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 [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.

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Jade Highwind
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MessageSujet: [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.   [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net. ClockLun 30 Jan 2017 - 0:27
Jade ne savait pas trop comment faire pour pénétrer dans le gros complexe spatiale qui apparaissait à présent devant la mini capsule ; dans sa bulle une place elle ressemblait à un grain de poussière comparé à la cité qui se présentait en face. Un peu comme si une coccinelle tentait de communiquer avec un éléphant sous stéroïde sortit de l'île au géant, pour vous faire une idée de l'échelle du tableau.

Mais Jade était bien trop motivée pour se décontenancer : elle utilisa à nouveau le tournevis supersonique que Nate lui avait filé pour débloquer des fonction bridée de la capsule de prêt de la base. A présent il allait falloir tenter de ne pas se faire écrabouiller par la patte de l'éléphantesque vaisseau sans pour autant trop en faire et se faire vaporiser la tronche.
Elle avait imaginé s'infiltrer discrètement dans la soute du Cœur de Fer dont elle avait retenu la position et le système d'ouverture... mais changement de plan : ce n'était pas le vaisseau qu'elle connaissait, mais plutôt sa maman. TRÈS GRANDE maman même.

"Ta mère est tellement grosse que... que je vais peut-être pouvoir rentrer dedans sans qu'elle ne me voit."
Dit Jade avec un sourire mi-amusée par sa réflexion complétement vulgaire mais bien appropriée. Un entrée surprise, puis elle allait faire péter sa classe en se présentant comme la détentrice du mot de passe perso de feu-le patron : non mieux elle allait chercher le Cœur de fer et s'y glisser jusqu'à le faire démarrer elle-même avec le mot de passe ! Ah cela allait être un grand moment !!

Elle appuya sur un bouton pour reprendre le contrôle de la capsule resté en dérive ; la carlingue reprit sa course et l'écran qui indiquait sa position sur le radar indiquait qu'elle se rapprochait du géant de métal.
"Non, c'est pas ce que je t'ai demandé, On s'éloigne je veux contourner pour arriver par surprise sur..." mais Jade constata que loin d'être une mauvaise manip elle n'avait plus du tout la maîtrise de sa capsule qui fonçait droit vers un mini port de remorquage.
"Oh bravo..."
"Veuillez vous identifier."
La capsule était immobilisé dans un champ magnétique : normal qu'ils ne la fasse pas rentrer direct, elle pourrait être une terroriste.
"Coucou..."
"Bien. Votre proximité a été jugée suspecte. Nous vous relaisserons partir si ce n'était qu'un accident. Sachez seulement que votre capsule a été scanné et que votre nom fait parti à présent des sujets suspects. Connexion avec la base de lancement de Métamol : capsule 584. Nom de la personne  ayant emprunté cette capsule : Al Colik."
Jade pouffa de rire. Elle avait en effet piraté les bornes d'enregistrement pour ne pas être tracée. C'était une vieille habitude pour ne pas être tracée.
"Bien, je vous suggère de coopérer : vous êtes en pleins dans notre zone de tir..."
"Oui oui, pardon pardon." Riait toujours Jade. "Je suis à la recherche du Cœur de Fer..."
"Et qui êtes vous ?"
"Je suis ... " Jade hésita. Elle avait raté son entrée méga classe mais elle avait possiblement une opportunité de se rattraper. Bon elle était face à des canons laser qui pouvait la dézinguer dans un clignement d’œil mais...  Elle était vraiment de trop bonne humeur pour ne pas saisir cette chance. "Je suis... Le mot de passe du Cœur de Fer. Mademoiselle Highwind pour les autres." sourit-elle, attendant la réaction de son interlocuteur.
Boss Stinger
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MessageSujet: Re: [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.   [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net. ClockLun 30 Jan 2017 - 23:54


Le petit matin sur la Flèche d’Argent était un mélange incroyable de sensations. Durant les premières secondes, on pouvait penser être dans une ville tout à fait normale, avec les bruits des voitures et autres transports en commun. Il suffisait de se balader dans les rues pour pouvoir voir à chaque instant les hommes et les femmes de Stinger Industry vivre comme n’importe quel citadin pouvait vivre. Les rues étaient bondés, les trans principaux aussi. Chaque matin, une cohue organisé semblait prendre place dans tout le vaisseau. Car oui, il suffisait d’un battement de cil pour comprendre que cette ville était en réalité un vaisseau immense, une plateforme spatiale que deux cent mètres de coque renforcé séparait du vide. Dans la cabine de Boss Stinger, le froid matinal s’était installé, la routine habituelle aussi. Si les premiers jours avaient été marqué par une exploration sans discontinuer du vaisseau, de la proue à la poupe, Gilean avait désormais renoncé à connaître chaque recoins de son bâtiment. Le lieu était tellement vaste qu’on pouvait très facilement perdre plusieurs mois rien qu’en souhaitant explorer la partie avant de l’appareil. Dans la fraîcheur matinale de sa cabine, Higginbotham s’étirait, le corps engourdi, les yeux tombant. La nuit dernière avait été marqué par une longue insomnie, un moment d’hésitation profonde. Du haut de la tour ou était installé ces immenses quartiers, il vivait reclu dans son travail. Certes il faisait de temps en temps des tour dans la ville basse, mais il n’y avait peu ou prou aucun homme ou aucune femme capable de tenir une discussion avec lui sans de la façon la plus franche possible. Ellias était pris dans son apprentissage de l’usage du vaisseau, Raneas et le Comédien n’était plus à bord, Catleia était morte, et Kym… Dieu seul savait où elle était. Mais il ne voulait pas penser à tout cela, il n’avait pas le temps, il n’avait pas l’envie. Quand son réveil sonna, Higginbotham s’était levé et avait mis son costume. Le café était brûlant, revigorant. Quand il était fin pret, une navette privée l’attendait à l’extérieur de ces appartements. Dans une immense salle ronde se trouvait plusieurs couloirs : les appartements privés, le bureau du boss, le portail de secours vers Léto, les étages inférieurs… Ici, Stinger pouvait rejoindre en moins d’une minute n’importe quel partie du vaisseau. Mais aujourd’hui, il n'avait pas à aller loin, la capsule pressurisée suffirait pour aller jusqu'à la passerelle de commandement.

Alors que la navette accelerait, le tube en plastacier laissait apparaître la vie florissante autour de lui. Traversant les laboratoires, il apercevait des gens qu'il avait connu en tant qu’équipe de travail sur le Cœur de Fer. Si ils n'étaient tous que des chercheurs de seconde zone, ils avaient tous, à la demande expresse du Boss, été promu pour leur service dix ans sur l'ancien vaisseau mère de la compagnie. Il avait été proche de certains d'entre eux, et il put les reconnaître très simplement malgré la vitesse. Si tous était au garde à vous, eux faisait un simple geste de la main, trop occupé par leur travail. Gilean souriait, se vaisseau menait sa propre vie comme si le reste du monde n'existait pas. Cela faisait la sensation d'une famille immense, ou tout le monde ne se connaissait pas mais ou chacun respectait le travail de l'autre. Ici, chacun pouvait se rencontrer dans les bar après les heures de travail et entamer le dialogue, quelque soit leur rang ou leur provenance dans le vaisseau. Au moment où la capsule sortait de la zone, Higginbotham aperçut son scientifique en chef, facilement reconnaissable par les flammes qui ornait son crâne dégarni. Adepte de culturisme et de sciences oubliés, le magma avait brillé par ces compétences peu après le départ de Nate Kurusawu. Avec Rywal Villender Melda au commandes, le département de recherche était presque aussi productif qu'à l'époque du mentor de Victor White. Les magmas était une espèce étonnante : souvent de grands guerriers, parfois de grands scientifiques, jamais dans la demi mesure. Stinger se mit à rire tout seul en imaginant un Magma en train de préparer des spaghettis bolognaise de façon “énergique” et “guerrière”. La cuisine devait finir dans un sacré état. Puis les vitres donnant sur les laboratoires cédèrent leur place à celle donnant directement sur l'espace. De la, on pouvait voir la grande Métamol, son atmosphère brillant grâce au étoiles, l'immensité des désert recouvrant cette sphère splendide.

Le trajet ne pris pas plus d'une minute, mais cette minute semblait avoir duré une éternité. La beauté presque magique du silence et des paysage ravissant toujours l'esprit, permettant d'oublier quelques instant le quotidien. Il arrivait à Gilean de rester plusieurs heures dans ce tube à air comprimé, parcourant la grande boucle que le système faisait tout autour du vaisseau. Tant de personnes résidait ici, s'aimait, mourrait, célébrait leur vie ensemble sur la Flèche d'argent. Stinger n'en revenait toujours pas, la vie était quelque chose de formidable. Si les planètes de tout l’univers venait à disparaître, cet immense cité resterait debout, fièrement dressé face au intempéries de l’univers. Avec son système en vase clos, toute la synergie était faite dans le vaisseau, ne demandant aucun ravitaillement externe. Les bombardiers du vaisseaux avaient la capacité de briser les comètes et météorites pour récolter les matières premières, fournissant ainsi tous les métaux et minéraux nécessaire à l’équipage et à la Flèche d’Argent. Les besoins en nourriture était assuré par les fermes d’élevage situé au même endroit que les générateur d’oxygène. Dans cet immense bulle, chaque être avait sa place et bien plus. D'après les estimations, les animaux fournissent bien plus de nourriture que prévu. D’après les estimations, il serait possible d’ouvrir un parc naturel offrant au animaux en “surplus” une vie paisible près de la nature. Une des choses qui avait le plus impressionné Higginbotham avait été les deux forêts du vaisseau, véritable poumon pour tous les membres d’équipage. Dans celles ci, une faune et une flore avait été récupéré sur de nombreuses planètes pour assurer la symbiose et ravir tous les résident du vaisseau. Avec le plafond holographique et les souffleries quantiques, il suffisait d’une petite minute pour perdre pied et se sentir comme chez soi. Pour la première fois, ils avaient hier désactivé la gravité dans ce jardin d’Eden, offrant une vue quasi divine sur ce jardin immense. Les arbres, défait de la pesanteur, laissaient leur branches les plus souples s’étirer dans tous les sens, comme si elles cherchaient à se répandre dans le moindre espace de ce lieu si incroyable. La scène avait provoqué tant d’émotions auprès de chaque homme et chaque femme, que le monde semblait ne plus être le même. Tant de choses était incroyable dans ce vaisseau qu’il faudrait plusieurs heures pour inscrire dans un registre la moindre merveille présente. Il voulait tant vivre chacune de ces découvertes avec Kym, il voulait tant l’avoir auprès de lui.

Un soupir, puis la pensée reflua. Il arrivait de mieux en mieux à controller sa passion, à controller ces propres sentiments. Encore dans la capsule, quelques secondes avant d’arriver, la radio s’activa

“Boss, une capsule viens à notre rencontre et a été jugé suspecte. Elle semble avoir appartenu à un certain Al Colik...”

Stinger pouffa bêtement, pensant que personne ne pouvait dans l’univers s’apeller ainsi. Il était évident que les registres avaient été falsifié par un pirate. Mais au moins, ce pirate avait le privilège d’être amusant. Etait-ce Sid? Si c’était le cas, ils allaient parler et probablement se battre. Cela semblait bien rapide pour une confrontation. Sinon, ce serait probablement ennuyeux. Mais Gilean avait le sourire à cet instant et il s’alluma un cigare

“Laissez le passage à cette capsule ! Seul un fou pourrait tenter d’attaquer le vaisseau ! Une seule personne semble pouvoir entrer dans ce transport. Voyons voir ce que veut cet inconnu, autorisez lui l'accès dans un des hangar de service. Stinger, terminé !”

Alors qu’il croisait les jambes sur le tableau de bord, les bras derrière la tête, l’homme préposé au communications semblait garder le silence sans couper la communication. Le sourire du visage du Boss disparut, inquiet

“ Qu’est ce qui se passe petit ? La communication est terminé. Raccrochez, c’est un ordre” tonna le Boss, plus insistant et paternaliste

“Monsieur, nous savons que ce n’est pas Monsieur Colik à bord, les senseurs ont indiqué qu’il s'agissait en fait de madame Highwind, Jade Highwind”

Immédiatement, Stinger enleva les pied de la console, éteint son cigare et perdu tout sourire. Il réagissait bêtement comme si on venait de lui informer que des vaisseaux de la taille de la Flèche d’Argent avait débarqué dans le système. Elle était là, enfin, venu chercher le Coeur de Fer. Son coeur battait la chamade, ne savait plus quoi dire ni quoi faire. Il coupa son micro temporairement, jurant de tout les noms de pas avoir préparé la venue de la femme. Il savait qu’elle allait arriver, mais il n’avait même pas fait l’effort de regarder quand elle allait arriver. Insultant la moindre parcelle de son être s’étant lamenté pendant tout ce temps, il repris immédiatement du poil de la bête, prenant les rênes comme il aurait du le faire bien plus tot. Il ralluma le micro de sa capsule, le ton qu’il prit était glacial

“ Petit, la prochaine fois que vous éludez le sujet en ne me donnant pas immédiatement la personne dans la capsule, vous êtes tout simplement viré et jeté dans le vide “

Involontairement, il se mit à sourire à la fin sa réplique. Il n’arrivait pas à être sérieux quand il menaçait ces employés pour les recadrer. Il imaginait leur réaction à moitié choqué et à moitié horrifié. C’était un vrai plaisir d’habitude. Mais Stinger n’avais pas le temps pour cela, il devait préparer la venue de celle qu’il n’avait jamais eu l’occasion de voir sous son vrai jour. Il était temps qu’il retrouve celle qui lui avait donné la vie.

A peine arrivé sur le pont de commandement du vaisseau, Stinger tonna les ordres avec une vigueur qu’il n'avait pas encore eu sur le vaisseau. Pour la première fois depuis longtemps, il était vindicatif et dominait chaque homme et femme présent dans cette immense salle.

“Préparez une mission au sol pour accueillir Majin Vegeta et Tytoon au sol au moment ou il sortirons de la pyramide, préparer les réacteurs pour un saut dans l’hyperespace dans les jours à suivre. Communication, entrez en contact avec Dosatz pour préparer le rachat de la capsule Corp. Je ne veux pas savoir combien cela va me couter, mais je veut savoir qui est dans chacune de ces boîtes de conserves lancé dans la galaxie ! Vous gardez le même nom mais je veux les voir ramper à mes pieds. Une capsule est arrivé avec à son bord Jade Highwind. Vous aurez l'extrême obligeance de me la faire atterrir sur un des ports d’attache de la salle de contrôle. Je veux la voir arriver ici même, devant moi, sans qu’elle ai à faire le moindre mètre dans ce foutu vaisseau. Me suis-je bien fais comprendre compagnons ?”

“Oui Boss Stinger” Tonnèrent ils tous en retour.

Stinger tapotait de ces longs doigts sur la manche de sa veste. La capsule avait été accroché par les rayons tracteurs et s’approchait. Elle était bientôt la et Stinger ne savait pas quoi dire quand elle serait la. Devait il dire “Bonjour Mère” ou s’abstenir de lui dire ? Il ne savait plus quoi faire. Tous les plans qu’il avait dans la tête était clair,son esprit limpide, mais dès qu’il pensait à elle, il n’arrivait plus à rien. Si seulement Kym était la… La capsule avait trouvé son port d’attache, le couloir entre le dock et la capsule avait été ouverte. Elle approchait dans le couloir.

Higginbotham était seul devant la porte, à attendre sa propre mère. Il avait vieilli de dix ans dans l’espace, se retrouvait bien plus vieux que ce qu’elle avait pu voir de lui. Elle, n’aurait pas changé d’un trait. Dans son esprit, les anciens Stinger semblait bien silencieux, tous. Elle était celle qui avait donné l’héritier oublié à la famille White, avait permi que l’entreprise perdure, qui avait permis qu’il vive. Il savait qu’elle approchait, il tremblait. Plus il y repensait, plus il remarquait leur similitudes : il n’avait pas fui la planète pour rien. Il tenait donc cela d’elle, de Jade.

Stinger desserra les poings, relâcha la machoire. D’un souffle, il expulsa toute peur, toute angoisse. Gilean savait que Kym était la, il n’avait pas à regarder autour, il l’a sentait. Avec elle a ces cotés, il était prêt.

La mine grave, un sourcil en l’air, les bras croisés, il regardait avec une circonspection feinte à la perfection sa propre mère. Sa cape semblait flottait alors qu’un courant d’air passait dans l’immense salle de contrôle

“Bonjour Jade, nous vous attendions avec impatience”
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MessageSujet: Re: [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.   [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net. ClockMar 31 Jan 2017 - 14:47
"... Bienvenue Mademoiselle Highwind. Le champ magnétique va vous conduire à nous, nul besoin de relancer vos moteurs."

Jade arqua un sourcil. Elle ne s'attendait pas à ce qu'on la fasse entrer aussi gentiment, et pensait devoir plus argumenter. La métamole se laissa alors dériver, profitant pour admirer à travers la vitre le vaisseau mère qui défilait au dessus d'elle. C'était éblouissant. Un chef d'oeuvre de technologie, la chose la plus folle qu'elle n'ait jamais vu. Elle avait vraiment hâte de poser un pied et un œil dans cette magnifique et gigantesque embarcation pour y découvrir d'encore plus près les différents modules et le génie de leur conception. Sans doute une véritable exposition d'art de 100km de long pour la mécano.

Elle admira le port d'attache dans lequel elle s’engouffrait : des dizaines d'employés s'affairait pour préparer son accueil et bientôt se mirent en ligne pour lui faire une modeste mais néanmoins réelle haie d'honneur. Ouah, pour elle qui était une mécano venue à l'improviste ce cérémonial était ridicule : elle n'osa imaginer ce que devait être le protocole pour quelqu'un d'important !

Son pied se posa sur le métal : elle avait l'impression de débarquer dans une nouvelle planète, ou même une nouvelle dimension... Une dimension démesurée et où la technologie était si pure qu'elle semblait vivre et respirer dans les murs.

"Bienvenue à bord de la Flèche d'Argent. Le Boss Stinger vous attend, veuillez s'il vous plait prendre place."

Elle s'attendait à voir un tram, ou une plateforme de transit : C'était une limousine. Une putain de limousine. Dans un port d'attache. Dans un vaisseau. Pour elle. Pour... Al Colik.
Elle avait prévu d'être impertinente et drôle, de sortir quelques phrases débiles et décalées, faute de pouvoir se fondre dans cet univers bien trop titanesque pour elle. Elle avait même prévu de tenter de jouer la carte du "je suis méga classe je connais des secrets" mais elle n'avait même plus la foi pour faire entendre sa voix dans ce vaisseau si... non aucun mot ne serait assez grand pour le décrire.
Et puis... Boss Stinger ? N'était-il pas mort ? Elle ne pensa pas un seul instant à la possibilité d'un héritier : elle l'avait presque moins connu de son vivant qu'après sa mort, alors imaginer qu'il allait à nouveau lui parler d'outre-tombe était presque évident. Le petit numéro dans la pyramide devait être la clef pour la mener un un deuxième entretien... Allait-il être vieux ? Ou bien à l'âge où elle l'avait connu vivant ? ou... jeune ? Elle sentit son cœur jouer à saute mouton avec ses autres organes en imaginant qu'au bout de cette artère, elle allait le voir, jeune. Lui. Lui qui l'avait embrassé. Qui l'avait aimé. Qui l'avait abandonné dans l'inconnu.
Quels étaient ses secrets ? Pourquoi lui avait-il donné cette piste, ce mot de passe, ces révélations qu'à moitié ? Comment et QUAND s'étaient-ils côtoyé ? Avait-elle vraiment voyagé dans le temps ? Avait-elle conçut RA-31... Qui était-il, et qui était-elle ?
Boss Stinger. Non, Monsieur White. Ro...

Les lumières du couloir l’éblouirent, la sortant de ses pensées sans qu'elle n'ait pu se remémorer en entier ce nom. Le nom de qui ? A quoi pensait-elle déjà ?
Elle descendit et on lui montra une porte au fond d'une coursive. Une belle et grande porte. Il était derrière. Deux hommes l'escortait pour ouvrir avec des passes les deux battants. Oui, il était derrière.

"HeartJade..."
Murmura-t-elle sans le vouloir, alors que la porte s'ouvrit, comme si elle avait répondu au mot de passe.
De sa petite taille, elle leva la tête sagement vers son hôte. Il était fin, droit, jeune... Elle sentit son âme entière vaciller... Jusqu'à ce qu'elle voit que le visage n'était pas celui du Boss qu'elle connaissait. Et pour cause : c'était...

"Vous ?!"
"Bonjour Jade, nous vous attendions avec impatience."
Jade pouvait en effet reconnaître le métamol qui l'avait escorté jusqu'à la chambre médical où Ajito avait reçu ses soins. Elle grimaça malgré elle et le regarda un peu mieux : il avait des vêtements riches, l'air plus mature et les gardes l'avait salué très respectueusement avant de repartir. Il avait pris du gallon. Il était passé bras droit du Boss possiblement, mais au fond d'elle la mécano savait que ce n'était pas seulement le cas : il était Boss Stinger.
"C'est donc vous qui avez pris la suite... Félicitations. Et... mes condoléances." Elle voulu paraître enthousiaste pour sa promotion mais n'y arrivait pas. Si Higginbotham était Boss alors elle ne reverrait pas celui qui l'avait tourmenté. "Un métamol à la tête de ce qui peut être décrit comme la plus grande nation technologique de l'univers, c'est assez cocasse et... surprenant." Surprenant oui, même imprévisible. Imprévisible comme le fait qu'il soit bien mort. Mais n'est-ce pas plus logique d'être hanté par un fantôme ? Elle aurait tant voulu le revoir...
Un métamol. Elle le regarda avec sa nouvelle aura plus puissante, lui qui avait hérité d'un empire. Elle ne put cacher tout de même son amusement à l'idée qu'un homme de son espèce réactionnaire et casanière puisse à ce point tromper son monde et sortir du moule. "Higginbotham..." Ouais, un sacré numéro le mec. Elle en était un peu jalouse, mais cela était vraiment rassurant pour les futures petites filles qui naîtraient sur la Belle de Vert qu'un homme comme lui vienne casser les préjugés et les règles du jeu. "Alors comme ça vous m'attendiez ? Même disparu ce vieux fou n'a pas fini de me tourner en bourrique." Elle avait voulu arriver en criant victorieuse être en possession d'un pouvoir, d'un mot qui imposerait le respect. A présent elle était démunie : Elle n'avait en réalité rien à dire et que pourrait savoir Higginbotham de sa romance si secrète que même elle n'en savait rien ? Jade regarda la technologie de la pièce, et dans son gros pantalon large et ses chaussures de sécurité, elle fit quelques pas, pour se donner de la contenance, cacher son égarement.
"Je... voulais voir le Cœur de Fer. C'est... La piste qu'il m'a donné. Je ne voulais pas vous déranger." Faux, archi faux ! Elle avait eu vraiment envie de foutre le bordel ici comme Boss avait foutu le boxon dans sa vie, dans son cœur ! Exploser son Cœur de fer comme il avait détruit le sien, être plus maline que tous ! "Je veux voir le Coeur de Fer." insista-t-elle avec une autorité discutable, comme pour se reprendre et reprendre son personnage fort qu’elle avait complètement perdu. Elle frotta un peu ses petits yeux et sourit à son confrère. "Entre nous les terriens ne sont pas les plus délicats. Je ne m'y ferai jamais." Jade, qui espérait ne pas le froisser en parlant de son ancien patron, ne put s'empêcher de fixer ses yeux : ils étaient teintés. Cela n'avait rien de Métamol. Comme s'il avait abusé d'une drogue chelou ou qu'il s'était fait posé des LEDs derrière les orbites.
Boss Stinger
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MessageSujet: Re: [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.   [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net. ClockMar 31 Jan 2017 - 23:32


Dans l'immense pièce où Jade était entré, tant de gens s'était croisé. Le passé, le présent et le futur donnait à ce couloir toute son importance. En simultané et dans toute les directions, les univers parallèles et l'océan de probabilité avait amené un fils à rencontrer sa mère. Mais ce n'était pas une rencontre ordinaire, ni une rencontre officielle. Boss Stinger et Jade Highwind se renvoyaient depuis tant de temps. Quelques mois pour elles, des années pour lui. Elle n'avait pas changé, lui beaucoup. Le jeune adulte qu'il était avant les Universal Shadows s'était transformé en un dirigeant impitoyable, exerçant son pouvoir sur toute les planètes de très nombreux systèmes. Il l'a regardait avec une intensité nouvelle, une affection si particulière. Higginbotham n'avait pas aimé ces parents, il les avaient presque détesté. Alors quand ils lui avaient suggéré de s'engager pour Stinger, à l'autre bout de la galaxie, il avait sauté sur l'occasion. Mais Jade, elle, semblait bien plus proche de ce qu'il était au fond. L'épice l'avait changé, mais son cœur était toujours intacte. Tout cela s'emmêlait dans la tête de Gilean, comme une immense question sur ce qu'il devait faire ou ce qu'il devait dire. Et Stinger ne fut pas étonné quand à la réaction de la mécano : tout aussi incrédule que lui quand on lui avait annoncé sa “promotion”. Mais aujourd'hui, tout faisait sens, toutes les pièces du puzzle s'étaient parfaitement assemblé. Il lui adresse un sourire narquois, un sourcil toujours levé, les bras toujours croisé. Au fond de lui, il paniquait, il était profondément déçu qu'elle ne soit pas heureuse pour lui. En même temps, elle n'y pouvait rien, elle devait être bouleversé par tout ce qui lui arrivait.

“Je vous remercie pour vos félicitations ainsi que pour vos condoléances. Ma présence à la tête de l'entreprise est quelque chose de fort appréciable pour lé générations futures : elles ne se croieront plus obligé de finir fermier ou dans une des guerres intestines qui brise notre belle planète. En tout cas, la perte de Stinger nous as bien sûr tous affecté. Dans ce monde de héros et de légendes, qui peut encore mourir à cause d'une défaillance du corps ? ”

Il se sentait idiot. Des banalités ! Voilà les premières choses que Stinger trouvait à dire à sa mère : des banalités ! Et puis quoi encore, il allait lui parler du beau temps aussi ? Ou même se plaindre du gouvernement en place ? Cela aurait été cocasse vu qu'il était le gouverneur de ce vaisseau.

“ Je sais que vous avez autant souffert de cette perte Jade, bien plus que vous n'auriez pu le concevoir. ” avait il ajouté, le ton moins glacial, plus proche. Il reprit alors : “ Stinger était un homme empreint de mystères, toujours plongé dans le futur en ayant un coup d'avance sur tout le monde. Je peux parfaitement imaginer qu'il ait laissé derrière lui de nombreuses personnes en quêtes de réponses. Ce n'est pas les terriens qui sont des personnes si rudes, c'était Robert White qui était un homme perdu. Si votre désir est de voir le Coeur de Fer, alors allons y ensemble. Je vous ai accompagné jusqu'à l'infirmerie la dernière fois, laissez moi cette fois ci vous accompagner en personne à l'autre bout du vaisseau“

Alors qu'il avait terminé de répondre à la Métamol, il lui intima d'avancer, une main posé sur le dos, le plus doucement possible. Au fond de lui, même le fantôme passé de Robert White ne lui avait pas révélé ce qui les attendaient, lui et elle, à bord du Coeur de Fer. Dans tout les cas, ils auraient le cœur net dans la journée. Ils se dirigèrent vers la sortie, en direction de l'immense port d'attache du deuxième plus grand. Hors de l’immense batiment de controle de la flèche d’argent , la vie semblait si étrange et si normal” à la fois. Dans les rues, des badaux profitant de leur pauses en bas des différentes tours, le son des enfants riant sur le chemin de l’école, les voitures défilant dans la rue… Mais le sol était fait de métal et le ciel de lumières artificielle. Le plafond qui imitait soit une nuit profonde soit un ciel radieux semblait donner le meilleur de lui même, réchauffant tout le vaisseau de par son éclat si réaliste. La voiture qui avait amené Jade était parti, occupé à traiter avec de nombreux cadres dans le vaisseau. Ils étaient deux et les gens ne se souciait guère ce qu’ils voulaient faire. Ils savaient qu’il était Stinger, mais il était trop occupé pour le cérémonial habituel. Ils feignaient tous de ne pas l’avoir vu, et c’était tant mieux.

“Bien, désormais, nous allons arrêter les vouvoiement. Je réserve cela pour des collègues ou les futurs clients. Le vous est une formule de politesse que j’adresse à ceux avec qui je n’ai rien partagé ou avec qui je ne partagerais probablement jamais rien. Nous, entre métamols, nous devons nous serrer les coudes dans ces mondes qui ne sont pas les nôtres ! Tu est la seule avec moi à représenter hors de nos frontière notre style de vie et ce que nous sommes égalements. Et puis au final, en définitive, tu es… "

Une femme plus forte que tu ne peux le penser ? La plus grande preuve que mon père était un salaud ? Celle qui devrait, selon toute logique, posséder en totalité Stinger Industry et pas moi ? Ma mère ? La plus grande chose qui ait pu arriver à Robert White ? L’espoir naissant d’un jour connaître la vérité sur les derniers feux de l’apocalypse ? La seule que je connaisse prête à se précipiter sur le plus grand vaisseau de cette galaxie pour des réponses ? Ma mère ? Ma mère ? En définitive, tu est ma mère ?

“ … mon invité aujourd’hui…”

Stinger avait mis bien trop longtemps pour terminer cette phrase. Les pensées s’était bousculé dans son esprit, sans aucun sens, avec la ferme intention d’imposer sa propre vision des choses. Mais il avait repris le dessus, il avait fait taire les voix en lui, disciplinant son esprit à rester secret. Les murmures qu’il entendait depuis qu’il savait qu’il allait revoir Jade s’étaient transformé en un véritable brouhaha dans son esprit. Il avança en silence, enjoignant la femme de le suivre. Ils allaient rejoindre la passerelle du Coeur de Fer en passant par la forêt de proue puis en prenant la navette gravifique. Il avait besoin de calme quand il était avec Jade. Il bouillonnait par la vérité qui allait éclater dans si peu de temps. Il voulait protéger Jade de tout cela, lui taire les secrets qu’elle cherchait désespérément à déterrer. Il aimait Robert White, mais il le haïssait tout autant pour le mettre seul face à tout cela. Chaque pas était uen nouvelle découverte sur ce vaisseau, autant pour sa mère que pour lui. Higginbotham faisait toujours en sorte de prendre un chemin différent, même si cela devait le retarder. Aujourd’hui, il voulait passer par la forêt, il passerait par la forêt. Dans l’immensité de la Flèche d’Argent, il se réservait le droit de découvrir chaque jour de nouvelles choses. Il y avait quelques jours, il avait eu l’occasion de voir de ses propres yeux l’immensité des réacteurs qui propulsait le vaisseau cité. Ces monstres était si grand que les coupole qui entourait les immenses jets de magma et d’énergie semblaient plates si on s’y approchait de près. Et la puissance rejeté par ceux ci… Le vaisseau qui avait mené Higginbotham jusqu'ici et qui était à plusieurs centaines de mètres avait tremblé, fait apparaître des alarmes pour prévenir de la température bien trop élevé. Tant de merveilles, tant de choses si démesuré que Gilean avait du mal à imaginer que son père avait pu croire que ce titan aurait été un jour réalisable. Il lui devait tout cela, mais il n’avait pas donné à Jade l’entière vérité sur tout ce qu’ils avaient pu vivre. Stinger avait la responsabilité de lui dire. Il avait décidé, il lui dirait au moment ou il lui remettrait le Coeur de Fer, au moment ou elle aurait enfin ce qu’elle était venu chercher. En attendant, il voulait profiter de ces premiers instants avec celle qui lui avait donné le jour. Elle était en face de lui, amnésique, perdu. Il serait son guide tout au long de sa vie, lui donnerait du courage quand elle le perdrait. Et bon sang si il devait la porter jusqu’à la fin de ces jours, grands dieux il le ferait !

Ensemble, ils entrèrent dans la forêt de proue, le plus petit des deux poumons du vaisseau. Cet endroit était plus proche d’un lieu de plaisance et de détente que le deuxiemme. Ici, des animaux avaient certes une vie tranquille, mais la faune et la flore se limitait au “beau”, presque artificiel. En entrant, une harde de chevaux semblaient galloper au loin, sur les collines nommé “le regard d’Ajito”. Si le reste du vaisseau était fait de métal, la pierre et la terre présente ici était parfaitement réelle, réellement récupéré sur de nombreuses planètes pour fournir le meilleur terreau à la vie. L’herbe était dense hors des sentiers entretenu par l’équipage. La lumière était différente ici, elle semblait moins fausse. Le temps, malgré qu’il soit contrôlé, était calé sur les saisons Terriennes, et le soleil que recevait les arbres provenait des rayons d’énergies de différents soleils, stockés dans des immenses cuves a mirroir infini. Il suffisait de détourner les miroirs de quelques millièmes de degrés pour que l’énergie accumulé se déverse sur les forêts. Ces cuves pouvaient stocker de la lumière naturelle pour alimenter tout le vaisseau pendant cent ans. Et si les systèmes venaient à tomber en panne, ces lumières moins esthétiques mais alimenté par le coeur du vaisseau venait prendre le relais. Tout était assuré pour que ces immenses producteurs d’oxygène ne manque jamais de rien.

“Jade, tu dois te poser tant de questions. Je sais ce que Stinger t’a montré, disons qu’il me l’a dit avant de mourir. Il m’a laissé le message le plus long de tous, un message qui résonne encore aujourd’hui dans mon esprit. Je peux peut être répondre à certaines, et j’en serais même ravi ! On est parti du mauvais pied tous les deux. Je suis désolé du fait d’avoir été froid avec toi quand nous étions tout les deux sur le Coeur de Fer. Je voulais ton avis pour pouvoir donner ta voix auprès de notre peuple. Stinger voulait que ton avis soit entendu par notre peuple. Il m’a demandé de te laisser choisir pour nous deux, pour que ce que tu pense influence la décision finale”

Maintenant qu’il y pensait, ce n’était qu’un père demandant à son fils de laisser sa voix pour laisser parler celle de sa mère. La chose paraissait maintenant bien plus logique. Mais l’équation avait été à trois inconnus, sans aucune variable connue. Ils étaient trois anonymes qui s’étaient retrouvé par le hasard des choses et par les probabilités les plus incroyables. Maintenant, les grands arbres et les pies qui volent au loin étaient leur présent à tout les deux. Stinger n’étaient plus la, mais ils couraient tous les deux après cet homme entouré des plus grands secrets. Une légende racontait qu’il avait même, par défi et par plaisir des énigmes, caché un coffre contenant plus de dix milles zénies dans toute la galaxie. Une stèle en haut du mont paozu avait été érigé, offrant une énigme si tordue qu’il semblait que personne ne pourrait jamais la déchiffrer. Higginbotham connaissait la réponse à cette énigme, il pourrait briser la totalité de ce jeu. Mais il s’amusait à voir les explorateurs se lancer dans une aventure qu’il ne pourrait jamais gagner.

Stinger écoutait Jade, avec la plus grande attention, le moindre de ces mots, et pris un grand soin de répondre à la moindre de ces question, le plus précisément possible. Quand il avait enfin terminé d’éclairer Jade la ou il pouvait l’aider, il pris la parole à son tour

“ Cela fait si longtemps que tu explore la galaxie, cherchant ta place, l’endroit ou tu pourrait le mieux exprimer ton talent avec les machines. Pourquoi tu n’a jamais voulu prendre contact avec Stinger Industry ? Ils possèdent l’argent, les installations nécessaires avec Léto et du personnel scientifique plus que talentueux. Alors pourquoi ne pas avoir rejoint l’ancien Stinger dans son combat ?”

Le bruit des feuilles bougeant au passage du vent, l’odeur de la terre foulé par les pieds de l’équipage de la Flèche d’Argent, la sensation si particulière sur la peau du soleil réchauffant doucement le corps. La scène semblait si étonnante pour se passer dans l’espace. Il était impatient de la suite. Si la fin de la forêt se profilait à l’horizon, le train gravifique serait une autre merveille qui les attendait tout les deux.
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MessageSujet: Re: [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.   [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net. ClockJeu 2 Fév 2017 - 16:23
Bon, obligée du coup Wink:
Elle se demandait pourquoi le Boss était aussi accueillant : Elle ne put s'empêcher de sourire en se disant qu'à présent elle foulait la plus grande construction de l'univers entier sans doute, et que l'édifice était dirigé par un métamol.
On aurait dit une fanfic écrite par la petite Jade du temps où elle rêvait à la conquête du ciel, du fond de sa petite maison troglodyte.

Higginbotham parla de Boss, dont il prit la défense, expliquant qu'il était un homme perdu, et s'il avait laissé tout le monde dans le flou s'était sans doute parce qu'il avait vécu lui-même dans l'incertitude. C'était gentil de sa part de défendre son feu-prédécesseur, et Jade se doutait que Le businessman avait dû sauver ce fier Higginbotham d'un passé moins glorieux. Avoir donné leur chance aux métamols... on ne pouvait pas lui enlevé ça.
A présent ils marchaient tous deux, conformément à sa requête vers le Coeur de Fer. Le nouveau dirigeant de la Stinger Industry sembla très accueillant. Il posa même une main sur son dos pour lui donner l'élan de parcourir ce qui allait être une ballade hors du commun.
Il y avait vraiment de quoi oublié qu'ils se trouvait dans une station spatiale : Le flèche d'argent était à elle seule une cité utopique, une ville calme et paisible. Baignée de rêve et de recherche insatiable de développement, la population était digne, forte et hétéroclite, sans pour autant que cela soit un problème. Bizarrement, dans ce climat de sagesse, la plupart des citoyens étaient humains : Elle devait peut-être revoir ses préjugés.
Alors que son regard était perdu sur la voûte lumineuse qui reproduisait un ciel bien plus brillant que celui de la plupart des planètes, il lui imposant le tutoiement, la traitant comme une invitée précieuse car rare métamole à exporter leur valeurs.

"C'est un plaisir et un honneur de pouvoir ainsi parler à l'homme au pouvoir technologique le plus avancé de la galaxie. Encore plus de faire partie de son espèce ! ... Tu sais quoi, j'étais vraiment jalouse de ne pas être la seule métamole a avoir quitté le nid la première fois que je t'ai rencontré. Je suis reconnaissante et ravie aujourd'hui d'avoir un autre interlocuteur pour partager tout ça, et d'autant plus heureuse de voir que contrairement à moi, il tire tous nos frères vers le haut."


C'était en fait un peu modeste de dire qu'elle ne l'avait pas fait. Qu'elle n'avait pas essayé. Elle avait voulu apprendre auprès d'Enolc pour prouver à son retour à la maison que les métamols pouvaient faire aussi bien que les peuples des étoiles. Elle voulait fabriquer des robots pour aider à creuser les galerie, dompter la nature indomptable ! Elle voulait les mettre en garde contre les envahisseurs mais... Mais elle avait été traité de paria, de meurtrière à cause du vieux scientifique terrien. Elle avait été empaquetée malgré elle dans le scandale et avait du partir.
L'histoire qu'elle laisser filtrer de femme courageuse qui avait quitter sa planète était une romance : elle en avait été chassée. Cependant, tout ce qu'elle avait voulu entreprendre et créer chez "eux" avait été réaliser au delà de ses espérances par Stinger. Sans regret...

"Je me demande ce qui a poussé Stinger à s'intéresser à Métamol. Le mysticisme d'Ajito ? L'occasion de réaliser un fantasme de libérateur de peuple opprimé ?"
Elle regarda en souriant son compagnon de promenade qui faisait facilement deux têtes de plus qu'elle. "J'imagine que cet homme d'affaire avait forcément à y gagner : créer de la richesse, c'est en avoir plus à récolter. Mais j'aime à croire que s'il a choisi la Belle de Vert c'est parce qu'un jour il a croisé un être qui a du lui inspirer le respect pour la ténacité des métamols. Je pense que c'est parce qu'il t'a rencontré, non ?" Elle lui sourit. "En tout cas il a bien choisi son successeur : tu portes super bien la cape !" Son expression était malicieuse. "... Mais je me demande ce qu'est ton histoire à toi. Pourquoi et comment tu t'es envolé de la terre rouge de nos campagnes."
Son regard fut immédiatement attiré par une pompe à oxygène qui ressemblait à un énorme ventre respirant paisiblement. Le métal, solide et invulnérable était assemblé en articulation fluide et quasi-organique pour prévoir d'éventuel problème de pression qui comprimerait son contenu. Véritable poumon géant, il dominait le lieu comme un gardien bienveillant : il était, ironiquement, à couper le souffle.
Jade de temps à autre d'ailleurs s'éloignait de son guide sans l'avertir pour se mettre à plat ventre sous une chaudière à neutron aussi belle qu'un arbre, sur la pointe de pieds pour regarder une artère électronique minuscule qui pourtant véhiculait des datas sans limite, d'aller admirer et jouer avec des senseurs de toutes sortes, donnant à l'ensemble de la cité la capacité de s'adapter au moindre manque, au moins besoin de ses habitants. Elle n'aurait pas assez d'une vie pour finir de s'émerveiller ici mais elle était fière de se rendre compte que même la plus avancé des technologie était à sa portée, à sa compréhension.
Higginbotham, dans la forêt, la prairie, devant parfois l'attendre et leur duos donnait l'impression d'être en présence d'un parent qui attendait que son enfant ait finit de jouer dans le square pour continuer le chemin vers la maison. Elle ignorait à quel point c'était ironique, quand, extatique, elle avait couru sur une colline pour admirer l'horizon où courrait des cheveux. Des cheveux, dans un gros robot, flottant dans l'espace.
"C'est... D'une beauté sans nom."

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Mais malgré que son attention était sans cesse retenu par le moindre module, interrupteur, écran, elle resta de bonne compagnie avec celui qui était le seul de son espèce à l'apprécier, à la comprendre. Elle qui n'avait même pas eu le droit de vote, ayant perdu son statue de citoyenne métamole. Elle qui avait pu faire entendre son avis que par le biais de Higginbotham, comme il lui expliqua. C'était marrant de se dire que ce moment où il avait été froid avec elle, il voulait en fait lui faire cadeau de son vote.
"Merci." lui dit-elle, sincèrement. Elle tourna la tête pour regarder à nouveau le décor mais immédiatement changea d'avis et revint vers lui pour continuer : "C'est foufou... je suis sans doute la métamole la moins considérée par notre peuple, et vous êtes sans doute celui le plus respecté. C'est marrant." Ouais, marrant comment une réputation tient à peu de chose. Parce qu'elle aussi voulait apporter la technologie sur Métamol... Mais bon, fallait être née avec un zizi.
Elle se demanda d'ailleurs s'il connaissait son histoire : le scandale des tortures et expériences d'Enolc sur les métamols, assisté par la maléfique Jade avait pas mal fait de bruit dans sa région, et beaucoup de disparus aussi... "A quel âge avez-vous quitté Métamol ? Si ce n'est pas indiscret..." Il n'avait même peut-être jamais vécu sur cette planète ! Et donc avec un peu de chance il n'avait pas connu ce temps... Mais toute façon elle s'en moquait : il l'avait dit lui-même, elle était son invitée !

Mais le Boss ne parlais pas gratuitement et à son tour lui posa une question. Elle l'écoutait, en souriant. C'était vraiment, vraiment agréable de parler, en marchant, côte à côte, de leur vies à chacun, dans cet univers. Il était calme, reposant, et d'une écoute attentive. Cela devait être ça, cette chose qu'elle n'avait jamais ressenti avant, ce patriotisme, la joie d'appartenir à une espèce et de partager avec elle un brin de discussion. La mécano n'avait jamais pu parler librement avec un métamol ! Jamais !
"...J'imagine que c'est une question de timing." Elle sourit. "Je pense qu'autrefois j'aurai adoré vivre dans une telle cité, à faire parti d'un tout, construire avec des milliers d'autres des choses aussi remarquables !" La femme caressa une plante qui longeait leur chemin. "Mais, travailler pour un homme jadis ne m'a pas réussi. Je pense que j'avais besoin d'être libre. D'être autonome. Pour me prouver des choses sans doute."  Elle eut un petit rire : "Et puis, je suis trop bordélique pour qu'une société comme la tienne puisse supporter mon extravagance." Elle pointa du doigt son propre corps ; La petite nomade en tenue de travail, mal coiffée, une flasque d'alcool dans la poche faisait tache avec les uniformes propres et élégants des employés de la S.I.. "L'univers est infiniment grand, il y a tant de gens et de projets dehors... J'aime ne pas savoir quel jambe je réparerai demain, quels outils je développerais, quel atelier je squatterai ! Une vie d'employée ne permet pas d'être un jour suffisamment paumée pour venir à l'abordage d'un vaisseau de cent kilomètres parce que, finalement, c'est l'aventure !" La vérité, aussi, c'était qu'elle aimait être seule. Parce que si elle ne savait jamais de quel bonheur demain sera fait, elle ne savait pas non plus quand elle allait faire une de ses régulières crises d'angoisse, d'alcoolisme, d'autodestruction. Un spectacle pas super à voir pour des collègues de travail. Mais aujourd'hui, elle était vraiment apaisée et de bonne humeur. Ici, dans cet Eden, avec ce type incroyablement respectable et qui allait l'aider à atteindre son objectif : HeartJade... Le Coeur du mystère était à portée à présent.
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MessageSujet: Re: [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.   [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net. ClockVen 3 Fév 2017 - 1:23


Kym avait été une rencontre fougueuse, violente, empreinte d'un désir incontrôlable et puissant. Il avait vécu avec elle l'intensité de chaque instant, la force des sentiments exprimé par les corps et les esprits mêlés. Ensemble, ils avaient vécu une tempête qui avait arraché l'âme de Gilean, emportant sur son passage la plus petite parcelle de raison qu'il avait. Il ne voulait plus rien à part elle, il ne voulait plus de ces richesses à part celle qu'elle lui avait offerte avec son cœur. Mais si ce moment avait été un instant unique et puissant dans son esprit, celui ci était bien plus doux, bien plus calme. Toute la tension, toute la fatigue ou la peur qu'il pouvait ressentir semblait s'en aller à chaque sourire de sa mère. Elle était heureuse de découvrir tout cela, il était heureux de tout lui faire découvrir. Le moindre de ces regards perdus à dans la multitude de merveilles que recelait le vaisseau avait le pouvoir de lui rendre le sourire, de lui faire oublier le moindre de ces soucis. Il voulait tout lui raconter, toute les choses insignifiantes qui faisait de chaque journée un moment à part. Tous les deux, ils avançaient dans le vaisseau comme deux badauds sans aucune particularité. Ils s'échappait tout deux de la réalité de monde extérieur : la flèche d'argent avait le pouvoir de faire oublier que le monde était cruel. Ici, tout était maîtrisé, chaque personne avait été éduqué à vivre cette vie ainsi. Un monde ou chacun vivait sa vie sans empiéter sur celle des autres, sans que les libertés soient bridés par une quelconque pensée. Une seule règle, une seule loi tenait la totalité de ce vaisseau, du simple fermier au plus grand général : trouvez votre place et fournissez plus que ce que l'on peut vous demander. Tant que les habitants de la Flèche d’argent aimait leur travail et leur vie, jamais ils ne pourraient fournir un travail médiocre. A jamais ce mantra avait tenu Stinger Industry. A jamais Stinger serait le gardien de cette règle sacré. Mais de temps en temps, il fallait savoir mettre cette vie de côté pour admirer le monde et ce que la vie nous avait donné. Et aujourd'hui, la vie avait offert à Higginbotham un cadeaux si sacré qu'il avait le pouvoir d'adoucir toute douleur,de calmer tout chagrin. Il était quelque pas derrière Jade et il l’observait avec fierté

Quand elle lui parla, offrant un compliment des plus flatteur, Higginbotham ne put s'empêcher de rougir. Elle lui avoua même être jaloux de ce qu’il était, de ce qu’il pouvait représenter pour toute leur race. Elle avait entendu cet avis de nombreuses fois, en parlant avec des anciens amis et collègues sur Métamol. Ils disaient tous qu’il était devenu un modèle, un exemple à suivre pour les générations futures. Aujourd’hui, les enfants de la nouvelle génération avaient les yeux rivés vers les étoiles, une chose qui avait été chez lui quelque chose qu’il avait toujours dû cacher. Sur l’immense planète ou les désert cotoyaient les immenses forêts, l’instant présent était la seule chose importante. Se tourner vers le futur était une chose réservé au feignants, au rêveurs et au charlatans. Il fallait donner du meilleur de soi chaque jour, sans se retourner sur ce que nous étions ni ce que nous aurions été demain. La vie était ainsi faite sur la planète Métamol.

“Il est facile pour quelqu’un comme moi de retirer tout les lauriers de ce tour de force. Oui, j’ai pu insuffler l’espoirs dans nos frères et soeurs, mais ce n’est pas moi qui ai initié ce mouvement. Quand je n'étais qu’un jeune enfant, on m’a raconté l’histoire de cette femme qui était parti de la planète en paria. Pour moi, elle n’était pas un paria mais une révélation. Si je n’avais jamais pu savoir que le départ était possible, comment aujourd’hui serais-je Boss Stinger ? Comment aurais-je pu inspirer qui que ce soit ? Il faut toujours une personne dans l’ombre pour faire briller un homme. Disons que dans cette histoire, tu m’a assez inspiré pour que je décide de faire comme toi, enfin presque”

Les bras croisé derrière le dos, un grand sourire sur le visage, il ne l’a perdait pas un instant de vue. Il connaissait par coeur son histoire, l’avait entendu des milliers de fois. Elle n’était peut être pas porté dans le coeur de chaque métamol, mais elle était célèbre tout autant que lui. Pour beaucoup, elle avait trahi la planète et tout ceux qui y vivait. Mais tout jeune, quelque chose l’avait fasciné en elle, il l’a voyait comme la femme la plus forte de toute la planète, la seule capable de s’arracher de ce trou à rat. Alors, entre deux coup de bêche, il levait les yeux en se demandant ce qu’elle pouvait faire pendant que lui labourait la terre stérile. Plus il avait grandi, plus ce joli rêve était devenu puissant, impossible à esquiver. Mais plus les années passèrent, plus il avait été indifférent à Jade, jusqu’a finalement en oublier presque qu’elle était celle qui l’avait incité à partir. Elle était une paria, elle n’était pas parti par volonté mais par obligation. Mais peu importait aujourd’hui, elle était celle qui lui avait donné l’espoir d’une vie meilleur de l’autre côté de la galaxie. La vie était elle meilleure aujourd’hui ? Non, elle était simplement plus belle, plus palpitante. Jade était ici, Kym était ici, son empire était partout. Il ne voulait plus se limiter à la surface d’une planète, pas plus qu’il voulait se limiter à la surface de milles planètes. Il voulait vivre partout et nulle part à la fois, comme l’avait fait son héroïne, comme l’avait fait sa mère.

Quand elle avait posé la question sur Stinger et ces vrais intentions quant à Métamol, Higginbotham ne put s'empêcher de rire. Il savait ce qui l’avait attiré sur cette planète unique. Il regardait de façon amusé Jade

“Stinger était un homme bon dans le fond, mais il était quand même quelqu’un de puissamment batard si je peux me permettre. Si Métamol l’a intéressé, c’est pour deux choses parfaitement égoïstes. La première est la position stratégique de la planète dans le cadrant de la galaxie, une place forte ou de repli de choix dans toute la galaxie. Elle était déserté et oublié de tous, aujourd’hui elle est plus vivante que jamais, comme l’avait toujours voulu Robert White. Et deuxièmement, une chose bien plus précieuse que toute les planètes ou tout les zénies du monde l’ont attiré ici. Je suppose que tu te doute que Métamol est une planète bien plus vieille que l’ère des hommes modernes, que nous ne somme qu’un grain de sable dans les sables du temps. Eh bien il y a des milliards de milliards d’années avait résidé ici un pouvoir incommensurable, ayant la particularité de rendre n’importe quel homme clairvoyant, omniscient. L’épice, c’est le nom que l’artefact semblait porter, était produite par des créatures immenses vivant dans le sol de la planète, importé par des hommes d’un autre temps. Celles ci produisait ainsi une substance qui donnait la capacité de voir à travers les fils du temps. Stinger à tout récupéré, synthétisé et mis à disposition des lus grands cadres de l’entreprise. Les yeux bleus que j’arbore avec une certaine fierté sont un signe de la consommation de ce produit. Vous remarquerez ainsi qu’une grande partie des passagers de la Flèche d’argent ont aussi l’iris recouvert de ce voile. Tout cela est dû à l’utilisation de ce produit à petite doses. Quand à moi, vu la quantité que je me dois de prendre parfois, je me retrouves avec deux leds bleu néon collés au fond des orbites. Remarque, c’est pratique pour lire le soir…”

Il resta un moment sérieux, avec une moue prononcé, les lèvres en avant. Puis il éclata de rire. D’habitude, la couleur intense de son regard le gênait plus qu’autre chose, comme quelque chose de bien trop présent et visible pour qu’il se sente à l’aise. Mais aujourd’hui, il ne s’en préoccupait guère, la présence de Jade était bien trop douce pour penser à autre chose qu'à cette douce balade à travers la Flèche d’Argent. Elle regardait de ci de la, observant le moindre objet technologique, semblant l’analyser sous toute les coutures. Il était agréable de la voir ainsi. Elle n’était pas perdu à travers cette jungle de technologie, elle était parfaitement consciente et alerte de cet environnement. Elle ressemblait à un enfant le soir de noël, ouvrant tout ces paquets, les yeux pleins de paillettes et d’espoirs naifs.

“Ma rencontre avec Stinger s’est fait bien avant qu’il n’arrive sur Métamol, comme à peu près tous les grands généraux et commandant de l’époque. Nous avons tous vécu dans des familles et des mondes ou la seule chose qui comptait était que nous étions bien trop faibles pour lutter contre les gens doués de pouvoir. Et de par notre condition, nous étions inférieurs. Chacun d’entre nous avons prouvé à Robert White que nous n’étions que de simples hommes et femmes sans pouvoirs, mais que nous étions prêt à nous battre corps et âme pour défendre nos valeurs. Notre ancien Boss avait beau être un sacré bâtard, il savait s’entourer des personnes qu’il fallait. Ajito, Nate, toi, moi, nous avons tous été réuni sous sa bannière par une lutte commune, celle de nos valeurs. “

Dans la forêt de proue, elle avait admiré la moindre plante, le moindre animal vivant ici. Ce lieu sortait du temps et de l’espace comme si la violence de la tehcnologie n’avait plus sa place. Pourtant, si ces jardins existait, c’était grace à tant de choses que l’homme avait mis en place qu’il semblait incroyable de penser que la nature avait fait tout cela toute seule. Higginbotham se mit à rêver : et si les planètes n’était que d’immenses vaisseaux créé par des races si anciennes qu’elles ont disparu aujourd’hui ? Et si ces immenses boules d’énergies et d’oxygène n’avait en fait été créé que dans le but d’explorer la galaxie ? Ce genre de pensées était belles mais vaines : même si un jour cette question aurait une réponse, personne ne pouvait aujourd’hui éclairer ce chemin des lumières de la connaissance. Jade lui demanda d’approfondir un peu sur son enfance, de lui décrire quel avait été sa vie avant Stinger Industry. L’histoire officielle était qu’il était parti après la mort de ces parents pour entrer dans l’armée de Stinger, devenant immédiatement un officier de première classe. Mais Gilean ne pouvait mentir à sa propre mère

“ Ma jeunesse a été bercé par les rêves de grandeur passé, par les contes et légendes de notre planète, vieux de dix milles ans. J’ai grandi en vivant désillusion sur désillusion, la vérité brisant le moindre des mythes qui s’opposait à lui. La beauté des histoires était devenu fade et sans exitation pour moi. A l'âge de huit ans j’ai voulu croire à mes propres rêves, ceux de partir loin d’ici. Je me suis toujours senti à part dans ce monde, je n'étais pas à ma place. J’ai alors passé des nuits à observer les étoiles, essayant d’apprendre la position de chacune d’entre elles, décrivant des dessins pour les relier, dessins que je retrouvais le lendemain. Quand on m’avait appris qu’il était possible de s’enfuir de cet enfer, que je pourrais prendre mon envol, je suis parti. J’ai pris toute les économies que j’avais économisé depuis des années et je disparu, sans prévenir personne, tout seul. J’ai erré pendant plus d’un ans sur Dosatz, enchaînant petit boulot sur petit boulot. Le travail était éprouvant et je finissait chaque soit le ventre tiraillé par la faim, mais j'étais devenu accro à cette vie, tellement plus intéressante à mes yeux. Un jour ou je m'étais battu contre un homme faisant trois fois ma taille, j’avais fini à l'hôpital de la ville. En me réveillant, le matin, Stinger en personne était dans un lit en face de moi. Il était entouré de nombreux gardes. Il semblait peut être fou, peut être ridicule, mais j’ai vu en lui quelque chose de grand, quelque chose qui m’avait inspiré autant que cette paria qui s’était enfui de sa planète. Alors j’ai décidé de m’engager dans l’entreprise, en commençant par un simple homme de ménage. Et finalement, le jour de l’inauguration de Tropicaland, je suis devenu moi même un de ses propres gardes du corps. Les années ont passé, et je me suis toujours montré essentiel, jusqu’à en devenir le commandant du Coeur de Fer étant à 19 ans le plus jeune commandant de tout Stinger Industry. Aujourd’hui, j’ai 30 ans due à un voyage qui aura duré au total dix ans. Nous sommes ensemble revenu dans le temps, il y a quelques jours, pour que notre famille et nos proches n’ai pas perçu notre absence. Voilà comment un jeune Métamol est poussé par deux héros pas comme les autres à devenir le maître d’un empire incontesté “

Son histoire avait été longue et il n'avait pas voulu entrer dans les détails. Le hasard faisait bien les choses au final, les deux héros qu’il citait s’était finalement trouvé être sa mère et son père. S'était il aimé parce qu’ils avaient vu l’un en l’autre ce qui les faisait se battre chaque jour ? Ils étaient tous deux des indépendant, des solitaires cherchant à trouver une place dans ce monde. Jade avait décidé de chercher à travers tout l’univers, Stinger avait pris le parti de créer l’endroit ou il serait essentiel. Tous deux avaient au final échoué, Jade était détesté par son peuple et Stinger était mort. Mais dans ces erreurs, ils l’avaient créé lui. Higginbotham pris un air amusé en lui faisant un clin d’oeil

[color=#669966]“Ah oui, bien sur, je ne t’ai pas dit que le Coeur de Fer et la Flèche d’Argent ont le pouvoir de voyager à travers le temps et l’espace, quelque soit la distance ou la durée. Et bien voilà, tu le sais”

Plus ils avancaient tous deux dans l’immensité de la forêt de proue, plus Jade regardait avec attention chaque chose, chaque détail, comme admirant un paysage figé dans le temps, comme si l’ambre avait conservé des choses impossibles. Au final, plus Higginbotham y pensait, plus ce lieu lui rappelait l’arche de Noé. Quand elle lui avait demandé l’âge auquel il avait quitté le vaisseau, il avait simplement répondu qu’il avait quitté la planète à l'âge de neuf ans. Cette époque avait été un mélange de sentiments et de sensations, aussi bonnes que mauvaises. Il se souvenait des soirées ou il finissait en sang, formé par la rues et les races extra terrestres bien plus puissantes que lui. A partir du jour ou il avait maîtrisé l’usage du blaster, il était moins craintif dans cette ville de la taille de la planète. Quand elle avait répondu à sa question, il avait écouté, de façon presque religieuse. Tout cela était quelque chose d’étonnant pour lui. Cette question, il se l’était posé pendant de nombreuses années en espérant la voir un jour dans les laboratoires de la firme. Mais cela n’était jamais arrivé. Quand elle parla de l’aventure et l’indépendance, Gilean eu un sourire presque triste. Elle rêvait de ce dont rêvait Kym, elles étaient des femmes appelés par l’aventure, sans jamais d’avoir de réel port d’attache. Elles étaient des guerrières, des femmes qui luttaient pour leur bien et pour le bien de ce qui leur était chère. Il voulait tant retrouver cette vie, où rien n’était prévu, ou chaque instant était une nouvelle découverte dans ce monde. Elles étaient toutes deux comme Raneas, Ajito ou Le comédien : jamais les héros ne pourraient un jour avoir une vie tranquille.

En sortie de la forêt, ils trouvèrent une grande place au bout de laquelle se trouvait une gare. Le train gravifique de la Flèche d’argent était une plateforme immense traversant le vaisseau pour s'arrêter à quatre gares. La gare de proue, la ou ils étaient, était probablement la mieux décoré. Le mélange de verre, de miroirs et de plantations donnaient à ce lieu un côté quasi mystique. Quand ils avancèrent tous deux, ils purent retrouver les milliers de passagers de cet immense train. Réparti en trois étages, il semblait ne pas avoir de toit. Pourtant, une surface lisse et venait les protéger pendant tout le trajet. Cet immense machine dans la Flèche d’Argent était si vaste que la station de proue s’étendait sur plus d’un kilomètres. Doté de sa propre gravité, le train allait faire un trajet des plus impressionnant. Le passage depuis la proue au flan est était probablement la plus belle partie du voyage. Derrière lui, Jade était la. Higginbotham était songeur. Alors que le train démarrait, de nouveau il semblait perdu, ne sachant pas quoi dire ou quoi faire. Il regardait à travers l’immense bulle qui recouvrait le wagon de cent mètres de long. Plus ils accélèrent, plus le train semblait tourner sur lui même, jusque, au bout d’une petite minute, sembler être accroché au mur. La sensation était étrange la première fois. La machine dévrivait un arc de cercle, plongeant dans la machinerie de l’immense vaisseau cité. Alors que ce tunnel au dominantes rouges semblaient durer a peines quelques secondes, le paysage changea du tout au tout en quelques secondes, passant du rougeoiement des systèmes du vaisseau à la lumière bleuté de l’espace. Avec le train, ils étaient à l’extérieur du vaisseau, collé sur la partie extérieur de la Fléche d’Argent. Higginbotham avait une mine sombre malgré la beauté stupéfiante du paysage

“Jade… Pourquoi est tu venu chercher des réponses à ce passé pourtant si lointain ? Je me doute que cela n’est pas réellement un choix mais plutôt un besoin profond et indiscutable, mais je ne sais pas si ce que tu trouvera au bout du chemin sera ce à quoi tu t’attendait. Nous l’avons déjà dit tout les deux, Stinger est un homme pleins de ressources, avec toujours un coup d’avance sur tout le monde. Quand il a pu goûter à l’épice, même si il en est mort à peine quelques secondes après, il a eu l’occasion de faire de nombreuses choses, de prévoir des centaines de coup d’avance sur tout le monde. Cet homme est bien plus puissant que toi ou moi Jade, et les secrets qu’il cache sont tellement dangereux… Tu es sûr de vouloir tout cela ?”

Les mains dans les poches, le regard tourné vers Métamol, la situation semblait aujourd’hui s’être inversé par rapport à ce qu’il avait vécu, enfant. Aujourd’hui, il rêvait d’une vie plus simple, plus calme. Labourer des champs semblent au final un labeur bien moins dur pour l’esprit.
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MessageSujet: Re: [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.   [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net. ClockSam 4 Fév 2017 - 0:26
Que l'homme qui été à la tête de l'empire le plus impressionnant et le plus intelligent de la galaxie vous dise qu'il a été inspiré par vous a quelque-chose de... comment dire ? .....Comique. Une joli et polie farce à laquelle Jade ne cru pas une seconde malgré que son coeur venait, au fil de son récit de se serrer, de fondre, de sentir un plaisir immense brûlant et réchauffant ses entrailles trop longtemps serrer de honte et de solitude... Elle se sut rien faire d'autre que rire un peu. Elle n'y croyait pas mais elle croyait que l'homme à ses côtés voulait sincèrement lui dire quelque-chose de gentil et de significatif. Peut-être qu’il exagérait. Peut-être qu'il déformait la réalité, mais aujourd'hui il se disait peut-être qu'il aurait été possible que Jade puisse aider de jeunes âmes à croire en elles.
"Haha, avec tout le respect que je te dois, cela m'étonnerait que j'ai pu inspirer quelconque enfant ! Ou alors on t'a épargné les parties les plus trash de l'histoire à l'époque pour ne pas que tu ne fasses des cauchemars ! Mais, merci c'est.... gentil. Entendre ça me fait vraiment beaucoup de bien." lui souriait-elle tendrement, reconnaissante.
Leur discussion était si agréable qu'elle n'avait pas hâte d'arriver à son objectif en réalité : leurs pas étaient presque suspendus dans le temps, marchant à travers une infinité de paysage tous plus incroyables les uns que les autres. La paria n'avait aucune idée de l'heure qu'il était et de combien de temps elle avait passé à regarder parler le Boss Stinger. C'était l'un des avantages de l'espace, une idée qui lui avait toujours plu d'ailleurs : lorsque l'on est sur un vaisseau, dans quelle time-zone sommes-nous ? Il n'y a plus de questions de jours, d'heures, d'années, qui sont des variables qui changent d'une planète à l'autre, et dans l'espace il n'y avait par définition aucune journée, aucune nuit, aucune seconde ! Chronométrer leur promenade était donc inutile et tant mieux : en ce moment tous deux, ils étaient hors du temps. Et d'ailleurs elle ignorait quel âge avait l'homme à ces côtés.

Il répondit alors à son interrogation sur les motivation de feu-Stinger. Elle buvait ses paroles et fronça les yeux : "L'épice...?" Regardant le bleu de l'iris de Gilean elle se demanda si elle compatissait ou si elle devait être suspicieuse : quel pouvoir donnait cet artefact ? Pourquoi devait-il en prendre autant, et les habitants également ? La stoppant dans sa paranoïa il grimaça lui arrachant un éclat de rire qu'elle ne put refouler.
Quel sacré type. La curiosité de la mécano allait cependant être d'avantage épanchée puisqu'il continua son récit, parlant de l'infériorité des gens sans pouvoir, de leur valeur et leur force. Il prononça le nom d'AJito, de Nate et le sien. C'était amusant de se dire que les proches de Boss étaient ceux qui étaient rentrés dans sa vie dernièrement avec une force telle qu'elle n'avait pu leur résister :
Le prophète Ajito l'avait complètement conquise par un magnétisme qu'elle n'avait pu expliquer : pourtant pas trop branché mysticisme, elle avait perçu à son contact comme une forme de tendresse infinie. L'envie de le protéger, malgré qu'il soit un demi-dieu, ou presque. A chaque fois qu'elle posait sa main sur lui, c'était comme si l'univers ronronnait.
Nate quant à lui avait conquit la sympathie de la femme par son humour et son intellect. Elle ne pouvait pas ne pas être fan de ce mec complètement et génialement déganté : Il était le personnage parfait pour tenir le rôle d'une inspiration, mais aussi d'un confident précieux au caractère un brin similaire au sien. Elle savait d'ailleurs que dès cette investigation terminée, elle tenterait de retourner au plus tôt sur Magma dans le labo où le scientifique l'avait si bien accueilli, lui et Rapabienski (à qui elle avait envie de faire un gros câlin également).

L'univers était petit.
Mais parmi ces noms un autre avait été prononcé. Celui de Robert White. Le nom complet de l'ancien Stinger.
Rob... Robert. Robert White. Son cerveau avait comme aspiré ce nom pour le mettre dans une case qui était resté vide depuis des semaines. Et comme quand elle n'avait pas pris de psychotrope depuis trop longtemps, comme en sensation de manque, ses sens se brouillèrent un peu. Un vertige. Discret. Un frisson. Ce nom, elle ne devait pas s'en rappeler. Il lui semblait comme tabou.

(Ouais, Robert White avait été effacé de toutes les BDD mon gars, même lui ne se rappelait pas de son propre nom.)

Les pensées de Jade commençaient à devenir plus profondes et plus sérieuses, ne lui laissant plus le luxe d'admirer autant les rails électromagnétiques à multi direction, de s'extasier devant le silence de la turbine parétique, des fibres optiques et caluaires qui dansaient sous le marbre. Le plus grand mystère était dans le récit de son interlocuteur de manière aussi fascinante que dérangeante. Jade prit une grande inspiration et se reconcentra un peu, écoutant la suite.

"Huit... Huit ans ?!" Jade oublia le malaise et même ses craintes en imaginant l'enfance pitoyable de ce géant de pouvoir. "Des économies, et personne pour te retenir : tu n'avais donc aucune famille ? Je suis désolée... Et moi qui me plaignait ! Aucun enfant ne devrait être privé d'enfance comme tu as pu l'être." Et c'est donc avec la force de ses valeurs, la puissance d'un homme sans pouvoir qu'il était arrivé au sommet. Une ascension qui donna à la petite demoiselle le vertige à nouveau, mais d'une manière bien plus agréable puis-qu’emprunt d'admiration. "Tu es incroyable, au vu de ta promotion je savais que tu devais être incroyablement talentueux, mais dans de telles circonstances..." Sans qu'elle n'ait eu le temps de plus le féliciter, il avait donné son âge et le paradoxe de sa présence en cette année : le compliment qu'il lui fit fut encore passé à la trappe, complètement occulté par l'annonce du voyage temporel.
Elle devait avoir une expression bien singulière. Comme si on venait de lui annoncer que la physique du monde était erronée.
"De.... de quoi ?!"
Elle s'arrêta de marcher, et le fixa, scandalisée. "Mais attends faut pas dire des choses comme ça comme ça... Depuis quand vous avez cette techno ?!! Mais c'est pas possible, vous êtes trop puissants, comment ça marche, et comment vous gérez ces règles, et... Purée un vaisseau entier qui.... Putain mais en fait vous trichez !" Elle ne l'accusez pas, malgré les apparences, elle, en fait elle... Elle avait un sourire en coin, qui s'élargissait de plus en plus. "MAIS C'EST UN TRUC DE DINGUE !" Elle rit. "Haha, et je m'en doutais, tu sais quoi, je m'en doutais !" Elle tapa du doigt sur le torse du Boss, ravie et gonflée à bloc. Elle avait mis de côté les raisons qui l'avait poussé à y croire : Higgin n'était pas le public pour ses petits problèmes perso avec ... Robert. "Vous avez accomplis quelque-chose d'incroyable ! Repoussé les limites et élargir notre perception de la vie, d'où nous venons, où nous allons, les soubresauts et les péripéties, les périls et les promesses... Le temps, sa structure, sa physique ! L'état instable de la matière, l'évolution de toute chose... Vous avez ouvert la porte de la vérité ! Haha !!" Elle se tenait la tête, décoiffant encore plus ses cheveux déjà désordonnés, la banade toujours aux lèvres. Elle se rappela que Nate avait dit qu'Enolc avait une telle machine mais que lui-même, l'éminent scientifique magma n'avait jamais réussi à en fabriquer une. "Nate !! Oh la vache, il le sait ?!" Elle venait de parler un peu fort et se mit à chuchoter. "Bordel je gueule, il ne faut peut-être pas trop le crier ? Qui le sait ?!" Elle ne pensa même pas à elle, elle se demanda ce qu'Higginbottam n'avait pas fait avec cette possibilité ; si vous aviez eu une enfance merdique, si vous aviez été tabassé par des mecs, auriez-vous profiter un peu de ce pouvoir ? Il n'avait manifestement jamais eu de famille, n'avait-il pas, à l'instar de Nate et de son fils, quelqu'un à sauver ? Les morts...
Jade s'immobilisa. "Mais ce n'est pas comme ça qu'il a fait..." Elle regarda Higginbotham pensive : "Pour nous dire tous au revoir dans la pyramide... C'était... L'épice, c'est ça hein ?" Elle prit une grande inspiration. Elle savait qu'elle allait bientôt tout comprendre. Mais avant, elle devait aller au bout du chemin avec le métamol.
Comme si tous deux savaient que bientôt, à l'issue du chemin, le ton allait être bien moins léger, ils reparlèrent de la Flèche D'argent. Elle commentait les rouages et les machines sur leur parcours, fit quelques plaisanteries à des scientifiques croisés en leur faisant remarquer que l'angle de leurs verins sur un bras robotique était faiblard. Ils étaient à présent tous deux en glissade sur un train qui semblait n'être qu'un ruisseau doux et naturel.
Elle profita de cette position assise, proche de lui, pour mieux l'observer, mieux apprécier sa compagnie. Sa proximité lui permit de constater qu'il commençait lui aussi à appréhender le bout du tunnel, et inquiet il il lui posa une dernière question : Il lui demanda si elle était sûre de vouloir connaître ce mystère.
Vivre dans l'ignorance et souvent bien plus facile, et lorsqu'il s'agit d'un homme capable de vous parler d'outre-tombe, de créer un empire technologique et économique, capable de voir et visiter le temps, de changer une planète et ses habitants en un claquement de doigt, il y avait de quoi hésiter.
Pour toute réponse Jade sourit, et de sa poche intérieure de veste sortit sa flasque qu'elle jeta à Gilean. "Je ne sais pas si tu sais ce qui m'attend, ou si tu as déjà toi-même résolu un mystère qu'il t'avait comme à moi laissé... Mais détend-toi un peu : Je vais avoir besoin d'un camarade réconfortant et drôle alors si tu es pompette aucune révélation ne pourra m’atteindre." La mécano lui fit un clin d’œil et ajouta : "Je crois que c'est ça en fait la vraie raison qui m'a empêcher de travailler pour une entreprise aussi stricte que la tienne : C'est ma liberté à moi, je ne fais que des erreurs... Et j'attends toujours impatiemment la prochaine."
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MessageSujet: Re: [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.   [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net. ClockSam 4 Fév 2017 - 22:17


Jade était derrière lui, le regard doux, la voix presque voilé. Elle ne savait pas ce qui l’attendait à bord du Coeur de Fer. Même Gilean n’en avait qu’une petite idée, il ne savait pas exactemment ce que son père allait offrir réellement à sa mère. Tout cela était si étrange, si hors de la réalité pour lui. Son monde, jusqu’à presque hier, se résumait à son équipage, son vaisseau. Il n’avait rien d’autre à penser que ce qu’il était lui, ne voyait pas plus loin que le kilomètre de tole qui donnait sur l’espace que chacun appelait maison pour un temps. Il n’était qu’un enfant qui avait fuis sa planète, qui avait décidé de laisser son passé et son futur derrière lui. Il n’était qu’un enfant qui avait pris le choix égoiste de se faire oublier pour vivre la vie qu’il voulait, lui. Il avait grandi avec l’idée qu’il pourrait s’enfuir, vivre loin de tout attachement physique et mental. Aucune attache, aucun sentiments, aucune souffrance. Mais aujourd’hui, il avait plongé dans la réalité bien plus dure que tout ce qu’il avait cherché à éviter. Il aimait Kym, il aimait Jade, il aimait Robert White. Il avait replongé dans le monde de souffrance que les hommes appelait amour, un monde ou chacun était asservi par les désirs des autres, ou la Vie était avec un grand v, pas un plaisir unique et personnel. Il voulait tant retourner à cette époque ou plus rien n’avait d’importance, ou chacune de ces désicions n’importait que lui. Enfant, il pleurait dans les grandes rues de Dosatz, mais il pleurait pour lui et pas pour les autres. Il voulait ne plus avoir ce poids terrible sur les épaules, il ne voulait plus aimer comme il aimait aujourd’hui, il voulait juste regarder encore une fois les étoiles avec le plus grand désir de toute les explorer. Petit, il connaissait par coeur l’histoire de Jade, ces aspect les plus lumineux comme ces aspect les plus sombres. Ce qu’il avait admiré chez sa mère, c’était le bonheur qu’elle pouvait avoir à vivre ces propres erreurs sans ce soucier des autres. Mais voilà, Higginbotham n’était pas fait pour vivre seul. Sur l’immense train de l’immense vaisseau de cet infini galaxie, il était la, près de sa mère qu’il n’avait jamais connu, près de sa femme qu’il n’avait jamais vu, dans les bottes d’un rôle qu’il n'aimait pas.

“La vie est faite de ces instants où nous nous aimons par le regard des autres.
Un sourire sur le visage d’un être aimé, le rire d’une personne unique à nos yeux. “

La vie est faite des sentiments uniques qui rendent l’impossible acceptable, et Jade était une de ces choses. Elle lui avait tendu une flasque d’alcool avec une telle douceur, une telle différence avec tout ce qu’il avait pu voir que son coeur sembla se réchauffer immédiatement. Sa mère était la, avec lui, dans la plus grande création de son père, à diriger un empire seul. Il l’a voulait elle à ces côté, et son père, et celle qu’il aimait, et son frère Ajito, et le mentor qu’avait Nate pour Robert, et Raneas, et le Comédien. Il ne voulait plus être seul maintenant. Il les voulait tous, près de lui désormais. Quand Jade tendait la flaque à Gilean, elle lui tendait cette vie pleine de promesse qui se profilait à l’horizon. Aussi doucement que possible, il repoussa son bras, la fit se lever, et la serra contre lui aussi fort et aussi doucement qu’il enlacait Kym. Il avait besoin de son contact, sa chaleur. Il ne l’a connaissait pas, mais elle lui avait tellement manqué. Comme si en cet instant précieux, plus rien ne valait quoi que ce soit dans ce vaisseau hors de prix. Elle avait étonné par Stinger et sa longévité ? Cela n’avait pas d’importance. La ballade qu’ils avaient fait tout les deux ? Elle n’avait pas d’importance. Cet immense train qui les menait vers le dénouement de cette rencontre ? Tout cela n’avait aucune importance. Il l’a voulait elle, près de lui. Il ferma les yeux, la gorge noué, les yeux humides. Il souriait, ne voulait rien dire. Il n’aurait pas su pas quoi dire de toute façon, cette situation était impossible à expliquer ou à décrire. Au dessus d’eux, l’immensité de la galaxie défilait plus vite que jamais,dans ce lieu où l’horizon n’existait pas. Il voulait la protéger de l’univers entier, de tout ce qui pouvait leur arriver. Elle était forte et indépendante, il n’était plus qu’un enfant dans ces bras. Il faisait tout ce qu’il avait en son pouvoir pour empêcher qu’elle puisse voir tout cela, pour qu’elle sache réellement réellement tout ce qu’ils avaient vécu. Mais il ne voulait plus jouer à la grande personne, il ne voulait plus endosser ce rôle qui le dépassait. Son père était un homme plein de pouvoir, pleins d’ambitions et assez fort pour s’éloigner de tout, mais lui n’était pas tout cela. Plus le temps passait, plus Gilean comprenait le geste de Robert, pourquoi il avait décidé de mettre toute sa vie de coté.

Higginbotham ne disait rien. Quand son corps avait pu refouler la vague de sentiments qu’il avait ressenti, il s’écarta de sa mère et pris la flasque. Il avala son contenu d’une traite, comme si plus rien n’avait d’importance, encore aujourd’hui. Quand il lui tendis en retour, il ne put s'empêcher de rire, comme un enfant riant avec sa mère, complice des même jeux idiots. Il ne voulait plus parler, il ne pouvait pas parler. Il savait que s'il commençait une phrase en cet instant, ces sentiments refouleraient le pas de son esprit, qu’il ne pourrait cette fois ci les contenir. Alors il regardait les étoiles, l’esprit embrumé par l’alcool et la situation si incroyable. En moins d’une semaine, il avait retrouvé les deux femmes qu’il aimait de toute son âme, comme si son retour dans cette galaxie avait été attendu. L’immense planète d’ou ils étaient tout deux originaires brillaient en face d’eux. A la surface, il imaginait la vie, l’excitation et la vigueur retrouvé grâce à tout ce qu’avait entrepris Stinger Industry. Les dômes, le prophète Ajito, l'entraînement des hommes… Tout cela amenait aujourd’hui la planète dans une nouvelle ère où les générations futures seraient plus courageuses, plus fortes, plus tourné vers les autres planètes. Est ce qu’un jour Métamol serait un peuple aussi répandu que les hommes ou les sayen ? Peut être, Higginbotham avait envie d’y croire. Quand finalement il avait retrouvé la possibilité de parler, il se retourna vers elle, un air doux et pensif

“ Avec l’épice, Stinger a acquis le pouvoir d’omniscience. Et même si il en est mort, la seconde ou il à pu en profiter à su se révéler suffisante pour la technologie de Stinger. Ainsi, il a pu créer ces messages dans la pyramide, donnant à son corps une postérité qui durerait des millénaires. Si Stinger était un homme mauvais dans le fond, il était le plus grand génie de cette génération. Il a redonné un sens à la vie des hommes et des femmes comme toi ou moi. Il nous as donné les armes pour nous battre. Et c’est grâce à lui que nous pouvons désormais voyager dans le temps. Je sais que ce pouvoir te semble si incroyable qu’il te parrait fou de le confier entre des mains mortelles. Mais je sais que je ne le confie pas à des idiots. Le temps, si il est modifié dans sa structure même, crée un nouveau chemin, une nouvelle possibilité qui n’avais pas encore été prévu par le cycle naturel du temps. En remontant la rivière, on détruit le cycle, on se risque à disparaitre dans les méandres du temps. Quand l’univers prévois un dessein pour nous, il est vain de l’esquiver. Le monde tournera toujours, les hommes et femmes s’aimeront, se hairons toujours, le cycle infini de l’histoire modèrne sera réécrite. Mais cette version réécrite de la réalité ne sera pas quelque chose de naturel, elle ne sera plus notre réalité. Jade, je viens d’un futur d’il y a dix ans, je vis dans une réalité que je réécris à chaque instant. Je pourrait partir à ma propre rencontre, retournant la ou je devrais être à cet instant. Je pourrais me conseiller sur la vie, me donner une nouvelle chance pour le futur. Mais le futur semblera faux, il ne sonnera pas juste. Si un jour tu hérite de ce pouvoir, tu comprendras ce que je veux dire par la. Utiliser le temps est une arme tellement forte qu’elle change le cours même de notre pensée, mais ne réécris pas ce que nous vivons. Nos blessures resteront toujours gravé dans nos mémoires, comme un rappel que nous vivons pas dans notre monde. “

Il regardait au loin, comme pour regarder par dela le noir infini de la galaxie. Il tourna la tête vers Jade, un sourire en coin

“Non, Nate ne sait pas encore que la technologie a été enfin achevé. Dieux sait ou il est, mais quand il reviendra parmis nous, il le saura. Tu n’a pas besoin d’en parler à voix basse, tout les membres d’équipage connaissent la moindre des technologies à bord. Nate connaîtra ca bientôt, mais il connaît déjà les implications du voyage dans le temps et il sait quels sont les problèmes de ces manipulations réservés au dieux eux-mêmes. Cette technologie est exactement comme ce vaisseau : un pouvoir de destruction et de création si immense que personne ne doit jamais l’utiliser, pour le bien comme pour le mal. Ce vaisseau est le pinacle de toute les technologies qu’ont développé notre entreprise, jamais elle ne doit servir pour faire le mal. Les vaisseaux qui suivent la Flèche d’Argent, eux, sont des machines de guerres faites pour affronter loyalement nos ennemis. Quand Robert White est mort, toute la fourberie qu’il était est mort avec lui. Un jour peut être nous reprendrons ce tournant plus sombre, mais jamais nous n'utilisons des armes contre lesquelles nos ennemis ne peuvent pas lutter”

Le train commença à ralentir, ils approchaient de leur destination. Le quai du Coeur de Fer n’était plus très loin. S'ils ne voyait pas le dock d'amarrage de cet immense vaisseau, Higginbotham savait ou il était. Ils était arrivé par la avec Kym, il se rappelait de tout : l’immense allées d’hommes, Ellias qui les attendaient au bout de l’allée, ce dernier baiser volé dans le vaisseau marquant une conclusion, la fin d’un moment inoubliable… Tout cela semblait si loin et si proche en même temps. Kym n’avais réapparu depuis un moment, il savait qu’elle était là, quelque part. Il sentait sa présence. Mais en cet instant, il avait peur que ce vaisseau soit le théâtre d’une nouvelle conclusion. Il avait peur de la voir partir comme Kym était parti. Il ne pouvait pas la retenir, ne voulait pas la retenir elle non plus. Le train continuait inexorablement sa route vers le destin qui l'attendait tout les deux. Qu’allait il se passer à bord du vaisseau ? Comment allait elle réagir à tout ce qui allait se passer ? Gilean chassait ces idées, essayant de penser au présent, au visage de sa mère, à la douceur de son sourire. Le train ralentissait en gare, ces attaches basculant depuis le flan vers le sol. Encore une fois, la gravité semblait faire oublier tout cela, ne faisant rien ressentir de ce changement qui devrait être une source de problème pour l’équilibre. Mais ils restèrent les pieds fermement ancré dans le sol.

Il n’avait pas besoin de lui dire qu’il voulait l’accompagner, cela tombait sous le sens. Tout cela les amenait tout les deux à cet instant unique qui allait arriver. A la sortie de la gare, de nouvelles ruelles étaient devant eux. Quelques mètres plus loin, une immense arche. Quelques mètres encore plus loin, on apercevait la carlingue de l’immense Coeur de Fer. Même alors qu’ils devaient encore parcourir un bon kilomètre, il semblait énorme, immense. Alors que lui paraissait gigantesque, cela donnait encore plus le tourni que de simplement s'imaginer la taille de la Flèche d’Argent. Ensemble, ils marchèrent, et chaque pas était une souffrance pour Gilean. A chaque pas, il semblait perdre un an dans son esprit, chaque pas le rapprochait de plus en plus de l’enfant qu’il avait été. Au bout de quelques mètres, il n’était plus Boss Stinger, il n’était plus que Gilean Highwing White, le fils de neuf ans enlevé à ses vrais parents. Plus il y pensait, plus tout cela avait de sens : jamais il n’avait été intéressé par les étoiles, il avait uniquement été attiré par ceux qu’il aimait, ceux qui étaient loin de lui. Il lui arrivait petit de se réveiller en larmes dans son lit d’enfant, sans savoir pourquoi ces joues étaient humides, sans savoir pourquoi il sanglotait au milieu de la nuit. Il avait aimé ces parents adoptifs, ils les aimaient de tout son coeur. Mais Jade et Robert était bien plus que ca dans son esprit. Ils étaient l’union la plus parfaite entre les deux êtres que tout opposait. Ensemble, ils avaient réussi à donner la vie à un enfant qui avait su s’affranchir de sa condition pour venir briller dans les étoiles, avec ceux qu’il aimait. En donnant la vie, ils avaient transformé le plomb en or, ils avaient réalisé l’impossible. Il voulait donner la main à sa mère, sentir sa paume réchauffer son coeur. Il voulait qu’elle le protège de tout ce qu’ils devaient affronter désormais. Comme avant, il posa une main sur son dos pour ressentir son souffle. La mine grave, ils entrèrent tout deux dans l’immense hangar.

En face d’eux, le Coeur de Fer semblait si grand et le hangar si immense que tout cela semblait hors de propos. Hors du vaisseau ou dans le vaisseau, on ne pouvait pas se rendre compte des proportions de la Flèche d’Argent. Mais en voyant la taille de cette pièce, on comprenait assez vite qu’il était impossible dans toute la galaxie qu’on fabrique un jour un vaisseau plus grand. Ils avançaient dans ce hangar vide, seul le bruit des moteurs toujours actifs du Coeur de Fer ronronnait dans la pièce, comme un géant endormi attendant son heure pour se réveiller. En cet instant, il pénétrèrent tous les deux à bord de ce vaisseau qui allait changer leur vie à tout les deux. Gilean connaissait bien le chemin à prendre, il savait exactement ou amener Jade pour qu’elle découvre enfin la réalité. La salle de commande, le siège du capitaine, il invita sa mère à s’y asseoir, à réclamer ce qui lui venait de droit. Il était amusant qu’elle dise qu’elle n’était pas faite pour cette industrie. Techniquement, elle était la plus proche héritière de tout ce monde de finances. C’était elle qui aurait du devenir Boss Stinger si les droits de successions avait été différents. Le vaisseau était vide, il n’y avait qu’eux deux. Aucun membres de l’équipage n’était à bord. Jade ayant pris le siège qu’il avait pu utiliser pendant plus de dix ans, il se mis au commandes du gouvernail et la poussée des machines. A deux, ils ne pouvaient pas aller très loin, mais il voulait qu’ils vivent tranquillement ce qui allait se passer. Il manoeuvra le vaisseau pour le faire sortir de la Flèche d’Argent, le plaçant en orbite plus basse autour de la Belle de Vert. Quand la trajectoire était stabilisé, il se retourna vers Jade, le regard triste.

“ Eh bien voilà, nous y sommes. Le destin t’attends désormais. Voyons ce que Stinger à prévu pour toi. Prononce le mot qui t’ouvrira les portes de la vérité.”

Il s’approcha d’elle, se plaçant juste derrière le siège du capitaine. Il lui posa la main sur l’épaule, le plus tendrement et le plus affectueusement possible

“Je suis avec toi, pour le meilleur et pour le pire. Quoi qui se passe maintenant, je suis derrière toi. Affrontons ensemble une dernière fois ce fou “
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MessageSujet: Re: [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.   [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net. ClockJeu 9 Fév 2017 - 23:39
C'est avec un brin de philosophie qu'il avait répondu dans le vague sur son enfance : elle n'insista pas, sachant qu'elle même n'aimait pas trop se plaindre ni raconter sa vie. Peut-être que la flasque avait été la raison de son mystère, de son silence et de son comportement d'un coup très profond... Car il l'avait fait lever pour l'enlacer.
Oui, le grand patron de la Stinger Industry, l'homme qui pesait le plus dans l'univers, celui qu'elle ne connaissait pas vraiment, venait de lui faire un câlin. Et... C'était agréable, de façon surprenante. Depuis quand un métamol ne lui avait pas donné un câlin ? Depuis son enfance, avant Enolc. Avant tout ça, autant dire des siècles. Quand à son dernier câlin en date, c'était Nate qui lui avait donné.

Entre l'un des plus grand scientifique de son temps, et l'homme le plus riche de tous les temps (même s'il y avait triche à l'épice) elle commençait a avoir une collection de câlins qui avait de la gueule. Mais si le calin de Nate avait été lourd en émotion et en malaise, celui de Higgin' était léger et réconfortant. Comme si leur étreinte lui remplissait un vide dans le cœur. Peut-être qu'à travers lui c'est Métamol entière qui venait de lui pardonner. Peut-être qu'à travers ce câlin quelque-chose se réparait. Elle profita un instant de ce geste et finalement ouvrit la bouche pour dire une ânerie, un truc pour sortir de cette situation un peu trop forte en émotion pour elle. Le sentimentalisme, elle avait tendance à pas trop en abuser.
Vous savez, quand on noie son âme dans un bain de névroses, de mal-être, de pleurs refoulés, appuyer sur le cœur, presser une peu trop tendrement, ça a tendance à faire déborder le tout. Jade avait au court de ses dernières années choisi de vivre seule pour ne pas être la larve molle qu'elle était au fond, quand on lui montrait un peu de tendresse. Un regard, un câlin...

“La vie est faite de ces instants où nous nous aimons par le regard des autres.
Un sourire sur le visage d’un être aimé, le rire d’une personne unique à nos yeux. “


Peut-être que lui aussi le savait. Peut-être que lui aussi savait que les sentiments que vous offre les autres c'est le meilleur moyen de se montrer vulnérable et de plus avancer.
Ce genre de conneries qui vous touche où c'est sensible, et qui nous transforme en un flamby dont on aurait enlevé la languette. Vous imaginez ? Plorf. Démoulée la Jade, et voilà le caramel qui coule, qui colle, lentement... se répand, tâche le tapis et la rend aussi flasque et fragile qu'un flan, vulnérable au moindre coup de cuillère. Alors Jade, elle avait farouchement préféré être privé de dessert, de câlin, de gens qui vous enlève l'opercule et vous retourne le cœur. Parce que c'est plus facile à transporter, un flamby bien empaqueté, qui se tient dans son armure de plastique, loin de toute émotion humaine. C'est plus propre aussi. Un petit flamby, bien contenu dans sa capsule solitaire, dans l'espace.

Le timing était parfait parce qu'avant qu'elle veille interrompre le moment douceur, il s'écarta d'elle. Sans doute pas un hasard, peut-être que c'était une règle universelle, ou un règle métamole. Vingt-et-une secondes, c'était le délai acceptable avant les grandes eaux métamoles ?
Et en parlant d'eau, il lui siphonna sa flasque avant de lui rendre, hilare vide. Bon, en temps normal elle aurait gueulé, devant cet affront. Et elle, elle buvait quoi maintenant ? Surtout avant un moment comme ça ! Mais, comme si le rire de Gilean était enivrant, elle rit aussi.

"Hahaha... Mais rigole pas trop t'as intérêt à ce qu'on me la remplisse fissa."


Elle reprit un air plus sérieux, l'écoutant parler de Robert et de l'épice. Mais bien plus captivant, il parla du temps. Des risques mais aussi et surtout, de la valeur de la vie. La vraie. Celle constituée des erreurs que l'on n'a pas réparées. Celle que le voyage dans le temps n'a pas altéré. La vie pure et vierge de toute modification.
"Ouais, j'imagine que ce doit être comme de couper un whisky : Plus le breuvage nous échappe, meilleur il est : on ne se saoule pas avec de l'eau."
Bon elle avait compris le message, mais lui allait-il comprendre celui de Jade ? Celui qui voulait dire que la flasque vide, bordel !

Le Boss jura que jamais il n'utiliserait à des fins malhonnêtes le pouvoir qu'il avait partagé avec son équipage. Elle lui sourit, mais pas par complicité, par pitié, parce qu’elle trouvait ça presque naïf.
"Tu as vu le temps... Tu sait mieux que quiconque ce qui arrivera, j'imagine qu'il est facile de jurer que tu resteras honnête à jamais." Elle regarda le goulot vide. "J'ai chéri la moindre de mes erreurs, parce que je ne pouvais les effacer. Et mon penchant pour l'alcool, générateur de grosse conneries, est à l'image de ma bataille perdue : Je perd, chaque seconde de ma vie, je suis sur le mauvais chemin, parce que justement je ne peux pas savoir à l'avance où il va. Alors quitte à vivre une vie d'échec, autant décider que c'est ce qu'on voulait. Higginbotham... Gilean. Je suis persuadée que tu as bon fond mais j'ai du mal à croire que tu puisse maîtriser l'univers, même avec l'épice, ou la meilleure technologie... Parce que le monde est fait d'erreur. Nous en sommes tous." Elle rit. Mais ce qu’elle ne disait ne semblait pas drôle, et le fond de sa voix non plus. "Peut-être que demain, dans cent ans, ou la semaine dernière quelqu'un t'as déjà dérobé ce pouvoir et s'en ai servit à mauvais escient. Je ne peux croire que s'il existe un tel pouvoir il ne te dépasse pas et ne t'aies pas déjà joué un tour. Qui sait, la piste de l'épice donnée à Robert était peut-être un cadeau de quelqu'un qui savait qu'un jour ou l'autre ce pouvoir vous échapperez. Robert et sa malhonnêteté sont mort mais tu sait toi-même qu'il n'a pas fini de nous dévoilé ce qu'il a fait durant le sursis infini que lui a accordé l'épice. Peut-être que tout est écrit, mais nous n'aurons pas assez d'une vie pour tout lire." Elle semblait pensive. Enolc. Enolc. Enolc... Elle avait déjà connu un homme qui voyageait dans le temps. Et s'il avait eu son pouvoir par la Stinger Industry ? Pire, et si finalement c'était elle, demain qui allait le donner à son ancien maître, à ce meurtrier, à cet enfoiré de première, ce manipulateur, ce boucher ? Et si tout le passé avait été provoqué par sa venue ici, sur la Flèche d'Argent ? Et si c'était l'épice et non l'ADN des métamols qui avait poussé Edmund Enolc à créer une base sur Métamol ?
Jade se paralysa. Le dôme... Elle devait y retourner et voir ce qu'il s'y trafiquait vraiment ! Mais en faisant cela est-ce qu'elle n'allait pas justement activer le destin, ou plutôt le passé, en remettant au scientifique la clef des secrets ?

Elle fut tirée de ses pensées par une femme qui vint lui remplir sa flasque d'un liquide aussi clair qu'un rêve d'enfant.

Jade se rendit compte de la gravité des propos qu'elle avait tenu et éclata de rire : "Je déconne, je suis sûre que tu es la personne la plus apte à protéger le temps ! Gérer l'héritage de Monsieur White est à mon avis bien plus compliquée et tu t'en es sorti sans mal alors l'épice et tout ce bordel, un jeu d'enfant !" Elle s'empressa de boire un bon coup. Jamais, JAMAIS elle ne voulait toucher au voyage dans le temps. Et... et mais "Hop hop hop !" La femme à la bouteille allait repartir mais Jade la rattrapa et but toute la flasque pour qu'on lui re-remplisse. "Héhé." s'amusa Jade qui regarda le liquide remplir à nouveau sa flasque en métal où il était gravée A.K pour Armée Kanasienne. L'employée de Stinger Industry une fois sa tâche terminée retourna les talons mais Jade la retint une nouvelle fois en sortant de sa poche une autre flasque avec un petit écran : celle que Nate lui avait donné. "Nate serait déprimé de voir que je l'utilise comme réserve supplémentaire : mais bon il me l'a offert pour assurer ma sécurité, et avoir toujours un stock bonus d'alcool c'est méga sécurisant !"



A ces mots, le train ralentit dans une respiration lente des moteurs qui semblaient se réveiller d'un sommeil tendre. Leur chemin se fit plus silencieux, comme si elle et lui retenaient leurs respiration : Après des monuments architecturaux à couper le souffle, le joyaux tant désiré apparut enfin. Le cœur.

Ils posèrent le pied à son bord. Elle le suivait. Un pas avant l'autre. Lui et sa cape qui volait, dans une noblesse qu'elle n'avait jamais effleurée. Elle bomba le torse, parce qu'elle avait besoin, aussi, en ce moment, de se sentir importante. Elle l'était. Elle le savait, même si elle n'y croyait pas. Elle sentait la tension monter, et son propre cœur, pas en fer du tout, qui battait, battait, contre les murs métalliques du vaisseau, contre sa poitrine, contre les parois du temps lui-même qui voulait s'exprimer, lui dire qu'elle allait au devant de quelque-chose d'irréparable.

Le poste de pilotage, immense, se dévoila devant elle. Ils étaient seuls. Il lui montra un siège et il se posta à quelques mètres d'elle, au gouvernail pour quitter le sein de la flèche d'Argent.
Quand il manœuvra pour sortir du port elle sentit que c'est son coeur à elle qui sortait de sa poitrine. C'était  un point de non retour : ils allaient tous les deux affronter celui qui avant sa mort avait acquis l'immortalité.

"Gilean... Je ne sais pas ce que tu sais mais..." Elle posa sa main droite sur une manette et la serra fort. "Ce qu'il m'a dit dans la pyramide... était assez personnel. Je suis un peu gênée que tu assistes à ce qui peut arriver." Elle sembla un peu fébrile mais au fond de ses yeux une lueur de détermination, de combattivité et d'assurance brillait. Était-ce un petit sourire d'excitation et de hâte sur ses lèvres pâles ? "Mais au fond de moi, je crois que je suis soulagée de ne pas être seule." Elle posa une deuxième main sur les commandes. "Il parait que lui et moi on s'est aimé. Désolée d'avance pour le drama." Elle eut un petit rictus qui sonna faux, entre gêne et tristesse. "Aller, il est temps d'ouvrir ton coeur Jade." Elle prit une inspiration et ferma les yeux. "Il est temps qu'il arrête ton... HeartJade."
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MessageSujet: Re: [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.   [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net. ClockSam 11 Fév 2017 - 0:33


Sur la passerelle du train, elle avait évoqué un point que Stinger craignait chaque jours, chaque nuit. Il voyait en ce mondeune abomination qui pouvait tomber a chaque intant. Est ce qu’un jour un homme aurait l’inconscience de dérober les pouvoirs qu’il avait obtenu ? Tant de gens pourraient avoir un usage si inconsidéré de tout cela. Mais c’était pour cela qu’il avait pris ces précautions, qu’il avait réussi un tour de force qui le mettait lui même en echec quand il voulait utiliser ce pouvoir. Quand elle avait évoqué l’épice, il s’était retourné vers elle

“L’épice que nous avons récupéré sur Métamol a été entièrement détruite. Nous avons pu raser chaque centimètre carré de sable pour être sur que plus aucune poche de ce puissant pouvoir ne soit trouvable à l’état naturel. Si un homme trouvait ne seraisce qu’une once de l’épice, l’univers entier serait en grand danger. Mais il n’en existe plus ici, pas plus qu’ailleurs d’ailleurs, ou tellement loin qu’il faudrait l’équivalent de plusieurs vies pour aller en chercher à nouveau. Mais cela ne nous empêche pas d’utiliser ce pouvoir puissant”

Alors qu’un homme s’était approché pour remplir la flasque de Jade, elle l’avait remercié après qu’elle ai fait remplir une deuxième. Elle était quelqu’un de prévoyance, le bon alcool ne coulait pas à flot dans vet univers.

“Aujourd’hui, je ne me sert quasiment plus de ce pouvoir au capacité illimitées et impressionnantes. Je préfère avoir une vie courte avec des surprises et des moments inoubliables qu’une vie d’immortel qui connaît chaque instant de sa vie. Et pour empêcher quiconque de faire quoi que ce soit avec ce pouvoir, il a été synthétisé puis amalgamé avec un puissant inhibiteur empêchant de causer du tort à un ennemi ou de le tuer par son action comme son inaction. Si non seulement il est impossible de tuer sous l’emprise de l’épice, l'affaiblissement que le corps subit comme contrecoup est énorme, rendant toute contre attaque impossible. En soi, l’épice est plus un inconvénient qu’un avantage pour un guerrier”

Ils avaient tous deux marché vers le vaisseau, ils étaient tout deux avancé vers leurs destiné. Quand ils s’était installé dans la cabine de pilotage, elle s’excusa d’avance pour tout ce qui pouvait arriver ensuite. Higginbotham voulait lui dire à quel point lui il était désolé pour toute la tournure que cela allait prendre. Il ne savait pas à quoi s’attendre de Robert White, mais il savait que cela allait les marquer, tous les deux. Si la vie n’avaient été jusque la qu’une simple successions d'événement aléatoire, ce moment était, comme avec Kym, gravé en lettres rouges dans leur vies respectives. Ce moment était un instant unique, la conclusion d’une sonate jamais achevé. Ils allaient tous deux mettre un terme a tant d’attente qu’ils avaient pu vivre. Enfant, Higginbotham regardait le ciel, espérant un jour trouver sa voie. Aujourd’hui, il regardait sa mère en espérant trouver la paix et qu’elle trouverait la vérité. Dans cet ambiance aseptisé, dans cette salle qui avait vu naître l’amour chez Gilean, il allait connaître à nouveau l’amour : celui qu’il éprouvait pour une mère qu’il n'avait jamais pu voir, avec qui il n'avait jamais rien pu partager. Et quand elle prononça le mot qui allait changer leur vie, Higginbotham ne put que retenir son souffle. Enfin ils allaient savoir ce que le Coeur de Fer leur avait réservé

Il ne savait pas pourquoi, Higginbotham s'attendait à voir le vaisseau se transformer, les lumières à bord étinceler, l'ascenseur privé de l'ancien Boss Stinger se remettre en service pour accéder à ces quartiers, lieu scellé depuis sa mort. Il imaginait les moteurs temporels se mettre en marche dans un fracas aussi soudain que imprévu, pour les amener dans une dimension et un temps si lointain que l'humanité ne pouvait pas s'en souvenir ou même l’avoir vécu. Il pensait se retrouver en face à face avec son père, à l’époque même des derniers feux de l’apocalypse étaient encore quelque chose faisant partie du présent. Il imaginait tant de choses, et pourtant, les premières secondes, rien ne se passa. Gilean savait que le système de détection de voix était parfaitement calibré et n'avait jamais fait défaut. Il n’y avait aucune chance que le message de sa mère n’ai pas été entendu. Quand Ellias prenait le contrôle du vaisseau grâce au même mot de passe, le Coeur de Fer semblait devenir une extension du corps du commandant. Ici, l’immense morceau de métal semblait muet, le poste de commandement tintant toujours des mêmes bips qu’à son habitude. Une colère sourde montait en Gilean, pensant que tout cela n'était qu'un pied de nez, une grande farce destiné à blesser une nouvelle fois, qu'on se rappelle une fois de plus de cet homme qui avait tant marqué ceux qui l'avait côtoyé. Il avait le visage baissé, les yeux fermés, le souffle court et silencieux. Elle attendait une vérité que lui connaissait, il savait qu'elle allait en souffrir, qu'elle le rejeterais peut être. Et si elle s’enfuyais ? Et si elle ne voulait pas de son fils ? Et si Gilean n'était pas à la hauteur ou que le choc était trop grand, trop fort ? Dans son esprit, tout tournait bien trop vite. Même l'alcool et l'anxiété ne faisait pas habituellement un tel effet. Il serra plus fort l'épaule de Jade, sans lui faire mal, pour simplement être la, dans son esprit, près d'elle dans le monde physique comme au plus profond de leur âme commune. Une large roulait sur la jour de Gilean, tout pouvait s'arrêter ici et maintenant, tout ce qu'il aurait alors vécu avec sa mère aurait été cette balade à travers la forêt de l'immense Flèche d’Argent. Tout semblait immobile dans la salle de commande du vaisseau, les deux esprits de Gilean et de sa mère figé par l'attente et l'angoisse mêlée. Ils attendaient bien trop longtemps, tout était bien trop calme. Higginbotham tremblait, il voulait s'enfuir. En un instant, il sentit quelque chose, quelque chose qui le terrifiant et auquel il ne pouvait croire. Depuis le haut de son dos, frayant un chemin dans tout son corps, il sentit un frisson le parcourir, comme si la mort elle même était à côté de lui

“Boss Stinger sur la passerelle”

La voix mécanique avait percé le silence comme un eclair zebrant un ciel d'automne. Jade et lui était tourné en direction de l'immense vitre qui parcourait la moitié du pont de commandement. Derrière eux, une grande arche menait au autres parties du vaisseau. Derrière eux, les lumières jusque là à moitié éteinte s'était rallumé, comme si le système de détection de personne avait capté un autre à bord que la mère et le fils de Stinger Industry. Derrière eux, une forte odeur de cigare leur chatouillait les narines. Incrédule, Higginbotham avait bêtement pensé que la voix robotique voulait parler de lui quand elle avait annoncé la présence de Boss Stinger. Il n'avait pas eu à se retourner pour comprendre son erreur, pour comprendre qu'à bord de ce vaisseau et en cet instant, il n'était plus le Boss Stinger, qu'il n'était plus que le fidèle commandant du Coeur de Fer, qu'il n'était plus que le fils devant le père éternel. Il se senti défaillir, l'âme emporté dans un tourbillon de questions et cherchant maladivement une explication à tout cela. Un hologramme ? Le Cœur de Fer n'en produisait pas à cet instant. Robert White ayant survécu ? Son corps était toujours dans la pyramide. Une entité robotique ? Impossible, RA-31 avait été un modèle certes avancé mais il était ancien et l'entreprise n'avait pas avancé plus sur ce sujet. Tant de possibilités infinies ce présentait devant lui : l'argent et le pouvoir rendait la question “Comment” impossible à répondre. Donner un sens à tout cela, voilà ce que le cerveau de Higginbotham essayait de résoudre par tout les moyens. Mais rien n'y faisait. Derrière eux, la présence d'un fantôme, d'un homme omniscient, d'un homme venue d'un passé si lointain et si proche en même temps. Gilean ne voulait pas se retourner, il ne voulait pas le voir, lui, son père qui avait tant fait de mal à sa mère. Il ne voulait pas le voir, lui qui les avaient tout les deux abandonné à une vie de misère et de tristesse.

“Mère, aide moi”

Ces jambes ne le retenait plus. Les yeux fermés, il serrait la main de sa mère, comme ancré dans la réalité par ce simple contact. Il avait besoin d'elle plus que jamais, et elle avait besoin de lui en cet instant. Mère et fils, réuni, partant affronter le père. Situation bien triste pour une réunion de trois être lié par la plus puissante des alliance, celle du cœur. Deux fantômes d'un temps passé dans un vaisseau d'une autre époque. Pendant un instant aussi bref que possible, Higginbotham pensait délirer, imaginer tout cela seul dans sa tête. Il se voyait seul, comme si tout ce qui était autour de lui n'était que des brumes dans son esprit malade. Mais elle était là, et lui aussi. Étrangement, Robert White ne bougeait pas derrière eux, il restait dans l’encablure de la porte. Dès qu'il se mit à parler, les mots résonnent dans son esprit comme un phare éclairant à nouveau une partie de sa vie

“Eh bien, pour un type qui connaît le futur, c'est con je sais pas quoi dire”

Higginbotham se retourna. Un homme bedonnant, au épaules carrés, le crâne parfaitement lisse, le costume parfaitement taillé. Il fumait les mêmes cigares que ceux qu'il avait passé à Kym, les cigares personnels de Stinger. Il avait demandé un scan complet au vaisseau : il n'était ni un imposteur, ni un hologramme. Il était, comme eux deux, un tas de chair parmi d'autre tas de chair. Stinger était en vie, devant leurs yeux. Higginbotham sentis la colère monter en lui, une colère si intense et si violente qu'il ne pouvait pas la réprimer. Il les avait fait souffrir pour rien, ils les avaient trompé par un faux voile de la mort, par une histoire de crise cardiaque à la con. Mais tout cela ne tournait pas rond, le corps de Robert White était toujours dans la pyramide. Il avait besoin d'explication, il devait en avoir. Alors qu'il faisait face à Stinger, celui ci l'arrêta tout de suite d'un mouvement de main, la mine grave. Il n'était pas commun de voir cet homme ainsi, tant concerné par les gens autours de lui. Stinger, l'homme sans pitié pour quiconque, semblait avoir un regard lointain et bien plus inquiet.

“Fils…”

Higginbotham s'arrêta immédiatement, comme retenu par quelque chose de bien plus fort que lui, comme si un électrochoc venait de frapper sa poitrine. Dans une seule et même seconde, Gilean passa de la colère sans merci à une rage sourde. Serrant les poings, l'homme en face de lui n'avait pas simplement ordonné qu'il s'arrête, les mots qu'il avait prononcé avait parlé à son corps, à son âme. Au plus profond de lui, il ne pouvait rien faire. La voix de son père, de l'homme omniscient qui était en face de lui l'avait arrêté d'un seul mot. Le pouvoir de la Voix était une légende, un mythe qui avait existé dans les mêmes contes de fées qui avait vu naitre l'épice. Normalement, Gilean devait maîtriser ce pouvoir. Mais il manquait d'entraînement, d'un professeur pour lui enseigner les techniques ancestrales de cet art oublié de tous. Mais Robert White avait réussi à maîtriser cela avec une perfection si incroyable qu'il pouvait en un seul mot plier la volonté de n'importe qui. Comment tout se la pouvait se passer ? Gilean, qui revoyais pour la première fois son père depuis qu'il connaissait la vérité, lui en voulait si profondément que le moindre carré de son être était arraché par la douleur de l’abandon. Dans son esprit, il n’était plus qu’un enfant, l'enfant abandonné sur Dosatz, à la recherche d’une vérité qu’il ne pouvait connaître, d’une vérité qu’il n’avais même jamais soupçonné l’existence. Enfant, il était le prince héritier du plus grand empire financier de toute cette galaxie. Enfant, il se battait pourtant pour avoir ne serait-ce qu’un morceau de pain, qu’un peu de chaleur. Le sang qui coulait sur ces temps d’enfants, les combats acharnés contre les autres orphelins de la cité lui donnait le sentiment d’être vivant. Et entre deux coups, il levait les yeux au ciel, rêvant de trouver enfin sa destiné. Aujourd’hui, sa destiné était bien trop lourde pour ces épaules. Les poings serrés, le souffle court, les larmes coulaient sur ces joues d’hommes, ces joues d’enfant. Le visage de Robert White était tordu par une douleur plus forte que n'importe quel souffrance physique. Il s'approcha de son fils, bien plus grand que lui, lui sourit, essuyant ces larmes comme pour balayer d’un seul mouvement le moindre chagrin. Higginbotham ne voulait plus se battre, il ne voulait plus lutter contre tout cela. Il enlaça Stinger aussi fortement qu’il pouvait, alors que son père lui rendait son étreinte en retours. Tout deux, ils étaient ridicules. Deux générations, deux visions d’un même monde, un père et son fils se retrouvant. Quand il eut retrouvé ses esprits, et pu enfin s’écarter de Gilean, son costume était débraillé, décousu. Il avait un sourire sur le visage que personne n’avait pu voir jusque la. Il regardait tout cela avec passion, les yeux éclairés du même bleu que Gilean. Il refit rapidement son costume, s’avance la ou Gilean aimait se mettre pour regarder les étoiles, dos à la mère et à son fils. La situation était si étrange

“Tant de souvenirs dans ce vaisseau, tant d’aventures vécues, tant de moment que je chéris comme mes derniers souvenirs de cette vie. Avant que vous vous posiez la question, et pour éviter d’autres effusions de colère inconsidérée : je suis bel bien mort. Mon corps et mon âme n’existe plus dans ce présent, ils ne sont plus que des coques vides sans intérêt. Mais vous vous doutez bien que Stinger Industry ne pouvait pas laisser mourir son leader d’une simple crise cardiaque”. Il inspira une bouffée de son cigare hors de prix, puis repris après une pause, en se retournant vers Gilean et Jade. “Je suis mort il y a de cela quatres mois, dans une des salles de ce tas de ferrailles, entouré de ma soeur et de mon fils. Mais pendant un instant qui dira moins d’une demi seconde, j’ai pu ressentir et vivre l’infini puissance du temps. Mêlé avec les implants qui parcourait mon esprit, j’ai eu le temps de laisser des messages pour certains élus, des personnes qui étaient soit importante pour moi, soit qui allaient changer le cours même de l’existence que nous connaissons aujourd’hui. Mais vous vous doutez bien que je ne me suis pas arrêté la.”

Les bips qui émettait depuis les consoles semblaient créer une musique douce et venu d’un autre temps, d’une époque si loin dans le futur que Gilean semblait perdu par tout ce qu’ils leurs arrivaient

“J’ai eu le temps d'enregistrer un message de plus, un message si long qu’il durerait le temps d’une vie entière. Je l’ai enregistré et placé dans le système holographique le plus puissant que nous ayons, ne créant pas uniquement une image d’une personne, mais recréant la totalité de son corps à n’importe quel endroit de la galaxie. Cet enregistrement, j’en connait le début comme la fin, je sais tout ce qui existe et existera dans la moindre seconde de ce que j’ai pu enregistrer. Cet enregistrement, il est pour toi Jade”

Il l’avait regardé droit dans les yeux, le regard triste et désolé. Plus Gilean regardait Robert, plus il y voyait de la tristesse, une tristesse infini. Il se rapprocha d’elle, doucement, si doucement. Gilean regardait, voyant son père chercher un pardon qu’il savait impossible à obtenir. Il voulait voir en elle quelque chose qu’il n’avait pas vu depuis si longtemps qu’il en avait même oublié la saveur. Il voulait voir sur son visage le sourire qui avait tant bouleversé son esprit. Gilean regardait, voyant son père aimer sa mère. Il lui en voulait tant, mais il connaissait toute l’histoire. Il lui en voulait autant qu’il avait de la pitié pour tout ce gâchis qu’ils avaient vécu, tous les trois. Il était près d’elle, le visage vers le bas, légèrement levé pour pouvoir la regarder.

“J’espère que tu n'imaginait pas que Boss Stinger allait s’en aller en t’offrant simplement un vieux rafiot. Tu es entré dans la flèche d’argent, qui abritait en son sein le Coeur de Fer. Mais le Coeur de Fer n’est pas qu’un vaisseau. La mémoire m’a joué des tours qui semble aujourd’hui rocambolesques quand on y pense. Le Coeur de Fer n’a jamais été le nom du vaisseau, il est le nom de son capitaine”

Higginbotham l’avait compris dès son retour des dix ans de voyage à l’autre bout de la galaxie. Le Coeur de Fer était la représentation même de tout ce que devait être la dynastie des White : des hommes avec un coeur barricadé derrière tellement de murailles qu’il était impossible de les atteindre. Les Coeurs de Fers étaient chaque Boss Stinger, alors que les Stinger étaient les femmes dans l’ombre de ces hommes. Elles étaient l’aiguille qui avait su s'immiscer dans la défense impénétrable des Coeurs de Fer, de ceux qui vivaient du mensonge, de la tromperie et des faux semblants. Jade faisait partie de ces dames qui avaient dû vivre un enfer, celui d’avoir un jour aimé un homme qu’il ne fallait pas aimer.

“Je t’offre la seule chose qui a un jour compté à mes yeux, la seule chose de bien que j’ai pu créer. Ensemble, nous avons donné la vie à un homme dont je suis si fier. Et je sais que je ne mérite absolument plus aucune considération, après toute ce que j’ai pu te faire, Jade, après tout ce que je n’ai pas pu faire pour vous deux. Mais maintenant, je t’en supplie, ne le laisse pas, ne fais l’erreur que j’ai pu faire. Oublier sa vie, c’est recommencer à zéro, c’est revenir dans le temps pour réécrire son histoire. Mais quand on oublie d'où on vient, on ne peut aller nulle part, on ne peut que stagner dans un rôle parodique de nous même. Et je ne veux plus de cette parodie. Alors voilà mon véritable cadeau : la vérité, aussi crue que douce soit elle. Tu n'es pas quelqu’un d’insignifiant Jade Highwind, tu est la mère de tout Stinger Industry.”

Robert White était la, près d’elle, sa femme, près de lui, son fils. Il étaient tous les trois à bord du vaisseau qui avait été la pièce maîtresse de tout Stinger Industry. Ce qu’ils vivaient n’était pas un moment heureux, ce n’était pas non plus un moment triste. Cet instant, comme figé dans le temps, n’était qu’une pause infini dans un espace infini, dans un océan inimaginable de probabilités et de hasard. Boss Stinger, l’homme qui avait osé tenir tête à Majin Vegeta, qui s’était imposé à travers des dizaines de galaxies malgré l’absence de pouvoir, qui voyait à travers la structure même du temps, était aujourd’hui à la merci d’une femme qui avait toujours fui un monde qu’elle ne pouvait accepter. Il l’aimait, elle qui avait su voir en lui quelque chose de plus que l’argent, le pouvoir ou le masque qu’il devait garder en toute circonstance. Elle était le Coeur de Jade qui avait brisé les défense du Coeur de Fer. Elle était son plus grand regret, elle était sa plus grande fierté. En cet instant, à bord du Coeur de Fer, la famille White était à nouveau réuni, une dernière fois peut être.
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MessageSujet: Re: [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.   [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net. ClockLun 6 Mar 2017 - 23:52
Elle avait gardé les yeux ouverts après avoir prononcé "le mot magique" : les commandes qu'elle tenait n'avaient pas fait de bruit étrange, la destination n'avait pas changé, rien sur les écrans du vaisseau n'indiquait une quelconque modification. Elle regarda autour d'elle, un peu plus loin : Gilean avait le même regard qu'elle, jouant au jeu des sept erreurs, cherchant partout ce qui s'était produit. Avait-elle mal prononcé ? Ou prononcé au mauvais endroit ? Peut-être devait-elle écrire la commande ?
Le boss avait toujours sa main sur elle, et pour lui parler elle se tordit sur le siège pour mieux le voir : il avait changer d'expression, et semblait plus énervé que déçu. Le jeune Boss lui serra l'épaule, comme s'il voulait la réconforter de cette arnaque. Elle sourit et allait répondre qu'elle allait bien, et sans doute sortir une nouvelle ânerie pour dédramatiser mais elle vit que la colère et la crispation du jeune homme étaient bien plus profonde. Avait-elle aperçu une larme ?
Jade, gênée, fit comme si elle n'avait rien vu et se retourna à nouveau aussi vite qu'elle s'était cambré la première fois. Quelque-chose lui échappait. Higginbotham ressentait plus de choses qu'elle alors qu'il n'avait aucune raison d'être soucieux : elle regarda à nouveau les commandes et fronça les sourcils. Avait-elle oublié de respirer depuis de longues secondes pour être sûre de percevoir le moindre bruit ?
Elle serra le poing et à nouveau se retourna, bien décidée à comprendre pourquoi il était dans cet état :

"Gil-"
“Boss Stinger sur la passerelle”

La mécano sursauta : le silence avait été rompu par une voix inconnue qui semblait être une interface de communication du vaisseau lui-même. Boss Stinger sur la passerelle ? Est-ce que Gilean était appelé à s'y rendre ? Elle et lui s'était penché pour voir la fameuse passerelle et elle avait finalement choisi de se lever de son siège pour se tenir debout face au passage qui semblait habité d'une présence nouvelle. La main que Gilean avait de son épaule glissé pour se tenir contre la sienne.

“Mère, aide moi”

Elle détacha son regard du vide pour le regarder à nouveau et vit qu'il était effrayé et qu'il refusait de regarder derrière eux, là où une fine fumée semblait voleter. L'actuel Boss serra sa main comme pour la retenir : L'aidait-elle ou demandait-il l'aide de Jade ? Il avait clairement besoin de soutien, ayant dans une quasi-prière appeler sa mère. D'ailleurs était-il encore apte à tenir debout tout seul ? Elle serra sa main à son tour, pour le réconforter : c'était presque dérangeant de voir l'homme le plus impressionnant de la galaxie, le plus grand des patrons, un demi-dieu voyageant dans le temps et l'espace devenir aussi vulnérable.
Elle ouvrit les yeux grands, un brin inquiète mais plus curieuse que jamais, vers la silhouette qui était enfin parvenu à eux.

Lui.
Elle sentit son cœur s'arrêter sans qu'elle ne le veuille. Celui qu'elle ne connaissait pas mais qui lui avait retourné le cœur. Celui qui outre-tombe lui avait volé un baiser et montré les plus belles choses de l'univers. Celui qui était le fantôme qui la hantait, comme un souvenir vague et vaporeux d'un alcool délicieux mais traitre qui l'aurait privé de tout sens, de tout souvenir. Une apparition complétement surréaliste, un miracle qui ne l'impressionnait même plus.
Qu'il soit mort ou non, qu'il voyage dans le temps, qu'il utilise une technologie impossible ou même qu'il soit un Dieu elle commençait à s'en foutre royalement : Robert White semblait n'avoir aucune limite et elle avait accepté de pas pouvoir comprendre ou anticiper tout cela. Ce qui la troublait bien plus que sa résurrection devant eux après un mot de sa bouche, bien plus que l'épice ou quelconque pouvoir, était qu'à chaque fois qu'il la regardait elle sentait son âme trembler. Pourquoi ressentait-elle cette avalanche de sentiment, ce vertige entêtant dès qu'il était là ? Pourquoi ce baiser ne l'avait pas laissée de glace et pourquoi, pourquoi avait-elle en même temps envie de partir en courant ? Son cerveau était clairement en train de déclencher un signal d'alarme, comme si elle pénétrait une zone dangereuse, qu'un danger de mort imminente se dressait devant elle. Un tabou, un interdit, quelque-chose qu'elle ne savait pas, non, qu'elle ne savait plus. Quelque-chose qui avait été enterré loin dans son passé, comme le nom de Robert White.

“Eh bien, pour un type qui connaît le futur, c'est con je sais pas quoi dire”

Gilean reprit vie et fébrile se tourna. Il semblait hors de lui : Jade se rendit compte qu’elle avait clairement raté un train et se sentit presque de trop alors que c'était elle qui avait reçu un mot de passe et un droit à une exclue inédite... De quoi être jalouse. Elle se recula d'un petit pas, alors que Robert avançait vers le nouveau dirigeant de la firme. Ces deux là avaient clairement des choses à régler et Jade détourna les yeux un instant quand elle entendit :

"Fils..."

Elle releva le regard, commençant à ne pas aimer ce qu'elle entendait : c'était possiblement une formule condescendante d'un gourou envers son successeur. Possiblement. Sans doute. Alors pourquoi Gilean en voulait-il tant à celui qui lui avait donné son empire ? Et pourquoi Jade avait un horrible pressentiment ? Gilean s'était immobilisé et Robert, paternel et protecteur vint lui sécher les joues et après un échange de regard qui n'avait rien à envier aux combats les plus épiques de la galaxie, ils s'enlacèrent. Leurs yeux avaient le même bleu superficiel donné par l'épice, mais ce n'était pas leur seul trait commun. C'était évident ; ils étaient père et fils.
Alors Jade recula à nouveau, de plusieurs pas, jusqu'à ce que son corps se plaque au mur métallique du vaisseau : Elle n'aimait pas du tout ça. Pas du tout.
Gilean lui avait serré la main. Il l'avait accompagné jusqu'ici. Il avait prononcé un mot plus tôt qui ne devait pas être pris à la légère, en demandant de l'aide, serrant sa main : Jade ne clignait plus des yeux, et si elle avait pu elle aurait disparu dans le mur, traversé la carlingue et sauté dans le vide spatial pour fuir.
Elle vit le fantôme mort-vivant miraculé -sérieusement, appelez-le comme vous le voulez- passer devant elle et elle pria pour qu'il ne la regarde pas, comme une élève ne voulant pas être interrogée : elle reprit son souffle quant Robert continua sa route vers la voute étoilée.
L'odeur de cigare sur son passage était agréable aux narines de la mécano et elle se détesta d'avoir ressenti du plaisir à inspirer un peu plus fort.

Il s'expliqua ; il expliqua qu'il était bien mort, d'une crise cardiaque comme elle l'avait su en allant à la pyramide. Il raconta ce que Gilean avait dit à propos de l'épice, et parla de ses entretiens possibles grâce à ce pouvoir dans son tombeau, comme pour Ajito ou elle. Mais il ajouta avoir un message de plus, dans ce dispositif même qui lui permettait d'apparaître en chair et en os ici. Un message...

"...pour toi Jade”

Il plongea son regard dévasté dans le sien et elle sembla elle-même sur le point de tomber à genoux sous le poids d'une tristesse infinie. Elle était toujours plaquée contre son mur alors qu'il marcha vers elle.
Non.
Non.
Non.
Qu'il ne le dise pas.
Qu'il ne fasse pas exploser cette bombe qu'elle avait peur d'avoir deviné l'existence. Elle fuyait de regard de Gilean. Elle ne regrettait pas d'être venue ici chercher la vérité, mais elle priait pour que ce qu'elle apprenne bientôt ne soit pas... ça.

Il était tout contre elle, et elle n'avait plus d'issue. Il la regardait aussi tendrement qu'il l'avait fait sous ses traits plus jeune dans la pyramide. Rosten lui-même ne l'avait jamais regardé aussi amoureusement. Du moins pas comme ça : voir un inconnu vous regarder avec autant de tendresse et de détresse était un déchirement, surtout lorsque vous ignorez pourquoi.

Le Coeur de Fer était un nom que l'ancien Boss s'était lui-même donné. Elle lui rendit un regard de défiance : il était facile pour un homme de jouer au martyr au cœur froid avant même d'avoir avoué ses crimes. Elle respirait fort, attendant que l'épée de Damoclès tombe. Attendant qu'il prononce les mots. Ces mots. Ceux-là qui arrivèrent.

“Je t’offre la seule chose qui a un jour compté à mes yeux, la seule chose de bien que j’ai pu créer. Ensemble, nous avons donné la vie à un homme dont je suis si fier."


Elle sentit des larmes monter en elle mais ne put les laisser tomber sur ses joues : cœur de fer ? Si elle était le nouveau capitaine de ce vaisseau alors non, elle ne pleurerait pas. Déjà d'ailleurs elle n'écoutait plus vraiment la suite... Elle était distraite par la douleur de son poing qui cherchait vainement à percer le mur derrière elle : Jade savait qu'il lui demandait de ne pas fuir, de ne pas faire comme lui.

"... Jade Highwind, tu es la mère de tout Stinger Industry."


Elle détourna le regard avec un sourire d'exaspération. Esquissant un rire jaune elle se glissa sur le côté pour ne plus être acculée.
La petite mécano solitaire alcoolique et paumée tremblait. C'était un tremblement de terre, un big bang intergalactique : toute la réalité venait de rentrer en collision avec elle-même pour donner naissance à une nouvelle vérité. Les étoiles n'avaient plus les mêmes position, l'éther plus la même consistance.

Jade, toujours aussi décontenancée, une caricature de sourire crispé et exaspéré aux lèvres sembla perdre la raison un instant :
"C'est une technologie admirable."
Elle regarda Robert comme si elle n'avait rien entendu : tourna un peu autour de lui pour admirer l'hologramme vivant, cette prouesse qui était un pied de nez à la faucheuse et à l'entendement de tout esprit. Comme si Robert n'était pas vraiment là, pas vraiment vivant, -façon de parler- elle toucha le cigare constatant qu'il était bien allumé et lui enleva de la bouche pour l'examiner. La petite ingénieure sembla s'émerveiller de l'objet et se tourna vers Gilean :
"C'est incroyable, Stinger Industry n'a pas de limite, tout est possible. C'est une réelle chance." Elle écrasa le cigare sur le mur et regarda Robert en souriant : sans qu'il le puisse le voir venir elle lui colla une gifle monumentale. "Quelle chance, cela aurait été bien moins satisfaisant sur un simple hologramme." Elle remit le cigare éteint dans le bec du défunt et se tourna vers Higginbotham.

"Je suis désolée Gilean, si j'avais su j'aurai refusé que tu montes avec moi."
Elle lui sourit, tristement. "Désolée, mais je crois que ce que tu entendras seras douloureux pour toi... Tu vas assister à une violente dispute entre papa et maman." dit-elle avec un regard bienveillant qui n'était pas bien différent de celui qu'elle lui avait porté jusque-là en fin de compte.
Elle sortit une flasque et but une traite d'alcool avant de se retourner vers Robert qui à son tour était dos au mur.
"Allons-y.". Elle réajusta ses lunettes. "Premièrement je trouve ça assez ironique que tu me demandes de ne pas oublier mon fils... Je ne pense pas avoir jamais voulu l'oublier, et quelque-chose me dit que c'est toi-même, Cœur de Fer, qui m'a arraché ses souvenirs." Elle l'agrippa au col et le tira à son niveau : "Je crois que tu as aussi laissé des plumes et des souvenirs dans l'histoire mais je ne peux croire qu'un Boss Stinger se fasse dépasser par sa technologie sans raison. Ne vient pas me dire que je ne dois pas oublier ma famille alors que l'on me l'a arraché de ma mémoire."

Jade n'avait jamais eu un regard aussi dur mais elle savait que si elle se radoucissait un tant soit peu elle allait perdre pied et s'effondrer.

"J'en ai fait des erreurs de jeunesse, oh ça, j'en ai fait des conneries ! Mais j'ai toujours assumé la moindre de mes punitions. Il semblerait que la Jade du passé avait une erreur de plus que je n'avais inscrit au compteur : avoir eu confiance et aimé un homme sans scrupule, capable d'arracher à une mère un enfant ! Non pire !!"

Elle pointa du doigt Gilean :
"Arraché à un enfant sa famille ! L'avoir laissé grandir seul, s'être fait malmener dans les rues d'une planète tellement pourrie que tu en as même eu pitié au point de lui donner la technologie... vingt ans après ! Et même pas pour ton fils, pour cet épice !"
Jade tremblait, de plus en plus : crier n'était pas son habitude, être en colère contre quelqu'un d'autre qu'elle même non plus. C'était comme si toute ses névroses, les crises de larme la nuit, ses dépressions et sa rage intérieur venait de trouver une cible pour la première fois : elle se sentait porté par une frénésie qui la surprenait elle-même. "Tu l'as laissé seul ! Tu nous as laissé seul..." Elle le fixait comme si un instant elle se rappelait l'avoir aimé. Elle... aurait tant voulu qu'ils soient tous les trois. Qu'elle ne soit pas seule. Et même si elle n'avait jamais voulu être mère aussi loin que sa mémoire remontait, elle était malade d'être passé à côté de son enfant.
Elle... n'avait plus de souffle. L'art de gueuler sur quelqu'un n'est pas si facile à maîtriser.
"Cette foutue entreprise... Cette foutue lignée, avec ses responsabilités... et son pouvoir..." Jade recula, comme pour s'éloigner d'un trou noir trop dur à contrer. "J'ai voyagé dans le temps c'est ça hein ?" Elle avala sa salive. "Rien ne colle sans ça. C'était quand ?" Elle vit son reflet dans un écran de verre de la commande principale. Nouveau rire jaune : elle toucha ses propres cheveux courts en regardant la réflexion de sa silhouette. Elle aurait pu s'en douter tout ce temps... "C'était juste après que je sois bannie de Métamol. Évidemment. Et tu m'as fait voyage dix ans dans le passé. Et j'ai conçu des robots... Et peut-être même cet RA-31."
Sa lucidité laisserait sans doute les deux hommes perplexes mais ce n'était que des déductions logiques. Quant au fait qu'elle ait deviné l'époque où elle avait été enceinte... C'était débile mais elle s'était toujours demandé pourquoi elle ne s'était pas rappelé s'être coupé les cheveux : Ce n'était pas pour affronter la chaleur de Magma, ou un signe d'indépendance, de passage à l'âge adulte. Depuis gamine elle avait toujours imaginé que quand elle deviendrait maman elle les couperait.
"J'imagine que tu ne nous as pas séparés par gaîté de cœur, et encore moins que tu nous a effacé la mémoire tout ce temps pour nous la rendre maintenant. Cette foutue entreprise, ce monde dangereux, cette famille maudite... dépassé par son pouvoir. Je pense ne pas être apte à comprendre les raisons de ton geste, même si je ne peux imaginer que sans le luxe de faire des lavages de cerveaux les autres famille règlent leur problème bien plus sainement."


Elle frotta ses yeux et recula s'éloigner de Robert pour se rapprocher de son fils. Elle avait peur, parce qu'elle ne pouvait s'empêcher de regarder les bras de Robert et avoir envie de s'y plonger. Son coeur et sa raison le détestait... Mais son corps avait envie de se blottir contre un homme qui l'aimait et qu'elle avait sans doute aussi aimé, désiré. La tendresse de Monsieur White l'attirait mais jamais elle ne la connaitrait à présent. Pas après tout ça.

Elle était à moins de deux mètres de son fils maintenant, et c'était une sensation bizarre. Que lui dire ? Que faire ? Elle était encore trop énervée et bouleversé pour passer au moment tendre mais elle ne pouvait ne rien lui dire. Et puis en présence de ce connard... C'était bien trop difficile.
"Gilean... J'imagine que tu souffres encore plus que moi. Tu étais toi aussi tétanisé à l'idée de le revoir et..." Elle gonflait sa poitrine rapidement, trahissant une respiration saccadée et chaotique. "Je ne suis pas aussi forte que toi. Désolée, mais je ne suis pas capable d'autant de pardon. Je ne te blâme pas, au contraire je t'admire. Ton amour inconditionnel est magnifique, et je n'ai pas cette capacité de tolérance." Elle regarda Robert, toujours aussi accusatrice.

"Repose en paix White. Je n'oublierai jamais plus ma famille, je n'oublierai jamais Gilean et crois-moi je ne suis pas prête de t'oublier."
lui lança-t-elle avec le regard le plus froid qu'elle put




(je pense que tu pourras pas donner de circonstance atténuante à Robert vu que les derniers feux sont encore bien obscurs, alors hésite pas à pas trop en dire Very Happy )
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MessageSujet: Re: [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.   [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net. ClockMer 8 Mar 2017 - 23:29

Ils étaient nulle part. La dernière génération de la Stinger Industry réunis à l'autre bout de la galaxie pour la première fois depuis longtemps, si longtemps. Sur le Cœur de Fer, deux Boss Stinger. Sur le pont du vaisseau, la mère, la femme, l'amante oublié. Gilean, Robert et Jade étaient ensemble et regardait leur destin, leur histoire les rattraper d'un seul coup. Le silence n'était ponctué que des voix des trois protagonistes, le vide de l'espace semblait les envahir, se presser tout autour d'eux. Deux amants, séparé par le temps et l'espace qui se retrouvaient enfin. Il voyait Jade, fébrile, réalisant enfin ce qu'elle cachait au fond d'elle même. Il voulait la rejoindre pour l'aider à affronter son père, mais elle était bien plus forte que ce qu'elle paraissait. Elle irradiait d'une nouvelle énergie, comme si une partie cachent elle même ressurgissait et cherchait à exprimer tout ce qui avait été étouffé. Elle était perdu, semblait esseulé. Elle n'avait plus un seul point de repère, ne savait plus quoi faire, où aller. Son esprit avait cherché à oublier, à barrer d'un trait tout ce qui pouvait arriver en ce moment. Mais maintenant, la réalité hurlait au oreilles de sa mère, les tambours de la vérité résonnent dans leurs esprits à tout les trois. Gilean ne fut pas surpris en voyant Stinger recevoir une gifle monumentale. Mais quand elle l'avait atteint, Robert feigna non pas la douleur mais la surprise et le contrecoup physique. Les hologrammes de dernière génération, d'après Rywal, n'avait quasiment aucune attache physique, ils ne ressentaient rien et était impossible à bouger. Mais Stinger l'avait fait, comme si il était parmi eux, comme si ce choc devait l'atteindre à travers la structure même de la réalité. Robert ne souriait pas, il semblait troublé. Il écoutait avec une attention redoublé celle qu’il avait aimé un jour, qu’il aimait toujours. Dans son regard, Gilean voyait de la peine, de la souffrance, du mépris envers soi même. Il voyait en Jade tout les espoirs perdus, toute les choses qu’ils auraient pu faire ensemble. S'ils avaient pu rester ensemble ils avaient forgé un monde à leur image, ou les héros et les civils auraient la même force, le même moyen de lutter pour leur partie, leur famille, leurs libertés. Si le destin n’avait pas été le même, ils seraient devenus ensemble l’avenir de toute la galaxie. Mais voilà, le destin n’en avait pas décidé ainsi, et le regard de Robert exprimait tout cela en même temps. Il brûlait d’un désir et d’une passion égal à la honte qu’il ressentait envers lui même. Gilean voulait se mettait plus loin, leur laisser l’intimité dont ils avaient tout les deux droit en fin de compte. Jade s’était excusé pour tout ce qu’il avait vu. Mais il souriait, il ne lui en voulait absolument pas. Elle avait réagi de la plus belle des façons, exactement comme la femme indépendante qu’il avait pu rêver dans les légendes de Métamol, les légendes de Jade la renégate.

“Je te remercie mère, pour tout. Tout cela risque d’être dur à assimiler au début, mais je pense que je vais m’y faire assez vite. Je vous laisse désormais. Je pense que vous avez à parler tout les deux sans un mioche dans les pattes”

Il serra aussi fort qu’il put Jade, comme si tout cela pourrait être la dernière fois. Il les retrouverait après, il n’en avait aucun doute. Il se dirigea sur une des terrasses principales du Coeur de Fer et sortit du pont de commandement, observant ainsi depuis l’espace les étoiles autours d’eux, l’immense nébuleuse qui éclairait la proue. Mère et père doivent discuter, pensa t’il. Ils ont le droit de se voir pour une fois, pour de vrai, dans la limite de ce qui était possible. Sur cette terrasse, Gilean pensait à elle, à Kym. Il regardait sa main droite, la ou la bague de Stinger Indutry devait se trouver. Il lui avait donné, elle la portait désormais comme un signe de pouvoir, un symbole qui signifiait qu’elle lui appartenait et inversement. Sur le pont, toujours, il était temps pour Jade et Robert de se voir, à nouveau, pour la première fois depuis des dizaines d’années, avec les yeux de la vérité posé sur eux deux.

Stinger sénior avait tout écouté, tout entendu, tout assimilé. Ce qu’elle disait était vrai, tout était vrai. Gilean les avaient laissé tout les deux, avec Jade, et il ne savait pas comment continuer cette conversation. Il voyait le futur, les torrents de possibilités chaque seconde. La voix était son allié mais il ne voulait pas l’utiliser. Le temps était son arme mais Jade ne vivait que dans un temps présent. Il la voyait, le regard froid, dur. Il l’aimait, il le savait désormais. C’était comme une évidence qui s’était révélé comme une vague qui se brise sur un rocher. Le fracas des souvenirs étaient en train de le tuer, son corps posé sur la table froide de ce même vaisseau, quelques mois en arrière. Pourtant il était la, dans le futur, face à cette femme qui savait, qui avait le pouvoir de lui tenir tête. Son dernier regard avait été plus froid que les autres, bien loin de la chaleur brûlante de la colère qu’elle avait exprimé. Pourtant, quelque chose le poussait à aller vers elle, il voyait au fond de son coeur qu’elle avait besoin de lui comme lui avait besoin d’elle. Il n’avait plus de cigare, sa joue était rouge. Il enleva sa veste, revelant sa chemise de costume blanche et sa cravate bleu marine. Il n’y avait plus de convenances, plus de faux semblants, plus rien. Ils étaient tout deux la, en cet instant unique qu’ils ne vivraient tout les deux plus jamais. Le présent rendait chaque chose unique, impossible à revivre, pour Jade en tout cas. Il fallait alors que chaque seconde soit aussi belle que possible

“Jade, tu ne comprends pas. Ce message ne se termine pas dans une minute, ni dans une heure, ni même dans une semaine. Je t’ai volé les plus belles années de notre vie, à toi, à notre fils, à moi. Je ne pourrait jamais réparer ca, quelque soit l’étendue des pouvoirs que nous pourront mettre en place”

Stinger se rapprocha d’elle, timidement, tendrement. Face à celle qu’il aimait, il n’était plus Boss Stinger, il n’était que le jeune Robert White plein d’indécisions et de rêves naïfs. Son regard n’était pourtant pas fuyant, bien au contraire. Il voulait capter chaque regard, chaque émotion sur son visage, à elle. A chaque mot il s’approchait, sans pour autant la coincer, sans chercher à la cerner. Il voulait qu’elle ne soit pas acculé, il voulait qu’elle vienne vers lui. Bon sang il rêvait qu’elle cède quelques instants face à toute cette folie, que les effusions de sentiments se calment enfin pour laisser place à la plénitude de leur amour, cet amour qui resterait à jamais oublié.

“Désormais, je suis pour toujours avec toi Jade. Je t'accompagnerai la ou tu le souhaite, je te parlerait chaque moment ou te sentira seule, dans une position difficile, dans le besoin. Si je ne peux pas réécrire l’histoire, je peux faire en sorte que celle que nous vivrons tous les deux soit la plus belle possible. Certes, je ne suis pas présent dans cet instant précis, mais je suis prêt à vivre chaque centième de seconde avec toi, chaque battement de coeur à tes côté, comme nous aurions toujours dû être. Tu as oublié des choses, c’est vrai, mais cela ne t’a pas empêché de vivre auprès de ta famille depuis le début, une famille que tu as su te constituer avec le temps, des gens qui ont fait partie de notre cercle à tout les deux : Nate, Ajito, une jeune fille du nom de Pluie… Nous sommes certes la famille la plus éclaté de tout le système solaire, mais nous avons aussi le monopole sur les photos de familles improbables”

Il souriait tendrement, innocemment, amoureusement. Il balayait la moindre colère en lui en la regardant. Elle l’avait giflé, il lui caressait la joue. Elle avait hurlé, il lui parlait doucement. Elle l’aimait, il l’aimait tout autant. Il l’a laissa répondre, aussi longtemps qu’il fallait pour qu’elle puisse exprimer tout ce qu’elle ressentait.

“Nous avons voyagé à travers les époques, les périodes les plus sombres comme les plus lumineuses de notre galaxie. Peu importe ce qui nous as séparé désormais. Le passé est quelque chose que nous ne changeront plus jamais. Mais si le passé ne change pas…”

Il repoussait une des mèches qu’elle avait sur l’avant de son visage, fermait les yeux, prenait une grande inspiration. Il voulait qu’elle ne voit pas la détresse qu’il avait. Il était amusant pour Robert de connaître le temps à ce point. Il savait comment cette enregistrement, comment elle allait mourir, comment son fils partirait, comment la lignée prendrait la suite, comment Wallace permettrait une nouvelle dynamique pour Stinger Industry… Pourtant, il était la, les yeux clos pour retenir les larmes et la douleur. Il était mort, il ne pouvait pas la sentir. Si elle ressentait son corps à lui, lui n’avait qu’une projection de ce qui se passait. Il exécutait les mouvement dans le vide, se repérant à travers le temps plutôt qu’avec ces yeux. Mais à travers ces visions, elle était la, il ressentait sa présence.

“Je ne reposerait jamais en paix, pas en sachant ce que je t’ai fait, ce que j’ai fait à mon fils. Tu n’oubliera plus jamais rien, nous ne seront plus jamais séparé, tous les trois, je t’en fait le serment. L’homme que tu as pu voir sur Métamol n’était qu’un apparat, je ne suis pas cette homme. Je ne suis qu’un gamin paumé qui a du grandir bien trop vite, qui à décidé un jour d’oser voire une femme qui lui plaisait, qui a planifié un jour de diriger la galaxie pour elle, qui était prêt à tout pour vivre heureux. Mais voilà, la vie n’est jamais aussi sympa avec nous. Et nous y voilà, comme deux idiots d’un autre temps, deux idiots qui ne savent plus comment se dire je t’aime.”

L’intensité dans son regard était bien plus forte, il était déterminé. Il voulait l’embrasser mais il avait peur qu’elle le repousse, il voulait lui dire ce qu’il ressentait au fond de lui mais il avait peur qu’elle panique une fois de plus. Mais il n’était pas prêt a se laisser dominer par tout ca. Lentement, il l’a rapprochait de lui. Lentement, ses bras l’enlacait de la façon la plus douce et la plus vindicative possible. Il voulait qu’elle soit dans ces bras, il n'accepterait pas de la voir autre part. Désormais, White et Highwind étaient à nouveau ensemble, réunis sur le pont du Coeur de Fer, comme si le temps avait finalement décidé de les réunir. Il la serrait aussi fort qu’il le pouvait sans qu’elle n’en souffre. A travers l’hologramme, il ne ressentait rien, mais il l’entendait elle, la sentait, elle. Rien que cela était un moment si unique et si fort pour lui que cela lui suffisait. Il sentait la colère qu’elle avait en elle, la souffrance, la douleur. Il était prêt a mourir, à disparaître, à ne plus exister à nouveau si cela lui faisait plaisir, si elle le voulait. Mais en cet instant, rien de tout cela ne l’importait. Il savait qu’ils n’étaient que tout les deux, tête contre tête, son regard plongé dans celui de Jade. Le lendemain allait arriver à un moment à un autre et cet instant disparaîtrait dans l’immensité des événements qui les entourait. Il était là pour elle, qu’elle le veuille ou non. Il s’éloigna d’elle, retournant dans ces pensées. Il était désormais plus vindicatif tout en restant tendre. Il savait que ce qu'il avait fait était mal, qu'il n'avait aucune excuses. Mais il était prêt à se racheter pour elle

“Oui je suis un connard et j’ai pris des responsabilités que personne ne devrait jamais avoir à prendre. Mais ne pense pas que ce que j'ai fait ne se paye pas, je suis damné désormais par mes actions. Je ne suis qu'un assemblage d'atomes sans âme réelle ni corps, condamné à la mort à cause de ces actes et à l'agonie à cause d'une ambition démesuré. Et si tu pense que je vis une deuxième fois à travers cet hologramme, je ne ressens rien de ce qu’il peut se passer, je ne fais que percevoir le temps. Je ne suis qu’une coquille vide posé sur une table froide, sur le Coeur de Fer, il y a quelques mois de cela. Et la seconde qui me reste à vivre, je la vit au ralenti, comme si le temps n’avait plus de forme propre. Et si ma vie doit être un tourment infini, alors je suis prêt à vivre cet infini avec toi, je suis prêt à ce que chaque instant soit une agonie temporelle qui elle peut t'aider ne serais-ce qu'une peu.”

L’hologramme jouait avec sa bague, celle que Gilean possédait, mais entièrement doré, sans qu’elle soit abîmé par le temps et l’usure. Elle était une réplique atomiquement parfaite, mais elle n'était pas celle qui était enterré avec Robert White. L'hologramme n'avait aucun pouvoir sur l'entreprise, même si il aurait pu tromper certains par sa représentation fidèle. Elle avait parlé du projet Apophis, de RA-31, elle pendait en avoir fait partie. Elle ne se faisait même plus confiance à elle même, comme si la partie d'elle même qu'elle avait oublié n'avait aucune valeur. Robert se souvenait de la réaction de Jade quand elle avait entendu parler de ce programme robotique lancé peu de temps après que Stinger Industry ai récupéré les plans conçus par Rapabienski et son terrible frère Enolc. C'était ce jour où elle lui avait donné son avis réel sur ce programme, ce jour là qu'il décida d'interrompre le programme définitivement. Il s'était rendu compte alors que l'avis de la jeune mecanicienne avait plus d'importance à ces yeux qu'il ne pouvait l'imaginer. Il s'était rendu compte qu'elle lui donnait quelque chose qui lui manquait cruellement, comme si son propre avis avait besoin de son avis à elle. Peu de temps après cela, la chaleur et l'humidité s'empara des deux corps, dans une nuit sans fin qui dura jusqu'à l'aube. Mais tout cela était si loin, Robert avait vieilli, elle aussi. Ils n'étaient plus deux jeunes adultes, leur regard aujourd'hui était bien plus cru sur ce monde. Et pourtant Stinger retrouvait quelque chose dans le regard de Jade, quelque chose qui le frappait directement au cœur.

“Il n'y a pas si longtemps, Ajito t'a donné une roche tout droit tiré de la planète en te promettant un miracle. Eh bien, le voilà le miracle. Même si il n'est plus permis nous, même si je ne suis plus parmis vous, cette pierre était notre dernière surprise. Elle réelle un émetteur holographique d'une puissance inégalée, indétectable, indestructible, inépuisable. Le temps est une chose si étrange, si improbable. A cette époque, il semblerait qu’Ajito ai vu dans le temps et ai été capable de ramener ce symbole, un artefact qui ne s’activerais qu'en un lieu précis, à une époque précise, avec le bon code prononcé par la bonne personne. Quand je suis mort, j'ai pu voir la structure réelle de ce qu'il t'avait donné, comme si il m'offrait un cadeau avant de partir lui aussi.”

La pierre, le cœur de metamol, avait été construit dans un futur lointain par un descendant de la lignée de Stinger, un certain Abraham White. Elle avait le pouvoir de créer ce type d'hologrammes sans jamais se décharger. Elle absorbait l'énergie environnante pour fonctionner. Et quand Robert White disait qu'elle était indestructible, c'est parce qu'elle avait été fabriqué sous la pression et la chaleur intense d'un trouble noir, compactant la matière de façon si parfaite que le matériaux défiait toute les probabilités d'agencement atomique. Elle avait probablement des questions plein la tête, il les écouta, les unes après les autres. Au moment ou elle parlait, son coeur battait plus fort, son esprit était embrumé et confus.

“Maintenant, il me reste une dernière chose à voir avec toi, une dernière étape après laquelle tu pourra décider entre me garder auprès de toi ou décider de continuer ton chemin seul. Alors, à ce moment là, je respecterait ton choix et j’abandonnerais mon agonie de l'épice pour enfin trouver le repos.”

A côté de la bague du Boss était présent une deuxième bague qu'il possédait depuis le cœur de fer. Elle avait la capacité de contrôler, rien que par les mouvements le vaisseau, comme si il n'était qu'une extension de son capitaine. Il décrivait un art de cercle avec ces bras et les réacteurs se mirent en route. Il y avait tant de choses qu'il voulait lui montrer, tant d'événements qu’il voulait partager avec elle. Il ne cherchait pas à se justifier ni à prouver qu'il était un homme bien ou mauvais. Cela, c'était désormais à elle d'en juger, à elle de décider. Il y avait une chose qu’il voulait voir, une chose qu’ils avaient tout les deux déjà partagé une fois, il y avait des années de cela. Cet événement, c’était leur moment à tout les deux, un temps ou tout s’état terminé. Voilà, il savait ou il voulait aller, rejoindre ce moment unique qu'il s'était juré de vivre avec elle. Robert savait que Gilean était sur la terrasse Archimède non loin, il voulait cependant une intimité toute particulière, sans son fils. Il déverrouilla alors la cabine de Stinger qui était resté fermé depuis la mort de celui ci. Même son fils avait du changer le lei de ces appartements pour cette raison. Ce lieu était resté fermé, comme si une capsule temporelle avait enfermé toute la pièce. Sur le pont, un ascenseur qui était tout juste assez grand pour eux deux. En haut, la moquette rouge qu'il affectionnait tant, un bureau noir de jais, le même que celui sur dosatz. Mais l'ascenseur ne s'arrêtait pas là, il continuait de monter, un étage plus haut, deux étages plus haut. Au bout d'une petite minutes, il se retrouvèrent enfin à destination, sur la surface supérieure de la plateforme de commandement. La haut, une immense terrasse les attendait, l'espace les recouvrant comme la plus belle des nuits. Les terrasses Archimèdes était habituellement constitué d’une simple surface plane et était recouverte d’une matière unique, aussi léger et doux que la soie, transparente. Cette matière, dit “le mouchoir d’Archimèdes”, avait la capacité de laisser passer tous les rayons lumineux mais retenait la chaleur et l’oxygène mieux qu’aucun autre solide. Cela donnait l’impression d’être dans le vide de l’espace, tout en ayant la possibilité de respirer et de bouger sous une gravité égale à celle de la Terre. Mais cette terrasse avait bien plus, elle était privé et équipé de nombreux équipements qui semblait sortir cet endroit d’un conte pour enfant

Une grande piscine, des chaises longues, un aquarium ou un poisson rouge nageait paisiblement, des lumières bleutées et un bar. Tout cela semblait si incroyable, si hors de propos. Robert souriait, se dirigeait vers son poisson rouge. Les robots automatisés du vaisseau s’était bien occupé de lui, il semblait être en pleine forme. L’instant d’après, il faisait un nouveau mouvement avec les mains et le vaisseau se mettait à bourdonner. Alors qu’il se dirigeait vers le bar, il parla à Jade tout en s’éloignant

“Vide ton esprit. Nous allons voyager dans le temps, toi et moi. Il faut que tu ai l’esprit le plus neutre possible, sans haine, rancoeur ou même désir. Si tu vis une de ces émotions quand nous sortirons de la vitesse supra temporelle, tu sera emporté par ces émotions, au risque de te tuer.”

Il lui laissa le temps de s’exécuter, puis il lança les moteurs et entra la destination, loin de cette époque, au confins du temps et de l’espace. Le bourdonnement s’était arrêté, les étoiles qui constellait le ciel disparurent au profit de rais de lumières intenses. Robert récupéra une bouteille, un alcool aussi incroyable que légendaire. Il se piqua le doigt et laissa une goute de sang tomber dans la bouteille. Il la passa à Jade pour l’inviter à faire de même, puis leur servit deux verres. Il l’invita alors à le suivre, sur les transat non loin de la piscine. Il s’allongea alors, le verre posé sur son torse. Il espérait qu’elle s’installerait pres de lui

“Maintenant, Jade, je sui prêt a répondre à tes questions. Le voyage va prendre quelques minutes, nous devrions avoir assez de temps pour converser encore un peu avant d’arriver. Tu peut tout me demander, je répondrais à n’importe laquelle de tes questions. Ou peut être veut tu profiter de ce moment en silence ?”

Stinger profitait de ce moment de répit, du ciel parsemé de ce qui semblait entièrement composé des étoiles filantes, de l’alcool et de la présence de celle qu’il aimait. Il savait que Gilean s’en sortait très bien seul, en bas. Il avait été un enfant solitaire, il avait toujours eu besoin de s’isoler pour réfléchir, pour remettre ces idées en place. En ce moment précieux, près de la piscine privé de Stinger, à côté du poisson rouge, il regardait Jade comme si ils ne s’étaient jamais séparé. Elle pouvait être furieuse, amoureuse ou indifférente à tout cela, il était heureux qu’en cet instant elle soit la, avec lui.
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MessageSujet: Re: [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.   [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net. ClockLun 10 Avr 2017 - 0:35


Elle avait conclu le discours, afin que Robert ne puisse rien lui dire de plus pour se faire pardonner, et n'ayant pas envie de lui parler d'avantage si c'était pour des banalités d'excuses, de regrets, ou de sentiments.
Elle avait conclu aussi parce qu'elle savait que justement ce dialogue n'était pas fini, que si Robert avait entreprit de revenir du monde des morts pour lui parler ce n'était pas pour deux minutes.
Elle avait conclu car elle voulait faire comprendre qu'elle ne voulait pas continuer. L'acharnement thérapeutique sur un homme décédé, et surtout sur leurs trois cœurs brisés était une torture inhumaine qu'elle voulait éviter.

Était-elle la seule faible ici ? La seule à ne pas vouloir endurer ça, à avoir peur de ressentir de l'empathie et des sentiments pour un mort s'il s'entretenait trop longtemps avec eux ? La seule à vouloir continuer de le haïr parce que c'était plus facile ? ... Était-ce lâche de vouloir fuir dans l'espace et nier en bloc avoir aimé celui qui avait détruit la vie de son fils ?

Son fils d'ailleurs prit la parole, la soutenant, et l'encourageant. Il la serra fort dans ses bras et elle sentit pour la première fois l'amour qu'elle lui portait. Qu'elle lui porterait. Qu'elle lui avait porté jadis.
Gilean. Comment cet homme formidable pouvait être son enfant ? Elle sentit l'étreinte se terminer et voulu saisir sa main pour ne pas qu'il parte, le retenir : déjà il marchait vers la passerelle, pour les laisser tous les deux, entre "grandes personnes".
Elle avait tellement hâte d'être seule avec son fils. Rattraper le temps perdu. Apprendre à le connaître. Et le serrer fort, fort, si fort ! Il était un cadeau miraculeux, une surprise de la vie, un ange qui allait donner à sa vie une nouvelle saveur, et une nouvelle dimension. Un fils... un fils ! Elle avait un fils !

Un fils qui avait cependant quitté la pièce la laissant seule à présent avec sa peur. Elle ne pouvait plus fuir. Robert était là, rien que pour elle. Comment faire ? Se boucher les oreilles ? Fermer les yeux ? Ignorer tous les sentiments qui allaient naître ou renaître à chaque seconde qu'elle passait un peu plus avec lui, son fantôme à elle, son démon du passé ? Celui qu'elle voulait détester et qu'elle avait peur d'aimer à nouveau, pour ne pas re-souffrir ?
Pourquoi ? Pourquoi voulait-il lui parler ? Il était mort ! Le plus sage ne serait-il pas de la laisser dans l'ignorance et le bonheur insouciant ? La vérité méritait-elle tant de larmes ? Au nom de quelle règle de l'univers un cœur qui battait devrait endurer une douleur pour qu'un cœur froid puisse reposer en paix ?

“Jade, tu ne comprends pas. Ce message ne se termine pas dans une minute, ni dans une heure, ni même dans une semaine. Je t’ai volé les plus belles années de notre vie, à toi, à notre fils, à moi. Je ne pourrait jamais réparer ça, quelque soit l’étendue des pouvoirs que nous pourront mettre en place”

*Alors dégage, n'aggrave pas la situation. Disparaît !*

Il avança vers elle. Jade resta immobile, incapable de crier ce qu'elle avait envie de lui cracher au visage : Elle était apeurée, comme un lapin dans les phares d'un gros camion avant l'impact.

Robert disait qu'il serait toujours là à présent et au fur et à mesure qu'il se rapprochait elle sentait le piège se refermer : Il allait entrer dans sa vie. Il allait s'imposer à elle et lui rappeler à chaque seconde qui passerait qu'elle avait perdu les vingt premières années de son fils, qu'elle avait perdu son premier amour, que sa vie était un mensonge.
Que sa première fois avec Rosten n'était pas sa première fois. Qu'elle avait même déjà été mère à ce moment là. Qu'elle avait voyagé dans le temps et que manifestement certaines personnes qu'elle avait rencontré "pour la première fois" faisait déjà parti de ses proches. Ajito ? Nate... ? Et qui était Pluie ?
Le piège était refermé, elle avait envie de savoir la relation qu'elle avait eu avec eux, et pourquoi ils étaient une famille. Elle voulait que Robert lui souffle toute cette vérité et voulait qu'il reste un peu.
Bordel, pourquoi était-elle toujours trop curieuse ? Et au delà de ça elle avait encore peur d'avoir oublier quelqu'un d'important : cette jeune Pluie avait-elle besoin de revoir Jade ?

Il lui caressa la joue, amoureusement. Elle fronça les sourcils et eu un mouvement de recul, l'affrontant du regard : elle ne lui adressait plus un regard de haine, mais plutôt de peur.

"C'est facile pour toi."
Elle frissonna. "Toi tu souffres déjà, tu as tout à gagner." Elle se frotta les yeux. "Certes je pense que je ne voulais pas oublier, mais cela ne veut pas dire que je veux maintenant me souvenir : tu es mort, rien ne me rendra ce que j'ai perdu, et chaque regard que tu me porteras me feras souffrir. C'est la chose la plus difficile au monde... La facilité serait de ne pas t'écouter, et ne pas souffrir... mais, comment pourrais-je savoir que ce n'est pas une bêtise que de tourner le dos à ce passé inconnu ?" Elle prit sa tête dans sa main, fatiguée. "Je suis toujours la partisante du saut dans le vide, du risque plutôt que le regret, de la connerie assumée plutôt que la retenue... Mais il n'est pas question de machine réparable là, il s'agit de cœurs et de points de non retour..." Elle serrait les poings, accusatrice, non, implorante. "Pourquoi tu me fais subir tout ça ? Laisse-moi te détester, t'ignorer ! Ce que tu fais est égoïste... Si tu ne peux pas réparer ça alors... Ne réveille pas la blessure..." Elle ne pleurait pas, mais c'était tout comme. Il continua. Peut-être qu'elle était égoïste de lui avoir dit cela, mais tout ceci la dépassait, et tout allait trop vite. En un instant elle était mère. En un instant son fils avait 30 ans. En un instant l'homme qui lui avait donné un fils lui jurait de ne jamais l'abandonner. En un instant elle avait été amoureuse d'une homme mort. En un instant il la prit dans ses bras. Le lapin dans le piège se laissa faire.
Elle ne savait pas si c'était Robert qui lui imposait tout ça, ou le destin. Elle était contre lui, contre cette odeur de cigare enivrante, contre un corps qui paraissait bien plus vivant qu'elle. Elle savait qu'elle l'avait aimé. Jade pouvait le sentir et elle s'apprêtait à pleurer à chaque seconde mais... l'esprit a des systèmes de sécurité assez étonnant. Elle avait les yeux ouverts alors qu'il continuait à la presser contre lui. Jade... savait qu'il était sa famille. Robert était un miracle, et sans doute que la Jade du passé aurait était heureuse de ces retrouvailles. Elle savait que ce câlin était le câlin le plus dramatique de sa vie, le plus fort, le plus important. Le plus improbable, le plus impossible, le plus renversant. Elle savait tout cela : et les yeux ouverts elle regarda le sol, les murs, le plafond. Jade, malgré le flot d'émotion qui aurait dû se déchaîner, d'amour, de pleurs, de regrets, d'espoir, de haine, de colère... ne ressentit rien.
Et elle en était la première surprise. Elle savait qu'elle avait cette capacité de sceller son cœur, de refouler tout, comme elle le faisait avec ses parents déjà. Mais lors d'une étreinte, sentir les bras fébriles d'un homme pour qui elle était tout et ne rien ressentir...
Jade, c'est toi qui a besoin d'un mécano, se dit-elle. Comment son cœur pouvait à se point être brisé ? Était-ce une façon de se protéger, un blocage émotionnel pour ne pas souffrir ? Quoiqu'il en était, la métamole était d'avantage apeurée par le fait qu'elle ne ressente plus rien que par le fait qu'un homme revienne depuis l'enfer pour lui avouer sa flamme.

Il parla de sa condition, de son agonie. Le lapin regardait le camion sans comprendre ce qui se passait, avant qu'un autre incident eut lieu : Stinger continuait de parler, sans se rendre compte de ce qu'il disait, réveillant Jade dont le cœur se remit à vivre et ressentir dans un souffle douloureux. Il parla de la pierre qu'Ajito lui avait offert : et il parlait d'Ajito... au passé. Par deux fois il confirma qu'il était mort et Jade sentit la gravité artificielle du vaisseau la rendre plus lourde, comme si deux ou trois étoiles s'étaient logées dans son estomac. Le prophète, le demi-dieu, son client ... Son protégé. Mort ?
Et puis... Robert l'avait dit : Ajito faisait parti de sa famille ! C'était pour ça qu'elle s'était senti si proche de lui, sans le connaître. Le savait-il lui ? Ajito lui avait offert ce jour-là ce présent parce qu'elle était chère à ses yeux ? Elle repensa aux moments où elle avait sa main sur lui, voulant le soigner, plus que quiconque. Et ce débile de milliardaire fantomatique qui lui annonçait l'air de rien qu'il était mort ?!

Cette fois-si elle serra les dents, les yeux humides. Robert White était un homme idiot, un homme horrible, un homme dangereux ! Comment pouvait-il à ce point ne pas se rendre compte du poids de ses paroles, de ses actions ?! Finalement qu'il n'ait pas élevé Gilean était sans doute une bonne chose ! Qu'elle ne l'ait pas connu plus sans doute aussi ! Ce type était encore plus monstrueux qu'il ne lui était apparut à leur première rencontre, avec son gros bide et sa supériorité.

Il fit un geste et les moteurs grondèrent. Que lui réservait-il à présent ? Quelle autre atrocité allait-il lui servir ?



Elle le suivit, ne voulait pas fuir et connaître le mot de la fin : il avait la volonté de lui laisser le choix de son destin, le choix de lui demander de disparaître ou non et pour prendre cette décision elle devait lui laisser finir sa plaidoirie.
Ils marchèrent dans des appartements luxueux avant d'entrer dans un ascenseur privé sans doute prévu pour une seule personne, manifestement pour Robert White du temps où il était le capitaine.
Ils montèrent, l'un contre l'autre, dans un silence gênant et pesant. Elle se demandait toujours combien il y avait d'étages, comme la première fois qu’elle était montée à bord. Ils montaient si haut qu'elle se demanda si ils ne seraient pas dans l'espace quand les portes s'ouvrirait : Et elle ne pensa pas être si proche de la réalité.
Quand en effet la porte s'ouvrit, elle prit peur en reconnaissant la voûte céleste et Métamol au loin : Robert sorti le premier, et un instant elle cru que l'hologramme avait oublié qu'elle était vivante et perdrait la vie dans le vide spatial.
Tout ceci était incroyable, à la hauteur des paysages qu'il lui avait montré dans la pyramide : Ce maladroit malotru avait, on ne pouvait lui enlever cela, un sens du grandiose à couper le souffle.  Elle fit un pas à son tour, passant de l'étroitesse de l'ascenseur à l'infini de l'espace : C'était comme si elle marchait sur la carlingue du vaisseau, sans scaphandre ni protection. Un toit-terrasse avec vue à la demande, quelques soit la planète, quelque soit l'époque : et puis bien sûr, il aurait été inconvenable de ne pas y avoir une piscine et un bar pour décemment s'installer.
Jade eut un rictus amusé en voyant le poison qui dansait seul au milieu de cet Eden : elle continua pour le rejoindre au bar, émerveillée à chaque pas qu'elle faisait par la beauté de ce qui l'entourait. Il fit un nouveau geste et encore une fois le vaisseau sembla répondre en ronronnant.
Il annonça qu'ils allaient faire un voyage dans le temps. Elle ouvrit la bouche pour le stopper et lui dire qu'elle ne voulait pas expérimenter ce genre de chose à nouveau mais n'eut le temps : le processus était en route et il lui demanda de vider son esprit. Gilean lui avait expliqué les contrecoups du saut temporel et elle se dépêcha de se ressaisir : par chance la beauté du lieu avait apaisé sa colère, quant à sa peur, elle la dissipa en pensant à son fils. Tout irait bien. ... Oh, si seulement elle avait eu le temps de se servir au bar !

Elle leva les yeux et pensa être ivre d'ailleurs en voyant les étoiles s'allonger en raies de lumières infinis : elle agrippa la table, ayant l'impression de perdre son équilibre devant ce ciel qui s'était étiré d'une façon étrange. Un spectacle dérangeant mais fantastique qu'elle ne quitta pas des yeux pendant un long moment durant lequel l'ex Boss se servit un verre avec un cérémonial atypique.
Jade reprit son souffle, arrachant ses yeux au ballet des astres pour imiter son hôte et savourer cet étrange alcool : même la vision de la torsion du court du temps ne pouvait rivaliser avec la gourmandise de la mécano devant un alcool inconnu. L'ingénieure trempa ses lèvres et fut choquée par la saveur aussi assommante que le décor spatial : était-ce leur parcours à travers le tissus même du temps qui décuplait son plaisir ? Le temps et ses sens étaient-ils brouillés dans une improbable et irréelle dimension où rien ne peut être banal ?

L'homme s'éloigna alors, avec son verre, la laissant seule, pour aller s'allonger sur une chaise longue. Elle le regarda marcher de dos : il n'avait plus cette démarche digne et écrasante du businessman sans peur... Il avait la démarche lourde et pénible d'un homme torturé, écrasé par le poids du temps et des péchés. Elle n'avait pas remarquée, aveuglée par ses propres douleurs qu'il était si humain et vivant en ce moment-même. Un vieillard, non, un mort revenu pour affronter l'enfer qu'il avait semé.
Il posa son verre sur son gros ventre et regarda le spectacle qu'offrait le Coeur de Fer sur l'univers et ses infinis possibilités. Il avait dû être un jeune homme merveilleux, touchant et fort, il avait dû être tout ce qu'elle avait aimé en lui. Un être puissant cachant sa propre tristesse afin de n'offrir aucune ouverture à l'ennemi de la grande Stinger Industry. Un homme éternellement seul et qui n'avait pas su briser cette malédiction, même en fondant une famille.

Il l'invita à parler, et à rendre son verdict.
Le garder près d'elle pour toujours ou le faire disparaître à jamais.

Encore une torture qu'il lui infligeait... Bordel Robert être ta compagne avait vraiment dû être difficile.
Cœur de Fer... Un métal qui a la capacité d'être liquide et brulant pour un peu qu'on y mette la chaleur humaine suffisante. Un cœur qui avait compté et comptait toujours sur le cœur de Jade pour ne pas fondre, et demeurer un roc, comptant sur elle pour être l'être vivant, capable de sentiment, du duo.
Robert et Jade. Le maudit héritier froid et réfléchi face à l'impulsive bombe à retardement qui avait toujours été libre.
Aujourd'hui. Hier... Pour toujours ?

Elle le regardait toujours, sur son transat, comme un retraité attendant la mort.
Dans un grognement elle finit son verre -eut une nouvelle vague de plaisir- et une fois ses papilles retournées dans leur état normal elle se dirigea d'un pas rapide et agacé vers lui, pour s'assoir sur le transat voisin.
La métamole posa une de ses grosses chaussures sur le siège et de ses mains blanches ouvrit le côté de son pantalon pour dévoiler sa jambe mécanique. De sa poche elle saisit un mini-tournevis et dévissa une partie révélant un rangement secret où la pierre d'Ajito, le coeur de Métamol était camouflé. Elle s'en saisit.
Elle remit sa jambe en ordre et ne dit rien, admirant la Pierre, dans son fauteuil elle aussi, pendant un instant. Après tout le temps ne passait plus tout à fait pour eux, il n'y avait pas d'urgence.
Le couple atypique, chacun sur son transat, à regarder l'infini. Silencieux. Lui passif et logé dans le fond du siège, elle assise en tailleur le front vers le lointain, la pierre entre ses doigts. Lui qui l'aimait, elle qui le détestait. Pour lui le temps était une valeur démodée, une sorte de science dépassé, mais pour elle... Tout était un mystère, que ce soit le futur et même son passé. Ils étaient si opposés, si différents mais en même temps si complémentaires.

"J'ai perdu cette jambe en voulant sauver un homme que je pensais être mon premier et seul amour..."
Les lumières de l'espace dansaient dans les reflets du métal rayé par les années. "Me demander si je veux de toi pour le restant de ma vie est une chose, mais es-tu vraiment sûr de vouloir me voir jour après jour vivre sans toi, et qui sait, demain peut-être avec un autre ? Et veux-tu vraiment m'infliger un ex mort-vivant qui jugera en spectateur tout ce que je ferai de ce qui me reste de vie ?" Elle attrapa sa flasque. L'alcool y serait moins bon que celui resté au comptoir mais elle ne voulait pas boire : elle posa comme lui sa flasque sur son ventre, l'imitant. Cette vieille flasque cabossée de l'armée kanasienne qu'elle garderait à jamais. Ouais, elle avait déjà son artefact d'un ex décédé pour la suivre chaque jour. Elle rit. Nerveusement. Elle ne s'imaginait pas du tout avoir une romance à nouveau, la jeune Jade était loin à présent, et elle avait cédé la place à une femme indépendante et solitaire.
"Nous sommes deux vétérans de guerre... deux vieux cons. La cohabitation serait difficile."

Elle laissa quelques minutes passer à nouveau, dans le silence.
Toujours en tailleurs elle regarda le bocal où dansait un poisson solitaire, seul témoin de leur moment. Ce poisson se rendait-il compte qu'il voyageait sur le plus incroyable vaisseau, dans le temps et l'espace ? Elle sourit : elle non plus n'avait pas l'impression de vivre tout ça... Elle était elle aussi un petit animal trop petit pour ce grand destin.

"Un poisson... Dans ton bureau un requin... ça nous fait un point commun."
Elle ouvrit enfin sa flasque et en regardant les initiales "A.K." dessus, fit comme s'il elle trinquait avec quelqu'un et but une gorgée. Elle s'adressa à nouveau à Stinger. "Ou alors c'est moi qui depuis toujours éprouve une fascination pour les gros poisson solitaires." Rosten et Robert en effet étaient chacun à leur manière des requins humanoïdes l'ayant séduite. Quelle blague. "Ouais toi et moi aimons regarder le bal muet de la poiscaille... ça va me faciliter la tâche, la cohabitation sera plus facile." Elle se leva sur ces mots qui pourraient être interprétés par Robert comme la décision favorable de Jade.
La mécano marcha doucement vers l'aquarium.
"Toute cette éternité que tu as passé seul à tourner en rond, retourner chaque fil du court du temps, chaque conséquence de tes mouvements de nageoires..." Dit-elle sans qu'on ne sache si elle parlait au petit alevin dans son bocal ou au business man. La métamole regarda le caillou dans sa main un instant et choisi de le déposer dans le bocal contre toute attente. Elle se retourna vers Robert.

"Me donner deux propositions, c'est prendre le risque que je choisisse la troisième. Nemo te tiendra compagnie et entre nous il y a pire prison que la carlingue du Coeur de Fer : Piscine et bar, ami à écaille pour ne pas être seul, tu as créé un cercueil plutôt cosy." Elle s'avança vers le gros bide sur le transat. "Je n'ai pas droit de te faire disparaître. Gilean voudra peut-être te parler de temps en temps... Mais t'avoir avec moi H24 est un peu trop pour moi. Tu me fais don du Coeur de Fer non ? Je viendrai nourrir le poisson de temps en temps... On se croisera." Elle regarda ailleurs, ne sachant plus quel ton avoir. "Tu voulais payer pour tes péchés, disons que c'est tout ce que je peux pour le moment."
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MessageSujet: Re: [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.   [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net. ClockJeu 20 Avr 2017 - 0:19

Sur les immenses parois de métal se détachaient deux ombres, deux fantômes ayant vécu des vies totalement opposées. Elle était forte, indépendante, toujours prête à se fourrer dans la pire de situations pour savoir, pour expérimenter, pour vivre. Lui avait été la prudence même, un parangon de la bienséance et du bien pensant. La caricature de l’aventurière farouche face à la caricature du capitaliste inébranlable. Sur le pont du Coeur de Fer, ils étaient tous deux si différent et pourtant si proches. Sur le pont du Coeur de Fer, ils voyageaient dans le temps, l'espace, l'infini. Deux coeurs, un seul même souffle, une seule et même vision de la vie. Quelle humanité méritait de porter ce nom si c’était pour se perdre dans l'abîme de l’ennui ? La solitude était pire que la mort, le silence pire qu’une torture. Il n’avait jamais été seul, mais dans la mort, dans cette seconde interminable ou son esprit résidait, dans cet enregistrement plus long que la vie elle même, il connaissait enfin la véritable signification du mot malédiction. Dans son esprit, branché à une machine qui lui permettait de diviser la dernière seconde de sa vie en un temps infini, il n'arrêterait d’enregistrer qu’à partir du moment ou il était sûr de ne plus jamais lui parler, à elle. Le temps des faux semblants était terminé. Le ciel brillait, éclairé par une myriade d’étoiles filantes à une vitesse qui dépassait l’entendement. Leur voyage dans l’espace et le temps ne faisait que commencer, et pourtant il allait se terminer dans moins de deux minutes. Le vaisseau savait où aller, il savait quoi faire. Il se dirigeait vers cet instant, immuable, improbable. Si impensable pour l'imagination humaine qu’il formait en lui même un contresens. La fin de toute chose… Comment le “tout” pouvait s’arrêter en un instant précis ? Comment la galaxie pouvait à un moment unique décider de tout arrêter, de stopper sa course infini pour finir dans les ténèbres les plus complets ? Mais le Coeur de Fer allait montrer sa véritable puissance et aller bien plus loin que ce qu'il avait fait jusque là. Stinger avait décidé de pousser son vaisseau au confins de ces possibilités, de lui faire endurer l’incohérence mathématique et physique. Le silence semblait alors s'accompagner d'une litanie de l’espace, un bruit provoqué par la résonance entre la coque transparente du vaisseau et les particules a tachyon remontant à rebours dans le temps. Cela ressemblait au chant du cristal, au chant de milliers de cristal qui se répondait les uns au autres. Stinger fit jouer son doigt autour de son verre pour le faire chanter, lui aussi avec ce son si pur, si fort. Il faisait partir de cet orchestre féerique maintenant, il était un cristal parmi tant d'autres. Cette musique quantique était une litanie si douce, elle rendait ce voyage encore plus irréel. Pendant un instant, Stinger se demanda si il était en train de rêver... Etait il réellement mort ? Était il réellement en train de voyager à travers le temps et l’espace pour diffuser ce dernier message ? Était il réellement en train de faire chanter ce petit verre en cristal avec le son si parfait dès tachyons ? Était il réellement en train de regarder la seule femme qu’il avait jamais aimé ? La réalité, le temps, la matière, tout s’emmelait dans son esprit. Le temps était quelque chose qui était vu par les êtres vivants comme une chose allant dans un seul sens, comme un courant inarrêtable. Mais Robert White, lui, était désormais dans un plan différent, il voyait les choses d'un autre œil. L'épice rendait le mensonge caduc, la surprise inexistante, l’inconnu et la curiosité improbable… La connaissance ultime rendait la vie fade et sans goût, mais une chose avait encore le pouvoir de l'éveiller, de donner un sens à cette ultime seconde. Elle essayait d’éviter le choix que Stinger lui proposait. Elle ne voulait pas qu’il disparaisse, mais elle n’était pas prête à ce qu’il débarque à nouveau dans sa vie. Elle avait du mal à s'imaginer la vie accompagné par un Robert White en costume, dandinant sur des jambes trop peu musclé pour porter tout le poids de son ventre imposant. Un instant, il ria de bon coeur

“Jade, je ne suis pas vraiment surpris par cette réaction. Tu ne veux pas faire de choix, alors tu veux fixer un entre-deux, une situation qui n'aboutit à rien. Si tu veux, je peux dresser un temple sur une planète au hasard avec une statue à laquelle tu pourra parler. On pourrait faire en sorte que la statue à des sensations, et qu’elle peut même pleurer ! Dis donc, quelle riche idée nous avons là tout les deux.”

Il avait pris un ton amusé, joueur. Il savait qu’elle était absolument sérieuse, mais il savait aussi qu’elle n’avait pas réellement réfléchi à la question de la bonne façon. En même temps, ce que vivait Stinger était si particulier que cela paraissait improbable, impossible à comprendre. Il l'a regarda plus sérieusement, la voix plus douce. Il avait très probablement piqué l'orgueil de la jeune femme, il voulait lui expliquer.


[color=#66cc66]“Je connais le futur, dans sa totalité, du début à la fin. Je sais quand l’humanité disparaîtra de la galaxie, quand est ce que la mort frappera chacun d'entre nous. Je perçois chaque instant en même temps, comme si tout était arrêté et que je pouvais voyager à travers cette infinité d’instants. Je sais de quoi la vie de chaque être humain est faite dans cette galaxie, ou plutôt je pourrais le savoir. Cette univers n’a aucun secret, je sais comment tout commence et comment tout se termine. Non, je ne souhaite pas être là près de toi à tout instant de la journée. Non je ne veux pas être un sidekick ridicule qu'on utilise quand on se fait chier. Non je ne veux pas envahir ta vie comme un parasite… Mais je ne souhaite pas non plus être enfermé une éternité ici. Je vais reformuler ma proposition, en espérant qu’elle sera plus claire”

Il se leva, se dirigeant vers l’avant de la terrasse. Il ne voulait pour rien au monde rater le spectacle qui allait se passer dans quelques instant. Il invita Jade à le rejoindre

“Le choix que je te donne n’est pas un choix ouvert, il n’y a que deux options possibles. Ta première possibilité est d’éteindre cet enregistrement et de ne garder comme souvenir de moi que ce que nous vivons actuellement. A ce moment la, je disparaîtrait définitivement et cela sera la fin de cette seconde, je laisserait enfin mon corps partir vers ce repos que je ne pense pas mériter. Ou alors tu décide de prendre la deuxième option et de m’avoir à tes côtés, de me donner une deuxième chance. Dans le cas du deuxième choix, je serait uniquement présent au moment ou tu souhaite me voir, quand ton coeur à besoin d’un vieil amant, d’un vieil ami. Je veux simplement être un compagnon de route, ton compagnon de route. Et ne t’en fais pas pour le petit, quelque soit le choix que tu prendra, une part de moi est dans son esprit, je peux directement l’atteindre à travers le temps et l’espace. Je ne veux pas guider tes choix ni être une arme pour toi. Non, je veux simplement être la”

Il garda le silence un moment, laissant son esprit divaguer au son des tachyons frappant la coque.

“Je veux simplement être près de toi Jade.”

Le bruit cristallin sur la coque s’arrêta alors, annonçant la fin de leur trajet. Les étoiles qui s’étaient étiré tout autour d’eux reprirent alors leur place, toute concentrée en un point. L'espace tout autour d'eux était noir, sans étoile ni lumière. Seul une sphère lumineuse semblait briller plus fort que tout ce qu’ils avaient pu voir. Cette immense lumière était un amalgame d’étoiles, de toute les étoiles, si compact et si brillant que l’immense boule semblait incandescente. Une taille qui était si gigantesque malgré la condensation d’étoiles, c'était à en perdre la tête. Le spectacle était magnifique, unique, fantastique. Et si le spectacle n'était pas déjà impressionnant tout seul, l'événement avait quelque chose de bien plus grand, quelque chose que Stinger et Jade vivrait en cet instant, durant les quelques minutes qui allait s’écouler maintenant. Quand ils parlaient il semblait que des milliards d’eux mêmes parlaient, d’une même voix, sans pour autant rendre le son cacophonique ou douloureux à entendre. Stinger n’était plus lui même, mais toute les versions de lui même en cet instant. Jade n’était plus juste “elle”, mais elle était des milliards et des milliards de voix. Ils étaient tous deux un amalgame aussi impressionnant que les étoiles en face d’eux. Le vaisseau les avait amené à la fin de toute chose, la ou plus rien n’existait. Mais le vaisseau avait fait bien plus, il les avait amené à travers le temps et les dimensions. Ils vivaient tous deux non pas un ou deux univers parallèle, mais tout les univers parallèles, en même temps, à cette temporalité précise. Et tous les univers, aussi différents soient il, amenait Jade et Stinger en ce moment même, au sanctuaire des dernières heures de la vie elle même.

“Nous sommes à la fin des temps Jade, à ce que nous avons communément appelé avec Nate les derniers feux de l’apocalypse. Ici, l’univers entier touche à sa fin, devient une seule forme unique, combinant toute matière dans un “tout” d’énergie si imposant qu’il est même impossible de s'imaginer sa complexité. Mais je ne suis pas la pour t’impressionner avec cette merveille de perfection mathématique, non. Je suis la pour quelque chose de bien plus important.”

Il la regarda, droit dans les yeux, plongeant son regard fatigué dans le sien.

“Nous sommes à la croisée des dimensions, à la croisée du temps et de l’espace lui même, la ou les plus grands dieux et les plus grandes déesses ont disparu. Rien n’existe à part cette boule d’énergie incandescente et nous. Dans tous les univers, toute les galaxies, toute les possibilités que le destin nous a offert, nous sommes toujours là, toujours tout le deux, à regarder cet évènement unique et si spécial. Quelque soit les choix qui soit fait, le destin trouve toujours un moyen de nous réunir en cet instant. Parfois nous nous retrouvons avant, plus jeune, parfois nous nous retrouvons plus vieux, alors que nous avons vécu une autre vie, un autre nous même”

Dans cette temporalité, Stinger était tout les Stinger, Jade était toute les Jade. Parmi eux, ils étaient là, un vieux couple à la lisière de la mort, se tenant la main plus fort que jamais, s'accrochant une dernière fois l'un à l'autre. Le Coeur de Fer était plus vieux, plus décrépit dans leur univers. Ajito, Pluie et Gilean était leurs enfants. Ils avaient fait leur vie dans un petit cottage sur une planète nommé Betalpha Six, non loin de la Terre. Leur Coeur de Fer avait alors été le vestige de Stinger Industry. Il avait tout quitté pour elle, elle tout quitté pour lui. Ils avaient fui la civilisation, créant leur paradis, naviguant dans le temps pour découvrir toujours plus de beauté cachés, plus de choses qui défiait les possibilités. Ce Stinger là, cette Jade là, était accompagné par leurs enfants qui les aidait à se tenir face à cet immense boule d’énergie. Ils étaient tous deux en train de mourir après cette vie si belle qu’ils avaient vécu, loin de toute magie, de tout ki et de tout problème que les héros avaient pu apporter. Ils avaient ri, ils s’étaient aimé, détesté, ils avaient partagé des nuits si douces, des journées si heureuses. Ils avaient vu grandir ensemble des enfants qui deviendraient des explorateurs du temps, cherchant toujours à satisfaire encore plus leur curiosité héréditaire. Ils étaient heureux d’être ici, ils étaient triste de se quitter. Mais ils n’était pas les seul sur cet immense pont, sur cette terrasse ou les spectres de sotoyaient, se regardaient, parlaient, vivaient. Plus loin, il y avait une Jade et un Stinger, tout deux enfant, regardant l’immense étoile en se racontant d’innocents secrets, courant partout sur la passerelle, surveillé par le regard bienveillant d’un Victor White. Plus loin encore, une Jade et un Stinger était accompagné de leur fils Gilean, riant bêtement en jouant au cartes tout en s’enfilant une bouteille de Tequila sans prétention. La passerelle qui avait été vide jusque là semblait s’être rempli de fantômes, animé par une réunion unique en son genre, unique entre tout les univers. Toutes ces vies, ils les avaient vécu, ils les vivaient et les vivraient en cet instant précis. Si chacun pouvait se voir, les univers étaient hermétiques entre eux, rien ne pouvait se passer entre chaque version d'eux même. Ils s’entendait, se voyait, mais ne pouvait pas interagir. Dans cette foule, ils n’y avait qu’eux, mais il y avait bien plus, il y avait cet espoir et ces possibilités plus uniques les unes que les autres. Mais une chose persistait, quelque soit ce qui avait amené les Jades et les Stingers ici : ils étaient ensemble.

Il saisit le menton de Jade, le plus délicatement possible, son visage était radieux, les yeux brillants sous la lumière de l’immense super-étoile

“Je n’ai jamais prétendu être un saint, je n’ai jamais prétendu être un homme bon. Je ne suis ni compatissant ni compréhensif. Je suis un égoïste borné au sang chaud et à l’avis bien tranché. Pourtant, dans tout les méandres de mon esprit, tu est la seule chose qui m’est arrivé de bien. Je veux dire, tu es la seule qui m’a jamais écouté, qui m’a jamais réellement vu comme celui que j’ai toujours été. Le regard que tu me porte, la haine et la rancoeur que tu éprouve… Je suis mort en me rendant compte de tout ce que j'avais perdu. Et la seule chose que j’ai perdu dans ma jeunesse, c’est toi et notre fils. Non, je ne veux pas te laisser tranquille, non je ne peux pas partir sans te revoir une dernière fois, non je ne peux pas imaginer partir sans un au-revoir. Mais cela me rendrait encore plus malade de savoir que cela te ferait du mal, encore plus de mal que ce que j’ai pu t’infliger. Alors maintenant, devant les étoiles que nous observons, devant cet évènement qui nous réunit, nous allons bientôt vivre l’immense séparation des univers, ou les choix de nos destins vont de nouveau être infiniment différent. Mais à chaque fois, ce choix n’a que deux réponses possibles : soit tout s’arrête ici, soit notre aventure continue, dans notre cas à travers cette pierre.”

Derrière eux, l’immense étoile commença à s'effondrer sur elle même, se comprimant à l’infini pour n’atteindre en quelques seconde qu’une point lumineux minuscule. La charge était si grande que la lumière elle même semblait se scinder pour être les trois couleurs primaires du spectre visible par l’oeil humain. L’air tremblait sur la passerelle, la lumière et la nuit allait bientôt ne faire qu’un à travers le tout. Pendant quelques secondes, ce point sembla disparaître, plongeant les alentours dans un torrent de ténèbres infini. Mais de l’espace précédemment occupé par du vide provient une explosion plus gigantesque que tout ce qu’avait pu voir Stinger, une lumière plus puissante que jamais, les étoiles se divisant alors en cet instant à une vitesse incalculable, s’éloignant les unes des autres, se propulsant à une vitesse si folle qu’elles semblaient fuser tout autour d’eux, comme s'ils étaient à nouveau entouré de météorites. Le ciel n’était plus ténèbres, mais une lumière blanche plus forte encore qu’un magnifique ciel d’été. Le ciel devenait brillant, les étoiles les entourait à nouveaux. Du précédent amalgame ressortait désormais le seul point noir de cette galaxie, un immense trou noir. Comme si la balance de l’univers entier venait d’être basculé, le noir était devenu blanc, et le blanc devenu noir. Mais l’équilibre éternel repris lentement ces droits, l’immensité blanche nacré sombrant de plus en plus vers l’ébène, la lumière s'agglomèrent en des milliers de petits points tout autour d’eux. Le spectacle était si beau, l’énergie dépensé énorme. Les tachyons, qui naviguait habituellement à rebours dans le temps chantaient cependant sur la coque, d’un ton enchanteur, aigu et grave en même temps. Stinger, le maître de toute les finances d’Alpha Primm, ne put empêcher une larme couler sur sa joue sur la beauté du spectacle, la beauté de la personne avec qui il partageait tout cela

“La fin de la galaxie est suivi par le début d’une nouvelle. Cette nouvelle n’est en fait qu’un nouveau cycle, un nouveau recommencement de notre destin. Nous vivions nos vies à l’infini Jade, une boucle sans fin ou la vie et la mort s'enchaîne et se suivent sans arrêt. La mort n’est pas une fatalité, ma disparition n’est que temporaire. Je reviendrai, comme tu reviendra, et nous serons à nouveau ensemble, mais d’une façon différente. Peut être serons nous amis ? Peut être auront nous une vie bien plus simple que celle ci, des aventures moins fantastiques ? Nous nous rencontrerons peut être au abords d’un métro, dans une grande ville, connécté sur une hyper toile d’information ou même à l’orée d’un désert sur une planète torride. Dans tous les cas, nous serons ensemble, et nous nous retrouveront pour les derniers feux de l’apocalypse”

Il repoussa une mèche de cheveux qu’elle avai devant le visage. Il l’a trouvait belle, comme le reflet d’un amour passé ou comme une complainte mélancolique. Sa voix fut voilé, par une sensation qui dépassait sa raison. Il avait beau faire cet enregistrement en connaissant la réponse, en faisant face à un destin qu’il connaissait déjà, il avait peur de la réponse. Elle avait été sa malédiction, celle qui avait fait de sa vie ce qu’elle était. En bien comme en mal, elle avait changé son destin, sa force, son regard. Elle était Jade Highwind, la seule force ayant la capacité de faire fondre le coeur de fer. Elle était l’ombre derrière Stinger Industry, celle qui avait révolutionné cet entreprise sans jamais y mettre un seul pied. Elle était la femme qui avait tant vécu et qui ne méritait pas tout cela. Mais comme toujours, elle se relèverait, ferait face à son destin, donnerait un sens à tout ce merdier et hurlait à plein poumon ce qu’elle désire réellement. Voilà qui était Jade Highwind, voilà qui était le coeur de jade.

“Maintenant, la décision que tu va prendre n’appartiens qu’à toi. Ne pense pas me rendre service, ne pense pas à notre fils, ne pense pas au comment ou au pourquoi. Cette vie est la tienne, plus la mienne. Ne cherche pas de sens ou d’excuses, les relations humaines n’ont jamais été rationnelles, ma vision du monde n’a jamais été ordinaire. Nous avons vécu le pire et le meilleur ensemble, le plus beau et le plus ignoble. Nous avons regardé droit dans les yeux le destin et défié toute les possibilités. Nous ne sommes pas ce que la vie a voulu de nous, nous sommes ce que nous avons voulu être. J’ai voulu être avec toi, je veux toujours être avec toi. Mais maintenant, ce n’est plus question de moi, mais le choix final te reviens, Jade. Devons nous rester ensemble jusqu’à la fin de nos jours comme de vieux amis ? Devons nous être un vieux couple, râlant l’un sur l’autre comme deux bout de chair rabougri que nous sommes ? Ou devons nous mettre un point final sur toute cette histoire. Tu tiens la plume de cette aventure, mon amour ”

Après les derniers mots, il l’avait embrassé, comme pour signifier la fin de cet évènement si particulier, comme pour conclure ce chapitre d’un point final. Au moment où Jade ouvrirait les yeux, Stinger ne serait plus la. La décision qu’elle prendrait, il l’a connaissait, il n’avait pas besoin de l’entendre. Ce choix, elle le faisait et il le respectait. Stinger mourut, environs une seconde après l'enregistrement du dernier message avec Jade. Il parti sans dire un mot à personne. Il n’avait besoin de dire au revoir qu’à celle qu’il aimait. Son fils, lui, portait dans son esprit un fragment de ce qu’il était, il n’avait pas besoin de plus. Automatiquement, le vaisseau pris le chemin du retour, laissant Jade sur le pont de l’immense vaisseau pour contempler la galaxie. Gilean était non loin, il savait qu’ils avaient terminé de parler, mais il voulait laisser sa mère un moment seul pour pouvoir respirer, pour encaisser tout cela. Quoiqu'elle ait choisi, le destin de Robert White était désormais entre ces mains.

Il était sur le Coeur de Fer, le vaisseau de son père offert à sa mère. Ce vestige du passé avait tant de merveilles à bord. Même si il avait disparu, Robert White avait fait partie grâce à ce vaisseau à la grande expédition à l’autre bout de la galaxie. Il effleurait du bout des doigts les consoles du centre de commande, entièrement automatisé pour leur retour dans le monde “réel”. Les millions de lumières illuminait les différents panneaux, des données évalué par l’ordinateur de bord chaque millième de seconde. Sans le centième de ce que faisait cet IA, le beau vaisseau d’argent serait écrasé par des forces naturelles si fortes qu’elles pourrait balayer de l’existence le moindre atome du corps de tout nouveau Stinger et de sa mère. Au centre du vaisseau, la belle émeraude du chaos irradiait de chaleur, la couleur rubis enflammant la lumière de toute la pièce, encadré par les pylônes de puissance… Cette force était si colossale, tout était gigantesque sur le vaisseau de Monsieur Stinger. Si cet immense machinerie venait à exploser, elle aurait la possibilité d’emporter la totalité d’une planète avec elle. Quand il pensait que ce vaisseau était à peine un dixième de la flèche d’argent, cela faisait encore plus tourner la tête.

Quand le voyage fut terminé, que les moteurs à voyage supra luminique s’éteignirent enfin, que la belle de vert fut visible, il remonta sur la terrasse privé de Stinger, partant rejoindre sa Jade.

“Mère, nous sommes de retour chez nous.”
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MessageSujet: Re: [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net.   [Flèche d'Argent - orbite] En avoir le Coeur (de Fer) net. ClockMar 9 Mai 2017 - 18:44
( mon temple te dit prout au fait :p )




Il rit alors qu'elle était debout, ayant fait couler le caillou dans l'aquarium. Après sa belle tirade, sa décision, son dénouement, sa sentence... Il riait.

Quel connard.
Elle le regarda un peu blasée, un moue agacée sous le coté de sa bouche, alors qu'il clarifiait les règles du jeu. De SON jeu. Monsieur est un grand homme alors oui, monsieur n'accepte pas le hors-jeu, la triche, ou même la réinterprétation des règles. Paye ton ambiance chez les Stinger lors des après-midi jeux en famille, où tout doit être logique, binaire et contrôlé.

Elle adoucit un peu son visage cependant quand il exprima son seul souhait : être là, près d'elle. Il expliqua un peu mieux la suite de la partie si elle acceptait, celle où c'est elle qui choisirait quand il venait à elle, précisant que Gilean dans tous les cas avait déjà ce genre de pouvoir.

Il l'avait invité à venir sur l'avancé de la terrasse spatiale, et n'ayant encore pas trop en tête sa réponse elle le suivit silencieusement. Le vaisseau aussi cessa de chanter et ils firent face tous deux au néant.
L'univers était noir, sans un son. Comme si le temps s'était arrêté et qu'aucune particule lumineuse ne pouvait avancer vers le vaisseau, vers leur corps.

Seul un dieu rond dominait l'instant et ce ciel vide : un amas lourd et incandescent, vivant son dernier instant, à une seconde de la mort. Un géant qui avait sans doute déjà expiré, vitesse de la lumière obligent un décalage entre la réalité et le spectacle. C'est marrant comment l'ont peut croire que les choses ne sont pas encore disparues, quand on les contemple... Comme peut encore vous émouvoir une étoile déchue, en costard, sentant le tabac. C'est con comment nos yeux peuvent tromper.
Elle se rappela de la "première fois" qu'elle avait rencontré le Boss sur Métamol, et qu'il avait fait apparaitre de sa mallette des hologrammes de planètes dansant autour de lui ; elle l'avait comparé à un gros soleil au milieu de ce système improvisé, grosse masse qui attire tout à lui : la gravité, l'attention d'autrui, le pouvoir, les ennuis, tout semblaient vouloir entrer en orbite autour du ventre rond de Robert White, soleil perdu dans le temps, à la fois mort et rayonnant, à la fois trou noir et feu ardent.
Il ne devait pas avoir cette même pensée en lui montrant les derniers feux de l’apocalypse... Cependant Jade ne pouvait s’empêcher de voir dans cette dernière lueur de vie de l'univers la métaphore d'un homme ayant vécu en une seconde l'infini et dont la mort était prononcée bien qu'il soit encore là, brillant.

Puis les gradins se remplirent et elle vit qu'ils n'étaient pas seuls ici.
Jusque là elle avait tenté de faire de la résistance, voulant rester lucide et logique. Je suis moi, j'ai mes souvenirs, mon passé, mon coeur vierge de tout ton bordel alors je t'écoute mais je suis toujours maîtresse de mon être mon grand. Sauf qu'à cet instant ce n'était plus lui qui l'attirait à elle, ce sont des putains de centaines d'autres eux-mêmes qui raisonnaient d'une même onde à travers le temps, les plans astraux, les dimensions. Elle sentait qu'elle n'était plus seulement Jade, elle était Jade. Jade. Une entité dont le destin avait pris dans moult univers des milliers de chemins.
Elle était celle qui avait vouée sa vie à Stinger Industry.
Elle était celle qui avait aimé jusqu'au bout un époux merveilleux.
Elle était une enfant chérissant les jeux qu'elle partageait avec lui.
Elle était la mère d'une famille improbable mais si soudée.
Elle était liée à lui, à eux.

Et voilà que tout se mélangeait en elle, que tous ces visages heureux et familiers, pourtant si inconnus, lui emplissait le coeur d'émotions en tout genre. Elle trembla.
D'amour, de regrets, de peur, de fascination. Toutes ces choses qu'elle vivait à travers ses doubles présents à la croisée des chemin. Elle fit un pas en arrière, honteuse voulant presque se cacher des autres Jade. Elle était celle qui avait oublié Gilean, qui avait oublié Robert, oublié cette petite fille, Ajito... Elle était cette mécano cassée, alcoolique, boiteuse, fatiguée et cernée devant des femmes épanouies, forte et bien plus rayonnante.
Se pourrait-il qu'elle soit si minable ? Pourquoi Robert ne lui avait pas ôté toute sa dignité dans les autres univers aussi ? Pourquoi il n'y avait qu'ici qu'elle n'avait pas pu vivre avec ceux qui étaient sa famille ? Pourquoi était-elle la plus pathétique version d'elle-même ?

Elle refit un pas en avant, et regarda plus loin. Peut-être qu'elle y verrait un vaisseau où elle était encore plus malheureuse, un vaisseau avec une Jade seule, complétement défoncée, balançant des injures à la fin du monde avant de crever ? Ou encore une Jade qui lui ferait signe, lui donnant les clefs pour arrêter d'avoir la poisse.
Mais en vrai, de ses petits yeux enfermées derrière des murs de verre, elle cherchait la Jade venue avec Rosten. Elle ne la trouva pas. C'est con, mais elle sentit son coeur sauter du haut de sa cage thoracique pour s'écraser sur ses tripes. Pourquoi n'y avait-il pas un putain d'univers où ce mec avait survécu ? Est-ce qu'elle était à chaque fois responsable de sa mort ? Peut-être que simplement elle et lui avait bien mieux à foutre que prendre le risque de se bruler le cul devant les derniers feux de l’apocalypse. Ouais.
Des Jade qui avait pris une retraite avec un vieux Kanasien, dans une vieille bâtisse sans épice ou technologie de tarés, sirotant une vieille liqueur de merde mais qui tient chaud sous un toit modeste mais normal.

Elle se demanda si elle rêvait qu'il existe une Jade dont les parents n'avaient pas été aussi cons, et l'avait aimé de façon inconditionnel. Un monde où elle était au milieu des siens, avec son frère, sa mère, son père : Et en fait, elle se rendit compte que cette version ne l'attirait pas. Sans doute parce qu'elle avait trop souffert et préférait imaginer que sa famille était naze dans toutes les circonstances. Eh, Jade, comme quoi ils t'ont encore plus détruite que Stinger ces débiles.
Et honteuse elle se rendit compte qu'elle aurait préféré à ça un monde où elle avait pu rester sous la protection de ce meurtrier immonde qu'était Enolc. Un vieux tuteur au savoir infini qui l'aurait aimé, ce coup-ci, et l'aurait adopté comme une fille, comme elle l'avait cru durant son adolescente. Putain, ça ça aurait été une putain de vie. Si elle avait voulu un père, elle aurait aimé qu'il en soit un. Ouah, Jade, tu as en fait un putain de syndrome de Stockholm, bien joué !
Ou alors un monde où ce n'était pas Enolc, mais Rapabienski qui l'avait recueilli : un monde où ce vieux terrien l'aurait couvée et appris le métier, avec pleins de tasses de café et de phrases courtes. Oui, ça aurait été parfait. Elle pourrait se perdre des heures dans ce fantasme paternel idéal.

Des heures d'imagination, de déni. Devant l'infini elle se rendait compte qu'elle cherchait un dernier recours pour ne pas admettre que Robert, contre elle, était de tous ces personnages qu'elle cherchait le plus important de tous. Elle s’obstinait à fuir une dernière fois, pour rester Jade. Celle qui a vécu sans lui. Qui n'a pas besoin de lui. Qui se contente de tous ces autres.

Elle voyait ces mondes où elle tenait dans ses bras un petit Gilean.
Des mondes où elle tenait la main de Robert.

La petite ingénieure crasseuse n'arrivait pas à se projeter dans cette relation, à cause -oh ironie- de Robert lui-même qui lui avait arraché tout souvenir. Si à travers les dimensions Robert était si important pour Jade, pourquoi elle n'arrivait pas, ne pouvait pas ressentir à quel point lui prendre la main serait simplement un moyen d'être en harmonie avec les étoiles et l'univers entier ? Elle avait envie de ressentir ça, mais en même temps, elle en avait peur.

Et alors le spectacle commença.

Le Coeur du dernier Soleil de l'Univers s'effondra sur lui-même.
Le coeur de Jade se compressa.
Le Néant aspirait les dernières raies de lumière de l'existant.
Le néant grandit dans la poitrine de Jade qui comprit à quel point elle souffrait d'une manque horrible qu'elle s'était obstiné à refouler.
Le Silence gagna la partie et régnait sur l'éternité.
Le silence et ce manque de réponse dans la raison de la métamole était insupportable.

Tout mourra. La raison. Ce qu'elle croyait savoir. Ses principes. Ses envies.
Tout pourtant renaquit.
La lumière les aveugla à nouveau, comme une bénédiction les enrobant d'une manteau maternel, comme si eux-même venaient de renaître. Jade, comme un nourrisson, avait envie de hurler pour la première fois, mais se contenta de continuer à fixer d'effroi ce nouveau monde qu'elle ne connaissait pas. Qui était-elle ? Que voulait-elle ? Univers arrête, on a dit que c'était moi qui venait d'être promue mère, comment veux-tu que je prenne la moindre décision raisonnée si tu me retire tous mes enseignements, tous ce qui fait que je suis moi ? Que vais-je apprendre à mon fils, que vais-je répondre à son père si je ne sais même plus laquelle de toutes ces Jade je suis ?

Il reprit la parole. Sa voix était belle et douce et aurait pu être celle de ce nouveau monde qui venait de prendre vie devant eux. C'était une musique parfaite pour ce spectacle maudit qui venait de lui lobotomiser le cerveau. L'univers venait de lui vider le cortex et Robert venait avec ses mots se glisser dans ce nouvel espace : c'est pourquoi quand il lui saisit le menton elle sursauta, mais se laissa faire, le regardant dans les yeux.
Ce vieux Robert la touchait, physiquement. Un homme la dominait : ce qu'elle détestait le plus sans doute c'était qu'un mâle s'impose à elle comme ça. Parce qu'elle avait appris que son père l'avait fait souffrir, son frère abandonné, son précepteur avait détruit sa vie, parce que l'homme qu'elle se souvenait avoir aimé sur Kanasa lui avait laissé une blessure appelé deuil. Parce que les hommes l'avaient tous fait pleuré. Tout ceux qui s'était permis un jour d'avoir un ascendant sur elle.
Elle s'était blindée, elle refusait tout paternalisme, toute romance parce qu'on ne la faisait plus à Jade Highwind. Sauf que chassait le naturel... Il revient sur un vaisseau de plusieurs kilomètre de long, à travers le temps et l'espace, un cigare au bec pour vous compter fleurette.
Elle avait peut-être tout faux : peut-être que si elle voulait plus qu'aucun homme puissant ne la touche d'une quelconque manière c'était parce qu'elle savait que celui qu'elle voulait, celui dont elle avait besoin était ce regard triste de business man solitaire, ce requin meurtrit, cette main ornée d'une bague ridicule, cette poigne qui avait bousculé la vie de tant de gens, ce pouce sur son menton.

Elle se sentit si petite, si impuissante, encore plus que la petite Jade de cinq ans là-bas. Comme si une porte qui lui était depuis toujours réservée en secret venait d'être défoncée à coup de pied et avait directement permis à Monsieur belle parole de lui reprogrammer tout son être. Qui était-elle ?
Sérieux ? Elle était donc bien une de ces Jade qui était liée à lui ? Une de ses Jade qui lui permettait d'être influent sur sa vie ?

Des mots. Des phrases. Il continuait d'insinuer qu'elle était celle qui avait du pouvoir sur lui, sur son avenir, sur leur avenir. Parce que le choix lui revenait.
Joue pas au con, Stinger. N'inverse pas les rôles. Elle n'était qu'une roturière paumée que tu viens de bousculé de révélation, d'alcool fameux et d'univers qui explose, alors vient pas nous dire que Jade domine quoique ce soit. Elle ne domine même plus sa peur et te laisse lui recoiffer une mèche de cheveux. Elle boit tes paroles comme on ingurgite gorgée par gorgée son verre de martini de façon inconsciente.

Pourtant le choix était bien là.
Si elle détestait autant que ça être à sa merci -et que soit témoin la lumière divine autour d'eux, elle détestait vraiment cela- c'était facile d'y remédier. S'il la rendait aussi fébrile, si il avait autant de pouvoir sur elle, elle n'avait qu'à lui dire de disparaître à jamais. C'était brutal mais garanti cent pour cent efficace et radicale. Elle reprendrait ses droits sur sa vie, gagnerait en prime une victoire, un fils et un vaisseau. Et hop, plus de parasite qui venait lui dégommer le cerveau et lui donner l'impression qu'elle n'est qu'une version d'elle-même parmi tant d'autres.
Aller, bim. Vas-y comment Jade pouvait juste tout foutre en l'air ! Ah ouais je suis celle que tu aimes mais à qui tu as volé toute identité ? Regarde-moi ça comment je te fais disparaître d'un coup de baguette magique. Sors de ma vie, crève mort-vivant. Consume-toi comme ton cigare et Poussière redevient ENFIN poussière. Fantôme évanouie toi, je suis l'exorciste qui peut en un mot reprendre le contrôle. Je suis plus forte que ton empire, que tout. Tu viens de me montrer la création de l'univers ? Je te montre que je suis la déesse de la destruction. Tu veux m'apprendre que je suis mère ? Laisse moi être bourreau. Je ne suis pas la définition que tu veux me donner. Je serai le contraire. Je suis Jade Highwind, celle qui a trahis son père, fuis son maître, tué son amant... Et bientôt anéanti son premier amour. Toutes les autres Jades étaient tendre et heureuse ? Quelle meilleur esprit de contradiction que de vouloir se positionner à leur exact opposé ? L’univers vient de renaître ? Après la nuit nous voilà dans la lumière, que brille mon destin quand je le reprendrai en main !

... Quelle... comédie. Pitoyable fantasme de contrôle sur toi-même petite métamole qui saisit toutes les occasions de succomber à une drogue, un alcool, un anti-anxiolytique.
Comment vas-tu refuser le plus incroyable psychotrope, celui d'un homme qui se penche sur ton visage pour y déposer un baiser ?

Elle ne sentit plus son coeur battre dans sa poitrine : D'ailleurs, si quelqu'un trouvait son coeur qui avait sauté de sa poitrine, merci de lui rendre. Si quelqu'un pouvait aussi en profiter pour ramasser sa cervelle qui avait du éclabousser les environs, ce serait chic.
La métamole sentit son souffle contre son visage, la caresse tendre de sa peau. Un inconnu qui lui vole un baiser, impose sa langue dans votre bouche, se fraye un chemin derrière votre égo et piétine ce qui vous appartient : jamais elle n'aurait laissé ceci se produire.
Mais Jade, depuis que tu as vu tous ces Robert et toutes ces Jade, leurs mains entrelacés et leur amour purs et inconditionnel, tu sais qu'il n'est pas un inconnu. Tu sais qu'il a été ta moitié, même si tu l'a oublié : et parce que ton corps lui s'en souvient, parce que l'univers te l'a chuchoté dans ses derniers feux, parce que ta curiosité réclame des morceaux de ce que tu as perdu, tu n'attendais que ça. Sa peau contre la sienne.

Alors Jade succomba, profitant de chaque instant, inspirant fort son odeur comme pour appeler à elle le moindre indice du passé, le moindre souvenir. Il avait l'air bien plus âgé qu'elle, et n'était pas le fantasme absolu du mec sortit de nul part et vous aime au delà de sa propre existence... Mais il avait quelque-chose qui au delà de son âge à lui, de son coeur de femme brisée à elle, de leur histoire aussi inexistante qu'omniprésente à travers les mondes, la dépassait. Un truc qu'elle ne contrôlait pas et putain de merde qu'est-ce qu'elle déteste ne pas contrôler.

A ce demander comment ils avaient pu s'entendre parce que lorsqu'elle ouvrit les yeux, il n'était plus là, échappant encore à elle.
Elle resta conne, à regarder l'absent. ... Déjà en manque.

"Non !" Dit-elle comme si on lui avait arraché son verre avant la fin. "Noon !!" Encore plus frustrée qu'après le coup de la pyramide. Quand tout était redevenu blanc, vide, parfait et dénué de toute trace de lui. Comme au réveil d'un rêve.
Avait-elle tout rêvé ? Les deux verres, les avaient bu elle seule ?

Elle marcha vers le bouteille, prudente, titubante dans ce brouillard, comme si le sol allait s'effondrer. Elle saisit son verre à lui. Non, tout était réel... Autant que ce sentiment qui venait de lui remplir tout son petit corps de métamole.

C'était incroyable.
Impensable.
Comment pouvait-elle...
à ce point...

... Détester ce connard.

Le verre valdingua au loin et éclata au contact de la coque du vaisseau. Elle grogna et prit sa tête dans ses mains avant de se laisser tomber assise au sol. Des petits grognements de rage continuaient à filtrer au travers de ses manches qui recouvraient son visage rougit.

Le vaisseau grogna aussi, comme elle, la sortant de son hystérie et trembla assez pour l'obliger à ressortir sa tête de sa cachette : le ciel se déforma et dans un ballet d'étoiles glissantes elle revit se présenter devant elle sa planète maternelle, et le présent.

Retour à la case départ. Le coeur en vrac, les questions en suspens, le passé mystérieux et une colère ridicule aux tripes.
Merci chéri. Bisou.

De longues minutes passèrent.

Quand Gilean débarqua sur la terrasse, il la trouva toujours assise par terre. Elle regardait l'univers, pensive, seule, une pierre dans sa main qu'elle faisait tourner nerveusement. Elle s'était resservit un verre et la bouteille avait bien descendu de niveau.

"Mère, nous sommes de retour chez nous."
Elle se tourna, calme, souriante. Apaisée. Elle avait pris sa décision, et c'était pas surprenant : hors de question d'enterrer un mystère encore entier. Jade garderait dans son coeur le poids d'une histoire inachevée et dans sa poche le poids d'une pierre pour l'invoquer. Un amant de Shrödinger, à la fois mort et vivant. Invisible tant que la boite et fermée. Regarde mon fils, j'ai ton père dans ma poche. Et toi t'as quoi dans ton deck ?

"Ton père est une catastrophe humaine." Dit-elle avec autant d'exaspération que de tendresse. Putain, qu'est-ce qu'elle le détestait à lui inspirer malgré elle de la sympathie. Que Gilean se rassure, elle avait dit cela avec le ton normal d'une mère qui critique le papa.
"Tu l'as appris à sa mort aussi non ?" Elle compatissait. C'était pas trop compliquer de l'imaginer. L'épice, le bordel. Toussa. Il était presque qu'aussi âgé qu'elle alors difficile de faire du maternalisme mais elle avait énormément de compassion pour cet enfant qui héritait d'un empire, de responsabilité, et d'un père décédé au même instant. "Je suis désolée de ne pas avoir su avant, de ne pas m'être rappelé... De ne toujours pas me souvenir."
De ses grosses chaussures de mécano elle se hissa sur le côté pour lui faire face, toujours assise le cul au sol. Il la rejoindrait sans doute à son niveau. Il était si beau, si digne. Elle qui était une alcoolo punk, comment c'était scientifiquement possible ?

La belle de vert derrière eux les enveloppait dans ce tableau de retrouvailles. Deux métamols à la même blessure. "Je n'aurais jamais soupçonné avoir fabriqué un adulte aussi parfait... Gilean." Elle le prit dans ses bras... difficilement. "Tu es si grand !" Elle avait sa tête au niveau de son épaule. "... Une part de lui est en toi..." Elle changea un peu de ton, plus dure. "J'espère qu'il a suffisamment confiance en ton talent pour te laisser tranquille ! Je crois que tous les deux on a eu notre dose de mysticisme et de mort-vivant qui hante pour le reste de la journée." Elle avait dit ça de façon autoritaire, s'exprimant directement à Robert.
Elle desserra son étreinte, adressant à son fils un large sourire émue, mais un peu gênée. Elle fit une grimace d'hésitation et se releva. "Je meurs de faim... Est-ce que tu accorderais à ta vieille mère un déjeuner avec elle ?"




Elle le suivit. Sa cape voletait à ses pas. Il était encore plus majestueux qu'un Roi. Comment allait-elle pouvoir prétendre avoir des choses à lui apprendre, transmettre, offrir ? Il était déjà bien plus sage et puissant qu'elle, sans doute que tout ce qui lui restait  à combler était un manque, celui qu'elle avait aussi.
Il lui montra une chaise où elle prit place, l'admirant toujours, souriante. Il avait des regards doux mais forts : chaque employé était interpelé avec gentillesse mais chaque ordre était exécuté sans attendre. Il dirigeait différemment de Robert. Il était moins distant.
Bientôt une odeur enivrante au corps affamé lui réveilla l'estomac. Il s'assit près d'elle.
Ils ne parlèrent pas de Robert. Elle avait volontairement voulu se concentrer sur son fils : il était plus que temps.
"As-tu des amis ici ? ... Ailleurs ? Des proches ?" demanda-t-elle inquiète de le savoir solitaire comme son père l'avait été. Être un leader peut isoler, naturellement. Elle lui demanda aussi ses goûts, ce qu'il détestait... Ses souvenirs d'enfance.
Elle lui raconta sa vision du monde, riant de ses a priori sur les terriens (ce qui était devenu ironique à présent, vu qu'elle avait eu un fils avec l'un d'eux...), son envie de toujours apprendre plus. "Je me souviens à quel point j'ai été enchantée en constatant que sur beaucoup de planètes des dizaines et dizaines d'espèces se côtoient. J'ai l'impression que jamais je ne pourrais tout voir voir et c'est une super frustration haha !" Elle lui raconta le temps où elle travaillait pour l'armée kanasienne, ou encore quand elle avait appris à vivre seule sur Magma. "Je regrette tellement que tu aies été seul aussi, pendant ton enfance..."
Jade était bien décidée à rattraper le temps perdu, mais savait qu'à présent elle avait tout le restant de leur vie pour ça : "Nous avons des dizaines d'années ensemble devant nous, faisons en sorte de ne plus jamais nous perdre. Je n'avais jamais eu envie d'être mère toutes ces années, sans doute parce que je savais que je l'étais déjà. Et à présent tu es une des choses les plus importantes de ma vie. Comme quoi, on croit se connaître alors qu'en fait..." s'amusait-elle. Ils trinquèrent. La mère ne pouvait détourner son regard du sien : Il n'était pas trop tard pour le rendre heureux. Pour l'aimer. Elle se fit le serment d'y veiller...
L'ingénieure casse-cou allait devoir revoir ses modes de vie : elle était mère à présent, et bien qu’elle ait toujours eu la conviction que ce rôle était une responsabilité contraignante pour une solitaire suicidaire, elle savait que c'était au contraire la plus grande aventure, la plus excitante et la plus belle qui puisse arriver : être ta mère Gilean, est un honneur, une joie et j'espère bien te donner un bout de famille car déjà à tes côtés, je découvre la joie d'en avoir une.



(comme ça tu peux finir au prochain post avec Gilean Wink et me laisser avec le CdF !)
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