 Age : 35 Date d'inscription : 30/04/2016 Nombre de messages : 675
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![Le Loup et le Renard [solo] Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) |  Sujet: Le Loup et le Renard [solo] ![Le Loup et le Renard [solo] Clock](https://2img.net/images.rpgdbz.com/icones/clock.png) Lun 30 Jan 2017 - 20:19 Comme bien d'autres, ce conte débute par un Il était une fois,
En une belle nuit d'hiver, quelque part au fond d'un bois,
Un Renard qui se délectait de sa pitance,
Un onctueux fromage acquis avec malveillance,
Mais non sans une certaine forme d'élégance,
Piqué du bec d'un corbeau dépourvu de méfiance.
Ce fut alléché par son odorat
Que le Grand Méchant Loup passa par là
Et, poussé par la curiosité, décida
De se rapprocher de ce scélérat.
Plus tôt, il avait entendu les villageois
Se plaindre de ce sale voleur de proies,
Et il comptait bien lui montrer de quel bois
Il se chauffait par ce temps froid.
"Tiens, tiens, tiens, mais n'est-ce pas là ce cher Renard,
Qui me surprend à veiller si tard.
Celui-là même qui, tout à l'heure,
Dans les poulaillers, semait la terreur ?"
Le Loup était grand, fort et endurant,
Le Renard, petit, rusé, mais élégant.
Celui qui possédait la puissance,
Inspirait chez l'autre grande méfiance.
"Grand Méchant Loup, c'est pour moi un honneur
Que de rencontrer un être de votre grandeur.
Et s'il est vrai que le matin de bonne heure
Je suis un véritable maraudeur,
Vous ne sauriez m'en tenir rigueur,
Vous qui décimez des troupeaux à toute heure."
"Tu te fournis parmi mes proies,
Me volant ce qui me revient de droit,
Je ne peux décemment pas tolérer cela,
Et m'en vais donc te dévorer... de ce pas !"
"Grand Méchant Loup, loin de moi l'idée,
De vous manquer honteusement de respect,
Mais puisque nous sommes tous deux experts de la prédation,
Peut-être devrions-nous songer à nous allier.
Nous pourrions bénéficier d'une meilleure situation,
Si nous unissions nos forces en ces temps gelés."
"Pour qui me prends-tu, pauvre fou ?
Je suis le Grand Méchant Loup !
J'inspire la crainte chez les villageois
Et n'ai aucunement besoin de toi !"
"Mais, ô Maître des prédateurs, regardez,
Je ne suis qu'un pauvre Renard affamé,
Je n'ai que de la peau sur les os,
Je ne peux vous rassasier. Voyez plutôt
Ce délicieux fromage pris du bec d'un Corbeau
Pourrait vous satisfaire, goûtez-en un morceau.
Et s'il vous plait, je pourrais bien assez tôt,
Vous en apporter un autre bien plus gros."
Sans rechigner, le Loup accepta,
Et contre toute attente se régala.
Puis le Renard le mena, suivant ses ordres,
Sur la piste d'un délicieux fromage.
Il n'avait guère envie de se faire mordre,
Ce serait regrettable, à son jeune âge.
Il avait bien intérêt à tenir sa promesse,
S'il ne voulait pas se faire dévorer les fesses !
Ils finirent par découvrir un puits,
Au fond duquel, en cette belle nuit,
Le clair de lune se reflétait,
Sur la surface de l'eau,
Et, par sa forme ronde, rappelait
Le fromage de Maître Corbeau.
"Regardez, Grand Méchant Loup,
Votre plat, au fond du trou !
Quelqu'un l'a certainement fait tomber
J'en suis sûr, à n'en point douter."
"Et bien qu'attends-tu pour aller vérifier ?"
Rétorqua le Loup qui se méfiait.
Sentant venir l'arnaque à plein nez,
Malgré la faim qui le dominait.
Le Renard n'avait pas le choix,
A bord d'un seau, il embarqua.
Tout au fond du gouffre, il descendit,
Alors qu'un ingénieux système de poulie,
fit remonter un deuxième seau.
Le Renard examina le morceau,
Puis, levant la tête, il rassura :
"C'est un beau morceau que nous avons-là !
Descendez-donc, régalez-vous,
Honorable Grand Méchant Loup !"
Aveuglé par la faim, le Loup se pressa,
Désireux de manger ce qui l'attendait en bas,
Il grimpa dans le deuxième seau qui plongea,
Et ce faisant, le premier seau remonta
Embarquant le Renard avec lui
Pour le libérer de ce puits.
Il était trop tard quand le Loup s'aperçut
Que le Renard, par sa ruse, l'avait eu.
En quelques secondes, les rôles s'étaient inversés,
Le Renard, libre en haut, et le Loup enfermé.
Il se rendit compte à quel point il avait été sot
En voyant que son fromage n'était qu'un reflet sur l'eau.
Très rapidement, le Renard avait fui,
Abandonnant le Loup au fond de ce puits
Et ne lui laissant pour seule compagnie
Que le clair de lune qui brillait dans la nuit. |
