[1 - Solo] Pas lourds

Une matinale ne se démarquant pas des autres. Une matinale qui devait se passer comme toutes les autres. Une vaste étendue monotone s'étendait à la venue de l'hiver et les seules discussions n'étaient guère longues ; des murmures, des reniflements de nez fort romantiques et rien d'autre. Ce temps n'était pas la saison de prédilection des assassins, étant donné le bruit non furtif provoquée par les bruits de pas, sans parler de maladies évidentes. Un homme silencieux ne peut pas se payer le luxe d'une couverture ou d'une simple écharpe, question d'utilitaire. La maison semblait inhabitée, tout le monde hibernait à la venue d'une saison nouvelle. Mais nul ne gêne le travail du fils du clan Aoki. Sous le froid, la tenue cuirassée qu'il portait ne semblait pas adéquate, mais la discrétion était le seul sujet dont il s'interrogeait. Un tueur hors-pair, mais prudent. C'est dans cette buée qu'il s'engouffra à la recherche de missions. Celles-ci, c'était de bouche à bouche qu'elles se répandaient. Untel propose une requête à untel, qui le répète à quelqu'un d'autre et ainsi de suite. C'est sa mère, grande dominatrice des lieux, qui lui ordonna sa tâche quotidienne. De pauvres gens de cité, n'ayant pas payé les dettes d'un célèbre tueur à gage du clan. Qu'est ce qu'il s'en foutait, sérieusement. La célébrité, être considéré comme une légende. C'était le panthéon destiné à Ichirôta, un piédestal sur lequel il voulait se placer, aux côtés des déesses nocturnes.

Il enfila hâtivement son uniforme de métier. Celui-ci collait à la peau afin de ne pas encombrer l'utilisateur. C'était un ensemble de cuir, une situation invivable lors de l'hiver. La matière à faire transir n'importe quel homme s'étalait sur l'intégralité du corps. La cible ne se trouvait pas loin, au contraire, quelques kilomètres seulement. Tapis dans un refuge abandonné, ils profitent des passants afin de les voler, et aux extrêmes, finir leurs vies. Pourquoi demander l'aide d'un tueur à gage dans ce cas ? Qui sait. Ce n'était pas tellement important aux yeux du tueur sanguinaire qu'était Ichirôta.

L'exterminateur se trouvait dorénavant aux portes de la battisse. Même s'il n'y avait pas de portes, passons. Celui-ci entrai, sa respiration calme et son corps courbé. Aux aguets, il épia les environs, ne sentant aucunes présences. Un voile de pénombre enveloppait la pièce, mais aucuns bruits. Une couche de fumée épaisse, comme de la poussière, flottait dans les airs. Cet endroit ne semblait pas habité et ni même fréquenté au vu de l'ancienneté du territoire. Et même si le sol était recouvert de débris et de déchets, aucunes traces de pas visible, ni même un espace où poser son pied sans broyer quelque chose. L'humidité imprégnait la pièce, des flaques jonchant au sol, causées par une mauvaise isolation. Serait-ce un leurre ? Qu'importe, la mission était simple, les adversaires faibles.

[NON FINI]