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 Mistake [PV]

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Kym la Renégate
Kym la Renégate
Moojuu
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MessageSujet: Mistake [PV]   Mistake [PV] ClockDim 22 Oct 2017 - 9:14




*Putain... Si mes pulsions me regagnent après m'avoir quitté pendant un long moment, c'est bien que je dois être allergique aux autres, ou un truc comme ça... haha c'est vraiment cocasse de passer de la gentille mère de famille absolument niaise avec ses gosses - bon ok, je reste quand même sacrément taquine, héhé - et son mari...à ça, ma vie de toujours, ma jeunesse, le centre même de tout ce qui m'anime depuis une éternité, la cruauté, le dégoût, le désir. Des trucs à la con. Même quand je regarde les autres familles, les gens heureux, ça me débecte. Même maintenant que j'ai connu à ces jours qui ne représentent qu'un pauvre instant dans toute une vie, je ne ressens pas de compassion pour la majorité de mes "semblables". Quelle leçon de vie je dois en tirer de ça, hein ? ça fait chier toutes ces histoires.*

Kym passa de l'eau sur son visage et releva la tête. Son propre reflet dans le miroir la fit jubiler, sans raison particulière. Se moquait-elle d'elle-même ?

Où es-tu, Gilean ?

Ses pupilles étaient au moins aussi dilatée que lorsqu'elle chassait. Le noir profond de ses yeux n'exprimaient rien de bon, comme souvent. Si ses pupilles étaient aujourd'hui si ronde, c'était parce qu'elle était las de ne pas comprendre sa propre identité, las de se poser des questions existentielles à cause de cette épice si spéciale que les Stinger prenaient.

*Eh merde... Gilean, putain ! Ta putain d'épice est une malédiction... Comment tes putains de prédécesseurs et toi vous avez fait pour être saint d'esprit et continuer d'en prendre ? Hein ? ! Hahahaha ! Parce que vous étiez tous des putains de craqué du ciboulot les gars ! Eh ouais ! Peut-être que vous aviez des putain de sa mère de faculté mentale mais dans la tête... dans la tête Gilean... On en est au même point, putain...*

Elle se détourna de son propre reflet et alla s'asseoir dans un fauteuil. Ou plutôt, la militaire s'affala dedans d'un air lointain. Ses yeux semblaient voir là où personne n'était en capacité de voir, un maigre souvenir de l'épice qui jaillisait de nouveau en elle grâce à l'éxaltation de la drogue.

Où es-tu, Gilean ?

Ses cloisons nasales commencèrent à la brûlée avec une intensité peu commune. Cette dernière grimaça.

- C'est pas de la merde cette cam au moins ! Bordel ! Dit-elle en reniflant frénétiquement, comme si cela soulageait l'espace d'une seconde ses douleurs.

*Viens m'expliquer pourquoi je n'avais aucune connaissance de mon futur depuis que j'ai accouché des gosses et que t'étais bien vivant, enflure ! Pourquoi je ne sens plus ton regard ardent me dévisager de loin comme avant alors que tu es bien vivant ! Putain Gilean ! Tu fais chier ! ... Pourquoi je ne ressens plus de trace de ta présence alors que je t'ai vu de mes yeux et qu'on a élevé nos gosses ensemble ! C'est quoi toute cette merde putain ! Tu me prends pour une idiote ? Ou alors l'univers essaye de me tourner en bourrique... C'est quoi, un genre de purgatoire avant l'heure de ma terriiiiibleee sentence en enfer ?... Merde, Gilean. Tu me manque. Même si tu es là...quelque chose ne va pas... l'épice... et...Ton âme me manque....*

Savait-elle qu'il s'agissait d'un clone de Gilean qui partageait sa vie à présent ? Difficile à dire. C'était à cause de l'épice qu'elle doutait de quelque chose, mais elle même ne savait pas de quoi exactement. C'était aussi à cause de cette présence oppressante qu'elle ressentait toujours lorsqu'elle était loin de lui, et qui, depuis un moment, avait totalement disparue.

Où es-tu, Gilean ?

*'Fait chier les discussions existentielles internes, c'est un truc de peigne-cul*

Kym se releva en peinant légèrement. Sa vision était troublée, elle voyait tout "dans le vague", mais cela ne l'empêcha pas de sortir de l'hôtel où elle résidait en ce moment.

Ses oreilles captaient des sons exacerbés, encore plus que d'habitude. Cela dit, ils raisonnaient avec un effet souvent "lointain" dans sa tête, ce qui du coup ne la dérangeait pas. Ses yeux essayaient de capter où ses jambes l'emmenaient machinalement. Elle se retrouva non loin du quartier des affaires, là où on pouvait largement admirer des banderoles futuristes, éclairées et parlante, à propos de Stinger Industry.

*Je t'emmerde Gilean ! Tu fais chier !... Et je t'aime aussi...*

Ses sourcils démontraient son mécontentement et à la fois son désespoir. Cette dernière s'arma du canon à acide que lui avait confectionné la Stinger Industry et elle commença à réduire à néant ces fameuses pubs.

Où es-tu, Gilean ?

*Rien à foutre de la pub pour ton business enfoiré, c'est toi que je veux voir ! Putain d'enflure, arrête de te morfondre, c'est toi qui m'a abandonné ! Relève toi bordel !*

Kym commença à désintégrer tout ce qui se trouvait dans son champ de vision, sans vraiment capter qui ou quoi s'y trouvait, tellement elle était à l'ouest. Bien entendu, les flics débarquèrent. En général, vu qu'elle est la petite protégée de Stinger, on lui foutait la paix. Mais pas sur Terre, où la justice était devenue inflexible même avec les gros bonnets depuis le gouvernement des Black Feather.

- Décampez de là les poulets, je vous emmerde vous aussi ! C'est pas vous qu'allez m'ramener Gilean, hein ? ! Bordel, faite un truc utile pour une fois, appelez-le ! Faite en sorte qu'il ait encore son regard de possessif lourdement déposé sur mes épaules et qu'il me rebalance les effets de son épice dans la tronche, qu'on pleure un bon coup et que tout revienne à la normale ! Putain de merde, j'ai besoin d'en reprendre de cette merde, il le faut ! s'acria Kym, l'air vague, mais il ne valait mieux pas la sous-estimée: même dans cet état, elle reste en mesure de se défendre...

Putain, Où es-tu, Gilean ?
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MessageSujet: Re: Mistake [PV]   Mistake [PV] ClockMer 25 Oct 2017 - 0:04

Mon regard se perd dans mon verre. Par un mouvement du poignet je fais tourner son contenu, mes yeux se plongeant dans le vortex provoqué par ce mouvement. Assis au comptoir d’un bar familier dont j’ai oublié le nom, je fixe le siphon d’alcool qu’est créé par ce simple tournoiement. Je me suis senti plus désastreux il y a de ça plusieurs journées. Le miroir en face des clients absents aujourd’hui est brisé. Les tables sont renversées, les chaises en mauvais état. Mes yeux demi clos se plongent dans le verre et le traversent.

Que suis-je en train de regarder à travers la glace et l’alcool ? Le barman. Il m’est familier, lui aussi. Son casque en métal pointu, sa cape rouge et déchirée, son armure de cuir d’animal ornée de multiples ceintures, et ses yeux de braises qui à travers son masque me percent l’esprit. Accoudé face à moi, il m’observe. Enfin, il s’élance, décidant d’amorcer la discussion.

”Bon. Qu’as-tu fait aujourd’hui ?”

J’ai la tête qui a du mal à rester droite. Le visage tourné à vingt degrés, penché vers le bas, je l’observe, avant de répondre.

”J’ai abandonné Okïn…”

Il ne détourne pas le regard. Il ne bouge même pas.

”Et quoi d’autre ?”

Je pose mes doigts sur mes yeux, comme pour espérer me redonner de l’énergie, de la motivation, espérant que ce toucher me délivre de la fatigue qui pèse sur mon dos.

”J’ai montré son chemin à un garçon qui disait venir du futur, avant de manquer de lui casser la figure au milieu d’un parc...”

Il n’a pas l’air perturbé.

”Et entre les deux ?”

Je baisse les yeux.

”Entre les deux ?.. Je…”

”Tu as bu.”

Mon regard replonge dans le sien. Cette dernière remarque me déplait.
”Tu as picolé pendant une bonne après-midi. Tu as abandonné un gamin qui tenait à toi pour aller boire. Après avoir passé je ne sais combien de temps à agir comme l’adulte mature que tu crois être, tu t’es mis à ne devenir qu’un avec la boisson, avant d’avoir une crise de panique complètement ridicule. Bon dieu, quelle chance tu as d’être invisible ! Je n’ose imaginer combien de fois tu aurais perdu la face.”

Je prends silencieusement les accusations, mon esprit replié sur lui-même, avant de prendre la parole à mon tour.

”Es-tu mon remord aujourd’hui ?”

Il change enfin de posture, se redressant.

”Qui sait ? Suis-je même réel ? Si oui, pour combien de temps ? Peut-être te parles tu à toi-même depuis tout ce temps ?”

Je regarde à nouveau l’intérieur de mon verre.

”C’est très certainement le cas.”

Je reçois une bouteille dans l’arrière de la tête, me la prenant sans trop réagir. Je me retourne néanmoins, afin d’observer celui qui avait décidé de me faire du mal. C’était un habitué du bar, lui aussi. Il portait un casque pointu de fer, une cape rouge déchirée, une armure en cuir d’animal, et ses yeux de feu étaient rivés sur moi.

”Et hier alors ?! Te souviens-tu d’hier ?”

Celui-là est plus agressif. Peut-être que c’est bien lui, le remord. Qui serait l’autre, alors ?

”Hier ? Hier… Je me souviens… Je me souviens avoir revu Gervais. Avoir vu Okïn. Non. Non. C’était ma rencontre avec Okïn. Je ne le connais que depuis un jour et il semble pourtant me voir comme un héros… “

”Quelle déception aura-t-il quand il verra ton allure ! Quand il verra que tu ne fais qu’inonder ton corps d’alcool les trois-quart du temps ! Peut-être que si t’arrêtais de chialer, ça irait plus loin ! Tu arriverais peut-être à faire des trucs !”

Je grogne. Je n’aime pas l'agressivité que celui-là me témoigne. Le barman, plus doux, lui, continue le dialogue. C’était pourtant lui qui était accusateur au début. S’est-il scindé en deux ?

”Il est vrai que tu pourrais faire mieux. Tu n’as pas sauvé beaucoup de personnes dans ce stade. Il est vrai que rien n’était en ta faveur. Surtout l’arrivée du chevalier de la guigne… ”

”Qu’est-il devenu, d’ailleurs ? Je ne me souviens plus de son départ.”

La voix agressive reprend :

”Tu ne te souviens de rien ! Tu passes ton temps dans l’alcool, et après tu t’étonnes de n’avoir jamais de mémoires. Quelle est la suite ? Tu te demanderas pourquoi t’as des hallucinations après ?”

”Je me souviens clairement de pourquoi j’ai des visions de personnes que je connais, dans des armures que je connais, et qui parlent de la même façon que des personnes que je connaissais. Je me souviens de ce qui s’est passé avant de me retrouver dans ce calvaire. Je me souviens de pourquoi je parle avec des gens comme vous.”

Il me répond sarcastiquement :

”Et quel est ce pourquoi ?”

Et avec la fierté d’un gamin, je lui réponds :

”L’alcool.”

Le silence. Le bâtiment est vide. Je suis avachi sur le comptoir d’un bar abandonné à me raconter des anneries tout seul, comme un enfant seul qui a besoin de faire passer le temps après s’être fait gronder. Un bruit sourd me sort de ma torpeur. Le bruit d’une arme tirant rapidement en plein centre ville. Je relève ma tête fébrilement, et tente de me lever de mon siège, manquant par deux fois de me casser la figure. C’était un très mauvais réveil.

J’ouvre la fenêtre et saute pour atterrir dans la rue, avant d’entamer un sprint vers la direction des bruits d’armes dont les tirs s'écrasaient sur des panneaux publicitaires. Cela fut la première chose que je vis. La deuxième chose fût une vingtaine d’agents de la paix, cachés derrière des barricades, investis dans la protection d’enseignes destinées à informer les gens de l’existence de produits dont ils ont bien entendu extrêmement besoin. La troisième chose fut une Moojuu armée qui tirait sur les images et braillait des choses incompréhensibles. Libérant de ma main des Toxines, les policiers eurent bientôt des souvenirs de leur familles, amis, et autres proches qui souhaiteraient les voir encore vivant. Pris de peurs, ils décidèrent de s’en aller, fuyant les tirs d’une léopard anthropomorphe aux yeux injectés de sang. Les toxines commencèrent à envahir l’endroit, tandis que je ne quittais pas la barricade qui était désormais mienne.

Que devais-je faire dans cette situation ? Il me semblait avoir vu cette folle quelque part. Il n’y a pas si longtemps de cela, en plus.

Quelle était la chose à faire dans ce cas là ? N’ayant pas trop de réponses, mon crâne toujours attaqué par une gueule de bois, je décidai de disparaître dans une ombre, avant de réapparaître sous celle de l’arme. Ce passage à travers le manque de lumière m’était difficile à reproduire plus de trois fois par combats. C’était un voyage que mon corps avait du mal à entreprendre trop de fois, risquant de ne devenir plus fantôme qu’humain.

Ainsi étais-je debout, l’arme de la féline dans ma main, et dont je commençais à écraser l’embout. Je fixais dans ses yeux l’insanité qui l’avait emparée. Ne sachant que dire dans une situation comme celle-ci, je prononçais :

”Cesse.”

Rapidement, j’arrachais l’arme de ses mains avant de l’écraser de plus belle dans ma paume, avant de la lâcher au loin. Son visage m’était familier. Où l’avais-je vu déjà ? Cependant ses mémoires les plus récentes me traversent par le biais de son arme. Que voyais-je ? Gilean Higginbotham, le Boss Stinger actuel, encore vivant. Cela était étrange. Ne lui était-il pas arrivé quelque chose ? Un peu plus tôt : La vie avec des enfants, avec une famille. Gilean est son époux, et elle nage dans le bonheur. Combien de temps encore est-ce que je n’ai pas vu passé de mon côté ? Elle profite d’un retrait d’une autre vie qui lui semble mérité. Pourquoi ? De quoi ? Elle est heureuse mais elle ne veut pas l’être ainsi. Qu’est-ce qui lui était arrivé ? Pourquoi était-elle ici en train de tirer sur des affiches ? Pourquoi ne souhaitait-elle pas rester heureuse ? Lui était-il arrivé un malheur ? Non, aucun. Cette fusillade est sa vie normale. Le problème était qu’elle ne sentait plus la présence d’un être important sur son dos. En permanence. Elle n’était pas observée, et cela lui faisait du mal. Mais pourquoi renoncerait-elle à une vie heureuse ?

”Que cherches-tu en ce bas monde ? La fortune de Stinger n’est-elle pas assez pour toi ? Ou bien tentes-tu de nuire à ton propre déni ?”

Je suis plus grand qu'elle. Je la fixe d'un regard désabusé, ma voix monotone restant toujours la même. Les bras le long du corps, je ne suis pas en position de combat. J'aimerais l'éviter.
Kym la Renégate
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MessageSujet: Re: Mistake [PV]   Mistake [PV] ClockLun 30 Oct 2017 - 11:35
Ses yeux regardaient inlassablement le vide. Il n’y avait plus rien pour lui faire croire à un espoir viable, quelque chose qui lui ferait penser le contraire. Kym n’était pas ce genre de personne ultra cultivé et vaniteuse, elle n’avait eu qu’une éducation militaire stricte durant sa vie. Cela ne signifiait en rien qu’elle soit plus bête qu’un autre, et c’est même probablement son instinct si développé qui lui avait aussi mis la puce à l’oreille. Outre l’épice, outre l’arrêt soudain de la présence oppressante de Gilean constamment sur ses épaules. Outre la puce qu’il avait fait implanté dans le corps de Kym, pour prévenir d’une alerte toute la Stinger Industry si elle était en danger, si elle allait clamser.


*Qu’est-ce que je vais foutre sans toi… Avec ton air dédaigneux tu m’aurais dit : « Il y a toujours Sid, lui aussi tient à toi, mais foutrement pas au même point que moi ». Pauvre connard, t’as toujours les bons mots de l’homme vexé et transit d’amour…. Tu sais quelle bête sauvage je suis, c’est vrai. Mais tu sais aussi que j’appartiens tellement à toi et ta putain de firme que mon cœur est scellé par ta gouverne, et dans le sens littéral du terme autant que le sens figuré, hahaha ! … *
 
Putain de vie de merde. Kym ne l’avait jamais trop vu sous cet angle, la vie. Pas durant toutes ses longues années d’existence, peu importe les difficultés des guerres qu’elle avait mené. Peu importe qui se mettait à travers son chemin et lui mettait des bâtons dans les roues : jusqu’ici, elle restait toujours sereine et affreusement sarcastique, cruelle, allant de l’avant en ayant hâte de détruire de nouvelles vies. Qu’est ce qui s’était passé de si profond dans son âme pour que, le fait de passer du temps avec Gilean et ses enfants, la transforme du tout au tout ? Toutes ses pulsions disparaissaient comme si Kym n’avait jamais existé. Comme s’il ne s’agissait là que d’une autre Kym, ayant eu un autre vécu, une autre perspective de la vie…
 
*Avec cette foutue épice c’est encore pire, j’en suis à me demander si je suis bien réelle et pas un foutu clone que Gilean aurait fait faire de moi parce qu’il n’aurait pas pu me sauver auparavant…. Hahaha ou alors je suis dans un monde parallèle au miens, ou j’ai subi une lobotomie, ou putain je suis juste une autre personne ou un genre de fantôme !? Nyaha ! Que des bonnes histoires de trouduc dit donc ! Pas de bol, la première version est la bonne, sauf que c’est moi le dindon de la farce… Hein que c’est vrai Stinger ? ! Je sais que tu me vois ou que tu m’entends peu importe où tu es ou sous quelle forme tu es ! Je sais que ton âme pleure en me voyant, alors je vais rire pour nous deux… ‘fait chier.*


Pendant tout ce temps de rêvasserie, la militaire avait « quitté » le monde réel pour s’enfoncer dans sa mémoire, ses souvenirs, ses pensées. Quand elle revint à la réalité, son arme avait été broyé, un type se dressait devant elle.
 
- Sid, c’est toi ? ! Putain, ce flingue était un cadeau... dit-elle tout de suite sans réfléchir, de sa vision troublée par la drogue et par ses méandres internes.
 
Cette dernière se rapprocha maladroitement de son interlocuteur et le scruta. Ce truc n’était pas Sid, aucun poil à l’horizon, juste un genre… d’armure ?
 
-  Oh, mais ce n’est pas toi le gentilhomme avec la cuillère qui m’a aidé lorsque j’étais dans les tribunes ? hahaha… Sacré numéro ! … Ses yeux captèrent un peu mieux les choses et elle remarqua qu’il ne s’agissait pas du Gervais. … Ah non, merde. Toi t’étais le pouilleux en armure de l’équipe adversaire. Tu fais chier.


Dans des conditions normales, Kym lui aurait probablement déjà sauté à la gorge. Cela dit, la drogue qu’elle avait ingérée en grande quantité était à l’apogée de ses effets et, même si ça ne l’empêchait pas de se battre, cela allait brouiller ses réflexes. Et même, en fait elle n’en avait rien à foutre de ces facteurs-ci, c’est surtout sa phrase sur elle et Stinger qui la fit ne pas agresser ce type tout de suite.


Son regard se transforma en quelque chose de glaçant. Comme un rictus à part entière d’une personne dont la méfiance entière peut se lire dans ses yeux.


Cette dernière releva la tête pour regarder de son regard perçant à travers le casque de Légion. Elle se tenait plus ou moins droite malgré les tremblements provoqués par la substance illicite et l’excitation d’avoir entendu Stinger.


- Et toi pauvre brêle, tu penses valoir mieux que moi ? C’est quoi ton air hautain alors que tu sens la gnôle d’ici ? Eh ouais enculé de toi, ce n’est pas parce que je suis loiiiiin que j’ai pas mes super réflexes de Moojuu héhéhényaha ! Elle se mit à sourire d’un air ironique qui tombait dans le ridicule à cause de son état second. Quoi Stinger, hein ? Tu le connais, toi, Stinger ? Putain première nouvelle ! Tu sais qui il est, d’où il vient, tu l’as rencontré car comme par un PUTAIN d’hasard t’as aidé SON peuple ? ! Toi qui d’habitude n’en a rien à carrer des autres, tu t’es décidé comme ça un jour par pure coïncidence d’aider le peuple de celui qui allait te voler pas moins que ton âme, ton cœur, quand depuis des centaines d’années tu n’as pu ressentir que dégoût et des envies meurtrières envers autrui ? Oh et attends ! T’as visité les appartements privés du Boss dans le Cœur de Fer ET la Flèche d’Argent ? T’as rencontré ses généraux ? T’as défilé à son bras devant tous ses hommes aussi ?? hahanyahahaa ! Et la meilleure pour la fin : est-ce que tu l’as prise cette putain d’épice ? ! … Putain de merde, ouais ! Bien sûr que la bonne réponse c’est que LUI était trop bien pour une fille de la rue comme moi, la cruelle tueuse exécutrice en mon temps sur Baelfire lors des guerres ! Qu’est-ce que ce putain de destin vient foutre dans une vie dénuée de bons sentiments ? Y’a quelqu’un qui se fou de ma gueule ! Dit-elle en levant sa tête soudainement vers le ciel. Toi pauvre connard encore plus ironique que moi, le spectacle doit te plaire ! Puis en plus tu t’amuses au pif à me donner des vies différentes dans les univers parallèles, hein ? !
 
Kym donna un coup de pied dans l’armure de Légion. Pas réellement un fort ou un agressif, juste un qui signifiait son désespoir et le fait qu’elle ne puisse rien faire face à cela. Cette dernière marmonna des choses incompréhensibles à l’encontre du « bonhomme probable dans le ciel » qui se foutait de sa gueule en dirigeant sa vie.


- Sérieusement… t’es qui… Finit-elle par articuler, les jambes flageolantes et les yeux fixant à nouveau le néant. Si t’es un genre d’émissaire, ou je ne sais quoi… Qu’est-ce que la Stinger Industry va enfin daigner me dire à propos de Gilean…. Hein ? Toi aussi tu l’as remarqué… ? L’univers n’est plus imprégné par son empreinte…. J’en suis quasiment sûre ! J’ai besoin d’avantage d’épice pour qu’elle me le confirme entièrement….
 
Il était tellement rare de voir Kym dans un tel état que c’était la première fois qu’elle vivait ça. Cette dernière était dans une psychose telle que la réalité se déformait sans cesse, souvent pour se moduler en des lieux où elle s’était vu aux côtés de Gilean.
 


*J’en arrive vraiment à cette putain de conclusion de faible… à me dire que rien n’a plus de saveur… sans toi ?...*
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MessageSujet: Re: Mistake [PV]   Mistake [PV] ClockLun 30 Oct 2017 - 21:25

Une forêt déserte...

”Amalgame d’âme…”

”M-mmh ?”

”Tu gis à présent dans la poussière ensanglantée de ton royaume de mort. Des châteaux détruits, des royaumes ruinés, des dizaines de milliers de vies éteintes dans l’espoir d’arrêter le feu infernal qui fut déployé par ta faute sur le monde. Une guerre sanglante qui a consumé un nombre incalculable de familles, des villages et des villes brûlées à perte de vue, et des guerriers sans cesse dont les corps ne sont même plus reconnaissables, tués par toi et toi seul afin de perpétrer la terreur dans les coeurs des mortels. Que dis-tu, maintenant, monstre, démon; diable engendré dans le plus abominable des ventres ? Qu’as-tu à dire pour ta défense ?

”...Les Aristocrates...”

Un souvenir repasse dans ma tête, souvenir d’une ancienne existence, alors que la vie de celle qui est devant moi m’est étalée comme un tapis. Je n’avais qu’à écouter et à piocher les éléments qui me seraient nécessaires. Ainsi elle aurait rencontré le Gervais, et à entendre ses dires, du bon côté de sa cuillière. Il me semble l’avoir vu quelque part... Serait-ce… le stade ? Serais-je en train d’écouter l’histoire d’une meurtrière de masse, sanglotante à moitié, et dont le timbre de voix est perturbé par les substances illicites. Schéma standard. Tueuse tombée amoureuse et ayant rencontré un personnage à la philosophie bien différente. La tueuse accompagne ainsi le chef d’entreprise là où il va, et bénéficie des meilleurs “avantages” que peut lui offrir sa nouvelle position de compagne d’un des hommes les plus puissants du monde actuel. Entre autre, la substance illicite qui lui ruine la vie depuis un moment.

C’était une meurtrière qui vivait par le sarcasme et le cynisme pour éviter le remord. C’était une folle qui ne réfléchissait que par son attirance et par sa soif de sang. C’était une criminelle dont la vue n’était que rouge. J’étais en train d’assister à l’inévitable spectacle qu’était de voir tout un monde construit sur un rire contre la société s'effondrer, quand le mépris pour la vie se lie avec l’amour pour un autre. Cette vie a de l’importance, maintenant. Cette vie brise l’idée qu’aucune vie n’a de la valeur. Heureux est le meurtrier qui se fera tuer avant de voir la vérité en face. Et j’imagine qu’il n’y a pas mieux qu’un repenti pour tenter de consoler une camarade aux instincts homicidaires. C’était presque une blague. Un homme déprimé va voir le docteur. Il lui dit que la vie n’a plus de sens, que le monde ne vaut plus rien, et qu’il n’arrive plus à rire. Le docteur lui répond qu’il a de la chance, que le grand clown Pagliacci est en ville, et lui prescrit d’aller le voir pour se remonter le moral. “Mais docteur, lui répond le patient, je suis Pagliacci !” Tout le monde rigole. Le rideau tombe.
La voilà qui hurle contre le ciel, envers et contre la causalité qui régit selon elle sa vie. Puis elle marmonne, et bougonne. C’était un triste spectacle qui s’offrait à moi. Cette crise de nerfs du personnage amoral était toujours quelque chose de cathartique. Couper le fil de vie du tueur est toujours quelque chose de moyennement plaisant pour ceux qui souffrirent. Rendre ce fil bien plus maigre par la destruction mentale de l’individu l’était bien plus. Et pourtant je n’étais pas de celui qui rigolaient face à cela. Je ne faisais que recevoir. La seule chose qui me séparait d’une statue étaient mes yeux qui suivaient la léopard anthropomorphe en pleine hystérie, l’illusion de respiration qui faisait sortir de mon masque un souffle froid, et ma cape qui virevoltait au peu de vent qui circulait dans le monde ici-bas.

Puis elle se remet à articuler, ressemblant plus à une marionnette de bois qui peine à rester debout toute seule. Elle me demande qui je suis, puis commence à émettre des hypothèses sur le sort de son bien aimé. Des théories qui pataugent dans ce qui doit contrôler davantage contrôler son corps que son propre cerveau à l’heure actuelle. Ma main ne trouve que mon visage comme repos pour le spectacle pitoyable qui m’est offert. Prenant une respiration, je sors mon flacon, avant de le fracasser sur son visage. L’un des avantages aux pouvoirs de soin est la capacité à se débarrasser de toute drogue malencontreuse qui perturberait l’esprit. Ça, et la joyeuse violence gratuite que l’on peut faire avec sans possibles restrictions.

”Je suis désolé pour toute douleur causée. Sortir les gens des mondes joyeux qu’ils se construisent tout seul en se nuisant à leur propre esprit n’est pas facile à faire de façon délicate.”

Ainsi j’étais, je l’espérais, écouté par quelqu’un qui n’était plus sous l’emprise de je ne sais quelle drogue. Mon flacon se reforma dans ma main. D’autres mémoires de mon interlocutrice paraissent devant moi.

”Ma relation avec Stinger ne s’est pas élevé à grand chose. Une sorte d’amitié étrange. Je n’ai ressenti sa présence sur moi qu’une seule fois. Peut-être que voir le monde à travers mes yeux l’a dégouté. Mais cependant… ”

Je bois un coup du récipient présent dans ma main.

”Cependant la présence de Némor dans tes souvenirs ne me trompe pas. Ses méthodes immorales ne font que confirmer ce que j’ai entendu précédemment : Gilean est mort. Et ou bien tu es dans un état d’illusion et de déni impressionant, ou bien elle a décidé de jouer avec tes sentiments en créant un androïde, ou un clone du Boss. Pour peu que je le sache, ça ne la dérangerait pas. Rien ne la dérangerait, de toute façon. Que le monde soit en ruine, tant qu’il y ait une seule personne pour entendre ses remarques désobligeantes !”

Mon regard se perd dans le vague alors que je laisse échapper un petit rire.

”Stinger aurait disparu des écrans et de toute communication vis à vis de son entreprise après ce qui semblait être la dose de trop. Peut-être serait-ce un chagrin d’amour pour avoir vu la femme qu’il aimait avec quelqu’un d’autre ? Une histoire tragique comme on en verrait chez les grecs.”

Attrapant sa tête, je lui fais observer en grand ses propres souvenirs, à travers la brume causée par la toxine.

”Serait-ce à cause de Sid ? À cause de Toriel ? Ou bien à cause des dizaines de victimes de ta soif de chair plus vivante ? Comment être sûr d’un tel amour quand cette femme si proche est si lointaine ? Stinger voyait dans le futur sans pourtant observer la stupidité de son futur acte. Stinger ne te voyait pas en train de pleurer, de gémir, et de sourire comme une idiote sous l’effet d’une came qui te fait vieillir prématurément. Stinger ne voyait pas les conséquences de son chagrin d’amour désespéré. Et comme un demi-dieu il se laisse mourir sans laisser à quiconque son corps, ne laissant qu’aux autres de quoi réécrire son histoire car ils la sentent incomplète.

Ou bien peut-être ne parlons nous pas d’amour, mais de rage ? Peut-être que nous sommes en face d’un être triste d’être amoureux d’une telle barbare, d’une sauvage qui massacre non pas pour le bien être d’un peuple mais par pure envie immature ? Peut-être que ce sont des remords qui ont fait perdre au monde le Métamol qui était Gilean Higginbotham ? Peut-être que c’est aider quelqu’un qui commettait des massacre pour se distraire qui l’a emporté ? Après tout, il a toujours eu un certain respect pour la vie. N’avait-il pas un plan pour anéantir les monarchies ? N’avait-il pas une unité secrète de mercenaires pour l’aider officieusement ? Quelle tristesse de perdre un homme prêt à faire des sacrifices pour le bonheur commun. Mais on dirait que sacrifier ses idéaux pour l’amour d’une diablesse traîtresse fut de trop... ”


Je laisse disparaître le spectacle des horreurs avant de prendre un peu de recul.

”Ce n’est pas comme si le monde allait changer, de toute façon. Le faux Stinger sera toujours là, quoique peut-être un peu moins titilleux, un peu moins prône à renverser le monde et les monarchies. Il te conviendra autant. Peut-être même plus ? Après tout, il est toujours aussi riche, il est toujours fait de l’adn qui composent tes enfants, et il est toujours incapable de s’habiller sans paraître comme l’un des dictateurs qu’il hait tant.”

Je suis à présent adossé au mur.

”Enfin, je suis en train de me raconter à moi-même des salades. Tu restera à jamais bouché dans ta vision du monde, et tu te répétera en permanence que les autres ne valent rien. La seule différence est que maintenant tu chercheras à jamais à redevenir comme avant.”

Dis-je, comme si le remord qu’elle éprouvait n’était pas un possible espoir pour une guérison saine du mental et de l’esprit. Mais appuyer sur les points sensibles d’une guerrière ne pouvait pas me permettre d’être qualifié d’être mentalement stable.
Kym la Renégate
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MessageSujet: Re: Mistake [PV]   Mistake [PV] ClockMar 31 Oct 2017 - 14:28
Tout s’effondrait autours d’elle, mais pas bruyamment. En silence. Un silence lourd de sens et de souffrance, quelque chose que chacun connait lorsque son cœur a été offert sans autorisation. C’est toujours sans autorisation quand c’est réellement l’amour… On ne choisi rien. Dans son esprit, et pas que, même dans la réalité, tout semblait s’écrouler. Elle voyait les bâtiments se déformés et partir en ruines sous ses yeux, pleine de tristesse face à une telle anarchie. C’est quoi ce bordel ? D’habitude, ça lui plairait, ça lui donnerait le sourire, elle se sentirait inviter à semer d’autant plus de chaos ! Et là, l’heure de la glorification de ce carnage n’existait plus au fond d’elle…. Du moins plus depuis ce qu’elle avait vécu récemment.
 
Avec le traumatisme subit pendant son accouchement, ses rêvasseries où elle vieillissait auprès de Gilean, alors que l’épice lui avait démontré que ce chemin menait à sa mort – et le fait qu’elle le voit près de lui, pendant son dit accouchement- tout cela faisait trop à supporter sur le coup. Heureusement qu’il avait été là, même si ce n’était plus vraiment lui. C’était lui, quelque part, indéniablement. Mais ce n’était pas la même âme, pas cet homme vertueux et spirituel avec qui elle avait mêlé sa propre existence. Il ne résidait plus rien que des souvenirs douloureux associé à cette âme si lointaine de la sienne, à présent.
 
Un flacon s’écrasa sur son visage et elle ne broncha même pas : son regard demeurait en direction du ciel, qu’elle percevait comme si les autres planètes étaient visibles de là où elle se trouvait. Un mélange de couleurs pastels et d’ondes boréales le traversait, et son esprit semblait s’envoler là où elle espérait trouver l’âme de Gilean.
 
Bientôt le délire ne laissa place qu’à la noirceur glaciale du ciel que tous voyaient. Cette dernière cligna des yeux plusieurs fois, alors que ses pupilles se rétrécirent pour reprendre leur allure habituelle. Kym observa les bâtiments autours d’elle : tout était redevenu monotone, sans intérêt ni signification pour son état psychologique instable. Tout était de nouveau semblable à ce monde où son seul but était de profiter, au détriment des autres.
 
La douleur s’empara un moment de son visage, après coup, parce que sous drogue il est bien connu que l’on ne ressent plus la souffrance physique. Cette dernière grimaça et se frotta machinalement les joues. La militaire fronça les sourcils et son regard vide de tout bons sentiments tentaient à nouveau de percer ce qui se trouvait sous le lourd casque de son interlocuteur.
 
-  La douleur, c’est dans la tête. Dit-elle avec une froideur qui ne lui ressemblait pas. Je ne suis donc pas folle : Stinger n’avait pas à proprement dit des pouvoirs, et pourtant… ressentir sa présence c’est lui appartenir d’une quelconque manière… Ajoutait-elle en baissant la tête.


Son envie de meurtre n’était toujours pas revenue, même lucide. Pas vraiment. Elle avait surtout l’impression qu’elle devait le faire, comme si c’était une sale habitude ou un mécanisme obligatoire pour sa survie, ce qui n’était pas tellement faux lorsqu’elle habitait sur Baelfire.


L’armure sur pattes avala le contenu d’un truc. Kym le regarda faire en pensant qu’il s’agissait de la fameuse gnôle dont elle sentait l’odeur depuis son arrivée, elle ne chercha même pas à user de ses sens pour lui prouver le contraire. Sa vigilance était inexistante, comparé à son instinct de chasse et de prédateur qui, habituellement, la faisait agir comme tel, avec une méfiance exacerbée.


Les prochaines phrases de Légion firent l’effet d’un coup de poignard. Pourtant, elle le savait déjà plus ou moins, et merci à l’épice. Gilean était bel et bien décédé, et le clone qui avait partager un bout de sa vie auprès de leurs enfants n’était qu’un pâle reflet de ce qu’il avait été. Il lui était fidèle en tout point, encore une fois, c’était bien lui. Mais pas l’âme dont rêvait Kym : voilà la différence primordiale.


-  Rien à foutre de ce que l’autre barjo de scientifique à fait. Elle a sauvé la vie de mes gosses en pondant un clone de mon aimé… Sans lui, j’aurais clamsé sur la table en emportant les gamins avec moi : c’est ce que l’épice m’avait révélé. Cette dernière sortit un cigare de sa poche de pantalon et l’alluma. Que ça soit immoral ou non, la question ne m’intéresse pas, tout ce que je retiens c’est que les relations de Stinger m’ont sauvé la mise, et surtout ont permis à mes enfants de grandir dans une sphère heureuse… Truc que je croyais pas possible, tout comme mon instinct maternel. Pour une orpheline pitoyable, j’ai pas fait si mal que ça au final… Ajoutait-elle à voix basse, d’un air morne, bien qu’elle se complimentait faussement.
 
Cette dernière s’étouffa de rire dans une bouffée de sa fumée, aux paroles de Légion.
 
- Une tragédie grecque ? Haha putain, t’es le roi des bouffons de la comparaison !.... Si Gilean a préféré s’ôter la vie plutôt que de vivre une possibilité dans cet univers…. Je ne sais pas quoi en dire, en fait… C’est… l’épice je présume, qui l’a poussé à une telle extrémité…
 
Kym ne faisait pas preuve d’ironie, pas preuve de son sarcasme bien ancrée dans sa personnalité comme d’habitude. Pour une rare fois dans sa vie, elle n’avait pas réellement envie de rire de la situation.
 
Les souvenirs que lui imposaient Légion avec son étrange fumée lui firent ouvrir grand les yeux. Et la bouche. Son cigare tomba et s’écrasa sur le sol comme un ralentit mal fichu, histoire de dire le traumatisme subit. Les paroles qu’il ajoutait à ces souvenirs lui faisait l’effet de l’épice, en sens inverse, comme une rétrospective qui se pose là et qui te dit « regarde, c’est ce que toi tu as choisi comme chemin, et voilà connasse, ça t’a amené à ce moment présent. »
 
D’un coup, le bras gauche de Kym fut entouré d’un énorme amas d’os, et elle lança son bras en plein dans le torse de Légion pour exécuter son attaque : « pointe d’os ». Elle voulait qu’il dégage, lui et les souvenirs devant son nez, lui et ses putains de phrases joliment construite pour la faire culpabilisée.
 
- Va te faire enculé ! Tu crois que tu peux venir m’accuser de traîtresse espèce de sac à vin ? Sacrifier ses idéaux ? T’es sûr que tu connaissais Gilean ?... Putain moi aussi je croyais le connaître, je le pensais battant et pas nihiliste au point de se suicider !! Bordel ! Alcoolo de mes deux, si t’as eu une relation avec Stinger tu m’étonnes qu’elle fut brève ! T’as pas les couilles nécessaire pour t’adresser ou copiner avec un tel homme ! Hurlait-elle sous le coup de la colère, piétinant les restes son cigare au sol. Tu te prends pour un foutu psychologue ? Je n’ai pas besoin qu’un mec comme toi vienne s’interroger sur mes agissements et sur ma vie, surtout que t’es certainement pas mieux placer que moi pour regretter des choses ! On fait tous de la merde à un moment ou à un autre, peut-être que pour toi, ma vie n’a été qu’une succession de truc à la con, mais tu n’es pas moi ! J’vais pas te laisser débarquer ici pour me juger alors que t’as aucune foutre idée de ce qui se passe dans mon corps et dans ma tête, tout comme moi j’en ai rien à foutre de qui tu es et de comment tu ressens les choses ! J’aime Gilean et ça n’a pas à être au passé, ça restera une constante, c’est au moins un truc que l’épice ne pourra pas m’enlever !
 
Sous la colère, une bonne partie des os de son corps s’étaient allongé. Un bouclier d’os l’entourait à présent, grâce à sa technique « caveau d’os ». Ce n’était pas tant qu’elle voulait lui broyer la gueule, c’était la fameuse rage qu’il avait dépeint à laquelle, Kym était aussi sujette en ce moment.
 
Elle alluma un nouveau cigare, les doigts prit de spasmes.
 
-  Son clone permettra au moins de ne pas révéler ce bordel aux médias, si ça peut aider sa société… à eux de voir, de toute façon je ne compte pas revenir. Elle n’ajouta rien derrière « revenir ». Si c’est ce que j’étais qui a fait péter un câble au plus grand des hommes de cet univers, alors c’est que mon vieux connard d’oncle avait raison. Avant que je bute ce crétin, il m’avait dit qu’on a toujours un retour de bâton. « le karma » qu’il disait c’te pauvre truffe. Je n’en ai jamais cru un mot. Ma vie a toujours été des plus plaisantes…. Jusqu’à ce que mon destin ne se mêle à celui de Gilean et que mon âme parte avec lui. La militaire semblait être plutôt calmée, mais au fond de ses yeux, on sentait toujours cette mélancolie évidente, présente dans son état second auparavant. Je suis une coquille vide. L’épice m’avait prévenu.
 
On ignorait si elle conversait vraiment avec Légion, ou avec elle-même. Kym ne le regardait que rarement, elle se contentait de fixer des choses creuses, comme si elle y voyait dans son esprit un autre univers, un autre lieu.
 
- Tes salades tu peux te les foutre au cul mon grand. Comme disait Gilean :  je suis effectivement pas Shenron, mais je suis doté des mêmes burnes de cristal ! Alors joue pas aux cons avec moi trop longtemps. Allez, maintenant dégages. Laisse la gonzesse bouché dans sa vision du monde, comme tu l’as sous-entendu, tu ne tireras rien de moi. Et je me suis assez donné en spectacle pour ce soir.


Kym ne riait plus. Elle ne chantonnait plus, ne sautillait plus avec son air sarcastique sur la gueule. Tout ça s’était envolé avec Gilean, sa joie, ses rires, sa raison de vivre, ses rêves…. Son âme.
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MessageSujet: Re: Mistake [PV]   Mistake [PV] ClockMer 1 Nov 2017 - 21:05

La redescente d'un mauvais voyage dans un endroit peu appréciable semblait toujours accompagnée d'une révélation. Le visage ne bougeait pas. Le museau ne changea pas. Il n’y avait qu’un regard vide vers l’horizon, vers le mur en face, vers les panneaux publicitaires encore en train de se dissoudre. Le contenu du récipient qui venait de lui être écrasé à la figure disparaît rapidement. Il ne reste que des yeux troublés et vides de joie. La révélation de la féline anthropomorphe était simple : Stinger n’avait pas de pouvoirs, au sens d’une capacité supérieure à celle d’un Métamol lambda. Il avait cependant une emprise sur les êtres vivants digne d’un être “supérieur”. Il avait un pouvoir sur les autres, un pouvoir qui ne pouvait être expliqué que sur le plan du mental. Ceux qu’il observait étaient sous son contrôle. Il n’appréciait pas avoir les yeux sur moi. Ainsi aurais-je été l’exception ? Je devrais m’imaginer heureux.

Un visage triste dont les yeux s’ouvrent grand, et dont les prunelles rappetissent. Il y avait une certaine satisfaction à avoir en jouant sur les mots. Torturer les tortionnaires était un passe temps appréciable. Ce n’était qu’un retour, que les récoltes des plantations. S’amuser à planter des ronces dans la terre autour de soi ne ferait qu’une prison de pointes et de plantes au bout d’un certain temps. Les yeux se ferment un peu. Les sourcils se froncent. Les dents se serrent. Elle me répond alors que je la regarde sans changer de visage. La voix d’abord forte baisse de volume petit à petit. Le ton descend, devient morne. Elle parle de ses enfants. Considère que leur prise d’âge est tout à fait normal, qu’ils ont grandi dans le bonheur et la joie.

”Combien de temps ont-ils passé avec leur mère ? Une semaine ? Deux ? Oh, mais leurs cerveau ont été modifiés pour qu’ils ne s’en rendent pas compte. On leur a installé des machines dans la tête pour qu’ils ne voient rien venir. Leur cerveau fut-il inhibé ? Où bien fut-il parsemé de fausses mémoires ? Une enfance, c’est facile à modifier. On peut tout faire croire à des êtres aussi fragiles que ceux là, alors avec la science, des miracles sont faisables. Et que leur réserve leur futur ? La guerre, la bataille ? Toujours et encore ? Un cercle vicieux de violence qui se perdure de façon familiale ? Ils accompliront leur baptême du sang. Ils prendront goût à tout ce bel art du combat. Et quand, mis en rut par les membres déchirés, les bruits stridents, et les projectiles autours d’eux, quand, en se prenant la balle de trop, ils mourront après avoir vécu à peine trois ans, ils hurleront faiblement à leur mère. Ils gémiront en espérant que leurs couinements empêchent leurs tripes de sortir de leur ventre. Et ils insulteront tout ce qui s’est passé dans leur existence, et ce qui les a conduit jusque là.”

J’ai vu ce schéma temps et temps encore. J’ai vu toutes les facettes qui conduisent l’histoire d’un être jusqu’à cette même mort sur le champ de bataille. Toutes les ficelles, toutes les figures. Cas par cas, les voilà qui crèvent au même endroit. Chaque vie tente d’être unique, mais au final, chaque histoire ressemblera à une autre. Après en avoir lue une, on les connaît toutes. Peut-être qu’une d’entre elles se démarque alors ? Peut-être que celle là diffère ? Et puis après, celles d’après se suivent. Ma mémoire n’est pas excellente, mes souvenirs sont flous, et je ne retiens plus rien après deux jours. Pourtant, cette même histoire est gravée dans mon crâne. Ce n’est qu’avec un profond soupir que je la reçois à chaque fois.

Voilà une meurtrière qui se moque de moi. Voilà une meurtrière qui se pose des questions sur les raisons du pourquoi et du comment. Voilà une meurtrière qui observe avec terreur ce qui l’a conduit jusqu’ici. Et voilà une énorme pointe entre mes côtes qui laisse tomber le noir qui coule dans mes veines spectrales. Je sens un liquide froid remonter jusqu’à mes lèvres, avant de sortir délicatement, et de couler sur un coin, sous mon masque. C’était un pouvoir assez particulier. L’usage de ses propres os en tant qu’arme. Cela est surprenant. Il doit être accompagnée de capacité de régénération, car sinon il ne resterait plus rien pour maintenir le corps en place.

”Il est vrai que je ne dois pas avoir des “couilles” comme les siennes. Après tout, il faut un courage incroyable pour se laisser mourir avec une fortune comme la sienne, et toute une vie devant lui. Il est vrai que tout le monde fait des erreurs. Le meurtre en série. Le viol en série. Des dizaines et des centaines de victimes de torture. Des milliers de corps qui flottent dans les rivières. Des femmes comme des hommes qui perdent leur dignité et leurs capacités mentales. Parfaitement excusable. Des petites erreurs d’étourderie. Et puis bon, il est vrai que je ne devrais pas te juger. C’est si coquin et si folichon de prendre tout ce que des gens ont, et tout ce qu’ils auraient eu. C’est mignon de rigoler et d’embrasser son copain au milieu de cadavres. C’est tellement craquant d’égorger des enfants devant des otages. Ce n’est pas à moi de questionner tes péchés mignons n’est-ce pas ? Tout le monde fait des erreurs...”

Je sors la pointe de mes côtes. Plus de noir sur le sol. Plus de gouttes qui tombent. Il vaut mieux saigner que pleurer, j’imagine.

”La constante s’efface devant l’inconnue. L’épice ne pourra peut-être pas t’enlever ta détresse, mais qui sait ce que l’avenir te réserve.”

Le sang décore mes dents à présent. Mes yeux sont posés sur le pieu en calcium et en fer qui avait tenté de me percer le coeur. À travers, je vois d’autres pouvoirs possibles à l’aide de ces os : Un bouclier, une zone de pointes, ou bien comme je l’ai ressenti il y a une minute, une grande épine assez douloureuse. Voilà désormais Kym la Renégate qui s’élance à nouveau sur une réflexion à l’intérieur de son être. Elle disait ne pas vouloir revenir auprès de la Stinger Industry, avant de ressasser une discussion avec son oncle, parlant de “karma”, de perte d’âme, et de coquille vide. Son ton reprend soudainement de l’intensité et elle m’informe qu’il me faut partir de façon imminente.

”Quand bien même je le voudrais, je le pourrais pas. Tu l’as dis toi-même : tu ne comptes pas retourner auprès de Stinger. Tu ne tenteras pas de reprendre la minuscule parodie de vie qu’il te fut accordé. Tu continueras désespérément ta chasse au sang des autres. Cela, je ne peux pas l’accorder.”

Le Caveau d’Os, tel est son nom, est un pouvoir qui se base sur la transformation des os de son utilisateur afin de les utiliser pour se protéger de multiples attaques. Assis avec une taillade dans le thorax, je fixe Kym dont le bouclier semble se renforcer, petit à petit. Une multitude de lames apparaissent soudainement dans son dos, touchant en des points vulnérables cette protection, qui se brise instantanément. Un pouvoir assez simple qu’est l’Exécution.

”Les esprits troublés, les guerriers qui ne vivent que par le sang des autres, les monstres malsains qui se glissent parmi les hommes, tous peuvent être ramenés à la raison. Tous peuvent devenir plus que des cause de l’augmentation du nombre de tombes chaque années. Et il est de mon devoir de les amener à nouveau en dehors du mal et de l’insanité. Que ce soit de gré ou de force.”

Je fixe la pointe toujours colorée de noir.

”Quand bien même tu ne serais qu’une blague d’un être vivant, incapable de voir le malheur provoqué par tes actions, je ne peux te laisser en liberté. Et j’ai entièrement les moyens pour parvenir à mes fins, aussi ignobles soient-ils. La question qui se pose est : Leur utilisation sera-t-elle nécessaire aujourd’hui ?”

Malgré la douleur, ma voix reste monotone. Mon regard désintéressé. Il se pourrait que ce ne soit pas la seule blessure qui me sera faite ce soir.
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MessageSujet: Re: Mistake [PV]   Mistake [PV] ClockMer 8 Nov 2017 - 20:42
- Je t'emmerde le philosophe. 'Va falloir que je me répète combien de fois, enculé ?

Son cigare pendait à ses lèvres mollement. Revenir à la réalité était plus dur encore que d'être sous drogue. La drogue, ça permet de s'inventer un autre monde. De voir des choses au delà de ce que nos sens peuvent perçevoir. C'est une échapattoire temporaire de nos problèmes, c'est vrai. Pourtant, tout ce qu'on peut imaginer, tout ce qu'on sentir dans cet état second, nous donne l'impression que ce qu'on voudrait est là, à portée de mains. Bien sûr, rien n'y fait. Les consommateurs de drogue ne sont pas tous des putains d'allumés qui croient que le véritable "monde" on le voit quand on se met dans ce genre d'état. Non, non, ce n'est pas ça. C'est que, quand on sait contrôler son esprit en étant atteint par de telles substances pour qu'il nous montre ce que l'on désir le plus, alors là, y'a de quoi perdre la tête. Ne plus vouloir redevenir "normal".

- Ferme un peu ta grande gueule, tu crois tout savoir des autres tout le temps comme ça ? Bordel, tu dois pas avoir d'amis pauv' con ! nyahahaha ! Cette dernière se payait sa tête sans vraiment y mettre du sien pour une fois. Son regard restait détaché de tout ce qui se passait autours d'elle. Mes gamins se porteront très bien, enfoiré, merci de l'attention que tu accordes à ma famille dit donc ! Qu'est-ce que ça peut te foutre encore une fois ? Ta vie doit être vraiment merdique pour que tu perdes ton temps ici, avec moi, l'ombre d'un des plus grands tyrans du monde ! Nyahahaha au moins ça ! Cette dernière riait à voix basse, se remémorant ses agissements passé. Des souvenirs plus que lointain. Ils n'ont pas subit un quelconque bourrage de crâne mental déjà, renseigne toi avant de causer poivrot ! Y'a des machins de nouvelles technologiques trop hype. Des espèces de champs qui permettent d'accélérer la vieillissement des êtres vivants qui s'y trouvent, à l'intérieur de ce fameux champ. Donc pour ta gouverne: ferme ta gueule une nouvelle fois ! Nyaha !

Kym ignorait la plupart des choses qu'il disait. Elle savait qu'il n'avait pas tord, elle ne foutait pas vraiment un vent à toutes ces choses: la militaire voulait jusque qu'on lui foute à elle, la paix. Qui pouvait croire que cette dernière n'avait pas été assez tourmenté, déjà, par tout ces putains de questionnement, hein ? 'Fait chier. Toutes ces questions existentielles et qui te pourrissent la santé et le moral, c'est devenu son quotidien. Tout pourrait pourtant vite être réglée si elle mettait fin à ses jours, elle aussi.

- Nianiania.... effectivement tu devrais vraiment la faire la reconversion professionnelle en tant que psy ou une connerie du genre, ça aidera vaaaachement les paumés de la vie comme moi. Cette dernière tira une énorme latte sur son cigare qu'elle souffla dans le visage de Légion, d'un air amusé, et pourtant... ses yeux... ils étaient toujours si vide. C'est du courage de se suicidé et de laisser ses problèmes derrière soi ? On a pas la même définition des choses nyahaha ! Très cocasse, ce fait que tu estimes que Stinger a été couillu même quand il s'est tué !! NyahahaahahahahahaAaaa !! Il a été courageux d'abandonner ceux qui comptaient sur lui ? Sa foutue richesse ? Moi ? Ses futurs enfants ? Woaaaaw exemple de bravoure absolument fascinant en effet ! Elle s'esclaffa d'un rire sincère. Sincèrement blessé. Ouais, ouais, tout le monde fait des erreurs, hein ? Je ne regrette rien de ce que j'ai fait dans ma vie, couillon. Je ne me lamente pas sur mes actions passées, j'aime tuer et voir la souffrance se répandre chez les autres ! Surtout ceux qui ne l'ont jamais connu, qui s'y croyaient immunisé en se cachant dans les jupes de leurs mères, ceux qui se pensaient intouchable parce que les médias et les politiques étaient derrière eux ! Toute cette belle société d'hypocrites me fera toujours vomir, et jamais j'exprimerais faussement un quelconque regret pour me faire pardonner.... Nyahahaha !!! Mais pardonner quoi, bon sang ? ! C'est tout ces abrutis que je terrorise qui devraient confesser leurs pêchés pour mentir à longueur de temps aux "gens qu'ils aiment" ! En leur donnant de faux compliments, des fausses excuses, des fausses promesses, des amours incomplets ou temporaire, tout est toujours faux ou éphémère !

Cette dernière leva ses bras vers les ciel, cigare au bec, un rictus souriant et malsain sur les lèvres. Derrière cette ironie des choses se cachait une profonde lassitude des mortels, peu importe leur race.

Ses bras retombèrent mollement le long de son corps alors qu'elle laissa Légion terminer le reste de son discours. Ses yeux semblaient continuellement perdu dans une autre dimension: celle de ses souvenirs. Alors même que Kym regardait son reflet dans une flaque, elle avait l'impression de voir la main de Gilean sur son épaule. Réconfortante, comme s'il approuvait et comprennait ce qu'elle voulait signifier par toutes ses paroles, par la moindre de ses pensées destructire et torturée. Son esprit lui montrait cette image de l'être aimé pour qu'elle ne perde pas totalement les pédales. Pour ne pas que le dernier plomb ne se fracasse dans une profonde dépression névrosée.

- Je ne vois pas de quelle raison tu parles, l'alcoolo. Je me sens bien avec ce que je suis. Faire le bien ou le mal c'est des putains de concept inventé, parce que ces trucs-là changent en fonction des ressentis profonds de chacun. Personne ne m'imposera de cesser d'être qui je suis et comment je ressens les choses. Regarde ! Les thérapies ne marchent jamais, tu ne changes pas la nature profonde de quelqu'un, la preuve dans le film Orange Mécanique du gland ! Alex redevient qui il a toujours été à la fin de ce foutu film, même après l'enculé de traitement qu'on lui a fait subir ! Cette dernière décida de sortir de sa "torpeur". Ses yeux fixèrent le casque de Légion. Rien à foutre, de toute façon. La plus belle oeuvre de toute ma vie, je l'ai déjà vécu, auprès de lui. Toutes mes bonnes et mes mauvaises intentions, tout ce que j'étais... absolument tout est parti avec lui. Je ne veux même plus rester ici, tout me dégoûte et m'angoisse à la fois. Mon propre reflet dans une fichue flaque d'eau me révèle que j'aime Gilean plus que tout au monde... Alors je suis foutue, hahaha...

Elle tendit ses poignées comme un toutou docile. Kym ne le quittait pas des yeux.

- Les flics vont de toute façon continuer d'affluer en masse, avec leurs connards de potes militaires, et bientôt Stinger Industry va venir pour m'enfermer dans la Flèche d'Argent que je cesse mes conneries. Tout simplement parce qu'ils ne peuvent pas payer indéfiniment tout le monde pour se taire sur les agissements de la "copine" du Boss. Y'a bien un con qui sera jamais satisfait des grosses sommes qu'on lui file et qui crachera le morceau. Cette dernière paraissait calme et résignée, visiblement pas intéressée pour se foutre une dernière fois sur la gueule avec quelqu'un. J'ai pas envie de t'exploser la gueule pour la simple et bonne raison que tu es la seule foutue personne dans ce monde qui a essayé de parler avec moi, plutôt que de me traiter de tarée et de me garantir la potence comme sentence. Au moins, t'auras tenté de me comprendre ou de m'épauler. Voilà la réaction naturelle que nos chers compatriotes devraient avoir... Mais bien sûr, entendons-nous: jamais un tel acte deviendra "normal".

Cette dernière laissait son cigare dans sa bouche, tirant des grandes volutes dessus sans même le sortir de son bec avec l'une de ses mains. Habituée à consommer ce genre d'immondice, la fumée n'avait même plus d'impacte sur ses narines sur-développée, et ne risquait que rarement de la faire cracher ses poumons. De toute évidence, voir Kym, un cigare pendu aux lèvres, les poignées tendue, d'un air détendu, et le regard loin de toutes émotions, c'était le comble même de sa foutue existence pathétique.

Mais tu n'étais pas une erreur, Gilean. Tu ne l'as jamais été. Je t'aime tant...
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MessageSujet: Re: Mistake [PV]   Mistake [PV] ClockDim 12 Nov 2017 - 16:01


L'air des environs est froid. Une nuit d'hiver n'est jamais très agréable. Une nuit d'hiver face à quelqu'un comme moi l'est encore moins. Je me demande ce qu'ils pensent, tous, quand ils me voient. Sont-ils effrayés ? Sont-ils amusés ? C'est ce qui semble être le point de vue de celle en face de moi. Il est cependant possible que cette agressivité passive soit causée par une peur ? Après tout, celle-ci se manifeste d'une façon primale, suivant l'instinct de survie, par la fuite ou la contre attaque. Chez les êtres un peu plus civilisé, j'imagine qu'une langue de vipère fait l'affaire. Combien d'insultes est-ce que j'ai reçu dans la dernière dizaine de minutes. Un grand nombre. Et pourtant il me semble que le manque d'originalité était la chose la plus blessante. Un peu de poésie ne ferait pas de mal, dans l'anéantissement verbal d'un autre individu. Suis-je anéanti ? Pas le moins du monde. L'est-elle ? Oui, mais on dirait que je n'ai rien à dire. Quoi que je fasse, elle se détruira toute seule, comme une grande. En face à face avec son aigreur, c'est cette dernière qui gagnera. Des yeux vides, un regard qui manque terriblement d'excitation, de joie de vivre. Un monde intérieur qui est détruit. Nous en venons à nous demander si la reconstruction est possible. La réponse est toujours la même : oui. Tant qu'il y a un "zéro", un "un" peut s'additionner. S'il y a un "un", il pourra y avoir un "deux", puis un "trois", puis un "quatre", puis un "quarante", puis un "cent", puis un "millier". Il y aura toujours l'arrivée d'un tout si il y a un "zéro". C'est compliqué, bien entendu. Mais la complication n'arrête que rarement les choses.

"Nous savons très bien qu'ils sont la chose qui te rend heureuse en ce moment même. C'est la seule once de joie qui te reste. Tes enfants. S'ils vieillissent trop vite, s'ils partent à la mort trop tôt, qu'est-ce qui te restera ?"

J'ai toujours un os ensanglanté entre des doigts, qui circule du même geste que le stylo dans la main d'un élève qui s'ennuie. Une satisfaction assez simple. Est-ce pour éviter le mal à l'aise que je fais ça ? Je ne saurais dire. Est-ce l'ennui ? J'en doute. Sinon je n'écouterais pas ce qu'elle a à dire. J'imagine n'avoir toujours pas grandi. La violence gratuite, les drames, le gout de la bataille. Tout ça, c'est des trucs de gosse. Je pense n'être qu'un gros bébé, à voir les choses de cette façon. Je jette la vie des gens dans tous les sens sans me demander s'ils ont de la valeur. Mais désormais, j'ai une conscience. Au lieu de parents trop sévères, j'ai des regrets bien trop auditifs. Et la fumée du cigare de Kym dans la figure, de même. Elle n'a pas l'air d'avoir compris mon sarcasme. Devrais-je m'excuser ? J'ai l'impression de m'être trop énervé.

"Le monde est injuste, cruel, et laid. Pourtant, il est aussi beau, magnifique. Pour une centaine de personne qui meurent il en reste sept milliards encore vivant, dont la moitié dans une situation parfaitement stable et heureuse. Tu ne regardes que la pire facette de la vie, en permanence. Pourquoi faire cela. Certes, il faut faire bouger les choses. Certes, le monde est loin d'être parfait. Mais pourquoi ne se fixer que sur cela ? Pourquoi ne pas tenter de voir le bien là où il est, au lieu de coller le mal là où il n'est pas ?.. Quant à Stinger... Il aura fait son choix. Où est-ce qu'il sera envoyé ? Le monde des morts n'est pas un endroit pour les mortels. J'espère qu'ils ne l'enverront pas en enfer."

Pause. Est-ce que j'ai dis la chose qu'il fallait ?

"Ceux qui régissent le monde de l'au-delà sont des êtres étranges, Kym. Ils semblent renvoyer beaucoup des morts chez eux, après un petit séjour aux "enfers". Mais ce qui leur est donné n'est pas le véritable enfer. Ils n'ont qu'un avant-goût de ce qui les attends. On les retourne là d'où ils viennent, mais ils n'ont rien appris. Je n'ai pas été de ces gens là. Ce que j'ai vu... Personne ne mérite de le voir..."

Je me tourne vers elle à nouveau.

"Tu comptes espérer le rejoindre, hein ? Je ne te le conseille pas. Ou ils te rejetteront en ce bas monde, ou bien ils te mettront dans une cellule vide, seule de tous, y compris de Gilean. Et la seule chose que tu verras, tout le monde la connaît. C'est la pire chose qui soit..."

Elle parle d'un film pour illustrer son désespoir. Elle cherche à se dire que son changement est impossible.

"Et pourtant, dans le livre, il devient las de toute cette violence. Il s'installe, fonde une famille, devient un membre actif de la société, et espère que ses enfants ne deviennent pas aussi violent que lui. Mais bon, cette version fut censurée par les américains. Je me demande encore pourquoi. La réforme d'un individu et l'idéalisme de l'esprit de l'être humain sont peut-être trop pour le cynisme de notre époque. C'est dommage..."

Elle tend ses poignets avec un changement soudain dans sa voix. "La plus belle œuvre de sa vie" serait déjà terminée. Sa langue se délie. Elle parle de sa condition, de son désespoir. Puis elle affirme qu'on viendra la chercher. Je respire un grand coup, avant d'enlever de ma ceinture une paire de menottes. Un mécanisme censé neutraliser tout pouvoir, et de baisser grandement la force des individus. Cela provenait de Stinger, mais j'avais demandé à ce qu'elles fonctionnent différemment. Toute tentative de combat amenait à une restriction des mouvements. Est-ce vraiment nécessaire ? Je ne sais pas. Mais elle semblait le vouloir.

"Les gens changent, Kym. Je causé bien plus de destruction que toi, et je m'amuse désormais à essayer de ramener les gens vers ce qui me semble être le côté le plus juste. Il était un temps où "Légion" était un nom qui amenait la terreur et le désespoir. Désormais, je ne sais ce qu'il apporte. J'en suis bien plus content."

Avec une certaine aisance, je menotte la dame.

"Mmmh. Je connais un chic endroit dans le coin où ils servent un bon vin. Tu voudras que te paye un coup ? Cela te remontera peut-être le moral."

Je la laisse partir devant. J'ai toujours l'os dans la main. J'y croque un bout. Le désespoir a toujours aussi bon gout. Certaines habitudes ne changent jamais.
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