Age : 2006 Date d'inscription : 27/06/2018 Nombre de messages : 134Bon ou mauvais ? : Chaotique Neutre Zénies : 1200 Rang : -
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Sujet: [Solo] Liza Colada Lun 2 Juil 2018 - 23:35
Incroyable comment face à la foule, Eliza était à l'aise. Comme s'il s'agissait de son milieu naturel, comme si elle et son existence toute entière avait été conçue pour être au centre de l'attention de tous. Sous le feu des projecteurs, elle contemplait son public avec un sourire fier. Une vaste salle, vaguement éclairée et plutôt luxueuse, quoiqu'un peu primitive, où étaient attablés plusieurs centaines d'Hériens. C'était le décor dans lequel se préparait Eliza. Un music club, comme il en existe par dizaines et parfois centaines sur toutes les planètes du système, et même sur certaines plateformes spatiales ! Ça n'était ni le plus beau ni le plus fameux club dans lequel elle avait eu l'occasion de pouvoir chanter. Mais elle y avait été conviée par le propriétaire. Il avait su trouver les mots justes pour l'attirer et faire de la publicité à son établissement ainsi qu'à sa planète. Et Eliza s'était bien sûr siée de profiter de la générosité de l'organisateur pour conquérir un nouveau public. Un public, certes bruyant, mais surtout extrêmement large, qui ne semblait pas attester avec justesse de la chahut causée par le nouveau despote qui régissait maintenant Héra. D'une certaine façon, au milieu des lois liberticides, d'un quotidien de misère et de leurs vies de chiens ; la plèbe cherchait à se trouver un moyen transversal et légal de... vivre. Dans ce sens, elle avait presque un peu de respect pour cette démarche à laquelle elle aurait presque pu s'identifier, si elle avait eu la moindre approximation de compassion pour les autres.
Dans sa main, le Bâton de Râ servait à Eliza de microphone, et n'attendait qu'elle pour se faire entendre. Elle jeta un regard par dessus son épaule gauche, donnant le signe à Albus, son colossal serviteur à tête de canidé, de se préparer à donner le tempo. Un coup d’œil à droite, signifiant à son autre serviteur à tête de rapace, de s'apprêter à initier la mélodie au piano. Un premier coup de talon sec, rappel à l'ordre, fit taire la salle d'un coup net. En un signe, elle avait annoncé le follow-up et demandé le silence, sans avoir à user du moindre mot. Elle ferma les yeux, tenant au plus près de ses lèvres rouges le Bâton de Râ, qui telle une extension du corps de sa propriétaire, continuait d'observer la salle de son œil béant à son pied. Un second coup de talon retentit enfin dans la salle, traduisant du début de son œuvrage.
"Why so down tonight ?
Just another day that didn't go your way.
Well, don't you make a sigh.
Just take my hand,
Don't toss and turn , let's just lie awake."
Quel est l'intérêt des paroles d'une chanson ? La voix est l'instrument. Sa finalité n'est que de créer un son en harmonie, ou dans de rares cas, en disharmonie avec le reste des instruments que composent une musique. Chanter du charabia ne serait pas plus ni moins agréable à l'oreille. Nombreux sont ceux parmi les musiciens à s'être essayés à confectionner leur propre langue, afin de créer un texte parfaitement incompréhensible à tout ceux qui ne font pas le long et fastidieux effort d'en décoder la signification, mais des langues pourtant parfaitement audibles et enivrantes. Néanmoins, pour ces incultes philistins qui ne cherchent qu'à profiter de la musique pareillement qu'on profite d'un divertissement dont ils pourront se vanter au cours d'une soirée mondaine sans en comprendre la finesse, les paroles sont et seront toujours l'élément central d'une musique. Oh non il n'est pas question de remettre en cause la poésie, ou d'affirmer que de belles paroles ne peuvent être subjuguées à une belle musique. Il s'agit seulement de différencier le gâteau de son glaçage. Le premier est riche de saveur, le second ne sert qu'à décorer le premier.
Qu'il est facile de séduire ces péons et leur oreille de philistins en jouant de beaux mots. Vous êtes fatigués et éreintés de vos vies ? Oubliez vos souci, prenez ma main, car loin de ces problèmes-ci, votre bonheur sera fait demain. Les paroles de cette chanson sont les miennes, mais elles n'ont pas la moindre signification, pas l'once d'un cœur. Elles ne sont que le résultat de millénaires d'expérience à prétendre satisfaire ceux qui jouent à être conscients. Et pourtant regardez, regardez comme la foule se galvanise pour ce texte que des millions d'autres avant eux ont crû leur être adressé. Souriants comme des benêts, n'attendant qu'une chose avec impatience, la fin de cette chanson pour enfin pouvoir applaudir de tout leur cœur la performance qu'ils jugeront certainement être éternellement la meilleur qu'ils n'aient vue. A jamais je resterai dans la courte mémoire de leur courte vie, eux qui applaudissent de tout leur être pour me signifier comme ils m'aimaient, moi et mes vibrations, moi et mes sons, moi, moi, moi. MOI. Continuez à m'aimer, continuez à m'admirer, bande de vermines mortelles. Vous ne le méritez pas mais en avez grandement besoin.
Eliza, les yeux fermés semblait absorbée dans son chant face à un public passionné. Toutefois, son attention n'était en aucun cas portée sur l'effort accordé à ses cordes vocales ou au contenu de ses paroles qu'elle connaissait plus que par cœur après des millénaires. Non, ce qui la passionnait fut seulement la jubilation, le plaisir maladif et pervers que lui apportais le plaisir de la scène où, pour quelques minutes, ouvertement à la face du monde et sans que personne n'ai quoique ce soit à en redire, elle se retrouvait au-dessus du monde. Le tant attendu tonnerre d'applaudissement survenu quand se conclu enfin la naïve idylle qu'elle contait. S'avançant sur le devant du podium comme le vainqueur d'un tournoi, elle tira une révérence comme il est de coutume, avec une rare élégance. Ses serviteurs, beaucoup plus humbles, restèrent eux en retrait à l'arrière de la scène en gonflant le torse. Après ces quelques minutes d'adrénaline qui leur avait été accordé aujourd'hui, tout trois se retirèrent dans le long couloir qui faisait office de coulisses. Horus fut le premier à briser le silence.
"Ils étaient chauds aujourd'hui ! Ils étaient prêts à sauter de leurs sièges pour applaudir à n'importe quel instant !"
"Vu la situation sur cette drôle de planète, c'est déjà une chance que notre Boss puisse avoir été invitée ici, muahahah."
Elle jeta un regard noir à Albus, comme pour lui sous-entendre que même dans le cas hypothétique où toute entrée et sortie de la planète serait punie de mort, que poser le pied sur la planète aurait fait d'elle l'ennemi public numéro un, qu'elle aurait été envoyée en Enfer se faire dévorer par un golgoth chafouin, puis vomie, puis remangée... elle serait malgré tout venue pointer le bout de son magnifique nez.
"Enfin, je veux dire... oui... c'est une chance ! Une chance pour eux ! muahah"
"C'est bien ça, oui...répondit-elle avec un petit ricanement moqueur.Horus, va donc me chercher à boire. Pinã Colada, extra rhum. Albus, tu va te faire travailler les bras"
"Bon sang, pas encore ! C'est toujours moi..."
"Apprends-donc à tenir ta langue, petit présomptueux, tu sera mieux considéré !"
Eliza, accompagnée de son chien de garde rejoint la loge qui lui avait été attribuée. A peine le pas de la porte passé, elle fit tombé sa robe au sol avant de s'allonger sur le sofa. Sans laisser la moindre trace de surprise transparaître sur son visage, Albus visiblement habitué à la situation se contenta de silencieusement ramasser la robe, la plier et la déposer dans un coin. Il saisit un gigantesque éventail qu'il se mit à agiter délicatement afin d'éventer sa maîtresse en silence.
"..."
Il tenta avec échec de prendre la parole à quelques reprises, hésitant sur la meilleure façon d'aborder la question qu'il avait à poser. Jusqu'à ce qu'enfin il ne se décida.
"Boss, il faudrait que..."
"Félicitations très chère !, s'exclama un homme devant la loge, avant de réaliser qu'il n'est pas toujours de bonne aloi de déranger un artiste après sa représentation.Oh, hum, je craint arriver dans une situation embarrassante"
L'homme, vêtu d'une armure semblable à celles des Saiyans et d'un scooter semblait appartenir à l'armée d'Héra. Malgré une minime gêne visible, il ne quitta pas une seconde les yeux d'Eliza quand elle se releva, visiblement conquis par ce qu'il avait sous les yeux.
"Eh bien... J'ai beaucoup aimé votre représentation, et je voulais vous demander un..."
"Tait-toi, l’interrompit-elle en s'approchant, avant de le renifler tel un animal. Ton odeur... Ton sang est alléchant. Horus ! On emportera ce soldat, met-le à réfrigérer."
"Hein?"
Le second servant qui revenait de son épopée un plateau à la main, hocha la tête pour confirmer ses ordres, causant une crise de panique chez le soldat. En quelques secondes, la peau des bras et avant-bras d'Eliza se mit à fondre, laissant ostensiblement apparaître ses ossements. La peau se transformait progressivement, prenant progressivement une couleur rouge vif comme du sang. Tout ce sang se transforma en quelques tentacules de sang. Une première le saisit par la gorge en l'étranglant et l'écrasa violemment contre le mur. Les autres se saisirent de chacun de ses membres afin de l'immobiliser. Les yeux d'Eliza, eux, n'étaient plus ceux d'une humaine, mais plutôt ceux d'un chat, des yeux noirs à la pupille fine. Elle prépara son bras squelettique pour frapper en plein cœur de ses phalanges acérées, quand dans sa panique, le soldat gémit en respirant difficilement, essayant de proférer la première idée qui lui vint pour se sauver de ce pétrin comme il le pouvait.
"On m'a... envoyé kof... pour vous amener auprès du seigneur Freezer ! Il est très... intéressé par... votre pouvoir ! Kof kof"
A ce mots, Eliza relâcha son emprise, laissant s'écraser le soldat au sol alors. Il saisit sa propre nuque en toussant, comme pour tenter de reprendre sa respiration et de calmer la douleur.
"Mon pouvoir ? Le seigneur Freezer ? Comment ce prince oisif pourrait me connaître ou avoir entendu parlé de moi et de mon pouvoir ?!"
"Vous n'êtes peut-être pas la seule qui dispose d'informateurs Milady. Ou bien, c'est un très mauvais bluff."
"Un bluff, huh ? Ah... Ah ! Les garçons ! Préparez la limo !"
Eliza se saisit de sa main squelettique le cocktail que tenait encore son servant, et sans la moindre patience, l'avala d'un coup sec. L'une des tentacules de sang se saisit de la robe qui avait été pliée, qui se transforma à son tour en sang. Et en l'espace d'une seconde, l'ensemble des tentacules de sang se resserra sur elle, redonnant à ses bras une apparence humaine et la rhabillant par la même occasion. Elle emboîta le pas pour s'en aller en s'empressant dans la direction du palais. Ses servants la suivirent de prêt, Albus se saisissant du soldat comme d'un sac à patate pour l'emporter avec eux.
"J'ai un souverain à rencontrer ! Et peut-être, dis-je bien peut-être... un souverain à suriner."