Une nouvelle que j'ai écrite en 2009... Je me suis pas relu depuis donc soyez indulgent. x)
Titre : Ne regarde pas derrière toi
Vous l’avez déjà ressenti, n’est-ce pas ? Cette impression d’être observé par quelqu’un, ou quelque chose que vous ne pouvez pas voir. Une présence qui laisse des indices pour signaler qu’elle est là, jouant avec vos nerfs, se nourrissant de votre peur la plus enfantine, celle du noir et de la solitude. Mais une présence qui, jamais, ne peut être découverte. Invisible, inodore, impalpable. Cette chose qui échappe à vos cinq sens, mais qui pourtant est détecté par une sorte de sixième sens. Peut-être est-ce votre instinct ? Quoiqu’il en soit, cette chose, je la ressens au moment où j’écris ces lignes. J’ai l’impression d’être observé depuis ce soir. D’être épié, par quelque chose. Quelque chose tapie dans l’ombre, ou je ne sais où. Chacun de mes gestes est surveillé depuis quelques minutes. Et je ne comprends pas. Je suis seul chez moi, depuis que ma défunte grand-mère s’en est allée quelques jours plutôt.
Elle habitait ici, dans cette vieille maison, simple, mais dégageant quelque chose de froid. J’allais lui rendre visite tous les jours, pour m’assurer qu’elle allait bien. Mais son âge avancé lui faisait de plus en plus perdre la tête. Je l’entendais des fois parler toute seule, ou plutôt parler à quelqu’un alors qu’elle était seule dans la pièce. De temps en temps, elle me disait qu’il était là, encore là. La regardant. De qui parlait-elle ? Je l’ignore. Je n’ai jamais voulu la contrarier, je ne lui ai jamais demandé. Peut-être qu’il s’agissait de mon grand-père. Mon grand-père est mort quelques années plus tôt, d’un cancer du poumon.
Et puis, un jour, c’était il n’y a pas très longtemps, je vins rendre visite à ma grand-mère, comme les jours précédents, et je la trouvai allongée par terre, tremblante de tous les membres de son corps. Sa chaise, qu’elle faisait balancer d’avant en arrière à longueur de journée, était fracassée sur le sol, l’un des pieds avait été cassé. Je m’agenouillai à côté de son corps allongé de profil, son visage était posé contre le carrelage froid, baignant dans une petite flaque de sang. Je paniquais, elle avait sûrement dû tomber de sa chaise, se fracasser la tête contre le sol. Je l’appelais, mais elle ne répondait pas. Alors je tournai son visage vers moi, et là, je la vis. Je vis qu’elle ne pourrait plus jamais rien voir. Je mis une main devant ma bouche, pour retenir ce qui s’apprêtait à sortir. Cette vision horrible continue de me hanter encore et encore les nuits. Du sang coulait de ses orbites vides et noires, ces deux orifices circulaires totalement baigné de sang. Je compris alors qu’elle n’était pas simplement tombée de sa chaise, on avait voulu l’assassiner, ou bien lui causer une souffrance terrible, lui ôter la vue, à quatre-vingt-cinq ans. Je n’ai toujours pas compris l’intérêt de cet acte odieux, on n’a toujours pas trouvé le coupable. Aucun indice, nous n’avons pas non plus retrouvé ses yeux. J’ai rapidement appelé les secours, je ne savais que faire d’autre. J’étais totalement paniqué. Ils vinrent la chercher, l’allongèrent sur un brancard, mirent un bandeau devant ses orbites qui fut rapidement imbibé de sang. Je les suivis dans l’ambulance et jusqu’à l’hôpital. Ma grand-mère n’était pas encore morte, il fallait lui parler. Maladroitement, et encore sous le choc, je lui demandai qui avait fait ça. Qui était venu ? Elle me répondit que c’était Lui. Qu’elle l’avait regardé alors qu’elle ne devait pas. Et elle rajouta cette phrase qui restera à jamais gravé dans ma mémoire : « Ne regarde pas derrière toi… Ne regarde jamais derrière toi… ».
Elle mourut peu de temps après. Ensuite, j’ai hérité de sa maison. J’ai fouillé partout, je n’ai trouvé aucun indice. Il en est de même pour la police. Aucune arme du crime, aucune trace des yeux, aucune empreinte, juste cette chaise fracassée sur le sol et cette flaque de sang. Le médecin légiste lui-même ne sut dire par quelle méthode cet acte ignoble avait été commis. C’était comme s’ils s’étaient volatilisés. Perdu dans mes pensées, je me suis assis sur une chaise durant des heures et des heures. Les dernières paroles de ma grand-mère tournaient en boucle dans ma tête. Que voulait-elle dire par là ? Est-ce que cela signifiait de ne jamais se tourner vers son passé ? De l’enterrer et de penser uniquement au présent et à l’avenir ? Ou bien fallait-il prendre ce conseil au sens propre ? Mais pour quelle raison. Il fallait surveiller ses arrières, toujours. Car les pires coups arrivaient toujours par le dos.
Et puis, j’ai commencé à ressentir cette présence. Aujourd’hui même. J’ignore si c’est ce Lui dont grand-mère parlait. Je ne crois pas aux fantômes, ni aux esprits. Je pense plutôt qu’il est toujours là, le meurtrier, le voleur de regard. Dans cette maison aux grandes pièces blanches, la solitude pourrait m’envahir facilement. Mon cerveau doit me jouer des tours. Il est tard, il fait nuit. Je suis installé confortablement devant la machine à écrire, mais je ressens encore et toujours ce regard qui m’observe sans que je ne puisse le voir. Je crois que je vais aller me coucher, cela vaut mieux.
Deuxième Jour.
Hier soir, je me suis levé, je me suis dirigé rapidement vers mon lit situé dans la même pièce que la machine à écrire, en regardant rien d’autre que mes chaussettes, je me suis allongé, j’ai éteint la lumière et fermé les yeux. Et là, plus rien. Je n’ai senti aucune présence, je n’ai pas eu cette sensation de malaise. La journée s’est passée normalement, j’ai fait le ménage, je pense que cette maison en avait besoin. J’en ai profité pour tout fouiller une nouvelle fois, et le seul ennemi que j’ai rencontré était la poussière. Le soir venu, je me suis remis à cette machine à écrire de laquelle je tape ces lignes.
Et maintenant, je la ressens à nouveau. Je me sens mal à l’aise, chaque bruit devient menaçant. Peut-être que je suis simplement un trouillard. J’ai dû garder une âme d’enfant. Pourtant j’en suis sûr. Il m’observe. Il est là, je ne sais pas où. La fenêtre est fermée, la porte entrouverte. Peut-être qu’il est dehors ? Je ne sais même pas de qui ou de quoi je parle. Je vais fermer les rideaux, et allumé la lumière. Voilà. Ca n’a rien changé, je la sens toujours, cette présence. Je sue. Mes mains sont moites. Je ne suis pas fou. Je dois me concentrer. Il n’y a personne d’autre que moi dans cette fichue baraque. Je dois m’en persuader. J’ai tout vérifié aujourd’hui même, la porte d’entrée et toutes les fenêtres sont fermées. Je suis seul. Et pourtant, il est encore là.
« QU’EST-CE QUE TU ME VEUX ? » viens-je de crier.
Il n’y a aucune réponse. J’ai tellement peur, au moment où j’écris ces lignes. Je les écris pour qu’on se souvienne de moi, que l’on ne me prenne pas pour un fou, même si au bout d’un moment je vais finir par le devenir. Je veux que l’on sache qu’il y a quelque chose. Celui qui lira ces lignes saura.
Attendez ! La porte grince, elle s’ouvre lentement. Mon front perle de sueur, je panique. Quelque chose vient d’entrer, c’est sûr. Non, c’est le vent ! Oui, c’est ça. Non. Ca ne peut pas être le vent, toutes les ouvertures extérieures sont fermées, il n’y a aucun courant d’air. Ces lignes sont peut-être les dernières que j’écrirai. Il est tout prêt, je le sens. Je ne sais pas quoi faire. Je ne peux me retourner. Tout ce que je peux faire, c’est continuer à écrire sur cette fichue machine. Tous mes membres sont paralysés mis-à-part mes doigts. Je n’ose même pas me lever. Je n’ose pas me coucher. Que dois-je faire ? J’ai peur de me retourner. Je repense à ce que grand-mère m’a dit. Ses dernières paroles. Ne pas se retourner. Ne pas regarder en arrière. Je vais… Je vais tenter de rentrer en communication avec cette chose.
« Je sais que tu es là. » dis-je.
Évidemment, elle ne me répond pas. Ma voix tremble, elle est plus aigüe qu’habituellement. Je ne sais pas quoi faire. Je suis pris de panique. Mes lèvres tremblent. Je n’ai pas peur. Je n’ai pas peur. Je n’ai pas peur. Oh non, je n’ai pas peur. Il n’y a rien derrière moi. Rien du tout. C’est mon esprit, c’est lui qui me joue des tours. Il n’y a rien. Je ne dois pas avoir peur. Il n’y a rien, et je vais me le prouver.
Troisième Jour.
Hier soir, j’ai fait quelque chose d’énorme. J’ai pratiquement réussi à me persuader qu’il n’y avait rien. Je me suis levé et j’ai renversé la chaise derrière moi, sans pour autant me retourner. Et bien sûr, qu’il n’y avait rien ! Je suis ensuite allé me coucher. Je n’ai pas réussi à me reposer cette nuit, je me suis caché sous les couvertures, comme un gosse, et je n’ai pas bougé. J’ai gardé les yeux fermés par peur de les ouvrir, mais je ne suis pas parvenu à m’endormir. Et aujourd’hui encore, tout se passe normalement. J’ai pris un couteau de cuisine et un miroir avec moi, dans ma chambre. J’ai fermé toutes les portes, y compris celle de ma chambre, à clé. J’ai aussi fermé les rideaux. Je n’ai laissé aucun moyen à cette chose de rentrer, aucune ouverture pour m’observer. Je crois que je deviens paranoïaque. Je sursaute à chaque bruit que j’entends. Chaque petit bruit que l’on peut entendre dans n’importe quelle maison et qui est pourtant anodin, éveille en moi une profonde peur. Une peur primitive.
Cette maison va me rendre fou, mais je n’ai pas d’autres chez-moi. Avant, je vivais en appartement, mais comme j’ai hérité, j’ai déménagé et me suis installé ici. C’était peut-être une mauvaise idée. Le voilà. Encore lui. M’observant dans mon dos, m’espionnant comme à son habitude. Peut-être pourrais-je devenir son ami plutôt que sa victime ? Non, il est bien trop malsain pour cela. Il a tué ma grand-mère. J’ignore de qui il s’agit, je ne l’ai jamais vu, je ne sais pas ce que c’est. Il est derrière moi, je ressens sa présence.
« Par où t’es passé ce coup-ci, enfoiré ?! » dis-je.
Je suis assez agacé. Mais pas autant que je ne suis effrayé. Je sais déjà que ce truc n’est pas humain. Il est rentré sans bruit alors que tout était fermé. Je n’ai jamais cru aux esprits, aux fantômes, ni à toutes ces conneries du genre. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Cette peur, cette angoisse. Bon sang, suis-je retombé en enfance ? Est-ce la solitude qui me fait peur à ce point ? La pièce est parfaitement éclairé, ce n’est pas le noir. Il est juste derrière moi. J’essaye de voir quelque chose en regardant le miroir qui reflète ce qu’il y a derrière moi. Mais je ne vois rien d’autre que le mur au fond et moi-même. Quelque soit l’angle avec lequel je positionne le miroir, je ne parviens à rien voir d’autre que la banalité d’une chambre.
Cette peur, il doit la ressentir. Peut-être même qu’il s’en nourrit, qu’il s’en délecte. Il voit mes membres trembler, même mes doigts tremblotent et je dois corriger un mot sur deux pour ne pas laisser de lettres en double. Je suis inondé de sueur tant j’ai peur. Mon cœur fait des bonds dans ma poitrine, je n’ose pas tourner la tête, j’ose à peine bouger. Il me voit et je ne peux pas le voir. Je suis tétanisé, presque paralysé. Je n’en peux plus. Il est tout prêt. Là, juste derrière. Je… Je sens son souffle glacial, celui de la mort, sur ma nuque.
Quelques secondes viennent de s’écouler, je suis resté un moment immobile, sans penser à rien, en ne pouvant rien faire. Mes yeux sont devenus ronds comme des billes. Sur le miroir, je pouvais voir mon visage pâle et aucune compagnie derrière moi. Le souffle s’est arrêté. Si cela continue, je vais mourir de peur. Je vais peut-être faire une crise cardiaque. Je dois m’en débarrasser. Il faut que je m’arme de courage. S’il n’y a plus rien après ces lignes, c’est que je suis mort.
J’ai réussi !!! J’ai pris mon couteau, fermé les yeux, je me suis retourné et j’ai poignardé le vide en me jetant en avant. Le couteau a transpercé le mur et je suis tombé à la renverse en avant, mais je ne le ressens plus ! Il est parti, il a eu peur ! Je me suis battu, je l’ai affronté et j’ai gagné ! Je vais enfin pouvoir dormir tranquille. C’est un miracle. La joie m’envahit, j’ai envie de crier de bonheur. Je suis libéré de l’emprise que ce mal détenait sur moi.
Quatrième Jour.
J’ai parlé trop vite, ma joie et mon adrénaline l’ont emporté sur la raison. N’ayant pas pris les mêmes précautions qu’hier puisque je croyais être libéré, je remarque qu’à nouveau je ressens cette présence malsaine. Il semblerait que je ne puisse rien faire contre elle. Cet individu est transcendant. Je ne peux pas le voir, ni le toucher. Je peux sentir son souffle, entendre les objets qu’il fait bouger, mais c’est tout. Il semble invulnérable, peut-être parce qu’il est intangible. Je ne sais pas ce qu’il veut. Il se contente de m’observer, se rapprochant de plus en plus de moi. Il veut probablement simplement m’effrayer, me rendre fou. Après ma grand-mère, il s’attaque à moi.
Il est encore là. Je ne dois pas le regarder. Je ne dois pas regarder derrière moi. Je comprends ce que Grand-Mère voulait dire. Il est tout prêt. J’en tremble de tous les membres de mon corps. J’ai l’impression qu’il se rapproche. Mon cœur s’accélère, j’ai des frissons, je ne peux presque pas bouger. Il est là. Je ne peux rien faire. Je vais mourir ? J’ai envie de pleurer. Cette chose est plus forte que moi. Elle en a après moi. Je ne peux pas lutter. Lorsqu’elle m’aura eu, peut-être que ce sera votre tour. Il n’y a aucun moyen de lui échapper. A moins peut-être… Il reste une chose à faire, une chose que je n’ai pas essayée.
Jje sens saa maiin sur monn éppaulee !!! Je nne peux rieen ffaiire. Je trremblle tellleemennt ! Jee dois esssayeer, çça peutt maarcherr. Peuut-^^etre quue si je me retoournee et quee je lle reggardee, ill me laiissseraa trranquuillle. Jee… Je vaiis le faairee. Siinon il me tuuera. IL commmeence déjàà à me touchher. Il eest réeel ! Jee vais le vooir.
AAARGH ! Mon dieu, c’est horrible !!! je souffre !!! j’ai mal !!! je ne vois plus rien ! je suis aveugle ! ce truc ! ce monstre noir qu ressemble a un insecte ! il m’a bouffé les yeux !!! ue vais mourir par ce truc ! cest horrible ! hau mal : lail est oarti, je ne peux pas appeler les secours, la seule chose qu’il me reste à faire, c’est de taper tout ce dont j peux dire avant de mourir. Heureusement que je connais bien la machine à écrire, mes doigts tapent presque instinctivement. C’est horrible, je souffre terriblement ! Ce truc… il a des yeux partout… Il est noir, plein de poilss, on dirait une mouche sans les ailes, et bipède, uk est affreux, il a prit mes yeux, il les a gobé avec sa trompe, j’ai mal, je perd beaucoup de sang, je sens ce liquide chaud sur mes doigts. Maintenant, il va sûrement s’attaquer à quelqu’un d’autre . Peut être vous qui lisait ces lignes !!! Il va vous bouffer vos yeux ! j’ai tellement mal, personne ne peut m’aider ! ke vais mourir comme une merde ! ue veèx qèe vçès cçhha_ss_ez o’ex_stebce de ce libstre : Ke labgyeyr d’ie regard : Et syrtiyt : Qyiuqy’uk arruven su viys ressebtez sa orésence… Ne regardez pas derrière vos !!! jooqrefù