Le héros maudit

Le tonnerre grondait et le ciel se vidait de ses larmes. Je sentais l’eau froide coulée sur mon cou. Mes habits collaient à ma peau. Mes vêtements, imbibés de sang et d’eau, étaient en lambeaux. Ma tenue verte avait pris la couleur de mon sang, non seulement du mien, mais aussi celui de mon ennemi. Je regardais le monstre qui se tenait à genoux devant moi. Ce tyran qui avait détruit mon village, mon pays, Hyrule. Le monstre qui avait renversé la famille royale, qui avait tué Zelda était à pieds. J’avais vaincu Ganondorf. Plaçant la pointe de mon épée sur sa gorge, je levais mon bras pour qu’il puisse me regarder droit dans les yeux. Son visage sombre ne trahissait pas la moindre émotion. Pas de désespoir, pas de colère, juste un léger ennui.

Alors qu’il me regardait, un large sourire sadique éclaira son visage. Il me dit d’une voix empreint de moquerie :

« Vas-y ! Tue-moi. Je reviendrai quand même. Je serais toujours là. Malgré tous tes efforts, je reviendrai. Tu n’es pas le premier à m’avoir vaincu. Mais je suis toujours là. Alors, vas-y. Tue-moi. Recommence ce cycle »

Son ton m’insupportait, mais il avait raison. Je ne pouvais le tuer définitivement. Malgré tous les masques, les équipements, les objets que j’avais pu récolter, malgré la restauration de l’épée d’or, je ne pouvais pas l’annihiler. Mais il y avait un moyen, un seul moyen : LE masque.

« Tu as raison. Je ne peux pas détruire ton essence, mais la puissance de la triforce avec celle d’un démon devrait y arriver. »

Pour la première fois, je pus lire la peur dans les yeux du seigneur des ténèbres. Levant la main vers le ciel, j’appelai les deux fragments restant de la triforce : la force et la sagesse. Privé de son pouvoir, Ganon s’écroula au sol. Je pris alors le masque et le regardais quelques secondes : un visage semblable au mien, des tatouages, une tunique grise. Il me ressemblait, mais il n’était pas moi. Je décidais donc de le porter et puis, plus rien… Je me suis réveillé au beau milieu d’une forêt. J’étais guéri, mes vêtements étaient comme neuf. J’avais encore es armes, mais j’ignorais comment j’étais arrivé ici et, surtout, j’ignorai où j’étais.  
(Ma vie passée sera présentée sous forme de rpg flashback)