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Anya Fischer
Anya Fischer
Terrien
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Techniques
Techniques illimitées : A.T.É. - Schadenfreude - Éclair de génie - Tourment affligeant - Tête d'Ampoule
Techniques 3/combat : Modus Operandi : Panthère - Modus Operandi : Tigre
Techniques 1/combat : Protocole Proto-Némésis

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MessageSujet: I HATE CHESS I HATE CHESS I HATE CHESS   I HATE CHESS I HATE CHESS I HATE CHESS ClockSam 1 Juin 2024 - 0:56
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« Et un disque dur compromettant en moins, un ! »
Une voix masculine m'interpelle en réponse : « Vous ne vous en sortirez pas comme ça. Si j’en crois l’agitation dehors, votre temps est compté. »

Mon sourire perdant de son intensité, je fais le tour d’un meuble qui me fait obstacle, et que l’on ne reconnaît comme un bureau qu’une fois l’éclairage allumé dans la pièce. On m’aperçoit alors assise sur la surface de travail. « Oh, comme c’est mignon, mais ne vous faîtes pas cette peine : j’ai désamorcé les pièges mortels que vous aviez disséminés dans les maisons voisines.
– Je ne suis pas sûr de pouvoir vous suivre, ni que vous soyez en position de changer quoique ce soit de la situation.
– Peut-être que je n’en ai pas spécialement l’envie, justement, je n’en serais pas aussi certain si j’étais vous. C’était bien pensé, je dois l’avouer, de vouloir faire porter le chapeau à l’inconnue en profitant de la sympathie locale que vous aviez nourrie avec vos exploits ces dernières décennies. C’est une véritable mafia que vous avez conçue, un véritable chef d’œuvre pour de l’amateurisme, et je pense que votre femme aurait pu me causer bien des soucis à vos côtés. »


À ces mots, il se met à inspirer fortement, le visage resserré, avant de relâcher son venin d’un ton acerbe : « Je vous interdis de mentionner ma femme de la sorte !
– Et pourtant je le fais mon bon monsieur, car votre parole n’a jamais eu de valeur pour personne dans cette pièce. Quoique, peut-être que j’exagère, mais je m’égare… Arrêtez de faire comme si vous respectiez votre femme, nous savons tous ici que ce n’est pas le cas. Elle ne possédait plus d’identité propre depuis des années, et personne n’a tenté de se mêler de vos affaires. Si vous réagissez autant, c’est uniquement par frustration d’avoir perdu votre poupée vivante, voilà la dure réalité des tests de loyauté que vous maquilliez en affection. »


Il se mure dans le silence, je poursuis alors : « Je vous suggère d’ailleurs de reconsidérer votre avenir dès à présent : votre « famille » vient très probablement de découvrir les ossements du corps que vous aviez sommairement enterré dans votre jardin.
– Sauf… que je n’ai jamais enterré quique ce soit.
– Peut-être… mais, vous savez, ce n’est pas si loin de la réalité. Passé sous acide, broyé ou enterré, un être vivant a été victime de votre fils il me semble.
– Mon fils ? C’est absurde ! Jamais il ne lui viendrait une chose pareille !
– Tout à fait, vous avez raison. Mais bon, vous savez… de père en fils… Vous aviez même tiré la première balle pour votre bambin, au cas où il se serait rétracté au dernier moment… Quelle générosité paternelle. Dommage qu’il n’ait jamais su que votre tir à la poitrine était mortel, la victime n’avait aucunement besoin de votre enfant pour abréger ses souffrances. »


« Et sans mythologie digne d’une paria de son propre peuple, qu’est-ce que ça donne ? »
Un sourire se dessine sur mon visage, avant de disparaître dans la seconde. En un tour de main, une cigarette noire apparaît entre mes index et majeur. « Je vois que vous avez même fait vos devoirs, c’est bien, c’est bien. » À la surprise de mon interlocuteur, une simple inspiration dans cette cigarette suffit à l’embraser.
« Satisfaction à part, voici ce que j’ai contre vous : la science de la médecine légiste. Je vais pas vous refaire tout le rapport que j’ai enregistré au sujet du défunt, ça nous prendrait des heures et je devrais expliquer chaque détail scientifique qui vous a échappé pour des raisons évidentes…
– Des raisons évidentes ? Lesquelles ? »


Je le regarde un instant, inspirant inexpressivement, longuement, puis soupire ma fumée. D’un geste brusque de la manche, de ma main auparavant libre, je sors un document : la photographie en pied – et format portrait A4 – d’un squelette recomposé, elle est gribouillée de dessins au recto et légendée au verso. Posant la feuille à mes côtés, sur le bureau de bois roux, un moment d’hésitation de la part de mon interlocuteur me permet d’enchaîner :

« Némésis, lecture de l’enregistrement 304 du CP-221-3 s’il te plaît. »
Une voix féminine vient percer l'espace : « Hey, Etan’, je suis là. »
La voix de l'autochtone lui répond : « … Je sais que ça fait des années maintenant, mais… T’es sûre qu’il ne reste rien de lui ?
– Oh il n’y a plus que ses os, depuis le temps. Ne t’en fais pas, je m’en occupe demain. Ça… et elle.
– Un véritable amour. »
On peut entendre de petits rires complices, pendant que je joue avec une boîte noire qu’un Tsuful reconnaîtrait comme une relique cryptée de données.

« Vous n’êtes pas sans savoir qu’on peut falsifier n’importe quoi, n’est-ce pas ?
– Je n’ai jamais eu vocation à vous faire mettre derrière les barreaux. Je ne suis pas venue pour ça, après tout. »
Dis-je en faisant disparaître la boîte d’un nouveau tour de main. Quand je casse la cendre de ma cigarette, celle-ci s’évaporant à son tour dans l’air, des sueurs froides parcourent le front plissé de l’endeuillé.
« Vous avez enfin compris quelque chose, manifestement.
– Vous êtes complètement malade !
– J’assure mes arrières, nuance. Vous par contre, je vous trouve bien mal placé en sachant ce que vous avez fait pour vous retrouver sur le chemin de ma clientèle : meurtre avec préméditation, manipulation de masse, corruption de mineur dont vous êtes le père, abus de faiblesse donc sur votre enfant ainsi que votre femme… En somme, votre entourage n’est qu’un amas de pièces sur l’échiquier de votre ambition. D’après mon expertise en la matière, vous avez sauté tant d’étapes dans l’illégalité que même en prison vous ne feriez pas long feu, car vous ne gagneriez le respect de personne là-bas, et vous ne seriez bon qu’à distraire des encore plus tordus que vous. »
J’appuie mon propos d’un air froid, les yeux tournés vers la photographie gisant sur la surface de bois verni.

« J’admets qu’entre vous laisser professionnellement faire votre business, et le démanteler avant qu’il ne corrompe d’innocents pour prendre le relais, le choix a été plutôt rapide. »
Un petit rire mesquin échappe l’autochtone, son sourire déformant son expression jusque-là maintenue en laisse. « Ha, ‘avant qu’il ne corrompe d’innocents’ ? Si je m’en tiens à vos théories, vous arrivez trop tard, mon fils presque adulte serait déjà prêt à prendre ma suite.
– Vous auriez eu raison si votre pion n’aimait pas sa Reine bien plus qu’il suit vos directives. Vous pouvez profiter de ce que projette votre entourage sur vous, mais vous ne pouvez fausser l’amour, le véritable. En l’occurrence, votre Reine en était pourvue, en abondance. Elle était amoureuse de votre masque, prête à parcourir et nettoyer l’échiquier en votre nom, car l’amour l’avait rendue aveugle à la réalité. Cependant, le désespoir naissant, parallèlement à ces transgressions successives à tout ce qui composait son identité d’antan, la poussait à se consoler dans l’amour de son fils. Mais ça, justement, un enfant le voit d’autant plus qu’il ne partage pas les préjugés de ses parents à la naissance. Et dans ce cas, que pensez-vous qu’il se passe dans la tête d’un pion qui voit sa Reine forcée de l’aimer, seulement à moitié, à cause de son Roi ? Quelle promotion choisira-t-il d’après vous ? »


Le grincement de lattes de bois se fait entendre, celles parcourant le sol sur lequel trône le bureau, et d’où se dresse la silhouette reconnaissable du fils de cette histoire. Il a tout entendu, et désormais constate le visage effaré de son père, impassible, silencieux.

« Afin de protéger sa Reine, que le Roi exposait à outrance au danger, le pion aurait été obligé de ployer le genou. Or, il a fallu que le Roi sacrifie sa Reine au dernier moment malgré ses conseils avisés. Elle était votre meilleur atout, votre confidente et la seule source d’amour que vous aviez réussi à subjuguer, et aujourd’hui, vous venez de perdre votre avenir. Finalement votre erreur fatale aura été de considérer que vous aviez les mêmes droits que vous voliez à vos victimes, car votre jugement a été prononcé au moment où votre fils est venu confirmer l’intérêt de mon enquête. Si l’enfant a des chances de s’en sortir face à vos voisins, les traumas que vous lui avez infligés laisseront des séquelles tout au long de son existence. »

Un mouvement de mes doigts fait sauter le reste éteint de ma cigarette, qui se consume complètement et disparaît dans un nuage de fumée. « En tout cas, c’est ce que je dirais si j’en avais quelque chose à cirer et la responsabilité. J’ai enquêté, votre fils m’a demandé de l’aide, j’ai pesé le pour et le contre quant à vos coutumes et mes valeurs, et il a accepté mes conditions. Je tiens secrète la suite qui de toute façon ne vous concerne plus, mais soyez heureux de ne pas avoir votre tête en prime, pour cette fois… car vous aurez bientôt droit au jugement de vos pairs, enfin, pairs… »

Tombant sur ses genoux, le père fond en larmes, vidé de toute énergie ; il n’a même pas la force de tourner la tête quand mon capuchon frotte sa joue à mon passage. Je m’arrête cependant au pas de la porte de sortie ; à ma grande surprise, j’entends la voix du paternel formuler deux mots intelligibles : « Pourquoi… fils ? »
En réponse, j’entends un petit claquement de langue d’insatisfaction, venant de l’autre bout de la pièce. « Tu me gênais, et maman ne te lâchait pas des yeux ; je me suis assuré qu’elle ait le repos que tu n’as jamais voulu lui accorder. »
Après un moment de silence, alors que j’écoute attentivement sans sourciller, le fils poursuit sa déclaration. Son sourire est si grand qu’il s’entend dans sa voix : « Tu as tendance à voir les opportunités comme des menaces, alors j’ai saisi l’occasion de collaborer avec une étrangère capable d’empathie. »

Sur cette planète, sa population a une part très grande d’habitants ne possédant aucune empathie, tandis que de l’autre côté statistique ils sont particulièrement sensibles, formant une sorte de cinquante-cinquante très polarisé. Ici, la norme terrienne est inversée : les extrêmes forment la majorité, et les individus au centre du spectre constituent une exception.

Sans me retourner, je réponds finalement aux dires du fils : « Ne pas en avoir ne t’exempte pas de posséder une morale, petit, c’est de ça qu’essayait de parler ton père ; je ne parle pas de l’éthique qui retient ta main posée sur ton pistolaser, dont tu comptais te servir pour m’éliminer une fois le dos tourné et ton ascension faite. »
Nouveau son de bouche insatisfait. « Qu’est-ce que ça peut te faire ? T’as eu ce que tu voulais non ? C’est un peu tard pour exprimer des remords maintenant que t’as le sang de ma mère sur tes mains.
– Ta mère n’est pas morte, non. Tu as demandé sa disparition, ton père ne pourra donc plus s’en servir contre toi, mais elle n’est pas morte pour autant.
– Tu m’as menti… ! »

J’entends le cuir du holster quand la même voix féminine de l'enregistrement vient à nouveau percer l’espace : « Arrête Dīzeru ! Je ne te reconnais plus…
– … Maman ? C’est bien toi ? Où es-tu ?
– Avec Némésis. Elle peut nous entendre, et nous répondre, c’est tout ce dont tu as besoin de savoir.
– Ta gueule c’est pas à toi que je parle ! Maman ! Qu’est-ce qu’il se passe ?!
– Il se passe que j’apprends que tu me voulais morte, Dīzeru ! Voilà ce qu’il se passe !
– Sale pouffiasse de Griffon ! Je vais te crever-argh ! »


De ma gravitorapière, pointée proche de la tête de Dīzeru, s’échappe de la vapeur à son bout. C’est le bras tendu que je révèle l’arme que je tenais cachée sous mon capuchon. Un tir est manifestement parti, si l’on s’en tient au teint blême de mon interlocuteur, dont l’expression de détresse s’est figée en même temps que sa posture, arme pointée en ma direction, main tremblante.

Spoiler:

« Voilà ce que ça coûte, de se contenter d’éthique de complaisance et de morale de façade : on devient imprévisible, on perd la confiance de tout le monde, y compris de nos alliés de circonstance. Adieu.
– Adieu, Dīzeru. Adieu, Etanōru. »


Derrière lui, le rideau de la fenêtre est troué net, et sa vitre éclatée, offrant un mince aperçu de la nuit se trouvant de l’autre côté. Ce n’est qu’une question de secondes avant qu’entrent en trombe de nombreux autres habitants de cette planète, alors que mon arme est déjà rangée, à nouveau dissimulée sous ma tenue. Quelques bousculades plus tard et j’ai déjà disparu dans la masse de témoins venus pour ces deux joueurs d’échecs. À leurs yeux, ma présence n’est plus nécessaire.

« Némésis, on part pour Dösatz, il n’y a plus rien à faire ici.
– Départ pour Dösatz confirmé. Que tous les voyageurs s’installent et attachent leur ceinture, moteurs hyperdimensionnels chargés à 20 %.
– Toujours certaine de vouloir m’aider à décrypter la relique, Tōyu ?
– Laissez-moi juste… je fais un tour dans ma chambre, je reviendrai vers vous après.
– Compris. N’hésitez pas à vous reposer, si vous préférez. Vous pouvez appeler Némésis pour vous assister aussi, elle est plutôt douée pour mettre à l’aise. Elle vous mettra au courant des protocoles de sécurité une fois dans votre chambre.
– Merci bien.
– Moteurs hyperdimensionnels chargés à 30 %. »


Quelques minutes passant, je profite de l’absence de ma passagère de circonstance pour réfléchir aux enjeux qui m’attendent à l’autre bout du saut hyperdimensionnel.

« Moteurs hyperdimensionnels chargés à 80 %.
– Némésis, lecture de l’enregistrement Alpha-Zéro s’il te plaît.
– Progression de la préparation des systèmes de saut hyperdimensionnel sur ton ATH*, Griffon.
– Je confirme le visuel.
– Mais je… je vais te dire une chose. Au final, ce n'est pas tant à elle, que j'en veux. Ce n'est pas tant à ses mères, d'avoir détruit ma carrière sur une embuscade… qu'au final elles n'avaient pas forcément devinée. C'était un test, après tout !… La compétition, c'est le vrai fléau. C'est ce foutu jeu, le problème ! »


Un jeu est souvent associé à un loisir, mais qu’en est-il lorsqu’il devient une source de gloire, que l’on consacre sa vie à se surpasser soi-même, voire d’autres gens assez motivés pour en faire de même ? Comment un jeu, limité par son damier et les règles strictes qui animent ses pièces, peut-il faire indéfiniment l’objet d’une compétition ? Même si une infinité de joueurs se lancent dans sa pratique, leur pensée reste limitée par les lois du jeu : ce dernier place tout le monde sur un pied d’égalité, ainsi seuls les plus compatibles sortent du lot, augmentés ou compensant seulement par leur potentiel personnel. Le jeu n’est jamais le problème, car ses joueurs ont choisi de s’exposer à son issue : personne ne force quique ce soit de jouer.

« En fait, oui, tu peux te dire que j'ai perdu toute mon espérance de vie restante dans cette partie, parce que c'est le cas ! Et dans même le temps… combien d'années j'aurais encore gaspillées à m'acharner pour un titre que des génies de l'ombre pourraient me voler en un instant ?… 300 ans, 700 ? 5000 ? Probablement toute ma vie ! »

Un propos inquiétant à bien des niveaux, rajoutant du bruit autour de cet être à la sagesse supposément largement supérieure à la mienne, ou montrant déjà des signes de déclin cognitif. S’il souhaitait placer son égo dans cette confrontation, miser sa carrière de compétiteur invaincu dans l’univers connu, il ne devrait pas parler de gaspillage. Quitte à s’imposer la punition de vivre sa propre chute, il aurait dû se rappeler ses anciens concurrents et ceux qui ambitionnaient de l’affronter un jour, qu’il déshonore par cette pensée égocentrique. Mais ça, je suppose que c’était déjà beaucoup trop pour l’être en semi-vie que j’avais sous les yeux, au moment de l’enregistrement.

« Donc, écoute-moi… Bien sûr, ça m'a fait mal. Tu sais comment ça va, avec les médias. Tu atteins le sommet et tout le monde commence enfin à reconnaître ton talent, tes efforts !… Mais quand tu perds… Ils te broient maintenant à la Une du journal. Tu crois qu'ils cherchent à analyser les raisons profondes de ta défaite ?… Qu'ils réalisent la… la complexité de cette partie, la beauté de son jeu ?… Noon ! Ils sont tous comme ‘Ohoh, il perd contre une simple petite fille ! Oh c'est si drôle ! C'est sa première partie et elle l'explose en plein vol !’ Et jour après jour, ceux qui te reconnaissent dans la rue… ils voient celui qui s'est pris la raclée de sa vie. »

Pauvre de lui. De toutes les vies que j’ai vues s’éteindre, c’est peut-être la plus pathétique : un univers entier se dit qu’il peut être rigolo de miser sa vie pour savoir qui maîtrise le mieux une activité finie… avant que son plus grand champion d’une époque tout aussi finie découvre l’hypocrisie de ceux qui l’observaient jusqu’alors. Tous ceux qu’il avait un jour pris de haut, pensant sa gloire infinie, l’ont ramené à sa condition d’être fini comme tous les autres. Mais le plus tragique, l’essence de ma colère dans cette histoire, il faut la trouver ailleurs. Que la folie anime cette population assoiffée du sensationnel, je n’en ai cure. Non, ce qui m’a enragée, c’est la fin de cet enregistrement :

« Donc, tu vois… Je n'en veux même pas à cette gamine, au final. J'étais hors de moi sur le moment, j'étais choqué… même effrayé ! Mais ce n'est bien sûr pas de sa faute, bien sûr. C'est un enfant, qui n'a pas demandé à naître et… et qu'on a embarqué là-dedans. J'ai même de la peine, pour elle. Parce que seul moi, peut pleinement réaliser à quel point elle doit se sentir seule avec ce potentiel, tu vois ? Le monde adorerait la connaître, mais il ne ferait que l'exploiter et terminer de la détruire comme pour chaque génie dans tout domaine… Je, je pense que c'est ça qu'il faut retenir. En me ridiculisant, elle m'a sauvé. Regarde, je profite de la vie, maintenant ! Pour encore 3, 4 années… Mais, c'est mieux que 0, pas vrai ? C'est mieux que rien, tu vois. »

Raslifidíz était une cause perdue quand je l’avais rencontré. Résultat du pari de trop sur son égo mal placé, sa rencontre avec cette enfant l’avait presque vidé de toute son essence. Il avait joué sa vie pour la dernière fois et tentait de se consoler en projetant sa pitié sur son adversaire.

Selon ses dires seul lui pourrait la comprendre, mais je doute fortement que ce soit le cas. Avoir un grand potentiel n’éloigne personne de soi, ce n’est qu’une question de perspective : nous sommes chacun protagoniste de notre propre histoire, et les autres sont forcément différents de nous. Ainsi, un critère objectif tel que le potentiel d’action d’une personne ne peut raisonnablement interférer avec nos critères subjectifs de familiarité avec autrui, seule l’attache personnelle que l’on a avec ce dit critère objectif crée cette distance. Cependant, si la distance émotionnelle entre chacun est bel et bien subjective, entre l’amour et la haine… il n’y a souvent qu’un pas.


« Charge des moteurs nominale, sécurité automatique enclenchée, calcul de l’itinéraire optimal terminé.
– Némésis, passagère en place ?
– En cours… passagère sécurisée.
– Hypersaut pour Dösatz autorisé.
– Hypersaut engagé. »


*ATH:

Merci à Kaos pour la rédaction du monologue de Raslifidíz.
 
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