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 Le Coeur du levé de Soleil

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Edouard le Bel-Ami
Edouard le Bel-Ami
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MessageSujet: Le Coeur du levé de Soleil   Le Coeur du levé de Soleil ClockVen 3 Aoû 2018 - 23:20
Heureusement pour lui, ses recherches compliquées n'avaient pas été inutiles. En effet, après de longues heures de marches dans ce désert aride, il était finalement tombé sur le lieu qui emprisonnait la lampe magique. Après un dialogue utilitaire, il avait appris que Shanti ne pouvait pas s'éloigner trop de lui et qu'elle serait sous ses ordres jusqu'à ce qu'il ait effectué ses trois vœux. Sans vraiment qu'il en ait demandé l'information, il avait apprit que le gouverneur de cette planète était Freezer. Il ne le connaissait pas et n'avait pas idée de qui il pouvait être. Connard ? Gentil ? Malveillant ? Bienveillant ? Aucunes idées. Il n'était également pas au courant des trames qui se préparaient contre cet empire qui, plus le temps passait plus ils gagnaient en pouvoir et en influence. En effet, le Seigneur Cold gagnait de plus en plus de monde, lui qui était si seul il y a encore quelques années. En tout cas, Edouard ne souhaitait pas rester aussi peu informé de la situation d'Héra. Et il ne voulait également pas utiliser les vœux qui étaient à sa disposition, ayant d'autres moyens de s'informer. Ils avaient donc tous les deux reprit la route, bientôt hors de ce désert insoutenable. Il n'avait pas d'eau sur lui, et comme déjà mentionné, il n'allait pas dilapider les pouvoirs entre ses mains à la première occasion venue et aussi niaisement. Il n'était pas naïf, il savait que la petite Djinn profiterait du moindre écart pour l’entourlouper, alors il faisait attention. Ils marchaient donc, enfin Shanti devait sûrement léviter ou être cloîtrée dans sa petite piaule en or rouillé.

Cela faisait seulement quelques minutes qu'ils marchaient dans le sable mou et le capitaine du Georges Duroy songeait déjà à sa future destination. Durant sa petite visite dans un bar au Village Antique, il avait entendu parler d'une place de marché très réputée, rassemblant des milliers d'habitants d'Héra. Edouard le Bel-Ami souhaitait y faire un tour, il pensait peut-être y trouver quelque chose de précieux et intéressant. Le pirate était un peu une sorte de collectionneur, il comptait vendre les trouvailles qu'il avait accumulé durant ces longues années. Les premiers bâtiments étaient en vue, les longs hectares de sable allaient enfin prendre fin. Quelques minutes plus tard et ils se retrouvèrent aux portes de la ville. Il se retourna lentement vers la génie qui devait gambader légèrement dans les airs.


”Nous irons faire un tour au grand marché, tâche de te faire de te faire discrète, je ne veux pas de problème. Avant cela, j'irai boire un peu dans un bar pas loin. Compris ?”

Les préventions faites, il put se diriger d'un pas assuré vers le premier café venu. Comme à son habitude, il commença un verre de whisky, qu'il allait boire rapidement. Il ne désirait pas s'éterniser ici, sa destination était le marché. Alors il but goulûment l'entièreté de son verre alcoolisé puis, comme il le devait, paya la somme exacte de sept zénies. Désormais hydraté, il sortit de l'enceinte publique puis reprit le chemin du marché, Shanti sur les talons. Ils y furent en quelques minutes. Les stands étaient nombreux, la foule était amassé sur l'unique allée. Le capitaine du Georges Duroy marchait donc dans l'allée centrale, contemplant les boutiques entreposées tout autour. Il se rendait compte qu'il ne savait littéralement rien sur cette planète et sa culture, ainsi que sa royauté. Edouard voulait trouver un moyen d'en savoir plus, mais lequel ? Il décida de continuer sa marche pour arriver à la frontière de cette place. Une femme était un peu à l'écart, de manière élégante et noble, elle semblait être importante ici. Déterminé à lui en demander plus sur le sujet qui l'intéressait, il se dirigea vers elle, sans mouvements brusques. Il était maintenant à quelques mètres d'elle, il l'interpella donc.

”Bonjour. Au vue de votre apparence, vous semblez être une personnalité importante sur cette planète. Quant à moi, je viens d'y mettre les pieds aujourd'hui même et je ne sais pas grand chose d'elle… Pourriez-vous m'en dire plus sur son fonctionnement, sa culture et les hommes qui gouvernent ici s'il vous plaît ?

Il restait courtois, ne voulant pas tuer les minces chances d'en savoir plus. Et il ne voulait pas usé l'un des vœux. Alors tout reposait sur cette femme, mais… Qui était-elle véritablement ?
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MessageSujet: Re: Le Coeur du levé de Soleil   Le Coeur du levé de Soleil ClockDim 5 Aoû 2018 - 16:09
D'habitude, à ce stade-ci... et en ayant bien saisi le principe de ma liberté partielle, bon nombre d'humains auraient compris que me garder longtemps sous leur emprise, constituait un risque pour leur personne... Vous savez, c'est comme s'exposer avec un joyau particulièrement attrayant... Plus vous laissez le temps filer et plus d'opportunités de se le faire chiper surviennent... J'attise bien des convoitises et cela s'avère encore plus notable, lorsque ces fiers voleurs disposent de l'information concernant mon obtention... J'obtiens toujours ce que je veux, mon petit Edouard... Alors ne pense pas pouvoir me contenir indéfiniment. Je suis seule maîtresse de mes actes. Ces chaines divines me retiennent en partie et tu en profites... Ce n'est pas bien courtois, mais je ne t'en tiens pas personnellement rigueur. Je me doute que tu ne veux pas gaspiller tes voeux... Seulement, je me réserve le droit de te jouer dans les pattes, lorsque cela me plaira. Tout simplement... Je t'assure pouvoir me montrer infiniment plus insupportable, que la chaleur infernale de ce colossal désert. D'ailleurs, cette température mourante, contrairement à toi, je ne la subissais pas... La ravissante jeune fille, emplie de magie, que je représente, rit intérieurement et à pleins poumons, de tes impressions corporelles. Ce que tu considères comme chaud, s'avère pourtant bien loin des standards universels... Savais-tu qu'au sein d'une étoile, la température peut monter jusqu'à plusieurs millions de degrés ? Je trouve ça si drôle, que de constater ton corps de faible mourir à petits feux, sous une influence lumineuse ne dépassant la soixantaine de degrés... Oh oui. Moi, le feu sacré personnifié, je t'en ris au nez... Aussi ardente que ces éruptions solaires, j'aveugle mon entourage de cet état plasmatique, si caractéristique de ma pureté absolue. Je suis l'essence même de toute création universelle ! Et toi, le bouseux, n'en représente qu'une restreinte et piètre résultante. Des êtres aussi imparfaits, aussi insignifiants, ne méritent pas l'ombre de ma dévotion. À peine ma généreuse approbation de leur existence. C'est pourquoi tes efforts, au gré du sable se compressant sous tes pieds, ne se verraient récompensés que par le son reconnaissable de ce cocktail, s'infiltrant au sein d'une paille taquinant mes lèvres des plus sucrées... Que l'entièreté de ton avancée se voit maudite, par cette mélodie grumeuleuse... seiche assoiffée...

Ha. Il faut croire que je l'avais quelque peu sous-estimé... J'aurais aimé qu'il soit victime d'autres mirages, mais il connaissait le chemin, vu qu'il venait de la ville... Quelle tristesse, que de n'avoir pu réussir à lui faire abandonner son trajet. Je veux dire... Imagine-le un peu... s'écroulant sur le tapis de ces milliards de grains ocres, la bave aux lèvres, la langue pendante... à mes pieds et rassemblant ses dernières forces, pour mouvoir ses tentacules faciales en me suppliant le voeu de le sauver... Qui a dit que je devais forcément perdre ce rapport de force, juste car il me fallait lui obéir ? Si je le voulais, je pourrais tout aussi bien nous faire apparaître dans le vide spatial et le laisser s'asphyxier lentement... Ou même encore nous faire poper aux alentours d'une Supernova. Mais... cet évènement reste bien trop rare, au sein de la galaxie, hélas... Alors, me laissant chuter de ce prestigieux trône, je lui accordai le loisir d'une compagnie, à hauteur relative. Mouais... Déjà l'animosité de ce village d'arriérés paraissait nous tendre les bras... Visiblement, Eddy voulait en connaître plus sur la ville. Bon choix, que la place du marché... Lieu d'une multitude de conflits récents, tu penses, si je n'allais pas l'en prévenir. Il ne semblait se rendre compte de la situation, de la personnalité se voulant mienne... mais aussi, de ma renommée planétaire... Bien sûr, tout le monde n'en parlait pas. Tout le monde n'était au courant de la totalité de mes spécificités. Seulement... un certain nombre de personnes en connaissaient les grandes lignes, à travers des bouts de légendes, transmises de génération en génération... Déjà sur le trajet nous reliant à ce bar, pouvais-je percevoir quelques regards étonnés, quant à la constatation de ma personne... Oui, évidemment qu'ils fixaient mes courbes aguicheuses, alors que je marchais derrière mon pirate. Mais c'était plus que ça... Ce que ces énergumènes, à l'avarice plutôt perceptible, constataient... ma lampe ! Sans l'ombre d'un doute... Virevoltant, en corrélation avec les ondulations de ma chevelure, une telle vision attisait la curiosité des autochtones... néanmoins trop occupés par leur tâches respectives, que pour oser tenter de venir nous embêter. L'esclavagisme de Freezouille, tout ça... À vrai dire, je n'aimais pas trop tous ces changements, sur ma planète natale. Oh ! Non pas que les permutations de têtes ou de régimes me déplaisaient... Juste que, tous ces travaux jurent avec l'ambiance orangé de ce décor rustique. C'est d'un laid...


" Mais... Cette fille... Mon ami, qu'en penses-tu ? Là son portrait craché, non ?... "

Et voilà... Que te disais-je à l'instant ?... Pour les deux du fond ayant eu le culot de ne pas m'écouter, lors de mes prestations... l'on me voue un culte, sur la planète, sans pour autant précisément me connaître... Toi qui demandais de me faire discrète, tu n'imagines la mesure de ta bêtise, de par ton idée d'explorer les environs... Pensais-tu qu'il s'agissait d'un hasard, si l'entièreté de mes propositions impliquait de se mêler à la population ? Pas le moins du monde... Je ne désire qu'une chose, si ce n'est ma liberté... Mon choupinou, s'abreuvant naïvement au comptoir, ne pouvait encore se rendre compte qu'il était déjà trop tard, qu'il venait de plonger impulsivement au sein d'un bassin rempli de requins... Des créatures affamées qui ne tardèrent à s'approcher de l'antique toile, me représentant, tout en déviant plusieurs fois le regard en ma direction et alors que nous nous apprêtions à quitter l'établissement... Ah. J'imagine que tu désires avoir conscience de ce dont je parle, Invité ? Fort bien... Voici donc la peinture en question. Ici. Oui, je suis pas trop mécontente du résultat... Ah, je sais... On aurait pu faire encore plus fidèle et je suis bien plus belle en vrai. Mais soyons honnêtes 5 minutes. Je ne pense pas qu'il soit possible d'immortaliser ma fougue étincelante à la perfection. Mmh, dure vie que celle d'une créature supérieure... Ahahah. T'aurais dû voir leurs regards, leur expression bouche bée, à mon départ des lieux... Je ne pouvais m'empêcher l'apparition d'un sourire en coin, même si personne ne pouvait le remarquer. Après tout, j'avais ces joyeux lurons de dos... Je ne les voyais pas de mes yeux, mais de mon savoir transcendant... Alors, mon capitaine ? Vous sentez-vous paré pour l'aventure ? Le voyage risque fort de se mouvementer... Tempête en approche, pour se rapprocher de votre jargon... Continuant notre avancée, nous ne tardèrent à visiter cette volumineuse place, où siégeaient d'ores et déjà moult boutiques, toutes plus extravagantes les unes que les autres... Et pendant que mon pauvre ami avait son attention détournée, j'en profitai pour rentrer dans l'une d'elle. Oh, pas bien longtemps, toutefois... Ici l'on vendait un bon paquet de bidules technologiques sans importance. MAIS, il y avait la fameuse casquette ! Et oui ! Celle du monarque sévissant actuellement... Je comptais l'essayer. Mais à peine posée sur mon crane, que déjà mes brassards me contraignirent à suivre mon maître... Balançant donc ma trouvaille, à travers champs, je quittai les lieux en un nuage violacé, comme étoilé.


Pouf ! Me voici de retour à ses côtés, sous le regard interloqué des passants... Ca va, j'ai pas encore trop foutu le bordel, là. Mais ça viendra, t'inquiète... Je suis une pile électrique, moi. Je tiens pas en place. Eheheh, c'est le cas de le dire... Déviant mon attention à plusieurs reprises, en direction des civils, mes yeux de saphir scrutaient le moindre mouvement, la moindre expression... Pour l'instant, juste de la curiosité, quelques impressions, des questionnements volatiles. Mais... Il va bien y en avoir un pour vendre la mèche. Ou plutôt devrais-je dire, pour l'allumer... J'attends ce moment avec impatience. Je me demande quelles seront leurs réactions, après tant d'années... Sotte que je suis, je ne pouvais m'empêcher quelques regards amusés, tendancieux, comme l'émergence de deux ou trois clins d'oeil passagers, à l'encontre de la garde. C'est toujours drôle de les déconcentrer de la sorte, alors que ces braves toutous sont censés rester imperturbables... Allons donc. Pourquoi ne pas voir où en était Ed... Oh... À vrai dire, il aurait mieux valu tomber sur une autre pioche... Aaah oui. De toutes les figures sans importance, il avait fallu que tu choisisses la plus dangereuse du lot, à l'heure actuelle... Une présentation ? Mais sans l'ombre d'une récalcitrante, mon brave... Le Fléau Cramoisi ! Ni plus ni moins... Une excentrique se prenant presque pour une déesse. Ha ! La bonne blague. Elle et Freezer se sont vraiment bien trouvés... Enfin, en apparence. Par expérience, je sais que ce genre d'alliance tourne souvent et bien assez vite, au bain de sang... Parlons-en, de ce liquide, justement. Car sache qu'elle aime s'en nourrir, ou plutôt que son parasite lui impose ce breuvage... Sekhmet... Un être qui apprécie autant que moi l'influence divine en usage. C'est à dire... pas le moins du monde. Aaah, ne viens pas à faire l'erreur puérile, que de la croire apte pour une alliance. Après tout, je suis en quelque sorte liée au domaine divin. Mais en temps que création, au même titre que les humains... Enfin non, le feu primordial que je représente, mérite davantage de prestige. Assurément, que tu peux me considérer comme une étape de transition... Mais soit. M'allongeant dans l'air et jambe l'une sur l'autre, je faisais face à la trompeuse beauté, bien qu'en retrait notable... Simple précaution... Main soutenant faussement la tête, alors que je claquai des doigts, du membre encore libre, je fis apparaître un beau macaron... J'allais le déguster respectueusement, tout en me servant de ma magie, pour le faire léviter jusqu'à ma bouche...


" Mh, mmh... Bon choix, mon capitaine... Je vois que vous avez l'oeil, pour repérer vos proies sexuelles... Hem. Elizouille. Mais tu devrais l'appeler Dame Eliza. Elle est plutôt récente, dans l'arme de Freezby, mais dispose déjà d'une mission importante... Elle pourra certainement t'aider, pour peu qu'elle en manifeste l'envie... Ne confondez toutefois apparence et pertinence. Après tout, une autre demoiselle s'avère aussi prestigieuse qu'elle, au sein de cette ville. Voire même davantage... Et pour une fois, je ne parle pas de moi, ahahah ! " débutai-je, d'un ton amusé, alors que je fixais l'infectée, tout en terminant calmement ma petite friandise.

" C'est ! C'est le... le, le... C'est le Dieu du Sable ! "

" Mais non, mon papy. C'est juste une danseuse avec les cheveux coincés dans une lampe... Faut que tu arrêtes de crier ça sur tous les toits, on va vraiment finir par avoir des problèmes... "

Que, quoi ?! Comment ça, une danseuse avec les ?!... Mais quel sale gosse, celle-là ! Je ne sais pas ce qui me retient de... Oh. Oui, bien sûr... Vouant un regard déprimé à ma lampe, après m'être retournée et m'être montrée physiquement outragée, par cette remarque déplacée... je constatais, une fois de plus, la réalité de cette malédiction... Probablement l'un des seuls aspects de ma splendide personne, que je partageais avec mon maître en chien. Comprenez-le, les tentacules, ça ne fait le fantasme que des japonnais ! Et j'ai pas observé le moindre flash lumineux, depuis notre arrivée. Conclusion, ils ne sont pas dans le coin... Oui, c'est cliché. Mais osez venir me dire que j'en exagère la véracité !... Reposant pieds à terre, j'eus subitement une idée géniale. Tapant du poing la paume de ma main... macaron à l'orange englouti et yeux rivés sur ces affreuses constructions... Mais oui, c'est clair ! Je sais, comment embellir ce paysage !... Je me sens bête, de ne pas y avoir songé plus tôt... Mais j'allais de suite réparer ma faute. Absolument !... Concentrant mes pouvoirs, en tournant le poignet, et claquant des doigts... je fis apparaître un grand seau de peinture, dans les airs... ne tardant à indiquer une direction, de l'index. Puis une autre. Encore une autre !... En l'espace de quelques secondes, c'est plusieurs milliers de litres de ce liant, qui furent déversés, sur toutes ces machines insultant la composition du décor... Naturellement, j'avais choisi une couleur assortie, avec les teintes crépusculaires de la ville... Voilà ! On ne remarquait presque plus ces horreurs, désormais ! Oh et, t'inquiète pas. Crois-moi que ça ne partira pas de si tôt. J'ai mis le paquet, pour que ça tienne comme jamais !... Mains sur les hanches, torse bombé et sourire non peu fier, je me félicitais intérieurement d'avoir fait preuve d'autant d'ingéniosité. Tout en un !... Ca m'amuse, c'est plus joli, ça fait chier les gardes et ça met Edouard dans l'embarras. Un coup de génie. Comme d'habitude, eheh... Bon nombre d'originaires de la planète, me regardèrent cependant avec stupeur... Arquant un sourcil, je finis bien vite par en comprendre la raison, lorsqu'un jeune homme s'accroupit à mes pieds, me frôlant presque avec sa sueur dégoutante... Mmh ? Oh mais, je le reconnaissais. Il faisait partie de ce petit groupe, dans le bar... Ah... C'est un peu tôt pour ça. J'aurais préféré à un moment plus... Oh et puis non, en fait. Le guettant d'un air dédaigneux, alors qu'il finit par planter son regard empli de désespoir dans le mien, des plus inexpressifs, j'écoutai donc ses dires légèrement faussés...

" ... A, Alors c'est bien vous ?... Mes excuses, pour ne pas m'être prosterné plus tôt !... Nous l'espérions. Nous l'espérions tous tellement, que vous reviendriez un jour parmi nous !... Et désormais, vous voici ! Ô mille merci, nous en avions tant besoin !... Je n'ai jamais cessé de croire en votre existence, ce peu importe l'oppression présente !... Je vous en prie. Une fois encore et tel que nos ancêtres nous l'on conté, au fil des âges... pardonnez nos péchés mais délivrez-nous de la tyrannie... Dieu du Sable ! " s'exclama-t-il, avec dramatisme et vigueur, les citoyens paraissant retrouver un second souffle de vie, à l'écoute de ces paroles, tandis que je ne pus retenir le souffle d'un rictus.

Par les dieux, que la scène m'en paraissait absurde d'ironie... mais tu ne pouvais déjà le comprendre, Invité.
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MessageSujet: Re: Le Coeur du levé de Soleil   Le Coeur du levé de Soleil ClockVen 10 Aoû 2018 - 1:02
Le Coeur du levé de Soleil Marchz11



La journée serait courte. L’heure n’était pas à laisser les minutes filer. Il serait déraisonnable de perdre la moindre seconde. A peine sortie du Palais d’Or d’Héra, il avait fallu se hâter en direction de la place du marché. Les places publiques sont des endroits particulièrement permissifs, où il est facile de s’informer sans attirer l’attention. A condition bien sûr de ne pas aspirer à se faire remarquer. On recherche des rebelles révolutionnaires. Remplacer une dictature par une autre n’a déjà que peu de sens. Mais jouer la carte de l’épistocratie en revendiquant que dictature ou démocratie ne valent mieux l’une que l’autre, cela frôle la vésanie. Les choses étaient ainsi faites: une rébellion ne pouvait se faire qu’avec l’aval et la complicité d’une partie au moins du peuple. Un désir de démocratie, ne serait-ce que relative. Or, c’est sur cette place que toutes les nouvelles se murmurent. Et c’est donc ici que les secrets de la rébellion se révéleront inéluctablement à qui prendra la peine de tendre l’oreille... à qui prendra la peine d’ouvrir... l’œil de Râ.

La noblesse de la cantatrice sanglante brillait, au milieu du triste souk. Brillait, autant que le soleil se reflétant au loin sur les parois d’Or du Palais. Et son esprit, lui, brillait de contentement. Entre les étales marchandes et les passants bruyants, elle observait avec satisfaction, toutes ces choses qui allaient l’amener vers ce qui était et ne devait plus être. Les rebelles ont besoin d’un peuple, disait-on. Une créature bicéphale. Le peuple constitue la première tête, la rébellion la seconde. Mais cette deuxième tête n’est qu’une excroissance. Un surplus de peau, amorphe et inutile. Tranchez la tête du peuple, et les rebelles disparaîtront avec elle. Mais tranchez-donc la tête des rebelles, et là en revanche, le peuple saura parfaitement vivre sans. Alors tranchons.

La triste ironie, dans tout cela, c’est que c’est toujours le peuple qui mène à sa perte la moindre révolte. Des caisses en acier, transportées en pleine ville sur un marché à ciel ouvert, par un groupe de quatre personnes, avec serrures magnétiques, mais jalonnées d’une inscription “Fragile”. N’appartenant ni à l’armée ni à Hyperion. En voila un écran de fumée de piètre qualité, une dissimulation que même les pires serpents borgnes n’auraient pas osé tenter. Il s’agissait d’écouter de loin leur conversation pour glaner ce qu’elle pouvait de noms et destinations, en mimant intérêt pour les quelques malheureux fruits desséchés que le marchand le plus proche tentait tant bien que mal de refourguer aux quelques passants qui auraient la délicatesse de lui abandonner un Zenie. En voilà une première chose à changer, se dit-elle digressant. Un Etat fort se doit d’avoir une monnaie forte. Mais créer sa propre monnaie nécessite d’avoir la main mise sur de vastes quantités de ressources. Pourquoi pas un Étalon-Or ? Le Souverain en a tout le tour du ventre, de l’Or. Mais encore faudrait-il que la Fourmi soit prêteuse. Ça n’est pas le cas. Enfin. Pas pour l’instant. La gestion de ces choses viendrait plus tard.

Un opportuniste contrepointiste vint interrompre l’étrange rituel de cette femme en dehors de son élément. Aux yeux des autres, elle observait seulement avec insistance quelques produits locaux. Alors pourquoi geigne-t’il auprès d'elle, cet énergumène sang-gêne qui gène et ne daigne décliner son identité terne ? Il s’imagine peut-être que chaque petite gens dans la rue avait fait de guide touristique sa vocation ? Elle ne fit même pas l’effort d’offrir un regard à l’intéressé, encore moins de lui répondre, bien trop concentrée sur sa propre tâche. Une tâche bien plus importante que de s’occuper du premier pèlerin venu louanger le seigneur d’Héra. Ah… Si seulement elle avait pu, l’ignorer, ce triste énergumène. Les cris de surprises retentirent aux alentours quand le paysage se métamorphosa ostensiblement. Les constructions se dévoilèrent sous un jour nouveau aux yeux de tous tel le ferait l’objet d’une nouvelle collection de mode saisonnière, avec les applaudissements et sollicitations du public. Détourner le regard ne serait-ce qu’une seconde vers ce spectacle ne pouvait faire de mal à personne, huh? Qui l’aurait crû. Qu’en un seul coup d’œil porté vers le génie bruyant qui, aimant se faire remarquer, n’attendait que cet instant. Les malandrins avaient disparus. Surpris, ils l’avaient été tout autant que les autres. Prudents, ils l’étaient depuis toujours bien plus que les autres. Ils avaient pris leurs jambes à leurs cous sans souffler moindre mot, embarquant leur cargaisons dans les allées moins éclairées, plus tortueuses du Marché.




Tant pis pour cette fois. Il était hors de question de prendre la course après eux. Quelque chose d’autre appelait à intérêt. Et ne demandait pas d’autre effort que de leur donner le peu d’attention qu’ils désiraient. Alors, elle fit comme ils en attendaient. Un premier personnage, qui de par son code vestimentaire, paraissait appartenir à un équipage de pirates. Pas un qu’elle reconnaissait de tête, cela étant. Il n’avait ni le glamour des Jellyfish du Mayship, ni le charisme de l’élite des Vestiges de Zeon. L’homme qui se dressait derrière elle n’était précisément pas “homme”. Sa corpulence et sa voix, bien sûr, laissaient imaginer avoir affaire à un être humanoïde, mais son apparence bourrue et animale, lui donnait une image férale. Celle d’un homme, oui, mais qui avait abandonné ses maîtres pour revenir à la nature froide ; et au passage, copuler avec quelques céphalopodes. Le genre d’entité qui n’aurait d’ordinaire rien eu à faire en ces terres arides. Et pourtant que voici. Accompagné à ses crochets par une malheureuse petite chose. “Dieu du Sable, Dieu du Sable” que s’écrient ses naïfs compatriotes. Les mythes et légendes régionales n'intéressaient guère la dame sanguine, mais son petit tour avait bien de quoi attirer l’attention.

“Vous avez bon œil, très cher. Il est vrai que je suis quelqu’un d’importance, oh oh oh. Malheureusement, j’espère que vous me saurais gré d’apprendre que je ne connais pas plus de choses de cette planète que ce n’est votre cas. Je ne suis arrivée ici qu’hier pour faire entendre ma voix, et je ne pense disposer que de peu de nouvelles qui ne soient déjà parvenues à vos oreilles.”

Ignorant les cris aigus de la peuplade qui entouraient les nouveaux arrivant, Eliza contourna par le côté le pirate, frôlant délicatement son épaule de la sienne. Comme si elle avait volontairement cherché à créer un contact corporel, aussi éphémère soit-il. Une fois face à la fauteuse de trouble peu vêtue… elle caressa la joue de cette dernière du revers de la main. Puis, elle adressa un regard inquisiteur à Edouard. On aurait dit qu’elle cherchait à s’adresser au maître d’un animal de compagnie. Reniant ses droits d’être vivant à celle sur laquelle elle venait de poser la main. Celle soumise à son maître par des fers invisible.

“Quelle mignonne petite créature. D’où vient-elle ? Vous en avez d’autres comme celle-ci ? Que l’on pourrait… s’échanger ? Ma besace est remplie d’objets immatériels, dit-elle en accompagnant ces mystérieuses paroles d'un sourire angélique.

Deux colosses en costume sortirent de l'ombre, et prirent place entre la foule et les trois singuliers individus. Indiquant gentiment qu'il n'y avait pas plus de spectacle ici qu'ailleurs. Qu'il serait donc peut-être préférable d'aller observer d'autres spectacles que celui-ci, au lieu de scander le nom d'un mythe caduque.
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MessageSujet: Re: Le Coeur du levé de Soleil   Le Coeur du levé de Soleil ClockSam 18 Aoû 2018 - 18:44
Le désert était maintenant bien loin derrière eux, et heureusement. Mise à part la trouvaille de Shanti - qui n'était pas une si bonne nouvelle si compte fait - sa journée avait été laborieuse. Cette marque désertique l'avait éprouvé et il avait fini assoiffé comme un chien en plein soleil. Avant de continuer leur marche à travers la planète et la ville, le pirate s'était arrêté dans le même bar qu'il avait trouvé avant de partir à la recherche de la lampe magique. Il s'était donc hydraté, pas à l'eau évidemment, et avait été libéré par la sécheresse qui s'était emparée de ses lèvres. Quelques minutes plus tard et il était en train de prévenir la génie de se tenir un carreau pendant leur petite balade de santé sinon il ferait le nécessaire pour lui faire comprendre ce qu'elle devait ou ne pas faire pour se tenir correctement. Ils se mirent donc à marcher et admirèrent tout deux les merveilles qui étaient mises en vente. Shanti s'éloigna parfois un peu trop en respectant cependant la limite pour ne pas se faire rappeler à l'ordre. Edouard ne s'inquiétait pas, il savait qu'elle ne pouvait pas fuir et qu'elle était forcée de rester auprès de lui tant qu'il n'aurait pas fait ses trois vœux. Et il comptait pas la lâcher de sitôt, malgré qu'elle était vicieuse et qu'elle feignait la génie fort sympathique avec ses hôtes alors qu'elle ne souhaitait que de se venger d'eux. Avec trois vœux, il avait accès à un panel de choix avantageux, ou pas ? Il ne doutait pas que dans un futur assez proche il devrait écourter la possession de la lampe pour la donner à un être qu'il détestait par dessus tout, mais qui ? Il fallait suivre les alléchantes aventures du Capitaine Bel-Ami ! En ce moment même, il marchait au milieu d'une immense foule qui commençait à remarquer avec qui il se pavanait tranquillement, sa canne à la main. Il était venu pour amasser le plus d'informations possible sur l'état actuel de la planète et non raconté un conte pour enfant recensant les légendes d'Héra, parlant d'une mystérieuse héroïne qui les sauverait de la situation barbare dans laquelle il se trouvait et franchement, il n'avait que faire de la situation de ces habitants. Qu'ils meurent sous l'esclavagisme, qu'ils crient à la famine, qu'ils mènent un combat contre le sultan ou dictateur, tout ça il en avait fichtrement rien à faire. Tout ce qui intéressait Edouard était l'argent, les femmes, se défouler parfois avec violence et encore l'argent. Il pouvait faire affaire avec n'importe qui, bon ou mauvais, tant que cela lui rapportait de l'argent et ce dont il avait besoin. C'est pour toutes ces choses qu'il cherchait à en savoir plus sur le gouvernement actuel pour qui sait faire affaire avec, ou dans le cas contraire le renverser avec le rebelle en échange de biens. C'est cela qui l'avait amené jusqu'à la fin du marché, à la frontière de la place, où se trouvait une femme revêtue d'or et de diadème. En fin stratège, le pirate avait accosté la jolie dame poliment en tentant de flatter son égo de manière à ne pas la froisser et qu'elle se renferme sur elle-même. Il essaya de soutirer des informations, présageant qu'elle devait être plus au jus quel sur ces informations administratives. La modestie n'existait point chez cette égyptienne qui soulignait les points qu'avait flatteusement cité le Capitaine. Elle fit également entendre que Bel-Ami se trompait et qu'elle n'en savait pas plus qu'il ne le savait pas lui-même. Edouard fronça les sourcils, il n'était pas convaincu par ce qu'elle venait de dire et était certain qu'elle cachait bien son jeu. Il s'appuya sur sa canne, fixant la nouvelle recrue du Seigneur du Froid.

”Je pense au contraire que si, vous en savez plus que vous ne le laissez entendre. Par hasard, ne saurais tu pas quel genre de chef dirige cette planète ? Et qui est-il ? Je pense que c'est des informations auxquelles tu peux répondre, n'est-ce-pas ?”

Et dans le cas où il s'avérait qu'elle disait vrai, il ne coûtait rien d'essayer de chercher dans les profondeurs de son être et de faire en sorte qu'elle avoue ce qu'elle sait. Alors qu'il la regardait, un attroupement se trouvait juste derrière et près de… Shanti ! Qu'avait elle fait encore ?! Il leva les yeux vers les grandes constructions et vit qu'elles étaient recouvertes de peinture aux couleurs pétantes. Les yeux du pirate s'agrandirent en découvrent avec honte la scène devant lui. Les machines étaient remplies de milliers de litre de peinture et cela n'était pas prêt de partit et il espérait ne pas en payer les frais ou il commettrait un vrai carnage en ayant du sang sur ses mains au final. Suite à l'horrible action de la génie, un homme venait de l'accoster, l'adulant par la même occasion. Eliza contourna le corsaire pour se rendre vers son objet, lui caressant délicatement le faciès. Elle se retourna vers le maître de la lampe en complimentant la Djinn demandant quelles étaient ses origines et s'il était prêt à l'échanger.

”C'est une servante aux priorités magiques que j’ai trouvé dans le désert. Elle n'est pas à vendre,  désolé. Je la garde elle m'est utile.”

Alors qu'il annonçait qu'il ne se séparerait pas de la lampe, deux hommes surgirent de l'ombre. Edouard mit une main à son colt, où se trouvait son pistolet fétiche. Cela l'intriguait que deux hommes en costumes intervenaient dans une conversation paraissant tout à fait normale. Depuis quelques minutes, Bel-Ami ne se souciait plus de sa génie qui s'en sortirait toute seule de toute façon. Cependant, il jeta un regard vers la servante de Freezer.

”Vous les connaissez ? Ne me dites pas que c'est un piège parce que vous le regretterez !” Il espérait pour elle que ce ne soit pas le cas pour elle car le pirate n'aime pas ce genre de situation : être pris au piège. Il regarda devant lui, vers les deux individus. ”Qui êtes-vous, des hommes chargés de me tuer ? Que voulez-vous ? Répondez ou deux balles iront se caler dans votre cervelle !”

Et oui, toujours cet aspect barbare… Néanmoins, il ne plaisantait pas. Ils ne devaient pas prendre ces menaces à la légère ou ils se rendraient compte assez vite de leur erreur…
Shanti
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MessageSujet: Re: Le Coeur du levé de Soleil   Le Coeur du levé de Soleil ClockDim 23 Sep 2018 - 1:12
Uidgfhudgwfhudgfhudgfbklubdfnubdfnubdfwnubnfkbdfulbdflxdgnlnl !... Je rêve ? J'ai bien vu ce que j'ai perçu ? J'ai bien entendu ce que j'ai cru comprendre ?... Comme paralysée par cet affront, je la laissai étonnement faire... C'est une, blague ?! Comment, elle... Espèce de sale merde, déféquée de la salope de tes morts ! Tu oses porter la main sur ma personne, de l'oxyde rouilleuse te composant ?!... Vieille putain dégénérée, pour qui te prends-tu, à me souiller de la sorte ?! J'avais envie de lui tordre le cou, de la torturer pour un millénaire durant. Ma haine explosait et alors qu'elle fixait à présent mon maître, la température alentour commençait déjà à grimper davantage... Je surchauffe et affine mes désirs morbides, la concernant. Mais je le constate sans mal... Elle me cherche. Comment je le sais ? Elle m'a niée, tout à l'heure. Elle digère pas, elle non plus. Alors, elle se venge de la sorte, mais ne semble pas disposée à reconnaître un danger, lorsqu'il lui fait face... Je peux arranger cela, vieille anorexique. Je te connais bien plus que tu ne le crois... Et si t'as besoin d'un échantillon de mon savoir, pour te calmer, t'inquiète qu'on y viendra. Ma peau s'enflammant modérément, c'est en la baffant violemment, du revers de la main et par surprise, que le feu sans fumée s'intensifia soudainement... avant de prestement revenir à son état initial. Sans la moindre retenue, cette joue rougie entraina sa propriétaire dans un basculement perceptible, alors même que le bruit détonnant résonnait, à travers l'entièreté de la place... Dès lors, ces deux colosses ne suffiraient plus, à estomper l'ampleur d'un spectacle naissant enfin. Les civils s'arrêtèrent net, dans leur avancée, se questionnant inexorablement sur la tournure à venir des évènements... Et ils avaient bien raison. Car il était plus que temps de remettre les pendules à l'heure. Désormais, c'était entre elle et moi. Et rien ni personne ne pourrait venir gêner cet instant ô combien satisfaisant... Même pas toi, le poulpe, qui disposait à présent de lèvres collées entre elles, tandis que les lieux commencèrent à faiblement scintiller, d'une poussière blanchâtre.

" Ta gueule, Edouard. Il semblerait que je doive faire preuve d'une plus grande clarté, envers cette pétasse apparente. Mais c'est pas un problème, je sais faire en sorte d'imager mes propos... "

Laissant à mon sourire carnassier l'honneur d'une révélation, je fixais ma proie avec insistance. Je connais parfaitement les particularités dont dispose Sekhmet... C'est pourquoi je ne fonce pas tête baissée. Je sais ce qu'il m'est envisageable de tenter. Tout comme je sais comment la blesser, la rabaisser... Guettant ses 2 gardes du corps, du coin de l'oeil, il me fallait rapidement agir, si je ne voulais me les ramasser en pleine poire. Alors, n'attendant l'ombre d'une réaction, en leur provenance, je fis tournoyer mes mains, desquelles paru s'accumuler un nuage de fines particules... Claquant finalement mes doigts, quantité d'enceintes émergèrent... ensevelissant la place et ses allées proches, tout comme pour les toits, bordant ledit endroit. Une vision qui devait probablement rappeler à mon ami, un souvenir des plus récents. Pour autant, ayant précédemment semblé lui lier la bouche, cette seiche n'aurait l'occasion de se prononcer, sur la question... comme de venir me perturber, lors de ma prestation, d'un voeu possiblement quelconque... Je n'étais pas d'humeur à l'entendre davantage, en ces instants. Aussi le son de ses gémissements potentiels se verrait couvert, par le craquement régulier du tonnerre, graciant ma permission de son existence. Un ciel noirâtre recouvrait effectivement Héra, offrant au marché une allure plus sinistre. Histoire de participer à l'immersion de ces instants, je débutai la concrétisation de mon flow, claquant en rythme les doigts... chaque secousse vibratoire participant ainsi à l'apparition d'un élément nouveau. Casquette du monarque, de travers. Micro inutile, mais pour le style. Tee-Shirt trop large, avec symboles bling bling. Mes muses remuant le bassin, comme apparaissant une à une... pendant qu'une forte pluie s'abattait sur les environs. Disparaissant, à l'aide d'un nuage mauve des plus étoilés, c'est au milieu de cette clairière urbaine, que mon corps nous fit à nouveau grâce de sa présence. Je comptais bien donner vie à chacune de mes exclamations prochaines, d'un spectacle haut en couleurs et alors même que ces crétins s'agenouillaient déjà devant ma personne, acclamant le premier de mes nombreux prodiges. Lévitant, je décroisai subitement les bras et l'averse réduisit de moitié son intensité, afin de laisser ma silhouette bien sèche s'exprimer.


En choeur ! a écrit:



♪♫♬

[Verse 1]

♪ Car je claque... ♪
♪ Car je claque... ♪
♪ Des doigts. ♪

♪ Car je claque... ♪
♪ Car je claque... ♪
♪ Deux fois. ♪

♪ Car je claque... ♪
♪ Car je claque... ♪
♪ Les lois. ♪

♪ Car je claques... ♪
♪ Je claque ton... ♪
♪ Minois. ♪

♫ Chapeau Freezer, c'est une belle pute à cette heure... ♫
♫ Qui face à ma chaleur, fondrait telle une pauvre fleur. ♫

♫ C'est l'orage, prie envers mes beaux nuages... ♫
♬ De la neige, de la grêle, des éclairs pour ton usage. ♬

♫ Shanti la fable, mais surtout leur Dieu du Sable... ♫
♫ À genoux, respecte ton gourou. ♫
♫ À moi la planète, nul besoin de conquête... ♫
♫ Un diner entre nous deux, on fait comme je veux ! ♫


♫ Place à la reine, ça te fait de la peine... ♫
♫ Je suis le fléau des dieux, toi pinceau de l'un d'eux. ♫
♫ On s'active les garçons, à moi ce paillasson... ♫
♫ Je veux le souiller, comme par le passé ! ♫


♪ C'est la prise de bus pour Horus... ♪
♪ Je paf le piaf ! ♪

♪ Bouffe un cactus Albus... ♪
♪ Je donne du peps au clebs ! ♪

♬ Alors tu te crois belle, plutôt, une poubelle... ♬
♫ Retombe sur terre la momie, tu prônes la nécrophilie ! ♫



[Chorus]

♪ (Tu n'es que Sekhmet...) ♪
♪ (Et tu crois me tenir tête...) ♪
♪ (Soyons donc un peu honnête.) ♪

♪ (Car Shanti voit tout...) ♪
♪ (Elle sait tout...) ♪
♪ (De toi.) ♪

♪ (Sois pas trouble-fête...) ♪
♪ (Quitte à te faire un pense-bête...) ♪
♪ (Si tu fais la pique-assiette.) ♪

♪ (Shanti jugera...) ♪
♪ (punira...) ♪
♪ (Cette fois.) ♪




[Verse 2]

♪ Car je claque... ♪
♪ Car je claque... ♪
♪ Mes doigts. ♪

♪ Car je claque... ♪
♪ Car je claque... ♪
♪ Six fois. ♪

♪ Car je claque... ♪
♪ Car je claque... ♪
♪ Les rois. ♪

♪ Car je claques... ♪
♪ Je claque ta... ♪
♪ Paroi. ♪

♫ Projecteurs, oui son squelette c'est sa demeure... ♫
♫ Juste un parasite, par lequel l'eau rouge transite. ♫

♪ Tu peux croire que tu inspires... ♪
♪ Mais tu vaux pas plus qu'un vampire ! ♪

♪ Vais faire un bain de sang... ♪
♪ Oh pardon t'en prends déjà tellement ! ♪


♫ Oh mais t'es grossière, là un bien sale caractère... ♫
♫ Pour toi c'est Eliza, on livrait pas les pizzas. ♫
♬ T'es bien seule, s'ils te veulent, c'est pour servir d'amuse-gueule... ♬
♬ Et ta petite lampe, si t'y campes, tu dois avoir des crampes ! ♬


♫ Alors comme ça je suis grossière, mais toi vulgaire ma chère... ♫
♫ Faut s'agenouiller pour rentrer, bientôt sauter pour grimper. ♫
♫ Moi je me pisse pas dessus, quand on prend le dessus... ♫
♬ Maître Freezer te passe une clef, c'est bouclé, repère pour tacler ! ♬

♫ Allons donc jusqu'au château, voyons qui fait le beau... ♫
♫ Un Djinn n'a rien à craindre, pas besoin de geindre. ♫

♫ Faudrait te poser la question, on punit pas sans raisons... ♫
♬ Le train prend son envol, avec pour bémol, promesse d'un viol ! ♬



[Chorus]

♪ (Je suis immortelle...) ♪
♪ (Alors que toi t'es bien frêle...) ♪
♪ (Ne me prends pas pour une brêle.) ♪

♪ (Car Shanti sait tout...) ♪
♪ (Elle voit tout...) ♪
♪ (Sur toi.) ♪

♪ (Rien qu'un vide-bouteille...) ♪
♪ (Pour lui t'es son lave-vaisselle...) ♪
♪ (Lorsqu'il t'accroche au tire-veille.) ♪

♪ (T'endures la claque car...) ♪
♪ (S'il claque...) ♪
♪ (Tu claques.) ♪


♪♫♬

Changeant le climat, n'hésitant à prendre l'apparence et la voix d'Eliza, d'une simple illusion, comme me le permettait la précitée poussière blanche... c'est un véritable torrent d'informations, qui s'abattit sur la place du marché. Bouches bées, les citoyens assistaient à cette crucifixion de la récalcitrante. Apprenant, par ailleurs et en images, la nature de cette infecte créature. Malgré tout et même si je n'y étais pas allée de main morte, j'avais tout de même laissé quelques zones d'ombres, à travers des formulations qu'elle seule pourrait entièrement comprendre... Voyez-vous, mes chers lecteurs, un moyen de pression reste plus efficace, à partir du moment où l'on s'en sert pour menacer, plutôt que pour gratuitement le révéler... À travers mes propos, elle aurait l'opportunité de saisir la menace qu'un Djinn pouvait représenter, sitôt qu'il nous venait l'idée contreproductive de se le mettre à dos. Mon savoir est universel, comprend-le... Il peut servir à restaurer l'harmonie, comme à détruire des milliers de vies. Mais ne pouvant mourir, n'étant sensible à la moindre pression, seul mon maître peut exiger une envie. Quel dommage, Eliza... Et dire qu'il t'aurait suffit d'un seul voeu, afin de connaître l'utilité de ta clé. Mais à l'heure actuelle, tu te bats pour une relique dont tu ne peux même pas t'assurer de son utilité... Mais moi, je le peux. Moi je sais, où se trouve la serrure que tu convoites. Moi je sais, où se trouvent ces traitres que tu as la charge de trouver. Moi je sais, comment tu peux prendre le pouvoir. Moi je sais, absolument tout... sur tout... Pourquoi ne me supplierais-tu pas ? Envie d'un peu d'aide ? Ca serait si facile. T'as juste à fléchir tes belles jambes... à baisser le regard, comme tu sais si bien le faire, face à lui... Ca te rend malade, rien que d'y penser ? Évidemment. Je revois la scène dans ma tête, ce faciès si délectable. De nous deux, c'est toi la plus fragile. Dans tous les sens du terme.

" Alors, capitaine !... Envie d'un petit drink ? Profite, j'en propose aussi un à notre invitée. Le palais n'est pas très loin, mais je préfère prendre mon temps. Vous l'avez, pour vous abreuver... "

Quoi ? Tu pensais que je plaisantais, pour le train volant ? T'as vraiment pas suivi, ou bien ?... Chacune de mes paroles, se rapportait à une illustration matérielle. Nous avons embarqué à la fin de mon clash et ce ne fut pas une illusion. C'est tout le génie de notre espèce, de savoir jongler entre le réel et la fabulation. La mise en place de ma poussière, n'implique pas sa constante utilisation. Juste l'indication qu'elle peut influer, au cours de la bataille. Pauvres colosses... Tu comprendras que je ne pouvais laisser ces rustres créatures perturber ma scène. Horus a été faire un city-trip, écrasé sur la vitre. Et Albus subit probablement encore l'influence, de l'épineux Home Run. Oh, allez... Je m'en fais pas trop pour eux. Ce sont de grands garçons... ils sauront nous revenir aussi frais que mes glaçons. Ceux-là même, qui flottaient tranquillement au sein des cocktails, siégeant sur le plateau de ma muse semblable... Cette dernière déposa la boisson au devant de la tueuse de divinités... pour finalement s'approcher du marin. Le pauvre... Ca faisait même pas 1 heure qu'on se baladait en ville, que j'avais déjà foutu le merdier. Enfin... C'est vite dit. Mon intervention perturberait certainement les indigènes, qui devaient voir en mes paroles et ma silhouette, la preuve d'une pertinence religieuse... Finalement, la notion de déité reste assez relative. Je n'en suis pas une, à proprement parler. Mais ce fut bien moi, la source d'admiration, comme de crainte, dépeinte par leurs ancêtres. Dieu du Sable reste un titre récent, à l'échelle de mon existence. Il s'est vu dévié, au fil du temps. Le bouche à oreille, tout ça... Mais il n'y a pas de mal. Passer de Djinn du Sable à ça, après plusieurs millénaires, on y perd pas tant. L'idée reste la même... Avec plus de prestige. Peu de choses me séparent dudit statut, en soi... Dommage que mes pouvoirs se retrouvent bridés, limités, restreints par... cette foutue lampe... que je laissais négligemment virevolter, non loin de l'épaule du pirate. J'ai tout essayé, pour me débarrasser de ce lien. Mais malgré ces efforts, je reste prisonnière du frottement de ces crasseux humanoïdes, à l'orée de sa surface dorée...

" Bah allez, Eddy. Tu le prends, ou pas ? Ce cockt... Oh... J'avais oublié... Tu peux parler, à présent. Une chance que cette colle supra-forte garde ma trace magique. Sinon, j'aurais pas pu la faire disparaître, ahahah. Mais bref. Ma servante attend ta confirmation, avant d'appliquer la raison de son apparition. J'espère que tu ne m'en veux pas... Dans quelques instants, tu disposeras des informations que tu convoites. Si du moins... Eliza ne se décide toujours pas à nous avouer ce qu'elle feint ne savoir... " clôturais-je, fermant les yeux comme haussant des épaules, bras écartés, à demi-allongée dans l'air parcourant le compartiment filant.
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MessageSujet: Re: Le Coeur du levé de Soleil   Le Coeur du levé de Soleil ClockLun 15 Oct 2018 - 0:06
Les choses étaient allées bien vite. Ironique. En un battement de cils, nos protagonistes les voici, dans un train. Un train flottant avec ses amis les autres trains volants. C’est ainsi qu’aurait pu se résumer et se conclure ce grand concours de “rien”.


Ainsi s’étaient elles déroulées. Alors que les grands initiaient entre eux une conversation d’adultes, les enfants, eux, voyaient ça d’un mauvais oeil et craignaient d’être exclus. Alors, ils agitent leurs petits bras en l’air pour se faire remarquer. Alors, ils font toutes les bêtises que leur esprit pas encore maturé ne parvienne à imaginer, pour ne pas être oubliés. Ne sachant pas encore se contrôler, ils frappent naïvement leurs parents, se perdant à imaginer être leur égal.
La force avec laquelle Shanti avait frappé le visage d’Eliza avait forcé un mouvement de recul, détournant son crâne vers le côté. Charmant de sa part. Il est vrai que c’est de profil que sa beauté resplendit le plus. Le coup n’avait pas engendré la moindre douleur. Les dégâts étaient pourtant bien réels. Ils n’avaient simplement pas causé la moindre réaction physique à l’enveloppe de chair, pourtant devenue fumante. Les servants n’avaient pas eu plus de chance, expulsés brusquement. Pauvres servants. Pauvres servants doux comme des agneaux, qui jusqu’ici ne semblent avoir servi qu’à devenir de malheureux punching-ball à de grossiers personnages qui ne savent communiquer que par leurs poings.
Quelle tristesse, alas ! Quelle déception que cette petite chose hyperactive et violente, destructive et virevoltante, qui utilise de la musique Béotienne pour une parodie bas-de-gamme de comédie musicale ! Ne sait-elle donc pas, que la musique est un art, et non une arme ?! Cherche-elle à blesser qui que ce soit de ses paroles ?! Si ce que nous chantons sert à blesser,... c’est donc que ta musique est arme de torture aux sonorités douloureuses.


Et voilà enfin qu’en fermant les yeux, attendant la fin de ce douloureux spectacle, les voici comme annoncé. En un battement de cils, nos protagonistes les voici. Dans un train. Un train flottant avec ses amis les autres trains volants. 
La fumée émanant de la joue brûlante s’estompe progressivement. Elle laisse apparaître un visage immaculé, aussi propre et pur que celui d’un nouveau-né. L’Afflux Sanguin a déjà fait son oeuvre et fait disparaître la moindre manifestation physique d’une blessure.



“Tu fais bouillir mon sang ! Oh oh oh...”


La dame sanguine n'était en rien décontenancée. Mais semblait en revanche parfaitement déconcertée.

“Je ne sais que dire ! Un tel niveau d’hyperactivité ne peut être que maladif... Où sont les piles sur cette Enfant de l’Homme; qu’on puisse l’arrêter ?
Ta chanson semble confondre complexité et galimatias. Un gloubiboulga de mots et de maux, aux sens déconnectés. Mélangés tous ensemble, sans posologie, pour parvenir à créer quelques rimes nauséabondes; ‘Qu’importe que cela soit indigeste, que sera sera’. Tu ne devrais pas aussi être désespérée de faire ainsi des rimes bien tassées.”


D’un revers de la main, Eliza renversa la boisson que la génie ingénue lui avait si humblement servie… avant de se saisir par la gorge du Djinn flottant dans les airs, la soulevant à sa hauteur, une trentaine de centimètres au-dessus du sol. Serrant entre ses main le cou de la petite créature fantastique, au point de couper sa respiration.

“Plus elles sont petites, plus la colère monte vite… Pauvre petite chose, obligée d’utiliser ses poings et sa magie pour se venger dès que quelque chose la contrarie. Née avec une cuillère en Or dans la bouche, elle n’a jamais appris à se servir convenablement de sa langue. A quoi bon dialoguer, après tout, quand invectiver et taper du poing sur la table suffisent à se faire justice. Bêle! Bêle, petite chèvre.”


Son étreinte aura durée une trentaine de secondes tout au plus. Un temps court. Si court. Si court, mais pourtant si long. Court, mais suffisant pour avoir marqué le cou du génie de ses ongles. Suffisant pour priver son cerveau d’oxygène. Suffisant pour rendre ce discours interminable pour celui qui suffoque et sent son esprit partir. Qui dans sa détresse souhaite de tout coeur que ce discours s’arrête le plus rapidement possible. Mais qui dans le même temps, se sent rassuré de savoir qu’il est encore capable d’entendre ce maudit, satané discours. Et finalement, la délivrance. Comme pour lui offrir grâce de ses péchés, elle relâcha la pression autour de la gorge de Shanti.  Pour lui rendre ses droits. Lui rendre son droit de poser pied à terre. Lui rendre son droit à respirer comme un être vivant.

“Cependant… À défaut de talent, tu débordes de fierté. En voilà une chose qui est sûre. Toutes mes félicitations, Enfant de l’Homme. Je t’amnistie. Libre à toi de prendre cela pour un aveu de faiblesse, je n’en ai que faire,... Libre à toi de considérer que je suis une hypocrite, ou que je courbe l’échine comme tu sembles persuadé que je l’ai fais face à tête d’ampoule. Ou bien, libre à toi d’ouvrir les yeux, et de t'apercevoir que les tours que tu joue peinent à dépasser ceux que pourrait jouer un Enfant de Bastet vaguement farceur.”


Sans adresser mot de plus à la Génie farceuse mais soupe au lait, sans jamais non plus utiliser la moindre once de ses pouvoirs, Eliza lui tourna le dos et fit pour la première fois en face à face au Capitaine pirate qui l’accompagnait. Son air changea du tout au tout. Le ton hautain et réducteur qu’elle avait utilisé face à Shanti se changeait soudainement en un ton moralisateur, mais bienveillant. Celui d’un expert prêtant conseil à un néophyte ayant commis une erreur.

“J’ose me permettre de vous conseiller de faire attention à vos servants. Il est facile pour les regards extérieurs de faire des raccourcis: ce n’est pas pour rien que l’on considère souvent que l’animal est à l’image de son maître, dit-elle avec un sourire angélique, comme celui qu’elle lui avait adressé à leur premiers mots. Un sourire qui ne laissait transparaître pas la moindre once de regret à ce qu’elle venait de faire. Si vous ne faîtes aucun effort pour l’éduquer, que vous continuez de la laisser vous manipuler de la sorte, vous et les autres, votre image en pâtira. Vous ne voulez pas passer pour un faible, qui se laisse mener à la baguette par ses possessions, n’est-ce pas ? Ce n’est qu’une fois que vous lui aurez parfaitement appris comment fonctionnent carotte et bâton que vous pourrez laisser vos servants une relative liberté.”


Après avoir jeté un oeil à gauche et à droite, Eliza haussa les épaules en manifestant un certain mécontentement.

“Enfin. Evidemment, mes propos semblent bien ironiques présentement !, s'attrista-t-elle en observant que ses délicats serviteurs n’étaient toujours pas de retour après avoir été malmenés par Shanti. Je risque de moi-même devoir resserrer les colliers de mes propriétés personnelles. Ils auront été particulièrement peu efficace ces derniers jours…”


Elle jeta un regard au plus profond des yeux globuleux du Capitaine pirate. Le fixant dans le blanc des yeux, tout en feignant de continuer de converser au sujet de leurs servants respectifs…

“Enfin, les pauvres ont été si maltraités pour si peu. Vous vouliez tout savoir sur cette planète ? Le dictateur Cold, Freezer de son petit prénom, dirige cette planète depuis qu’il l’a capturé il y’a quelques mois. Un démon du froid sur une planète désertique, l’ironie a de quoi faire sourire, je vous le concède. Freezer est actuellement en prise avec une armée de rebelles qui cherchent à mettre à genou son régime. C’était d’ailleurs l’objet de ma présence sur le Marché, avant que vous ne les fassiez fuir...”


Elle s’interrompit pour lever la tête, légèrement tournée vers Shanti, augmentant la hauteur de sa voix pour que celle-ci puisse très clairement entendre et insister sur la stupidité de sa manoeuvre.

“Mais tout cela, votre gamine hyperactive ne le sait que trop bien. Vous avez entendu comme moi sa chanson, n’est-ce pas ? Je peux difficilement FEINDRE de ne pas disposer de plus d’informations, si vous disposez EFFECTIVEMENT d’autant d’informations que moi, n’est-ce pas ? J'ai donc tant de mal à voir pourquoi vous auriez tant besoin de moi, n'est-ce pas ?


La dame sanguine finit par reprendre une hauteur de voix normale, et à nouveau, porta son regard directement dans celui du Capitaine Pirate.

“Nonobstant... Il existe bel et bien quelques petites choses que je pense pouvoir vous apprendre, Capitaine Edouard le Bel-Ami du George Duroy..."


Ce nom... Edouard... Il avait déjà été prononcé ! Il n'avait rien de surprenant. En tout cas, il n'aurait pas dû avoir quoi que ce soit de surprenant ! Mais ni le Djinn, ni le Capitaine ne l'avaient exprimé de manière aussi détaillée. Les yeux d'Eliza, qui depuis quelques minutes déjà, fixaient ceux d'Edouard, semblaient soudainement pétiller. Ils vibraient d'un air vicieux, opiniatre. Les lèvres d'Eliza ne prononcaient pas mot de plus, laissaient perdurer un silence glaçant. Mais ses yeux, eux. Ils criaient. Criaient haut et fort: "Vous avez évidemment raison. Bien sûr, j'en sait plus que vous ne le pensez, c'est l'évidence même ! Je sais qui tu es ! Mais contrairement à vous, je sais jouer mes cartes." Et enfin, elle brisa le silence.

"... Ce que je sais, c'est que nous avons du travail à offrir. Que tout travail mérite salaire. 
Ce que je crois savoir, c'est que vous êtes là face à moi, et que vous aimez ça, l'argent."
Edouard le Bel-Ami
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MessageSujet: Re: Le Coeur du levé de Soleil   Le Coeur du levé de Soleil ClockLun 22 Oct 2018 - 19:14
Demander à cette peste de ne pas causer du grabuge et de lui faire honte revenait à demander à un enfant de toucher avec les yeux, il y avait bien un moment où il craquerait, un moment où il toucherait ce qu’il devait seulement regarder. Pour Shanti c’était la même chose, une gosse qui n’avait pas put s’empêcher de se montrer sur le devant de la scène, désireuse de faire parler d’elle pendant une discussion dont elle n’était pas le sujet, ce qui l’irritait d’autant plus. Ne savant pas se servir de sa bouche comme une personne normale, elle frappe. Elle frappe pour montrer à quel point elle manque d’intelligence et pour éviter qu’on le lui fasse remarquer, elle lia les lèvres de son maître. Cela montrait bien qu’elle était inférieure et qu’elle ne saurait se défendre, c’était comme tuer ses opposante politiques. D’ailleurs, comme une enfant ne connaissant pas ses limites, elle repartit dans une mascarade ridicule. Shanti métamorphosait le paysage, passant de la sécheresse à de la pluie en abondance, se revêtant d’habits vintage pour faire son rap. Le maître, lui, ne pouvait rien faire pour arrêter tout cela, dénué de paroles. Il ne pouvait qu’observer cette vengeance, où Shanti révélait des choses sur son ennemie. Jouant de sa voix et de ses illusions pour embellir la scène, elle insultait Eliza avec des messages subliminaux pauvrement caché. Cependant, ils eurent droit à un beau final : leurs fessiers bien installés sur les sièges d’un train en route vers le Palais d’Or. Un nom bien ironique lorsqu’on connaissait la transformation divine du maître des lieux. La Djinn donnait un air de bipolarité, proposant un cocktail aux deux grandes personnes, annonçant que sa servante attendait.

- Une servante donnant des instructions à une servante, bien trouvé. Je ne prends pas le risque de boire dans ce que tu sers, au risque de me retrouver mort empoisonnée par mon propre objet.

Il semblait avoir retrouver la parole, il en avait profité pour remettre à sa place le petite esclave de l’homme. L’alliée de Freezer semblait avoir fait le même choix que le pirate, balayant le breuvage qui lui a été servi puis elle répondit à la petite comédie musicale, cassant ainsi le délire de la petite génie. Elle répondait à la violence par la violence, ses mains s’étaient entourées autour du cou fébrile de la gamine, resserrant l’étreinte au fil des secondes. Edouard aimait ce spectacle, il tira d’ailleurs un petit sourire en coin jusqu’à ce qu’elle libère la peste de son étreinte. C’est à ce moment que le poulpe voulait faire payer sa génie à son tour mais Eliza s’adressa à lui, paraissant bienveillante en le conseillant sur sa servante, le prévenant également que son image était en jeu. En bref, il devait montrer qui était le patron pour ne pas passer pour le faible aux yeux de tous.

- Figures-toi que j’allais agir juste après ton petit spectacle servant à montrer qui avait les plus grosses paires de couilles, mais tu m’as adressé la parole, donc mes plans sont repoussés. Mais ne vous inquiétez pas, je compte bien lui faire comprendre qui était le maître.

Enfin, il gardait sa petite action sous le bras qui était destiné à rabaisser la petite peste. Pour le moment, il laissait son interlocutrice parler et elle abordait un sujet qui risquait fort de l’intéresser, elle parlait du dirigeant d’Héra. Il se nommait Freezer et était désigné comme étant un Démon du Froid, d’où l’ironie du fait qu’il dirige une planète désertique. Elle lui apprit que Freezer était apparemment en démonstration de force contre les rebelles de la planète, désireux de leur faire plier les genoux. C’était également la raison de la présence d’Eliza mais malheureusement notre petite servante les avait fait fuir. A son tour, Edouard jetait un regard noir vers son esclave, lui faisant passer le message de se faire profil bas.

- Veuillez l’excuser, ou pas, elle n’a pas encore appris à se tenir en public, je vais devoir remédier à ça et vite !

Encore une occasion pour lui rendre l’appareil, dont il n’allait pas laisser passer l’occasion. Cependant, la fidèle de Freezer se demandait pourquoi le maudit avait tant besoin de son aide vu que la chanteuse savait beaucoup plus de choses sur l’empire qu’elle.

- J’imagine que tu as pu remarquer qu’elle était fourbe, de ce fait je ne préfère pas lui donner ma confiance, pour qu’elle me ma fasse à l’envers. Surtout que je ne souhaite pas utiliser un vœu aussi facilement, j’en ai un qui risque pas de lui plaire, je lui réserve la surprise ahah !

Il attendait ce moment où il pourrait la ridiculiser comme il se doit, mais pour l’instant il discutait avec une grande personne. D’ailleurs, les choses devenaient d’autant plus intéressantes car la perçante femme lui annonça qu’elle pouvait en effet lui apprendre quelques petites choses pour reprendre ses mots. Néanmoins, elle appela le capitaine par son nom complet en énonçant son statut sur le navire, ce qui interpella le virevoltant immortel. Il ne se souvint pas l’avoir mentionné durant leur petite entrevue improvisée. Ses sourcils se froncèrent. L’étrangeté ne s’arrêta pas là, son regard se plongea dans celui du poulpe et elle le fixa intensément, ce qui ne manquait pas de perturbé le pirate… À quoi jouait-elle ?

- Comment sais-tu ces choses sur moi ?! Et arrête de me fixer comme tu le fais !

Il rentrait donc sur la défensive, il y eut un long moment de silence. Les deux êtres se toisaient puis elle brisa ce même silence. Elle parlait de travail mais surtout d’argent à offrir, et c’est le plus important, l’argent. Le Bel-Ami fut tout de suite captivé. Il comptait bien en savoir plus sur ce travail mais avant toute chose, il avait quelque chose à régler. C’était le moment.

- Donnes-moi deux petites secondes. Ensuite, il se retourna vers Shanti. Hé Shanti, nous allons rentrer dans une discussion entre grandes personnes, alors j’ai un vœu pour toi. Alors voilà, je veux que tu fasses apparaître une laisse.

Une laisse ? Qu’allait-il faire avec une laisse ? En tout cas, son sourire ne présageait rien de gentil. Une fois que le vœu fut sûrement exécuté, il reprit la parole.

- Bien, maintenant mets la autour de ton cou et fermes ta gueule !

Et voilà, son petit numéro avait été effectué. C’était sa vengeance personnelle par rapport à ce qu’avait fait Shanti sur sa bouche pendant un moment. Contenté, il se retourna vers Eliza et son attention était tout à elle.

- Parlons affaires, désormais. De quel genre de travail me parles-tu ? Et aussi, de quelle sommes d’argent me promets-tu ? Parce que je te le dis tout de suite, je suis pas une pute qui se contente du minimum pour se payer à manger, ça a intérêt à en valoir la peine !

Les choses étaient dites, maintenant c’était à elle de lui en dire plus sur ce fameux travail et ses offres…
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MessageSujet: Re: Le Coeur du levé de Soleil   Le Coeur du levé de Soleil ClockJeu 1 Nov 2018 - 0:34


N’est pas sans douleur l’oeil qui pouvait voir ce spectacle ignoble. À contre-soleil, sur une dune plus ardente que le métal permettant de cuir vos oeufs, se trouvaient des échecs. Des déchets anthropomorphes, au teint blanc comme la neige, mais pourtant incapable de rayonner grâce à la haute étoile dans le ciel. Dans des armures ridicules, dignes des mercenaires les plus odieux des âges les plus sombres de l’humanité, ces ordures préparaient un camp qui ne leur offrait rien. Ils ne ressentaient plus la chaleur, mais créaient des tentes pour se faire de l’ombre. Des feux de camps pour cuire la nourriture qu’ils ne pouvaient goûter ni digérer. Il n’y avait que le pathétique de leur situation pour les égayer un minimum. De leurs paroles venimeuses, ils se ciblaient les uns les autres. Parfois, il se frappaient de leurs masses et de leurs épées, s’écrasant les crânes et les côtes, pour finalement mourir une énième fois. Ils en viendraient à ressusciter un autre jour, car tel était le sort qui attendait les soldats de l’armée des Champs-Désolés. N’ayant d'appréciation que pour leur maître incontesté ainsi que ses acolytes, ils ne pouvaient s’empêcher de s’entretuer pour gagner quelques places dans la pathétique hiérarchie qui était instaurée pour les occuper entre deux batailles. Mais qu’en était-il de leur chef ?

Ce dernier regardait simplement l’horizon. Ses yeux à présent oranges ne voyaient rien. Il ne cherchait pas à user de ses fonctions d’observation. Il souhaitait juste réfléchir. Que faire donc de cet univers si peu propice à l’unification totale et entière ? Comment permettre à toutes ces civilisations si différentes, écrasées par les égos des leaders qui tiraient les reines. Il n’y avait pas d’héritage d’un peuple à un autre. Il n’y avait que des hommes. Il était dur d’apparaître dans l’histoire si l’on venait d’un groupe social déjà désavantagé, hormis si l’on venait à user de la violence pour signer de rouge les manuscrits. Les vrais visages de l’Histoire, de cette version des faits sur laquelle tous les vainqueurs se sont accordés, ont gagné leur place par la chance. Tout provient des racines de leur arbre généalogique. Restait à savoir si l’on ne ferait que fleurir ou si l’on porterait des fruits. Le général des damnés n’avait aucune expérience en tant que maître de troupes. Il n’avait jamais lu quoi que ce soit ayant un rapport avec le combat depuis le bureau. Ses troupes continuaient simplement de réapparaître quand elles tombaient au combat. Et cela était assez. Il ne deviendrait pas légendaire par sa faculté à commander, diriger. On ne pourra se souvenir de lui pour sa capacité à diriger, pour son cerveau grandiose sur le champ de bataille. Non… La seule chose qui marquera les coeurs sera la peur. Les légendes marquent mieux que les faits. On se plait à croire plus qu’à apprendre. Cette collectivité de consciences ne pourra oublier Légion. Car il n’était plus un seul homme quelque peu troublé. Il était devenu bien plus. Peut-être même était-il déjà un dieu ? Oh… un dieu mineur, sans doute. Un pauvre Eros dans l’ombre de l'Aphrodite qu’était la mort elle-même. Mais un jour… un jour il sera le Zeus. Et un jour, durant le dernier instant du jugement dernier, après tous les déluges, il fera renaître le monde de ses cendres. Un monde sans souffrances. Sans peines. Un monde où seul l’ultime et juste bonheur omniprésent existera chez tous.

"Monseigneur ! Il y a un bateau à l'horizon !"

Essayer de prendre la voix qui vous a le plus ennuyé durant votre vie. Imaginez-la provenant d’un fumeur s’apprêtant à mourir des infections provoquées par le tabac. Peut-être pourriez-vous alors imaginer ne serait-ce qu’un peu la voix de ce serviteur mort-vivant qui venait d’avertir son monarque de sa dernière observation. Il était atypique de voir une frégate de ce genre voler au dessus du sable. C’était même ridicule de voir ce galion se diriger vers un palais bien loingta. Légion attrapa brutalement la longue-vue de l’éclaireur venu l’informer de cette apparition, avant de se diriger vers le lieu d’où le vaisseau fut apperçu. Un travail magnifique avait été fait sur ce navire de combat qui semblait dater de la renaissance. Quelque chose de familier. Un souvenir ressurgissait dans son esprit. Un bateau… une tentative de combat… et un matelot facilement manipulable. Son masque cacha avec splendeur le sourire qui décorait son visage.

"Incroyable..."


Et sans dire de mots à ses troupes, il sauta de la dune sur laquelle il se trouvait. Il sembla ne jamais atterrir, comme s’il volait. Son énorme cape volant au vent cachait l’effrayante monture qui le transportait vers ce bateau. Le destrier en question, dernier représentant d’une époque disparue, s’était donné le nom d’Armageddon. Mais ce n’était pas son histoire qui était racontée ici. Cela lui convenait. Il n’était qu’un serviteur pour son cavalier, lui offrant le pouvoir d’effrayer les gens par sa présence. Peu pouvaient comprendre son langage, mais tous craignaient ses cris. Il transportait son maître vers l’énorme forteresse navale volante. Posant ses sabots contre le bois de la coque, il se mit à galoper, grimpant l’énorme bateau en ignorant absolument toutes les lois de gravitation établis par les vivants. Il en arriva au sommet d’un mât. De ce point surélevé, il s’attendait à pouvoir apercevoir celui qu’il pensait être le capitaine. Mais il semblait qu’il n’y avait rien.

Il n’eut pas le temps de se questionner, car un autre phénomène vint l’amuser : un train volant. Ses sourcils se haussant légèrement alors que ses yeux se plissaient tout aussi faiblement ne pouvaient mentir. Cette locomotive ambulante était assez ridicule pour lui décrocher un sourire. Il dégagea son bras droit de son immense et peu commode cape. Autour de son armure était sa nouvelle arme de prédilection. Une énorme masse accrochée à une chaîne immense. Un fléau tout aussi impressionnant qu’il était en pratique inutile. Il la lança vers l’avant du premier wagon et se laissa emporter. Le choc aurait dû normalement lui arracher ou du moins brisé le bras. Mais ce n’était aucunement le cas. Rivalisant avec toute logique de la physique, il remonta le long de la corde métallique de son grappin improvisé. Se retrouvant sous les roues qui faisaient semblant de tourner, il n’eut aucun mal à continuer d’escalader les murs externes pour se retrouver sur le toit de la première cabine. Ce serait mentir que d’affirmer qu’il avait planifié le reste de sa manoeuvre. Debout, il marcha le long des voitures, l’amas de rouge l’entourant n’ayant que faire du vent qui normalement devrait le faire trébucher.

Puis, ce fut alors qu’il entendit des voix, malgré le sifflement dans ses oreilles causé par la vitesse et les frottements avec l’atmosphère. Il s’arrêta et se mit à réfléchir. Il lui fallait tout évaluer. Tout calculer. Tout contrôler. Qu’est-ce qui faisait et qu’est-ce qui ressortirait de quoi ? L’amas de métal qu’il portait ne semblait aucunement le déranger. Il recula alors, se plaçant sur le wagon en face de celui qui contenait tant de bruits. Se retournant, il resta un instant immobile, avant de soudainement sauter. Il parvint à effectuer quelque chose de difficilement concevable : son corps se glissa dans l’interstice des deux boîtes en bois et acier, mais la vitesse du train fit en sorte qu’il fut plaqué contre la porte. Peut-être que ce fut le poids de son équipement ou bien une technique qui nous est inconnue, mais cette dernière ne put tenir et fut arrachée de ses gonds, Légion toujours adossé. Elle traversa la pièce, renversant peut-être quelques-uns des membres de la conversation d’il y a quelques minutes. Tout être lié aux lois de la vie et de la mort aurait dû sentir ses os se briser et un hurlement incontrôlable sortir de sa gorge. Il n’y eut rien.

Du fond de la pièce, emmitouflé dans du rouge, son attirail était terrifiant même pour la plus cynique de toutes les machines. Un don, un nouveau pouvoir offert par le tombeau des anciens monstres. Un Présage Funeste. Qu’annonçait-il ? Une vision troublée par la terreur, comparable à celle d’un insomniaque se relevant pour traverser son sous-sol abyssal. Une ouïe accentuée, insupportable, qui s’accrochait au silence pour rendre chaque son homonyme du cri des Banshees personnelles du diable. Et le voilà lui qui se tenait ainsi dans ce monde devenu désormais lointain aux yeux de ceux qui se tenaient autour de lui. Un monde où l’air respiré est sien et où rien ne peut ne pouvait embrumer son âme. Le voyage en train devenait Bad Trip quand on était aux alentours de cet odieux personnage. Cet aura de peur n’apportait en théorie rien au combat. Mais y avait-il véritablement besoin d’une lame quand son fourreau de chair préférait éviter son destin par la fuite ?

Ses os craquaient, grinçaient alors qu’il se redressait tranquillement. Il était grand. Bien plus grand que tous les autres membres dans la pièce. Son regard semblait strabique. Comme s’il n’y avait qu’un esprit frappeur pour venir faire un tel brouhaha et causer un tel trou d’air. Il fit un pas, puis un autre, et entama ainsi une marche lente vers celui dont le gilet ne mentait pas sur sa profession. Ses bottes résonnaient sur le plancher comme celles d’un mastodonte ou bien d’un parent s’approchant de la chambre de sa progéniture lorsque cette dernière lui cache quelque chose. Ses yeux se centraient enfin. Il fixait le bonhomme à la barbe singulière. Il ne le dépassait que de peu, mais devait à ses yeux si gigantesques. Et quand il se retrouva face à lui, le corsaire devait entendre les respirations de ce prédateur sous son masque. D’un geste rapide, il posa son doigt sur le front de celui qu’il pouvait alors reconnaître comme… Edouard le Bel-Ami de par ses Souvenirs. Et ce dernier put alors se sentir, ne serait-ce que durant un instant… vivant comme il le fut jadis. Comme s’il était encore un homme. Et cela s’arrêta quand l’amalgame dégagea son index de son visage, tout en laissant s’échapper un ricanement proche de celui d’une admiration.

"Je me vois dans l’obligation de te féliciter, Edouard. Je n’aurais aucunement pu croire te revoir si vivant et si éloigné des mers. Je crois penser que tu as suivi mes conseils à la lettre."


Son visage s’était tourné vers les demoiselles qui l’accompagnaient. La moquerie que le monarque des morts avait envoyée à la figure du poulpe semblait avoir eu des répercussions. Ou bien elles n’étaient que de bêtes filles de joie. Leurs tenues n’étaient pas vraiment disposées au combat ou bien même à la promenade en public, même sur une planète aride comme Héra. Ou alors le maître des damnés devait se faire moins ethnocentriste.

"Dis-moi donc, maître des eaux salées, qui sont ces personnes ? J’ose penser qu’elles se démarquent du lot pour t’accompagner dans un lieu si inhabituel. "


Ses yeux envoûtants se replacèrent en face de ceux du marin survivant de l’enfer. Peut-être que ce dernier pouvait entendre un sifflement dans ses oreilles. Comme celui d’une théière qui avait perduré des heures durant.

"Ou bien t’es-tu retrouvé dans une situation peu commode dont il te faudrait fuir ? Ah, mais qu’importe… Je sais pourquoi nos chemins se croisent à nouveau. Ton ardeur au combat pourrait m’être utile. Oh… mais tu dois me haïr, n’est-ce pas ? Ce qui t’habite doit être la vengeance pour des actions passées."


Son visage s’approcha de celui d’écaille.

"Ce serait cependant dommage de vouloir nuire à celui qui peut t’offrir tant. Mais j’imagine que revoir ton cher équipage et ton adoré capitaine ne te plairont aucunement… Me voilà bien agacé. Peut-être devrais-je penser à d’autres paiements pour que tu daignes te joindre à ma cause… Enfin, à quoi bon ?"


Il s’éloigna alors un instant, reculant de quelques pas et se tournant légèrement.

"Je devrais te laisser te tirer de la fange dans laquelle tu t’enfonces éternellement. Reprenez donc votre conversation. Mes offres doivent être puériles face aux vôtres."


Il s’était éloigné, restant simplement là, observant les trois faux immortels et principaux acteurs de la conversation jusque là. Comme un terrifiant spectateur fantomatique, le même qui vous fait vous réveiller la nuit quand il n’y a rien pour vous empêcher de dormir hormis l’abîme qui vous entoure.
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MessageSujet: Re: Le Coeur du levé de Soleil   Le Coeur du levé de Soleil ClockDim 11 Nov 2018 - 21:47
" ... Stupide... Vous, les êtres d'argile... ne resterez à jamais qu'une merde sous mon soulier... qui n'a que pour mérite de la souiller vainement... Je suis le feu sans fumée... Je suis la matière à son état le plus fondamental... Vous pensez VRAIMENT, pouvoir me maîtriser... avec AUTANT, de maladresse ?! Ahhahahah... Ahahahahahahh ! AHAHAHAHAHAHAH ! "

Pourquoi je souris ? Pourquoi je ris ?... Parce que j'ai gagné la partie, une fois de plus... Quoi ? Tu crois que je te mens, Invité ? Tu crois que j'exagère ? Que je divague et deviens folle ? Oh oui, je suis folle, mais loin d'être si bête qu'ils me voient présentement... Il aurait pourtant dû se méfier. Mais je l'ai su. Je l'ai toujours su. À l'instant où mon regard s'est posé sur sa pomme... Au moment même où je l'ai observé me mater ces formes aguicheuses... Edouard est guidé par ses sentiments, ses sens. Sa réflexion en découle et c'est bien là toute sa faiblesse... Il était sur ses gardes. Il pensait pouvoir garder la main, le pouvoir. Mais la triste réalité, c'est qu'il ne l'a jamais eu. L'affligeante vérité, la voilà... Tu es faible. Mentalement, tu ne vaux pas un clou. Et peu importe ta fierté... Peu importe les remarques blessantes de ce tas de sang... comme l'apparition soudaine et fracassante de ce cher Légion. Je suis bien au-dessus de tout ça. Au-delà de vos conventions sociales, de votre sens défaillant de la justice... d'une vengeance dont vous ne saisissez même pas once de sa futilité. Ce Dieu peut bien me punir autant de fois qu'il le voudra... Il peut bien essayer de me forcer à vous obéir, jusqu'à la fin des temps... Je continuerai de jouer selon ses règles et de gagner, partie après partie. Il n'y a pas plus fourbe qu'un Djinn en colère... Retenez-le, mes petits lecteurs. Car cette remarque à mon encontre, due à mon excentricité, je l'avais prévue. Influencer le squelette, pour qu'il baisse la garde de mon maître, sans éveiller le moindre soupçon... Le mettre auparavant dans une situation si humiliante pour sa fierté, qu'il se sentirait obligé d'y remédier... L'esprit humain est si fragile, si manipulable, qu'il suffit souvent de le pousser dans la bonne direction, pour qu'il engendre aussitôt une suite de réactions prévisibles. Un coup de Génie, que ma performance actuelle... Et alors que ce troupeau d'imbéciles se tenait devant moi, la température de la pièce commença à grimper, tandis que l'air se fit peu à peu plus rougeoyant. Je chauffe, je chauffe...



1

Claquant des doigts, je laissai mon pouce pointer ma gauche, afin d'accorder en apparition la représentation graphique d'une laisse, tournoyant inlassablement, dans son espace dédié... Le même modèle que celle m'ayant antérieurement été commandée. Je fixais intensément le poulpe, tandis que je me remémorais la scène... Je l'avais excédé, pompé à tel point qu'il se sentit obligé de gaspiller son premier voeu, histoire de calmer ses nerfs et de ne pas perdre la face. Tout ceci aurait tellement été plus simple, si tu avais reconnu ne pas avoir d'emprise sur moi, Eddy... Mais tu n'as pas voulu trop en dire. Tu as préféré te méfier d'elle et tu as bien raison, mon mignon... Cette soi-disante femme représente un véritable scorpion, un serpent prêt à te piquer ou à te mordre, à la moindre faiblesse qu'il constatera chez toi. Elle te manipulera, de la même manière que je t'ai manipulé. D'abord, elle teste les limites de ta réflexion... Puis, elle te rentre dans la tête et détermine par quel chemin tu seras le plus vulnérable... Finalement, elle échafaude le plan parfait, l'offre que tu ne peux refuser et joue avec tes sentiments... Rentrer dans son jeu aurait été la pire des erreurs, que j'aurais pu commettre. Tu n'es pas rentré dans ma tête, Sekhmet... Si je n'ai pas réagi à tes paroles, à ce point insultantes... Si je me suis faussement débattue, lorsque tu m'étranglais et alors que je n'éprouve pas le moindre besoin de respirer... Si je suis restée accroupie au sol, comme la dernière des soumises... Tu penses, RÉELLEMENT, que c'est par impuissance ? Nan ma vieille... Plutôt pour en donner l'illusion... L'illusion que je suis plus vulnérable que je l'annonce... Si tu gagnes de l'importance, pendant que j'en perds, ton entourage réalise un biais visant à considérer ce grand écart de puissance pour soi. À cet instant, j'étais sa petite chienne. Celle qu'il rêvait d'avoir... Il a voulu profiter de cet instant si délectable, où je chutais littéralement à ses pieds... Il a voulu jouer au Dieu avec celui du Sable, mais erreur, mon chou. Ici, c'est moi, qui vous suis supérieure. Cela, avant même l'émergence de votre plus tendre enfance. Ainsi, mon corps brûlant de plus belle, moult parties de celui-ci se mirent à étinceler, de flammes aussi jaunes que l'étoile nous dominant, aussi orangées que l'ocre du désert, au soleil levant...

2

Réitérant mon geste, je laissai cette fois-ci mon index levé, en compagnie de mon pouce... Ainsi se manifesta, au-dessus de moi, l'image miniaturisée de ma personne, tirant sur le collier qui venait d'apparaître, autour de son cou... Sourire en coin, je me délectais de ce retournement de situation, de cet air naturellement déconfit. Bah quoi, Poulpy ? T'as pas fait gaffe ?... T'aurais pas parlé un peu vite, là ?... Se pourrait-il que, tu sois tombé droit dans mon piège ?... Quelle revanche inattendue, quelle riposte de toute beauté... Mais ne t'inquiète pas, mon pirate d'eau douce. Car grâce à moi, tu viens malgré tout de trouver un contact qui saura t'offrir... la carotte que tu apprécies tant, au bout du bâton... Eheheh, aahahahhah, AAHAHAHAAAHAHAHAH ! La vie est si ironique ! Comment pourrais-je m'ennuyer un seul jour, en compagnie de ces remarquables bouffons ? Impossible. Là... C'est tout ce que vous représentez à mes yeux. Un simple et constant divertissement, à travers l'écran de ma télévision omnipotente. Et cela vaut aussi pour toi,Invité... Petite armure sur pattes, qui pense pouvoir changer ce monde, sans foi ni loi. Où c'est chacun pour sa gueule et Dieu pour tous... T'as du boulot, Légion. T'as BEAUCOUP, de boulot. À commencer par te repentir de ta propre existence. Car il ne suffit pas de pleurer derrière ton masque, de débouler ici en faillissant renverser tous nos protagonistes... d'essayer de retrouver une connaissance de longue date et de quémander son amitié, dans la solitude qui t'anime tant... pour aussitôt te voir exempt de tous les crimes, dont tu seras coupable jusqu'à la fin de tes jours. Vous êtes tous coupables. Tous autant que je vous vois... Mes flammes se répandant alors à mes pieds et commençant à immoler le train tout entier, la laisse à mon cou ne tarda à s'évaporer, sous la combustion engendrée... Je t'ai fait apparaître cette laisse, mais tu n'en as pas précisé la matière, mon cher. Bien sûr, que j'allais la rendre sensible au feu qui emplit ma grande personne. Mais au final, quel objet dans cet univers, peut se targuer de ne pas être sensible au plasma ? 99% de tout ce qui compose le cosmos, partage l'état dont je suis primordialement issue... Il me semble pourtant que tu as eu le loisir de le constater, lors de ma toute première apparition, mon mignon. Peu importe. Il est temps de clôturer la partie, de ma victoire évidente. Ici, au yeux de tous. À l'instant où je m'approche davantage de ma forme brasier, que de celle utilisée comme attrape-nigaud... Cette insupportable lolita commence à disparaître, au beau milieu de ces teintes aussi chaudes que dansantes.

3

Claquant une troisième fois de la main, l'une de mes seules parties du corps toujours visible, au-derrière de ce véritable rideau de feu... c'est bien mon majeur, qui maintenant accompagne la valse de mes autres doigts, encore levés... pointant à présent ma droite... Là, une vision m'impliquant, en train de crier à plein poumons, ou du moins de l'essayer... puisqu'une tirette refermée, à l'orée de ses lèvres, l'en empêchait visiblement. Aviez-vous remarqué ? Depuis le début de ce spectacle, je n'avais prononcé le moindre mot... Un voeu à mon encontre n'a de valeur, que si je lui donne mon accord. Je peux l'exécuter quand je veux et l'annuler aussitôt... Au risque de me répéter, si tu avais été attentif, tu aurais noté ne disposer d'aucune emprise sur moi, dès le moment où je te le révélai, en chanson. C'est très malpoli, d'ignorer une prestation qui pouvait pourtant te rapporter gros... On peut dire que tu en payes ici les pots cassés, Bel-Ami. Ainsi constate, constatez tous ma suprématie, reflétée à travers mon visage hautain, mon doigt d'honneur et ce sourire carnassier... Observez ma chaleur percer ce train volant, tel un pauvre gruyère sans âme... Vous, simples souriceaux sous mon emprise divine. Tremblez sous la fureur d'un chat bien plus malin... Allo ? Ici votre commandant de bord. Nous faisons actuellement face à quelques turbulences, mais la situation reste sous contrôle, bien évidemment... Surtout ne paniquez pas, embrasser vos proches, tenez-vous aux sièges les plus proches et priez le ciel de sa mansuétude, en compagnie de votre masque à oxygène... Pardon ? Le siège éjectable du capitaine, à travers le hublot ? Quelle imagination ! Ou peut-être pas... Me propulsant soudainement, à travers un trou du plafond, me voici enfin face à ma liberté temporairement retrouvée ! Les wagons stoppèrent leur avancée, déjà bien ralentie, pour s'écrouler en direction de la ville ensablée... De mon côté, pouvait-on distinguer une flèche incandescente, s'élever toujours davantage. Clôturons cette performance au beauté... Fixant les cieux, d'un air provocateur, je tournoyais sur moi-même, pieds joints et bras écartés, lors de ma remarquable avancée. En un festival de couleurs aveuglantes et chatoyantes, voici étalée, au yeux de tous, ma véritable forme, apparaissant en explosion du tourbillon plasmatique... La vraie femme que représente ma silhouette actuelle, me permettait à présent une plus fidèle prestation de ma puissance initiale.

" Que cette planète entière apprenne enfin... que le Dieu du Sable, is BACK ! " m'exclamai-je en fanfare, courbant en avant les mains et mon dos, afin de concentrer l'apparition de nuages sur la planète, pour finalement inverser la donne gestuelle et briller de mille feux... tel le coeur d'une étoile, perçant ces manifestations cotonneuses d'une pluie de lances brulantes, s'étalant en symbiose d'une disparition poussiéreuse, aussi brève que certaine.

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MessageSujet: Re: Le Coeur du levé de Soleil   Le Coeur du levé de Soleil ClockSam 26 Jan 2019 - 18:55
Ses lèvres se décollèrent, prête à échanger mots avec son interlocuteur, légèrement amusée par le souhait qu’il avait commandé à son petit caniche pour le faire cesser d’aboyer. Mais la façon dont le “souhait”, ou plutôt les “souhaits” du brave homme furent exaucés... Un frisson de plaisir remonta le long de la colonne d’Eliza, qui réagit en un étrange, petit sursaut, et un sourire pervers se dessinant jusqu’à ses oreilles. Elle relâcha l’emprise de son Bâton. Une de ses mains vint délicatement caresser sa propre cuisse, tandis que la seconde tentait tant bien que mal de dissimuler son visage disgracieux et de l’empêcher d’exploser en larmes de rires.


Comme c’est électrisant ! Une petite créature vraiment, assurément charmante. Il me l’a faut. Je la veux. Je veux en faire mon meuble. La garder éternellement sous mon joug, à jamais enfermée dans une geôle. Ôoooo, oui, petite chose... Tu n’as que faire d’un maître, et je n’ai que faire de tes pouvoirs. Comprends-tu ce que cela signifie ? Comprends-tu ce qui nous unie ? Tu n’a pas idée à quel point nous sommes compatibles, à quel point nous nous amuserions ensemble. Moi, à rire de ta condition. Toi, bâillonnée et ligotée.  Éternellement, encore et toujours, sans jamais pouvoir exercer le moindre petit vœux. Sans jamais un jour servir à autre chose qu’une misérable décoration raffinée. J’en frémis d’envie !


Ignorant totalement les violentes intempéries qui tout autour se formaient, les malheureuses et violentes illusions que Shanti avaient créées, Eliza se mit à se mordiller les ongles en la fixant du regard. Sans que le moindre trac, la moindre angoisse, ni même le moindre afflux de colère; ne se dévoile sur son visage. Plus proche d’un accès soudain d’impatience. Une stimulation inopinée, qui n’arrive à trouver que cet unique TOC comme vecteur de cette “énergie” excessive, qui se répandait dans son corps entier. Un désir incommensurable de priver l’adorable lutin exotique de tout ce qui pourrait constituer sa petite fierté: ses minuscules pouvoir divins dont elle jouit pour jouer des autres.

Et là. De nulle part, un quatrième convive vint se joindre aux hostilités. Ou plutôt, il faut être exact… “De nulle part” ne serait pas le terme adéquat. Il avait pris la porte. Littéralement, avec lui, emportant tout ce qui traînait sur son passage, sans même avoir été annoncé. Interrompant la diva dans son curieux rituel lascif. Pour qui aurait cligné de l’oeil une demi-seconde, il semblerait à ce moment qu’elle pu s’être téléportée d’un demi-mètre en arrière, esquivant comme si elle n’avait jamais existé la porte s’écrasant dans le même temps au fond de la pièce. Comme si elle avait emprunté leurs pouvoirs aux fiers guerriers Saiyans. Mais la réalité n’est que rarement à la hauteur de fantaisistes espérances. Bien entendu elle ne disposait pas de tels pouvoirs. Elle n’était pas aussi rapide. L’arrière de son corps tout entier, prenant brièvement la forme d’un sang pur rouge vif, se propulsa en arrière. Adjointe à son squelette. Ne laissant sur place que la “forme” de la dame. Qui disparut à son tour aussitôt qu’elle avait repris position légèrement plus en retrait, dans l’écho désagréable du son d’un liquide sirupeux dans lequel quelqu’un pataugerait. Son air avait changé de celui qu’elle arborait quelques secondaires auparavant. Observant ce qui venait de passer sous son délicat nez d’une manière si brusque, son visage exprimait désormais aussi bien la déception d’avoir été interrompue dans ses pensées ; qu’une forme de curiosité car quiconque les aurait rejoints en tel lieu ne saurait être normal ; enfin qu’une petite colère face à une telle arrivée démontrant un tel manque de respect.


Hélas, Héra, Héra, Hélas. Ne change jamais. Quelle bande de goujats, rustres et malpolis; n’ayant jamais appris les bonnes mœurs ou l’élégance. Il ne se passe pas cinq minutes sur cette satanée fosse à purin de planète sans qu’un nouveau figurant de second plan ridiculement bruyant ne se montre et ne se sente obligé d’apporter avec lui un orchestral ramdam. Et aucun d’eux ne prend jamais le temps ne serait-ce que de se présenter.


“Qu’est-ce que…”



Elle poussa un soupir, las. Veine tentative d'extérioriser autant que possible cet influx de sentiments écœurants qu’elle était contrainte d’inspirer à pleine gorge. Elle pris encore un dernier pas en arrière afin d’évaluer la situation. Elle se retrouvait désormais adossée à la paroi de la locomotive qui les conduisaient, devant une fenêtre, observant patiemment le nouvel arrivant se lever, puis avancer dans une démarche lourdaude. Arrivée à sa hauteur, elle eu un réaction de répulsion. Comme sujette à une allergie. Ou comme un félin ayant trempé les babines dans une liqueur dont les saveurs restent le secret des Hommes. Les muscles de son visage se contractèrent, et dans ce fameux geste répulsif, elle recula autant que possible sa tête pour s’en éloigner dans un mouvement brusque.

Il pue. Il empeste. C’est une horreur. Je vais vomir. Éloignez-moi cette chose de là avant que je ne dégurgite tout ce que j’ai dans l’estomac !

Tout en essayant autant que faire se peut de tendre l’oreille aux mots qu’il échangeait avec le capitaine Edouard, elle ouvra discrètement la fenêtre devant laquelle elle se tenait. Cette personne. Eliza ne la connaissais point. Mais à en juger par la bizarre forme de respect mutuel quoique partiel qui semblait transpirer de leur échange, il ne semblait pas idiot d’estimer qu’il avait un minimum d’importance, quelque part dans cette galaxie. Peut être même avait-elle déjà eu vent de ses actes, sans pourtant le reconnaître. Mais qu’importe tout cela. Son sang. Son sang avait une odeur. Une odeur désagréable. Plutôt même... Une sale odeur répugnante. Qu’importe qui est cet individu. Il est sale, et irrespectueux. N’ayons pas la moindre gêne à lui couper la parole.


“Des offres puériles, oooh ? De quoi parles-tu, voyons, enfant de l’Homme ? Il n’est d’offre puérile à quelconque échange de bons procédés, tant que chacun a à y tirer. Les seuls enfantillages qui sauraient t’être reprochés seraient les vulgarités répétées de ton attitude.”



La diva l’interrompit sans lui prêter regard avant de frapper le sol du talon. Son air était beaucoup moins enjoué et réjoui qu’il ne l’était avant son arrivée, bien plus agacé, et son débit de parole était soutenu, soulignant un désir de faire court de cette conversation.



“Nous ne sommes pas dans la moindre compétition, pauvre enfant. J’ai une mission à remplir, et je me fatigue à la tâche pour ne pas laisser échapper de ma main la moindre carte qui pourrait me donner avantage. Une fois une carte jouée, vous êtes évidemment libre de la récupérer pour aller jouer votre propre petite partie dans votre coin.”



Elle repris en pointant du doigt Edouard.


“Les choses sont ainsi simples. Le seigneur Freezer dispose de moult merveilles. Des tonnes et des tonnes de douces pièces d’Or et d'artefacts qui s’accumulent. Amassés comme des poubelles dans une décharge. Tout cet Or, thésaurisé, sans la moindre utilité. Libre à vous de vous servir si vous travaillez avec lui. Notez bien que je ne vous propose pas de travailler pour nous, mais avec nous. A long terme, Héra pourrait même accueillir un spatioport d’envergure, où vous seriez bien entendu le bienvenu à faire vos petites... ‘affaires’ sans avoir à vous cacher.”



Eliza rabaissa son doigt, haussant désormais les épaules en lieu et place.


“Mais tout cela n’est pas gratuit. Pour tout dire, notre petite amie commune m’intéresse au plus haut point… Et je ne doute pas qu’elle aurait plu à Monseigneur, lui aussi ! Néanmoins, voici triste situation dans laquelle nous nous retrouvons désormais. La voilà disparue. En quoi pouvez vous nous êtres utiles désormais, hmm ? ...


… Pirates et Mercenaires s’acoquinent fréquemment. Travaillez à éliminer la saleté qui s’oppose au régime de Freezer. Commençons par celle qui traînasse encore sur Héra. Puis, il sera possible d'exploiter vos capacités et votre vaisseau. S'entendre avec le seigneur pour aller plus loin. Dans les planètes alentours. Cela pourrait être un simple petit bonus. Une mission 'annexe' à côté des autres tâches auxquelles vous vous adonnez habituellement. Et ainsi ce genre de grasses récompenses pourront devenir vôtres. Cela paraît-il suffisamment alléchant ?”



Simplifie-moi la tâche, puis laisse Freezer te payer. Nous avons tous de quoi y gagner, n’est-ce pas parfait ? Allons. Dépêchons, dépêchons. Tant de temps si précieux déjà gâché !
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MessageSujet: Re: Le Coeur du levé de Soleil   Le Coeur du levé de Soleil ClockDim 17 Fév 2019 - 12:47
Le Dieu du sable jouait avec ses pouvoirs comme un enfant à qui on avait privé de ses jouets pendant une période plus ou moins longue. Elle claquait des doigts, dansait, pestait, faisant apparaître de nouvelles illusions. Elle cherchait de l’attention que la vicieuse Eliza et Edouard ne lui procurait pas, ignorant totalement la bête sortant de sa cage. Le pirate regrettait d’avoir fait tout un parcours dans le désert pour trouver cette folle à l’intérieur d’une lampe, il souhaitait se débarrasser d’elle, il regrettait juste le fait qu’elles aurait pu lui rapporter pas mal de pièces d’or, mais s’il fallait qu’il subisse tout cela pour quelques pièces, il ne préférait pas. D’ailleurs, il était apparemment l’heure du grand départ de la Djinn, qui annonça qu’il était temps que le monde entier apprenne son retour. Et dans un flash elle disparut de la vision des deux êtres, laissant cependant ses perfides illusions. Edouard, maintenant seul avec la négociatrice du seigneur Freezer, se retourna vers elle pour enfin reprendre leur discussion fort intéressante.

« Bien, nous pouvons reprendre notre… »

Il s’interrompit. L’air devient glaciale, il empestait la mort. Le corps du capitaine se crispa, il reconnaîtrait cette aura parmi toute. C’était celle de celui qui avait détruit son humanité, sa vie. Ses muscles se tendirent, il tourna lentement la tête vers la porte, maintenant volé en éclats. Il était grand. Il était métallique. Il inspirait la peur et la mort. Il marchait lentement vers lui, le crissement du planché, le claquement de ses bottes, sa démarche nonchalante, c’était la même qu’autrefois. Quand il se trouva enfin au devant du pirate, il posa son index sur le front du poulpe et son corps eut un sursaut, comme un électrochoc. Il avait l’impression d’avoir replongé à ce jour là, le dernier jour où il fut un être humain. D’un ton provocateur, il félicita l’être qu’il avait maudit il y a de ça des siècles. Tout comme lui, Edouard n’aurait jamais pensé le revoir, encore moins en ces terres. À son tour, il se révéla lentement pour faire face à son interlocuteur. Il était plus petit que lui, mais ça ne changeait rien. Il posa sa main sur le crâne de Legion.

« C’est bien ce crâne que j’ai fracassé il y a longtemps. Tu sais, j’attends ce moment depuis longtemps et toi, tu te présente comme une fleur devant moi. »

Il ne put s’empêcher de ricaner, qui l’eut cru ? Les deux se retrouveraient par hasard sur la planète désertique… C’était comme s’il n’y avait qu’eux, le feufolet Shanti et Eliza oubliées, il n’y avait que Legion et Edouard, rien d’autre. Néanmoins, il fut ramené a la réalité quand le spectre demanda qui étaient les demoiselles qui l’accompagnaient. Alors, il tourna la tête vers Eliza vu que la Djinn faisait son grand départ, elle n’était plus de la partie.

« Il s’agit d’une femme bossant pour le seigneur de cette planète et l’autre… Et l’autre était une Djinn, c’est le démon incarné, enfin… si tu n’occupais déjà pas la place. Elle vient de partir, mais qu’est-ce ça pourrait te faire ? »

Des paroles, que des paroles… Le chef des champs damnés était un fin manipulateur oratoire. Il faisait des déduction sur la situation d'Edouard. Son arrogance le poussa à dire que son ardeur au combat pourrait lui être utile. Sérieux ? Il est vraiment sérieux ? Il ne pensait tout de même pas qu’après ce qu’il lui avait fait il rejoindrait ses rangs ? Puis, il se rappela que le pirate devait le haïr, quelle ironie.

« Si je te haïs ? Regarde moi, regarde à quoi je ressemble ! Tout ça c’est de ta faute. Et toi, tu crois que je vais me ranger à tes côtés. On est pas dans un conte de fée enfoiré ! »

Le spectre allait se creuser la tête pour trouver un marché alléchant qui pourrait convaincre le maudit de rejoindre ses rangs, ce dernier allait lui apporter une solution.

« Tu veux que je rejoigne ton armée ? Il y a bien un moyen. Je te tranche la tête et devient le dirigeant de l’armée. »

Il lui sourit, enfin, c’était un sourire provocateur et narquois. Finalement, Légion proposa aux deux autres de poursuivre leur discussion et de faire un marché pendant que lui restait à distance, les observant et réfléchissant. Edouard obtempéra et se tourna vers la servante de Freezer qui avait prit la parole. Dans un premier temps, elle s’adressa au nouvel arrivant pour mettre les choses au clair : ils n’étaient aucunement en compétition, elle avait une mission et elle devait la remplir, d’après ses dires. Cela signifiait qu’elle avait été envoyée spécialement pour l’immortel ? Intéressant… Elle précisa qu’après que leurs affaires seraient réglées, ils pourraient faire ce qu’ils voudraient entre eux et Eddy n’attendait que ce moment, il voulait en finir au plus vite.

« On est d’accord alors allons-y. »

Elle présenta la situation, Freezer avait de l’argent, beaucoup d’argent même et d’après elle, Edouard pourrait se servir s’il acceptait de travailler avec eux. Il était évidemment intéressé, faire le sale boulot n’était pas un problème pour lui si c’est ce que voulait Freezer. Elle ne cachait par le fait qu’elle était intéressée par la naine magicienne, et Freezer également, mais celle-ci avait disparue donc elle pouvait rayer cette idée de sa liste, malheureusement, ou heureusement. Alors, elle lui révéla ce que le Seigneur Freezer attendait de lui, il devait juste éliminer les opposants à l'Empire. En soit, il devenait son mercenaire personnel. C’était tout à fait dans ses cordes, c’était assez divertissant, il devait avouer. Tout cela contre un bon paquet d’oseille, comment pouvait-il refuser ?

« Je suis d’accord, dis à ton maître que j’accepte de me salir les mains à sa place et qu’en échange j’ai accès à la richesse que je désire et une protection quant à mes agissements. Marché conclu, il n’aura qu’à m’envoyer un messager quand il voudra éliminer quelqu’un en me donnant ses informations. »

Il avait fini de donner ses propres exigences, ils pouvaient désormais conclure cela. Il jeta un rapide coup d’œil à son vieil ami, toujours silencieux derrière eux.

« C’est tout ce que votre empereur avait à me dire ? Si oui, j’ai de vieilles affaires à régler, maintenant. »

Il se retourna donc vers le spectre pour régler une affaire qui dure depuis des siècles, enfin ils se retrouvaient ! Edouard le Bel-Ami allait pouvoir se venger, à moins qu’il s’agisse d’un marché très convaincant…
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MessageSujet: Re: Le Coeur du levé de Soleil   Le Coeur du levé de Soleil ClockLun 11 Mar 2019 - 11:40

Le temps s’envole et se laisse emporter par le vent, ruisseau éphémère où chaque goutte devient imbuvable en un instant, cataracte infâme qui aveugle les pauvres mortels qui se laissent piétiner par leur pathétique pittoresque perception de l’apparente durée limitée de l’exploration de cette lamentable planète sur laquelle ils ne cessaient de s’accoupler pour se reproduire. Des ridicules virus qui ne pourraient jamais réfléchir en groupe ni même être sûrs de ce qu’ils veulent. Un assaisonnement silencieux et épicé de malheur et de ténèbres, d’infortune et de malchance les accablait à chaque seconde. Dans les chants anthracites des morts, râles perpétuels incapables de purger l’éternelle douleur qui les torturait chaque nanoseconde représentant la suite infinie de souffrances circulant dans leurs corps comme des serpents entre les herbes, Légion s’était levé. Dans cet amas de fange auquel il avait toujours appartenu, il avait pataugé longuement vers la rive, titubant, assailli par les tenailles de l’enfer et de sa propre âme embrochée par l’inquiétude. Mais la rive était à présent sous ses pieds. L’amas de cauchemar n’était plus un homme qui se laisserait noyer dans la mare de merde et les algues du karma, mais un monstre qui ramperait sur le sol et sous le central maître solaire des astres, jusqu’à enfin voler et conquérir la galaxie elle-même.

L’une des demoiselles s’était envolée en chantant. Il n’en eut rien à faire. L’autre voulut contrer ses arguments. Il s’en ficha de même. Il fut même un temps où son cher Edouard décida d’accepter on ne sait quelle offre de la part de sa danseuse égyptienne personnelle. Le maître des damnés ignora leur conversation à l’exception de quelques mots de ci de là. Ses sens s’étaient focalisés sur quelque chose d’autre. La position du véhicule dans lequel ils se trouvaient tous. Le coeur froid du roi à la cape carmine n’eut aucun battement de travers. Son esprit avait perdu vie quand son corps avait repris chaleur. L’empereur des morts ne se décomposait plus. Il n’était plus un cadavre qui continuer d’ambuler grâce à son entêtement légendaire et sa volonté de ne pas mourir. À présent, c’était ses jambes qui le portaient, ses troupes qui le supportaient, son esprit qui le transportait. Ni dieu ni maître hormis lui-même. Inapte à ressentir la peur ou la terreur qui permettait tant de contrôler ses pairs. Il n’y avait plus de cauchemars dans sa tête pour hanter ses nuits et torturer ses sens. Seuls ses yeux perçaient l’obscurité qui avait choisi de l’entourer à chaque instant. Légion n’était simplement qu’un humain au-dessus des autres par son esprit et sa ténacité. Et c’était amplement suffisant pour mettre à terre tous ceux que les célestes envoyaient pour déjouer ses plans. Oh, qu’ils essaient ! Mais un dieu ne vaut rien pour un agnostique. La réalité n’était rien pour le sceptique au manteau sanglant.

"Le train n’a plus de conducteur."


Il disait cela à voix basse, sans se soucier de ce présent qui ne valait pas plus pour lui que l’espace interstellaire pour une taupe. N’y avait-il pas une ville non loin de là ? Cela serait dommage que tant de pauvres âmes viennent à disparaître à cause des abus d’une dame flottante à la voix perçante. Il fit quelque pas en avant, s’éloignant des deux idiots qui restaient dans la même cabine que lui, avant de laisser tomber sa lanterne au sol. Les piques recouvrant la boîte de métal qui contenait le feu des damnés s’enfoncèrent presque naturellement dans l’acier, tandis que le spectre des passés résolus continuait sa marche. Il eut un instant de vague, où il ne pensa plus à rien. Il n’y eut qu’un vide momentané dans son esprit. Ses yeux n’eurent plus de point de fixation. Son corps s’arrêta de battre. Puis il fut emporté par le gouffre dans le plafond, extirpé par le trou d’air qui aspira ce qui se trouvait dans la soute. Expulsé dans le ciel d’Héra, laissant sa chaîne se dérouler derrière lui, il continuait de laisser son cerveau divaguer. Une paix qu’il méritait depuis longtemps. Bientôt, son crâne pencha vers le centre de gravité le plus proche et son corps entama une chute vers le sol. Une descente qui fut aussi éternelle que la nuit la plus troublée chez le plus insomniaque des fous. Un météor recouvert de tissu rouge s’approchait du sable sans que rien ne se passe. Et soudainement, il se courba, et fit un atterrissage gracieux. C’était comme si les barrières de la gravitation et de l’énergie mécanique avaient perdu toute force. Il n’y avait eu rien pour détruire, pulvériser, annihiler les os de son enveloppe charnelle. Son corps était comme avant. C’était comme s’il ne s’était rien passé.

Sa chaîne continuait de se dérouler alors que ses yeux roulaient lourdement vers la position de la locomotive. La corde métallique semblait aussi infinie que son entêtement. Il leva son bras, qui ne faisait qu’un avec l’ombre sous sa cape. Il devenait de plus en plus difficile de définir ce qui était son corps et ce qui était l’obscurité, même sous le soleil ardent de la planète désertique. Le sable sous ses pieds n’était rien d’autre que le temps qui faisait son effet. Des milliers de guerriers, de marchants, d’esclaves et de maîtres se trouvaient parmi ses grains. Un sort qui attendait tout le monde, ou presque : jamais Légion ne deviendrait un autre amas de poussière parmi tant d’autres. Ses yeux s’écarquillèrent un instant. Sa main attrapa la chaîne. Son bassin tourna. Son corps pointa vers une autre direction. Son bras se contracta, tandis que des flammes noires semblaient sortir des intersections de son armure. Le train, lentement mais sûrement, changea de trajectoire. Un train, un immense amas de métal dont les différentes voitures étaient liés à des vis, fut déraillé de sa trajectoire céleste par un seul homme. Un seul être vivant. Il lui passa au-dessus de la tête. À l’intérieur du compartiment, la lanterne se décrocha, avant de culbuter avec un corps. Si l’on se fiait à sa masse, c’était l’éternellement ridicule Edouard. La masse à pique lui passa entre les jambes, laissant une boucle se former autour de l’une d’entre elles, avant que cette dernière ne soit tiré vers l’extérieur. Le pirate devait se retrouver traîné hors de la soute par le même trou d’air par lequel le roi carmin était sorti. Ce pauvre et malheureux pirate, qui devait s’être retrouvé à terre après tant d’évènements en si peu de temps, put sentir une botte lui écraser le plexus solaire.

"Tu disais ?"


Les multiples tonnes d’acier tombèrent sur le sol non loin de là, expulsant dans tous les sens un immense nuage de sable qui pourrait aveugler toute vie aux alentours pendant quelques heures. Les amas de ferraille s’écrasant les uns contre les autres, grinçant et se perforant alors que les grains et les cailloux propulsés qui fendaient l’air créaient un vacarme abominable. Légion n’en eut que faire. Dans la tempête causée par un seul mouvement corporel et un effort inconnu, le flibustier put apercevoir une forme s’approcher de son visage. Une main de feu, infernal flambeau marquant les condamnés, se colla bientôt à sa gueule. Et la douleur qu’il devait ressentir encouragea ses hurlements. Combien de temps est-ce que cela dura-t-il ? On ne pouvait vraiment savoir. Mais… quelque chose semblait se passer. Que voyait Edouard ? Deux yeux dans l’obscurité, le fixant. Il y en eut bientôt quatre, puis huit, puis seize, puis une infinité. Ils n’avaient pas de paupières, mais pourtant parvenait à cligner. Avait-il peur ? Probablement. Le monde des cauchemars n’était pas le plus accessible aux moeurs. Mais une voix résonna dans sa tête.

”Hé. Hé ! Edouard ! Enfin… Capitaine ! Tu m’entends ?”

Celui qui avait tenu la barre du George Duroy il y a plusieurs centaines d’années était là. Dans cette salle où il n’y avait que des yeux et de la peur, le vieux capitaine parlait à son successeur. Mais ce n’était pas lui, simplement un des monstres de l’équipage fantomatique qui avait accompagné Edouard des années durant.

”Je doute que tu me reconnaisses à l’heure actuelle. Tu ne m’as jamais reconnu. Tu ne nous as jamais reconnu. Et tu ne te reconnais même pas.“

Il avait une carapace d'ammonite qui lui couvrait le visage, une spirale qui ne laissait sortir qu’un oeil fatigué, mais qui semblait fier. C’était un regard presque paternel qui était visible par Edouard. Ce pirate fut celui qui s’était tenu à la barre pendant si longtemps, obéissant sans réfléchir à son capitaine qui n’avait jamais deviné son identité. Bientôt, ce vieil homme dans un corps de goule fut rejoint par le reste de l’équipage du flibustier. Hervé, Matthieu, La Salée… tant de faces familières, avec lesquelles le pilleur de planètes avait vogué durant des siècles. L’équipage du George Duroy, les amis du Bel-Ami, les frères de rames et de proues, de canons et de sabres de celui qui pendant longtemps fut un poulpe. Jonathan de Néptitie arracha alors le coquillage de sa tête, laissant apparaître le visage vieilli mais plein d’énergie du mentor du pirate. Ses compères avaient déjà fait tomber les masques, mais ils souriaient de même. L’ancêtre se leva alors, s’approchant lentement de son protégé qui devait se trouver si confus. Mais il semblait ne pas trouver ses mots.

”...Et merde. J’étais bien parti, avec mon lyrisme, hein ? Mais au final, j’ai pas pu finir... Bon, autant t’expliquer quelques trucs : on a toujours été là, avec toi. On avait juste oublié qui on était, et toi de même, visiblement. Et… E-et je sais pas comment t’expliquer cela, mon garçon, mais… “

Il sembla réfléchir un instant, comme pour trouver les mots. Ses yeux se perdirent dans la vague, alors qu’un demi-sourire se trouvait sur son visage.

”...Il semblerait que notre malédiction soit finie. Regarde !“

Il sortit un petit miroir de sa poche, qui normalement lui permettait de regarder son visage lorsqu’il se rasait, avant de l’orienter vers le visage d’Edouard. Et ce dernier ne vit pas un malheureux et grincheux homme poulpe, mais… lui-même. Le temps sembla alors s’arrêter.

"Ceci est mon offre. Ta vie, celle de tes hommes, de tout ton équipage… Te libérer de cet odieux malheur qui te pourrit l’existence et noircit ton regard. Celui qui te tranche la langue et te brûle les nerfs, qui t’empêche de profiter des mets de la taverne et des plaisirs de la maison close. Celui qui transforme chacun de tes jours en une infernale poursuite de la destruction. Je peux te rendre ta vie, Edouard, et te laisser garder ta puissance. Que dis-je ? Je pourrais même améliorer tes pouvoirs. Et je ne désire qu’une chose : toi. Je te veux dans mon armée, à mes ordres, comme éternel vassal. Et jamais plus tu ne seras une carcasse ambulante."


Cela fut susurré dans son oreille. Un monotone terrifiant, si calme, si proche, si fantômatique. Une voix qui signifiait une emprise totale sur les coeurs qu’elle touchait. Une main qui empoignait l’esprit d’Edouard lui-même.

"Mais, cher Amiral, s’il te venait à l’idée de refuser mon offre, je prendrais simplement tes sbires avec moi, ainsi que ton vaisseau, et je te laisserais te dessécher sur le sol brûlant de cette planète oubliée. Seule ta fierté peut t’empêcher de renoncer à ta douleur. Tu n’as qu’une chose à faire. Te réveiller, et te prosterner. Fais-le, et je t’offre ta tant attendue ataraxie. Continue de me tenir tête, et je te briserais."


Plus rien. Le nouvellement baptisé amiral de la flotte de l’empereur des morts se voyait être sous l’eau. Le monde des yeux avait disparu. Il remonta à la surface, et reprit connaissance. Légion était sur une dune, non loin de là, observant le carnage qu’était le train. Visiblement, il venait de se rendre compte qu’il avait laissé une demoiselle à l’intérieur du train. Qu’importe, sa voix était pénible. Edouard, lui, était dos au sol. Sur son menton n’était plus un amas de tentacules, mais une barbe courte et bien humaine. Seuls ses prochains gestes détermineraient si cela resterait.

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MessageSujet: Re: Le Coeur du levé de Soleil   Le Coeur du levé de Soleil ClockJeu 18 Avr 2019 - 2:18
Racontons encore une fois,
Comme le soleil resplendissant,
Sublimait le beau sable brûlant,
Des plaines désertiques d’Héra.



Ici du train en pleine chute,
De la fenêtre l’on y vit,
Tomber divine jeune fille,
Sans manifester de lutte.



Las, son corps entier s’effondrait,
Sur le sol moult mètres plus bas,
Là d’un coup soudain disparu.



Plus vite était-elle tombée,
Sur le sol moult mètres plus bas,
Plus vite que le train s’abattu.



Volatilisée loin d’ici,
Sans la moindre trace laissée,
Si ce n’est du saut l’air soufflé,
Repoussant le sable du puits.



Le passage fut refermé,
Comme une porte avec leste,
Par un grand bras titanesque,
Sous mers et plaines ensablées.







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MessageSujet: Re: Le Coeur du levé de Soleil   Le Coeur du levé de Soleil ClockVen 19 Avr 2019 - 0:13
Lorsque les démons du passé resurgissait, la peur devait s’emparer de la personne atteinte. Mais ici, ce n’était pas le cas. Le poulpe ressentait même un plaisir malsain en revoyant son vieil ennemi. Leur dernière rencontre datait de plusieurs siècles, ce jour où là malédiction s’était abattue brutalement sur l’homme de main de l’empereur. Il avait des choses à régler mais il était tiré entre deux camps : d’une part il ne pensait plus qu’à Legion mais d’autre part il devait régler ses petites affaires avec la gente dame de Freezer. Il venait de conclure leur marché, son travail était simple : écraser les opposants de l’Empire. En échange ? Tout l’or et les femmes qu’il désirait et bien sûr d’autres privilèges. Une fois que ceci fut réglé, le squelette put tirer sa révérence et quitter les deux immortels.

Le maître des damnés n’avait pas chômé pendant que le poulpe et la Cold finissait leur petite entrevue, le train semblait s’effondrer au fil des secondes mais heureusement pour les habitants Hera et nos trois protagonistes, un ange gardien était tombé du ciel et il s’appelait Legion. Eliza s’était déjà éclipsé et il ne restait plus que les deux ennemis. Ils purent donc reprendre là où ils s’étaient arrêtés comme le souligna le spectre.


“Tu te la joues héroïque maintenant ? Ta vie elle-même est un oxymore, tu incarnes le bien et le mal en même temps.”

Il gardait toujours cette arrogance typique de sa personnalité mais il fut surpris de voir le spectre s’approcher de lui en approchant sa main du visage hanté de tentacules. Sous l’effet de surprises, Edouard eut un mouvement de recul mais la main endiablé s’accrocha au crâne visqueux du pirate. Sa réaction fut telle qu’il s’évanouit à même le sol. Des yeux apparurent dans son subconscient, beaucoup de yeux. Il n’y avait pas de visages à associer à ces yeux. Une voix retentit, une voix qu’il ne connaissait mieux que n’importe quelle voix. Jonathan de Neptitie. L’illustre capitaine du Georges Duroy durant des années. Que faisait-il là ? N’était-il pas mort ? Était-ce un autre tour de ce diable de Legion ? Toutes ces questions fusaient dans son esprit en si peu de temps, le perturbant au plus haut point.

“Je t’entends… capitaine ?”

Il semblait hésitant, comme s’il avait peur d’y croire. Ses paroles étaient déroutantes, que voulait-il dire par là ? S’il faisait référence au fait que son successeur n’avait plus du tout l’apparence d’un être humain, c’était exact. Bel-Ami avait totalement oublié son apparence de jadis, tout était flou.

“Je suis Edouard le Bel-Ami, le capitaine du Georges Duroy, je sais qui je suis…mais toi, qui es-tu ?”

Il fixa les yeux qui le regardait de haut, il apercevait un masque entourant la tête des sans visages. Enfin, jusqu’à ce que d’autres individus rejoignirent leur capitaine, sans masques recouvrant leur visage. C’était ses anciens compagnons, tout ceux qui avaient été anéanti par le démon se présentait face à leur jeune protégé. Le masque de Neptitie était tombé, il n’y avait plus de doutes désormais… L’homme qui faisait office de père s’approchait de lui en lui glissant quelques mots, tout en rajoutant une touche d’humour qui arracha un petit sourire au corsaire. D’après lui, son équipage perdu avait toujours été à ses côtés, ils s’étaient juste perdu eux-mêmes. Il finit son récital en annonçant une chose : la fin de là malédiction. Il sortit comme preuve un miroir. Les yeux d’Edouard s’attardèrent sur le visage de Jon avant de glisser vers le miroir et la stupéfaction fut cinglante. Il y avait un visage… humain. Un vrai visage, sans malédiction ni tentacule. II s’émerveillait devant ce visage, il se sentit humain et non plus comme une bête hideuse. La voix du Maître Damné résonna dans la tête du pirate, écoutant ainsi le plaisir. C’était donc son offre. S’il acceptait de rejoindre son armée, il retrouvait ses anciens compagnons, ses frères… Il retrouverait son humanité tout en gardant ses pouvoirs et son immortalité. Il devait juste rejoindre son armée. Tant d’offres qu’il ne pouvait refuser, refuser serait tuer une seconde fois ses pirates et il ne pouvait l’accepter. Le spectre menaça de tout lui prendre s’il lui venait à l’idée de refuser son offre, il le briserait. Lorsque le silence reprit sa place, ce fut le trou noir. Quelques secondes se passèrent et il rouvrit les yeux, allongé sur le sol. Legion était assis sur une dune, quelques mètres plus loin. Il s’approcha de lui en lui demandant ironiquement s’il avait bien dormi. Edouard ignora la question et se releva pour faire face à son interlocuteur.

“Pourquoi suis-je l’homme que tu recherches ? Cependant, tes offres sont trop acceptables pour que je les refuses et cela me crève le cœur de dire cela. Jamais je n’aurai pensé me battre à tes côtés, au contraire. J’ai toujours souhaité au fond de moi pour qu’on se retrouve et que je puisse  venger moi et mes frères que tu as tué, je n’aurai jamais imaginé que ça se passe comme cela, mais puisque tu proposes de faire revivre mes compagnons, ça change la donne.”

Il regardait ses mains, elles étaient humaines et cela procurait une sensation étrange à l’intérieur de lui. Cela faisait des siècles qu’il avait perdu son humanité alors la retrouver subitement était assez déconcertant.

“Si j’accepte de rentrer dans ton armée, je ne veux pas être un simple laquais je veux du pouvoir, je veux diriger ton armée, sans te compter dedans.”

Evidemment, il exigeait certaines conditions, s’écraser n’était pas dans son genre. Déjà qu’il pourrait potentiellement être à ses côtés alors s’écraser devant lui n’était pas acceptable non plus. S’il devait ployer le genou, il le ferait qu’une seule fois. Il posa alors le genou au sol, en fixant le chef des Damnés dans les yeux.

“J’accepte ton offre, je me battrai à tes côtés, dans ton armée. Je ploie le genou, savoure bien, ce sera la dernière fois.”

Il se releva, debout face à face avec Legion, son nouvel allié. Il venait d’effectuer l’impensable mais en contrepartie, il retrouvait son humanité et ses compagnons, sans compter sa force qui va sûrement accroître.
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MessageSujet: Re: Le Coeur du levé de Soleil   Le Coeur du levé de Soleil ClockLun 29 Avr 2019 - 23:55
Oh. La danseuse avait fui la scène. Pittoresque. Cela importait peu. Une autre égocentrique parmi tant d’autres ne lui aurait rien offert. La demoiselle n’avait jamais véritablement souffert de sa vie. Immortelle pleurant toute perte de sa dignité et prête à tout pour la protéger, gardienne de son propre orgueil, sycophante d’elle-même, trace de boue sur le chemin de l’éternel. Une courtisane de son altesse des glaces, la même qui cherchait à se désaltérer de sa soif de sang et de pouvoir. Rouages flottants dans l’univers infini, dont le seul but était de transporter le grain de sable à la cape carmine vers son but ultime. Le maître incontesté de tous les morts n’était rien d’autre que le barrage à cette causalité troublante qui menaçait le bonheur et la satisfaction des âmes depuis l’aube de la galaxie. Aucune chaîne provenant des dieux ne pouvait bloquer ses mouvements. Aucune ficelle ne pouvait modifier sa trajectoire. Unique empereur de la cour des damnés, il était le christ capable de changer l’ordre. Rien ne pouvait l’en empêcher. Oh, si, peut-être, quelques marches légèrement trop hautes. Mais le vautour ne pouvait rester à terre. Rien ne pouvait le clouer au sol. Ses ailes noircies et abîmées devenaient flammes, renaissant comme le plus majestueux des oiseaux. Le soleil brisa sa prison lunaire pour la dernière fois. Légion était invincible.

"Il y a de cela cinq centenaires, tu fus laissé pour mort, à la merci d’un monstre ancien. Malgré cela, je vois de mes deux yeux un capitaine toujours vivant. Ton âme a ravagé l’ancre qui t’entraînait vers le fond de l’océan. Mes pupilles se posèrent sur ton vaisseau, et je pu comprendre ce que le cruel destin m’avait offert : un être dont la volonté pouvait percer les dieux. Un homme qui a coulé pour regarder le monde de haut. Le plus puissant flibustier de la mer galactique, harponnant les étoiles et les primes. Pourquoi donc passerais-je à côté d’une telle occasion ?"


Son corps était à présent tourné vers le sabreur. Le pilleur cherchait à marchander sa place dans l’armée du nouvel Hades. L’infernal cavalier ricana un instant, alors qu’Armageddon reprenait sa place à ses côtés. La monture du damné toisa le poulpe avec dédain, avant de tourner sa tête vers son maître. Ce dernier posa sa main gantée sur le visage du cheval pâle. La poigne brûlante ne faisait aucune douleur à la bête. L’apocalypse s’était bien vite attachée à cette créature. Le destrier dont les sabots battraient le chemin vers le nouveau monde. La route vers l’enfer. Une purge de flammes qui appaiserait enfin le spectre. Le carnage, l’engrais du bonheur pour tous. Un univers sans souffrances. S’isoler dans l’oeil du cyclone. Et peut-être qu’ainsi, sa mission aurait une fin.

”Mon cher petit Edouard, pourquoi penses-tu que tu n’aurais pas d’offre de ma part ? Mes morts-vivants sont à tes ordres, tant que tu ne te soustrais pas aux miens."


Alors que son interlocuteur s’agenouillait, la main du roi carmin abandonnait la crinière de sa monture. Il s’approcha lentement de sa nouvelle recrue, levant légèrement les bras, laissant sa cape voler au vent. Le soleil d’Héra ne pouvait pas percer l’ombre qui cachait son armure. Y en avait-il même une sous son manteau sanguin ?

”La profondeur de ton acte n’est pas dans sa répétition, mais dans son unicité : tu te seras plié devant moi une fois durant ton éternelle vie. Une mémoire qui perdurera dans nos deux esprits. Mais trêve de bavardage, poing de Freezer… Je possède une mission pour toi. "


Il fit alors un bond en arrière, avant d'atterrir majestueusement sur la selle d’Armageddon.

”Prépare-toi pour un combat. Une bataille gigantesque et meurtrière. Et… offre moi une entrevue avec l’empereur de cette planète."
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