Opération angélique

Ils attendaient à présent aux portes d’un laboratoire high-tech. Tout était si différent comparé aux Monde des Anges, de l’architecture à la faune et la flore. Rien à voir, et la chaleur était étouffante. Fort heureusement, la petite fille pouvait s’éventer avec ses ailes.

Elle ne fit aucun commentaire, muette comme une tombe, n’utilisant que ses yeux perçants pour observer - jusqu’à ce que l’homme poisson ne soit dans son champ de vision. Son expression changea en le voyant, quelque chose s’illumina dans ses yeux malgré l’étrangeté des “échanges” entre lui et Gun. L’allié de Fugma ne put rentrer que lorsque Rapabienski n’apparaisse en personne. Les mirettes intéressées de la gamine restaient fixées sur Scientist Fish toutefois.


“Est-ce que je pourrais jouer avec lui quand on devra attendre les retours de l’analyse pour maman ?” avait-elle demandé le plus innocemment du monde après que la porte se soit refermée.


Karael observa la scène avec une attention calme et un regard acéré, scrutant les moindres détails des actions et des échanges autour d'elle. La situation était tendue, et malgré son jeune âge, elle comprenait l'importance du moment. Lorsqu'ils entrèrent dans le laboratoire, l'atmosphère stérile et chaotique à la fois lui donna un frisson. Elle ressentait une étrange contradiction entre le calme extérieur et le désordre intérieur de l'endroit.

En entendant le scientifique demander s'il y avait d'autres informations importantes, elle réfléchit un instant. Elle savait que le moment était crucial et que chaque détail pouvait être décisif. Après un bref silence, elle prit la parole, sa voix douce mais assurée:


"Ma mère a été sous l'emprise de mon père, Astion, qui utilise une forme de magie mentale. Il est possible que les effets soient plus profonds que ce que nous percevons. Je pense qu'il pourrait y avoir des résidus de son influence que vous ne pourrez peut-être pas détecter avec des analyses classiques. Il est aussi important de vérifier si son énergie vitale, ou ki, a été affectée de manière inhabituelle." Elle fit une pause, regardant le scientifique droit dans les yeux, cherchant à s'assurer qu'il comprenait l'importance de ses paroles. "Si vous avez des moyens de détecter les altérations énergétiques ou spirituelles, cela pourrait être crucial pour son rétablissement complet. Mais tout ça a été mis en place pour préserver sa santé mentale, alors… ben vous n’avez pas intérêt à endommager ma maman plus qu’elle ne l’est déjà."


Karael savait qu'elle devait rester vigilante, non seulement pour la sécurité de sa famille, mais aussi pour comprendre les intentions réelles de Fugma et de ses alliés. Tout en parlant, elle gardait une partie de son attention sur le magma, essayant de discerner ses véritables intentions derrière l'apparence d'Hidan.


Elle termina en s'adressant directement à Hidan, avec une maturité dépassant son âge : “Est-ce que ce “Fugma” se trouve actuellement sur Magma ? J’aimerais le rencontrer si c’est possible.”


L’enfant ne donna pas de raisons, mais on pouvait se douter qu’elles n’étaient pas forcément bonnes. Son discours terminé, Karael se tint prête, observant attentivement les prochaines étapes du processus, consciente que chaque moment comptait dans cette situation critique.

Karael sentit un poids écrasant sur ses épaules alors que le faux Hidan et le scientifique lui demandaient son avis sur l'exploration des souvenirs de sa mère. Elle savait que cette décision n'était pas à prendre à la légère. L'idée de plonger dans les souvenirs de sa marâtre, de voir ce qu'elle avait vécu et enduré, remplissait son cœur d'une angoisse sourde.

Elle détourna les yeux un instant, se remémorant des fragments de sa propre enfance, des moments où elle avait surpris sa mère dans des états terrifiants. Alexandriel, habituellement si forte, si lumineuse, s'était parfois recroquevillée dans un coin, les mains tremblantes, ses yeux écarquillés de terreur, murmurant des mots incompréhensibles. Sa fille ne comprenait pas alors pourquoi sa mère, une guerrière puissante et un ange de renom, pouvait être réduite à cet état.

Il y avait eu aussi ces fois où sa mère avait brusquement rendu ses tripes ou crier de terreur à la seule évocation de Fugma, ce nom qu'elle associait à un mal terrible puisque d’après ce que l’on lui avait dit, il l’avait souillée et avait brisé son esprit. Karael avait senti cette douleur, ce conflit intérieur, mais elle était trop jeune pour en comprendre l'origine. Plus tard, elle avait appris la vérité, ou du moins c’est ce qu’elle croyait. Elle avait découvert qu'Alexandriel avait été punie pour son amour interdit, et que son père, Astion, avait usé de son pouvoir pour la faire revenir à la raison.

Karael se tourna lentement vers sa mère, étendue sur la table, une figure de pureté tourmentée par des ombres que personne d'autre ne pouvait voir. La jeune fille savait que ses souvenirs étaient la clé pour comprendre l'étendue des dégâts causés par Fugma (alors que le responsable n’était nul autre que son géniteur). Mais elle savait aussi que les dévoiler pourrait faire remonter des douleurs que sa mère avait peut-être tenté d'oublier. La gamine prit une profonde inspiration, ses pensées tourbillonnant entre le désir de protéger sa mère et la nécessité de la guérir.


"Je… je pense qu'il faut le faire." dit-elle finalement, sa voix un peu tremblante. "Ma mère a souffert de choses que je ne peux même pas imaginer. Si nous voulons la guérir, nous devons savoir exactement ce qui lui a été fait. Je sais que ce sera difficile, pour elle… et pour moi. Mais si cela peut la sauver, alors je crois que c'est un risque à prendre."
Elle marqua une pause, les yeux brillants de larmes non versées. "Elle mérite de retrouver sa paix intérieure. Si nous n'essayons pas de comprendre ses blessures les plus profondes, nous ne pourrons jamais vraiment l'aider."


La jeune fille se tut, sentant le poids de sa décision, mais aussi une étrange résolution naître en elle. Peu importe ce qui se dévoilerait dans ces souvenirs, elle savait qu'ils devaient aller jusqu'au bout pour sauver sa mère. Dans l’attente, l’étrange scientifique poisson lui proposait un jeu… de pêche de poissons. Inattendu ! Cela la fit légèrement sourire, promettant de lui changer les idées durant cette sombre procédure. La petite fille s’avance solennellement vers Scientist Fish.


“Bien. J’espère que tu n’as pas peur de perdre.” dit-elle sur un ton de défi avant de s’installer en compagnie de cet étrange énergumène qui semble bien lui plaire.





Bribes de souvenirs palpables dans la tête d’Alexandriel :



Le commencement

La première vision se formait doucement, dévoilant un paysage éthéré : les cieux, brillants d'une lumière dorée, baignés d'une paix et d'une pureté presque écrasantes. Alexandriel, radieuse dans son rôle d’archange, flotte au-dessus des nuages, ses ailes éclatantes d’une blancheur immaculée. Elle est entourée d'autres anges, tous s'émerveillant de la beauté du monde céleste.

C'est ici que tout a commencé. Alexandriel sourit doucement à ses frères et sœurs célestes, ignorant encore la tempête qui s’approche. La scène est paisible, remplie d'amour et de dévotion, jusqu'à ce qu’un simple regard au loin la perturbe.

Un homme mortel, Fugma, apparaît pour la première fois dans les registres qu’elle doit tenir à propos des mortels. Il est un magma luttant contre des ennemis féroces, sa détermination inébranlable. Quelque chose dans son regard, dans la force de son esprit, attire l’attention d’Alexandriel. Elle sent qu’il est l’élu qui devrait ramener l’équilibre dans cette période troublée qui secoue le monde des mortels.

Durant ses promenades à l’extérieur avec des confrères et consoeurs, l’archange ne peut se le sortir de la tête. Les autres anges continuent de converser, mais son esprit s'égare, fixé sur cet être qui ne devrait pas captiver ainsi un archange. C’est le début d’une fascination, d’un amour interdit, que l’on sent grandir dans son cœur.



La faute

Le souvenir suivant se déroule dans un jardin luxuriant, rempli de fleurs aux couleurs éclatantes et d’arbres majestueux. Alexandriel, le cœur battant, rejoint Fugma en dehors du Monde des Anges, comme descendant du ciel pour marcher à ses côtés. Chaque rencontre est volée au temps, chaque instant partagé rempli d’une tendresse pure mais interdite.

Leur relation évolue rapidement, chaque échange renforçant un lien qu'ils savent pourtant impossible. Alexandriel est déchirée entre son devoir sacré et cet amour croissant pour un mortel. Fugma, quant à lui, partage ce dilemme, bien qu’il ne puisse résister à l’attraction qu’il ressent pour l’archange. Ces moments volés sont empreints d’une douce mélancolie, une passion prohibée.

Mais cette paix fragile est brusquement brisée par une nouvelle apparition : Astion, le frère d’Alexandriel. Ses yeux, habituellement bienveillants, sont emplis d'une colère froide. Il a découvert leur secret, et une vague de terreur traverse Alexandriel, consciente de la gravité de son acte.



Le jugement

La scène se transforme en un lieu plus sombre, une salle immense de marbre blanc où Alexandriel se tient enchaînée, entourée d'autres archanges. Leur jugement est implacable. Astion, au centre, est à la fois juge et bourreau. Ses paroles sont dures, remplies de déception et de ressentiment. Il condamne sa sœur pour avoir trahi leur ordre sacré, pour avoir souillé leur pureté en aimant un mortel. Sa jalousie le consume.

Les chaînes qui lient Alexandriel s’enfoncent dans sa chair, brûlant d’une lumière douloureuse. Elle tente de se défendre, d’expliquer la pureté de son amour, mais ses paroles sont étouffées par les cris des autres anges, exigeant la justice divine.


Astion s’avance, son regard plein d’une intensité troublante. « Tu as trahi notre famille, notre ordre. Pour cela, tu seras punie, afin que jamais plus tu ne puisses désirer ce qui t’est interdit. »


Un halo de lumière éblouissante entoure sa main alors qu’il la pose sur le front d’Alexandriel. Un hurlement déchirant résonne dans la salle alors que la lobotomie divine commence, un processus où l'énergie d'Astion pénètre l'esprit de sa sœur, reprogrammant ses pensées, altérant ses souvenirs.

Les chaînes d’énergie pénètrent profondément dans l'esprit d'Alexandriel, brisant ses défenses, réécrivant ses émotions. Le visage d’Astion, autrefois aimé comme un frère, devient celui de son bourreau, mais aussi celui qu’elle est programmée à aimer. L’amour pour Fugma se transforme en peur panique, chaque souvenir de lui devenant un traumatisme en lui-même.



La prisonnière

Le décor change brutalement pour un château d’un blanc éclatant et imposant. Alexandriel, désormais prisonnière de son esprit brisé, est assise dans une chambre ornée de symboles angéliques. Son corps tremble légèrement, une ombre de la guerrière qu’elle était. Astion entre dans la pièce, un sourire cruel sur les lèvres, mais dans ses yeux, un amour tordu et possessif.

Il s’approche d’elle, et malgré la peur dans ses yeux, Alexandriel ne peut que se soumettre. Elle est prisonnière non seulement physiquement, mais aussi mentalement, incapable de résister à l’emprise que son frère a sur elle. Leurs échanges sont froids, mécaniques au départ. Le traumatisme est palpable dans chaque geste, dans chaque mot qu’elle prononce, tremblante sous son regard. Lorsqu’Astion s’approche pour la toucher, un mélange de terreur et de soumission traverse ses yeux, une fusion tragique entre ce qu’elle ressent et ce qu’elle a été forcée de ressentir.

Puis tout cela devient normal, parfait, chaleureux, romantique (à la façon dont cela est possible dans une telle situation) avec le temps, car le syndrome de Stockholm fait son effet de plus en plus. Alexandriel obéit aux ordres d’Astion, incapable de défier celui qui a brisé son esprit et réécrit son amour, car elle croit vraiment qu’elle l’a toujours aimé. La lobotomie est un succès.



La naissance de Karael puis Lysrael

La dernière vision est l’une des plus douloureuses. Alexandriel, affaiblie, est allongée sur un lit d’or dans une chambre de lumière. Astion est là, veillant sur elle avec une adoration perverse. Elle donne naissance à ses deux filles à quelques années d'écart, Karael et Lysrael, mais les émotions qui devraient être de joie sont ternies par l'ombre de sa lobotomie d’une certaine manière.

Le regard d'Alexandriel est vide alors qu’elle serre ses nouveau-nés contre elle. Le lien maternel, bien que présent, est contaminé par l’influence d’Astion. Alexandriel se bat intérieurement, essayant de retrouver une once de sa véritable identité, mais les chaînes mentales la maintiennent en esclavage et les années passant, elle oublie tout de qui elle fut jadis.

Chaque fois que Fugma réapparaît dans ses pensées, son corps réagit de manière incontrôlable : spasmes, nausées, une terreur animale qui la submerge. Son cerveau croit maintenant que Fugma est à l’origine de tous ses maux. Alexandriel a oublié la lobotomie que lui a fait subir son propre frère. Elle pleure silencieusement, sachant que cet amour qu'elle a pour ses enfants est le seul refuge qu'il lui reste, mais même cela est teinté de la noirceur des manipulations de son frère.

La petiote observait chaque mouvement dans la pièce, tentant de masquer l’émotion déferlante en elle derrière un visage calme, presque impassible. Les révélations offertes par l’exploration des souvenirs de sa mère avait ouvert une faille immense dans son cœur déjà ébranlé par le spectacle de souffrance et de manipulation vécu par celle-ci. Comment était-ce possible qu’un être aussi pur et bon qu’Alexandriel ait pu être réduit à un état si tragique, chaque souvenir de bonheur transformé en poison par l'influence destructrice de son propre frère ?

Et dans cette dégringolade infernale qui les plongeaient dans les tourments vécus par sa créatrice, la petite fille comprit. Oncle Hidan n’avait jamais été oncle Hidan. Mais toute envie d’égorger Fugma s’était envolé avec la vérité qui dansait devant ses yeux larmoyants.

Cette dernière s’était réfugiée dans les bras de l’homme poisson durant le visionnage. C’était bizarre mais cet être dégageait quelque chose de particulier qui la réconfortait. Il était simple, drôle et bizarre à la fois. Une sorte de création pure, non influencée par les émois et les maux de l’Humanité.

La petite archange ne savait quoi dire. Des larmes muettes dévalaient ses joues. Elle n’ignorait pas l’inceste qui liait ses parents alors cela ne lui fit rien en particulier - mais du reste, tout était abominable. Son père avait torturé, manipulé et modifié totalement la psychée de sa mère pour la conduire à l’aimer. Les deux enfants qui avaient cru à un mariage d’amour de leurs progéniteurs n’étaient en fait que le fruit de la possessivité maladive d’Astion… Elle pleura de longues minutes, réfugiant son visage contre l’épaule de Fishman.

Un silence pesant s’installa après l’intervention de Fugma, qui sous l’apparence d’Hidan, venait d’accepter l’opération. Il ne faisait aucun doute qu’il avait pris cette décision dans un élan de courage et d’amour inconditionnel pour Alexandriel. Mais, pour Karael, c’était différent. Ce qu’on lui demandait était bien plus qu’un simple « oui » ou « non » ; on lui demandait de devenir la gardienne du destin de sa mère, de choisir pour elle un avenir qui la priverait peut-être de l’amour le plus précieux de sa vie. Le poids de cette responsabilité était énorme pour la jeune fille, pourtant bien plus mature que son âge ne l’indiquait.

Ses mains se crispèrent légèrement, et elle détourna un instant le regard pour rassembler ses pensées. Ses souvenirs affluèrent, des fragments d’une enfance tissée d’amour maternel, d’une relation forte et belle avec sa génitrice, malgré les ombres qui hantaient sa mère. La perspective de l’opération, si radicale et irréversible, la faisait hésiter. Que signifierait pour Alexandriel de perdre tout souvenir de Fugma ? Est-ce qu’effacer cette partie de son passé ne risquerait pas aussi de détruire une partie de son essence, de son identité même ?

La gamine tourna ses yeux vers Rapabienski, qui attendait patiemment sa réponse, sa posture montrant une certaine compréhension. Il savait que ce choix n’était pas anodin et que, bien qu’elle soit jeune, elle avait le droit et le devoir de le faire en pleine connaissance de ce que cela impliquait.

Finalement, Karael brisa le silence.


« Je comprends pourquoi il faut procéder ainsi. Je sais que c’est peut-être la seule chance pour que maman soit en sécurité… » Sa voix tremblait légèrement, mais elle se redressa pour conserver une allure de détermination. « Mais je ne peux pas faire ce choix uniquement en pensant à ce qui est logique ou sécuritaire. Alexandriel est ma mère. Et Fugma… malgré les souvenirs corrompus, elle l’aime profondément. »


La fille se tourna vers le concerné, cherchant à voir au-delà de l’illusion d’Hidan, pour percevoir l’âme de celui qui avait conquis le cœur de sa mère. S’il était prêt à tout sacrifier par amour, alors peut-être qu’elle devait elle aussi être prête à prendre ce risque. Il était donc probable qu’elle devrait dire adieu à l’image d’Alexandriel qu’elle avait toujours eue, pour embrasser une version nouvelle, peut-être plus heureuse, mais différente. Et le magma… devrait accepter de n’être pour elle qu’un étranger.

L’enfant inspira profondément, cherchant des mots qui puissent traduire ses pensées complexes et sa lutte intérieure.


« Fugma… même si nous ne nous connaissons pas vraiment, je sais que maman t’aimait énormément. Elle parlait de toi d’une façon… que je n’avais jamais vue. Mais, si je dis oui à cette opération, ce lien entre vous sera brisé… »


Son regard, rempli d’une tristesse indicible, trahissait la douleur de cette décision. Elle réalisa alors qu’au fond, le véritable sacrifice ne résidait pas seulement dans la perte de ces souvenirs, mais dans l’acceptation du vide qui en résulterait pour eux tous. Sa mère, Fugma, elle-même… chacun devrait apprendre à vivre avec une absence que rien ne comblerait vraiment.

La gamine ferma les yeux un instant, visualisant l’avenir qu’elle souhaitait pour celle qui l’avait élevée. Elle la vit, souriante et apaisée, entourée de nouvelles relations, libre de toute emprise néfaste. Peut-être qu’un jour, dans un autre monde, elle serait de nouveau heureuse, d’une manière qui ne dépendrait plus de ces souvenirs empoisonnés.

Finalement, Karael prit une profonde inspiration et ouvrit les yeux, plongeant son regard dans celui de Rapabienski.


« J’accepte. Opérez ma mère et envoyez-la dans cet autre univers. Laissez-lui une chance de recommencer, sans cette douleur… et l’emprise de mon père. »


Elle se tourna alors vers Fugma, un éclat de tristesse dans le regard. Un instant passa, puis elle ajouta d’une voix brisée :


« Je suis désolée. »

La petite fille se mit à sangloter de nouveau. Les mots flottèrent un moment dans l’air, chacun absorbant le poids de cette décision irrémédiable… La laisser partir pour qu’elle puisse être libre de cette malédiction.