensais m’en avoir débarrassé. »
Rapabienski reprit le discours :
« Et en plus, ils se sont alliés avec les Rhinopharynx. »
Nate rétorqua à son tour :
« Ahhhh, encore eux ! »
« Et en plus, ils ont une armée de tomates. »
C’est Ajito qui répondit à son tour :
« Naaaaan. J’espère qu’ils sont bio au moins. »
Rapabienski fit non de la tête. C’est à ce moment que Catleia fit son apparition et elle annonça d’un ton très sombre :
« Nate, tu es actuellement le seul qui peut me voir. Si tu me vois, fait moi signe avec ta troisième main. »
Une troisième main fit son apparition dans le dos de Nate et montra un gros pouce. Au même moment Stinger qui avait du vin bleu fluo dans son verre, et qui portait un costume de pirate regarda la fenêtre.
« Je dois vous avouer quelque chose. Jade est la dernière survivante de l’espèce des gorilles à lunettes polarisantes. C’est un fait connu qu’ils sont des ennemies des cyclopes depuis l’affaire Bernard Tapis. »
« D’où le fait qu’il y ait un problème avec le tapis, logique. »
S’exprima Ajito qui portait à présent des lunettes roses étoiles ainsi qu’une robe de peignoir fuchsia bleu nuit. Boss Stinger termina son discours :
« Nul besoin de vous dire qu’on fera tout pour protéger Jade. Même si j’ai perdu confiance en toi Nate, depuis ce jour où tu es partie à dos de Rhinopharinx. »
Si Nate n’aimait pas les Rhinopharynx, c’est car c’était une partie douloureuse de son passé. Lui pardonnera-t-il un jour ? Nul ne le sait. Jade profita de ce moment pour lancer ses encouragements :
« Ouh ouh ouh ouh. »
Jade était devenu un gros Gorille avec des lunettes polarisantes. C’est ce moment que Catleia choisit pour parler :
« Nate, tu te souviens de ton trajet à dos de Rhino. Il t’a permis de comprendre l’enjeu de cette bataille. Si Jade meurt, Stinger se lancera dans le commerce non équitable et prendra le contrôle des Rhinopharinx pour contrôler le monde à son image. Et si tu sais ce qu’il te resta à faire si Jade meurt. »
La sœur de Stinger fit apparaitre un pistolet à eau dans la poche de de Nate. Il ne pouvait pas échapper à son destin le suiffant dans tous ses pas, même les plus maladroits. C’est à ce moment que le magma se retrouva derrière un carton, esquivant les tirs des ciclopes. Il tourna sa tête, Jade semblait touché. Le rythme cardiaque du magma augmenta subitement, craignant devenir le bureau de Boss Stinger. Que pouvait-il faire ? Sauver Jade ? Mais il ne pouvait pas la suivre éperdument. Etait-il condamné à attendre le jour où il devait utiliser son arme ? Non, il n’avait aucune envie de prendre une décision. Il fouilla dans ses poches, et il trouva un sachet de cachets.
« J’ai besoin de penser à autre chose. »
Alors qu’il tentait d’avaler une pilule, Catleia donna un coup de poing dans la main de Nate, faisant valser le cachet de Nate. Le magma qui était agenouillé se releva et s’écria :
« Mais je ne peux pas être tranquille, 5mn ? Tu ne peux pas, pour une fois être ailleurs ? Pourquoi tu me suis partout ? »
« Tu ne peux pas fuir constamment Nate. Tu dois faire face à la réalité. »
Nate attrapa son arme et s’écroula en tombant sur ses fesses en remarquant un changement. L’arme n’était pas un pistolet à eau, mais bien un vrai pistolet. Le magma tourna sa tête en direction de Catleia et lui demanda :
« Qu’ai-je mérité pour subir ça ? »
« Père n’est pas qu’un nom Nate, ce sont également des responsabilités. Maintenant réveille-toi. »
Nate se réveilla, il était assis par terre. Il se releva tout en se tenant la tête. Il avait un sacré mal de tête. Il avança vers sa table et attrapa de quoi soulager sa douleur crânienne. Il continua de farfouiller pour attraper un autre produit et se dirigea en direction du miroir. Il semblait pathétique, avec ses yeux rouges. Mais encore une fois il avait une solution. Il leva sa tête et inséra des goutes. Il laissa agir quelques choses puis regarda à nouveau ses yeux, ils avaient repris un état normal. Il récupéra ensuite ses lunettes et se prépara. Si un truc auquel le magma a toujours été bon, c’était de prendre soin de son masque.
Nate c’était calmé, mais n’avait pas réussi à enlever le doute. Il pouvait néanmoins à présent repenser tranquillement, sans avoir la sensation de se perdre intérieurement. La journée s’écoula, et le magma croisa du regard Jade. En y réfléchissant elle était au cœur du problème. Sans elle, Boss pétait un cable. Il devait absolument la sauver, c’est ce que son esprit essayait de lui faire comprendre cette nuit. Que pouvait-il faire pour elle, pour lui ? Catleia avait sous-entendu qu’il devait attendre certaines actions, mais quoi ? Il ne pouvait pas attendre la mort de Jade, surtout si cette dernière est inévitable. Dès qu’il tomba nez à nez avec elle il fuya du regard.
Finalement un peu plus tard il se fit appeler par Stinger. Sans un mot, sans aucune expression, Nate le suivit. Il avait pensé à un tas de trucs, mais aucunement à ce qu’il pourrait lui dire. Désolé ? Ce serait de la mauvaise foi. Il a véhiculé sa vie sur la recherche de son fils, dire le contraire serait renier sa propre existence. Le silence fut le choix du magma, un silence pesant, que le magma portait comme un poids alors qu’il suivait aveuglement le Boss. Mais alors qu’ils arrivèrent dans la pièce, son fils adoptif le serra dans ses bras.
* Non pas maintenant *
Pensa frénétiquement le magma. Il était déjà dans une situation délicate, mais si en plus Robert en rajoutait une couche. Nate posa sa main droite sur le dos de ce dernier frottant le dos de ce dernier. Il décala légèrement sa main pour éviter de regarder le bocal, reflétant l’images des deux hommes libérant leurs émotions. Après son discours, le Boss retira l’étreinte. C’est à ce moment que Robert évoqua la mort de son père. Le magma fut qu’à moitié surpris, se doutant que ce jour arriverait, et cela semblait bien corréler avec la soudaine prise de panique de son fils adoptif. Il expliqua qu’il avait pensé à le sauver dans le passé. Nate rit jaune à l’intérieur, étant extrêmement bien placé pour savoir que ce n’était justement pas possible. Nate profita de ce moment pour lui répondre :
« Robert, si je me suis permis de partir c’est car il me semblait que tu étais déjà bien entouré. J’ai articulé ma vie pour récupérer mon fils. Je voulais vous sauver, tous les deux. Mais j’ai compris que le passé est une épine que nous ne pouvons pas retirer. Je suis donc revenu, pour ne pas commettre une nouvelle erreur. N’est donc pas peur de ton futur. Si tu échoues on te réconfortera, si tu hésites on te guidera, si tu tombes on t’aidera à te révéler. Tu n’es pas seul Robert. »
Nate voulait lui soulager d’un poids, en lui faisant comprendre qu’il n’était pas tout seul avec ses responsabilités. Déjà car c’était vrai, mais aussi car cela pour le sauver. C’est en se sentant seul que ces futurs ont existés.
La journée continua, et le magma resta assit sur un banc, en train de jouer avec un bâton. Jade était sans doute le cœur du malheur, et problème : il ne la connaissait presque pas. Il ne la connaitra sans doute vraiment jamais. Devait-il s’amuser à essayer de lui parler ? Là à l’instant il était avec Robert, et il n’avait aucune envie de faire irruption. Il devait trouver un moment pour échanger avec elle ? Mais s’il n’apprenait rien, ou justement que cette discussion amènerait à sa mort ? Cela semblait absurde, mais avec l’effet boule de neige, ça le paraissait moins.
« C’est un problème sans fin, si elle n’avait jamais existé on en ne serait pas là. »
Subitement le magma se leva, trouvant la solution à son problème. Si Boss Stinger ne la connaissait pas, il ne pouvait pas pleurer son absence. Supprimer ses souvenirs, c’est sans doute ce qu’il y avait de mieux à faire. Il sauverait Jade de Robert, le futur se sauverait de Robert, et Robert se sauverait de Nate. Restait plus qu’à le motivé à le faire, et actuellement il n’en avait aucune raison, bien au contraire.
« Oh Catleia tu es maligne. »
Elle lui avait déjà donné la réponse. Il devait attendre le moment, le moment où justement Robert serait le plus enclin à le faire, l’évènement à ne pas rater. D’ici là, le magma serait le gardien du bonheur de son fils adoptif.
Boss Stinger
Terrien
Date d'inscription : 05/06/2009 Nombre de messages : 720Bon ou mauvais ? : - Zénies : - Rang : -
Techniques Techniques illimitées : They are no redemption Techniques 3/combat : for those Techniques 1/combat : who shatter time
Sujet: Re: Les Derniers feux de l'Apocalypse Mer 2 Oct 2019 - 20:04
Doux poisons, amour et alcool. Tendres folâtre, leur batifolage conduisait leurs cœurs dans une danse si légère. Robert s’était fait entraîner sur la piste, une bande de musiciens interprétaient un hymne aux désirs et aux passions. Le faux dilemme que Jade lui exposa rendit son âme folle, ses jambes tremblaient. Jamais il ne pensait qu’elle entrerait dans son jeu si soudainement, le rouge lui montait aux joues. L’alcool ne lui faisait aucun effet, il trouvait en lui un pouvoir bien plus grand, plus magique encore que ces contes perdus que lui récitait Nate avant de dormir. Tout contre lui, Jade dansait, portée par des gestes communs qu’ils dirigeaient doucement. Plus rien autour d’eux n’existait : au plus profond de l’univers connut, sur un astéroïde inconnu de tous, orbitant une géante gazeuse aux couleurs azur… Les sons alentour semblaient disparaître, les sens du jeune homme d’affaires étaient entièrement concentrés vers cette femme si forte. Il voyait en elle quelque chose qu’il avait cherché si longtemps, qu’il avait enfin trouvé grâce aux pouvoirs de la technologie. Elle était là, dans ses bras, tournoyant aux sons de la trompette et du piano, virevoltant dans son esprit comme un feu follet parcourait les arbres d’une forêt enchantée.
« J’ai toujours rêvé d’avoir ces capacités dont tous les héros de cette galaxie semblent être pourvus. » s’amusa-t-il en riant doucement. Il laissa une longue pause, souhaitant étirer chaque seconde jusqu’à son extrême limite. « Malheureusement, je ne suis qu’un simple mortel : un homme qui contemple de ses propres yeux la beauté aveuglante d’une déesse capable de fracasser sa réalité. » chuchota-t-il finalement, rayonnant d’un bonheur si unique.
Robert était emporté par un tourbillon incontrôlable, ses sentiments prenant le dessus sur lui. Il rêvait de l’embrasser, de l’avoir pour lui entier, décéder aux désirs de la chair… Pourtant, le moindre geste briserait cet instant, la moindre brise interromprait ce moment incomparable. Alors il ne fit rien, il se promit de prendre les devants la prochaine fois. Il savoura chaque minute de cette danse jusqu’au mouvement final, ou la musique sembla lentement disparaître sur des applaudissements autour d’eux. Quand ils arrêtèrent de tourner, Robert fixa Jade droit dans ses yeux jaune ambre, lui souriant comme jamais il n’avait pu le faire, plus heureux que jamais. Il la serra à nouveau contre lui tandis que les gens s’étaient mis à siffler et acclamer les deux jeunes sur la piste.
Tandis que le groupe commençait un nouveau morceau plus entraînant, l’homme emmena celle qui captiva son attention vers leur table. Il voulait lui exprimer ce qu’il ressentait, il désirait lui dire à quel point elle comptait pour lui. Soudainement, son biper sonna, Catleia l’appelait à lui. Il savait qu’il devait la retrouver avant le lendemain, ils devaient s’occuper de leurs plans avant tout autre chose. S’excusant avec une mine désolée et triste, il exposa à Jade la situation :
« Je dois rejoindre ma sœur ce soir, nous avons une affaire importante à régler sur-le-champ. J’aurais préféré rester, j’aurais adoré vivre cette nuit entière avec toi, Ja', mais je dois y aller » dit-il amèrement, attrapant doucement le menton de la métamol pour lever son visage vers lui.[/size]
Comme s’ils avaient toujours été amants, il passa sa main à travers ses cheveux, appréciant leur légèreté. Il reprit en lui susurrant secrètement :
« Permets-moi de me racheter demain, je t’en conjure. Cette soirée sera intégralement pour toi, rien ni personne ne pourra l’en empêcher. Je… » commença-t-il, interrompu par une timidité et le rouge montant à ses joues.
« … repose-toi bien, Ja'. »
Le Boss s’éclipsa rapidement, ne pouvant s’empêcher de fixer à nouveau le visage de cette métamol qu’il aimait tant. Il s’étonna lui-même, cette pensée était si limpide dans son esprit. Depuis qu’il l’avait vue, depuis qu’elle avait foulé l’astéroïde, elle était devenue ce dont il avait toujours rêvé. Sans savoir pourquoi, Robert se mit à courir, aussi vite qu’il put, aussi longtemps que son souffle lui permit. Il riait, il sautait, il avait trouvé une nouvelle lueur en lui, une lueur aux reflets émeraude.
Le fils White pianota sur un panneau, dévoilant une porte dérobée dans sa chambre menant à un élévateur. Descendant dans les profondeurs de l’astéroïde, il arriva rapidement dans une pièce bien différente de ce qui pouvait exister à travers tout le complexe de Léto. Les surfaces étaient noires, de petites lumières éclairaient le bas des murs tandis que le sol réfléchissait parfaitement leur image, tel un miroir sombre.
« Gilean t’attend dans la salle à côté. Il est fou à lier, il fait les cent pas, il crie le nom de Kym. » annonça Catleia quelques mètres plus loin, emplissant ses poumons de la fumée d’une cigarette si fine qu’elle ressemblait à une brindille.
Robert s’avança, cherchant une forme de courage dans le visage de sa sœur. Il pouvait sauver la dernière génération des White, il pouvait l’aider. Il était au fait qu’en ayant ramené un Gilean ici, il n’en protégeait qu’un seul, que le fils qu’il pourrait avoir dans le futur devrait trouver ses propres solutions. Qui sait, un autre Robert d’une autre dimension l’épaulerait peut-être lui aussi ?
« Courage, je ne serais pas loin. Il est temps que les White brisent la boucle infernale dans laquelle ils se sont enfermés. » susurra Catleia avec une douceur unique.
Il retrouva un certain aplomb avec les paroles de la seule autre White actuellement vivantes. Il se dirigea vers la salle où se trouvait son fils, celui qu’il n’avait pas encore conçu avec une femme qu’il ne connaissait pas encore. Ou la connaissait-elle ? Il s’ébroua et entra prudemment. Dans la pièce, tous les murs avaient disparu au profit d’une immense plaine balayée par le vent. Seul le cadre de la porte subsistait, comme un monolithe noir dans une nature vierge de toute domination humaine. Au centre de cet endroit, un individu assis en tailleur, méditant calmement. Il avait été retrouvé dans un somptueux costume d’apparat, bien loin de cette simplicité qu’il pouvait désormais porter. En progressant vers la personne, Robert apprécia la technologie qui avait transformé la pièce si obscure en un champ impressionnant. Au loin, il pouvait apercevoir des montagnes d’un côté et sentir les embruns de la mer apporter leur odeur iodée jusqu’à lui. Des mouettes riaient au-dessus d’eux, les vagues faisaient déferler leur musique jusqu’à leurs oreilles.
« Sauvé par mon propre père, cet homme à qui je n’ai jamais eu le temps de parler. » commença Gilean avec aplomb.
Ces mots impliquaient tant de choses, Robert dut s’arrêter quelques instants sous le choc. Pourquoi dans le futur allait-il décider de cacher à son propre fils qu’il est l’héritier d’un empire capable de changer la face de l’univers ? Il ne devait pas y penser, il ne devait pas intervenir. En reprenant sa marche, il se retrouva à la hauteur d’un métamol, un homme qui s’avérait être son fils. Les mains dans ses poches, il ne le regarda pas, il laissa planer un long silence, cherchant les mots pour aborder une conversation avec cet homme qui n’était pas encore né. Prenant une grande inspiration, il commença :
« Si tu le souhaites, je peux répondre à tes interrogations pour dissiper… »
« … ne t’épuises pas pour rien, je sais tout de toi, probablement même plus que ce que tu sais toi même. Dans le futur, tu trouvera sur métamol un temple englouti, un temple abritant le pouvoir de voir dans le temps. Ce pouvoir, tu t’en serviras aussi pour habiter mon esprit, toujours là pour me rappeler combien j’ai détruit ton empire. » coupa de façon sèche Gilean, fixant droit dans les yeux son père.
Croisant le regard de son fils, Robert fut inondé d’une tristesse immense. Il avait tant haï son père pour tant de choses, il s’était promis de ne jamais redevenir comme lui, et pourtant il l’avait apparemment fait. Les yeux entièrement bleus de Gilean brillaient comme deux étoiles dans une nuit noire.
« Je suis désolé de ce que j’ai pu faire dans ton passé, je suis désolé d’avoir pu te traiter comme j’ai pu le faire. Quoi que j’aie fait, je suis certain que tu as fait les choix qui étaient les meilleurs dans ta situation. » s’essaya Robert, le visage marqué d’un air navré.
Son fils tourna sa tête, savourant quelques instants la douceur du vent, laissant ses cheveux s’ébouriffer sous la force du souffle. Robert venait de perdre son père et son fils le détestait déjà. Quel futur se dressait devant lui ? Les dieux devaient ricaner face à l’impuissance qui l’étreignait. Il pouvait voyager dans le temps, il avait l’argent et le pouvoir, mais il ne pouvait pas avoir une vie heureuse. En cet instant, Jade était ce phare qui lui donnait le pouvoir d’avancer : son sourire hantait son esprit, ses rêves s’enflammaient sous un désir écrasant… Il reprit confiance, serra les poings, et reprit :
« Qui que je sois devenu dans le futur, cela m’importe peu Gilean. Si je t’ai amené ici, dans les profondeurs de notre astéroïde, c’est pour te sauver de cette malédiction dans laquelle tu t’es retrouvé. Il est temps que tu arrêtes de souffrir, il est l’heure que ton monde ne soit plus si sombre, fils. »
Ils étaient tous deux réunis dans un lieu si beau, dans un passé loin de toute préoccupation, de tout complot. Ils n’étaient qu’une seule et même personne, le passé et le futur réunis. En cet instant, le futur faisait la paix avec le passé, ils acceptaient ensemble ce trajet si douloureux qu’ils avaient vécu. Ils se concentraient sur une seule chose : il était temps de conclure ce cercle de tourment.
« Je ne crois pas aux fins heureuses, père. » chuchota Gilean, légèrement tremblant.
Robert changea le monde autour d’eux, le ciel devint sombre, le sol devint brillant. Ils étaient sur la carlingue de l’immense Flèche d’Argent, vaisseau que Robert connaissait à peine, face à un soleil brûlant et dans un vide infernal, assourdissant. Le temps n’existait plus, l’univers hors de la pièce était la fantaisie, ils étaient la réalité.
« Je suis ton passé et ton futur, Gilean. Jamais je ne permettrais à cette galaxie t’enlever la fin que tu mérites. Jamais je ne laisserais notre nom disparaître dans une supernova, si belle soit-elle. Tu es un moment sombre de notre histoire, mais tu n’en es pas la fin. Tu dois t’accrocher, tu dois te redresser une fois de plus. Nous sommes les fils et les filles White, nous nous relevons, quel que soit la difficulté, quel que soit le choc et la chute. Nous sommes une légende, nous sommes une famille, nous sommes indestructibles… » s’emporta Robert.
« … je ne veux plus me battre… » gémit Gilean.
« … non, Gilean, NON ! » hurla son jeune père.
Autour d’eux, le vaisseau entra en hyperespace, les constellations se mirent à briller de mille feux. Tous les canons faisaient feu, une énergie cataclysmique tremblait dans l’immensité de l’horizon, scintillait quelques instants aussi puissamment qu’un soleil.
« Ouvre les yeux, fils, ton monde ne s’arrête pas à ce fléau. Catleia m’a parlé de tes exploits : tu as étendu le pouvoir de l’entreprise jusqu’à un point inimaginable, tu as créé le plus grand vaisseau que cette galaxie ait pu contempler et tu as redonné un espoir à toute une planète en leur montrant qu’ils peuvent devenir les maîtres des étoiles. Tu es plus que cette malédiction, et je compte te le prouver, je veux te sortir de tout cela. Parce que je suis fier de toi Gilean, je suis fier de tout ce que tu as pu accomplir, de ce que tu es devenu. » exulta Robert avec un grand sourire en direction de son fils, les joues humides. Il aurait tant aimé que son père lui dise un jour tout cela.
Le vaisseau sorti d’hyperespace, la simulation autour d’eux était magistral. Non loin, le Cœur de Fer. Le silence reprit ses droits, le monde au large d’eux évoluait lentement, si lentement. Gilean était calme, son visage semblait apaisé. Sans un mot, il se leva, se tourna vers son père et l’enlaça. C’est à ce moment précis que Robert réalisa : son fils était métamol, tout comme Jade. Dans les bras de son prince, bien plus grand que lui, bien plus fort que lui, il sentit un réconfort unique. Et s’il était son héritier et celui de Jade, pourquoi ne partirait-il pas loin, ensemble, tous les trois, profitant d’une époque perdue, comme une famille ? Cependant, Gilean avait déjà sa tribu, matérialisée sous la forme de Kym. Catleia entra par la porte noire avec Kym. Gilean s’éloigna lentement, regardant une dernière fois son jeune père, puis s’en alla avec la sœur de Robert et son amante. Le futur laissait le passé derrière lui, en paix, prêt à aller de l’avant.
Restant seul dans cette simulation pendant plusieurs heures, Catleia refit son apparition quelques instants d’après, lui annonçant que son fils était parti, sauvé dans une époque distante. Il n’avait pas sauvegardé le monde, il n’avait pas protégé tous ses successeurs de toutes les possibilités et de tous les univers, mais il en avait sauvé un, et c’était tout ce qui comptait. Désormais, le fils White n’avait qu’une chose en tête : Jade Highwind.
Le lendemain matin, la pierre froide à ses pieds sembla moins glaciale, le café moins amer. Enfilant rapidement une tenue, il se dirigea en direction des bancs d’essai ou sephiroth et lightning étaient déjà affairés à combattre, ayant développé ensemble une relation toute particulière. Il était difficile d’ignorer les regards qu’ils se jetaient et les rumeurs racontaient que la chambre de Sephiroth était restée vide depuis plusieurs jours.
« Bonjour Nate. Bien dormi ? » demanda calmement le jeune homme d’affaires.
Pendant que celui-ci lui répondit, il ne put s’empêcher de voir Jade, non loin de là, splendide, épanouie, heureuse. Elle faisait battre son cœur plus fort que jamais. Et au moment où elle tourna le regard dans sa direction, il ne put éviter de rougir, encore troublé par la soirée d’hier.
Après avoir rapidement parlé de différents sujets avec Nate, il lui promit de lui consacrer la matinée prochaine : cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas eu un moment pour eux et ils devaient évoquer les résultats des recherches. Cela faisait désormais plusieurs jours qu’ils avançaient dans leurs études et ils faisaient des bonds de géant. La technologie pourrait être prête dans quelques journées à peine, cette réussite rayonnait dans toute la galaxie, projetant son entreprise dans les hautes sphères scientifiques immédiatement. Avant de s’éloigner du savant en direction de Jade, Robert lui demanda une faveur :
« Catleia m’a indiqué qu’une énergie particulière avait émané des signatures thermiques d’Ajito et Pluie. Depuis ce moment, on ne retrouve plus le garçon. Je sais qu’il a beaucoup de mal avec moi pour une raison que j’ignore et je sais que tu as bien plus de tact que moi. Pourrais-tu aller voir si ces deux-là vont bien ? Je tiens à ces enfants. » demanda le jeune homme avec un visage désolé.
Remerciant son ami et tuteur, il partit timidement rejoindre Jade. Passant d’îlots de scientifiques en îlots de scientifiques, il se dirigea peu à peu vers la femme qui observait les chiffres et les données. Se plaçant à côté d’elle, il mit sur la table immaculée un minuscule robot tenant dans la paume d’une main. Parfaitement agile et le pas assuré, il transportait une rose magnifique entre ses pattes miniatures. La petite machine se logea devant la metamol, tintant joyeusement.
« J’aurais aimé l’avoir fabriqué moi-même, mais j’ai dû me contenter de le récupérer aux scientifiques. » annonça Robert alors que son petit robot salua avant de revenir dans la poche du boss. Il reprit : « Je l’ai nommé RA-1, parce que c’est un rayon de soleil, et oui, je sais que c’est absolument niais. Il est le premier d’une série de machines que nous développons et celui-là a simplement été créé pour tester la miniaturisation d’une IA. On m’a dit que je pouvais le garder maintenant qu’ils ont terminé leurs examens, il m’accompagne donc depuis ce matin. » dit-il alors que deux lentilles qui servaient d’yeux dépassaient de sa poche.
Laissant le temps à Jade de réagir, il offrit un moment à cette conversation si douce. Quand elle le regardait, son cœur volait dans sa poitrine, il sentait ses jambes trembler. Après quelques minutes, il reprit :
« J’ai réservé une table dans un restaurant absolument dingue, une petite perle. Je pense que ça peut te plaire, Ja'. J’espère te voir à mes côtés. »
Il connaissait déjà la réponse, il l’aurait tandis qu’une de ses mains effleurait doucement celle de ce metamol qui faisait battre son cœur.
La matinée et l’après-midi furent insipide, en tout cas bien moins intéressante qu’un amour naissant et si tendre. C’était la première fois que Robert était plongé dans ce monde si spécial. Il ne savait plus où donner de la tête, tous ses projets semblaient disparaître au profit de son imagination qui le portait déjà à cette soirée. Et quand arriva la fin de journée, il prévint Cat' qu’il allait être indisponible jusqu’au lendemain. En parvenant à sa chambre, il se prépare longuement, s’occupant du moindre détail de sa tenue. Perdu face à ce nouveau monde, il chercha à se renseigner sur la banque de données à sa disposition depuis son datapad : recherchant comment aborder la discussion, comment s’habiller ou plus simplement comment se montrer agréable en chaque instant. Il retint la plus petite subtilité sous la douche, récitant tels des dogmes les règles qui lui avaient été énoncées. Il enfila un jean accompagné d’une chemise bleue et prépara ses cheveux. Face à la glace, il hésita longuement quant à mettre ses lentilles de contact ou des lunettes, au risque de paraître trop décontracté. Avalant une shot de whisky pour anéantir toute peur, il attrapa ses verres ronds et les posa sur son nez. Sans la veste, sans l’oreillette et avec ses lunettes, il semblait si différent, tellement contrasté que Robert craignait finalement d’être trop opposé pour Jade. Pourtant, il secoua la tête et mit rapidement du parfum.
Sur le trajet, il paraissait si loin de ce que pouvaient être ses employés que ceux-ci ne le reconnurent pas : sans la tenue, sans les cheveux gominés et avec ces lunettes, il était incognito, il était lui. Il voulait que Jade le rencontre lui, pas son alter ego. En se retrouvant à la table du dîner, il remercia le ciel d’arriver en premier. Ses jambes tremblaient. Il commande un verre de vin rouge, profitant de ce doux élixir en attendant l’entrée de Jade. Sur la table, RA tintait paisiblement, comme pour essayer de le détendre. Si ce petit être n’était pas doué de parole, il avait un talent pour se faire comprendre. Tous deux jouèrent ensemble innocemment, délimitant des buts sur la table et formant une petite boule de papier pour servir de ballon. RA-1 était incroyable, il semblait imbattable à ce jeu.
Ça, ou Robert avait l’esprit ailleurs.
Jade Highwind
Autres Races
Age : 42 Date d'inscription : 30/06/2013 Nombre de messages : 526Bon ou mauvais ? : Bon Zénies : 970 Rang : S
Sujet: Re: Les Derniers feux de l'Apocalypse Dim 27 Oct 2019 - 21:40
( par contre c'est Lily et pas Pluie encore petite coquille !)
Deux escarpins parfaitement cirés étaient tachés par la boue. Le drame vestimentaire n'affectait pas Catleia qui avait bien plus grave en tête. Avec elle quelques soldats et hommes de confiance évoluaient en dehors du passage temporel. Ils avaient trouvé Gilean et Kim. Ils venaient de les faire passer dans une autre ligne temporelle, la leur. Le coeur de Fer était une merveille... Et le cœur de chair de la cadette White battait la chamade rien qu'en y pensant : ce vaisseau venait du futur, son futur. Quelles découvertes scientifiques son frère et elle allaient-ils vivre ? Quelles aventures les attendaient ? L'infini venait de frapper à leur porte, en promesse d'un futur palpitant dont ils venaient d'avoir un aperçu.
Quoiqu'il en était, encore une fois les White prouvaient qu'ils ne laissaient rien au hasard : leurs homologues du futur leur avaient donné la mission de sauver Gilean en leur confiant le Coeur de Fer et elle avait réussi. Enivrée par ces pensées surréalistes, Catleia s'apprêta à emboiter le pas de Gilean et Kim pour quitter cette dimension maudite.
Elle s'immobilisa en voyant ses gardes du corps se mettre d'un coup en alerte, levant leurs blasters vers un intrus qui venait de poindre à l'horizon.
"Dame Catleia, dépêchez-vous de passer le portail." La femme lança un regard vers la silhouette qui approchait lentement, d'un pas calme. Elle fronça les sourcils, se disant que cette silhouette ne lui était pas inconnue. L'instant d'après tous les blasters des soldats émirent un fin sifflement : l'invité surprise relâcha un bouton d'une sorte de mini-antenne qui avait désarmé tous les lasers. "Dame Catleia !" alarma un soldat désireux de ne prendre aucun risque et presser le pas, sachant que leurs armes étaient à présent hors d'usage. Mais la sœur de Robert était enivrée d'aventure et de connaissances, et faisant honneur à sa famille d'insoumis et d'indomptables, elle préféra rester et connaître l'identité et les intentions de cette personne qui marchait vers eux, portant un casque qui avait l'air d'un gros masque de soudure détourné.
"Catleia..."
Répéta l'inconnue dont la voix féminine surprit la femme d'affaire qui fit signe à ses soldats de baisser leurs armes -même si elles étaient à présent inoffensives-. "Jade ?" La métamole enleva son heaume : contrairement à la jeune Jade qu'elle connaissait et qui l'attendait sur Leto, celle-ci était abimée par l'âge et n'avait aucun trait commun avec la frimousse rieuse qui faisait danser le cœur de son frère. "...la soeur de Robert..." Fit Jade, d'une voix rapeuse emprunte de rancune. "Qu'est-ce que vous foutez...?" demanda Jade : elle portait une ceinture couverte de mini-gadgets qui semblaient prendre des mesures d'ondes et capter diverses informations dans tous les sens. La mécano du futur regarde quelques signaux de leds clignotantes.Catleia hésitait à répondre. Elle n'avait qu'à passer le portail et partir après tout. Cette Jade n'était même pas celle de sa timeline et elle n'avait aucun compte à lui rendre. "Qu'est-ce que vous foutez avec le Coeur de Fer ?" compléta Jade, affectée. Les deux femmes se regardèrent, hébétées. Pensives.
Elles savaient que toutes deux étaient en train de réfléchir à comment les fils du temps étaient en train de se croiser, à comment leur rencontre étaient en train d'affecter -ou non- leurs existences. Catleia venait de sauver le fils de la métamole, et appartenait à un passé qui n’influerait pas celui de la femme devant elle. Jade faisait face à un fantôme du passé, mais toute interaction avec elle ne changerait rien au sien puisque cela écrirait une nouvelle ligne de temps.
"Le Coeur de Fer a été conçu en 1014. Et vous n'avez pas la tête d'une Catleia de 1014." Jade marmonna un truc inaudible mais qui avait tout l'air d'être un juron exotique avant de reprendre. "Putain mais quand les Stingers veulent nous la faire à l'envers ils le font dans tous les sens du terme." Catleia n'arrivait pas à quitter du regard cette petite bonne-femme en rangers qui semblait passer sa vie à errer dans le désert à en croire la poussière sur ses vêtements. Cette Jade avait vécu des épreuves qui l'avait métamorphosée. "Nous venons en effet d'une période antérieure. Vous semblez avoir eu à faire avec ce vaisseau, je ne vous apprendrai donc rien sur ces capacités... Je pense que nous n'avons pas intérêt à échanger d'avantage." Jade eut un rictus : sans prêter attention aux soldats elle avança vers le portail et s'arrêta devant. De l'autre côté il y avait sans doute une Jade plus jeune, encore naïve, déjà brisée mais dont le cœur n'était pas encore empli de rancoeur. Les capteurs de Jade s'affolaient et affichaient sur sa tenue des oscillations violentes, des alertes en rouge et des petits bips critiques. En un mouvement de cils de Catleia, les soldats s'exécutèrent et retinrent Jade pour lui bloquer tout accès. "Alors là les gars c'est mal me connaître. Jamais je ne passerais là-dedans." Elle eut un petit rire. "Je pourrais passer ce portail, aller trouver la petite Jade qui doit y être, l'empêcher de foutre sa vie en l'air en fricotant avec la famille Stinger et me sauver dans au moins cette dimension." Elle regarda Catleia et s'étira, plus pour se montrer provocante que par besoin de détendre ses muscles. "Mais je ne le ferai pas. Déjà parce que potentiellement ça tuerait Gilean en l'empêchant de naître..." Elle commença à se lasser des bips bips frénétiques de sa ceinture et donna un coup dedans pour les faire taire. "Mais surtout parce que ça serait utiliser le voyage temporel..." Jade eut du mal à articuler ces mots. "J'ai moi-même détruit le Coeur de Fer dans cette dimension. Et ma présence ici résulte du fait que je traque chaque perturbation dans le tissus de l'espace-temps." Elle montra du doigt ses petits composants colorés qui, même muets, continuaient à clignoter comme des sapins de noël. "Parce cette connerie d'épice n'apporte que la misère... A force de tordre le temps dans tous les sens, plus rien n'en a." Jade avait pris une casquette de policière du temps ? Catleia avala sa salive. Elle venait d'apprendre que Gilean était le fils de Jade et que son frère allait donc vivre une idylle avec la petite rouquine... Elle chassa cette révélation non désirée de sa tête et se reconcentra sur les accusations qui lui étaient faites : c'était la première fois que Catleia utilisait le pouvoir de l'épice mais elle ne pouvait être d'accord avec la petite clocharde poussiéreuse devant elle. "Vous serez ravie d'apprendre que nous sommes venus justement pour sauver Gilean et Kim d'une malédiction et d'un destin tragique. Ils ont déjà passé le portail."Jade s'immobilisa un instant face au sourire satisfait de Catleia. "Allez vous faire foutre vous les White." pesta Jade dans une réaction inattendue. La petite métamole qui faisait une bonne tête de moins qu'elle parut imploser d'exaspération. "Une malédiction ?! Mon cul ! Vous n'êtes pas maudits. Vous avez juste ce que vous méritez tous : A force de ne jamais considérer la souffrance que vous causez autour de vous, aveuglés par votre victimisation... Putain mais vous êtes pas maudits, vous payez seulement le prix pour vos conneries !" Elle refoula des larmes et se défit de la poigne du dernier soldat qui la tenait pour s'écarter d'eux et partir. Catleia regarda le spectacle pitoyable sans trop savoir ce qui se passait. Jade appuya sur une télécommande qui ordonna la fermeture du portail : le passage temporel commença à rétrécir lentement, contraignant la cadette White à se dépêcher : bon sang cette Jade avait vraiment maitrisé le Coeur de Fer et la technologie de l'épice... A quel point sa technologie l'avait meurtris ? "Cassez-vous. De toute façon je parle dans le vide, les White ne changent jamais." La mécano fut prise d'un rire fou qui sembla forcé. Catleia fit signe qu'il était temps de partir : elle avait interrogé ses sondeurs et la coursive temporelle n'avait pas été altéré par Jade et il était sécurisé de le franchir. "Passez mes amitiés à Robert... Il est encore tout jeune chez vous hein ? Ah ! Qu'il se stresse pas trop pour sa première performance au pieu avec moi hein, de toute façon je vais finir par l'oublier ! Ahaha !" Catleia outrée passa un pied dans le passage suivit de sa milice qui disparut dans un petit raie de lumière qui avait teinté l'atmosphère d'une petite odeur de cannelle résiduelle. Jade cessa son rire et sa mascarade pour se laisser tomber, le cul dans le sable. Regardant l'endroit où sa chère belle-sœur était présente un instant plus tôt, elle ajouta, avec pour seul auditoire le vent de la plaine à nouveau désertique : "Oh et, spoiler : Merci de m'avoir arraché mon fils une deuxième fois hein. J'imagine que c'était pour notre bien, comme la première fois..."
La solitude... elle n'avait toujours vécu que la solitude ! A croire que la malédiction de Jade était levée : La foule se pressait sur la piste de danse et Robert et elle tournoyaient. Elle faisait la fête, avec d'autres, et cette réalité était exaltante. A n'avoir vu pour ainsi dire personne pendant des années Jade ressentait un besoin de vivre pleinement chaque chance, chaque moment, chaque émotion sans retenue. L'ivresse d'une amitié naissante, la proximité d'un homme charmant, la danse. Mais voilà, déjà rien que la danse ! Robert venait clairement d'ouvrir une boite de pandore et les désirs de croquer la vie à pleine dent de Jade étaient en train de se déverser autour de lui. A travers lui. Sur lui.
Il la regardait avec une expression qu'on ne lui avait jamais accordé. Un regard qui suffit à remplir le vide qui demeurait jusque là dans le corps et le cœur de Jade la paria. Il prononçait d'innombrable choses folles... Qu'elle était une déesse. Elle commença par avoir un rire, pas vraiment apte à réaliser la gravité de ce qui était en train de se passer. La jeune femme se contenta en réponse de sourire, touchée, et de remplir ses poumons d'une bouffée de bonheur, de fierté.Autour d'eux, les gens commençaient à murmurer des choses et elle surprit alors des commérages. Jade eut un frisson, se remémorant les métamols la traitant de monstre quelques jours auparavant. Sauf que Robert ne la lâchait pas et qu'elle avait des bras où se barricader de l'avis de la foule. Éloignant de son esprit les mauvaises pensées, il la fit tournoyer avec lui sur les dernières mesures d'une chanson au climax enjoué : alors que les instruments se turent, ils restèrent l'un contre l'autre, immobiles. Suspendus dans le temps.Les gens applaudirent. Robert n'y prêta pas attention : après tout, il était habitué à être acclamé par ses citoyens mais Jade... Jade n'avait que rarement reçu d'approbation dans sa vie. Même pas de ses propres parents. Alors entendre des dizaines de personnes l'applaudir était une chose improbable. Elle était... acceptée ? Validée ? Ce qu'elle faisait ici, non ce qu'elle était ici était apprécié ?Ici, là, dans les bras de Robert, on venait de lui dire pour la première fois qu'elle était à sa place.
Comme si toute son existence ne prenait de sens qu'aujourd'hui, qu'ici, sur Leto. Il se saisit de sa main pour mettre fin à la danse mais son bipeur l'appela ailleurs. "Une autre déesse devant laquelle tu es désarmé ?" s'amusa Jade. "Va rejoindre ta sœur, je lui en veux un peu mais je surmonterai ça." Alors qu'elle plaisantait il posa ses doigts sur son menton. La petite ingénieure sentit son cœur s'arrêter, comme si son cerveau ne savait plus comment réagir, et était même incapable de l'ordonner de respirer. Robert annonça qu'il se rachèterai avant de disparaître après l'avoir saluer : "... repose-toi bien, Ja'." Quand il quitta la salle elle fit glisser son regard vers les gens autour qui bien entendu avait tout suivi. Elle rougit d'autant plus mais ne sentant que des regards bienveillants plongea sa tête dans ses mains pour étouffer un petit cri joyeux d'hystérie. Atteinte d'une bougeotte incontrôlable, elle sortit pour regagner ses appartements.
La porte à peine fermée elle se laissa aller à d'autres cris de joie, tournoyant dans sa chambre, laissant ses bras fendre l'air autour d'elle : ce qu'elle vivait elle n'avait même pas osé l'imaginer en rêve ! C'était comme si le bonheur qu'elle avait perdu avec Enolc, celui d'être dans un complexe scientifique et d'avoir pour seule présence un vieux fou, avait été upgradé par celui d'être sur une astéroïde entière dédiée à la recherche technologique, peuplée de gens heureux et gentils et où son contact privilégié était un jeune homme incroyable d'intelligence et de passion ! Et il semblait vraiment s'intéresser à elle et... Aaaaah ! C'était le paradis ! Tout était parfait, si parfait ! Et lui aussi était parfait et... Jade tournoya jusqu'à son lit et vit que Lily n'y était plus. Ouah, heureusement, avec ses cris ridicules cela aurait été gênant... Même si elle aurait adoré partagé cette hystérie avec une confidente et amie. Ahaha bah oui parce qu'elle avait aussi Lily ! Une amie ! C'était si nouveau ! La vie commençait enfin !
"Robert White, tu m'ouvres les portes du paradis !" "Robert White, tu as fait de ma vie un enfer."
Murmura-t-elle, comblée, avant de s'endormir un sourire béat aux lèvres, après des heures à contempler la chance qu'elle avait eu de croiser la route de celui qui occupait toutes ses pensées.Au matin elle se surprit à vouloir passer du temps à se coiffer. Non pas par peur de ne pas être à la hauteur du prestige des lieux comme la veille, mais pour ... lui plaire. C'était un peu honteux et elle sourit de son propre comportement, se rendant compte que déjà il l'avait changé. "Attention m'sieurs dames, voici venir la nouvelle Jade !" Elle regarda son reflet. "Et ouais, c'est moi, Ja' !" rit-elle en enfilant sa blouse et partant, une longue tresse rousse et son tailleur féminin qu'elle avait maudit à son arrivée sur le dos.
La matinée avait été studieuse : Jade n'avait fait que remplir la documentation de ses innovations de la veille et avait quitté ses tournevis pour n'utiliser que son clavier. Concentrée elle ne détourna le regard seulement quand un petit robot lui apporta une fleur : jamais un sourire n'avait été aussi large sur le visage de la métamole : Robert lui présentait un ravissant petit droïde et la mécano écouta studieusement l'histoire du nom de ce dernier en attrapant la rose. Elle regarda son compagnon et quand il eut finit sa charmante introduction elle lui saisit la main à son tour. "Moi aussi j'ai un truc à te montrer." Elle fit quelques pas et lui montra le robot qu'elle avait presque fini : un magnifique humanoïde échelle 1 rutilant, dont les mouvements chorégraphiés étaient impressionnants de réalisme. "Je te présente RA-31." Jade lança un regard moqueur à Robert avant de rire. "J'ai passé ma semaine à travailler sur la série, et j'ai eu l'honneur de revoir toute l'architecture qui avait été développé sur les 30 premiers." Elle toucha la poche de Robert où le petit robot se cachait. "Voilà donc d'où vient vos noms les garçons..." elle toqua sur le métal du 31ème. "Vous avez de la chance que Robert soit plus doué pour nommer les robot que les humains !" Elle faisait référence au Ja', continuant de titiller son ami, tendrement. Elle se sentait vraiment à l'aise avec lui. Comme si ils se connaissaient depuis des années. Comme si le temps était une valeur sans référentiels quand leurs êtres se croisaient.
La promesse d'une soirée tous les deux rendit Jade complétement inapte au travail le reste de la journée. Elle prétexta toute sorte de révisions de son innovation pour rester plantée devant RA-31 et jouer nerveusement avec ses articulations de poignets. Elle allait diner avec Robert. Et elle savait que ce rendez-vous était ce qu'il était : un rendez-vous. Tout était parfait mais tout était rapide. Et si elle le décevait ? Il était un homme politique, rodé à toute rencontre et conversation, et sans doute déjà le prétendant de nombreuses jolies jeunes filles intelligentes... Quant à elle, c'était une mécano trainant de grosse lacunes sociales à n'avoir côtoyé qu'un vieux fou pendant toute son adolescence... Elle avait certes passé ses journées à entrainer sa répartie avec des robots mais les robots n'avaient pas de sentiments amoureux. Jade se sentit d'un coup inapte, sous-qualifiée pour ce qui l'attendait ce soir et commença à stresser... C'est donc une boule au ventre qu'elle se rendit à l'adresse qu'il lui avait indiqué... Elle s'était perdu trois fois en chemin et avait fini par se faire escorter par une âme bienveillante qui amusée la conduisit à bon port. Tout ceci s'annonçait prometteur quant à ses aptitudes à mener à bien cette soirée... Mais toutes ses peurs s'effacèrent paradoxalement quand elle le vit : il était aussi pensif qu'elle et jouait avec RA-01 lascivement. Tandis qu'elle s'approchait elle sentit à quel point sa seule présence la comblait. C'était en aucun cas effrayant, ou stressant... c'était agréable, et excitant. Il releva la tête à son approche et ils se regardèrent. Réalisant le comique de la situation Jade éclata de rire : il était venu en tenue détendue... Elle elle s'était parée sur son 31.
Les ragots de la soirée de la veille et les expressions niaises de Robert et elle n'avaient pas échappés à ses collègues qui l'avait aidé à se préparer : ce qui avait commencé par quelques conseils avaient dégénéré en la team R&D qui avait fait intervenir les équipes événementiels de la firme qui avait eux-même fini par dégotter des tenues de soirées. Jade avait fini par se voir quasiment imposée à elle une robe longue charmante, dévoilant ses épaules. Le bouche à oreille avait tellement pris qu'elle se montrait à Robert coiffée par l'un des plus renommés styliste de l'astéroïde : un chignon relevait ses cheveux longs pour ne laisser que quelques longues mèches ondulées courir dans sa nuque.
Elle mit un temps à arrêter de rire : elle salua le petit robot miniature avant de tourner ses yeux vers Robert. Le voir sans costume le rendait encore plus charmant. Elle montra sa robe et pinça ses lèvres, hilare : "L'upgrade en JA-02 était superflu on dirait."
Il était évident que ces deux êtres solitaires s'étaient bien trouvés... Et les jours suivants Robert et Jade étaient inséparables. Seuls les devoirs du jeune gestionnaires et la soif de savoir de Jade leur permettez de souffrir les heures qui les éloignaient l'un de l'autre. Mais Leto avait le goût d'un paradis d'un seul coup, un havre de paix et d'amour où les deux tourtereaux vivaient un quotidien palpitant fait de retrouvailles et de moments privilégiés. Jade avez trouvé au delà d'un ami sincère une place dans l'univers : enfin elle savait pourquoi et pour qui elle avançait. Elle avait... une famille. Robert mais aussi Lily. Ajito également, bien qu'il était plus distants. Ses collègues, les gens d'ici... Tant de joie ! Tant de bonheur ! L'univers avait un goût sucré ! L'existence était douce. Le bonheur infini, jamais plus, jamais plus elle ne serait seule. A l'instar des étoiles dans le ciel, Jade ne serait plus jamais seule, brillant au milieu de toutes les autres dans un univers coloré.
Des milliers de milliards de grains de sable. Une belle définition du désert : il n'est pas vide. Il vous fait simplement vous rappeler que vous n'êtes qu'une poussière parmi des milliards. Une poussière de rien qui peut se sentir seul... Malgré l'infini autour. Deux chaussures poussiéreuses foulent le désert à la recherche d'un bar. Après une journée aussi merdique, l'alcool est un ami réconfortant. Le canyon est magnifique ce soir : le crépuscule luit d'une aura orangée et le calme règne dans la vallée. Le village troglodyte le plus proche est à une heure de marche... ça aurait pu être pire. Cependant une ombre vient rompre la planéité de l'horizon. Quelqu'un semble avoir choisit un recoin solitaire pour profiter de la vue du ciel et des vapeur gazeuse qui teinte la voute étoilée du vert métamol si particulier. Une autre âme perdue et esseulée, quelles étaient les probabilités pour que quelqu'un d'autre passe par ici ? S'approchant lentement, les chaussures poussiéreuses s'arrêtent à quelques mètres de l'inconnu allongé sur le sol. "Nom de..." fit le voyageur constatant que le corps de la femme à la jambe de métal devant lui était mort depuis plusieurs jours.
Ajito
Autres Races
Age : 31 Date d'inscription : 30/11/2006 Nombre de messages : 725Zénies : 0 Rang : -
Sujet: Re: Les Derniers feux de l'Apocalypse Dim 11 Avr 2021 - 15:01
La chambre n’avait pas bougé d’un pouce et pour cause, Ajito n’avait été absent qu’une petite heure. Il était désormais plus grand, ses cheveux bruns avaient légèrement poussé et son regard avait l’air plus vif. Ces iris d’ordinaire terne semblaient désormais irradier toute la pièce de nuances bleuté et rougeâtres.
Il posa ses yeux sur sa sœur comme s’il la découvrait pour la première fois et sa main mu par un étrange réflexe effleura le livre qui était soigneusement et solidement attaché à sa ceinture. Si son absence n’avait duré que cinq ans, l’amplitude des connaissances et expériences qu’il avait emmagasiné lui donnait la sensation d’avoir été absent plusieurs siècles.
Lily venait de le ramener sur le vaisseau et il se sentait comme au matin d’un long rêve, incertain d’où commençaient la réalité et la fiction. Il était parti si loin pendant ces cinq années, qu’il en avait presque oublié que ce jour viendrait.
La main toujours posée sur son livre, Ajito faisait le trie des pensés l’assaillant, se remémorant de la situation d’avant son départ. Ce n’est que quand il perçut l’incompréhension et la détresse de Lily comme celle de sa sœur ne comprenant pas le mutisme de son frère et apeuré par le changement drastique qu’elle voyait, qu’il se ressaisit.
Il l’attrapa alors sans ménagement dans ces bras. Maintenant qu’elle était là, maintenant qu’il y pensait, elle lui avait tant manqué. Sa sœur enfin rassurée, se laissa aller à un sourire et fermant les yeux, le serra elle aussi dans ces bras. Rien qu’une heure sans savoir où son frère était avait déjà été un supplice pour elle. Elle ne voulait plus jamais le laisser partir… Plus jamais…
Pourtant Ajito se défit rapidement de l’étreinte et, tandis que ses pieds quittèrent le sol, il se téléporta au centre du vaisseau, laissant sa sœur pour le moment. L’incompréhension la gagna tandis que tout semblait aller si vite. Elle ne comprenait pas où son frère était allé et n’arrivait pas à sentir sa présence. Son frère ne dégageant plus aucune énergie propre. Affolée, elle se mit à déambuler dans le vaisseau criant son nom pour le trouver.
Si Robert ou l’un de ces employés surveillait toujours les signatures thermique, le corps d’Ajito était presque froid et presque rien n’en transparaissait. Néanmoins, Ajito était le cœur d’un tourbillon énergétique, vers lequel toute l’énergie du vaisseau semblait transiter avant de retourner à sa place.
Ajito sentait que quelque chose… Plusieurs choses le gênaient depuis qu’il était de retour, quelque chose d’étrange était dans l’atmosphère, comme s’il pouvait sentir un goût de métal rouillé sur sa langue. Il devait en avoir le cœur net… Il devait tout fouiller… Tout comprendre.
Les lumières clignotèrent dans tous les sens et beaucoup des matériaux informatiques présents sur le vaisseau passèrent par un redémarrage forcé tandis qu’Ajito siphonnait tout ce que contenait se vaisseau. Il était en train d’absorber toutes les connaissances, toutes les vies, toutes les expériences de chaque individu et de chaque machine présente ici.
A mesure de son avancée, ce n’était plus seulement ces yeux mais tout le corps d’Ajito qui luisait d’une lumière si insistante qu’aucun recoins de la pièce ne semblait capable d’en être à l’abris.
Il était Ajito. Il était le maître des flux énergétiques. Il était la connaissance. Il était la puissance. Il était le pouvoir incarné en un être ne connaissant aucune limite. Il était tel un dieu.
Il avait enfin repéré les deux éléments qui avaient une “texture” étrange et qu’il devait aller vérifier.
[...]
“Je me doutais bien qu’il ne te ferait pas rire longtemps”Grogna Ajito, toujours luisant. Une main fermement cramponnée sur son livre et dont les phalanges devenaient blanches tellement sa main était crispée.
Il lévitait quelques centimètres au dessus du sol, maintenait sa concentration sur les machines du vaisseau pour maintenir le portail ouvert sans que cela ne s’affiche sur les censeurs du cœur de fer tout en s’infiltrant dans l'esprit de la Jade de "demain", qu’il regardait dans les yeux la transperçant de ces yeux lumineux. Pour cette tâche-là, il ne faisait même pas l'effort d’être discret.
Il ressentait de la colère, il s’en voulait d’avoir fait confiance à Robert. Il lui avait donné sa sœur en cobaye pour tester ces bracelets alors qu’il voyait bien que ces bracelets étaient dangereux. Il était faible et avait fait le choix d’une personne faible.
“J’ai besoin de comprendre qui est Robert White” dit-il s’infiltrant toujours plus loin “Je dois savoir combien il est dangereux pour décider quoi faire de lui. Je dois protéger ma sœur de ce genre de personne. Je sait que tu peux me comprendre.”
Après avoir lu à l’intérieur de Jade tout ce qu’il pouvait lire, Ajito reprit le portail en sens inverse en ajoutant avec presque une pointe de regret.
“Merci d’avoir essayé d’être une amie pour Lily...”
[...]
Ajito de retour sur Leto se téléporta devant Nate. Il avait déjà vu le futur que Nate avait vu quand il avait absorbé l'énergie du vaisseau. Alors que ces yeux traversaient ceux de Nate et ces pensées il s'en fit une image bien plus précise…
Ajito avait vu deux futurs et les dégâts et autres vies brisés par Robert White dans chacun d'entre eux. Il ne lui restait qu'une conclusion.
*Robert White doit mourir*
Nate Kurusawu
Magma
Date d'inscription : 21/11/2009 Nombre de messages : 4707Bon ou mauvais ? : Neutre Zénies : 1410 Rang : A
Sujet: Re: Les Derniers feux de l'Apocalypse Lun 19 Avr 2021 - 0:45
Assis sur une chaise dans un coin, près d’un feu artificiel Rapabienski était en train de griffonner des choses sur une feuille juste à côté d’une tasse à café. Serait-il en train d’envisager de nouvelles améliorations pour la machine ? Non, c’était quelque chose d’encore plus grandiose. Le scientifique peu loquace était en train de réfléchir à un nouveau projet, qui serait son chef d’œuvre ultime : le meilleur café au monde. Hélas, son premier jet ne fut pas satisfaisant, il ratura son essai et transforma en boule son papier et le lança dans une poubelle. Pas de chance, elle était aussi artificielle, quelle idée de merde. Le scientifique ronchonna tout en se levant pour récupérer le bout de papier. Il avait à présent bien mérité une pause et il sortit un livre intitulé, « 1001 énigmes pour pro et plus ultimes, 17eme édition.
« Bien. »
S’exclama Rapabienski, visiblement très ravi de pouvoir se reposer. Cependant il ouvrit son téléphone, ayant reçu une nouvelle notification. Surpris, le terrien posa son pavé et attrapa son appareil et regarda la notification. Incroyable ! Visiblement, le projet Turing venait de faire sa réapparition. Le scientifique fit un bond, visiblement marqué par la situation. Il attrapa tout son matériel et avança tranquillement vers l’entrepôt où était stockée cette IA, qui venait de faire sa réapparition. Il s’arrêta subitement, croisant un jeune garçon roux tenant entre ses mains une photo de lui avec Stinger.
« Tommy. »
Annonça simplement Johan qui avait finalement fait la rencontre du projet Turing. Ancien projet mené par Alan Thomassin, dans le but de créer une IA le plus proche possible d’un humain. Seul problème cette IA était basée sur le défunt fils de Thomasin sous ordres de … Victor Stinger, le prédécesseur de Robert.
« Bonjour, monsieur Rapabienski. »
Un petit malaise s’installa, le scientifique ne sachant pas comment réagir avec lui. Cependant, il s’était promis d’éviter de faire rencontrer ce jeune homme avec Nate, histoire d’éviter de lui rappeler de mauvais souvenirs. La première chose à faire était donc de connaitre ses objectifs. Robert l’avait-il libéré dans un but spécifique ? S’il comptait sur lui pour aider sur l’ensemble des projets, cela poserait problème.
« Que comptes-tu faire ? »
Pas besoin de délicatesse, surtout quand on est un Enolc. Le jeune garçon regarda sa photo et annonça avec un grand sourire :
« Je vais retrouver mon papa. Je suis certain qu’il doit beaucoup s’inquiéter pour moi, cela fait tant d’années qu’il ne m’a pas vu. »
« Oui… »
Seul problème, son créateur qu’il prenait pour son père a été exclu de Léto il y a 9 ans. Tout comme bon employé qui se voit partir de Léto, sa mémoire a été effacée et avait oublié sa création. Son sort fut bien pire qu’à l’accoutumée, ayant même oublié l’existante même de son fils. Il continuait cependant à travailler sur son projet d’IA, Rapabienski ayant obtenu des nouvelles d’Alan. L’occasion était parfaite, il allait pouvoir retrouver son fils et il ne croiserait pas Nate.
« Tu sais comment le retrouver ? »
« Oui ! J’ai ses coordonnées. »
« Très bien. Je vais t’accompagner jusqu’au hangar. »
De cette façon, s’il croisait Nate il pourrait faire diversion. Il l’accompagna jusqu’au hangar et ce dernier prit place dans l’une des capsules. Il se tourna vers le scientifique et lui fit l’un des plus grands sourires.
« Je vais me préparer pour rencontrer mon père. Je compte bien lui faire la plus belle des surprises : nous n’allons plus jamais nous quitter. Mais pour cela, je dois bien me préparer. Merci Johan. »
Rapabienski fut surpris d’entendre son véritable prénom, qui n’était connu que de Nate et Stinger dans ce laboratoire. Nul doute que le projet Turing avait absorbé un tas d’informations et était bien plus qu’une représentation de Tommy. Faisait-il bien de le relâcher dans la nature ? Sans doute que oui, après tout, son père et son fils méritaient bien de se retrouver. Il se retourna et il vit Nate marcher tranquillement et ce dernier s’arrêta à la vue de son collègue.
« Rapa, … »
Le terrien donna une violente gifle à Nate et un silence pesant s’en suivit. Le magma en tentant de s’enfuir avec assommé son ami en l’électrifiant quand il avait tenté de fuir dans le passé. Nate se caressa la joue sans faire la moindre remarque. Il l’avait bien mérité celle-là. Il regarda son ami s’en aller au loin.
« Je suis désolé pour ce que j’ai fait. »
Rapabienski s’arrêta subitement et répondit :
« Il serait tant que tu apprennes des erreurs de ton passé. Je ne serais pas toujours là pour te protéger. »
Annonça ironiquement le scientifique qui venait justement de l’aider sans que Nate puisse le savoir. S’il était actuellement en colère contre lui, le temps saura guérir la plaie. Le magma vit alors son vieil ami s’éloigner tout en jetant un œil à son livre d’énigme. Nate fit demi-tour et repensa alors à sa rencontre matinale avec Stinger. Il lui avait demandé de prendre soin d’Ajito et de Lily, ce qui était ironique étant donné qu’il était la personne la plus éloignée des deux jeunes. Que devrait-il faire si la pluie venait à tomber alors qu’il n’est, qu’un simple magma ? Il s’arrêta brusquement en voyant Ajito apparaitre juste devant lui.
« Oh, salut. »
Trop surprit pour réagir correctement, le magma n’avait rien lâché de plus intéressant qu’une simple salutation. Le regard du jeune homme se perdit dans ceux du scientifique un peu perplexe dans cette situation. Il s’approcha de ce dernier pour tenter de lui attraper son bras amicalement et lui demanda :
« Est-ce que tu vas bien Ajito ? Tu as besoin de quelque chose ? »
Le magma restait un vieux briscard et avait rapidement senti que quelque chose n’allait pas, comme si Ajito en voyant le scientifique avait eu une révélation. Ayant promis à Robert qu’il allait protéger ce dernier il c’était approché du jeune homme dans le but de le toucher et ainsi accéder à ses souvenirs. Il put ainsi revoir les deux futurs qu’il avait visités. Le magma recula, surprit de voir que ce dernier connaissait également ces informations.
« Qui es-tu ? »
Il ne connaissait pas vraiment ce jeune homme et cette vision l’avait fortement troublé. Cependant, une chose plus inquiétante lui apparut sous le nez. S’il avait vu ce futur, ce dernier pourrait venir à la même première conclusion de Nate : la mort de Stinger.
« Il existe une autre alternative. Si tu arrives également à voir au plus profond de moi, tu dois être également capable de la cerner. »
Cette option était l’effacement de mémoire. Sans passé douloureux, le dirigeant de Léto ne pourrait pas pleurer.
Boss Stinger
Terrien
Date d'inscription : 05/06/2009 Nombre de messages : 720Bon ou mauvais ? : - Zénies : - Rang : -
Techniques Techniques illimitées : They are no redemption Techniques 3/combat : for those Techniques 1/combat : who shatter time
Sujet: Re: Les Derniers feux de l'Apocalypse Sam 12 Oct 2024 - 21:15
Sous les doigts de Robert, le petit RA-1 s’agita en cabrioles, émettant des trillements doux et amusants. Sa forme, similaire à celle entre une souris et un écureuil, regardait le monde avec deux yeux expressifs, intéressé et curieux du monde qui l’entourait. Pourtant, l’esprit du jeune homme était tourné vers cette journée qui semblait avoir a la fois duré des années, mais aussi à peine quelques minutes. Tout d’abord, il y avait RA-31, modèle d’android que Jade lui avait fièrement présenté après que RA-1 lui avait amené une rose. Cet androïde avait la capacité de changer bien des choses dans le quotidien de millions de personnes. Plus de solitude, plus de personnes âgées laissés à l’abandon, plus de travaux ingrats pour les classes les plus défavorisées… Jade s’était surpassée, son talent d’ingénieure était évident. Quand elle avait présenté à Robert sa nouvelle création, son visage rayonnait encore plus qu'à l'accoutumée, fière de ce qu’elle pouvait créer. L’héritier White, alors habillé de son masque de chef d’entreprise, n’avais pas pu s'empêcher de parler doucement, intimement à Jade:
« Je suis heureux que nos chemins se soient croisés, Jade Highwind. Tu as un talent dont cette compagnie a besoin. »
Au coeur de l’esprit de Robert, une phrase légèrement différente s’était construite, apparaissant comme une évidence, un axiome: J’ai besoin de toi et de ta présence, Jade Highwind. Tandis que sur la main du jeune homme, RA-1 vint se placer fièrement, il ne put s'empêcher d’une remarque amusée en direction du petit androïde:
« J’ai peur qu’avec le talent de Jade, tu sois remplacé bien rapidement. »
Comme offusqué, un bip sombre sonna depuis les buzzers du petit robot, ce qui déclencha un rire immédiat chez Robert, un rire loin des considérations de la veille, loin des considérations de son fils parvenu dans le futur pour se libérer d’un présent bien trop sombre. Son visage repris une mine plus grave tandis qu’il repensait au mots de Gilean, Catleia, de son père… Comment l’amour pourrait être une condamnation ? Nous sommes maîtres de notre destin, nous choisissons qui nous voulons être en chaque instant, nous dictons autour de nous nos volonté et faisons plier, à notre échelle, le monde qui nous entoure. Robert avait du mal avec cette idée, il ne comprenait pas comment il allait devenir un être suffisamment abject pour que son propre fils ait une opinion de lui aussi négative. Il y avais également le fait que Gilean était un métamol, d’un age qui voudrait qu’il ait été concu dans un temps relativement proche a celui ou Robert se trouvait. L’idée même que le futur écrit du jeune homme soit aux cotés de Jade lui offrit d’abord un sentiment de dégout, simplement par l’aspect si destinée que les choses soient ainsi, puis se transforma rapidement en une certaine joie. Au fond de son coeur, Robert sentait que Jade était une personne qui l’attirait, qui embrouiller son esprit de la plus belle des façons. Et s’il avait forgé ce destin par les choix qui les avaient amenés aujourd’hui jusqu’ici ? Et si ce qui se passait au travers du portail n’était que la résultante de leurs choix présent, et non d’un destin écrit ? Dans l’esprit du jeune homme, une idée triste: ne plus jamais revoir Jade pourrait changer le cours du temps, et le cours des choses. Pourtant, le cours des choses devait il être changé ? De quel droit la Stinger Industry s’accordait-elle le libre passage à travers les couloirs du temps ? Avaient-il bien fait de sauver Gilean de son propre sort ? Les pensées de Robert furent ramenées dans le présent tandis que la voix de sa soeur perca le silence. En face de lui, elle arriva comme une ombre posée élégamment sur une chaise, un verre de brandy entre les doigts.
« Rob, deux ordres du jour avant que je te laisse à tes occupations du soir et que tu n’éteignent tes implants. Premièrement, les autorités de Dosatz nous ont répondus, et nous ont refusé le permis de construire pour le projet de parc à thème tropical. Est ce qu’on insiste ? Ce parc, c’était une lubie de père… »
Robert souria légèrement tandis que RA-1 vint se lover contre le cou de Catleia, sa sœur accueillant la douceur de l'androïde, à sa surprise.
« On insiste, ne serait-ce que pour lui rendre hommage. Il a toujours été féru de parcs d’attractions. Tu te souviens quand il nous amenait sur terre, dans ce parc de l’ancienne Allemagne, avec ces monstres à sensations fait entièrement de fer… »
« ...très bien, très bien, coupa rapidement Catleia avec un sourire, on va faire en sorte que le parc soit construit. Reste le problème des Titanicus Selachii, mais on trouvera une solution… J’en arrive à mon deuxième point de la soirée: les tests avancent plus rapidement que prévu, et les éléments Séphiroth et Lightning ont été remis dans leurs temporalités respectives. Les études de bracelet devraient se terminer d’ici quelques jours tout au plus, et les données récoltées devraient donner du travail pour les trente années à venir à nos scientifiques et ingénieures»
Robert leva le visage et réalisa que cette parenthèse dorée allaient bientôt se refermer. Il songea à Jade, qui devait arriver d’un instant à l’autre. Un superbe sourire s’empara de Catleia tandis que RA-1 ronronna entre ses mains
« Proposes à Jade de rester, Rob, j’ai déjà préparé la paperasse. Elle sera au poste qu’elle souhaite, mais on peut facilement la faire immédiatement grimper au rang d’ingénieure en chef, voir directeur de recherche sur le projet RA. Philippe Leporc, notre actuel directeur de recherche, viens d’avoir un fils et souhaiterait s’installer sur Dosatz»
La tête penchée, un sourire habilla le regard du jeune homme. Sa sœur avait vu juste, comme à son habitude. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser à la présence de la Métamol qui lui manquait, même en cet instant, même s’il savait qu’il la retrouverait dans quelques instants. Puis, comme elle était apparue, Catleia disparut par une porte annexe, sans montrer son visage inquiet, triste, résolu quand à la suite des évènements.
Petit frère, si tu savais ce qui t’attends dans les jours qui suivent, si tu savais ce qui se disait dans ton dos, ce qui se tramait. Je pourrais tout te dire, je pourrais t’alerter, je pourrais te sauver… Mais à quel prix ? te sauver signifie condamner tant de gens, tant de personnes qui ont une vie bien plus normale que toi ou moi. O, petit frère, encore pleins d’espoirs et de rêves, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ce beau moment dure aussi longtemps que possible. Je vais emporter le souvenir de ce soir dans mon coeur, et le chérir autant que je le peux. Rob, je t’en prie, vis ce rêve, même si le destin te l’interdit.
RA-1 s’agitait entre les mains de Robert, puis se posa en bord de table pour laisser ses batteries auto-rechargeantes refaire le plein. Tandis que la femme qui le faisait vibrer devait arriver d’un instant à l’autre, il eteignit ses implants les uns après les autres, pour ne laisser dans son présent que le restaurant qui l’entourait.
Robert White leva les yeux, attiré par une voix douce comme une rivière en plein été. Tandis que ses yeux croisèrent ceux de la Métamol, le temps sembla prendre ses aises, ralentir au point de complètement s'arrêter. Jade était splendide, le moindre détail de son corps sublimé par des vêtements amples par endroits, étroit par d'autres. La robe dévoilaient les épaules nues de la femme, sa peau parfaitement douce, exposée aux systèmes de climatisations froids et mécaniques. Sa nuque d'albâtre, libérée du joug de ses cheveux rebelles, était surmontée par ce visage qui le faisait entrer en résonance. Pendant cette ultime seconde qui reste en suspens pendant une éternité, Robert sentit une vague d’émotions sans pareil. Son corps brûlait d’un désir qu’il contenait à peine, mais son esprit était figé dans un moment présent qu’il ne souhaitait arrêter pour rien au monde. Les sons s’étaient stoppés, seul le rire de Jade parvenait aux oreilles du jeune homme. La lumière du vaisseau avait changé en intensité, seul le regard étincelant de Jade passait ses pupilles. L’odeur d’ozone et de produits de nettoyage avaient disparu, seul le parfum de Jade l’enivrait. Tandis que la montre à son poignet passa enfin à la seconde suivante, Robert se rendit compte que son visage avait pris une teinte carmin, et se leva prestement, voulant accueillir Jade comme il se doit. C’est avec difficulté que ses lèvres laissèrent passer sa voix, et qu’en un souffle il dit enfin
« Tu es magnifique, plus brillante qu’un millier d’étoiles»
Son coeur battant, sa voix avait laissé son cœur s’exprimer avant que son esprit ne s’encombre de timidité ou de peur. Ses émotions n’existaient plus quand elle était là, seul subsistait le pouvoir d’attraction magnétique qui les attiraient l’un à l’autre. Le jeune homme s’ébroua, avant de rire à son tour:
« En même temps, n’ayant pas donné le thème de notre rendez-vous, l’upgrade était nécessaire, dans le doute ! Mais je peux t’assurer que tu as bien fait, je suis soufflé par ta tenue»
Un sourire habillait le visage de Robert, un sourire qui ne le quittait pas, quoi qu’il fasse. Voir le visage aussi heureux de Jade, la voir si resplendissante, en cet instant, il voulait la protéger contre ce monde froid et cruel, là, hors de Léto. Il attrapa doucement sa main, au-delà de la table, et l’attira près de ses lèvres, dans un baisemain des plus traditionnel, avant de se mettre à rire du ridicule du geste, avant de l’amener à s'asseoir à leur table. Un serveur vint prendre leurs commandes, Robert proposa un verre avant de passer à la suite de plats qui seraient préparé pour eux. On leur amena une bouteille d’un vin de la planète Terre, venu des côtes d’un pays appelé France. L’alcool était doux, mais si agréable. Jade et Robert parlaient de tout et de rien, surtout de tout. Ils riaient de choses et d’autres, s'enthousiasmaient pour de petites choses, mais pourtant ô combien importante pour eux en cet instant.
« Je sais que c’est peut-être un peu brusque mais… tu ne m'as jamais raconté d'où tu viens, quelle est ton histoire. J’aimerais en savoir plus sur toi, savoir le bien et le mal qui a fait de toi la femme flamboyante qui se trouve devant moi»
Il écouta avec attention, avec compassion, partageant la douleur des moments difficiles, partageant la joie des belles expériences. Involontairement, imperceptiblement, la main droite de Robert s’approchait de la main gauche de Jade, comme explorant un territoire inconnu, bravant la distance qui les séparait contre toute volonté. A un moment, sans qu’il ne sache quand, le jeune homme sentit la chaleur douce de la peau de Jade contre la sienne, leurs doigts doucement entremêlés. Le cœur de Robert battait à tout rompre, ses oreilles sifflaient doucement, le regard de Jade habillait son horizon comme si un millier d’étoiles brillaient intensément devant ses yeux.
Les premiers plats arrivèrent, un enchaînement de mets des plus délicieux, passant de l’agneau au poisson, à des encornets légèrement épicés ou une réduction de jus de viande agrémentant des légumes coupés en petits cylindres. Pendant plusieurs heures, Jade et Robert échangèrent rires et confessions, conversations et débats, partagèrent certains points de vue, s’amusant sur les divergences. Il était évident qu’ils venaient de deux univers différents, mais quelque soit ces univers qui les avaient conçus si différent, leurs mains doucement liées mettaient fin à ce schisme pour laisser place à des émotions plus douces. Après le dessert, tandis qu’on leur apportait un digestif et qu’un ange passa, Robert se perdit dans les yeux de Jade, laissant son quotidien disparaître, laissant pour un instant ses responsabilités loin de lui. Doucement, son pouce caressait la paume de la main de Jade
« Le monde est fait de surprises inattendues, de moment auquel on peut essayer de se préparer, souvent en vain malheureusement. Les évènements terribles nous forgent comme l’acier tandis que les positifs nous montrent à quel point nous sommes vivants. Quand j’entends ta voix ou que nos regards se croisent, je ne peux pas me sentir plus vivant, plus puissant. J’ai l’impression qu’avec toi, je pourrais changer le cours de la galaxie»
Un sourire gêné, Robert baissa le regard, sentant au fond de lui qu’il avait ouvert en grand les portes de son cœur, plus que jamais il ne l’avait fait. Puis, il releva les yeux, tout sourire avait disparu, son visage était détendu, calme, résolu.
« Suis moi, j’ai quelque chose que j’aimerais te montrer»
Robert adressa une caresse rapide en direction de RA-1 qui dormait paisiblement sur le bord de la table et attrapa Jade par la main, faisant signe au serveur de mettre le repas de ce soir sur sa note avant de prendre la direction d’une salle qu’il avait arpenté bien des fois ces derniers jours. Les couloirs de Léto se suivirent les uns apres les autres tandis que Robert se mit à rire de leur fuite si soudaine. Ils passèrent a travers les différents espaces communs, sa tenue loin de celle qu’il portrait habituellement n’alerta personne. Les scientifiques encore dans les rues de Léto prirent les deux pour de simples enfants qui badinaient à travers la station. Le blanc d’ivoire des murs s’enchaina, ils prirent plusieurs ascenseur qui les amenaient au centre de l’astéroide. Puis, approchant, Robert activa les senseurs de la pièce dans laquelle il se dirigeait pour vérifier que personne n’y était, et fit en sorte que celle-ci ne s’ouvre qu'à lui et lui seul, avec une petite exception pour Jade. Ils arrivèrent tous deux devant le portail de téléportation temporel, tandis que Robert ne s’arretait plus de parler, le regard plein de passions
« Tu sais, le jour ou le portail nous a permis de voyager a travers le temps et l’espace, nous avons forcément voulu voir deux choses: la fin et le début de toute chose. Le problème du début, c’est que tout va si vite que nous n’avons pas le temps d’en apprécier sa terrible complexité. Pourtant, la fin des temps, les derniers feux de notre univers tel qu’on l’entends, cette expérience est si incroyable»
La machinerie immense se mit en branle, les servos et rotos se mirent a siffler, une bourrasque pris place au centre de la pièce, un rayon bleutée apparut tandis que la lumière autour d’eux baissa d’un cran. Derrière l’immense portail, la surface d’une planète, ou plutot le reste de surface, un morceau gigantesque de croute planétaire à la dérive dans un espace noir, foncant tout droit vers un trou blanc, source de lumière plus intense que tout. Robert s’élanca vers le portail, sans combinaison, sans rien d’autre que ses habits et les sentiments qui l’habitait. Il savait qu’en passant la porte, le système comprendrait le manque de combinaison et le doterait d’un fin film invisible capable de stocker jusqu'à 10h d’oxygène. Il savait que lui et Jade survivraient le passage, alors il s'engouffra par le portail et retrouva la surface désolée de cette planète, se dirigeant tout droit vers le centre de la galaxie.
De l’autre coté, une mer noire autour d’eux, plus une seule étoile ne brillait, seul des galaxies solitaires semblaient se précipiter vers ce trou blanc, vers cette immensité gravitationelle qui attirait tout, qui mangeait tout, qui allait tout faire disparaitre. Robert sentait qu’il était attiré, il sentait la masse terrestre sous ses pieds approcher du trou blanc, certains morceaux a plusieurs centaines de kilomètres se désagréger pour devenir des masses commétaires fondant tout droit vers la gueule géante du montre cosmique. Le jeune homme n'avait pas lâché la main de Jade, il regardait le monde qui les entourait, la disparition de toute chose. Si jusque la, il n’appréciait pas particulièrement cet endroit et ce moment dans le temps, la présence de Jade changea tout. Il se tourna vers elle, il plonga son regard dans le sien.
« Je ne peux pas imaginer un seul moment dans le temps ou ma place puisse être ailleurs qu’ici, avec toi, avec ton regard attaché au mien. Durant les jours qui nous ont amené à nous connaître, je ne pensais pas que je développerais des sentiments aussi puissant pour toi, jamais je n’y aurais cru.»
Au-dessus de leur têtes, une planète se désagrégea entièrement en millions de morceaux de masse et de taille différente dans un feu d’artifice spectaculaire. Robert tira Jade vers lui, lui fit suivre son pas tandis qu’il se mit à danser sur la surface abîmée de leur refuge précaire, au dernier moment de toute chose. Autour d’eux, les étoiles s’éteignaient les unes après les autres tandis que Jade et Robert virevoltaient lentement. Robert souria, il sentait le son coeur s’envoler tandis que son corps et celui de Jade étaient collés l’un à l’autre. Puis, comme si le monde autour de lui ne pouvait arriver à une autre conclusion, tandis que ses yeux se perdirent une fois de plus dans les boucles de cheveux de Jade, il posa ses lèvres contre celles de la Métamol, doucement, tendrement, comme pour sceller un avenir qu’il voulait radieux.
En cet instant précis, tandis que le souffle de Robert s’accélérait et que les étoiles mouraient autour de lui, le baiser devint plus passionnel, plus intense tandis qu’il serra Jade contre lui, comme devenu en un instant son seul refuge face aux intempéries de sa destinée. Son corps ne désirait qu’une seule chose désormais, une seule chose plus que tout autre, plus que l’oxygène qui le maintenait en vie. A la fin des temps, sous les derniers feux de l’apocalypse, l’âme de Robert White entrait en résonance avec celui d’une Métamol, la Métamol la plus importante à travers tout son univers. Ses mains tremblaient, son souffle saccadé habillait le silence de l’espace.