BACK BY UNPOPULAR DEMAND

On affirma un jour à Shemesh qu’on pouvait la confondre à quelqu’un d’autre, qui s’appelait aussi Shemesh. Cependant, la ressemblance est complètement fortuite !

Vous allez donc me dire qu’il existe quelqu’un dans ce monde de la même noble famille Perditio ? Cette prestigieuse descendance dont le dernier patriarche ne put contenir sa bite durant une saison de pêche intensive ?

Ah, ça, vous ne le saviez pas. Khepri Perditio, l’élégant et virile maître de la maison Perditio, avait ramené quelques concubines de Kanasa, dont les ovaires étaient moins pollués que ceux de sa propre femme, semblait-il, tant et si bien que l’une des sirènes dans lequel il fit le zouave lui produisit une descendance après vingt ans d’échecs. Shemesh fut l’immonde hybride naissant d’un Argusien et d’une Kanasienne.

Stop. Qu’est-ce qu’un Argusien ? Un Héra naissant sur le satellite d’Argus, beaucoup plus froid que la métroplanète. Le résultat devint une peau plus lisse, capable de conserver leur chaleur en toute circonstance, ainsi que des cheveux blancs comme la neige. Leurs yeux ont des pupilles qui brillent dans le noir et ont pris des couleurs bien différentes du vert des autres. Ceux de Shemesh, par exemple, sont rouges sur fond jaune, comme un oeuf aux origines suspectes. En dehors de cela, ils restent des Héras, des figures à la peau bleue et au corps si attirant qu’ils ne peuvent s’empêcher de s’en vanter afin de se plaindre de l’existence du Harem et de leur objectification.

Mais notre hybride n’a pas hérité que du joli minois de sa lignée, et cela se voit à chacun de ses sourires : ses dents pointues de piranha ne sont que la pointe de l’iceberg. Shemesh “Mains-qui-puent” n’a pas gagné son surnom de maternelle en ayant de fines menottes. Les écailles qui apparurent sur ses bras et ses jambes dans sa jeunesse ne pouvaient efficacement s’adapter à l’épiderme des Héras Argusiens, entraînant l’équivalent de séismes tectoniques sur sa peau et un bon nombre d’ouvertures et des blessures lors de mouvements trop rapides, sans compter la décomposition rapides des écailles. C’est pour nuire à ce léger mais constant trouble physique qu’on commença à lui bander les membres pour maintenir contre la peau une crème abreuvant les parties les plus honteuses de son corps.

Les autres possibles attributs poissonneux de la demoiselle sont couverts par la robe ample qui emmitoufle son corps et qui se fonde dans ses gants de bandelettes au niveau des bras. Des bracelets ronds et dorés entourent ses poignets. Le symbole de la lignée Perditio, un scarabée rhinocéros, couvre son torse. Des épaulettes datant du court passage de l’Empire reposent sur ses épaules, conservées pour leur allure plus que pour autre chose. La présence de petits pics en fin de surface trahit le fait que la demoiselle Perditio apprécie surtout leur esthétique. Le col protecteur autour de son cou en fait également partie. Sur sa tête, la couronne de toute demoiselle de sa lignée, pleine de pointes et de rubis.

Ses cheveux blancs couvrent de leur frange son front et ses fins sourcils, avant de tomber jusqu’à ses omoplates, couvrant ses oreilles et sa nuque. Ses yeux sont entourés d’un mascara stylisé appuyant sur l’impact de ses yeux. Son corps est cultivé pour approcher le plus possible de la veine perfection physiologique.

Qu’est-ce qui donc lui offre la capacité de se faire une telle apparence ? L’Obélisque, bien sûr : un siège personnel multifonction, nec plus ultra de la technologie Argusienne, possédé par les plus privilégiés de tous les insupportables nababs du désert de neige. Nommé ainsi par le sommet de son dossier en pointe pyramidale, ce siège est bien plus que multi-fonction : il serait même classifiable d’omni-fonctions. Il permet à la jeune Shemesh Perditio d’être transportée, d’être logée, il peut faire siège, il peut faire lit, il peut faire cuisinier, il peut faire styliste, il peut servir de douche, il peut servir de médecin. Et il est équipé de bras articulés dont les poings peuvent rivaliser avec les phalanges des guerriers de l’espace.