Avant que le temps ne se mette en marche; avant que quoi que ce soit n’existe, il n’y avait rien. Un vide infini, qui ne comprenait ni ombre, ni lumière. Un abîme sans fin que l’Apollyon ne régissait pas. Un espace sans bien ni mal ni quoi que ce soit pour définir la pensée. Et bien avant cela, existaient les monstres.
Puis Il arriva. Et Il vit que le monde qui lui fut confié était mauvais. Alors de sa main divine Il les créa. Au nombre de cinq, ils eurent pour tâche de purifier le monde. Et ils le firent. De l’arc, de la faux, de la hallebarde, de la lance, et de l’épée, ils anéantirent les précédents occupants. Et à travers leurs batailles, le temps naquit, car il fallait des dates pour conter leurs exploits.
Les cavaliers surgissaient du néant sur leurs montures pour tuer les monstres, et avec eux naquirent les couleurs. Le vert, le rouge, le bleu, le noir, et le blanc. Et les destriers ainsi apportèrent la lumière, et par cela, les ténèbres. Et Il considéra la chose comme sienne.
Aux sabots de leurs chevaux naquit la poussière, et par les coups dans ces premières particules, naquit le mouvement. Et par cela la poussière commença à voyager, et bientôt naquirent les pierres, puis les planètes, puis les étoiles. Par le mouvement naquit l’espace et ses dimensions, car sinon il serait impossible de se mouvoir.
Les monstres moururent, et leurs corps se dispersèrent dans le néant qui se remplissait petit à petit. On brûla donc les corps, et par la douce fumée qui sortait de leurs enveloppes damnées, naquit la chaleur, et donc le froid, ainsi que la vie, qui se dispersa sur les rochers.
Est-ce que les monstres devaient vraiment mourir ? Cela fut la question que se posèrent les cavaliers. Et Il leur répondit que oui. Par cela naquit la réflexion et le doute. Mais les cavaliers ne furent pas rassurés, et par cela vint la conscience et le regret qui troubleront les vivants.
Les monstres n’étaient plus, et à présent il n’y avait plus de raison pour que leur apocalypse soit de même. Alors vint leur fin à eux : le premier se laissa devenir fleurs et arbres, et ainsi devint la nourriture qui permit à la vie de se développer. Le second devint la connaissance, qui permit à certains de se lever parmi les bêtes, et de régner en maître sur leurs mondes. Le troisième devint le langage et les émotions, pour que ceux qui se lèvent habitent ensemble sur leurs mondes. Et le quatrième devint la mort, et les faucheurs, pour que poussière redevienne poussière.
Mais le cinquième ne voulut pas cesser d’exister. Alors Il le détruisit. Et sa plainte contre l’annihilation des monstres et sa peur de la fin créèrent le mal qui s’introduisit parmi les hommes, et sa monture s’enfuit pour ne plus jamais reparaître aux yeux des vivants comme des divins.
Puis les dieux inférieurs et éternels furent créés, et ils prirent des noms qui symbolisèrent leurs raisons d’être. Et des traces du cheval blanc naquirent les maux. Sept d’entre eux prirent le nom des péchés capitaux, et incarnèrent les plaies qui tourmentèrent les hommes.
Puis vint l’âge des anges, et de leurs ailes blanches ils descendirent pour empêcher ces mêmes maux de se propager, et pour guider les hommes là où ils devaient se rendre. Mais ceux qui criaient à la liberté pour leurs agneaux devinrent des parias, et ils prirent le nom de démons.
Ceux qui vivaient se développaient ainsi convenablement, et malgré quelques évènements contraignants, ils continuèrent à prospérer. Il n’y avait personne pour les déranger. L’ordre divin était établi, et la vie ne pouvait que suivre le flot de la rivière.
Mais attention, attention au cheval blanc qui erre et sème le mal. Attention au cri du dernier cavalier qui, durant les nuits de folie, amènent les humains dans la démence. Qui sait quelle personne le montera ?
Ah ah ah… Ce n’est qu’un mythe. Il n’y a aucun souci à se faire. Qui croirait encore à ce genre d’idioties ?
Un Mythe
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