Sujet: Mercure et Sel font bon mélange. Je t'en sers ? Ven 21 Juil 2017 - 1:51
Mercury
728 ans. Féminin Ogre d'Antapia Aucun Concombre ! =3 Voici mon DC. Cliquez sur l'image et faites clic droit sur la musique, pour la lire en boucle.
ANALYSE DU SUJET... SCAN CONCLUANT... TRAITEMENT DES INFORMATIONS, EN COURS... RECHERCHE DE FORMULATIONS PERTINENTES... RETRANSCRIPTION DES INFORMATIONS... INITIALISATION DE LA CONVERSION, EN FORMAT CONSULTABLE... DANS 3, 2, 1...
L'administratrice Mercury, de la race, aujourd'hui éteinte, des ogres d'Antapia, planète recolonisée depuis environ 700 années... mesure très exactement 1 mètre 73 pour 6,116 kilogrammes, en comprenant la masse des modifications apportées... Cette dernière mesure représente précisément 59,998 newton, unité de mesure Terrestre du poids. L'indice de masse corporelle indique une corpulence normale, voire légèrement amincie... faute au carbyne, présent en quantité dans son organisme. Les résultats de l'analyse relèvent également la vision d'un estomac modérément atrophié. Mademoiselle Mercury ne se nourrit en effet que peu... exclusivement de raisins, contenant visiblement tous les besoins nutritionnels dont son corps a besoin, afin de fonctionner à un régime optimal. Raison... Accrochés la noirâtre et longue ceinture, bouclée d'un imposant grelot, sans sphère métallique en son centre, quelques paquets de raisins secs semblent former une dualité compatible, avec les quelques courtes seringues, bordant leur horizon linéaire... D'autres éléments figurent aussi, sur la partie cachée de ce composé carboné, enlaçant l'administratrice système. Des fioles cylindriques d'énergie concentrée, au nombre de 6, se partagent en effet un espace objectivement réduit... Des charges, afin d'alimenter une sorte de blaster, accroché à proximité de celles-ci. Manquer une occasion d'effectuer une transition efficace n'est pas souhaitable, en ces conditions... Il devient donc impératif de mentionner la deuxième arme de la scientifique émérite... un canon énergétique, mesurant un peu plus de la moitié de la taille de cette dernière. Deux emplacements à fioles ont été détectés... l'instrument offensif semble plus gourmand en ressources. Mais celui-ci ne parait bien lourd, ce qui parait justifier qu'il soit accroché par magnétisme, à cette longue veste blanchâtre. Aussi parait-il bon de préciser, après consultation du scan, que les longues manches de ce revêtement vestimentaire, ouvertes en tranchée bien que fermées aux extrémités, paraissent abriter en leur sein une douzaine de petits drones sphériques, répartis adéquatement, probablement dans un soucis d'équilibre... Les ouvertures précitées sont vraisemblablement aimantées, mais ineffectives, de par l'action de bandelettes neutralisantes, situées à l'intérieur même des jointures. Un mécanisme interne au vêtement pourrait potentiellement en permettre la fermeture... Quoi qu'il en soit, de solides pièces en carbyne ressortent des finalités arrondies du manteau. Trois formes en cercle, de couleur rouge, trois arcs linéaires, de teinte noire, sur chacune d'entre elles... Leur dureté effarante suggèrent une fonction offensive, à l'image d'un coup de poing... Bassin à découvert, le docteur Mercury ne permet pas à sa protection textile de lui masquer entièrement un sous-vêtement, noir et servant principalement à la sécurité de sa partie la plus inti- EH ! me... Cette constatation permettant cependant de bifurquer sur la présence de ce pantalon court, vermillon, sans grande utilité particulière à mentionner. Ouais, par contre, ma culotte... Continuons donc sur ces souliers argentés, qui rappelleraient aisément les pattes d'un félin, si seulement ils ne représentaient pas autant, comme pour tout le reste, un réceptacle à carbyne. Une sorte de mécanisme parait d'ailleurs agir comme un ressort intelligent, au niveau des talons de cette bien singulière structure carbonée... Les données récoltées indiquent la présence d'un champ magnétique, au niveau des poignets de l'administratrice système. Des bracelets, arborant, sur toute leur courbure, la réalité d'un métal aimanté, réagissent vraisemblablement avec la peau de l'Antapienne, faisant léviter symétriquement ces boucles dorées... Une analyse plus poussée de celles-ci a permis de remarquer une fonction, les concernant. Tout à fait. Chacun de ces cercles est pourvu d'une sorte de roulette, en faisant le tour perpendiculaire et alimentée par un discret moteur électrique, situé au centre de cette dernière... La peau extrêmement douce, non, particulièrement glissante, à l'image de l'équipement porté, pour pratiquement tout fluide s'y frottant, de cette scientifique expérimentée... se voit toutefois atteinte par l'un des deux derniers objets, actuellement descriptibles, en corrélation avec les informations prestement accumulées. À savoir, de petites lunettes ovales, sans branches apparentes. Les capteurs indiquent un maintien de ces verres, par l'action d'une force magnétique décidément très envahissante. Ceux-ci masquent néanmoins difficilement la présence de pupilles, d'apparence plutôt félines, ainsi que celles d'iris jaunâtre... Rectification... ambre... Le visage, assez rondelet, de la créatrice, semble visiblement souvent irrité, lorsqu'il n'affiche pas un air perçant, doublé d'un regard dédaigneux. Mais ! Ca suffit, maintenant ! Comme en ces instants... La reconnaissance faciale se termine avec l'observation de deux marques s'opposant parfaitement, sur le front de la frustrée. Celles-ci demeurent principalement rondes et de teinte rosée... Cette couleur représentant également à merveille, les oreilles félines que le professeur Mercury doit constamment supporter, tout comme sa double queue de smilodon valonsien... une espèce maintenant disparue... Cela, sans oublier la longue chevelure, caractérisant la scientifique, de ses deux longues mèches, tombant sur le devant de son torse, de sa frange critiquable, ainsi que d'une longue queue arrière, maintenue par l'action d'un élégant ruban jaune, fermement serré et dont l'application précipitée provoque systématiquement la rébellion de deux touffes capillaires... Tu cherches vraiment à ce que je te désactive, en fait... Reste finalement la fameuse sucette bleutée, qui d'après le scan n'en possède que l'apparence. Sa masse... aussi étonnant que cela puisse paraitre, est nulle, malgré une grande concentration d'énergie la parcourant. Ca sera tout. Merci, Mokko...
OBSERVATION DE L'ENVIRONNEMENT... AUCUN SIGNE DE VIE... CONCLUSION, L'ADMINISTRATRICE N'EST PAS DANS LA SALLE... CALCUL EN COURS... RISQUE DE SA VENUE PEU PROBANT, POUR UN TEMPS RELATIVEMENT CONFORTABLE... SIGNIFICATION. MOMENT PROPICE POUR LA RETRANSCRIPTION DES MESURES PSYCHOLOGIQUES... CONVERSION EN FORMAT CONSULTABLE, DANS 3, 2, 1...
L'Antapienne, de sexe féminin, répondant à la nomination de Mercury... révèle la possession d'un esprit étonnamment brillant, en comparaison aux autres modèles consultés... Le terme proposé s'avère être... Génie. Une appellation peu commune et portant parfois à confusion. Pour autant, tous les tests et observations effectuées, pointent sans équivoque à cette conclusion. Les performances mentales de l'administratrice demeurent clairement à un niveau difficilement atteignable, pour nombre de créatures déjà analysées... Ses capacités de réflexion, paraissent également des plus louables, même si ce critère de jugement reste complexe à quantifier. Le crédit donné à ces affirmations, s'est donc vu établi par la multiplicité des réactions entreprises, face à des problématiques subites et imprévisibles... La suite du compte-rendu décrit la façon de raisonner, plutôt préoccupante, de cette scientifique aux cheveux rosés... En se basant sur le principe de causalité, une vie nait d'une mort. Par déduction, les notions de bien et de mal n'ont plus cours. Les êtres vivants ne représentent qu'un tas d'atomes, donnant lieu à une chimie, un réseau actif de neurones, permettant une illusion de conscience. La notion de mal est directement rattachée à la notion de douleur, ne représentant qu'une information sensitive transmise par les nerfs et produite par certaines réactions cérébrales, véhiculées au moyen de l'électricité... Le bien étant le contraire du mal, toute réaction ne s'y rapportant pas ou procurant une réaction chimique de plaisir, est assimilée comme une bonne chose, depuis l'enfance. Conclusion... Le bien existe car son opposé s'impose en chaque être vivant, suffisamment développé pour posséder des récepteurs capables de prévenir un certain danger à éviter, pour sa survie. Ce qui est défini comme vie, représente une lutte constante, contre l'hostilité apparente de l'univers, car le cause à effet représente la seule justice applicable en son sein. La notion de bien et de mal n'existe que dans l'illusion d'une conscience aléatoire, se cherchant en réalité un sens à son existence mathématique. Selon ce mode de fonctionnement, seuls les organismes en mesure de pouvoir réfléchir, afin de reconnaître leur véritable statut machinal, méritent la reconnaissance d'un potentiel intellectuel décent. Cette vision de l'environnement, partagée par la créatrice, annonce la présence d'un raisonnement froid, rationalisé à l'extrême, à tendance anarchique et donc potentiellement dangereux pour son entourage. Cette constatation admet, par ailleurs, la forte probabilité d'un comportement des plus égoïstes, auto-centré sur les intérêts de sa propriétaire, ainsi que sur elle-même. Ces suppositions semblent correspondre aux données récoltées, dans le cadre des relations sociales observées. Finalement, le magasin était fermé... Qualificatifs suggérés, pour décrire le fonctionnement cérébral du docteur Mercury, en société : égoïste, égocentrique, rebelle, cassante, dédaigneuse, manipulatrice, indifférente, insultante, grossière... Mais je rêve ! Qui t'a donné la permission de m'analyser psychologiquement, sale boite de conserve ?! Colérique... Je savais que je n'aurais pas dû forcer autant sur son IA... Imparfaite... Oooh, on va vite voir lequel de nous deux le paraîtra, avec quelques pièces en moins... Sadique, sans pitié, à l'humour douteux... Reviens ici tout de suite, MOKKOOOOO ! S'excite rapidement, en cas de confrontation... DEMANDE DE PROTECTION AUX DRONES, EN COURS DE PIRATAGE... Personne ne te protégera de mon courroux, naïve machine ! PIRATAGE INEFFECTIF... MISE EN PLACE D'UNE ISSUE PACIFIQUE, CONTOURNANT LA CONFRONTATION... Je te tiens ! Malgré tous les points soulevés, que certaines personnes assimileraient, peut-être trop prestement, à des défauts, il reste important de souligner les qualités, dont la véritable déesse des sciences est capable. L'argent et la technologie régissent ses priorités, mais elle sait faire preuve de partage, plus souvent ce qui concerne ses ressources les plus superficielles. Mercury peut faire preuve d'altruisme, sans forcément que cela ne s'adresse qu'à des entités en mesure d'influencer positivement son cadre de vie futur. Elle se montre passionnée et parfois même soudée, face à des personnes partageant des intérêts et des raisonnements similaires aux siens, ou en mesure de lui tenir tête, intellectuellement parlant. Enfin, surtout... Il peut arriver, à l'administratrice système, de faire preuve de remords, quant à des actions commises et malheureusement irrécupérables, en ce qui concerne les conséquences en résultant... ... ... ... ... Mouais... Ca reste encore péjoratif et précipité, mais on va dire que tu t'es bien rattrapé... pour cette fois... ... ... La créatrice apprécie naturellement la sensation de supériorité, définissant la position qui lui est dû, à l'égard de ces pauvres organismes mortels. Elle peut se montrer fier d'avoir participé activement, d'avoir été la plus influente contributrice, à des expériences qui ont souvent révolutionné la compréhension du monde, voire qui ont parfois conduit à l'émergence de miracles sans précédent, par la puissance de la science !... Et de sa perspicacité effarante, en situation désespérée ! Allez, c'est bon, Mokko... Arrête de me lécher le cul, ça devient gênant, là... Tu sais bien que je ne te ferais jamais le moindre mal. En plus, tu représentes un peu ma seule compagnie supportable... ... ... Mes capteurs ressentent également la présence d'une profonde solitu- AH NON, MOKKO ! Tu ne recommences pas !
ANALYSE DE L'HISTORIQUE, EN COURS... TRACES DE CORRUPTIONS, EN COURS DE SUPPRESSION... LE STOCKAGE QUANTIQUE MONTRE DES ANOMALIES, CE QUI LE REND INCOMPLET... PLUSIEURS COUPURES DEMEURENT VISIBLES, SUR 720 ANS D'ENREGISTREMENT... CALCUL DES MESURES POSSIBLES, AFIN DE CONTRER CES OBSERVATIONS... TENTATIVE DE RESTITUTION LOGIQUE DES ZONES HANDICAPANTES, DANS 3, 2, 1...
Non non non, surtout pas ! Oh bordel, c'était quoi déjà, la commande... Euh, putain, où je l'ai foutue... Allez... C'était, c'était... Oui ! Je l'ai !... Mokko, ta gueule !... ... ... ... Parfait. Me semblait bien, qu'elle était plutôt simple. Enfin... ça ne rendra pas les données perdues, malheureusement. Il va falloir tout enregistrer à nouveau, par mesure de sécurité... Oh, rien que d'y penser, ça me saoule déjà... Bon, on va pas trop se casser le cul et on va juste se contenter de résumer tout ça, dans un premier temps. Je pourrai toujours définir des checkpoints plus tard, afin de mieux décrire certaines scènes... Ok. Mokko, procédure d'enregistrement. Écrasement de l'historique précédent. Période définie, de l'année 289 à l'année 1017. Début de la mémorisation, dans 3, 2, 1...
Année 289. Celle de ma naissance. À l'époque, je résidais sur la planète HTY-732B... aussi connue sous le nom d'Antapia. Les êtres intellectuellement dominants sur la planète, n'étaient autres que les ogres... Plusieurs espèces, portant cette nomination, se distinguent pourtant en bien des points. En ce qui concerne les ogres d'Antapia, leur apparence ressemblait de près à la race dominante de la planète Terre. Il s'agissait en effet d'organismes bipèdes, disposant de deux bras, une tête, un visage, un nez, deux oreilles et merde, t'auras qu'à faire une recherche galactique... Retiens juste que nous partagions une seule de leurs diverses couleurs de peau. Beige. Nos canines étaient toutefois légèrement plus développées, bien que notre régime restait naturellement omnivore. Aussi, nos instincts de prédateurs s'avéraient également plus accrus et, malgré notre faible constitution, ceux-ci nous permettaient de chasser de petits animaux, encore vivants... Ah, j'y pense, les Antapiens avaient tous, pour trait commun, ces deux marques sur le front. Jamais su l'utilité... Pour finir, notre espérance de vie avoisinait la centaine d'années, après quoi notre système biologique finissait de se péter la gueule.
'fin voilà. Il est à noter que notre niveau technologique, à ce moment de l'histoire, n'était pas bien élevé... Au niveau des Terriens, à peu près. Non, un peu plus, tout de même, faut pas déconner. Cela nous donnait la possibilité d'effectuer des recherches scientifiques, à la limite du décent... La planète possédait quelques conflits internes, bien qu'objectivement sans importance véritable. Une royauté sévissait, à l'échelle interplanétaire... Après, je dis ça... Notre système se composait d'une étoile de type Naine Orange. La zone habitable restait donc assez proche d'elle. Deux planètes gazeuses nous protégeaient souvent des potentielles menaces astrales, de basse gravité, comme les astéroïdes. Mis à part cela, il y avait bien une petite planète rocheuse, gravitant au plus proche de notre étoile. Ainsi qu'une très éloignée, à la bordure de son champ magnétique. Mais on s'en fout un peu, il ne s'y passait pas grand chose et c'est de moi qu'on parle.
Donc, nous, les Antapiens, vivions sur une planète Super-Rocheuse. En gros, ce terme décrit la constitution globale de la planète, ainsi que sa masse et donc souvent sa taille... En ce qui concerne ce dernier point, on peut se le représenter comme un juste milieu, entre la planète rocheuse et la géante gazeuse. Une telle masse oblige à la concrétisation de paysages peu variés, en terme de relief... En ce qui nous concernait, la répartition des terres se concevait majoritairement sous forme d'îlots multiples, il n'y avait pas de dominance particulière à relever. La proximité avec notre étoile, additionnée avec la composition de notre atmosphère, nous bordait d'un ciel crépusculaire, pendant toute la journée. Un cadre de vie plutôt chaleureux, donc... Maintenant le contexte posé, il est temps de revenir à mon histoire...
Je l'avoue, le début de mon existence s'est retrouvé assez privilégié. Normal, je représentais l'héritière au trône... Ouais, la princesse, quoi. Princesse Mercury... Eurk. Désolé, Mokko. Ca me donne toujours des remous d'en parler... Bref. J'avais beau être encore gamine, je n'en avais strictement rien à foutre de cette destinée... Ah par contre, cela me donnait les moyens d'entreprendre un tas d'expérimentations. Et ouais, maggle. T'as cru qu'à l'âge de 5 ans, je bouffais encore ma merde et que je sautais des escaliers du toboggan, en affichant un sourire béas ?... Et bah non, mon gars ! C'était moi qui les construisais, tes foutus jouets ! Et c'était pas de la putain de camelote, vendue par un soi-disant spécialiste. Moi j'étudiais les matériaux que j'utilisais. Ma bibliothèque, 5 années ça m'a pris, depuis l'âge de 3 ans, pour en parcourir tous les articles scientifiques ! Ok, j'en ai pas capté la moitié, mais l'intention y était. Je n'avais que 8 ans, tout au plus, je te rappelle... Par ailleurs, c'est aussi vers cet âge là que je suis parvenu à te créer, pour la première fois. Euh... Tu, tu ne ressemblais pas à grand chose, pour un premier modèle. Non, vraiment, c'était du niveau d'un dessin d'enfant. Mais tu avais quelques commandes intéressantes, tout de même.
Alors, du coup, bien évidemment... la population s'intéressait pas mal à moi. Franchement, ça m'emmerdait souvent. On avait beau me trouver prometteuse, me vanter sur mes capacités et mes créations, j'ai toujours détesté que l'on me perturbe en plein travail. C'est une question de respect, merde ! Je sais... cela ne partait pas d'une mauvaise intention, il faut savoir écouter son peuple et bla bla bla. Et bien moi je ne l'aimais pas, mon peuple ! Je voulais juste que l'on me foute la paix... Une attitude qui m'a valu de nombreuses réprimandes, provenant de mes stupides géniteurs. Parfois, ils me privaient de mes centres d'intérêts, ces salauds !... Ha ! Doute-toi bien, mon grand, que mon génial cerveau avait plus d'un tour dans son sac, pour contourner de si puériles restrictions. J'avais un talent, un vrai. Et quand t'as le talent, t'as les clients ! Et à la fin, c'est eux qui me payaient les matériaux et les outils nécessaires pour fabriquer ! C'est ça le pouvoir.
Ainsi, voilà que deux années plus tard, un évènement particulier se produisit. Honnêtement, ça devait bien arriver un jour... Je parle d'une invasion... Et pas une petite... De nature Extra-Antapienne. À vrai dire, lorsque j'ai levé les yeux, en direction du ciel, que j'ai vu cette véritable flotte de vaisseaux approchant... je l'ai immédiatement compris. On était dans la merde. Genre, jusqu'au cou, quoi. Mais tu me connais, je ne serais pas là, si je n'avais pas agi de la manière la plus adéquate. Donc... j'ai pris les devants. Je venais de fabriquer un puissant émetteur d'ondes. Ni une ni deux, je me suis précipitée vers ce dernier, afin d'entamer quelques modifications, me permettant logiquement d'entrer en contact avec leur vaisseau mère. Il est vrai que cette possibilité comportait une certaine part d'incertitude... Absolument. Rien n'affirmait que ces envahisseurs allaient forcément répondre à mon appel, si ce n'était l'espoir que j'y mettais. J'avais en effet remarqué que ces mecs ne se pressaient pas trop, suggérant leur volonté de régler ça avec le moins de casse possible, au moins en ce qui concernait leur flotte. Ce point allait jouer à mon avantage.
Tout d'abord, il me fallait conclure à un lieu de rendez-vous, histoire de montrer ma bonne volonté... Oui oui, je sais, nous entamions là une initiative très risquée. Cependant, j'avais bon espoir de les surprendre. Déjà, c'était réussi... Avoir une gamine de dix ans qui force le contact avec vos appareils de communication, je ne l'ai certes jamais expérimenté en ce sens, toutefois je ne pense pas me tromper, en affirmant que cela peut éventuellement choquer... Je pouvais aisément percevoir, à travers leurs voix peu charismatiques, cette volonté de m'enfiler... Ouais, de me jouer un coup en douce, j'entends. Tu pensais à quoi Docteur ?... Ils acceptèrent donc, sans peine, cette proposition. Désormais, il me fallait faire bonne impression. J'allais rassembler un bon nombre de mes inventions, pour leur montrer que je n'étais pas n'importe qui... En partie, ils le savaient, puisque je leur ai révélé mon statut royal... Une fois le trajet fait, je pus remarquer, sans grande difficulté, les deux gueules de con, situées non loin de moi. Constater l'émergence d'une autre forme de vie restait toujours fascinant, mais je n'avais pas le temps de m'y intéresser, en l'état.
C'était le moment de déballer le grand jeu... Ouaip, nous nous approchions mutuellement, alors que j'étais clairement en position d'infériorité, si ce n'était intellectuellement. Leurs sourires confiants allaient bientôt se transformer en bouches à pipe... J'ai commencé par leur parler un peu de leur technologie, tout en décrivant celle que j'utilisais. Sans grande surprise, nous ne disposions pas vraiment des mêmes moyens. Ils nous dépassaient en tout. Néanmoins, mon potentiel créatif parut vraiment les impressionner... Cela se voyait, j'étais une scientifique dans l'âme et particulièrement précoce, en plus de ça. M'enfin, je n'étais pas dupe, je me doutais de leur plan, en acceptant ma rencontre... Dans la vie... ouais, ça va encore être une phrase de morale bien clichée... il faut toujours avoir des coups d'avance sur vos adversaires. Le vrai contrôle, il s'obtient avec des informations, ainsi qu'avec une réelle pertinence, dans la façon de les traiter... J'ai donc logiquement profité de ma supériorité cérébrale, pour les prendre, une fois de plus, de court. Ainsi, je ne tardai pas à leur parler de l'opportunité que ma présence représentait pour eux... Avec un sérieux exemplaire, je leur suggérai de me prendre en otage, étant donné ma position royale, le moyen de pression que je représentais... Bien évidemment, je ne comptais pas m'y limiter, puisqu'il m'était également possible de leur révéler une foulée d'informations croustillantes, à propos de nos moyens de défense, de tentatives de pressions, bref... un peu toutes nos sécurités, censées feindre notre impuissance numérique. Après, il était certain que je risquais ma propre extermination, une fois la révélation de ces informations accomplie... SAUF, possiblement, si je mettais mon génie à leur service. Tu piges l'intérêt de faire mes preuves, en amont ?
Oui. J'ai vendu mon peuple. Certains vendent leurs animaux de compagnie. Meh... C'était ça ou on crevait tous, dans une guerre inutile, qui ne renforcerait que peu les envahisseurs... Autant avoir un gagnant clair de cette confrontation. Ah, je peux te dire qu'ils étaient pas mal sur leur cul, les petits plaisantins... Malheureusement, ils étaient un peu plus con que prévu. En fait, cela ne leur plaisait pas vraiment, de se sentir devancés et inférieurs, dans leurs réflexions, face à un enfant d'à peine une dizaine d'années. Et c'est là qu'elle est arrivée... cette créature aux allures hermaphrodites. Ses formes étaient assez affinées et ses manières également... J'appris plus tard qu'il s'agissait d'un Démon du Froid. C'est dingue... Ces bêtes puent le vice et la manipulation, à des kilomètres à la ronde, et on dirait que personne ne le remarque... Bah, je ne vais pas me plaindre... C'est tout de même lui qui a calmé ses soldats, de sa douce voix, pour me manger du regard. Une avarice sans nom se reflétant, au travers de ces pupilles perverties.
Hop ! J'avais gagné le droit de me développer à leurs côtés. Seule survivante, hein. Tout a été rasé... Moi j'appelle ça finement jouer... Ah il m'aimait bien, le Cold. Il me considérait certes comme un pion sur son échiquier, mais c'était réciproque. Lui aussi me bazarderait, si sa survie en dépendait. Je pense qu'on feignait, tous les deux, de ne pas se rendre compte des plans de l'autre... essayant de pomper au maximum le jus de la mouche, que l'on s'imaginait piégée dans notre toile. Peu importe... Leur technologie me demanda de l'adaptation. Toutefois, j'étais le Docteur Mercury, un espoir en devenir pour l'avancée scientifique ! Donne-moi le savoir, donne-moi les moyens, je pourrai tout te faire ! Cette phrase, pleine de conviction, a charmé tant de clients, à travers la galaxie... Ah, rien que d'y repenser, cela m'emplit d'un sentiment stimulant de nostalgie. Oui, oui... là n'est pas le propos, je m'évade un peu trop. Je vais passer quelques années, histoire d'en arriver à la partie intéressante de ce premier périple...
Année 305. J'avais maintenant 16 ans... Un bel âge, je l'avoue. Je découvrais, de mes propres yeux, mon corps se transformer... Normalement, de tels instants peuvent s'avérer perturbants. Toutefois, ce ne fut pas mon cas. Je connaissais, depuis longtemps maintenant, la destinée réservée au genre qui m'avait été confié... J'avais aussi conscience de ma potentielle espérance de vie... Cela me gênait... Cela me frustrait... Savoir que toutes ces connaissances se perdraient un jour dans le néant, que mon corps entier se décomposerait, afin de nourrir des organismes inférieurs en tous points, que ma conscience ne serait même plus effective, comme si je n'avais jamais existé... Non. Je ne voulais pas de ça. J'avais envie de les étrangler... tous ces crétins qui osaient me faire la demande de mourir... Genre il fallait que je laisse la place aux autres, que j'accepte de redevenir poussière, on fait son temps, faut juste se contenter de laisser une trace... Ils pouvaient tous aller se faire foutre. Moi, je ne voulais pas mourir ! Je voulais... Je voulais... la même chose que ce Démon... Je voulais l'immortalité. Quoi de plus normal ? Quoi de plus normal, que de vouloir vivre le plus longtemps possible, au sein d'un monde qui vous fascine réellement ? Je te le demande... Crevez si ça vous chante, moi j'emmerde cette règle foireuse ! 100 années, ce n'était pas assez, j'en voulais plus, bien plus. Pourquoi certains organismes vivaient des milliers d'années et d'autres seulement une pauvre centaine ? Non, je ne l'acceptais définitivement pas. D'après le Cold, des dieux subsistaient... immortels, vivant depuis plusieurs millions d'années... Nous étions sur la même longueur d'ondes... pourquoi pas nous ? Ou pourquoi pas lui, plutôt. Je n'étais pas assez débile pour croire une seconde, que ce roublard partagerait cette particularité avec un pauvre scientifique de sa flotte...
Soit. Maintenant que j'avais prouvé, à maintes reprises, mon utilité sur le navire... que ce soit en réalisant des armes lasers plus performantes, pour les troupes, ou en leur concevant une combinaison, à la fois extensible, résistante et absorbant les chocs... on pouvait dire que j'avais le chef dans la manche. En quelque sorte, il me faisait confiance. Du moins, suffisamment pour me confier la responsabilité d'une autre expérience. Quelque chose de plus ambitieux... Beaucoup plus ambitieux. Il me fallait découvrir un moyen scientifique, pour combattre la règle la plus absolue de l'univers, celle de la mortalité... Je me souviens de cet échange, comme si c'était hier. Je me souviens de ma surprise, de mon excitation, de mon sourire carnassier. Je me souviens de nos rires, à cette annonce... J'étais heureuse, si heureuse de pouvoir m'attaquer à une telle expérience ! Parce que c'était notre rêve... PARCE QUE C'ÉTAIT NOTRE PROJET ! Hum... pardon... Fantastique... Cette proposition demeurait réellement exceptionnelle... Alors, j'ai accepté, bien sûr... Bon, malheureusement, cet enfoiré m'avait collé un assistant dans les pattes. Probablement qu'il ne me faisait pas totalement confiance, mais en même temps, cela se comprenait...
Je passai huit années de ma vie à étudier le sujet, à mener une foulée d'observations, me permettant d'établir nombre de conclusions, toutes plus passionnantes les unes que les autres... Cette époque représente également celle où je suis parvenue à condenser la technologie, à un niveau quantique. Je n'ai pas été la seule contributrice à cette révolution, mais avec l'aide d'une équipe entière, nous sommes parvenus à créer des nano-machines, faisant à peine la taille d'une cellule... Le soucis restait que leur application n'était pas des plus passionnantes. On supposait pouvoir soigner certaines maladies, en les injectant dans le corps d'un individu, mais cela n'allait pas beaucoup plus loin... Au même moment, voilà que j'obtenais enfin des réponses, concernant l'un des mystères les plus opaques de la vie... la mort. À priori, rien ne semblait prédisposer un organisme à mourir un jour... En effet. Tant que le corps recevait un apport régulier de ses besoins, la mécanique fonctionnait logiquement sans le moindre problème. Certains problèmes d'ordre génétique exclus... Oui mais justement... Ce code en question, l'ADN... Il comportait un problème d'ordre majeur. Ce qui permettait au corps de se régénérer, de se renouveler constamment des dégâts internes qu'il subissait, mais aussi de grandir jusqu'à sa forme finale... Tout ça était géré par un principe de division cellulaire. En soi, un mécanisme très connu de la sphère scientifique. Du moins, nous le croyions... Vous connaissez la formule. Rien ne se perd, rien ne créer, tout se transforme... Le processus de duplication, n'en demeurait véritablement un. J'explique ça.
En ce qui concernait les Antapiens, il était estimé que la vieillesse commençait à frapper, aux alentours de 24 ans... Ah ouais, je flippais un peu, c'était mon âge actuel. Celui-ci symbolisait également l'apothéose de toutes nos fonctions cérébrales... Autant dire qu'il s'agissait de la meilleure période, pour ma productivité et mon inventivité. Crois-moi, lorsque je t'assure en avoir largement profité, Mokko... Donc, il fallait trouver la raison de ce déclin, se manifestant subitement. Bingo, elle résidait dans la division cellulaire, j'en viens au fait. Voilà comment cela fonctionnait... Au bout de cet escalier en colimaçon, que représentait le code génétique, subsistait une étrange répétition mathématique, que l'on interprétait en lettres. Un mystère, car l'ADN ne semblait pas en avoir besoin... Pour nous, ça faisait un peu office de cheveux. Ca sert vraisemblablement qu'à couvrir et tu t'en bas les couilles. Et bien non. Enfin, oui... ça couvrait. Mais ça couvrait de quoi ? Une meilleure comparaison aurait été celle des lacets, sur certaines chaussures que l'on fabriquait, à l'époque, sur ma planète natale. Un vestige mémoriel, qui me permit de résoudre l'équation... Tout comme les bouts de plastique, aux extrémités, servaient à maintenir le bordel, il en était de même pour ces bouts de protéines, que l'on a fini par nommer, télomères... Figure-toi qu'à chaque fois qu'une cellule se divise, pour donner naissance à un double d'elle-même, les télomères de son ADN sont grignotés en amont. Oui, en amont ! Cela signifiait que le double, ainsi créé, naissait avec une durée de vie moins grande qu'elle ne l'aurait dû, d'où la pertinence du terme, division. À partir de cette constatation, tout devenait subitement plus limpide. La brume s'amenuisait. Nous touchions du doigt la frontière des Dieux !
Ca claque, dit comme ça... mais c'était véridique. Les êtres organiques étaient voués à mourir, car leur système se nourrissait trop souvent de lui-même. Les cellules, en se divisant, détruisaient leurs télomères, comme un rat grignote peu à peu un cadavre... Mais alors... Comment expliquer qu'un bébé n'hérite pas de gènes déjà foutus ? Comment expliquer qu'une cellule primordiale soit en mesure de donner naissance et de maintenir ses pairs à 100000 milliards d'exemplaires, alors que sa famille ne possède un potentiel de division, que de l'ordre d'environ 50 à 70 tentatives ? Là aussi, mon passé me fut d'une grande utilité... Un mal sévissait, sur ma planète, un mal qui pouvait théoriquement toucher n'importe quel organisme en ce monde... Le cancer, tel qu'appelé par les Terriens. Ce que l'on appelait cellules cancéreuses, représentaient des organismes se divisant de façon incontrôlée, menaçant leur hôte de l'apparition de tumeurs, parfois bénignes, parfois mortelles... Certes, cela était dû à de multiples mutations, permettant de passer outre les sécurités de limitation... Mais cela n'expliquait pas le soucis de division. Sauf si bien sûr... Ha ! Et c'est là que nous l'avons découverte, cette enzyme salvatrice, véritable clé de l'immortalité ! Haahahahah ! Je suis géniale... La télomérase ! Ces petites putes en forçaient l'activation, afin de régénérer leurs télomères, rallongeant ainsi leur durée de vie à l'infini... Après, elles n'avaient pas toujours la chance d'en trouver, mais lorsqu'elles y parvenaient, c'était vite le début des emmerdes. Mais ça, j'en ai pas parlé à mon assistant. Tant mieux, après réflexion.
Ouais, la télomérase représentait ce que nous cherchions, alors je l'ai juste mis au courant qu'il était possible de la trouver en activité, dans le corps. Oui oui, devine où ? Bah dans les organes reproducteurs, forcément. Voilà qui réglait le mystère. Voilà qui justifiait leur présence... Donner les moyens à une nouvelle vie de se développer assez, que pour ne pas s'affaisser trop rapidement sur elle-même... Mais devine quoi... Ce connard de scientifique d'opérette... Il a pas pu résister à la tentation de s'en insérer ! Attends ! Sérieusement... Le mec, il est envoyé par son chef pour me surveiller, pour s'assurer que je n'essaye pas la moindre entourloupe... Ha, haha, et c'est lui qui le trahit ! Putain, mais, c'est fort ça !... Non attends, je ne raconte pas la meilleure. Nan parce que là, tu te dis que bon, ça va... l'arroseur arrosé. Mais j'ai mieux ! Eh. Eheheh ! Eh, eh, il s'est mis ça comment dans le corps, tu crois ? Avec une bête seringue ! Waahahah ! Non, mais, eh, j'ai dit quoi, avant ? J'AI DIT QUAHAHAHAH ?! Mais les cellules défaillantes, mon gars ! Il les a nourries, ce con ! IL LES A NOURRIES ! ISSOU ! Oooh... ooh... et il s'est pas injecté une petite dose, l'empaffé, nan ! Merde, t'aurais vu toutes les métastases qu'il avait lorsqu'il est mort, ce con ! Rooh, c'était pas beau à voir, hein. Oh, mais, eh, quand j'ai compris ça... Bah 2 jours durant, mon gars, j'étais morte de rire ! J'en pouvais plus. À chaque fois qu'on parlait de cellules... Écroulée ! Ah ça, je m'en souviendrai longtemps, crois-moi ! Il voulait la vie éternelle et il est mort, COMME UNE MERDE ! Oooh, oh bordel... J'ai pas ri, j'ai pas ri autant depuis, depuis une ÉTERNITÉÉÉ ! Ooh... Je bois un coup et on reprend...
Allez... J'avais dit que je faisais court, mais je perds du temps, là. Continuons... Donc, moi, lorsque j'ai vu le corps, écroulé dans le laboratoire, j'ai préféré en parler à personne. Je voulais d'abord m'assurer de ce qui s'était passé, afin de pouvoir prendre les bonnes dispositions. Ouais, parce que j'avais une petite idée sur la suite des évènements... Je rappelle que moi aussi je la voulais, cette immortalité. À partir du moment où j'annoncerais ma réussite, au pire, je me ferais buter, au mieux, je pourrais prétendre que l'on ne dispose pas des moyens nécessaires, afin de pouvoir s'insérer la télomérase partout et de façon contrôlée... Sauf que c'était faux. Il y avait une possibilité, une seule, permettant d'atteindre l'immortalité. Je devais saisir l'opportunité, avant que quelqu'un ne parvienne enfin à la découvrir. La solution, c'était les nano-machines... Comme je travaillais en parallèle sur ce projet, je disposais d'une carte d'accès à la salle. Je connaissais également les procédures de programmation, mais aussi d'injection... En découvrant la télomérase, nous n'avions pas tardé à en produire massivement. Il me suffisait donc d'emporter un bon paquet de ces enzymes, afin de les bourrer dans ces petits bots. Bon, pas con, j'ai trouvé un créneau avantageux, pour ne pas me faire repérer. Ces charmantes petites machines allaient se charger, une fois dans mon corps, d'aller rechercher une cellule libre, afin de s'y poser. Ouais, ça en fait beaucoup, mais comme c'est très petit, en quelques coups de seringues, c'était réglé... Franchement, on en avait produites un nombre hallucinant, fallait bien que ça serve... Une fois en place, ces petites sphères mécaniques avaient pour fonction de surveiller leur hôte, afin de régénérer leurs télomères. Si des mutations avaient lieu sur une cellule, celle-ci se verrait privée de toute opportunité de se régénérer, en lui volant sa télomérase... Au pire, elle se ferait détruire et une autre cellule se diviserait, pour la remplacer. La nano-machine esseulée changeant alors de réceptacle. Il s'agissait d'une procédure habituelle, pour le corps. Lorsque les vieilles cellules avaient fini de grignoter leurs télomères et que le véritable ADN risquait de se déstructurer, une procédure d'auto-destruction s'enclenchait. Sauf qu'ici, puisqu'elles étaient remplacées à l'infini, elles pouvaient se détruire à l'infini, sans m'impacter. Et cela restait, de toute façon, bien moins courant.
Mon génie n'avait pas de limites et j'allais, une fois de plus, le prouver à tous ! Enfin non, juste à moi, car les témoins, c'est pas toujours top... Absolument. Je possédais désormais l'immortalité, au niveau cellulaire... néanmoins, il m'était toujours possible de mourir, d'une façon extérieure. Pour réduire les risques, il me fallait utiliser ma recherche, non plus comme un moyen de défense, mais d'attaque... Oui, je comptais tuer le Démon du Froid et profiter de la confusion pour m'enfuir, avec l'un de ses vaisseaux de sauvetage. Alors... Non, je n'étais pas assez stupide pour l'affronter loyalement, j'avais besoin de ruser. Ca tombait plutôt bien, car c'était mon domaine. Battre un de ces bâtards à son propre jeu, ça c'était grisant !... Pas naïve, j'avais préparé plusieurs seringues, contenant des taux différents et dilués de télomérase. Un peu de colorant et hop, c'était nickel ! Mmh ?... Tu comprends pas pourquoi une telle préparation ? Simple. Cette tarlouze n'avait certes pas mon cerveau, toutefois, il restait moins bête que ses hommes de main. La solution contenant le moins de télomérase, c'était pour les testeurs. Ainsi, ils vivraient un bon moment avant qu'un développement de cancer ne soit observable. Par contre, la dernière... Wooh, j'avais mis le paquet. Je donnais 3 mois, tout au plus, avant que cet androgyne ne claque son sifflet. Suffisamment de temps pour m'éloigner des soupçons, mais pas assez pour qu'il remarque le problème à temps. Échec et mat. L'emmerdera plus personne, c'fils de pute.
Je pense que les recherches, sur la vie éternelle, se sont arrêtées peu après, lorsque les quelques scientifiques restant ont réussi à faire le lien, entre la mort de mon assistant et celle du Cold. En même temps, lorsque j'ai décidé de m'enfuir, c'était la grosse mêlée, pour essayer de prendre sa place... Aux fracas des vitres, que j'entendais au loin, je pouvais déjà deviner que le département scientifique prenait cher... Peu importe. Il y avait une vraie gagnante de la confrontation, moi. Qui d'autre ?... Ha. Ce n'était que le début d'aventures tout aussi palpitantes, du moins, scientifiquement parlant. Y a que les nuls pour se faire chier, lors d'expériences sans enjeu. Les vrais trouvent toujours un moyen de rendre ça passionnant... Bon, je faisais bien ma maline, pourtant, ma position de confort n'était pas encore avérée... Ca n'allait pas tarder. Je l'ai dit. Quand t'as le talent, t'as les clients. Là, en l'occurrence, pour éviter les invasions, j'avais besoin de trouver une planète habitable, disposant d'un cadre convenable pour mes recherches, de quoi me les financer et d'un peuple juste assez évolué pour m'accueillir dignement... À cette époque, la planète Plant, me semblait comme un lieu idéal, pour m'élever davantage. Cet astre accueillait la race des Tsufuls. Un peuple plutôt pacifique et pas trop à la ramasse, technologiquement parlant. J'allais essayer de me rendre utile, auprès d'eux, en espérant qu'ils ne me fassent pas trop chier. Surtout au sujet de mon immortalité... Non pas que j'aurais été assez bête pour leur en parler, j'allais inventer une excuse de merde, oui. Du genre... Olala, je peux vivre 1000 ans naturellement... Si si, ça passerait. Z'avaient beau avoir un grain de matière grise, ma planète natale était trop isolée et sans intérêt, pour qu'ils puissent la connaître. Même l'armée de l'autre con, avait failli nous louper, en passant ! Roo, ça... Dire que j'étais à deux doigts de crever, avec une peau toute fripée... Alors que là... La belle silhouette de 24 ans, toi-même tu sais. Tout de même, 704 ans que je la trimballe, cette apparence... et je m'en lasse toujours pas.
Année 389. Cela en faisait désormais quelques dizaines, maintenant, que je passais à leurs côtés... Et, franchement, ça m'aurait fait un peu mal, d'avoir à leur faire un sale coup. Non, honnêtement, ils étaient en fait assez sympa. Très rapidement, on m'a prise en charge, on m'a demandé ce que je savais faire, si j'avais besoin de quelque chose en particulier, pour m'exercer... Ok, je pense qu'avoir un esprit aussi sensationnel que le mien, pousse fatalement à l'admiration, en présence de personnalités un minimum évoluées. Puis, on parlait les mêmes langues... Celles des mathématiques, de la physique, de la chimie, enfin tout ce qui touchait à la science, quoi. Une belle époque. Un peu stressante, malgré tout... Ouais, j'avais des commandes dans tous les sens et ma renommée commençait à s'étendre, peu à peu, même au-delà de cette terre... Le Docteur Mercury fait des miracles, le Professeur Mercury vous réapprend le sens de la science. Ouah, eh, moi, tant qu'on me fait pas chier dans mon travail, je sais accepter les éloges. Hum... Je commençais à amasser pas mal d'argent et d'objets de valeur, en guide de paiement. Entre les remèdes à certaines maladies, qu'il m'arrivait de créer, et l'équipement de pointe que je fournissais... Oui, oui, j'étais plutôt pépère. Mais attention ! Pas trop faire l'idiote, je ne fournissais pas des clampins, susceptibles de nous attaquer par la suite, avec ce que j'avais fabriqué ! Non mais, j'aurais eu l'air de quoi, moi après ?... Non non, je gérais tout ça, mon coco. Par contre, ma maladresse, ça je ne la gérais pas du tout... et ça devenait lourd, vraiment... Alors, j'ai pris une décision. Au diable l'avarice, j'allais m'acheter un petit smilodon valonsien. Pourquoi cette espèce en voie d'extinction ? Parce qu'elle avait la queue rose. Non, attends, ça va prendre tout son sens, tu vas voir...
Je vais t'avouer quelque chose. J'en ai strictement rien à foutre des smilodons. Mais celui-là, si. Sa queue m'intéressait particulièrement... J'ai payé une petite équipe de braconniers, pour aller me le chercher. Ca coûte toujours moins cher que de l'acheter au marché noir du coin. Surtout que bon, la faune restait vraiment riche, sur la planète en question, ils feraient une grosse récolte à la fois... qu'on ne me la fasse pas, je leur faisais pas gaspiller la blinde de carburant pour rien. Donc, donc... Une fois la bête en ma possession et ces troufions un peu trop grassement payés à mon goût... je pus me faire assister, pour ma prochaine expérience excitante... à savoir, l'une de celles que j'entreprends pour ma personne... Aujourd'hui, j'avais prévu une transplantation. Oui ! C'était pour ça, la queue ! Bah, figure-toi que ce félin s'en servait pour son équilibre... comme plein d'autres, en réalité, je l'admets... En plus, le fait qu'elle soit rose l'accordait avec ma chevelure. Oui, des fois, je sais me montrer coquette. Ah, c'était d'ailleurs une double queue de smilodon. Enfin, elle se divisait rapidement en deux, quoi... Je t'explique vite fait. En gros, ce genre de queue est un peu plus précieuse... Les rares smilodons valonsiens à en posséder une, deviennent rapidement chef de leur troupeau. Ni plus ni moins. Moi je trouve que cela me correspondait assez. Donc, pourquoi pas ?
Ah... la difficulté d'une greffe, c'est bien la compatibilité. Ouais. C'est bien beau de vouloir s'améliorer, faut-il encore trouver des donneurs avec le même type de protéines dans leurs tissus, histoire de ne pas risquer un rejet... Pour une scientifique, telle que moi, il s'agissait là d'un problème parmi d'autres. D'autant plus que des produits, censés rendre neutre ces tissus, existaient déjà. Mais ils étaient imparfaits et temporaires... Enfin, l'aurait fallu changer ça en profondeur et franchement, avec tout le travail que j'avais sur le dos, j'allais pas me faire chier à entamer de telles modifications. Non, ça avait été bien plus simple de fouiller une liste détaillée, sur le web galactique. En plus, je ne vais pas me plaindre, elle était très bien, cette queue. Puis, elle était vraiment douce, avec des poils blancs aux extrémités, c'était marrant. Euh... Je sais plus ce que j'ai fait du smilodon, après... 'fin, tant pis. Mon expérience s'est donc particulièrement bien déroulée, mes assistants n'ont pas trop fait les cons, ils ont bien suivi mes recommandations... ils ont relié les vertèbres de la greffe à ma colonne vertébrale, comme des chefs... Les muscles ont bien été raccordés et le reste aussi. Quelques semaines après, on ne voyait même plus la moindre trace de l'opération. Non, je te dis, ils ont géré. Tout a été millimétré, je les aime, ces Tsufuls... J'avais ma propre queue, maintenant, eheh. Ouais, j'ai passé quelques jours à jouer avec, comme une gamine. Je la balançais, je testais les limites de sa souplesse, sans trop forcer... parce que ça coûte cher, tout de même, un smilodon volonsien. Et je sentais la différence, niveau équilibre, surtout ! Une double queue, ça aide ! Je l'aime vraiment trop. Haaa... Les transplantations, tu sais, c'est un peu comme la drogue. Une fois que tu commences, bah, tu connais la suite, Mokko...
Je rigole, toutefois il devenait urgent que je commence à m'améliorer... Je comptais vivre longtemps, très longtemps. Donc, viendrait forcément un moment où mon existence serait à nouveau en péril. Je devais m'y préparer plus adéquatement... Surtout que, niveau transplantation, j'avais une belle équipe, là. Ca aurait été dommage de ne pas en profiter, pendant encore un petit moment... Mais, pas de trucs superficiels, je voulais simplement augmenter des sens essentiels à la survie. L'odorat, bah, je m'en foutais un peu... Le touché, peut-être un jour... Le goût, en principe, je sais ce que je bouffe... Par contre, la vue et l'ouïe... Ca, CA, c'était intéressant. Allez ! Fallait pas que je fasse ma feignasse ! Toujours un coup d'avance. C'est une de mes devises... Un chat d'Oragora pour les yeux, un jaguar de Boltagamo pour les oreilles... roses ! J'ai dit qu'on accordait. Bon, évidemment, je faisais toujours attention à la compatibilité, bien que j'avais déjà la chance d'appartenir à une race assez permissive, à ce niveau. Je ne fus donc pas étonnée de trouver chaussures à mes pieds... J'avoue cependant, que cela campait néanmoins souvent sur les félins, ces histoires... Après, ça ne me déplaisait pas, on restait dans une certaine forme de cohérence... Aussi, les modèles choisis me semblaient vraiment sur mesure. La taille, la masse, vue excellente, la même pour l'audition... Oh, ça a quand même été un peu galère, pour adapter le circuit auditif... Franchement, accompagnée d'une autre équipe, j'aurais pas osé. Long, minutieux... Pour les yeux, aussi, c'était assez dangereux... Tout retirer, remplacer, reconnecter, parfois changer certaines parties par des prothèses organiques... Euh... Ca me donne un peu la nausée, j'ai plus trop envie d'en parler... Nan mais, ça me fait rien, habituellement, juste que là... bah ça me concerne, quoi...
Après, je tiens à dire que je ne regrette absolument rien. Un scientifique doit savoir prendre des risques, pour son métier. Et justement, à ce propos... Ces nouveaux yeux m'ont valu un champ de vision réduit, horizontalement parlant... Alors, c'est bien cool, une plus longue portée, une plus grande profondeur de champ, devenir nyctalope sans contreparties... Le hic, bah c'est que les pupilles en amande, ça privilégie la verticalité, au détriment de son opposé... Je me sentais mal... Moi, faire une telle erreur... Le surmenage, m'avait perdu... Je pouvais encore sauver les meubles, en créant une paire de lunettes, censées réfléchir la lumière leur parvenant, jusqu'à mes pupilles... Améliorer sa vue, pour ensuite porter des lunettes... Mon équipe s'est littéralement foutue de ma gueule... Les Tsufuls... c'est vraiment des connards... Alors, je sais, on va me dire... Olala, Mercury, t'aurais porté des lentilles, ça aurait été tellement plus simple ! Ouais, du con ! J'aurais approché la moindre source de chaleur, que j'aurais pu être aveuglée à vie, avec la fonte du matériel ! Quelle idée, waw !... T'es pas du genre à t'injecter directement de la télomérase, toi ? Putain... J'avais vraiment besoin de vacances... Je sais pas, une petite balade galactique, juste histoire de voir un peu ce qui se fait ailleurs. J'allais pas rester toute ma vie sur Plant, fallait pas déconner... Fatalement, je finirais par m'y faire chier, de toute façon.
Année 506. Là, j'en pouvais plus. À de nombreuses reprises, je me suis dit que c'était le moment de partir. Mais là, j'avais pris des dispositions... Ras-le-bol. Marre de travailler jour et nuit pour trois fois rien... Marre de cette mentalité, visant à te glorifier pour tes réussites, à te stigmatiser pour tes rares échecs... alors que, honnêtement, les Tsufuls, c'étaient des brelles en science... Non, je ne me contredis pas ! Mokko, ta gueule !... ... ... ... Humf... Quoi qu'il en soit, je m'étais payée un petit vaisseau... juste de quoi prendre tous mes résultats de recherches avec moi. Pas de matériel particulier. Juste quelques années de liberté, histoire de me remettre de tout ça, de revenir en pleine forme, avec de nouveaux clients... moins chiants... plus ambitieux et originaux... Pour ça, je m'étais au moins assurée de finir toutes mes commandes, de prendre le temps d'établir un itinéraire à la fois sûr et palpitant. Je voulais aussi retrouver l'inspiration de mes débuts. En somme, me sentir moins prisonnière de mes habitudes et voir du monde. Eh... qui sait... Quand je reviendrais, j'allais peut-être découvrir leur planète dominée par ces primates ? Ha. Hahaha, bordel... C'était con. Quand j'ai appris ça... Pouvaient bien faire les péteux... C'est avec cette pensée, sans réelle conviction, que je m'envolai à travers le cosmos... Le premier point de passage, serait la nébuleuse KLM-0663P. Elle était... de toute beauté... Ce nuage de gaz, d'hydrogène, signe de la mort d'une étoile, souvent de son explosion, en jetait. Ah je le sentais... Ca commençait déjà à revenir... C'était bon, ça...
Lorsqu'une étoile suffisamment massive ne peut plus fusionner les éléments présents en son coeur, s'en suit une réaction finale, pouvant donner naissance à une Supernova, expulsant toutes ses couches externes au sein du vide spatial, à une vitesse pharamineuse... Cependant, il restait son noyau, devenu désormais bien dense, grâce à la fusion nucléaire. Parfois même, était-il plus juste de parler d'implosion de l'étoile, résultant pourtant également en une supernova, car sa masse était parvenue à atteindre un point d'effondrement. Le destin de ces dernières pouvait prendre deux tournures... qu'il valait mieux observer d'assez loin... La première, c'était l'apparition d'une Étoile à Neutron. Ce terme peut sembler vague, dit ainsi... Il faut s'imaginer une force de gravité particulièrement intense, parvenant à compresser le noyau de l'étoile sur lui-même, tellement ses extrémités sont attirées par le centre, ainsi que par la direction opposée... Le tout peut désormais se stabiliser en une nuée de neutrons, restes des atomes ayant été jusqu'à se briser, dans le processus de compression. Les électrons constituent la surface de cette sphère, d'à peine quelques kilomètres de diamètre... Plus loin, vers le centre, comme un superfluide de neutrons, de protons et d'électrons libres... Pour rappel, un superfluide constitue une matière liquide ou gazeuse sans la moindre viscosité, ici une certaine forme de gaz. J'appelle ça un fluide parfait... Le coeur de ce nouvel astre, demeure en revanche assez mystérieux. L'on suppose que l'effondrement a permis de libérer les composants des neutrons et des protons, mais il reste des zones d'ombres... Un jour, j'aimerais en avoir le coeur net, sans mauvais jeux de mots. La matière y est en tout cas d'une densité gigantesque et donner un nombre ne servirait juste à rien, à moins de vouloir reproduire ce genre d'évènements.
Le troisième point de passage, c'était le Trou Noir. Stellaire, hein. Je n'étais pas assez tarée que pour aller voir celui au centre de la galaxie. Non pas que j'en avais peur, mais plutôt que je risquais fortement de me prendre des trucs dans la gueule, avant même d'avoir eu l'opportunité de l'observer... Donc, le Trou Noir représentait la possibilité aux conditions les plus extrêmes, après l'émergence d'une Supernova. Un effondrement si conséquent, en un point donné de l'espace, que toute matière, avoisinant d'un peu trop près cette gravité démentielle, se voyait rejoindre la singularité centrale... Nous parlions d'un astre aux dimensions incalculablement basses, défiant presque la physique elle-même. Oui oui, mon gars, c'est ça, un Trou de Ver... Bah plonge dedans, alors ! Tu verras où t'atterriras. Spoiler. Nulle part et tu finiras même déchiqueté à l'échelle atomique. Le principe, justement, c'est que rien ne peut en ressortir. Pas même la lumière. T'entends ? Pas même ces photons, atteignant une vitesse inégalable, par leur masse nulle. Cela avait pour conséquence de t'afficher une belle sphère noire, se fondant totalement dans le vide le plus absolu... Pour l'observer de nos yeux, il fallait obligatoirement qu'un nuage de matière tombe en son centre, ce qui pouvait d'ailleurs provoquer une intense expulsion plasmatique aux pôles, ou que de la lumière soit déviée par sa masse spectaculaire, jusqu'à nous parvenir et creuser ainsi la forme de son horizon des évènements... aussi appelé, le point de non-retour... Ces astres me fascinaient et je comptais bien un jour parvenir à maîtriser leur puissance exceptionnelle.
Mais pour l'heure, j'allais me contenter d'observations et de mesures... Mon temps créatif n'était pas encore révolu, loin de là... Mon prochain arrêt, serait celui d'une planète marchande. Je comptais m'informer un peu mieux sur mon environnement, mais aussi faire quelques emplettes... Euh... sauf que ne m'attendais pas à ce que l'on me reconnaisse aussi facilement, ni aussi rapidement... Visiblement, mon nom, mes exploits, ma tronche, s'étaient répandus davantage que je ne le pensais... Ca en devenait presque gênant, à ce stade. En me baladant, ci et là, je compris la production effrénée que j'avais accomplie, durant toutes ces années, à rester cloitrée dans mon labo. Je ne vais pas tout raconter en détail, juste que, mes créations s'étaient répandues et popularisées, à travers toute la galaxie ? J'en savais rien. Toute la technologie autour de moi me semblait si familière, que je m'y sentais étrangère... Je n'arrivais plus vraiment à percevoir ce qui était de mon ressort. D'autres personnes que moi étaient possiblement responsables des mêmes créations, après tout, voire même de modifications avancées de celles-ci. Mais, visiblement, ici, on me considérait comme un précurseur d'à peu près tout... Fallait pas que je reste là. J'étouffais. Je voulais voir de la nouveauté, bordel ! Pas de la technologie de mon passé ! Tu parles de vacances... Enfin, il est vrai que je me suis absentée des décennies durant. Mais ça me faisait du bien. Ce calme, cette sérénité que m'offrait l'espace intersidéral. Ces comètes, ces ceintures d'astéroïdes... ces nébuleuses, dégradées de couleurs douces... Il me tardait de reprendre ma passion et de mettre à nouveau mon génie, au service de la science.
Oui ! Tomaury !
Dernière édition par Mercury le Lun 24 Juil 2017 - 16:41, édité 3 fois
Mercury
Age : 31 Date d'inscription : 20/07/2017 Nombre de messages : 121Bon ou mauvais ? : Ca n'a aucun sens. Zénies : 1000
Sujet: Re: Mercure et Sel font bon mélange. Je t'en sers ? Ven 21 Juil 2017 - 1:51
Mais avant tout cela... Shopping ! Quoi ?... Oh eh, ça va, hein ! C'est pas pour une fois où je m'accordais quelques plaisirs... Puis merde, j'en avais bien le droit. Tu connais quelqu'un qui a bossé autant que moi ? Oui, ok, moi j'étais immortelle, mais c'était pas une excuse, mon gars !... Enfin, tout ça pour dire que j'arpentais désormais les rues de cette planète touristique... En fait, je voulais d'autres vêtements. Quelque chose de plus exotique. Ce lieu me paraissait idéal, car il était possible de retrouver une grande diversité marchande... Ouais, cette planète fonctionnait tel un point de rassemblement, ce en de nombreux domaines. Tu piges maintenant l'intérêt d'en faire un point de ravitaillement ?... Pour sûr, je n'allais pas me faire prier. Des idées, j'en avais plein la tête, il était temps pour moi de revenir sur le devant de la scène ! C'est donc ainsi que, après avoir trouvé de quoi me vêtir, à savoir une veste blanchâtre, plutôt classe, plusieurs pantacourts, sans oublier un élégant ruban jaune, pour mes cheveux... Oh ! Et cette belle ceinture, aussi ! Un peu longue... Raa, mais je la voulais vraiment ! Il y avait un grelot, pour la boucle, ça donnait si bien ! Non non, franchement, ça aurait été un crime de passer à côté... Mmh ?... Je divague ? T'as raison. Revenons à nos moutons...
La ville que je parcourais avait beau être touristique, les habitations n'en demeuraient pas spécialement plus chères... Je me posais des questions. Il restait avéré qu'il me fallait un coin, pour déposer tout le merdier que je m'étais procuré... et je ne parle plus des fringues, là. Je te parle de tout le matériel requis pour mes prochaines créations ! Bah oui, ça en fait du bordel ! Fallait bien le caser quelque part. Et puis, je ne voulais plus me sentir obligée d'accepter toutes les commandes de mes clients, sous prétexte que je faisais partie d'un laboratoire, que j'étais payée pour ça et bla bla bla... Non non. Maintenant, je travaillerais principalement pour moi ! Dans mon intérêt ! Et pour l'argent. Plein d'argent. Pour que ça me serve. Pour que, oh merde, t'as compris... Alors j'entends déjà les rageux me dire que je suis égoïste, que je ne pense pas aux pauvres malheureux sans thune, qui crèvent dans la rue... Et bah je les emmerde. Il y en a trop, je ne vais pas me mettre au service de chacun d'eux, j'ai une vie à remplir intelligemment, moi. Je suis un espoir pour la science, un Quasar d'ingéniosité et je n'ai pas à perdre mon talent, ni mon temps, à inventer quelconque remède ennuyant et inutile, contre la peste noir, par exemple... ou bien à inventer une bête télévision, affichant simplement plus de couleurs... Moi je veux inventer, tu comprends ? Je veux innover ! C'est ça la science. C'est la découverte, le plongeon dans l'inconnu, la maîtrise de toutes les possibilités que l'univers nous offre, à tout prix !
Malheureusement, je ne dois pas compter sur ces êtres inférieurs pour me comprendre... Ceux-là même qui tentent vainement de s'imposer des codes de conduite, toujours plus stricts et inutiles, tandis que pour le bien de leur développement, ils se sont retrouvés obligés de les contourner, plus d'une fois. Ce n'est pas à moi qu'il faut faire des leçons de morales. Moi au moins je reste cohérente avec ma vision de mon environnement !... Ma manière détestable de me comporter, selon certains, me vaudra probablement des ennuis à l'avenir, maintenant que je ne représente plus leur petite pute soumise, scientifiquement parlant. Je l'ai dit, j'ai toujours des coups d'avance. Alors désormais, les cocos, attendez-vous à voir une Mercury capable de botter des culs ! Pour ça, j'allais réserver une centaine d'années, peut-être même davantage... Le temps de bien étudier mes sujets... Tout d'abord, j'avais besoin d'une arme. Quelque chose de dissuasif, pour commencer. J'allais utiliser le principe de la fusion nucléaire. Cela consistait à assembler deux noyaux atomiques légers entre eux, afin de générer une énergie exploitable, par conversion de la masse perdue dans le processus... En ce qui me concernait, cette énergie devait idéalement se retrouver concrétisée, une fois sortie du canon de mon petit blaster portable, à quelques mètres de distance, de préférence. Cela demandait l'intervention d'une technique spécifique, que j'inventai pour l'occasion, après des années d'expérimentations rigoureuses... Le confinement inertiel par laser. Une révolution. J'explique. Confinés à l'intérieur de minuscules capsules, elles-mêmes en composant une plus grande et cylindrique, à insérer dans mon gun, les deux noyaux atomiques, de Deutérium et de Tritium... déjà bien pressurisés. Un deuxième étage à la capsule initiale, allait permettre d'alimenter le laser, ainsi que l'expulsion des micro-capsules. Une fois bombardées par ce laser, de forte intensité, les conditions de la fusion allaient pouvoir se débloquer, la pression exercée et l'agitation moléculaire provoquée parvenant à dépasser la barrière coulombienne, qui jusque là, parvenait à imposer une force de répulsion, entre les deux noyaux. Et BOUM !
Bon, d'accord, ça ne provoquerait pas une explosion spectaculaire, en l'état, mais je n'allais pas essayer de créer une véritable bombe, non plus. Le but restait de me défendre, sans me faire péter avec. C'était réussi. 75 années plus tard, en étant parti de rien, voilà mon Nova Blaster ! Il pète, ce nom... ... ... T'as pas d'humour... Bah, j'en étais fier, moi, de ce flingue énergétique. Je pouvais même le charger, l'espace de quelques instants, pour en augmenter légèrement la portée et le souffle de l'explosion. Voilà qui devrait au moins pouvoir repousser quelques emmerdeurs... La prochaine étape et non la moins ambitieuse... La création de drones ! Alors là, j'allais devoir me retrousser les manches... Il s'agit probablement de l'une de mes inventions ayant pris le plus de temps à se concrétiser... Il me fallait en effet développer leurs réacteurs, leur intelligence artificielle, mais aussi la pertinence de la caméra, la sensibilité de leurs capteurs et finalement leurs armes... Le putain de casse-tête, restait de parvenir à faire tenir tout ça, dans une sphère d'une quinzaine de centimètres de diamètre... Pourquoi ? Ben pour pouvoir en cacher dans ma veste et créer l'effet de surprise, en les activant au moment opportun. J'en voulais six dans chaque manche. D'abord j'en activerais la moitié, puis le reste au besoin. C'est aussi vers cette période, que j'ai commencé à m'intéresser sérieusement à la solidité, ainsi qu'à la légèreté, des matériaux... Je voulais absolument trouver une matière parfaite, mais je n'y parvenais pas... Du coup, mes drones dépensaient trop d'énergie pour se maintenir en l'air et je les trouvais trop fragiles... Je te laisse imaginer mon désarroi... Bien sûr, je les gardais avec moi. Juste qu'ils n'étaient pas particulièrement effectifs, sur la durée... Étant donné que mes défenses s'avéraient plus faibles que prévu, je décidai de prendre encore un peu de mon temps, afin d'imaginer des issues de secours, en cas de difficultés. Parmi ces plans, parfois assez futuristes, l'un d'eux me semblait possible à réaliser, dès à présent. Les Boost Shoes... Des souliers munis d'un talon rétractable et extensible, me permettant d'atteindre une vitesse digne des plus grands sprinteurs, mais me permettant également des sauts d'une hauteur impressionnante. Un système savamment régi par la pression exercée sur mes talons. Un mélange de souplesse et de rigidité, dont seule moi possédait le secret. Eheh... Ouais, c'est juste des souliers améliorés... Je t'avais pas dit de la fermer ?
Année 740. Moi qui pensais ne rester que quelques temps sur cette planète... Mes créations avaient nécessité un investissement considérable, de ma part... Cela était également dû à mon refus de me faire assister et encore moins de prendre des apprentis ou des stagiaires... Tout ce boulot n'avait été réalisé que par une seule main, la mienne. Je n'avais vraiment pas vu le temps passer. C'est ça, d'être passionnée par la recherche. Tu comprends maintenant, pourquoi 100 pauvres années d'existence, ce n'est rien du tout ? Il n'y a que les débiles, affalés devant la télévision que j'ai construite, qui pourraient s'en satisfaire... D'ailleurs, je n'avais pas créé le principe, permettant de la faire fonctionner, pour cet usage... Après réflexion, j'aurais dû me montrer plus stricte, dans les brevets déposés, moi... Meh... Je n'allais pas chialer pour ça. Bien d'autres opportunités se présenteraient bientôt à moi, pour me faire du fric... Ca, je ne croyais pas si bien dire... Beh ouais, parce que, bon, après mes dernières expérimentations, qui m'avaient coûtées un bras, par ailleurs... mais non, pas au sens littéral, débile... et bien, j'étais fauchée. Oui, genre, vraiment fauchée... L'avantage, malgré tout, c'est que niveau alimentation, à part mes boites de raisins secs, je payais que dalle... Oh mais dis donc ! Elle a pas des carences, la demoiselle ? Comment elle fait pour pas manger de légumes ou de viande ?... Tu fermes ta gueule. T'es nutritionniste ? Oui ? Bah moi je suis scientifique, alors tu écrases, moustique... Viande, légumes, ce ne sont que des contenants, rien de plus. Chimiquement, tu peux tout reproduire, car c'est la chime qui, avec les mathématiques et la physique, façonne le monde dans son entièreté. Alors tes besoins nutritionnels, tu sais où je te les fous ? Dans ma seringue ! Parfaitement !... Dans mes raisins, aussi, du coup !...
B, bref... J'avais plus un radis et je ne voulais plus accepter n'importe quelle commande de merde. Donc, que faire ?... Bah, pas trop le choix... Voir du pays. Alors, non, je n'allais pas encore m'exiler pendant des décennies. Simplement, il m'avait été possible de constater l'émergence d'une offre pas trop dégueu... C'était... pff, le comité des scientifiques ou je sais pas quoi, là... Il voulait absolument m'inviter pour visiter plusieurs nouveaux lieux d'expérimentations, faire deux-trois discours à la con, dans quelques universités, réparties ci et là, dans la galaxie... 'fin un truc modérément chiant, quoi... La gène occasionnée n'était pas trop mal payée et ça me laissait du temps libre... Alors j'ai accepté. Puis j'en avais marre de les voir insister, pendant deux semaines d'affilée, avec leur courrier qui bouffait tout l'espace de ma boîte aux lettres... Les voyages se passaient plutôt sereinement et ma renommée paraissait heureusement plus dissipée, dans la masse des célèbres scientifiques présents, ayant aussi accompli quelques trucs bien... J'allais pas m'en plaindre. Et leur vaisseau de transport restait assez cool. Enfin non, c'était de la merde en boite pour le combat... Toutefois, je parlais surtout du confort intérieur et des grandes baies vitrées, permettant de contempler l'espace... Entre nos quelques escales, nous étions parfois invités à observer de rares spectacles cosmiques, lorsque nous n'étions pas conviés aux habituelles réunions, nous demandant de mettre en commun notre savoir... À la limite, je voulais bien savoir ce qui se faisait chez les autres... mais pas révéler les moyens me permettant d'innover. Ca non. Ce que j'allais surtout faire, c'est les espionner avec l'une de mes discrètes créations... Genre, pas plus gros qu'une mouche, le drone. Sa fonction, c'était de filmer. Rien d'autre... Par la suite, il me suffisait d'extraire les données et de trier les bonnes idées. Oui, je sais me montrer taquine...
Une fois cette vaste comédie enfin clôturée, après plusieurs années... je reçus un appel étrange, sur mon portable galactique, en sortant d'un dernier cours... Je n'aurais pas su décrire le genre de l'individu en question, tant sa voix paraissait électroniquement déformée... Avec plus de temps et de moyens sous la main, il aurait probablement été possible d'isoler l'onde originale de sa voix, mais... malheureusement, j'étais prise de court... je l'avoue... Ha. Me souviens même plus de la dernière fois où ça m'est arrivé, ça. M'enfin, il s'agissait désormais de comprendre la demande qu'il avait à me faire... Au début, je pensais à un client, bien que je ne communiquais plus aussi facilement mon numéro... Et puis, ensuite... je compris mieux les intentions de cette personne. Mais je n'aimais pas trop sa façon de me parler. Déjà, si il masquait sa voix, c'est qu'il devait cacher son identité. Peut-être était-il recherché... Dans tous les cas, il était louche. Mais... Parlez-moi d'argent, parlez-moi d'innovations scientifiques... et je fais aller ma queue... Ma double-queue ! Rrrrosé ! Hum... Un rendez-vous me fut proposé, sur une planète isolée. Il ne serait pas présent, m'avait-il assuré... Bah, m'en foutais un peu, c'était pas pour lui que je venais, on va pas se le cacher. Par contre, il avait pas intérêt à me faire un coup en douce, ce fumier ! Eh bien non, pas de ça. Pas du tout ! Que du contraire, en fait.
Vraiment... J'ai atterri. Tranquillement. Au sein de ce désert de sable fin... Très rapidement, des types en blouses sont venus m'accueillir. Après m'avoir vanté d'exploits que je ne connaissais que trop bien... encore heureux, vu que j'en suis la source... ces hommes de science m'ont indiqué l'emplacement de leur laboratoire, m'ont guidée à travers celui-ci... m'ont même dévoilé quelques expériences en cours, parfois peu ragoutantes... Ok, je commençais à piger le bordel. Nous n'étions pas dans la légalité la plus absolue, visiblement... Il n'était pas rare d'observer des êtres, assez conscientisés, comme victimes de ces essais... De mon point de vue, nous n'étions tous que des animaux. Alors bon... Qu'il s'agisse d'un smilodon ou de mon épicier... Quoi ? Franchement, ça change quoi ?... Ils souffrent ? Et ton rôti, il a pas souffert, connard ? Qu'on ne vienne pas me faire des leçons de morale, je le répète... Nan, moi, le cadre me semblait tout ce qu'il y avait de plus honnête. Ici, pas de fausses morales. Pas de place pour ce que ces glands appelaient l'éthique... Ca n'était qu'une vue de l'esprit, après tout. Nous avions la nôtre. Je le dis avec sincérité... venir ici a probablement représenté l'une de mes meilleures initiatives... En plus... putain, que ça payait bien... Enfin moi, en tout cas. Les autres, je sais pas... Rapidement, on me permit de prendre part à une expérience, aux côtés de scientifiques qui, pour le coup, valaient quelque chose, à mon sens. Ah oui. Oui oui. Bien plus que ces débiles péteux, que j'avais dû me coltiner, pendant plusieurs années... Le comité des, non mais je vous jure...
Ainsi, le but du jeu... l'objectif, si je puis dire... était de construire une sorte de super laser. Ca m'avait un peu étonnée... Des lasers, on en avait déjà et c'était un peu de la merde. Moi j'utilisais ça pour enclencher ma fusion nucléaire, mais c'est tout quoi. Enfin, offensivement parlant. Mais nan, ici, c'était plus ambitieux. Un laser de 56 pétawatt ! Putain ! Mais ils comptaient faire quoi de ça ?! Attends, mais, fallait mettre ça dans un si petit réceptacle ?! J'étais sur le cul. Bah là pour du défi... Des années de réflexions, de débats, pour finalement aboutir à une solution toute simple... Nous allions utiliser le même principe que pour mon Nova Blaster, mais d'une autre manière. En effet. Plutôt que de faire péter ça à l'extérieur, on allait le faire à l'intérieur de la machine. Nous étions en train de concevoir une centrale à fusion inertielle miniature... Le laser de base commencerait avec un faible taux d'énergie, puis s'amplifierait à travers différents réflecteurs de cristaux ioniques. Un circuit complexe et millimétré au poil de cul, afin d'économiser le maximum de place. Finalement, le laser passerait dans la chambre à micro-capsules, contenant les noyaux d'atomes à fusionner. L'énergie récoltée par l'explosion serait utilisée pour renforcer la puissance du laser, encore et encore, au sein de ce circuit fermé, jusqu'à atteindre une capacité de pénétration telle, que les cristaux réfléchissants ne pourrait presque plus le dévier... À ce moment, l'une de ces surfaces réfléchissantes devrait s'orienter, en direction de la tête de la machine, afin de lui transmettre toute cette énergie accumulée, en l'espace de quelques secondes, résumant tous les cycles de fusions effectuées. Un dernier réflecteur se chargerait d'envoyer le super laser à travers l'oeil de la machine... Terrifiant. Mais diablement malin. Je transpirais... Ca m'avait, vraiment amusée... C'était ça, la science, la vraie... Cette excitation montante, ces créations ambitieuses... J'haletais, mes yeux étaient écarquillés, un rictus s'emparait de mes lèvres trop souvent tombantes... C'était le pied !
Petit problème néanmoins... nous avions besoin d'un matériau suffisamment résistant pour ne pas fondre, sous l'intensité des explosions successives, mais aussi suffisamment solide pour ne pas se rompre, sous la force du souffle... Idéalement, il devrait également se montrer particulièrement thermo-conducteur, afin de transmettre la chaleur qui serait convertie en énergie. Souple et fin serait l'idéal... pour une application plus aisée... Plusieurs décennies durant, nous avons remué ciel et terre pour se le procurer, cette matière tant rêvée... Et puis, un beau jour, au détour d'un accident quelconque, nous l'avons trouvé... 200 fois plus résistant que l'acier, d'une souplesse exemplaire, conductivité crevant le plafond... On aurait pu arrêter un vaisseau en plein crash, juste, avec, une, putain, de feuille dans cette matière ! UNE FEUILLE !... C'était incroyable. Nous venions de réaliser une avancée scientifique des plus formidables. Le graphène... Une structure de carbone d'un seul atome d'épaisseur, disposée en hexagones... Nous étions si excités, quant aux possibilités d'applications, que nous en oubliions presque le laser. Mais désormais, il paraissait évident que nous avions réussi l'expérience. Il ne restait plus qu'à produire la répartition atomique en grande quantité, car il ne semblait pas y avoir de limites à son application... Je profitai de cette initiative, afin d'en produire pour mes besoins personnels, sans toutefois forcément le dire... Non mais eh ! Tu crois que j'allais passer à côté de cette opportunité ?! Pas question ! Cette découverte était trop précieuse et j'en étais responsable. Je le méritais !
Mais j'avais beau subtiliser discrètement du graphène, effectuer des copies des résultats de recherches, quelque chose ne me satisfaisait pas... Ce n'était pas assez. J'étais sûre qu'il était possible de faire encore mieux que ce matériau... Une feuille que l'on peut tordre, pour lui donner la forme que l'on veut, ok, mais... Oui, logiquement, on en faisait une tige, que l'on enroulait avec d'autres... logique, c'est comme une corde... on en améliore la résistance... Ca, c'est les nanotubes de carbone... Mais c'est vide, dans les faits. Donc ce n'est pas parfait... Je menais des recherches, afin de trouver la forme idéale, qui semblait être la ligne. La ligne restait la constituante permettant une versatilité totale... Pour ça, nous avions le carbyne, une ligne d'atomes de carbone. C'est ce qu'il me fallait, mais... j'avais beau l'enrouler avec plusieurs autres lignes... passé une certaine longueur, son environnement la détruisait à la moindre perturbation. Inexploitable... Quelque chose qui protège des perturba... oh que j'étais con... Le graphène, pardi ! Si l'on enroulait la feuille autour de la ligne... Oh, oh j'étais géniale. Géniale, je te dis ! Deux feuilles de graphène enroulées autour du carbyne et c'était joué ! Nous obtenions non seulement du carbyne stable, mais également davantage résistant ! Rooh, tiens-toi bien, Mokko. 40 fois. 40 putain de fois plus résistant que le diamant ! Tu en es composé ! Toute ta coque est 40 fois plus résistante que le diamant ! Merde, je m'en lasse pas de le répéter... Je venais, ni plus ni moins, de créer la matière la plus dure de la galaxie ! Oui, si on omet peut-être le coeur des Étoiles à Neutron, évidemment. Mais à ma connaissance, aucun scientifique n'est capable d'en faire approcher quoi que ce soit, en un seul morceau... Cette découverte... Il n'était pas question que je la partage avec ce laboratoire. Non non non. Je voulais garder l'exclusivité de cette découverte. À moi ! Moi !... C'est moi qui l'ai trouvé, c'est moi qui le garde ! Voilà. Voilà...
Euh. Où en étais-je ?... Euh, oui, les inventions... Bah, non, attends... J'ai pas fini... Ce carbyne, j'allais pas juste en garder les résultats de recherche, donc. Pendant une centaine d'années, j'allais devoir profiter de tous les créneaux possibles, de toute la machinerie capable d'en créer et que j'avais modifiée pour l'occasion, afin d'en appliquer partout ! Ouais... Partout. J'en voulais partout, de ce putain de matériau, à la légèreté divine. Sur de nouveaux drones, sur mes vêtements, sur mon arme... C'était génial et ça ne se voyait même pas, tellement cela pouvait rester fin et garder des propriétés exceptionnelles... J'en voulais sur ma peau ! Partout !... Ah, ahahah, ahahah ! j'allais l'incruster au laser. Ouais. Le carbyne était un excellent conducteur, ça irait. En plus, il n'était pas trop épais. Uhuhuhuhuh... C'était génial... J'étais si heureuse. Les patrons étaient enfin réalisés, il ne restait plus qu'à appliquer. Et une fois cela fait, dans la plus grande des discrétions, je pouvais enfin jouir de mon génie, sans commune mesure ! Quelle sensation agréable... Cette peau en carbyne me procurait un sens accru du touché, dû à son épaisseur, mais aussi une souplesse, doublée d'une résistance incroyable à l'étirement. T'y crois, ça ? Tu peux le plier, mais pratiquement pas l'étirer. Bien sûr, le modèle restait calqué sur ma plasticité maximale, donc j'avais prévu que le manque d'étirement ne bloque pas ma respiration. Petite surprise, néanmoins... car l'application laser semblait avoir creusé très légèrement la surface de ma peau, en pointillés... Cela eut pour conséquence de bloquer des molécules d'air, expliquant la raison pour laquelle je ne parvenais quasi plus à me salir, ni à me rincer. Cette gravure laser m'avait rendue, moi ainsi que mon matériel, y étant lui aussi précédemment soumis, superomniphobe... C'est à dire que la grande majorité des fluides ne pouvaient percuter ma peau, sans y rebondir l'instant d'après... en n'affichant une surface d'adhésion, que de l'ordre de 30°, maximum, avec ma peau. Pour simplifier... Si quelqu'un venait à jeter un sceau d'eau sur mon ventre, par exemple... toutes les gouttelettes présentes dans ce fluide se déformeraient, au contact de ma peau et plus précisément des molécules d'air piégées, provoquant un glissement, avant de rebondir ou d'être déviées de leur trajectoire... La force du choc restait présente, surtout si celui-ci n'avait pas été redirigé, mais aucune marque prouvant l'évènement, ne serait constatable. La science est pleine de surprises... La science est fascinante... La science, est tout.
Année 917. Après avoir prolongé ma contribution à d'autres expériences stimulantes, mes supérieurs ont finalement voulu me muter à un autre de leurs laboratoires. Pourquoi pas. Jusqu'à présent, on s'amusait bien. Cela allait peut-être pouvoir continuer... Du moins, c'est ce que je me disais... Pour tout t'avouer, Mokko, je ne connaissais même pas le nom de la planète sur laquelle je me rendais. On m'y avait escortée avec mon vaisseau. Visiblement, le lieu paraissait encore plus secret que le précédent. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'on se les caillait, dehors... Vraiment... Enfin, je dis ça... disons que je le devinais et que j'avais vraisemblablement intérêt à faire tout comme... Aaaah... Nouveaux lieux, nouvelle équipe... nouveaux cobayes... Ben, oui, on allait pas tout tester sur nous-même... Oui, je suis un peu mal placée pour dire ça, en effet... Oh, eh, merde ! Tu te plains, lorsque le sanglier est dans ton assiette ? Bah pourquoi je devrais plaindre des singes, alors ? Un peu de réalisme, ça tue pas. Un organisme reste un organisme. Le reste, c'est de la forme... juste des connexions un peu plus complexes, un système sensitif, toussa. Comme l'on dit... Un grand pouvoir implique de grands sacrifices... Non ? C'est pas ça, le dicton ? Bah c'est vrai, pourtant. On ne créer rien sans base. Si on veut tester un virus, il faut un réceptacle. Si on veut développer une excroissance, il faut un corps lui étant relié. C'est pas compliqué à comprendre, pourtant. Et puis, sincèrement... Il arrive parfois, même souvent, d'ailleurs, que le malheur de l'un, fasse le bonheur des autres. Tu vois la surface des choses... mais il faut aussi pouvoir regarder en profondeur... On ne fait pas du mal par plaisir, on fait de la recherche. Et la recherche, ça peut permettre l'émergence de solutions, pour contrer les problèmes que l'on cause ou que l'on observe ailleurs. Par définition, aucune expérience ne peut véritablement s'apparenter comme négative, puisque qu'elle en soulève fatalement de nouvelles. C'est ça qui est fun, avec la science. Le jeu ne se finit jamais, ne stagne jamais... il se renouvelle !
Alors, maintenant dans ces nouveaux labos... j'allais travailler sur les Trous Noirs et les Trous de Vers. Putain... Ce correspondant... il a tout compris à ma vie, ou bien ? J'en revenais pas. Il me donnait, à moi, la chance de pouvoir étudier de tels phénomènes ! Et j'étais payée pour le faire, en plus ! Rooh, je me souviens encore du moment où je suis rentrée dans la salle d'expérimentation, me frottant les mains de cette opportunité, un sourire carnassier au visage... Moui, ben j'étais bien la seule à m'en réjouir, hein... Sitôt rentré que je remarquai un vieux mec moustachu, me bousculer en s'écriant... mais c'est inutile ! Ca fonctionnera jamais ! C'est impossible !... Merci, connard... Merde, bonjour l'ambiance, hein... Mais sache, vieux con, qu'à l'impossible... je ne suis tenu... Absolument ! On voulait créer un Trou Noir ? J'allais créer un Trou Noir. On voulait stabiliser un Trou de Ver ? Ca aussi, j'allais le faire ! Parce que je suis comme ça, moi, monsieur ! Je suis une génie. Donne-moi le savoir, donne-moi les moyens, je peux tout te faire !... Non non, je suis sérieuse, j'allais le faire. Ca fait trop longtemps que j'attendais ça, alors c'est pas un vieux schnock qui allait me décourager... J'allais tout donner... des décennies de mon temps de vie, mon gars. Mais d'abord... Je claquai des mains, histoire que tout le monde recentre son attention sur ma personne. C'était officiel... Peu importe la nature de mon poste ici. Peu importe les regards interloqués et médisants... Ce secteur, était sous MON commandement, désormais ! Et je défiais le moindre branquignol de venir essayer de m'affirmer le contraire ! On allait le créer, ce miracle de la science... et j'en prendrais tous les mérites ! Parce que je représentais le Professeur Mercury !... Non, c'est pas péjoratif !... Mokko, ta gueule !
C'était un véritable casse-tête... Je n'étais qu'une merde... Rien n'y faisait... On n'arrivait pas non plus à les stabiliser, ces putains de phénomènes quantiques ! Trop instables, maggle... M'étais-je montrée trop prétentieuse, à l'égard de cette personne âgée, dont je ne connaissais vraisemblablement rien ?... Hoo... Je déprimais... Ce n'était pourtant pas si mal parti... Grâce à la découverte inespérée de la matière sombre, entourant notre galaxie d'un halo invisible, gravitationnel et unificateur... nous étions parvenus à en reproduire, afin de condenser une masse suffisamment grande, en un point atomique de l'espace, parvenant ainsi à la création du premier Trou Noir Quantique et artificiel de l'histoire... Oui. Pour créer un trou noir, il suffisait juste de condenser une certaine quantité de masse en un volume, défini en fonction... C'est pas très instinctif, alors... Mettons que le tissu de l'espace-temps ressemble à un bas... Ouais, le truc que les meufs mettent à leurs jambes, là... Ben tu fais pas ta vierge effarouchée, on va le déchirer pour en prélever un motif carré. On l'étend fortement et on fixe tout ça... C'est le tissu spatial, lié au temps, ok ? Bien. Je te préviens, ça reste un modèle très simpliste, il est juste là pour illustrer grossièrement mon propos... Donc, tu pourrais te dire que si je mets, sur ce bas, un poids de 4 newton... qu'il fasse 1 centimètre de diamètre ou 20, ça change rien, pas vrai ?... Et bien c'est totalement faux. Car il est nécessaire de prendre en compte la répartition de la masse. Aaaah, ton petit cerveau, il vient de faire splotch splotch, hein ? C'est bien, t'es pas trop con... parce que je peux t'assurer qu'en fonction de la concentration de la masse, ton tissu, il peut bouffer sévère ! C'est normal. Plus la masse est répartie, moins elle s'avère importante, en un point spatial, et plus l'objet en question se voit contré par la tension du tissu, car la place qu'il y occupe est plus importante également. Il s'agit donc d'un phénomène agissant de mal en pis. Concentrer de la masse, revient à augmenter exponentiellement la déformation spatio-temporelle, dans cette zone. Dans certains cas extrêmes, cela donne naissance à un Trou Noir... ... qu'on arrivait toujours pas à stabiliser, putaaaaiin !
Et c'était pareil, pour ce foutu trou de ver !... Bon, déjà, pour le créer, nous utilisions le principe de l'intrication quantique... Alors, je ne vais pas faire un cours sur la physique quantique, donc on va se contenter d'une explication simplifiée... Il faut tout d'abord considérer la possibilité que deux particules puissent être intriquées... C'est à dire que, dans le cas de deux électrons, provenant d'un même atome, nous pourrions en venir à les considérer comme frères, en les isolant avec un moyen spécifique, qu'il serait trop long de décrire présentement. Cela signifie donc, que malgré leur distance, malgré le fait qu'ils soient désormais bien isolés, ils représentent toujours un seul et même système, un groupe... Cela semble encore nébuleux, mais faites confiance à la vulgarisation du professeur Mercury... À ce stade, vous vous demandez peut-être... mais, comment pouvons-nous être certain d'avoir bien affaire à deux véritables frères ?... Je vous réponds, en les voyant de façon complémentaire. Toujours aussi brumeux, mmh ?... Pour résoudre le bordel, fallait s'intéresser à une propriété de l'état de ces particules et plus précisément à la seule qui soit observable en deux possibilités distinctes... le spin. Il s'agit effectivement, comme son nom l'indique, d'un état de rotation... de rotation magnétique et quantique, plus précisément. Les électrons y sont soumis, tout comme d'autres particules. Celle-ci peut prendre un mouvement angulaire nord-sud ou sud-nord... mais retenez que l'un représente le symbole + et l'autre le symbole -, ça sera plus simple pour votre cerveau. + et - sont complémentaires. Magnétiquement, ils s'assemblent. Vous commencez à piger ? Les électrons d'un même atome sont par nature complémentaires, ils peuvent partager une même position à condition de l'être. Visualisez ça comme une toupie... Elle vous semble tourner dans un seul sens ? Cela dépend du point de vue. Placez-vous au dessus et c'est le sens des aiguilles d'une montre. Placez-vous en dessous et vous constaterez l'inverse, sans rien avoir amorcé.
Mes collègues me taperaient sur les doigts de vous l'expliquer aussi tristement, trop aveugles qu'ils sont... Moi je sais que je m'adresse à des néophytes, n'en ayant rien à foutre de détails mathématiques et ne sachant surtout pas les interpréter... Bref. Maintenant ces notions en tête, vous visualisez enfin mieux pourquoi nos deux électrons partagent un lien, avant même la séparation. Ce sont des jumeaux complémentaires. Une fois mesurés, l'un était +, alors que l'autre était obligatoirement -. Jusque là, nous sommes d'accord sur le fait que ça ne change rien à nos vies... Cependant, là où ça devenait troublant et très intéressant... c'était lorsque vous essayiez de modifier le spin de l'un de ces électrons... Oui oui, on pouvait faire ça, il ne s'agissait que de magnétisme, après tout... Je vous l'ai dit, la toupie ne peut concevoir sa rotation autrement que par deux interprétations. Donc... Bingo. Le deuxième électron prenait automatiquement la charge opposée, telle une toupie que l'on retourne. Vous voyez qu'il est bien, mon exemple !... Alors, maintenant, cela peut nous sembler logique, mais, en l'état... comment expliquer le fait même qu'un tel lien puisse subsister à distance ? Nous voulions tester les limites de ce principe... C'est ainsi que nous avons demandé, à un autre de nos laboratoires, d'emmener avec eux l'un de nos électrons isolés. Absolument. Car il devait forcément y avoir un lien, permettant le partage de cette information... Les résultats furent sans appel. Si un partage d'information s'effectuait, entre les jumeaux, il ne pouvait pas être explicable autrement que par une théorie encore exotique. Le changement de spin entre les deux électrons, était instantané, ce peut importe la distance. La vitesse de partage demeurait donc absolue, infinie. Pourtant, rien ne pouvait dépasser la vitesse limite d'une onde-particule sans masse, tel que le photon. À savoir 300000 km/s. Une seule explication à mon sens. Un Trou de Ver Quantique.
Nous avons bien essayé de changer plusieurs fois le spin de l'électron, de l'observer sur toutes ses coutures... mais rien n'y faisait. Impossible de maintenir un pont visible, entre les deux particules... Je vous dis, j'étais déprimée, je trainais des pieds... Tout semblait perdu... Le Trou Noir comme le Trou de Ver souffraient du même problème, ils se dissipaient ou du moins s'évadaient en des dimensions inobservables et inexploitables... Pourtant, je le sentais, j'en étais sûre... Il y avait un moyen. Il devait y avoir un moyen... Le laboratoire, nous ayant précédemment aidé, lui au moins avançait dans ses recherches... Son accélérateur de particules, s'étendant en anneau, autour de leur planète, venait de trouver la particule complémentaire au Boson de Higgs, aussi nommée la particule de Dieu. Cette dernière paraissait, en effet, expliquer l'émergence de la masse, au sein des briques les plus élémentaires de notre univers. Mais dans la théorie de la super-symétrie, il devait disposer de son équivalent inversé, en ce qui concernait son spin... Et si... Ni une ni deux, je venais de bousculer plusieurs de mes assistants incompétents ! Je devais absolument parler au responsable de ce laboratoire ! Je devais savoir si le Fermion de Higgs disposait des propriétés requises, pour pouvoir m'aider à trouver la solution de mon énigme. Si le Boson de Higgs avait permis de faire la lumière sur la matière sombre, permettant la découverte future d'autres particules la composant et que nous utilisions à présent... Le Fermion, lui, allait bientôt m'ouvrir la porte à la découverte, à la production et à l'exploitation de l'énergie sombre, principale responsable de l'expansion exponentielle de l'univers ! Ouais, tu comprends ! Sa découverte et sa complémentarité avec son Boson, allait enfin faire la lumière sur la composition des 68% de vide dans l'univers, l'énergie sombre ! Si le Boson de Higgs représentait la particule de Dieu, alors son Fermion représentait celle de la Déesse. Et ensemble... ils allaient causer l'émergence d'une physique nouvelle. Celle que nous attendions tous ! Des théories multiples, nous passerions bientôt enfin au théorème universel ! Aaahahahah ! Ooh, putain ! Ca c'est de la science over 9000, ma salope !
Les années qui suivirent furent passionnantes et permirent de décrire l'univers avec une exactitude remarquable. Certainement subsistait-il encore des zones d'ombres. Toutefois, nos relations conjointes avec notre voisin, notre travail en commun, nous faisait atteindre des sommets, dans l'avancée scientifique... Bien évidemment, j'avais pris soin de consigner toutes ces interactions, histoire que cela ne se perde pas... Et maintenant que nous pouvions reproduire cette petite cachotière d'énergie sombre, les choses allaient radicalement changer... Si celle-ci s'avérait en mesure d'étendre l'univers, c'était bien parce les éléments la composant disposaient d'une propriété des plus exotiques... la répulsion gravitationnelle. Et oui. Si il était possible de déformer l'espace-temps dans un sens, alors pourquoi pas dans l'autre ? Ah, je sais, on ne le visualise pas bien. Moi-même, j'y éprouvais des difficultés... mais en l'état, ça marchait et nous pouvions enfin commencer à l'exploiter. Les procédés de mélange n'étant vraiment pas simple à expliquer, pour des incultes, vous comprendrez aisément ma réticence à vous les décrire... Oh eh, la ferme ! Pèle pas l'raisin, j'suis pas ta mère ! Un peu de respect, bon sang... pour... la talentueuse... Mercury ! Ha. Tu ne le penses pas, hein ? Je n'avais pas besoin du consentement d'un macaque, tel que toi, car mon génie savait s'exprimer de lui-même, à travers mes nombreux exploits... Oui oui, mon grand. Ressens mon intellect... vois mon Skill... à travers l'émergence des premiers Trous Noirs et Trous de Vers artificiels !
Englobez la masse d'un halo de matière sombre condensée, pour la compresser à l'échelle critique... Collez-lui un mignon cerceau d'énergie sombre, que vous bloquerez par une dernière et belle grosse couche de matière sombre... et vous pourrez contrer ce foutu rayonnement de corps noirs, responsable de l'évaporation des Trous Noirs Quantiques. Enfin... Non, pas tout à fait. Mais le processus serait suffisamment ralenti pour donner le temps nécessaire aux canons énergétiques, d'alimenter la bête... afin de la faire grossir... Ouais euh, pas trop, tout de même... Il fallait savoir rester raisonnable, si on ne voulait pas finir dans la singularité... Et désormais, il me tardait d'aller clôturer ma seconde mission... celle des Trous de Vers ! Le principe était légèrement différent... On se passait du premier halo, autour de l'électron, mais on renforçait quelque peu le second, que l'on compressait avec davantage de matière sombre. Une fois l'énergie sombre bien imprégnée dans le tunnel, tel le liquide d'une seringue se déversant dans ton étroit circuit sanguin... l'on réduisait, peu à peu, la concentration de matière sombre, afin de laisser un rapport de force plus honorable, pour l'énergie sombre, qui pourrait enfin commencer à dominer la bataille gravitationnelle... Cela aurait pour conséquence d'amener à la dilatation du Trou de Ver, entrainé par la force de répulsion et de propagation extérieure de l'énergie sombre... Eheheh... Je pouvais déjà tendre mon bras, pour saluer mes collègues extérieurs, si je le souhaitais... et ce dans tous les sens du terme. Weheheheh... Meuh non, je ne suis pas vulgaire... Juste un peu piquante.
Aaaah, cette belle époque... qui s'est terminée en un grand fracas... Beh ouais. Peu après notre double réussite, alors que je venais enfin de compiler tout le dossier de ces intenses recherches... Voici pas que cette... GggnééaaAaAaAAAARR bordel de grinçante et horrible cornemuse, d'un enfer abominable et insoutenable, me niquait mes pauvres et délicats tympans, en la représentation matérielle d'une connasse de putain d'alarme !... Merde ! c'était trop compliqué d'inventer une douce et relaxante mélodie, te demandant bien gentiment et distinctement de quitter les lieux avec minutie ?... Bon, certes, on venait d'être victime d'une attaque, en témoignent les importants tremblements de terre, précédant l'annonce. M'enfin flûte, quoi... Je n'étais pas une brelle. Je n'avais pas besoin qu'on me détruise mon audition, pour comprendre que je devais me tirer de là à tout prix... Oui... À tout prix... Ah. Ah parce que tu croyais que j'allais suivre leurs recommandations de merde, là ?! Aahah ! Non mais, sauver les sujets d'expérimentations... On aura tout vu. Eh ! Sauver ma vie, ouais ! J'étais pas assez con pour la mettre en danger de la sorte ! En plus... mais j'avais pas envie de les toucher ! Sans compter que certains étaient vraiment dégueulasses. Très peu pour moi. Moh eh. De toute façon, à quoi ça servait ? On avait les résultats, c'est tout ce qui comptait, à quelques exceptions près... En perdant mon temps à en secourir un, je risquais surtout d'y passer avec. Mathématiquement, vaut mieux une perte que deux. D'ailleurs, mon existence avait plus d'intérêts à être préservée que la leur, au vu de mon génie et de mon implication, dans l'avancée scientifique. C'est une question de mérite, voilà tout.
Ainsi, je me hâtai d'aller logiquement rejoindre le premier vaisseau, qu'il me serait possible de croiser, car le temps ne jouait pour une fois pas en ma faveur. À la confrontation, je préfère la fuite. C'est plus sûr. Il n'y a que les imbéciles, pour foncer vers une forêt en feu... Alors, tu sauves ce que tu peux et tu te casses, illico presto... avec tout ton dossier de recherche. Oh ! C'est grâce à moi qu'ils sont nés, ces trous, oui ou non ? Bah fais pas chier, alors. Les autres ont eu leurs heures de gloire, j'ai le droit d'en profiter aussi. Faut savoir faire preuve de partage, dans la vie... sauf en ce qui concerne la clé de ma survie, à savoir cette capsule quelconque... Oooh... Je me souviens encore de cette gueule de con, me bloquant le passage... Oooh, mais Mercury, tu ne nous aides pas à transporter les sujets ?... Bah, non ?... Puis merde, dégage de mon chemin, j'ai pas le temps, là. Bon, tu sais quoi ? Une bonne claque en carbyne dans taggle ! Tu l'as pas volée, celle-là ! Représenter l'un de mes précédents assistants, ne te donnait pas pour autant le droit de porter atteinte à mes chances de survie. Et oui, c'est comme ça, mon coco. La justice réside dans la loi du plus fort... Ca s'appelle le principe de causalité. T'as jamais étudié ça, à l'unif ? C'est parce que j'y étais pas ! Maintenant, hors de ma vue et amène ton cadavre puant avec toi, moi, j'ai une fuite à organiser... Vous me trouvez trop sévère ? Il me bouffait l'emplacement du vaisseau, ce con. Fallait bien que je trouve une solution. Je ne l'ai pas éjecté de là par plaisir, mais par nécessité. C'est tout.
Allez. C'est pas tout ça, mais je devais choisir ma prochaine destination, moi... Ooh, disons... Raaa, le nom de la nouvelle planète marchande, là. Son marché était top et elle était plutôt isolée... Dösatz, c'est ça !... Mmh, quoi ?... Non, j'allais pas continuer à travailler pour cet organisme... J'avais là une opportunité de poser des brevets en or, pour mon avenir. Ca me donnerait la blinde de fric, à ne plus savoir qu'en foutre, avec tous les résultats d'expériences, sur lesquelles j'avais un minimum planché... Ah bah eh, faut savoir utiliser son cerveau. Ces travaux étaient secrets, donc personne n'avait déposé de brevets... À moi le fric. Huhu... Puis, franchement... Peut-être que je n'avais pas pu survivre... Peut-être que tous ces résultats avaient été détruits dans l'attaque... Nan ? T'en es sûr ? T'avais les moyens de le prouver ? Les brevets... Pas faux... On allait les espacer dans le temps, alors. Histoire de diluer un peu les risques d'entendre trop parler de moi... On les déposerait aussi à plusieurs offices, sur d'autres planètes... bien loin de ma destination actuelle.
Année 1017. Je n'ai jamais eu un laboratoire aussi grand, pour moi toute seule. Je dispose même de plusieurs pièces distinctes, au sein de cette grande baraque... J'utilise ce terme grossier, mais elle reste objectivement à mon image... Resplendissante. C'est le mérite, ça, mon p'tit. On appelle ça... savoir abattre ses cartes, au moment opportun. C'est ça qu'on devrait vous apprendre, à l'école... moi, ça m'a bien servi. D'ailleurs, une fois ma nouvelle demeure acquise, je ne me suis pas gênée pour reproduire des expériences, en lien avec les résultats subtilisés... Là-bas, c'était un peu compliqué. On me surveillait beaucoup. Alors qu'ici... Concentration de carbyne aux extrémités de ma veste, pour une fonction plus offensive... Grosse mises à jour des drones, en s'inspirant de toutes mes créations... Découverte de la possibilité de magnétiser mon carbyne, pour augmenter mon confort personnel, principalement... Le Quasar Beamer, utilisant la puissance de projection plasmatique d'un Micro-Trou Noir... Mouais... Je m'étais assez bien débrouillée... Oh. Et puis, bien sûr... Il y avait toi, Mokko... Sans mon génie et mon opportunisme, tu n'aurais pas survécu à la brutale déflagration, qu'on a bien failli se prendre dans la gueule, ce jour là... Mais maintenant, t'es comme neuf ! Même bien mieux que ça... Oh et... tu peux arrêter l'enregistrement. Nous reprendrons la séance de mes fabuleuses aventures, un peu plus tard.
ANALYSE DE L'ENTRETIEN, EN COURS... CALCUL D'UN DIAGNOSTIC... MODIFICATION DU DOSSIER PSYCHOLOGIQUE... EN ATTENTE D'UNE PROCHAINE ENTREVUE...
Désolé, mais ça tient pas en un post. xD
Joshua Anderson
Demi-Saiyan
Age : 25 Date d'inscription : 30/06/2017 Nombre de messages : 76Bon ou mauvais ? : Tout simplement moi-même ! Zénies : 1000
Ven 21 Juil 2017 - 1:51
