Les femmes aussi peuvent se battre ! Mais... Je...
Kyûri
Saiyan
Age : 32 Date d'inscription : 26/06/2017 Nombre de messages : 76Bon ou mauvais ? : Bon. Zénies : 760 Rang : -
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Sujet: Les femmes aussi peuvent se battre ! Mais... Je... Lun 26 Juin 2017 - 11:44
Kyûri
Un peu moins de la vingtaine, si on convertit ça en âge humain. Féminin. Sayenne. Bon. Ca te regarde ?! D'abord l'autre bobo macho qui me devance sur mon prénom et voilà maintenant qu'on me force, plus bas, à le fusionner avec celui d'un homme, mais je vous aurai tous ! Jusqu'au dernier ! Enfin... pas, maintenant... Je... suis nulle...
Ce que l'on remarque assez vite avec Kyûri, c'est bien son appartenance à la race des sayens. En effet, si la présence d'un détecteur à unités de puissance se révèle des plus immanquables, sur la ronde joue gauche de cette jeune demoiselle, il serait tout aussi préoccupant d'oser prétendre un oubli de constatation, concernant son armure à l'origine plutôt évidente... Celle-ci se montre d'une couleur principalement noirâtre sur le torse lisse, alors que la partie abdominale se voit pourvue d'une teinte verte, que des rayures viennent traverser en horizontal. Cette même distribution de couleur, accompagnée des derniers traits cités, viennent recouvrir le dos de cette armure sans épaulette... qui se soutient par des bretelles, ne changeant aucunement les habitudes précitées. Le tout embelli, grâce à des jointures et bordures blanchâtres comme rondelettes. Les bras ne sont en revanche pas protégés des assauts, bien que de solides brassards, en métal doré, recouvrent une partie des avant-bras de la petite dame... Enfin petite... 1m63 pour 53 kilos, pour ainsi dire. Côté jambes, l'on peut dire qu'elles sont aussi exposées au danger... un petit cerceau, d'un rouge métallique, s'invitant tout de même sur sa cuisse gauche, tandis qu'une sorte de slip noir, finalement assez commun chez les sayens en uniforme, s'invitera volontiers pour cacher sa partie intime. Mais passons maintenant au faciès, sans trop s'étendre sur les bottes noires, s'élargissant un peu sur leur finalité. Accédons alors désormais au panel d'expressions qui composent ce délicat minois, puisque si celui-ci peut souvent paraître méfiant et hargneux, il n'en reste pas moins pourvu de traits fins... que ce soit au niveau de ces yeux plissés et quelque peu étirés, embellis d'une teinte noisette, ou bien encore concernant ce petit nez en trompette. Les cheveux sont, quant à eux, nettement moins discrets... nombre d'épis jonchant effectivement cette chevelure rebelle, avec une concentration sur l'avant et sur la partie arrière, donnant presque l'impression d'une couette touffue et descendante. Enfin, les plus observateurs auront remarqué la couleur brunâtre et peu commune de cette masse capillaire... Cette dernière semble avoir progressivement pris cette teinte, à partir de l'enfance, en dépit du noir ébène de naissance, pour une raison encore non déterminée. Tout comme pour les sourcils affinés de la jeune sayenne.
En raison du vécu de ce pauvre enfant, à la lamentable puissance, sa mentalité s'en est retrouvée profondément affectée. Son abandon lui a ouvert les portes d'une rancune et d'une méfiance qui n'a de cesse de se développer, au fil de son existence... Cette haine, reste principalement tournée en direction de la gente masculine, qui lui a souvent causée du tord, ainsi qu'à ses homologues féminins, d'après constatation... Kyûri s'est également vue germer en elle les graines d'une frustration viscérale, à l'égard de son impuissance constante et persistante, en dépit de ses efforts et du temps passant. Elle qui fait habituellement tout son possible pour afficher une mine sûre d'elle et déterminée, souffre donc en réalité d'un complexe d'infériorité prononcé, qui la pousse bien souvent à la rage et à l'impulsion, dans le meilleur des cas, aux pleurs et à la dépression dans le plus alarmant. Cela pourrait sembler surprenant, voire même ridicule... pourtant, lorsque votre vie paraît n'avoir tourné qu'autour de ces points, que ceux-ci ont été la cause d'une enfance détruite et d'une adolescence torturée, les oeillères s'imposent naturellement. Le cerveau vous pousse à trouver des coupables et des objectifs parfois bien farfelus, pourvu que ce maux invisible, impalpable, cesse enfin de ronger votre être injustement meurtri. Mais s'agit-il bien là des seules préoccupations de cette demoiselle à la brune chevelure ?... Quelque chose d'étrange parait l'inquiéter, l'angoisser inconsciemment. Cette douleur, comme une pointe au coeur, parfois tel un point de côté prononcé, laisserait s'apparenter comme un vestige de son triste passé... semble la fatiguer, peut-être l'affaiblir, lui drainer son énergie par moments... Plus forte et paradoxalement plus fragile qu'elle n'y parait, cette faible sayenne n'en reste pas moins pourvue d'une émotivité louable, d'une gentillesse à l'égard des personnes qu'elle considère comme justes ou à plaindre, ainsi qu'envers les femmes et d'autant plus celles en rapport avec sa race. Finalement et relativement peu cultivée... n'ayant pu exprimer un développement normal, emprunt d'innocence, d'émerveillement, de découvertes... c'est tout naturellement que ce petit brin de femme pourra paraître étrangement satisfaite ou charmée de situations, de constatations à l'apparence possiblement futile, pour la plupart de ses semblables.
Certaines personnes naissent au sein d'un cadre idéal, d'autres subissent le poids de leur existence, dès leurs premiers instants. Où se trouve la justice, où se trouve la raison, au milieu de ce tourment sempiternel ? Quel est le but d'un tel univers ? Les dieux se jouent-ils de nous ou nous observent-ils en bons paresseux ?... Un enfant ne devrait jamais avoir à se poser de telles questions, en présence d'un monde parfait. Et justement, celui-ci était loin de l'être... Quelque part dans le vide spatial, une tribu bien singulière. Celle des Sayens... Ce peuple brutal, tyrannique, aspirant à la conquête par la violence et la destruction. Tantôt manipulée, tantôt simplement bornée, cette communauté persista, en dépit des difficultés... Leur culture, basée autour de la force, du combat, les amenait trop souvent à mépriser ceux qui ne parvenaient pas à leur niveau de puissance. De véritables primates pourvus d'une queue de singe, si nous les rapportions à celle d'un animal bien connu sur Terre.
Les mâles dominants imposaient donc leur loi, définissant souvent les rôles de chaque individu en fonction de leur degré d'efficacité combative. Jugés dès la naissance, ne possédant la moindre chance de choisir son destin, de prouver une volonté de le changer, les voici donc... ces nourrissons réduits au silence, abandonnés à leur triste sort, trop faible pour exister parmi eux. Était-ce un mal, au final ? Ce fut le cas pour cette jeune fille, Kyûri, de son doux nom, analysée à 12 unités de puissance et n'augmentant pas réellement son potentiel, au fil des années passant... Cette mère Sayenne avait beau essayer de persuader son brutal mari de laisser encore un peu de temps à son enfant, pour que celui-ci puisse enfin finir par les rendre fiers... c'était inutile. Cette ridicule puissance n'augmentait que de quelques unités, pitoyable...
Cette fillette, qui fut de nombreuses fois témointe de la relation instable entre ses géniteurs, de leur position bien inégale, l'un par rapport à l'autre, ne perdait pour autant pas le sourire, grâce à la proximité avec sa mère, qui elle l'aimait pourtant véritablement. Mais l'amour à lui seul ne sauve pas des vies... L'espoir reste un moteur et non une arme à proprement parler... Alors cette nuit sans lune allait bientôt représenter un point de non-retour. Il n'arrivait pas à dormir, ce Sayen à l'esprit torturé, obsédé par une pensée qui taraudait son subconscient depuis maintenant trop longtemps... Il devait en finir avec ça. Il se devait d'alléger le poids qu'il soutenait avec grande frustration, avec tellement de honte pour son égo. Car oui, cette famille subissait constamment ces regards moqueurs, ces critiques blessantes et rabaissantes, juste par la faute de cette apparition redoutée... celle d'un lamentable échec, celle de Kyûri en ce monde...
Elle feindra l'accident... cette unité bien gradée, qui déjà se penche en direction du lit de sa fille... Faisant pour une fois preuve d'une délicatesse exemplaire, afin de ne pas la réveiller, il la porte dans ses bras, ce père indigne, bien décidé à remplir sa part du marché. Elle dormait si paisiblement, ne pouvant pas se douter une seconde de l'enfer dans lequel elle s'enlisait, à pas de loup... Regrettait-il déjà sa décision ?... Il la fixait intensément, lors de sa sinistre marche, aux abords de cette ville de fous. Non, il ne regrettait rien... Ce regard, n'était autre que celui du dégoût... et il en serait bientôt débarrassé, contre une importante récompense... À vrai dire, il ne comprenait pas très bien qui étaient vraiment ces types, prêt à s'occuper de sa progéniture, à travers un échange des plus juteux pour lui, mais ça ne l'importait guère. Ce Sayen n'avait rien à perdre, tout à gagner. Et si le gosse manquait à sa femme, il suffirait de lui en refaire pondre un, de toute façon.
Ainsi voilà ces trois figures encapuchonnées, présentes comme convenu, sur le lieu d'échange... la base de lancement de Végéta. Chaque parti dévoilait à l'autre l'objet de convoitise en sa possession. Tout était en règle, les affaires pouvaient donc se conclure sans histoires... Cependant, au moment de transférer la fillette, du père à l'une des sombres silhouettes, celle-ci se réveilla progressivement. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait, mais une chose était certaine, elle ne connaissait pas ces trois types... L'inconnu fait peur et d'autant plus, lorsque l'on ne possède pas le temps de se préparer à sa constatation. Elle tentait de se dégager, de s'échapper de cette étreinte déstabilisante, mais rien n'y faisait... Elle regardait son père, l'air suppliant, mais celui-ci n'eut pour réponse que l'indifférence de son faciès. Pourquoi il ne l'aidait pas ? Pourquoi ne venait-il pas la sauver, la délivrer de ces entités louches ? Elle ne comprenait pas.
Des cris étouffés par des mains se plaquant sur sa bouche, spectatrice impuissante de la destinée qui l'attendait, Kyûri eut beau s'acharner, eut beau pleurer devant la totale indifférence qui se présentait devant ses yeux... elle était trop faible, elle avait toujours été trop faible. Au bout d'un moment et alors que sa fille se faisait emmener de force, en direction d'un petit vaisseau, ce père irresponsable détourna le regard, tant cette scène l'exaspérait... Un Sayen qui implore était la plus grande des insultes. Bon débarras... Non ! Même ainsi, même avec ce rejet, elle ne voulait pas le perdre, elle ne voulait pas perdre sa famille, son peuple ! Juste une chance, une seule ! Promis, elle ferait tous les efforts du monde !... Pitié... juste pour cette fois... juste une dernière aide... juste... juste une vision se troublant, larmoyante, avant le grand noir... Voilà ce qu'il pouvait advenir des moins méritants, sur cette planète sans scrupule. Revendus aux plus offrants, rejetés par leurs paires, ces déchets organiques ne pouvaient trouver leur place, au travers d'une telle attente, d'une telle vision de la vie.
La douce chaleur rassurante de cette ville pervertie, finit bien vite par laisser place à un désert de neige, où régnait un froid mortuaire, seulement ponctué de quelques bruits, au milieu de cette tempête glacée. Des bruits de pas, le bruit du souffle éolien... celui de ces trois hommes, discutant entre eux de la suite des évènements, alors qu'ils s'apprêtaient à pénétrer une modeste bâtisse, au centre du déchainement climatique. Nous étions désormais sur Végéta 2, planète plus en retrait des activités Sayennes... Pourtant, parmi les trois individus baissant enfin leur capuche, seul un d'entre-eux semblait appartenir à cette race. Loin d'être la pensée la plus étonnante que l'on aurait pu se faire, en cet endroit, pour le moins singulier, il aurait été futile de s'y attarder. Kyûri, de son côté, se réveillant enfin, ne perdit pas de temps avant de se rendre compte de sa situation... à laquelle elle crut bon de vouloir échapper, en profitant de l'attention restreinte lui étant accordée.
Parvenant, non sans mal, à se créer une issue, malgré l'emprise encore présente, bien qu'altérée, la petite fille eut pour réflexe de courir en ligne droite, de s'enfuir le plus loin possible de ses agresseurs... Ainsi parcourait-elle l'allée de ce laboratoire, s'offrant à elle avec insistance. Un mélange d'espoir et de désespoir la parcourait, paraissait se refléter à travers ses expressions faciales paniquées... Pourrait-elle seulement retrouver sa douce vie ? Voilà une illusion des plus ridicules, même si elle demeurait compréhensible, en la rapportant au mental d'un enfant... Alors, après plusieurs minutes de course poursuite, la Sayenne finit par percuter quelque chose, à l'angle d'un couloir. Tombant à la renverse et se tenant un peu la tête, sous la douleur du choc avec le sol, cette pauvre demoiselle croisa le regard de son obstacle... un scientifique plutôt âgé, longs cheveux en arrière et moustache immanquable. Son air sévère de la rassurait pas, tout comme sa prestance intimidante. Un autre de ses collègues ne tarda alors pas à le rejoindre. Visiblement, ils se baladaient ensemble...
" Que fait un enfant ici ?... Il ne devrait pas être en liberté. "demanda le vieux monsieur, à ce qui s'apparentait être finalement son assistant.
" À en juger par ses poursuivants, je suppose qu'il doit s'agir du nouveau sujet d'expérimentation, que nous attendions aujourd'hui même, docteur. "lui répondit cet être, visiblement adapté aux milieux aquatiques.
" Mmh... Nous allons commencer par analyser sa constitution... Il nous faut savoir à quel type d'expérience elle sera la plus adaptée, afin de diminuer les risques de décès. Emmenez-la à la cellule G-24, pour l'instant. "ordonna enfin l'homme aux sentiments peu palpables, à l'attention des trois unités arrivant enfin.
Diminuer les risques de décès ?... Mais c'était quoi ce délire ?! Mais où était-elle donc tombée ?... Mais dans un laboratoire d'expérimentations organiques, bien entendu ! Un café ?... Blague à part, cela n'annonçait vraiment rien de bon... On pouvait déjà se rendre compte de l'ambiance générale des lieux, à travers ces nombreuses baies vitrées, faisant état de certaines expériences en court. Pas toujours particulièrement ragoutantes, par ailleurs... Comme pour cet homme, se faisant injecter une sorte de créature invertébrée dans la peau et paraissant hurler le martyr, derrière cette chambre pourtant insonorisée. Nous aurions pu aussi parler plus longuement de cette pauvre Sayenne, forcée de boire une solution chimique, qui déjà parvenait à provoquer des excroissances, au niveau de sa tête et de sa main droite. Deux des trois accompagnateurs semblaient faire office d'oeillères, pour empêcher à la petite fille de constater, peut-être à l'avance, ce qui l'attendrait prochainement... tandis que le dernier du groupe lui mettait la pression, pour qu'elle avance.
" C'est ici que t'habites, maintenant. Alors tiens toi à carreaux. "osa lui confier l'un des trois gars, avant de jeter ce pauvre enfant dans sa cellule.
Kyûri trébucha, de par la projection, ne mettant longtemps avant de s'écrouler sur le sol froid de cette prison blanchâtre... Qu'allait-elle devenir ? Elle avait peur... si peur de ce qui pourrait bientôt lui arriver... Qui étaient ces gens, que lui voulaient-elle ? Pourrait-elle seulement un jour revoir sa maman ?... Son étreinte rassurante lui manquait déjà tellement... La petite fille sembla essayer de la simuler, comme pour se rassurer. Elle regardait le vide de cet endroit intimidant, sa vision recommençant déjà à se brouiller. Au fond de la pièce, il y avait quelque chose... Des chaînes ?... Avant d'avoir pu commencer à paniquer, un léger sifflement se fit entendre, de part et d'autre la modeste salle. Serait-ce, du gaz ?... La Sayenne tenta bien de se relever, avec le peu de force qui lui restait, mais elle ne put aller bien loin. Ce truc paraissait l'endormir... Bientôt, plus aucun recoin ne parut à l'abri de cette fumée vraisemblable. Ainsi tombait-elle encore, devant son impuissance, devant une situation face à laquelle elle n'avait aucun contrôle... cette petite fille, à la noire chevelure.
Mmh... Que se passait-il ?... Comme des picotements sur le corps... Elle ouvrait les yeux, un peu difficilement, à cause de cette forte lumière ambiante... La jeune demoiselle tenta bien de passer mécaniquement la main sur son corps, mais... quelque chose la bloquait... Elle ressaya avec un peu plus de bonne volonté, mais rien à faire. Ouvrant d'avantage les yeux, la panique s'enclencha à nouveau. Elle était, enchaînée au mur ?! Nue ?! Et c'était quoi, ces traces sur son corps ?! Son premier réflexe fut de crier, devant sa faiblesse, devant sa gêne actuelle, devant ces marques de piqures, visiblement. Derrière la baie vitrée et teintée de l'intérieur, le docteur rencontré plus tôt, l'observait avec attention. Non pas que cet enfant l'intéressait en soi. Ce regard n'était autre que celui d'un savant fou, observant son nouveau cobaye, sur toutes ses coutures... Et alors qu'elle se débattait comme une folle, pour essayer de rejeter sa condition, pour oublier cette sensation d'être prise pour un vulgaire objet, l'homme d'âge mûr parut détourner momentanément son attention, afin de prendre en main un rapport... Celui-ci décrivait les caractéristiques, tant désirées, de ce nouveau joujou d'expérimentation...
" ... Ce n'est pas bien fameux... Puissance de 24. Faible constitution physique, même pour un enfant. Si nous additionnons cela aux autres mesures, ça ne nous laisse pas beaucoup d'issues... Mmh ? Dites-moi... Ce chiffre, vous en êtes sûr ? Je n'ai jamais pu observer une telle réserve à ki auparavant. La voir si peu exploitée est révoltant. D'après vos modèles, l'énergie de cette gamine est si évasée dans cette immensité, qu'on ne la perçoit pratiquement pas... C'est absurde. Débutez les tests d'orientation, à partir de demain. "
Sous les ordres de cet étrange docteur, les assistants acquiescèrent et partirent chacun de leur côté, avant que ce premier décide d'en faire de même, non sans un dernier regard, à l'attention de son cobaye... Il y avait peut-être un moyen de rendre cet achat un minimum fructueux. Mais encore fallait-il s'assurer de sa compatibilité. Il demeurait en effet une expérience, qui n'avait pu être menée à bien depuis longtemps. Saurait-elle supporter la confrontation avec l'orbe ? Rien n'était moins sûr... Cette expérience avait ôté la vie à de nombreux prétendants. Le vieillard se rappelait encore de ces corps, infiniment plus desséchés que le sien ne l'était déjà... Cette chose ne laissait rien s'approcher d'elle, mais demeurait pourtant peu utile sans réceptacle. Cela faisait déjà quelques années qu'un bon nombre de scientifiques avaient abandonné l'idée d'en faire quelque chose. Mais pas lui... Une réussite propulserait sa carrière comme jamais... Cette gamine... inutile sur bien des plans... pourrait-elle être la candidate parfaite, pour cette tentative suicidaire ? Après tout, personne ne lui en voudrait d'avoir pris de tels risques, concernant un organisme sans intérêt autre.
Ils étaient partis, enfin... Les lumières s'étaient éteintes... Seules demeuraient encore quelques lueurs tamisées, en provenance de diodes diverses, réparties ci et là, à travers la bien sinistre chambre... Kyûri pouvait voir ces douces lumières se refléter, sur la peau lise de son frêle corps, transpirant des efforts fournis, durant ces dernières minutes. Elles clignotaient à intervalles réguliers, comme pour lui rappeler sa pitoyable condition, mais ayant en réalité une fonction d'analyse... Sur ce ventre de jeune fille, une minuscule rivière paru se former, suivie d'une autre, un tracé supplémentaire... Elle voulait sortir d'ici, oublier tout ce qui venait de se passer. Violée dans son intimité, humiliée par sa position dégradante, elle n'était rien de plus qu'un objet au service de ses nouveaux maîtres... Alors, à court de forces, après sa dernière tentative de rejet, elle sombra... s'abandonna à l'idée d'encore lutter. Cela ferait peut-être moins mal en n'y pensant plus ? L'obscurité s'emparait tendrement de sa psyché brisée.
* ... *
" NAAAaaAaaAH ! Euur... ErhaAAaaAa ! Hu... huuu... S'il, s'il vous plait, huuh, arrêtez... Je ferai... tout ce que vous voudrez... "suppliait inutilement la pauvre Sayenne, en plein milieu d'un nouveau test.
Cela faisait maintenant plusieurs années que la jeune fille subissait quotidiennement des supplices en tout genre. Ainsi donc elle entrait dans l'adolescence, ses formes commençant à apparaître... Possiblement la seule chose de normal sur laquelle se raccrocher. Néanmoins, il s'agissait bien là de la dernière de ses préoccupations... Elle qui passait désormais le plus clair de son temps, telle une loque, dont la douleur physique devait probablement représenter le seul stimuli encore détectable, pour ce mental bafoué. Faisait-elle bien de se plaindre de cette souffrance, qui pourtant parvenait à peine à la maintenir en vie ?... Mais voulait-elle seulement survivre ?... À passer toutes ces journées, toutes ces années, dans la crainte, la honte, la torture, pouvait-on seulement encore désirer autre chose qu'une mort salvatrice ?
" Le foetus n'a pas survécu, monsieur. Devons-nous procéder à une nouvelle insémination ? "
" ... Non... Nous en sommes déjà à la troisième tentative, en comptant la naissance par incision. Même pas foutue de pondre une progéniture hybride correctement... Arrêtons les frais, avant de vraiment finir par la perdre. "
Oui, au cours de ces dernière années, Kyûri avait servi de réceptacle à plusieurs créatures hybrides, toutes plus monstrueuses les unes que les autres. Ce sentiment d'avoir un corps étranger en elle, comme un parasite se nourrissant de votre énergie, tapant et griffant vos parois internes pour sortir, émettant des râles de mécontentement... Elle ne l'oubliera jamais... En cauchemardera régulièrement. Toujours cet effroi, cet horrible ressenti, lorsqu'elle se faisait sortir ces choses de son corps. Une vision des plus traumatisantes. La jeune Sayenne n'osait penser à la prochaine expérience, qui s'abattrait prochainement sur elle. Elle voulait mourir. Ici et maintenant. Laissez-la mourir. Accordez-lui au moins ce voeu. Juste un. Juste celui-là. Rien d'autre. Juste... Juste cette pièce obscure... Encore et encore... Avec ces putains de diodes... Ca l'épuisait, elle en avait assez de cette vie de merde, de voir toujours les mêmes lieux, pourris par le vice de ces connards en uniforme... Une aide. N'importe laquelle.
* ... Viens à moi... *
Un sentiment étrange parcourait la jeune femme, en devenir... Un frisson des plus inhabituels... L'espace d'un instant, elle avait senti son cerveau trembler... Une présence. Elle sentait, comme une force sévissant en ce laboratoire. Mais qu'était-ce ? Peut-être rêvait-elle... Il n'aurait pas été exagéré de dire que Kyûri n'avait plus toute sa tête, depuis déjà un bon moment... S'agissait-il là des premiers signes d'une folie grandissante ? Non, non... C'était autre chose... Comme un vent étrange l'enlaçant, la rassurant presque... qui paraissait lui souffler quelque chose, à l'intérieur même de son corps. Trop épuisée pour y prêter plus d'attention, la demoiselle laissa une fois de plus la fatigue s'emparer d'elle... Elle était très fatiguée, tellement fatiguée... Beaucoup trop fatiguée, comparé aux habitudes... Était-ce ça, la mort ?... C'est si jarre doux... Un sourire naissait discrètement, à l'orée de ces lèvres, n'ayant connu que de la terreur, depuis ces dernières années. Sur son corps nu, mutilé et empli de cicatrices en tout genre... ces caresses invisibles, délicates... Quel plaisir... Elle en voulait encore... Juste encore un peu, juste...
" Vous en êtes sûr, docteur ?... Il est vrai que nous avons essayé tout ce qui avait une chance de fonctionner, mais... Ca... Je n'y comprend pas grand chose... À vrai dire, de ce que vous m'avez décrit... "commençait l'assistant amphibien.
" ... Cela va faire 6 mois qu'elle est dans le coma... C'est inutile d'en attendre autre chose. Nous sommes en face du plus mauvais investissement effectué, depuis des années... Mais, vous savez, au fond... j'avais le sentiment que ces instants devaient se produire... Cette orbe... "
Le vieux scientifique détourna le regard de son assistant. Il fixait une grande sphère... Cet objet qui avait réduit tellement de vies à néant... L'orbe à ki. Nommé ainsi, car sa fonction semblait être d'absorber et de concentrer une quantité phénoménale de ki. Sous certaines contraintes, toutefois. Malheureusement, tous les sujets y étant exposés, jusqu'à présent, finissaient justement leur existence dans cette pièce... laissant pour seule trace de leur passage, un corps dépourvu de toute énergie, sec, vidé, telle une mouche sirotée grâce au venin d'une araignée sans pitié. Que les dieux t'accompagnent dans cette épreuve mortuaire, toi qui paraissait vouée à cette destinée peu glorieuse... Prouve à tous l'intérêt que tu peux encore avoir... ou disparais à jamais de ce monde, sans l'avoir véritablement connu...
Attachée sur une civière, Kyûri pénétrait lentement au sein de cette pièce, par l'action de fins tapis roulants... C'était comme voir un corps avancer vers l'incinérateur... Mais si cette orbe pensait faire son repas avec cette Sayenne, elle allait être bien déçue, tant son ki était ridicule. Mais possiblement là justement la clé de leur compatibilité... Laissant la victime venir à son bourreau, le docteur ordonna de plonger le lieu dans le noir complet, afin de laisser la nuit suivre son cours. Ils reviendraient voir le lendemain. Car de toute façon, le processus d'absorption restait relativement lent... Finissant son trajet, la demoiselle se fit relever à la verticale par la civière. Emprisonnée dans cette camisole, attachée par le cou et les pieds, elle faisait pâle figure... La mouche était à la merci de l'araignée, ainsi piégée dans cette combinaison blanche, semblable à un cocon en toile.
* ... Viens... Ne faisons qu'un... *
Encore... cette même sensation... Elle se réveillait enfin, comme guidée par ce chuchotement, l'ayant précédemment plongée dans un si long sommeil... Emplie d'un agréable sentiment, comme si elle se faisait bercer, elle ouvrait alors les yeux... Depuis quand avait-elle ressenti une telle tendresse ? Ah, oui, elle s'en souvenait... Depuis ce jour si particulier, qui symbolisa sa naissance... Elle, s'en souvenait ? Quelque chose ne tournait pas rond, mais... elle se sentait, comme en transe, avec ce souffle s'emparant tendrement d'elle... son regard, paraissait se perdre... fixant cette grande sphère avec insistance... Kyûri n'avait pas peur, elle n'avait pas mal, elle ne savait même plus si elle ressentait quoi que ce soit, ne se rendait même pas compte de l'endroit dans lequel elle siégeait présentement, ni dans quelles conditions... Seule comptait cette belle sphère, aux plaques métalliques tournant harmonieusement sur sa surface. Le reflet de cette orbe, de son énergie, se baladait sur l'iris de la jeune demoiselle, comme si elle s'en imprégnait. Quand à la pupille... elle paraissait parfaitement alignée avec cet infime éclat noirâtre, au centre de cette chose étrange.
* ... Recommençons tout à zéro... *
Le reflet de la Sayenne apparu alors sur la sphère, toutefois quelque peu décomposé, de par l'éloignement des différentes parties composant cette dernière... Qu'elle était jolie, qu'elle semblait forte, cette femme qui souriait avec assurance... C'était elle ?... Elle pourrait devenir comme ça ?... Oui. Oui, elle le voulait, oui... Totalement absorbée par cette image, Kyûri ne perçu pas les heures passer. Et elle en avait passées beaucoup, à observer cette sphère, sans cligner des yeux. Machinalement, ils s'étaient mis à pleurer. Une réaction automatique du corps, pour éviter qu'ils ne s'assèchent. Elle était heureuse, si heureuse, si détendue... La Sayenne aurait voulu que ces moments durent une éternité... Son reflet paru finalement disparaître dans cet orbe qu'elle admirait tant, mais son attention ne s'y détacha pas pour autant... La civière se repencha en arrière et suivit enfin le chemin inverse à son arrivée. La lumière revint alors, sans que cela ne semble gêner outre mesure la demoiselle, qui paraissait toujours ailleurs. Le reflet de la sphère était toujours présent en ses yeux.
Que s'était-il passé cette nuit ? Personne n'en savait rien. L'énergie paraissait toujours circuler, au sein de la sphère. Les caméras de surveillances n'avaient rien relevé n'anormal, si ce n'était le fait que la demoiselle avait paru complètement immobile, pendant toute la durée de sa séance. Non, ce qu'avait souligné le docteur, c'était bien le temps d'enregistrement, par rapport à la constatation d'un phénomène. 8 heures. 8 heures à fixer cette sphère sans sourciller. Même pour la plus lamentable des loques, cela semblait invraisemblable. L'expérience était-elle un succès ? Elle n'avait pas bougé durant tout le trajet, ni même pendant qu'elle se faisait attacher dans sa chambre... paraissant toujours absorbée par quelque chose que personne ne semblait remarquer. En fait, les scientifiques s'intéressaient surtout au fait que la demoiselle sortait physiquement intacte de cette expérience. Cela ne s'était jamais vu...
Tel un légume, elle resta là, dans sa cellule, durant plusieurs jours, ne réagissant à aucun stimuli. Les capteurs indiquaient une activité cérébrale tout juste suffisante, pour le maintien des fonctions les plus vitales. Que faire, à part attendre que cela passe ?... Pour une fois qu'elle paraissait correspondre à une expérience, voilà qu'elle plongeait son entourage dans l'incertitude la plus totale. Ce vieillard en blouse blanche en avait plus que marre, d'attendre que cette petite sotte puisse enfin cracher le morceau, sur ce qui s'était passé... Elle avait intérêt à lui fournir des informations croustillantes d'ici peu. Elle n'était pas sa seule patiente, mais ses supérieurs attendaient des résultats de cette confrontation et surtout des explications. Ce docteur s'était occupé de Kyûri, depuis son arrivée dans ce laboratoire, et il n'était pas question qu'elle en ressorte sans résultats concluants, sans avoir davantage fait décoller sa carrière ou au moins l'avoir prémuni d'un échec sur son ardoise...
* ... Réveille-toi... *
" Docteur ! "se précipitait de s'exclamer un assistant, remarquant des signes de conscience chez la patiente.
Alertée, voilà qu'elle se manifestait à nouveau, cette silhouette flétrissante de vieillesse. Dans ses yeux, on pouvait lire l'impatience, l'avarice, la curiosité maladive d'un diagnostique qui n'avait que trop longtemps duré... Malheureusement, il devait respecter les procédures, mais il reviendrait bien vite à la charge. Il serait le premier à comprendre le fonctionnement de cette sphère, la façon dont elle procédait pour rendre tout ce qui l'entourait sans vie. Tout... À l'exception de cette fille !... Il tapotait nerveusement l'accoudoir, présent sur la baie vitrée. Son équipe vérifiait plus intensément les fonctions vitales de la demoiselle. À part la couleur de sa coiffure, ayant tourné au brun, tout paraissait être revenu à la normal. Elle réagissait à tout. Excellent. C'était donc le moment parfait pour s'entretenir avec elle... Rentrant dans la chambre de son cobaye, le docteur, pour la première fois depuis l'arrivée de la petite en ces locaux, se rapprocha perceptiblement d'elle... Kyûri avait la tête baissée, observant les instruments de mesures s'éloignant enfin de son corps nu et saccagé par les années...
" Et bien... Te revoilà parmi nous... Alors si tu le veux bi- "
" J'ai faim. "l'interrompit-t-elle, sans hésitation dans sa voix.
Le scientifique bien gradé tiqua, à travers son expression faciale... Depuis quand un sujet d'expérimentation se permettait d'interrompre son maître ? C'était un ordre, ce qu'elle venait de donner. Un ordre indirect, mais un ordre tout de même... Il aurait tout le temps de la remettre à sa place, une fois l'information voulue en sa possession... Elle se croyait en position de force ? Et bien il suffirait de jouer un peu le jeu, dans un premier temps... Après, en y réfléchissant, il était vrai qu'elle n'avait rien mangé depuis quatre jours... Enfin, bien sûr, elle avait été alimentée par voie sanguine, cependant son estomac devait probablement lui faire ressentir la faim, après tout ce temps. Et bien soit, de la nourriture lui fut donc apportée... Mais... ce n'était pas assez. Elle en redemandait, encore et encore... Au bout d'un moment, l'homme de science finit par en avoir assez de ses caprices, bien qu'il ne comprenait pas où elle trouvait la place pour mettre tout ça... Certes, elle n'avait pas mangé depuis longtemps... Pourtant, toutes ces années, elle les avait passées avec un minimum alimentaire. Son estomac s'était forcément rétracté sur lui-même, pour s'adapter à l'offre...
" Bon. Je pense que tu t'es assez régalée, là... Maintenant, il serait peut-être temps de parler... Je n'ai plus toute ma vie devant moi, alors j'aimerais que tu me dises, sincèrement, rapidement, ce qu'il s'est passé, le jour où tu as rencontré cette sphère... "demanda, avec une certaine retenue, le vieillard, dont l'impatience le faisait bouillir intérieurement.
" ... ... ... Hu, huhu... J'ai oublié... Hu, huhuhu... "riait faiblement la Sayenne, l'air ailleurs et souriant machinalement, de par l'ironie de la situation.
Elle avait QUOI ?! MAIS C'EST QU'ELLE SE FOUTAIT DE SA GUEULE ?! Le visage du vieux type changea du tout au tout. Son épaisse moustache, d'habitude si droite, se releva en M, sous le coup de la colère montante... alors que les plis de sa peau s'intensifiaient comme jamais. Ses yeux étaient écarquillés par la fureur ressentie. Ne perdant pas de temps, il rassembla le peu de ki que son âge avancé lui permettait de récolter, afin d'asséner une violente baffe à son interlocutrice ! Une initiative qui laissa une belle marque à sa pauvre réceptrice, mais elle ne l'avait pas volée ! De quel droit se permettait-elle d'agir ainsi ?! Elle voulait se faire tuer ?! Ha. Et sinon quoi ? Elle allait encore se faire torturer ? Comme à chaque jour depuis chacune de ces années écoulées ?... Ah ça devenait difficile de menacer, à force de lui infliger des douleurs à la limite du supportable. Mais peut-être allait-il vraiment la tuer, en fin de compte ? La libérer de sa prison ?... Encore particulièrement frustré, le docteur commença à l'étrangler d'une main, rapprochant perceptiblement son visage de sa victime.
" Écoute-moi bien, petit primate impuissant et dégénéré que tu es... J'ai passé ma vie ENTIÈRE, à tenter de comprendre cette foutue SPHÈRE ! Alors maintenant, tu vas gentiment TOUT me dire d'elle ! Je veux TOUT savoir de ce qu'il s'est passé, cette nuit là. TOUT ! "l'agressait-il, en renforçant son étreinte, à chaque haussement de ton.
De la sueur perlait, sur le visage asséché de ce savant fou. Il semblait un peu plus fatigué que d'habitude. Peut-être à cause son précédent effort... Kyûri serrait des dents, sous la douleur, elle fermait les yeux et souffrait en silence... jusqu'à trouver la force d'aligner son visage avec celui de son agresseur. Avec difficulté, l'une de ses paupières s'ouvra et elle parvint à regarder ce connard, droit dans les yeux. C'est à ce moment précis, alors que les gardes hésitaient à intervenir, qu'un évènement particulier se produisit... Au travers de cet oeil rebelle, l'homme de science pouvait distinguer quelque chose, même apercevoir une sorte d'éclat, bien que sombre, au fond de cette pupille Sayenne... Un frisson le parcourut, il sentait son corps se refroidir, sans trop comprendre pourquoi. Il tenta donc de renforcer son étreinte, pour se sentir davantage maître de la situation, qui se présentait nouvellement à lui... Malgré la pression écrasante que la Sayenne ressentait sur sa trachée et son larynx, elle parvint à maintenir le contact visuel, alors que quelques assistants commençaient déjà à s'affoler.
* ... Meurt... *
Il tremblait, désormais... ses paupières clignaient... sa main se crispait... Les forces de ce vieillard s'amenuisaient, de secondes en secondes... Que se passait-il ? Il avait du mal à respirer, sentait quelque chose aspirer, son énergie ?... Il ouvrit la bouche machinalement, mais déjà il tournait de l'oeil... Ces yeux... Ces yeux... Pourquoi... C'était, la... N'ayant pas le temps de finir sa pensée, le docteur s'écroula finalement au sol, ne paraissant plus donner le moindre signe de vie... Enfin. Kyûri haleta alors difficilement, essayant à la fois de se remettre de ses émotions... Ce mec mort... résonnait comme une première victoire pour elle. Bien qu'elle n'y paraisse personnellement pour rien, la demoiselle ressentit un sentiment de fierté l'envahir... Là, là elle se sentait bien. Vraiment bien. C'était même le pied. Ouais... C'était ça, ce sentiment de puissance... C'était bon, tellement bon, putain !... Ce moment de confiance en elle, elle le scella en crachant sur la gueule de cet enculé. Tiens, mon gars. Un bon gros mollard sur ta belle tronche de con !
Au même moment, les murs parurent trembler d'une secousse intense, comme si un fort tremblement de terre surgissait ! Ce à quoi l'alarme du laboratoire retentit en toute logique, perturbant le silence de mort qui s'était installé... c'était le cas de le dire... D'après les informations communiquées par cette sonnette du diable, le laboratoire était attaqué. L'évacuation immédiate du personnel et des expérimentations en cours était ordonnée, dans la mesure du possible. Quelle chance, la Sayenne était justement entourée d'un joli petit cortège, déplorant la mort de leur chef... L'un de ces salauds allait bien faire l'effort de la porter, non ?... Et bien oui, cela se fit, sous l'empressement de la situation. Kyûri n'allait pas se débattre. De toute façon, elle était trop épuisée pour cela et elle ne faisait pas le poids... Malgré tout, son regard avait changé. C'était celui d'une battante, mélangeant le désespoir de sa vie passée avec la haine présentement ressentie, dont elle parvenait enfin à se servir pour supporter le poids de son existence. Cela devait être ça, ce sentiment étrange, au fond de son être. Cette sensation de puissance, d'être au centre de l'attention. Elle voulait encore ressentir ça... Encore... Encore un peu... Encore... encore, le noir...
Tant de bruit, tant de panique... Ces organismes multiples s'empressaient de rejoindre les rampes de secours, situées encore plus profondément dans la terre, afin d'échapper à l'actuelle menace. Cet horrible laboratoire recevait-il enfin la monnaie de sa pièce ?... Si Kyûri était encore consciente, elle l'aurait espéré de tout coeur, mais pour l'heure... elle se faisait surtout transporter jusqu'à sa capsule. Elle serait transférée à un autre département de recherche, comme pour les autres expérimentations ayant pu être rassemblées. Tout du moins, il s'agissait là du plan initial D... La réalité s'annoncerait possiblement bientôt plus obscure, car déjà des bruits d'explosions en tout genre retentissaient. Cela s'approchait dangereusement... au point que bientôt, tout le monde ne penserait plus qu'à sa peau... Qu'à cela ne tienne, n'était-ce pas justement ce que ces enfoirés avaient fait, durant toute leur vie ? Mourir tel que l'on était réellement, n'était-ce pas la plus juste des punitions, la plus juste des rédemptions ?
Le scientifique s'occupant de l'installation de la Sayenne, dans la capsule, eut à peine le temps de déclencher le lancement de l'appareil, que déjà il se fit souffler par ce qui semblait être une onde de choc, suivie d'une épaisse fumée... Quelle qu'en soit l'origine, cela survenait trop tard. À l'intérieur du conduit de lancement, une déflagration finit malgré tout par survenir... probablement causée par les mêmes perturbateurs... Cette violente salve de feu, faisant tout trembler sur son passage et même plus loin, ne parvint néanmoins pas à atteindre le vaisseau destiné à la jeune primate, qui parvint enfin à rejoindre l'espace infini, en manquant de peu la carbonisation. Heureusement ou malheureusement pour l'adolescente, cette importante explosion de feu semblait avoir déréglé quelque peu les coordonnées de navigation, en espérant que cette offensive ne se résume qu'à ça...
Et à présent, ce vaisseau, filant à travers le cosmos, avait-il seulement une destination ? Nul n'aurait été en mesure de le dire et pourtant... il fonçait à toute vitesse... Cet avenir certes incertain, n'était-ce pourtant pas le plus délicat des nectars, après la cruauté d'une captivité sans espoir ?... Seule Kyûri serait en mesure de le juger, car il s'agissait après tout de son histoire, de sa nouvelle vie qui débutait enfin... au milieu de ces innombrables étoiles, à travers ce visage des plus sereins, bien qu'inconscient de ce que le futur lui réservait encore...
Oui ! Tomaûri !
Dernière édition par Kyûri le Jeu 29 Juin 2017 - 22:05, édité 16 fois
Celerya
Saiyan
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