ＭＯＴＨＭＡＮ　ＭＯＴＨＭＡＮ

Marcos Smith a pour corps ce qu’on appelle le cauchemar d’un dessinateur et l’enfer d’un animateur. Nous parlons d’un être à l’apparence si compliquée et si stupidement détaillée que le narrateur lui-même songe à enjamber des passages. Heureusement, l’obscurité semble toujours accompagner l’immense Mothman pour lui permettre de ne pas déclencher le stress post-traumatique des animateurs japonais à peine sorti de burn-outs pour moins d’un euro quarante le dessin complet. Immense, oui, et c’est le décrire alors qu’il se cabre. Bossu, il dépasse aisément les deux mètres. C’est par respect de l’architecture et surtout de son front face aux portes trop petites qu’il cultive ainsi une scoliose. Ca, plus le sentiment intense de joie qu’il y a à regarder quelqu’un de haut avec sa dégaine la moins énergétique. Dans l’obscurité, la taille absolue de cette forme étrange est le premier signe de la rencontre avec le Mothman.

Bien sûr, c’est si vous n’aviez pas vus ses énormes yeux rouges à l’avance, vide d’iris et de pupilles, deux grosses tâches rouges qui constituent son unique moyen de s’exprimer facialement. Le reste de sa tête est une boule de poils ronde dont la seule caractéristique autre que ses globes oculaires grands comme des soucoupes sont deux antennes maigres se dressant de sa tête, lui permettant de goûter l’air et, potentiellement, de parler. Jusqu’à maintenant, personne ne sait s’il a vraiment une bouche, et quel est son moyen de communiquer avec sa voix rauque et cancéreuse. Cette tête joufflue se place sur un cou lui aussi bouffi et capable de tourner dans tous les sens, non sans craquements ou autres bruits particulièrements dégueulasse.

Les ailes, maintenant. Il en a deux. L’horrible descendance des ailes d’un papillon et de celles d’un hibou, elles sont constituées d’un alliage de plumes, de poils, de membrane et de chair… et plus que ça. Ces choses sont très résistantes et très mortelles, possédant la force nécessaire pour porter l’erreur de la nature à laquelle elles sont attachées. Les os et les muscles qui les composent n’ont pas encore été bien établies, car ces terreurs peuvent se rendre molles et se diviser pour entourer M. Smith comme si elles étaient un manteau… ou un peignoir. Cette disposition est celle qu’il adopte le plus souvent quand bien même elle restraint quelque peu ses mouvements. Entouré par ses ailes, ces dernières peuvent le protéger d’attaques surprises, lui tiennent chaud et lui donnent l’allure d’un type qui contrôle la situation. Vous avez jamais remarqué que les badass ne se débarrassent de leurs manteaux que quand ils prennent la situation au sérieux ? Parfois, il se dit qu’il pourrait porter un chapeau et que ça lui donnerait sa place dans un film noir. Mais bon, il est déjà assez laid comme ça.

De ce mélange de trenchcoat et de coule religieuse sortent ses deux mains et ses deux pieds. Ses doigts se terminent en pointes, brillant comme des serres aiguisées et cachant par leur apparence svelte une grande force physique. Plus résistantes que du diamant et plus tranchantes que le rejet d’une amante, ces griffes sont mortelles. Bien que ses mains aient gardées leurs cinq doigts et leur paumes, et une apparence proche de l’humaine, ce n’est pas le cas de ses pieds. Trois serres vers l’avant, une en arrière, articulées de sorte à ce qu’il puisse se saisir d’objets comme de personnes si jamais ses mains sont prises. Ou pour manquer de respect aussi.

Si un combat devient intéressant ou bien qu’il lui devienne nécessaire de voler, les ailes de Marcos se déploient pour laisser apparaître une carrure assez impressionnante. Il est assez bien bâti, possédant une allure un peu plus maigre que celle du bodybuilder Saiyan moyen, mais trahissant néanmoins sa capacité de combat. Vous pouvez remercier Capsule Corp pour l’invention de vêtements qui s’adaptent à la forme du consommateur, ou vous auriez à voir l’immonde thorax-carapace velu de la créature en face de vous. Non, c’est un simple combo de veste, de chemise, et de pantalon tout ce qu’il y a de plus simple. Il aurait pris des survêtements mais cela ne faisait pas assez professionnels aux yeux d’employeurs comme de victimes.

Marcos se trimballe généralement avec une mallette comiquement large, qui contient ses deux armes de prédilection, utilisés par les sportifs comme par les milices anti-grévistes : des battes de baseball. Mais les siennes ne sont pas de simples bouts de bois, non, non, non… nous parlons de tas de ferraille dépassant chacun un mètre de taille, cloutées comme jamais et capable de se surcharger en énergie pour rivaliser avec les gros lasers des singes de l’espace. Ces choses sont lourdes, elles sont grandes, elles sont encore décorées de dents et personne ne les aime.

Le résultat est un goliath, un béhémoth absolu redéfinissant le terme de chimère, bien trop gros pour se cacher dans les placards ou bien sous les lits. Son style de combat est assez simple. Jauger, puis exterminer. Il est fort, il est grand, il est résistant et pourtant il se fond dans l’obscurité et laisse sa terrible voix guider sa future victime, laissant ses grands yeux expressifs être le seul repère de sa cible. Parfois, il prend son temps. Parfois, il va directement au vif du sujet. Il dit cacher deux bottes secrètes pour quand un combat devient vraiment intéressant. Nous espérons tous qu’il ne parle pas de ses testicules.