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 Always in my mind [PV]

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Hidan
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Démon
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MessageSujet: Always in my mind [PV]   Always in my mind [PV] ClockDim 28 Jan 2018 - 15:44
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« Agent H. Nous avons bien prit mesure de votre dernier rapport concernant les activités des firmes concurrentielles. Beau boulot. Grâce à vous, nous allons pouvoir faire couler leurs chances de se démarquer. »

L’agent H. restait silencieux, mais un sourire des plus cruels était présent sur son visage. Cela faisait un bon bail qu’il bossait pour la famille Stinger, depuis leurs débuts, en réalité. Il avait connu plusieurs anciens dirigeant de la firme du haut de ses 750 ans. Il n’était pas si vieux que ça comparé à d’autres entités de cet univers, mais suffisamment au moins pour être l’une des pièces maîtresses de la Stinger Industry.

Aujourd’hui, c’était encore un jour où Gilean n’était pas là – enfin, pas le vrai, juste son foutu clone. Ouais, pour le Maître espion de la Stinger Industry, ce n’était qu’une évidence qu’il sache. Hidan n’avait pas été physiquement là durant tout ce beau bordel, mais il était plus qu’au courant de ce qui s’était déroulé – et en plus, il connaissait plutôt bien la connasse de scientifique répondant au pseudonyme de « Queen Nemor », c’est dire de son putain d’égo à celle-là.

Il regardait le clone de Stinger comme s’il regardait vraiment Higginbotham. L’autre pétasse austère était peut-être chiante à côtoyer, mais elle avait malheureusement souvent raison. Ce foutu clone était la réplique exacte de Gilean, et il ressentait bien des émotions comme n’importe qui. Alors le SM ne pouvait pas le traiter autrement que comme s’il était vraiment un « être vivant normal ». Y’avait toute cette histoire bizarre autours de l’âme : Nemor disait que la seule chose qui différenciait les clones des êtres vivants dont ils étaient les copies exactes était le fait que les clones n’ont pas d’âme. Quand ils meurt, ils meurt, ils ne vont nul part. Une théorie qui a l’air plutôt foutument vrai, Hidan avait vu ça lui-même de ses yeux. Il savait que chaque vivant passait par chez Enma pour se faire rediriger vers l’enfer, le néant ou le paradis d’une manière générale. Pis certains élus revenaient d’entre les morts et toutes ces conneries… bah, c’était plus les affaires du SM t’façon. Lui, il avait été banni de tout ce foutu processus, condamné à rester dans le monde des mortels tellement qu’il emmerdait le monde héhé !

Il se remémorait les allures de Victor Stinger, le premier de la lignée Stinger qu’il avait connu. C’était auprès de lui qu’il était devenu quelqu’un dans la firme, en prouvant ses talents d’espion comme il se le devait. Bien entendu, il avait entendu parlé de Salaazar, le tout premier des Stinger. Mais ce dernier était obsédé par une foutue planète répondant au nom de Baelfire, et il n’était pas versé magouilles comme ses enfants. Parfois, lorsqu’il observait les manières de Gilean, il croyait y voir Victor, bien que ce Stinger-là soit mort depuis bien des lustres. Cela faisait rappeler à Hidan des bons souvenirs de sa vie sous les différentes tutelles de chaque héritier du trône de la Stinger Industry, lui qui agissait dans l’ombre de ses dirigeants.

Même le clone de Gilean était tellement Gilean lui-même que son sourire passait de carnassier à tendre comme une foutue crème lorsqu’il apercevait Kym. Le SM la regarda entrer dans la pièce. Cette gonzesse-léopard-jsaispasquoi était constamment entrain de le taquiner, et lui il essayait de lui répondre avec autant d’entrain, mais en fait il ne faisait que lui glisser des mots mielleux, au final. Hidan n’était pas non plus sans savoir que cette Kym était aussi un clone de l’originale, qui était…. Autre part, et sûrement dans un putain de piteux état. Difficile de savoir s’il fallait rire ou pleurer d’une telle situation, mais ces deux clones remplissaient à merveille leurs missions et assuraient une bonne image de la firme.

« Kym, ce n’est pas le moment, je suis en pleine réun... »

« Je m’en branle mon cher ! » Cette dernière posa ses fesses sur le bureau, face à Gilean. Ses grands yeux de prédatrice tout rond rétrécissaient dangereusement, comme si elle était prête à lui bondir dessus. « Je vais te montrer un autre genre de réunion plus appétissant que tes longs discours, moi. » Disait-elle en lui accordant un petit clin d’oeil taquin.


On voyait vite que Stinger était agacé. Et par « agacé », je dépeins là un tout autre style d’agacement que le traditionnel – disons que ses mains commençaient à être prises de spasmes. Visiblement, ça le démangeait lui aussi, de pouvoir la toucher, de se l’approprier… leur relation était quelque chose qu’Hidan admirait et respectait, bien qu’il ne soit pas très copain avec Kym et le fait qu’elle manque de respect constamment à tout ceux qui l’entourent.

« Héhé casser pas vot’ bureau chef, il doit coûter un tas de maille en plus ! » glissait Hidan avant de sortir de la salle d’un air amusé. Les rires mêlés de Gilean et de sa tendre arrivèrent à ses oreilles et étirèrent son sourire enjoué.
Une fois en dehors de la salle, les autres collaborateurs sortirent aussi. L’agent H. traça son chemin jusqu’à sortir de la flèche d’Argent par navette. Il fut déposé sur Métamol, la planète un peu « titre » de la Stinger Industry, surtout avec un demi-métamol à sa tête.

Le SM aimait bien se balader sur ce bout de cailloux, surtout depuis le changement complet des villes. Il aimait les grandes villes illuminées le soir, les marchés avec l’odeur de la bouffe exotique à tout va, les théâtres, les club de strip’, les boites, tous les endroits ambiancé. Juste parce qu’il aimait se poser au bar, boire sans compter ses dépenses, se reposer de ses missions. Se fondre dans la masse pour une fois.

Il n’était pas toujours évident de concilier son travail, ou plutôt ses, et sa vie personnelle. Hidan se faisait toujours passer pour un être sans foi ni loi, grossier, idiot. C’était devenu un genre d’amusement pour lui, surtout pour les abrutis qui pensaient pouvoir le réduire seulement aux apparences qu’il se donne. Enfin, partager sa vie entre son statut de maître espion chez Stinger, et membre de l’alliance Maléfique chez MV, c’était quand même deux choses qui lui bouffait du temps.

M’enfin, au moins il était couronné de pognon et de succès grâce à ses deux boulots. Hidan dissociait bien sa vie privée et sa vie auprès de son alliance et de sa firme. C’est à dire qu’il était tout à fait capable d’être amis avec des gens bons, neutres, ou mauvais. Qu’importe. Chacun ses ambitions et ses optiques de vie. Même s’il se retrouverait peut-être un jour face à eux en combat, cela n’empêcherait pas que, aux yeux du SM, ça serait dans le cadre de son « travail ». On peut donc constater qu’il est ouvert d’esprit sur diverses choses en plus de sa sexualité.

Le peu de temps qu’il avait, il le passait souvent seul, enfin. D’habitude, il était toujours entouré de collègues, d’ennemi, de collaborateurs en tout genre… alors du calme et un peu de solitude ne faisait pas de mal. Ce soir, il retournait dans les plaines isolées de Métamol. Les cheveux au vent, et pourtant torse-nu, sa veste d’akatsuki comme bien souvent ouverte. Son pantalon moulant en cuir et ses chaussures de ninja constituaient souvent l’essentiel de ses tenues. Aujourd’hui ne faisait pas exception.

Parmi ses nombreux talents cachés, Hidan était avant tout une âme ne cherchant que l’aventure, et à découvrir des choses. C’était un type simple, bien dans ses baskets. Et quand il s’allongeait ici, face aux étoiles dans les plaines désertes de Métamol, il pensait à ce jeune garçon. Des cheveux blancs et un air assuré, même pour son jeune âge. Il s’était entraîné plusieurs jours durant avec lui, et il avait comprit que ce jeune homme n’était en rien un être banal.
Ce garçon était promis à un grand avenir, d’une certaine manière. C’était avec un œil bienveillant qu’Hidan était devenu un genre d’ami du jeune garçon – et comme la pédophilie n’était certainement pas dans ses cordes, il n’y avait à l’époque rien de tordu dans leur relation.

Il l’avait tant attendu, et il était enfin là. C’est ému, les larmes aux yeux et son sourire bienveillant d’antan qu’il s’approchait lentement de lui. Son ombre se distinguait même alors dans la nuit, comme une étoile plus que spéciale, une supernova qui était capable de faire de l’ombre à toute chose.

« Tu as bien grandi depuis la dernière fois… » dit-il en s’approchant de l’ombre de celui qui était jadis un enfant de treize ans. « Je t’aurais imaginé bien plus vieux depuis tout ce temps. Mais j’ai toujours su que tu étais un gamin spécial… »

Son regard devint tendre et chaleureux, et Hidan posa ses mains sur les épaules du bout d’adulte qu’il avait en face de lui.

« Je venais ici chaque fois que j’avais du temps libre. Parce que c’est dans ces plaines que nous nous sommes rencontrés... et j’avais en moi le sentiment que nos destins étaient fait pour être de nouveau entremêlés un jour. » Le SM se pencha pour observer de plus près les traits si fins de son ami qu’il faisait androgyne d’apparence, ce qui n’était pas déplaisant. « Et en plus tu es devenu un beau jeune homme, héhé ! … Mais dis moi, qu’en est-il de la sœur dont tu m’as tant parlé ? »

Il lâcha, en douceur, les épaules de son vieil ami et commença à marcher en direction de la ville à ses côtés. D’ici, au loin, elle paraissait être d’énormes dômes emplit de couleurs joyeuses et de lumières éclatantes, elle donnait envie qu’on vienne à sa rencontre… tout comme ce garçon avait toujours intrigué Hidan.
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MessageSujet: Re: Always in my mind [PV]   Always in my mind [PV] ClockVen 9 Fév 2018 - 22:11
Ajito était perdus, le regard vagabondant dans l’immensité du ciel de Métamol, dérivant lentement, sans but, sans rythmes précis ni sans jamais se poser tout à fait. Il Machonnait machinalement une racine de laquelle s’extrayait un jus rouge et enivrant, l'esprit hors du temps, et les pensées comme des millions de billes s'entrechoquant au rythme des mutations de son esprit.

Il tenait serré contre lui le cadavre du livre qui abritait autrefois la dernière manifestation encore percevable de sa soeur. Il y était attaché comme on pourrait être attaché à la lumière d’une étoile déjà morte, mais trop loin pour qu’on puisse s’en rendre compte. Non, comme l’image de cette lumière décédé. Toujours trop loin… Toujours si loin.

Il aurait pleuré, s’il le pouvait. S’il s’agissait encore d’un luxe qui lui était permis. Il aurait craché par terre l’ensemble de ces humeurs, il aurais pleuré, bavé, laissé son être tout entier fondre sur le sol et s’éteindre tout pathétique qu’il était. Il aurait abandonné s’il le pouvait. Tout laissé en plan s’il le pouvait. Il aurait… Il aurait… Et puis à quoi bon. Il était Ajito, le vrais, mais pas le bon. Il était celui qui n’était pas à la hauteur, celui qui n’avait jamais réussis la moindre de ces promesses.

“Je te protégerais” avait dit un jour Ajito “je te le jure”.

“Je ne te quitterais jamais” avait dit un jour Ajito “je te le jure”.

“Je te retrouverais” avait dit un jour Ajito “je te le jure”.

“Je deviendrais fort” avait dit un jour Ajito “je te le jure”.

“Je détruirais ta malédiction” avait dit un jour Ajito “je te le jure”.

Il serra un peu plus fort le livre duquel plus aucune écriture n’était lisible. Elle était morte. Il avait échoué encore et encore, avec acharnement pourrait-on dire. sa persistance dans l’échec ne connaissait aucune faille. Si à défaut de sauver sa soeur, il avait sauvé son image, peut être y aurait-il eut un réconfort mais il avait réussis à laisser jusqu’à son souvenir mourrir. S’il avait réussis à être un Ajito fort, alors peut être aurait-il put porter fièrement le nom qui au aurait dut rester à sa soeur. Mais il avait perdus au tournois, il était toujours aussi faible.

Il ouvrit le livre et regarda la première page, aussi blanche que toutes les autres pages. Sans y réfléchir, comme par instinct, alors que là sève rouge goutait légèrement à la commissure de ses lèvres, il attrapa un autre morceau de racine et se mit à écrire en rouge de manière automatique.

Bonjour lecteur, j’aurais tellement aimé que tu puisses lire ce livre tel qu’il était quand il m’a été donné. Le journal d’Ajito d’alors t’aurais émerveillé j’en suis certain. Il aurait été un vibrant témoignage de la vie d’Ajito avant sa mort le 14 mai 1016. peut être que tu es surpris, peut être que tu sais qu’Ajito est mort bien après cette date, ou peut être qu’au moment ou tu tiendras ce livre, plus personne ne se souviendra encore d’Ajito.

Si tu ne comprend pas, si ce que ce livre te diras dans les chapitres à venir est impossible ou contradictoire, rassure toi. Ce qui est écris dans ce livre est faux. j'espère que tu n’es pas intéressé que par le vrais, j'espère que les mensonges trouverons grâce à tes yeux.

Ajito remis le livre dans une poche de son pantalon spécialement prévus à cette effet. Il se redressa grâce à la danse de l’air. Les effets de la racine qu’il consommait depuis… plusieurs heures ? … … … semaines ? … … … minutes ? … … … siècles ? ne le laissait pas confiant dans l’utilisation de ces jambes. Il avait sentis que quelqu’un s’approchait de lui. Il ne voulait pas être aperçus couché, drogué par quelqu’un, il ne voulait pas être plus indigne encore qu’il ne l’était déjà.

Ajito avait quitté l’habituel tunique que sa soeur portait constamment quand elle était lui. Il ne portait plus non plus le costume que lui avait donné Stinger et qu’elle portait aussi quand elle était lui. Il n’en pouvait plus de porter ces vêtement à elle. Il portait maintenant des vêtements qui lui correspondait bien mieux, un pantalon rouge, une cape bleu sur son torse nu, un bracelet par bras, ainsi qu’un bracelet à la cheville.

Il ne reconnus Hidan qu’au dernier moment quand ce dernier était face à lui. Ajito était complètement hébété, la bouche entrouverte avec le filet rouge qui coulait encore sur son menton.

« Tu as bien grandi depuis la dernière fois… »

Il était complètement pris de court, il était venus ici pour être seul, il voulut répondre mais bafouilla un peu avant de se raviser. Il se sentait gêné, il prenait lentement conscience de son état physique, du fait qu’il n’était pas coiffé, qu’il avait probablement du rouge plein le visage. Il tenta d’essuyer maladroitement avec son tissus le rouge sur son visage mais ne fit que l’étaler.

Il finit par lâcher un “Hidan ?!” en s’étranglant à moitié alors que ce dernier posa ces mains sur ces épaules.

« Et en plus tu es devenu un beau jeune homme, héhé ! »

Ajito aurait put rougir si la phrase n’avait pas continué avec un

« Mais dis moi, qu’en est-il de la sœur dont tu m’as tant parlé ? »

A ce moment là, peut être était-ce le fait d’enfin parler à quelqu’un qui n’était pas un foutus inconnus. Peut être que c’était cette saloperie de racine qu’il s’enfilait sans compter, peut être la fatigue, peut être un mélange de tout ça et de plein d’autres trucs.

A ce moment là, Ajito pleura en s’accrochant à Hidan, qui était enfin, un rocher sur lequel ce poser après tant de temps passé dans l’inconnus. Il souffla en réponse de manière si basse, presque imperceptible, comme si le dire à voix haute aurait rendus la chose encore plus insoutenable

“Elle est morte.”
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MessageSujet: Re: Always in my mind [PV]   Always in my mind [PV] ClockLun 19 Fév 2018 - 19:16
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«...Ajito... »

Les prunelles violettes d’Hidan quittèrent leur habituelle lueur enjouée. Ses sourcils se froncent en un rictus attristé, et son visage du même coup, mélancolique. Ses grandes mains aux longs doigts fins et aux ongles vernis d’un noir d’encre se posèrent avec assurance sur les omoplates du jeune homme. Les grands yeux violacés regardaient Ajito mais y percevaient encore le petit garçon qu’il avait été, si fort et fier, qui se dressait devant Hidan en lui démontrant qu’il réussirait à devenir quelqu’un, et qu’il était prêt à tout pour sa soeur. Il voyait de nouveau, dans son esprit, le visage du jeune Ajito, plein de détermination, plein de vie.

Tout semblait être perdu. Il ne ressentait plus aucune forme de gaieté en lui, et sa volonté s’était envolée. Le jeune garçon au torse bombé et aux valeurs honorables avaient laissé place à un jeune adulte désespéré. Hidan eut un sourire désolé. Lui aussi avait connu une telle période dans sa vie… Qui ne la connaissait pas ? Chacun d’entre nous se fait écraser par la vie et la tournure des évènements. Nous avons tous des moments de faiblesse bref ou intense, mais surtout… nous connaissons ou connaîtrons tous un jour ce que cela fait de perdre ceux qui ont une importance dans nos âmes.

Bien qu’il s’était étalé le liquide visqueux du bout de plante qu’il mâchouillait partout sur le visage - et qu’au passage, ça le rendait d’autant plus crédule, et donc mignon - le Maléfique ne lui en tenait pas rigueur, même si cela salissait probablement la manche sur laquelle ce dernier était agrippé. Ajito s’accrochait à lui et à sa veste comme s’il était son dernier rempart face à une crise intérieure qui allait faire s’affaisser ses dernières défenses.

«Je ne peux qu’être désolé, et pourtant je trouve que cette formule de politesse est débile.» L’une des mains du SM se plaça à l’arrière du crâne d’Ajito afin de le caresser avec tendresse. «Même si je suis immortel, je n’ai pas le pouvoir de ramener les morts…et c’est surtout ça qui me désole: ne t’être d’aucune utilité pour apaiser le tourment que tu subis.» Ses doigts massaient délicatement, en des mouvements circulaires, le crâne de son compagnon, un geste qui se voulait chaleureux. «Je ne vais pas être le meilleur pour te remonter le moral, et te raconter que t’es pas le seul à vivre ce genre de truc c’est pas non plus très réconfortant… Haha, merde, je suis déprimant quand je deviens sérieux ! On va faire un tour et discuter, ok ?»

En vérité, le démon n’attendait pas de réponse particulière de la part du jeune adulte. Hidan, mesurant dans le mètre quatre-vingt dix, était bien plus grand qu’Ajito. Il posa donc un genou à terre. Pendant un instant, leurs regards se croisèrent. Les yeux très expressif du SM démontrait là toute son inquiétude et sa compassion à l’égard de celui qu’il avait connu en tant qu’enfant. Le temps semblait s’arrêter, alors que les yeux d’Ajito exprimaient quant à eux, toute l’étendue de sa souffrance, percutant immédiatement le grand coeur caché d’Hidan. Ce dernier déglutit difficilement, passant ses mains sous le fessier du triste jeune homme.

Tout en se redressant, Hidan souleva sans peine son ami. Il laissa l’une de ses mains sous les fesses d’Ajito, et déposa l’autre dans son dos, pour qu’il soit parfaitement calé contre le torse du SM. Il le portait comme les adultes portent souvent leurs enfants, dans une position où les jambes du Roi de Métamol entouraient les hanches d’Hidan. Ce dernier serrait doucement l’être qu’il voulait protéger, en ce moment, de ses propres émotions, sans pour autant le brusquer. Il commença alors à marcher à une allure lente, laissant le vent balayer leurs cheveux respectifs, et Ajito continuer de pleurer contre lui si cela pouvait le soulager… Si seulement.

«Je t’ai connu à une époque où tu avais la force et la hargne d’un lion. Tu n’étais qu’un petit garçon, et pourtant tu comprenais, tu voyais les choses sous un angle plus mature que les adultes qui t’entouraient. Tu m’as inspiré du respect, et tu m’as même donné du courage pour continuer de vivre sans me laisser dépérir.» Sa main droite caressait machinalement le dos d’Ajito, comme si cela allait aider à le faire se sentir mieux. «Moi aussi j’ai perdu la personne que j’avais juré de protéger. Mon compagnon est mort depuis…» Il soupira. Il détourna le regard, même si Ajito ne regardait probablement pas Hidan dans les yeux. «... Depuis 720 ans environ, je dirais... Cela ne fait que 750 ans que je me suis incarné physiquement dans le monde des mortels, donc… Ouais, je devais avoir la trentaine quand il s’est fait assassiné.» Il ferma les yeux un instant. Difficile d'effacer de sa mémoire un tel souvenir. «Je suis immortel et j’ai été impuissant. L’ironie de merde, haha...durant l’affrontement, nos opposants ont réussi à faire en sorte de nous éloigner suffisamment l’un de l’autre pour le tuer…» Il ravalait sa salive avec une certaine rage, toujours bien en lui. «Je me suis laissé “tué” après ça. Enfin, je ne peux pas mourir parce que j’ai été banni des cieux, haha… Disons que j’ai laissé mes adversaires me vaincre, et en morceaux - dans tous les sens du terme - je suis resté sous terre pendant des années... ma vie était anéantie, de toute manière. J’avais échoué, j’avais bafoué ma promesse. J’ai regretté de m’être incarné en tant que mortel, je maudissais le fait de pouvoir ressentir des sentiments autre que ceux qui me font d’habitude jouir d’un plaisir simple ou sadique…»

Hidan parlait sans attendre spécialement de réponse. En réalité, il était en état de choc au fond de lui. D’une part, il venait sur Métamol très souvent, rien que pour s’allonger dans les plaines où il avait connu Ajito - et il le revoyait enfin, ce soir. Après tant d’années… il était troublé de le retrouver sous une apparence aussi jeune, de plus. Et puis… Voir ce petit être plein de vitalité être un homme, et se laisser dépérir… Cela lui fendait le coeur plus qu’il ne l’aurait pensé.

«Sortir la tête de l’eau noire dans laquelle on s’engouffre quand nous perdons tout… C’est d’une douleur affligeante, je le sais bien. Mais je ne te laisserais pas gâcher ta précieuse existence parce que tu as perdu ta soeur.»

Hidan avait marché tout ce temps… et il n’avait pas vogué sans but. Ils étaient arrivé à l’endroit où sa soeur, en tant que lui, avait laissé son bras pour faire de Métamol une planète verdoyante et vivable pour ses habitants. Maintenant, cet endroit était réguler, il n’était plus un danger, mais il restait un lieu de culte pour les habitants.

Le SM posa un genou à terre et laissa Ajito s’échapper s’il le voulait, de son étreinte. Cela dit, le Maléfique ne se releva pas de suite. Il cherchait de ses yeux ceux du jeune homme.

«Mais tu dois m’éclairer… Je suis peut-être le maître espion des Stinger, et ainsi, je n’ignorais pas que tu étais toujours en vie, bien que tu te fasses tantôt discret, tantôt populaire en bravant les éléments pour aider un peuple, haha…» Le SM posa son index sous le menton d’Ajito pour qu’il relève la tête. «Je n’arrive pas à comprendre. Tu n’avais pas cette allure, d’après les rapports, il y a quelque temps… Tu as rajeuni, tu as changé, même l’essence de ton aura et des forces qui t’entourent semblent avoir… évolué ? Je ne saurais pas dire de quoi il s’agit exactement, mais… es-tu toi aussi un genre d’immortel ? Un être capable de braver le temps ? Ou bien… est-ce que cela a à voir avec Lily ?»


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MessageSujet: Re: Always in my mind [PV]   Always in my mind [PV] ClockSam 7 Avr 2018 - 21:35
https://www.youtube.com/watch?v=V8-7n4aG3ns

Ajito se sentait perdu. Une épaisse brume obscurcissait ces réflexions et il se sentait comme dans un rêve, comme si sa présence ici était déliée du temps, il se souvenait qu’avant d’être ici il était au tournoi, mais il n’avait aucune idée de comment il était arrivé ici, ni de pourquoi il avait décidé de s’y trouver.

Il se sentit pris de vertiges quand Hidan l’attrapa par les omoplates. Il pleurait encore et ne cessait de s’essuyer les yeux ajoutant toujours plus de rouge à son visage, partout. Il regarda le bracelet rouge noué à son bras droit, son seul et unique bras, et fut saisi de tremblements. Là encore, il ne se souvenait plus d’avoir mis ce bracelet, ni pourquoi.

Le rouge d’Ajito coulait sur les vêtements d’hidan, qui semblait ne pas en être gêné, au contraire, il raffermit sa prise sur le jeune adulte qu’était Ajito et le décolla du sol. Ajito pleurait d’autant plus. Il sentait très clairement au fond de lui qu’il s’agissait ici du point final à toutes les prétentions qu’il pouvait avoir eu un jour.

Il avait été fous de penser qu’il pourrait être un roi. Il avait été fous de penser qu’il pourrait porter l’héritage de sa soeur. Il était faible, il se voyait, comme depuis de l'extérieur de son corps, porté comme un bébé par Hidan. il se voyait mais n’étais pas le seul… Métamol pouvait le voir… l’univers entier était témoins de cet ultime moment de faiblesse de la part d’ajito, porté, incapable de continuer, après tous les autres échecs.

Hidan tentait de la rassurer tant bien que mal, il parlait de son passé, il parlait du fait qu’il avait lui aussi perdu un être chère. Ajito se sentait désolé pour Hidan. Mais Ajito restait bouche close. Il se sentait faible, encore plus qu’à l’accoutumé. Il aimait se laisser bercer tant par la voix d’Hidan que par la régularité de ces pas, même si cependant, à mesure que le temps passait, il sentait la tristesse et la lassitude monter en lui.

Il avait envie de dire à Hidan que c’était trop tard, qu’il avait toujours été trop tard, il voulait s’excuser… Si Ajito s’était attendus à voir Hidan ici… S’il c’était attendus à voir qui que ce soit ici il ne serait jamais venus. Mais Ajito ne dis rien, Ajito ne fit rien, il se contentait de se laisser trimballer par Hidan comme un bout de bois. Il était comme amorphe. Depuis qu’il avait été ressuscité il se sentait submergé par toute les responsabilité d’être Ajito, de mener une vie qu’il reprenait après tant d’année d’absence seul, sans soutiens, sans un seul visage familier.

Au final Hidan remis Ajito au sol et lui posa quelques questions. Ajito n’avait pas l’envie d’y répondre, mais il n’avait plus la force d'émettre le moindre refus. Aussi il parla, avec une voix lente et basse, si lasse, comme si elle venait de loin.

“Je… Je”

D’un seul coups, il eut un déclic, il compris ce qu’il avait à faire. C’était si simple, c’était la seul solution logique, la seul réponse à toutes les questions, à tous les troubles qu’il avait eue jusqu’à maintenant.

“Je ne suis pas Ajito…”

Il pleurait

“Ajito est le prophète de Métamol, ces pouvoirs dépassent l’entendement”

Il pleurait, il n’arrivait pas à empêcher les larmes de se déverser par terre.

“Il a disparut après la mort de Stinger, après avoir sauvé Métamol, il restera pour toujours dans les mémoirs comme celui qui a permis aux habitants de Métamols de sortir de leurs grottes. De prendre leurs destin en main.”

un sourir mi-forcé mi désespéré se dessina sur le visage d’Ajito alors qu’il lâcha le journal par terre et que des plantes émergeant du sol s'emparaient du journal pour déchirer la première page et écrire dedans.

“C’est une belle histoire n’est-ce pas ? Une histoire heureuse ? Une histoire qui mérite d’être raconté à tout le monde ? Celle du guide, venus de nul part pour aider Métamol avec ces pouvoirs incommensurables !”

Des gouttes de liquides rouges glissait lentement sur la main droite d’Ajito depuis son bracelet et perlait au bout de ces doigts avant d’aller s’écraser au sol alors qu’il perdait son sourire.

“Parce que finalement, une histoire ou Ajito le prophète parfait ce serait sacrifié pour ramener à la vie quelqu’un d’incapable de poursuivre son oeuvre… ça ne ferait pas une jolie histoire”

Il ne souriait plus du tout, son visage tout crispé, rougis, bouffis, dont la bouche tordus laissait transparaître toute l’amertume, toute la tristesse… toute la haine qu’il éprouvait pour lui même.

“Ou pire encore, une histoire où l’Ajito victorieux laisserait sa place à un autre Ajito, un qui ferait tomber le nom d’Ajito dans l’oublis, dans la disgrâce, dans l’échec ! un Ajito incapable, quelle terrible histoire, non, décidément, ça ne serait pas être une bonne histoire. Et puis ce serait injuste, pour tous ce que l’Ajito victorieux avait accomplis tu ne penses pas !”

De la transpiration s’accumulait sur le front d’Ajito dont les jambes vacillait encore, comme quand Hidan était arrivé. Pourquoi ces jambes avait-elle du mal à le supporter depuis tout à l’heure ? pourquoi avait-il besoin de la danse de l’air… pourquoi portait-il se fichue ruban rouge comme bracelet à son bras droit !

*… ha… oui… Je me souviens* C’était logique… La racine qu’il mâchait, c’était pour masquer la douleurs le temps que… Ajito faisait la moue et se sentait vide. Triste, vide, abandonné… seul

“Je ne te laisserais pas gâcher ta précieuse existence parce que tu as perdu ta soeur.”

Ajito pleurait encore, mais il eut un vrais sourire, sincère. Il prenait enfin conscience d’Hidan. Hidan qui cherchait vraiment à l’aider. Ajito sentit d’un seul coup un élan d’affection pour cet homme, ce mentor d’un autre temps, qui venait ici, au lieu où ils c’était rencontré tant d’année avant. Il vit une certaine inquiétude dans son regard mêlé à une détermination de l’aider. Ajito le vis enfin, comme s’il le découvrait pour la première fois.

Il était tellement concentré sur lui même, sur ces malheurs, sur sa tristesse qu’il n’avait pas vu qu’enfin il n’étais plus seul. Que quelqu’un se souciait de lui. Que quelqu’un voulait l’aider

“Je...”

Il détourna un peu son regard, honteux.

“Je suis désolé…”

Il avait le regard d’un enfant qui avait fait une trop grosse bêtise...

“Je suis vraiment content que tu sois venus… Tu m’as un peu sauvé en quelque sorte. J’aurais tellement aimé que tu arrives plus tôt.”

Il regarda encore une fois Hidan et sentis encore une fois toute la bienveillance de ce dernier. Ajito lui sauta dessus et l’embrassa. Il rougissait un peu, embarrassé. Il avait toujours eut une certaine affection pour Hidan, depuis qu’il l'avait rencontré sur Métamol

“Désolé… Je suis un peu un égoïste, je voulais juste emporter un bon souvenir avec moi.”

Ajito détacha son bracelet rouge pour laisser apparaître une coupure profonde de laquelle coulait du sang à flot. Il se souvenait maintenant que la racine rouge avait pour but de calmer la douleur le temps que… le temps que.... En prêtant une attention toute minutieuse au bracelet, on pouvait voir que les bord tirait vers un rouge plus claire dans les lieux où le sang n’imbibait pas encore le tissus.

Ajito pleurait…

Ces jambes n’arrivait plus à le porter…

Ajito se sentait enfin serein, seul sa soeur serais retenus comme Ajito… Le livre au sol contenait l’histoire du bon Ajito, les plantes l’y avait écrit. Seul sa soeur fut Ajito et elle fut le plus génial de tous les Ajito. Et lui, il aurait put revoir un vieil ami

une dernière pensé traversa la tête d’Ajito

*je n’ai jamais existé.*

et il souris
Hidan
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MessageSujet: Re: Always in my mind [PV]   Always in my mind [PV] ClockMar 26 Juin 2018 - 20:05
My old friend... ~
Good to see you again.




Il ne pouvait que sentir toute la lassitude dont était victime son jeune ami. Il la comprenait même, tellement bien. Hidan n’arrivait pas à se cacher derrière ses âneries aujourd’hui, pas en ce moment, pas devant Aji. Il voulait réellement pouvoir le consoler, l’aider à se relever, il voulait le voir sourire comme autrefois. Il aurait voulu s’entraîner de nouveau avec ce jeune gamin combatif et plein d’énergie qui voulait crier à la face du monde qu’il deviendrait un Grand. Plus fort que les tyrans encore, plus fort que les esprits de la nature, que les démons les plus coriaces et les anges les plus braves, lui qui était un mélange de ces deux races divines. Hidan se rappelait de la motivation inébranlable d’un gamin qui, à 13 ans à peine, savait déjà manier et contrôler les éléments comme s’ils faisaient partie de lui. Il s’était même demandé si Ajito était bien un mortel et… la réponse n’était pas simple. Aux yeux du SM en tout cas, il n’avait rien de banal. Ce petit bout de chou qu’il était à l’époque était déjà un spécimen exceptionnel possèdant une essence des plus atypique. Il  était… le maître incontesté des flux énergétiques, la quintessence même d’un principe dont beaucoup ignore l’existence et qui pourtant nous entoure à chaque instant.

L’expression faciale d’Hidan se crispa de tristesse et, de souffrance, en voyant son ami se tordre lui-même de douleur sur place. Il voulait exprimer quelque chose de difficile à faire comprendre aux autres. Mais s’il avouait cela au SM, c’était certainement parce qu’il savait qu’il le comprenait. Qu’il pourrait décoder ce qu’il disait et, qu’il ne le prendrait pas pour un timbré - au delà de la folie dont pouvait faire preuve le maître des flux énergétiques à l’époque de son apogée.

Ton aura est différente de lui, c’est vrai. Mais qui que tu sois en réalité, peu importe qui est l’être qui me fait face en ce moment, j’ai adoré te connaître. Je suis sûr qu’il vie toujours à travers toi… Après tout, c’est le Prophète. Une force qui dépasse les mortels… Son esprit ne s’est jamais vraiment envolé. Il brille intensément à travers toi aujourd’hui, et rayonne toujours dans ton coeur et dans le miens, maintenant et demain aussi.”

Le SM posa l’une de ses mains sur le haut du crâne d’Ajito et caressa doucement ses cheveux. Il essaya d’adopter une expression faciale plus rassurante, plus chaleureuse. En voyant l’état de détresse dans lequel se trouvait Ajito, il ne pouvait pas se permettre d’être faible. Il devait tenter de le réconforter, rien qu’un peu. De se montrer là pour lui, après toutes ces années. Qu’importe qu’il soit l’Ajito originel, Lily, ou le nouvel Ajito, il pourrait même bien être encore une autre “forme” d’Ajito qu’il ne lui en tiendrait pas rigueur. Dans son coeur et dans son âme, comme il tentait de lui dire, il était tout bonnement Ajito. Il vivait à travers lui.

Le journal tomba au sol. Les plantes s'emparaient de ce dernier, arrachant la première page. Elles écrivaient. Le regard inquiet du maléfique regardait cette drôle de magie opérer. Il tourne vite, à nouveau, son visage vers Ajito, alors que ses yeux se plissent dans un rictus anxieux et à la fois compatissant. Parler de la mort de l’ancien Stinger, même brièvement, pinça le coeur d’Hidan. Il était plus moralement proche de Gilean que de Robert, mais il avait apprit à comprendre quel genre d’homme se cachait derrière l’image du connard - et il se reconnaissait en lui quelque fois. Il saisissait la quintessence des choses que lui expliquait Aji. Il voulait l’aider à ne plus se considérer comme un être inférieur et incapable de réaliser autant que ce qu’avait fait Ajito avant lui.

Son sourire s’envolait progressivement. Son bracelet rouge flamboyant semblait maintenant scintiller d’une lueur particulière dans l’esprit d’Hidan… qui sentit d’abord l’odeur du sang avant de voir le liquide couler le long du bras du jeune homme.

Aji….” dit-il en un souffle, alors qu’il attrapa délicatement le poignet ensanglanté de ce dernier. Ses yeux paniqués cherchaient un moyen de faire quelque chose, mais il était impuissant. Il ne défie pas le noeud, il appuya juste avec l’une de ses mains sur la plaie, comme si ça allait aider. “...Je t’en prie mon ami, tu sais que je ne suis pas guérisseur, je…

Il releva la tête vers son compagnon, dont l’expression était d’une infinie souffrance… et d’une mélancolie troublante, d’une haine viscérale. Tout ça, il le ressentait envers lui-même. Il se dégoûtait. Hidan était plus que chiffonner en voyant Aji dans un tel état. Tout en gardant sa main comme appui sur la plaie, il posa l’autre sur la joue de ce jeune homme perdu, et pourtant si brillant.

“Non Aji… Je ne pense pas. Tu es un être exceptionnel, qu’importe qui tu es aujourd’hui.” Répondait Hidan d’une voix calme mais tremblotante, trahissant le fait qu’il avait envie de craquer lui aussi. “Je veux t’aider petit ange… Ne te laisses pas happer par ces sombres pensées, tu es aussi capable que le Prophète l’a été, crois-moi… suis-moi, viens avec moi, ensemble nous allons révéler ton vrai potentiel, et à nouveau tu auras cette lueur magnifique dans les yeux…

Hidan serra un peu plus son étreinte sur le poignet d’Ajito. Ses yeux cherchaient à trouver son approbation. Il caressait sa joue avec la même douceur que Priscilla avait pu s’occuper de celle de Lily à travers Ajito à une époque bien reculée…

Jashin sentait l’essence d’Ajito vaciller. Physiquement, mais il sentait aussi les remoues interne que cela pouvait provoquer dans l’âme du jeune garçon. Ce dernier s’avança plus près de lui, toujours un genou à terre. Il passa l’un de ses bras autours de sa taille afin de soutenir Ajito, qu’il puisse rester debout.

Je suis là pour toi, Ajito... au même titre que tous ceux qui ont eu un jour la chance de te rencontrer et de devenir tes amis. Je t’en pri, tu peux surmonter ça…” Les yeux scintillants d’Hidan se bordaient de larmes. “...Tu es une forme de vie supérieure, remarquable, tu ne peux qu’affecter profondément ceux qui essayent de t’appréhender, de saisir l’essence même de ton âme…” Sa gorge était si nouée qu’il avait l’impression de s’étouffer. “... Je ne t’abandonnerais pas Aji.

Voyant que le Prophète souriait malgré ses larmes incessantes, le coeur d’Hidan fit un bond. Un sourire empathique et douloureux se posa sur les lèvres d’Hidan. Sa main gauche était pleine du sang d’Ajito, de l’hémorragie qu’il essayait, en vain, d’arrêter. Mais à ce moment-là, le temps s’arrêta. Aji croisa son regard, celui d’un homme bienveillant qui voulait à tout prix sauver une vie, une âme, un être qu’il considérait bien plus que le reste du monde. Il voyait dans ses yeux, une fois encore et ce, comme à l’époque, à quel point Aji est singulier, un paradoxe atypique, une âme profondément torturée et si belle… une attraction à laquelle il ne pouvait pas lui-même résister.

Il disait être désolé. Hidan fronça les sourcils, pas de mécontentement, mais d’un air blessé parce qu’Ajito continuait de se déprécier à un point plus que… mortel. Bien qu’il disait qu’Hidan l’avait d’une certaine manière, sauvé, il sentait son poul se perdre. Et Hidan feignait de ne pas le remarquer, il se concentrait sur ce qu’Ajito exprimait... Mais il comprit seulement quand, Aji lui disait qu’il aurait voulu qu’il arrive plus tôt. C’est à ce moment-là qu’Hidan relâcha sa pression autours du poignet de son ami. Dépité. Son coeur et son corps vivaient des spasmes incontrôlés. Sa main maintenant libre s’avança timidement vers le faciès de l’avatar du Prophète. Il fit glisser ses doigts mollement le long de son front et de sa joue, admirant l’oval du visage d’une forme de vie supérieure encore animée, probablement pour la dernière fois et… son coeur se serra si fort. Il entrouvrit la bouche pour essayer, encore essayer, de trouver des mots réconfortant à la hauteur de ce qu’il aurait aimé donner à Ajito pour qu’il ne parte pas…

C’était l’un des moments les plus mémorables de sa longue vie. L’ombre du Prophète venait de lui démontrer qu’il était épris plus que d’une simple affection à son égard. Lorsqu’il l’embrassa, il sentit alors la moindre émotion d’Ajito. Toute ses peines et ses peurs, mais aussi tout l’amour qu’il avait offert et qu’il avait encore à offrir. Ce baiser lui offrit une perspective de l’infini, de l’espace et du temps, celle que le maître des flux énergétiques pouvait dompter et comprendre. Il eut des flash de l’époque où il l’avait rencontré, de ceux où il l’observait dans l’ombre, grandir, comme s’il revivait les derniers moments de sa vie à ses côtés… et le moment le plus primordial, l’instant présent. Machinalement, il avait fermé les yeux, et un sourire triste s’empara de ses lèvres. Ce souvenir allait le hanter toute sa vie, il allait dévorer le coeur de celui qui était condamné à rester ici, privé de repos, privé de retrouver un jour un être tel que lui, où que ce soit dans la mort…

Il s’excusait, embarrassé et gêné, il se disait égoïste. Le rouge de la plante était sur les lèvres d’Hidan aussi, maintenant.

Haha...cet acte d’égoïsme qui m’a tant plu vivra à jamais dans ma mémoire comme l’un de mes plus beaux souvenirs.” Le Maléfique, larmoyant, avait encore du mal à se dire qu’il venait bien de vivre cet instant unique avec lui. “ Aji…tu restes et resteras toujours dans mon esprit…” On sentait qu’il se retenait de pleurer. Sa gorge était serrée et ses yeux étaient bordés par les larmes qui attendaient de s'effondrer pitoyablement le long de ses joues.

Le sang coulait à flot. Le bracelet rouge était détaché, et cette fois plus rien ne pouvait retenir le liquide rouge.

“Ne pars pas…” chuchotait-il naïvement. Hidan le serra dans ses bras de nouveau, il sentait les larmes d’Ajito s’écraser dans sa nuque. Rouler le long de son dos,  et ça lui faisait l’effet de désagréables frissons... parce qu’il savait qu’il le perdait. Il sentait pourtant l’aura d’Ajito se détendre… il devint serein, et son dernier souffle lui permis de dire des mots qui brisèrent le coeur d’Hidan avec plus de violence encore que de le savoir parti de ce monde où lui était prisonnier.

Il était mort le sourire aux lèvres. Hidan le serra dans ses bras encore plusieurs longues minutes. Cette fois, il n’avait pas pu contenir davantage son chagrin et ses sanglots. Il pleurait en silence, berçant le corps et le coeur éteint de son ami contre lui.

Tu ne lèves pas le petit doigt pour ceux qui le méritent vraiment… Tu préfères continuer d’être rancunier envers moi, c’est plus facile de prendre que de donner après tout...” tout en serrant le corps inerte de son ami contre lui, il leva ses yeux en direction du ciel. Un rictus sombre s’était emparé du visage d’habitude si jovial d’Hidan. “ T’es vraiment qu’une merde…” il caressait la longue chevelure soyeuse d’Ajito comme s’il était une précieuse poupée. “Tu ne cesseras donc jamais de me maudire… Et les anges te considèrent comme leur Dieu, la voie de la sagesse… haha, quelle ironie… j’ai bien fait de te combattre et de me barrer du monde des anges, pauv’ connard.

Il se releva, pas sans peine, parce que la douleur l’écrasait moralement. Mais la détermination se lisait toujours sur son visage maintenant fermé. Il souleva le corps sans vie d’Ajito et le berça dans ses bras, contre lui, en le portant comme une mariée.

Il n’était qu’à moitié ange mais il était bien plus brillant encore que ton foutu préféré, Astion. Plus que toi-même, d’ailleurs. Même si la dualité de son être le condamnait à être rejeté des anges comme des démons, il valait mieux que toi, que vous tous.” Hidan baissa les yeux vers le visage endormi d’Aji, il était splendide, même dans la mort. “ Tu aurais pu faire un geste pour l’aider avant qu’il ne sombre de la sorte, bordel... On t’appel Dieu mais tu n’es qu’une pourriture. Tu m’as déjà privé de tout et tu continues de me prendre tout… hahaha…

L’homme blessé posa quelques instants l’âme en peine qui venait de se donner la mort. Quelque chose commençait à remuer sous la peau du dos d’Hidan. Son regard de défi s’éleva de nouveau vers le ciel, bien qu’il ne puisse pas réellement voir quoi que ce soit dans ce bout de grotte sacré. La visu n’était pas l’important.

Des os brisèrent sa chaire et sortirent de son dos, pour se déployer fièrement.... Mais ils n’étaient que les os décharnés d’une forme d’aile qui n’existait plus, un vestige d’un passé extrêmement lointain. Une époque archaïque dans laquelle Jashin était l’ange de la mort et le suivant d’un Dieu corrompu. Ses ailes d’anges, d’antan, une très vieille relique à vraie dire… tellement antique qu’il ne restait que des amas de… ce qui avait dû être des plumes magnifiques à une époque, à quelques endroits du “cadavre” de ses ailes.

Je te crache dessus aujourd’hui plus que jamais, Dieu.

Il se plia vers l’avant et passa ses mains dans son dos. Une fois solidement accroché aux ossements de ses ailes, il les arracha. Pour une unique fois, il ne ressentait aucun plaisir dans la douleur physique. Hidan ne ressentait qu’une profonde haine face à tant d’injustice. Il sentit que son acte ne serait pas sans conséquences: les cieux vibraient, il pouvait le ressentir même à l’abris ici.

Il ne restait que des moignons dans son dos, qui disparurent après qu’il ait commis l’irréparable. Il n’avait plus aucune chance à présent, jamais, de pouvoir un jour être pardonné du Dieu des anges et de retourner auprès de sa race native.

Je ne sais pas pourquoi je gardais mes ailes… En guise de symbol de l’époque où j’étais encore un ange ignorant...Peut-être que je pensais naïvement qu’un jour tu m’offrirais l’absolution, et que de nouveau, je retrouverais mes plumes et mes vigoureuses ailes. Hahahaha…C’était stupide de garder ce vestige d’un passé auprès d’un soit disant Dieu du bien. Les anges n’ont que leur apparence pour tromper les autres, mais on sait tous que tu fais d’eux des monstres… bien pire que les démons.

Sa puissante étreinte annihila les os de ses ailes qu’il avait arraché, ne laissant que de la poussière dans les paumes de ses mains. Il ne ressentait aucun regret, aucun picotement au coeur. La mort d’Ajito avait été déclencheur d’une nouvelle rébellion dans son coeur.

Le SM ramassa le bracelet d’Ajito et l’enroula autours de son propre poignet. Il ramassa aussi le journal, il allait en prendre soin. Le fameux journal qui racontait l’histoire d’une forme de vie spectaculaire. Une forme de vie qu’il avait aimé et qu’il aimait toujours avec une force surhumaine.

Son coeur continuait de gémir de douleur. Son esprit se tordait comme un insecte écrasé par un mal trop grand pour lui. Mais un sourire sincère se dessina de nouveau sur ses lèvres. Il prit à nouveau et, une dernière fois, Ajito dans ses bras. Hidan admirait avec amour les traits du visage enfantin et séraphique de son compagnon. Bien qu’il souriait à la vue d’un tel être innocent, à l’essence inaltéré par quelconque véritable noirceur, Jashin était intérieurement anéanti.

Il embrassa délicatement le front de son précieux avec la bienveillance la plus pure dont il pouvait faire preuve.

Je t’aime...” chuchotait-il délicatement en regardant une dernière fois le visage paisible de son ami. Ses lèvres tremblantes quittèrent une fois de plus leur position souriante pour sombrer dans le chaos.

Les esprits médiocres n’y verraient qu’un amour traditionnel et charnel.

Ajito et Hidan savaient ce que cela représentait. Et Hidan était conscient que le maître des flux énergétiques vivait toujours, à travers toute chose, à travers lui-même. Son esprit se sentait quelque part rassuré, et à la fois détruit de ne pouvoir l’atteindre physique pour l’étreindre, lui murmurer que tout pouvait s’arranger...

Il s’approcha de la lave sacrée, celle où le Prophète avait sacrifié son bras pour amener la vie. Un autre doux vestige d’un temps révolu pour Ajito, mais pas pour Métamol. Il était Métamol et vivait irrémédiablement à travers elle. Aujourd’hui, demain, et à jamais.

Ce n’est pas un adieu mon ami….” Sa voix était tremblante, blessée par le fardeau qui l’incombait.” Je sais que tu vie toujours à travers moi et ce qui m’entoure...dans mon coeur comme dans ceux de tous ces gens à qui tu as offert un avenir baigné par le soleil…” Son intonation de voix était faible, comme s’il lui confessait ses sentiments, secrètement.

Les yeux d’Hidan restèrent un moment planté dans la lave. Bouillonnante, agitée depuis qu’Ajito avait périt. Cela n’avait rien d’un hasard. Une expression particulière naquit sur le visage de Jashin: il ne voulait pas quitter Ajito, même s’il savait que ce n’était là que son “corps physique” qu’il tenait entre ses mains. Il ne voulait pas le perdre, il voulait continuer à passer ses grandes mains dans ses longs et beaux cheveux d’un blanc pur, innocent… Il aurait pu demandé aux scientifiques de maintenant de conserver le corps d’Ajito quelque part, de trouver un moyen de le ramener… ou pire, de le cloner. Mais… Hidan était conscient qu’il n’était pas assez égoïste pour ça, peu importe la souffrance qui lui broyait le coeur. Alors il s’approcha douloureusement de la lave, qui se calmait à mesure que le corps du Prophète était proche. Il prit une grande bouffée d’air et s’abaissa, déposant le plus délicatement possible le corps inerte d’Ajito dans la lave.

Ce dernier sembla y flotter quelques instants et, comme le plus beau des présents, la lave l'accepta et l’engloutit sans aucune brutalité. Elle était redevenue calme… et une aura éblouissante s’étendit sur des kilomètres en provenance de la lave. Hidan recula de quelque pas, aveuglé par la vertueuse radiance qui venait d’éclater sous son nez.

Le corps du Prophète, dévoué à Métamol, alimentait dorénavant la planète. Il en est le coeur, il en est l’âme… la vie sur Métamol, à ce moment précis, était devenu plus resplendissante que jamais. Le Prophète était devenue la légende, le mythe, il était... Métamol.

Hidan s'effondra enfin, à genoux devant la lave. Il laissa toutes ses ondes négatives sortir de son corps de grand gaillard pourtant si frêle à cet instant. Il était le réceptacle de ce miracle, mais il ne pouvait que ressentir d’autant plus à quel point son ami allait creuser un trou béant dans son coeur...Il pleura tout ce qu’il avait en réserve, comme un homme saoul entêter dans sa misère n’ayant plus aucun chemin de sortie. Il posa son front contre ses bras, ceux-ci allongés sur le rebord de la cuve où régnait la lave de la vie. Il pleura des longues heures. De longs jours. Peu importe le temps qui s’écoulait, là, dehors….et le sommeil l’attrapa en plein vol pour essayer d’arrêter ce flot de larmes meurtrières qu’il s’infligeait depuis la mort de son ami.

Une fois dans les bras de Morphée, il rêva. Dans l’esprit d’Hidan fleurissait celui d’Ajito. Comme le pouvoir-malédiction de l’épice, il explora l’espace-temps à travers son sommeil…Le flux de possibilité l’emmena dans une autre réalité, plus douce, plus facile à digérer. Mais était-ce seulement son inconscient qui le guidait vers cela ? Ou était-ce l’esprit du Prophète qui englobait maintenant Métamol qui tentait de prendre soin, à son tour, d’Hidan ? Peu importe la réponse. Cette nuit-là, Hidan avait vécu un rêve qui sembla durer des années, et même des siècles, et même… des millions d’années. Un songe dans lequel il était enfin aux côtés du Prophète de son coeur…

Jamais tu ne seras oublié, mon ange.



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