Age : 27 Date d'inscription : 30/01/2018 Nombre de messages : 231 Bon ou mauvais ? : Je défendrais ceux qui en ont besoin. Zénies : 1600 Rang : - TechniquesTechniques illimitées : Distorsion Kick / Gravity Break / Garrick CannonTechniques 3/combat : Dimensional Impulse / Energy ShieldTechniques 1/combat : Big Bang Cannon
| Sujet: [Flashback] "N'oublie Pas la Fierté des Saiyans !" Mer 25 Mar 2020 - 18:00 "Que le prochain match commence !"
Suite à la déclaration de l’arbitre, les deux saiyans se firent face, ne quittant l'autre des yeux sous aucun prétexte, guettant la moindre faiblesse dans la garde de leur adversaire désigné pour prendre l'avantage. C'est étrange, pensa Vegeta en observant son semblable d'un autre univers se préparer à réagir, sa posture ressemble à la mienne.
Ce fut Cabba qui prit l'initiative, s’élançant vers lui pour lui asséner une série de coups de poings au niveau du visage. Pris au dépourvu, le prince des saiyans se retrouva acculé bien plus vite qu'il ne l'avait prévu sous les coups furieux de son opposant. Suite à son précédent combat, les frontières de l'arène qui accueillaient ce tournoi avaient été ajustées ; il était donc peu probable qu'il soit mis hors d'état de nuire aussi aisément, mais la puissance offensive du natif de l'univers 6 et la célérité de ses gestes pourraient bien lui donner tort s'il ne se montrait pas plus prudent. Tandis que Vegeta se défendait du mieux qu'il pouvait, analysant les mouvements de son adversaire, ce dernier s'assurait subtilement de prévenir toute tentative de contre-attaque de sa part en mêlant des feintes habiles et de rayons d’énergie destinés à divertir son attention. Il n'avait toujours pas porté le moindre coup, après tout, et quand bien même il était curieux de voir ce dont ce dénommé "Cabba" était capable de faire, il ne pourra pas indéfiniment lui résister — pas dans son état normal, en tout cas.
Après avoir porté un autre ensemble de coups de poings en direction du visage et du torse de son adversaire, les gestes de Cabba ralentirent quelques secondes, le temps pour lui de reprendre son souffle. Ce ne fut qu'un bref instant, mais un instant que Vegeta s'était longuement entrainé à percevoir et dont il avait appris à tirer avantage mieux que quiconque, portant une frappe qui vint se loger brutalement dans l'abdomen de son semblable et qui l'envoya valser à l'autre bout de l'arène au sein de laquelle leur combat faisait rage. Ce dernier se rétablit immédiatement sur ses deux jambes, haletant.
"Que se passe-t-il ?" fanfaronna Vegeta, un sourire narquois sur ses lèvres. "Déjà à bout de souffle ?"
Cette remarque fit naitre une étincelle dans le regard de son opposant. Déterminé, il s'élança de nouveau vers lui et redoubla d'efforts pour le mettre en difficulté. Satisfait, Vegeta se prépara à parer la prochaine attaque qui allait l'atteindre — mais le capitaine des Forces de Défense de Sadala s'y était attendu et avait déjà réagi : en une fraction de seconde, il se retrouva non plus face à lui mais sur son flanc gauche, s'apprêtant à lui assener un coup de pied directement dans les côtes, et ce fut au tour de Vegeta de se voir projeté au loin. Alors qu'il se redressait, il se trouva étonné de la force inouïe avec laquelle il venait d'être heurté. Peut-être bien que retenir sa puissance ainsi n'était pas la meilleure des idées s'il voulait juger pleinement du potentiel de son opposant ; autant lui montrer ce dont il était réellement capable.
Dans mon état actuel, pensa-t-il, ce saiyan pourrait bien être aussi fort que moi.
Mais faire un tel constat serait ne pas prendre le stade de Super Saiyan en compte, bien entendu. Et il semblerait que tout le monde ici ait tendance à oublier ce que procure cette transcendance, héritage de leur peuple à travers le temps. Y compris, ce... "Cabba", il semblerait, au vu de l'air ébahi qu'il avait arboré en assistant à sa précédente transformation, un combat plus tôt. Lui qui faisait honneur à son espèce à travers la performance qu'il était en train de lui offrir, était-ce donc tout ce dont il était capable ? Le prince ne voulait y croire. Après avoir failli conclure une défaite contre l'espèce de tas de ferraille qu'il avait affronté précédemment, il en avait plus qu'assez de devoir contenir sa véritable puissance, plus impatient que jamais de laisser libre cours au désir de se battre qui coulait dans ses veines — une soif qui n'avait jamais su être tarie par quiconque.
"Assez plaisanté !" clama-t-il. "Dépêche-toi de te transformer en Super Saiyan !"
Mais contre toute attente, la réaction de son interlocuteur ne témoigna d'aucune compréhension, mais dénota plutôt d'une certaine confusion.
"Super Saiyan..." répéta-t-il, pantelant. "Est-ce cette transformation que vous avez utilisé lors de votre précédent combat ?"
"Je croyais t'avoir dit de te battre contre moi de toutes tes forces. Tu sais ce qu'il te reste à faire !"
En entendant ces mots, la confusion qui se lisait sur son visage se changea en culpabilité, alors que son regard déstabilisé soutenait celui de son ainé avec insistance.
"Navré" murmura-t-il, sincèrement désolé, "mais je n'en suis pas capable."
Vegeta fronça les sourcils. Cherchait-il à lui faire perdre son temps, à présent ?
"Ne te moque pas de moi ! Tu es bien trop fort pour ne pas être capable d'atteindre le Super Saiyan. Serais-tu en train de me dire que tu ne t'es jamais transformé auparavant ?"
Cabba secoua la tête de droite à gauche, en signe de désapprobation.
"Pour être franc, je n'avais jamais rien entendu parler de tel avant que vous n'en fassiez la démonstration. Aussi loin que je me souvienne, personne sur Sadala ne m'en a jamais parlé."
Ainsi, il n'avait aucune connaissance du Super Saiyan... Une fois de plus, Vegeta ne put s'empêcher de moquer l'étrangeté des saiyans de l'univers 6 en son for intérieur. Décidément, il aura tout entendu. Comment un saiyan pouvait se prétendre comme tel s'il se trouvait dans l'incapacité de repousser ses limites et d'embrasser sa véritable nature, accédant à cet état de sublimation qui lui permettait de surpasser ses limites physiques, parfaire le contrôle de son énergie vitale, détruisant des planètes entières en un seul geste et créant des failles dans la toile de la réalité par la simple présence de son être ?
Pendant ce temps, Cabba le questionnait du regard, partagé entre la curiosité et l'indécision. Qu'est-ce que cet homme, qui avait sans doute beaucoup à lui enseigner, attendait vraiment de lui ? Était-ce une façon de tester sa détermination ? Il s'était tant entrainé et il avait tant vécu ; ce n'était pas maintenant qu'il allait renoncer à prouver sa valeur en tant que combattant, qui plus est face à un de ses semblables dont il pourra assurément apprendre beaucoup. Pour autant, il n'était pas en reste et il comptait bien le lui montrer — avec ou sans ce "Super Saiyan" dont il n'avait aucune notion.
"Est-ce que le "Super Saiyan" dont vous parlez à quelque chose à voir avec votre peuple ? Peut-être que cette transformation n'existe que dans votre univers."
"Nous sommes tous deux des saiyans" répondit Vegeta avec fermeté. "Nous ne pouvons pas être si différents."
"Je proteste." répliqua alors Cabba. "Il semblerait que notre espèce ait connu une évolution différente à un moment ou un autre. N'aviez-vous pas dit que dans votre univers, la planète Sadala avait été détruite suite à un conflit civil ?"
"En effet." déclara le vétéran d'un ton sec. "Nous avons ensuite colonisé une autre planète, et nous l'avons appelée "Vegeta" en l'honneur de la famille royale qui gouvernait notre peuple depuis des décennies, dont je suis moi-même le descendant. Mais il me semblait déjà te l'avoir dit lors de notre rencontre, aurais-tu la mémoire courte ?"
Le jeune capitaine hocha de la tête. "Je n'ai pas oublié. Cependant, je n'ai eu de cesse d'y repenser. Si je puis me permettre de vous le demander... Pouvez-vous me dire pourquoi ?"
A nouveau, Vegeta sentit son cœur battre à ses tempes. Pensait-il que le moment soit le plus approprié pour refaire le monde ? Il le laissa cependant poursuivre, se trouvant lui-même gagné par la curiosité grandissante d'en savoir plus sur cet univers jumelé au leur — sur les mœurs et l'histoire de son propre peuple, qui avait pourtant pris une autre direction que celle du sang, de la corruption et de l'esclavage.
"Comment ?"
"Pourquoi avoir agi de la sorte ? Pourquoi avoir conquis cette autre planète alors qu'il vous était possible de cohabiter en harmonie avec ceux qui l'occupaient ? Je suis certain qu'ils se seraient montrés disposés à subvenir à vos besoins ; je ne peux qu'imaginer à quel point fuir votre terre natale a dû être difficile."
"Ce n'est pas ainsi qu'on procède." réfuta le prince. "La planète n'était pas suffisamment grande pour que nos deux races puissent coexister."
"Ce n'est pas vrai !" s'exclama son opposant, visiblement choqué. "Si vous aviez pris la peine de négocier, au lieu d'avoir recours à la violence dès le départ, je suis certain qu'une approche pacifique aurait été possible !"
C'en fut trop pour Vegeta, qui sentit toute once de patience en lui s'envoler dans la seconde qui suivit. Ce gamin était-il en train de lui faire la morale, en plein milieu de leur combat ? Pensait-il être en position d'autorité dans ce débat, qui n'avait pas lieu d'être, dans cet espace qui ne saurait tolérer que la seule fureur de leurs poings ?
"Espèce de..."
Il était temps de lui apprendre une bonne leçon — une leçon qu'il ne sera pas prêt d'oublier de sitôt.
"Tu oses prétendre être un saiyan ?" lança-t-il.
Une leçon qu'il allait lui inculquer de force, dans son corps et dans son esprit.
L'instant après, une formidable énergie déferla dans chacun des membres de son corps, ornant sa chevelure d'une lumière dorée qui obligea Cabba à se protéger de la vague de chaleur qui venait de le déstabiliser : Vegeta avait enfin libéré toute cette tension qu'il avait accumulé depuis tant de temps, et qu'il allait se faire un plaisir de diriger vers cet effronté qui osait profaner l'essence même de ce qu'il était au plus profond de lui. Le Super Saiyan — ce dernier recours au cœur de nombreuses légendes et d'épopées mythiques, cette éminence du corps et de l'esprit, cette euphorie ineffable que tout combattant appartenant à leur peuple qui se respecte avait enfouit au fond de lui et qui n'attendait que d'être déchainée, la promesse de batailles épiques et de dépassement des confins de l'entendement, jusqu'aux frontières du possible — l'affluence débordante que lui procurait cette prodigieuse transformation, palpitant dans chaque fibre de son être, était prête à être mise au service de n'importe laquelle de ses volontés.
"Depuis la nuit des temps, nous sommes un peuple de guerriers." poursuivit-il, d'un ton plus calme, mais bien plus inquiétant. "Nous n'avons recours à aucune "approche pacifique"."
C'est alors que, sans prévenir, il se précipita vers Cabba, poursuivant le combat là où il avait été interrompu. Il porta tout d'abord un coup en plein dans son sternum avec une célérité ahurissante, puis un autre au niveau de son estomac alors qu'il essayait d'encaisser tant bien que mal la brutalité de l'impact. Puis un dernier coup eut pour vocation de l'empêcher de se relever jusqu'à ce qu'il en ait décidé autrement.
Mais le justicier persistait à tenir bon, le repoussant de toutes ses forces.
"C'est exactement ce pour quoi vous ne devriez pas à voir recours à la violence !" s'obstina-t-il, à son plus grand agacement. "Vous qui êtes plus fort que quiconque, si vous décidiez de les affronter, ils n'auraient pas la moindre chance ! Vous les annihileriez sans la moindre difficulté !"
Vegeta ne put qu'esquisser un sourire.
"Peut-être parce que nous voulions les annihiler."
Ces quelques mots figèrent le jeune saiyan sur place, alors que ses pupilles se dilatèrent de stupeur. Pourquoi une telle race, unanimement reconnue pour la puissance hors normes de ses combattants, chercherait-elle à œuvrer pour l'abolition de toute cohésion interplanétaire alors qu'il est dans son devoir d'utiliser ces mêmes forces à bon escient afin de maintenir la paix dans l'univers ? Partagé entre l'incompréhension et l'indignation, il peinait à se concentrer sur les attaques de plus en plus virulentes de son opposant.
"Je refuse de croire une chose par—"
A peine les mots eurent-ils quitté ses lèvres que Vegeta l'avait déjà envoyé au loin d'un coup de pied retourné en plein estomac, veillant à ne pas le projeter hors des limites imparties. Alors qu'il se trouvait dans les airs, essayant avec peine de ralentir sa chute, son adversaire le rattrapa sans le moindre effort, le saisissant par la gorge sans aucune considération.
"Ta naïveté me fait honte !"
Le sadalien se retrouva submergé par la violence irrésistible des coups de son opposant, tentant désespérément de regagner sa liberté de mouvement — sans succès. Plus il se débattait, plus l'étreinte autour de sa jugulaire devenait ferme, enfonçant ses doigts jusqu'à sentir le rythme paniqué de ses inspirations, l'empêchant de reprendre son souffle et de garder le moindre contrôle sur son énergie vitale.
Au bout du sixième coup, Vegeta relâcha brusquement sa prise, laissant son adversaire s'effondrer à terre, tout juste capable de tenir sur ses jambes. Il accompagna son geste d'un regard plein de mépris, un regard qui en disait long sur l'espérance qu'il avait vis-à-vis de ce jeune saiyan, s'étant attendu à bien mieux de la part de ce dernier.
"Sais-tu ce qu'il s'est passé, après notre départ ?" reprit-t-il, le contournant comme un prédateur s'assurerait que sa victime ne lui échappe sous aucun prétexte. "Nous avons été engagés par son équivalent dans notre univers—"
Un geste de sa main accompagna sa révélation alors qu'il pointait Frost du doigt, toujours inconscient et évanoui dans son siège au sein des gradins de l'univers 6. Ce démon du froid perfide avait bien caché son jeu jusqu'alors, mais on ne trahit pas si aisément sa véritable nature derrière de beaux discours — Vegeta en savait bien trop à ce sujet.
"— afin d'éliminer chaque population de chaque planète, pour que ces mêmes planètes soient revendues au plus offrant. Nous avons déclenché des guerres, commis des génocides, tué tous les êtres vivants sur notre route. Hommes, femmes, enfants — surtout des innocents." ajouta-t-il, un air mauvais sur le visage, comme pour accentuer la cruauté de ses propos.
Pour autant, Cabba refusait de se taire, le nez en sang, les poings serrés de toutes ses forces à hauteur de ses hanches.
"Pourtant... Pourtant on vous a engagé pour ça, vous ne l'avez pas fait par vous-même..."
" "Par nous-même", tu dis ?"
Exaspéré, Vegeta récompensa l'audace de ses propos par un coup en pleine tempe, forçant Cabba à s'écrouler, à bout de forces, sous le regard choqué des spectateurs des deux univers jumelés.
"Laisse-moi te dire que si nous avions un problème avec les ordres qui nous ont été donnés, nous nous serions rebellés depuis longtemps. Aucune créature dans ce foutu univers est capable de détourner un guerrier de l'espace de ses instincts naturels, tu m'entends ? Non... Si nous avons massacré autant de monde, c'est parce que nous y avons pris plaisir."
Le pacifiste se redressa, tremblant de tout son être — non pas parce qu'il avait peur, mais parce que l'adrénaline qui enserrait douloureusement ses membres créait comme un automatisme absurde face au désespoir, une hardiesse inconsidérée face au danger.
"Comment osez-vous... Comment osez-vous dire de telles choses ?!"
Vegeta ne put réprimer plus longtemps le rire sournois qui s'échappa de sa gorge, alors qu'il soulevait son adversaire au-dessus des dalles maculées de sueur et de sang.
"Eh bien ! La vérité serait-elle trop dure à supporter ?" Son ton se fit ouvertement provocateur. "Les saiyans sont avant tout un peuple de tueurs sans aucun scrupule. Freezer ne nous a pas poussé à commettre l'irréparable : il nous a juste offert l'opportunité de faire ce que tout saiyan désire au plus profond de lui — tester les limites de notre puissance en massacrant sans distinction ceux qui s'opposent à nous."
"Je refuse de vous croire !" répéta Cabba avec une conviction presque désespérée, quand bien même il pouvait à tout moment être réduit au silence, ne cherchant même plus à se débattre tant son endurance avait été amoindrie.
Les traits de Vegeta se déformèrent en une expression impitoyable ; outré par tant d'inepties, il n'arrivait pas à croire que le sadalien ait réussi à survivre jusqu'à maintenant avec un tel manque de lucidité. Pensait-il sincèrement que retenir ses coups l'amènerait à quoi que ce soit ? Fallait-il le pousser à bout pour qu'il daigne enfin cesser d'être dans le déni ?!
"Le sang et la fierté des saiyans coulent dans tes veines, que tu l'acceptes ou non !" hurla-t-il, ignorant délibérément les supplications du pacifiste. "A quoi bon faire partie un peuple de combattants si tu refuses son héritage ? A quoi bon devenir plus fort si ce n'est pas pour mesurer la force avec laquelle tu réduis tes ennemis à néant ?"
Des murmures inquiets s’élevèrent dans les tribunes avant de se perdre dans l’atmosphère de la Planète sans Nom, mais ils étaient bien trop loin pour pouvoir les entendre de toute façon : ni rien ni personne ne pouvait tirer Vegeta de son entêtement.
"Tu sais très bien que j’ai raison — car nous sommes tous les deux des saiyans et que chercher plus fort que soi nous est vital."
Une sphère d’énergie, véritable concentré de destruction à l’état pur, se forma lentement dans le creux de la main gauche du prince des saiyans tandis qu’il le regardait droit dans les yeux.
"A moins que tu aies arrêté de penser qu’il y avait plus puissant que toi ? Hein ?!"
Cabba tremblait, incontrôlablement cette fois, en réalisant la désintégration qui l’attendait s’il venait à subir une telle attaque — Vegeta eut un sourire féroce en voyant la terreur se répandre, implacable, au fond de ses pupilles.
"Quoique tu en dises, toi et moi ne sommes pas si différents. N’as-tu rien ressenti, depuis le début de notre combat ? Ce besoin de libérer ton pouvoir ? Cette envie de me frapper, de me dépasser ? De répondre à cette fureur qui bouillonne au fond de toi ? Il te suffirait de te laisser aller pour te rendre compte à quel point tu ne vaux pas mieux que ces saiyans que tu détestes tant."
Son visage se rapprocha de celui de ce défenseur pitoyable qui s’obstinait à garder son calme là où lui ne demandait qu’à se mesurer à un adversaire de valeur. Qu’il s’était senti stupide d’avoir attendu quoi que ce soit de la part d’un combattant aussi lamentable ! D’un instant à l’autre, la vague déferlante à bout portant qui palpitait entre ses doigts pourrait bien le réduire à néant avant l’heure, dernier avertissement avant que sa frustration ne prenne le dessus et qu’il ne passe à l’action une bonne fois pour toutes. Il n’avait que faire d’être disqualifié, lui qui désirait plus que tout pousser son équivalent d’un autre univers à braver ses propres limites, jusqu’à ce l’adrénaline prenne le contrôle de leurs muscles, jusqu’à ce que seul l’un d’entre eux mérite de rester debout !
"A moins ce tu préfères que j’aille exterminer le reste de tes semblables avant d’en finir avec ta misérable existence ?!"
Le voir ainsi, priant désespérément pour sa vie, réveilla une sensation enfouie dans ses souvenirs qui fit remonter un spasme de jouissance malsaine dans les battements de son cœur : ses plus mauvais penchants refaisaient surface et ce fut avec une certaine complaisance qu’il se permit de les accueillir, pourvu qu’au bout du compte, ce foutu natif de l’univers 6 se décide à voir la réalité en face.
"Qu’est-ce que tu en dis ?"
Il sentit que sous son emprise, le jeune saiyan était sur le point de perdre connaissance. Était-ce donc tout ? Un saiyan sans fierté ne méritait pas d’exister, après tout. D’une simple impulsion sur l’accumulation d’énergie vitale, il envoya cette dernière se loger dans le torse couvert de bleus de son adversaire — s’il pouvait encore le considérer comme tel. Lui qui avait pourtant réussi à le surprendre en employant son Garric Gun, il n’avait au final pas su tenir la promesse à laquelle il s’était engagé avant que leur combat ne commence. Quelle perte de temps.
Cependant…
"… non."
Alors qu’il pensait en avoir fini avec cet affrontement dont rien de bon n’avait pu être tiré, il sentit que sa déferlante d’énergie avait rencontré une forme de résistance inattendue. C’est alors qu’il devina, au travers de la poussière dégagée par l’impact, une silhouette — tremblante, à bout de forces, mais toujours debout.
"Non..."
Ses mots étaient à peine audibles.
"Alors ?" lui lança-t-il, sardonique. "Serais-tu enfin prêt à admettre ta véritable nature ?"
Mais il se tenait sur ses deux jambes, guidé par sa seule determination, le visage tourné vers le sol.
"Non."
Dès lors, son corps émit une douce chaleur, qui vint caresser son épiderme comme une protection capable de révoquer la moindre menace à son encontre, avant de le submerger peu à peu dans une lueur aveuglante. D’un seul coup, les dalles de marbre se fissurèrent sous lui, alors qu’il relevait la tête à ce même moment, le regard devenu aussi limpide que l’océan.
"Jamais—"
Quel était ce sentiment qui prenait possession de son esprit, cette sensation qui se répandait dans tout son corps à une cadence prodigieuse ? Il se sentit tomber, puis se relever instantanément, comme s’il flottait au-dessus du vide. Il voulut hurler, mais déja, tous ses doutes s’étaient déja envolés, ne laissant place qu’à une colère débordante qui ne demandait qu’à ce qu’il se ressaisisse et obéisse à la seule pensée qui obsédait son esprit jusqu’à lui faire perdre tout discernement : le frapper, encore et encore, si fort qu’il ne sera plus jamais capable de se relever.
"JAMAIS JE NE SERAIS COMME VOUS !"
Ainsi, il s’était transformé en Super Saiyan, sous le coup d’une rage de vaincre irrépressible qui avait fini par débloquer ces instincts primaires que Vegeta cherchait jusqu’alors à éveiller en lui : tandis que la foule des spectateurs était sous le choc suite à ce retournement de situation, ce dernier dissimulait derrière son éternel sourire en coin une jubilation sans limite.
"Voilà qui est mieux."
"Jamais je ne vous pardonnerai !" s’écria Cabba en se précipitant au corps-à-corps, prêt à faire face à toutes les possibilités comme si seule une intuition hors norme avait pris le contrôle de ses mouvements.
Il lui asséna une furieuse série de coups de poings lancés à une vitesse époustouflante, et l’assurance qui régnait dans l’expression de Vegeta s’envola aussitôt tandis qu’il s’efforçait de tous les bloquer du mieux qu’il pouvait. Mais même en y mettant toutes ses forces, la charge de Cabba gagnait tant en intensité qu’elle fit voler sa garde en éclats — une fois, deux fois, de multiples fois. Désormais, c’était à son tour d’être impuissant tandis que le Super Saiyan en face de lui ne lui offrait pas la moindre trève, ne serait-ce qu’une seule seconde.
Le vétéran s’élança dans les airs, cherchant à créer de la distance pour reprendre le contrôle, mais le sadalien s’était déjà lancé à sa poursuite, chargeant dans ses mains une vague déferlante qui le toucha en plein buste. Retombant lourdement contre les dalles froides du sol, le Prince eut quelques difficultés a se relever ; et tandis qu’il se préparait à riposter, il réalisa qu’il se trouvait à quelques pas seulement des bords de l’arène. Les rôles avait bel et bien été inversés…
"C’en est terminé de ce combat !!" hurla son opposant, atterrissant devant lui tout en visant sa tête, s’apprêtant à délivrer ce qu’il espérait être le coup final.
Mais alors que son poing atteignait sa cible, Cabba sentit brusquement un pouvoir se manifester ; un pouvoir comme il n’en avait jamais ressenti auparavant. Il en oublia même de reprendre sa respiration alors qu’il prenait conscience que non seulement Vegeta s’était directement pris son coup en plein milieu du front, mais qu’il n’avait même pas cherché à l’esquiver un seul instant.
"Ça suffit comme ça." murmura Vegeta avec une certaine satisfaction. "Tu t’es bien défendu. Il semblerait que tu aies un certain potentiel."
"Que—"
Celui qui venait tout juste d’accéder à l’état transcendant qu’était le Super Saiyen fit quelques pas en arrière et le dévisagea, visiblement incertain de ce qui était entrain de se produire.
"Mais pour autant, ce n’est pas suffisant !" reprit-il tout d’un coup. "Tu as encore un long chemin a parcourir avant de vraiment pouvoir en disposer. Veux-tu que je te montre ce dont tu pourrais être capable ?"
Ce fut alors que Cabba comprit. Que le pouvoir qu’il avait senti a son encontre… était celui qui émanait de Vegeta depuis le début.
Décidant de se passer de toute réponse de la part de son interlocuteur, Vegeta joignit aussitôt le geste à la parole. Cela ne lui prit qu’une fraction de seconde, comme toutes les fois où il concentrait sa propre énergie vitale pour la faire resplendir plus fort encore. Mais cette fois-ci, c’était bien plus qu’un simple gain de puissance… C’était un phénomène complètement différent de ce qu’il avait montré à la face du monde jusqu’alors.
Sa chevelure était devenue aussi bleutée que les profondeurs de l’océan, son regard aussi intense que le calme avant la tempête, et sa puissance… Son confrère de l’univers 6 réalisa qu’il était en fait incapable de le sonder, en tout cas pas de la même façon dont il avait pu discerner l’aura qui l’entourait au cours de leur combat. Quelque chose faisait pression sur ses épaules et sur son esprit et il en était tout à fait conscient, cependant, il lui était impossible d’en comprendre la nature…
Comment une telle chose était-elle possible ? Quelle était l’origine d’un tel pouvoir ?
"Ceci est la dernière forme que j’ai pu atteindre." révéla Vegeta, sous le regard ébahi de la foule. "Il serait difficile d’expliquer comment Kakarot et moi-même y sommes parvenus, et dieu sait à quel point nous avons eu du mal à trouver un nom approprié. Pour le moment, appelons-la juste… Super Saiyan Blue."
Dans les gradins adverses, les combattants de l’univers 6 étaient encore sous le choc devant les conséquences d’une telle transformation, tandis que parmi les spectateurs de l’univers 7, Whis se mit à applaudir jovialement.
"Oooh !" s’exclama-t-il. "Je leur ai fait cette suggestion moi-même !"
"Et alors, ça change quoi ?" répliqua Beerus d’un ton désabusé, absolument indifférent envers les réjouissances de son gardien.
"Super… Saiyan… Blue ?"
Cabba était désormais transi d’admiration devant cette scène qui semblait tout droit sortie des batailles les plus légendaires. Puis, il reprit soudainement possession de ses moyens, ne pouvant s’empêcher de submerger le Prince des Saiyans d’une infinité de questions.
"Comment est-ce possible ? Comment avez-vous réussi à atteindre un tel niveau ? Pourrais-je un jour atteindre ce même niveau ? Si je pouvais devenir un Super Saiyan moi aussi, je—"
Vegeta interrompit son impatience d’un geste calme de la main.
"Nous reparlerons de tout ça lorsque tu seras de nouveau en état de te battre."
"Comment—"
Et avant même que les mots ne sortent de sa bouche, Vegeta lui asséna un unique coup dans l’abdomen, avec toute la force accumulée après de nombreuses années d’entrainements et de combats. Ce seul coup suffit à expulser toute l’énergie de Cabba hors de son corps et avec elle l’aura dorée qui l’entourait avant qu’il ne s’évanouisse au sol, ayant instantanément perdu connaissance. L’arbitre se rapprocha aussitôt de son corps et s’assura qu’il ne puisse plus se relever avant de se prononcer sur l’issue de leur confrontation.
"Le combattant Cabba de l’Univers 6 a été mis hors de combat ! Le combattant Vegeta de l’univers 7 remporte donc ce match !"
Le vainqueur avait regagné son état normal, les bras croisés. Mais contrairement à l’impression très sérieuse qu’il avait montré au début de leur combat, un léger sourire ornait désormais son visage.
"Dis, Vegeta, tu n’étais pas obligé de lui mentir comme ça" lui lança Goku, accompagné de Piccolo, tandis que Vados s’affairait à reconstruire les frontières de l’arène. "Tu sais, comme quoi les saiyans sont des meurtriers et tout le reste… C’est plus le cas depuis longtemps."
L’intéressé le dévisagea un court instant, toujours aussi impassible.
"Je ne lui mentais pas." rétorqua-t-il tout en gardant un œil sur le corps inanimé du vaincu. "Nous autres saiyans avons pillé et tué au nom de Freezer, et nous étions même ravis de le faire. Je me souviens de ce que disait mon père à ce propos, Nappa n’a jamais nié ce fait, et Freezer lui-même me l’a rappelé de nombreuses fois."
"Mais, quand même" rajouta Goku, "c'était pas la peine d'être aussi méchant."
"Si je ne m’étais pas montré aussi "méchant" comme tu le dis, il ne se serait jamais transformé de lui-même. Le forcer à se transformer en le dominant complètement aurait été sans intérêt. Il fallait que je lui donne une raison d’être en colère. Une véritable raison."
Quelques temps plus tard, le concerné reprit lentement mais sûrement connaissance.
"Attends-moi une minute" ordonna-t-il, quittant Goku afin de rejoindre Cabba à l’endroit où il avait été installé pour récupérer de ses blessures.
"Est-ce que j’ai… perdu ?"
Le natif de Sadala observa ce qui se passait autour de lui, désorienté, alors qu’il cherchait à se remémorer les dernières minutes du combat qu’il venait de disputer.
"Je suis surpris" commenta aussitôt Vegeta, ne perdant pas de temps pour attirer son attention. "Je ne pensais pas que tu récupérerais aussi vite… Mais bon, je ne m’attendais pas non plus à ce que tu réussisses te transformer aussi vite."
En entendant le son de sa voix, il se retourna, l’air à la fois méfiant et paniqué.
"Vous !" s’écria-t-il, soudainement revenu à lui. "Vous… Que voulez-vous ? Remporter ce combat ne vous suffit donc pas ?!"
Devant la méprise de son interlocuteur, Vegeta leva un sourcil étonné.
"Détends-toi" répondit-il calmement. "Si j’étais venu pour t'achever, crois-moi que je l’aurais fait bien avant."
Soulagé par cette réponse, Cabba se redressa et s’assit face à lui, quelque peu dans ses pensées. Des bribes de leurs échanges lui revinrent en mémoire. Est-ce la vérité ? Est-ce que ce qu’il avait raconté à propos des saiyans de l’univers 7 était avéré, ou avait-il délibérément crée ce mensonge pour provoquer sa colère ?
"Les deux."
"Les deux ?"
"Le peuple saiyan était ainsi il y a bien longtemps" expliqua le prince, "Mais il n’y eu aucun survivant lorsque nous avons été éradiqués de la planète Vegeta. Cet idiot de Kakarot et moi-même sommes les seuls survivants au sang pur de notre espèce."
Il suivit un bref instant son partenaire du regard — ce dernier n’ayant de cesse de bavarder et de s’émerveiller devant la moindre nouveauté — avant de poursuivre :
"Kakarot… C’est quelqu’un de bon. Un peu trop bon pour son propre bien, tout comme toi."
Si Cabba s’était senti insulté suite à cette dernière remarque, il s’efforça en tout cas de ne pas le montrer.
"Et vous ?" s’enquit-il, rebondissant à ce propos.
"Je ne tue plus qui que ce soit depuis longtemps."
"Mais vous le faisiez, fut une époque." Cette déclaration n’était pas une supposition, mais bel et bien un fait indéniable. Le Prince des Saiyans lui-même avait fini par accepter cette responsabilité, depuis le temps. "Qu’est-ce qui vous a convaincu de ne plus poursuivre cette voie ?"
Vegeta ne sut quoi dire dans un premier temps. Après quelques secondes de contemplation silencieuse, ce fut comme s’il s’apprêtait à répondre à cette interrogation, mais revint finalement sur ses mots. Sa posture se fit bien plus intransigeante tandis qu’il plongeait son regard dans le sien.
"Si tu as l’intention de te battre sérieusement, cesse de t’interrompre et de questionner ton adversaire en plein milieu du combat. Ça donne l’impression que tu n’as pas confiance en tes propres capacités. Et ne pense même pas à abandonner un combat que tu penses pouvoir gagner avant d’avoir tout donné. Si nous venions à nous affronter à nouveau, sois certain que je ne te laisserais pas refaire cette erreur."
"T-Très bien !" affirma Cabba, non sans une certaine appréhension toutefois.
Mais alors que Vegeta tournait le dos et s’apprêtait à rejoindre le centre de l’arène pour son prochain match, il l’interpella une dernière fois :
"Maitre, attendez !"
Déconcerté par cette appellation pour le moins inattendue, le concerné s’arrêta, toujours dos à lui.
"Vous ne m’avez toujours rien dit à propos du Super Saiyan Blue ! Comment avez-vous fait pour y parvenir ? Depuis combien de temps vous êtes-vous entrainé pour en arriver là ?"
Il tourna légèrement la tête en sa direction, un sourire en coin.
"Tiens-tu vraiment à le savoir ?"
Son disciple autoproclamé acquiesça humblement, prêt à écouter peu importe ce qu’il aurait à lui apprendre.
"S’il existe un moyen pour que je puisse m’endurcir, je ferais tout pour le connaitre ! Il en va de l’avenir de ma planète et de mon peuple. Si je peux devenir plus fort et repousser toutes les menaces, alors je serais capable d’œuvrer pour la paix dans l’univers tout comme vous le faites."
Vegeta resta songeur pour un instant. Cette perspective, aussi naïve qu’optimiste, demeurait plaisante à ses oreilles. S’il s’avérait que le potentiel qu’il avait décelé chez ce jeune saiyan promettait la naissance d’un combattant au moins aussi doué qu’il l’était, alors…
"Reviens me voir lorsque j’en aurai fini avec ce tournoi. J’ai un match dans quelques minutes, souviens toi."
Et tandis que son ainé se tournait une dernière fois pour se préparer à combattre… Cabba réalisa qu’il commençait enfin à comprendre qui Vegeta était vraiment. |