Age : 28 Date d'inscription : 12/03/2015 Nombre de messages : 96Bon ou mauvais ? : Je suis gentille, ça se voit ! Non ? ! Zénies : 700 Rang : -
Techniques Techniques illimitées : Fonce et défonce / Speed up / Champ d'Os Techniques 3/combat : Caveau d'os / Pointe d'Os Techniques 1/combat : La danse de la mort
Sujet: Danem. Mar 20 Fév 2018 - 1:56
Ar lath, ma vhenan.
❝ Ir abelas... ar lath vir suledin. ❞
*Toujours cette foutue musique dans les écouteurs qui passe en boucle. Putain, y’a de quoi devenir tarée. Musique de merde en plus, ils avaient pas autre choses ces enculés ? Ouais… de toute façon ils font ça en croyant que je sais pas où ils m'emmènent, à chaque putain de séance. Et en plus ils me laissent ça dans les oreilles même quand ils se barrent, putain de connards. Sans déconner, ils veulent me briser les tympans ou quoi ? ... Quelle bande d’abrutis.* Elle entend des bruits de pas pressé dans le couloir. * Hé, le loup. Envoi ma dose, ils vont revenir.*
“Son, da’len.”
Il est là. Le dos droit, les mains jointes dans le dos. Ses oreilles pointues sont dissimulées dans la pénombre. Ses yeux rouges, cette fois, éclairent la pièce plongée dans le noir où elle se trouve. Il a quelque chose de mystique. Il n’est pas mortel. Il n’est pas humain. Il n’est pas vraiment elfe. Qu’est-il ?...
Qu’importe. Rien à cirer. Envoi la dose.
Le bourreau rentre dans la pièce. Comme d’habitude, il ne voit pas l’elfe. Personne ne le voit, sauf Kym. Tout comme personne ne voit Gilean, sauf Kym.
Gilean était derrière elle, debout, alors que Kym était assise et ligotée à une chaise. Mais elle l’avait rendu muet. Elle ne sentait que la pression de ses mains sur ses épaules qui voulaient lui dire d’arrêter. Il la connaissait: elle n'arrêterait pas.
Le temps passe. Elle n’entend plus rien. Les yeux de l’elfe se sont multipliés. Une multitude d’yeux rouges qui la fixent dans le noir. Et les yeux de Gilean, eux, brillent au milieu de tout cela. Ils brillent plus fortement, même. Sa tête se fait expulsée vers l’arrière mais elle ne sent rien: c’est comme prendre de la came, oh bordel, ça marche si bien. Ses yeux deviennent tout rond. Elle sent des stimulis agréables partout dans son corps, mais surtout la sensation qu’il la touche. Les mains de Gilean électrisent son corps astral, pendant que son corps physique se fait écrasé par la main de l'exécuteur.
Le bourreau lui pose des tas de questions. Avant, c’était des questions sur: “Qu’est devenu le véritable Gilean, et pas son clone.” “Qui a cloné Gilean” “Qui est le maître espion de Stinger”... Des questions improbables, d’autres auxquelles elle pouvait répondre. Mais elle ne disait jamais rien. Kym ne faisait que rire d’un air confiant, ce qui avait le don de rendre fou ses bourreaux. Et crois-moi lecteur, elle en avait vu défilé.
Mais ça… la dose que lui fournit l’elfe. C’était de la drogue à l’état pure. Elle regardait son bourreau sans le regarder. Elle voyait son corps se prendre des coups, mais elle, elle était ailleurs. Son esprit s’envolait dans l’espace et le temps. Ne faisait qu’un avec ses souvenirs. Qu’un avec l’épice. Qu’un avec son amant, qu’un avec l’homme qui la faisait brûler de l’intérieur à chaque putain de seconde qui passe dans la sphère réelle.
Ivre de souvenirs, ivre des sensations que lui procurait jadis l’amour de Gilean, elle laissait la magie de l’elfe l’envahir. Elle devenait insensible à tout ce qui se passait pendant ses tortures, maintenant. Pour dire vrai, elle devrait être morte depuis longtemps. Le Chef de la prison était conscient que Kym aurait dû crever physiquement sous l’effet de ses nombreuses tortures, et jusqu’ici, Stinger Industry la protégeait, alors il se devait de la maintenir en vie. Mais justement, quelque chose clochait. Kym aurait dû périr à deux reprises, alors qu’il avait poussé ses bourreaux à la torturer trop intensément… et pourtant, elle était encore là.
Son âme… fendue avec l’esprit de toutes choses. L’essence des êtres, l’essence de la nature. L’essence de leur amour. Elle se voyait encore le corps nu, à moitié recouverte par l’eau du lac. Ses cheveux qui avaient bien poussé depuis le temps lui recouvrent le corps. Elle tend ses bras et ferme les yeux. L’harmonie. Kym sent l’osmose, la paix intérieur, elle sait pourquoi. Gilean la rejoint dans l’eau, derrière elle, il l’enlace. Elle pose l’arrière de son crâne contre son torse. Ils fusionnent, corps et âme de nouveau ensemble. Ils sont maudits. Ils sont voués à se tuer à petit feu l’un l’autre. Et pourtant, ils ne peuvent pas s’éloigner bien longtemps l’un de l’autre. Sinon, ils mourraient. Kym peut sentir leur amour briser le temps, les âges, son corps, son esprit, son âme, tout y passe, tout se fend alors que ses yeux croisent ceux de Gilean. Elle n’est plus rien, elle ne veut être plus rien que sienne. Il pose ses mains sur son corps, et à ce moment-là, elle sent la faiblesse l’envahir. Parce qu’il est sa faiblesse. Elle est coincée dans ce traquenard, elle est condamnée à être son esclave. Elle aime ça, quand il s’agit du jeu, et...il l’embrasse. Son corps perd ses derniers remparts de “défense”. Son cerveau perd le contrôle de ses membres. La transe amoureuse, le rite de fanatique auquel ils s’adonnent… et ils aiment la douleur. Ils aiment leur souffrance...parce que c’est la transcendance.
Elle avait passé un pacte avec l’elfe.
“Va falloir y aller plus fort mon con, sinon on va y passer la journée…”
Son rire brisa le silence pesant de la salle. Kym était revenue à elle après avoir plané à mille à l’heure, dans les bras de Gilean. Le souvenir le plus intense, le plus proche, et à la fois lointain de son existence. Ses canines se dévoilent à mesure que son sourire sadique s’étend. Ses dents sont teintées d’un rouge sang intense. Son nez est brisé, et ses yeux sont cernés. Pourtant, son regard défis son bourreau. Elle n’a pas peur… pas peur d’être brisé, encore. Physiquement ou mentalement. Rien ne semble passer à travers le filtre qu’elle se donne. Ses yeux sont ceux de l’aigle, c’est elle le prédateur, pas lui.
“La ferme ! Tu devrais arrêter de faire la maline… Il n’y a plus personne pour te protéger maintenant que l’empire de Stinger a périt !”
Un nouveau coup, dans l’estomac. Elle a un haut-le-coeur. Elle crache encore un filet de sang. Son corps se raidit, il fatigue. Mais elle, elle sourit toujours. Comme si elle ne sentait rien, comme si elle pouvait tout bravé, elle relève la tête et elle lui crache dessus. Elle rit comme une dégénérée. Il lui colle une gifle. Sa tête flanche, son esprit aussi. Et elle semble se calmer, mais elle ne fait que reprendre son souffle et attendre que sa tête cesse de tourner. Parce qu’elle veut parler.
“J’emmerde la famille de Stinger, tout ses généraux, les enculés qui travaillent pour lui… Le seul qui m’importait était Gilean. Tous les autres peuvent crever. Son empire peut tomber… Tout ça sans lui, ce n’est de toute façon que du vent."
“Contente-toi de répondre aux questions !”
Et va-y que je te colle un autre coup de poing. Son nez craque de nouveau. Elle hurle, puis elle sourit. Il s’énerve davantage, et elle le lit dans ses yeux lorsqu’elle relève le visage pour admirer sa rage.
“Et comme d’habitude je vais te dire d’aller te faire foutre connard, je ne sais pas qui…”
Il la rue de coups. Kym serre les dents. Mais dans son esprit, elle sourit. Ses yeux se ferment et elle navigue ailleurs, si loin d’ici. Son corps devient faible à mesure du temps. Déjà 72h dans cet endroit à la con. Déjà 46 séances de tortures sur ces six derniers mois, autant dire que c’était devenu une routine. Ils avaient tout essayé: les tortures médiévales, les barres électriques, la lacération, le viol, les brûlures au 3°eme degré, la lobotomie. Rien n’y faisait. Kym relevait toujours sa tronche avec son air satisfait sur la gueule et leur crachait au visage son sourire cruel. Au fond, elle rigole d’autant plus comme une malade mentale en pensant à ça.
“Fais-moi une fleur, gros débile… tue-moi.”
C’est ce qu’il veut, le bourreau. Mais pas le loup…. pas encore.
Elle voit les six yeux rouges la fixé du fond de la pièce, sans rien faire, lorsqu’elle réussit à ouvrir faiblement les yeux.
Tout est flou. Merde. C’est reparti pour sombrer dans l’abysse…
-
Dans le passé.
“Ar elana halani ma, da’len.”
“Putain, mais t’es qui toi, bordel ?!”
Kym recule de trois pas et ses crocs se dévoilent, comme par instinct. L’elfe, les mains jointes dans le dos, la toise d’un air à la fois arrogant et à la fois sage. Il ne sourit pas. Son expression semble dangereuse mais sereine. L’instinct de Kym l’alerte. Lui dit de fuir. Mieux: de mettre fin à sa vie tout de suite. Elle ne comprend pas. Un réflexe involontaire la pousse à déposer sa main contre sa poitrine. Son coeur bat extrêment vite. Merde, c’est quoi ce bordel ?
“Ar eolasa sul Gilean. Ar elana halani, ar dirth ma.”
Kym le comprend. Elle ne se rend même pas compte qu’il parle un langage éteint, voir inexistant pour la plupart des races dans l’univers actuel. Ses yeux se plissent en un rictus méfiant.
“Comment tu peux savoir pour Gilean, crâne d’oeuf ? Qu’est-ce que tu veux ? Puis merde, tu sors d’où bordel ? Je suis dans l’une des cellules les plus hautement sécurisé de toute cette prison de mes couilles, comment tu peux entrer comme ça ?”
Du haut de son bureau, le Chef de la prison observe la cellule de Kym. En compagnie de quelques gardiens, leur attention est retenue par la prisonnière… qui parle seule, dans un langage inconnu.
“Mais… Qu’est-ce qu’elle branle encore ?” “Ben, elle est tellement démente celle-là qu’elle voit Gilean non ?” “Ok, mais d’habitude elle parle dans un langage qu’on peut comprendre. là, c’est du charabia bordel.” “à tous les coups, elle se paie encore notre tête.” “On la voit s’agiter la nuit et crier des trucs incompréhensibles, on dirait que ça donne sens aux trucs étranges qu’elle dit là… mouais, je sais pas, j’essaie d’interpréter.” “Souvent, elle gueulait à l’aide comme une fillette crédule quand elle arrivait à dormir, ses premiers mois ici. Donc elle doit gueuler le même genre de truc, sauf qu’elle a encore plus prit un coup dans le sifflard depuis.”
Le Chef de la prison demeure silencieux. Il observe, il analyse, il veut comprendre. Mais bientôt, il s’apercevra que c’est peine perdue. Ils ne peuvent pas voir l’elfe.
Fen’harel la toise toujours. Son air austère n’arrange rien. Il est si confiant. Est-il vraiment réel ?
“Ma’ me’lin Fen’harel. Ar sil'ahn mar athlan.”
“Ah ouais… T’es genre un devin, un truc du genre ? C’est flippant de se dire qu’il y a des mecs comme toi dans l’univers… M’enfin, si tu peux m’aider, je ne vais pas dire non.” Son regard s’assombrit, mais son corps commença à se détendre. “Si tu as répondu à mes appels, tu sais ce que j’attends. Et toi, quel genre de deal pourrait t’intéresser ? Je n’ai plus rien à perdre de toute façon…mais merde, c’est quand même sacrément dingue… tu es bien réel, au moins ?”
Il fronça les sourcils, comme s’il était vexé qu’elle remette ce fait en doute. Le visage de l’elfe se détendit de nouveau, et son air neutre reprit le dessus.
“Ar nuvena mar sal'.”
Kym explosa de rire. Elle n’était même pas outrée tellement c’était cliché.
“Qu’est ce que tu pourrais en foutre ? Putain, c’est naze comme demande. Je m’attendais à un truc pour clinquant ! Mais si c’est tout ce que tu demandes, allons-y. De toute façon, ce n’est pas comme si j’avais une chance de le rejoindre dans l’autre monde…” Ses oreilles se baissèrent vers l’arrière un instant. Son regard se plongea dans le vide.
“Son, dal’en. Son…”
Il changea. Il devenait immense. Une immense masse noire, difforme, puis distincte. Les yeux rouges, ils étaient infini, ils étaient l’univers. Ils étaient la vie, la trahison, la rébellion, la souffrance. Ils étaient l’âme et l’absolution, et là, ils avaient repéré Gilean. Il lui montrait.
“Putain, mais tu es quoi au jus….” Ses yeux captèrent Gilean. “Tu sais où il est ?!” Elle n’y croyait pas. Ses yeux exprimaient sa surprise, la plus forte qu’elle avait pu vivre. “Tu vas… sauve-le !” criait-elle inutilement.
Le loup ne la regardait même pas. Gilean était dans l’espace, il était mort. Kym le voyait. Son corps physique n’était pas, n’était plus. Elle était… son propre esprit, qui voyageait en compagnie du loup. Il lui montrait où était Gilean. Il lui montrait… qu’il pouvait l’aider.
Kym essayait de toucher Gilean, qui flottait dans l’espace dans sa carcasse dénudée de vie. Ses mains et son corps ne répondaient plus. C’était un réflexe normal. Son foutu corps s’agitait dans tous les sens pour essayer de ne toucher ne serait-ce qu’un cheveux de l’être aimé. Son corps était secoué par les spasmes, et ses yeux par les larmes. Aussi ample furent ses mouvements pour essayer de l’atteindre, il semblait si loin… et si proche à la fois. Kym s’emplissait d’espoir comme une gamine niaise. Lorsqu’elle crut l’atteindre, sa main passa à travers le visage de Gilean. Et elle hurla de douleur.
Les rêves s’étaient intensifié. Jours après jours dans cette foutue prison, et ce depuis son arrivée, rien ne pouvait la détacher de Gilean. Chaque jour, il était là, près d’elle. Il lui parlait, et elle divaguait. Son esprit ivre de sa voix, de son visage, de ses paroles réconfortantes flanchait. Chaque jour un peu plus, elle devenait une junkie en manque, et ses pulsions meurtrières effacées par la présence de Gilean et de ses enfants venaient la dévorée de nouveau. Il la hantait. C’était comme s’il ne l’avait jamais quitté… alors qu’il était bel et bien mort. Mais il était là, sans l’être. Seul le souvenir de sa grande carrure accueillante et de sa voix chaleureuse semblait percer le mur de l’espace et du temps, pour venir s’infiltrer jusqu’ici, dans la cellule la plus hautement sécurisée de la prison.
“Sauve-le, bordel !” Elle criait plus fort. Mais dans l’espace, même sous cette forme étrange, elle avait l’impression de crier dans le néant, même si sa voix portait étonnamment loin. Sa voix résonnait, mais dans l’abysse. Un abysse dans lequel seul le loup l’entendait. Les six yeux rouges fixaient intensément Kym.
“Vin, dal'en. Is ju sal'shiral.”
Le corps s’anima. Comme lui avait révélé l’épice qu’elle avait trouvé dans la bague de la famille Stinger quelque temps après son arrivée, le futur qu’elle désirait se réalisa. De nombreuses fois, elle avait balancé cette foutue bague. Rager contre Gilean qui l’avait abandonné. Crier à la face de son “fantôme” qu’elle le détestait, et pourtant, qu’elle ne pouvait pas lutter contre l’hérésie amoureuse qu’il créait en elle. Lorsqu’un jour, en balançant la fameuse bague, elle s’était ouverte… Kym y avait trouvé un morceau d’épice. Un petit morceau dissimulé. De la drogue à portée de main. Et ses yeux de droguée s'illuminèrent si fort qu’elle ne mit pas bien longtemps à ingérer l’épice. Elle avait vu les nombreuses probabilités, encore une fois. Leurs différentes vies à travers les univers. Certaines fois, ils vivaient ensemble près de ce fameux lac… où Lynn se baignait avec son frère Kane, ils jouaient, pendant que Gilean et Kym se tenaient la main en les regardant. En se disant qu’ils avaient bien fait de s’isoler du reste de l’univers, loin des responsabilités de Gilean chez Stinger Industry. Que la malédiction suivait les dirigeant de cette foutue entreprise, et qu’il fallait donc s’en détacher pour ne plus la vivre. D’autres fois, ils vivaient une vie à la fois ensemble et séparée. Une vie où Kym continuait de vagabonder, et Gilean continuait de suivre son ombre. Chaque fois, il la retrouvait. Ils s’aimaient à chaque fois toujours plus intensément. Et d’autres fois, quand d’autres femmes s’approchaient de Higginbotham et que Kym l’apprenait, elle reprenait de la coke, pour oublier ce qu’elle ressentait. Ils vivaient une vie où ils se détruisaient mutuellement et où ils s’exaltaient l’un l’autre à chaque fois qu’ils se revoyaient. Chaque fois qu’ils étaient réunis après un certain laps de temps, ils brisaient bien vite le silence gênant qui voulait dire: je t’aime. Ils se sautaient dessus comme si l’appel de la chaire était inévitable entre eux, tellement le désir d’amour, le désir de faire l’amour ensemble était grand. Il n’y avait alors aucune passion plus vraie, plus immense que celle-ci… et le lendemain, Kym s’était encore évanouie dans la nature, laissant derrière elle un de ses vêtements enivré de son parfum. Ou alors, Gilean partait le premier et lui laissait un mot enflammé. Que de possibles vies aux moeurs ardentes…
“A r j u d a n a m a.”
Les paroles de l’être mystique résonnent dans son esprit. Elle la rende folle. Ces paroles lui montrent à quel point il va la briser. Pourtant, son sacrifice n’est pas vain.
Gilean est vivant. Il est dans le passé, mais il est en vie.
Kym releva les yeux vers Fen’harel, une fois de retour à la réalité.. Il était redevenu elfe. Son visage se crispa. Elle cria et recula en un réflexe incontrôlé. Son souffle était court.
S u f f o c a t i o n
“Qu’est ce qui lui arrive à la timbrée ?” “Va savoir. Les malades mentaux ont des phases comme ça.”
Ils rirent.
Elle pleurait. Kym s’accroupit dans son coin, le dos contre l’un des murs de la cellule. Ses yeux étaient grands ouverts. Sa bouche, entre ouverte. L’état de choc la laissait sans voix. Sa gorge était nouée, de toute manière. Au même titre que son coeur.
“Ar halani ma. Is eth.
A r v e r m a m a l a. “
Ses yeux s'écarquillent. Elle ne comprend plus très bien...
(c) sweet.lips
Boss Stinger
Terrien
Date d'inscription : 05/06/2009 Nombre de messages : 720Bon ou mauvais ? : - Zénies : - Rang : -
Techniques Techniques illimitées : They are no redemption Techniques 3/combat : for those Techniques 1/combat : who shatter time
Sujet: Re: Danem. Mer 21 Fév 2018 - 21:08
Rouge, le sol, taché de milliers de perles de sang. Noir, la masse difforme dans la pièce exiguë. Blanc, les murs laiteux qui cernait cette situation. D’or, la fourrure si soyeuse de Kym. Bleu, si bleu, les yeux de Gilean. Le temps n'avait plus sa place ici, plus rien ne bougeait, figé dans un silence si puissant. Le fuseur laser à la main, voyant chaque possibilités comme un miroir infini, il estime le monde autour de lui mais ne peut la quitter du regard, elle, ce phare qui brille si loin à l’horizon, qui écrase toute pensée noire, qui détruit l’existence même du fléau qui ronge les coeurs. Elle était l’archange de la destruction, la bienfaitrice de son coeur. Rouge, son coeur, battant la chamade. Noir, les idées noires qui s’envolaient au gré du vent. Blanc, l’immense rayon venant percer la tête du geôlier. D’or, les pupilles si puissantes de Gilean. Bleu, si bleu, l’intense couleur des yeux de Kym. Il comprenait, elle l’avait cherché, elle l’avait trouvé. Catleia lui avait expliqué que dans le temps, tracé par la recherche si intense de Kym, des remous s’étaient formé, comme une onde temporelle. Seul les astres avaient ce pouvoir, seul la puissance de milliers de soleils pouvaient faire cela. Mais elle, sa complainte, sa douleur… Tout cela avait transcendé la raison même, la réalité et son contraire. Stinger était bel et bien mort, mais elle l’avait éveillé. Kym devait mourir, mais elle ne souffrirait plus sans lui. Ils ne devaient plus être réunis, mais elle en avait décidé autrement. Ils n’y avait plus de route qui menait à leurs espaces respectifs, ils partageaient une temporalité qui n’existait pas, qui n’avait jamais existé. Ils n’étaient pas réels, ils étaient bien plus que cela. Rouge, les lèvres si douces de Gilean collés à celle de Kym. Noir, les yeux fermés, enfin proche à nouveau d’elle. Blanc, l’intense puissance de leur amour, explosant toute barrière et tout codes. D’or, le tapis qui s’étalait à leurs pieds. Bleu, si bleu, la mer qui chantaient dans le ciel. Tout existait, rien n’existait. L’épice lui montrait les milliers de voies, les milliards de baisers que Gilean donnait a Kym. Quelque soit les possibilités, quelque soit la grande différence entre tout ce qui pouvait arriver ensuite, tout passait toujours par ce baiser. Il n’avait pas a regarder, la détente de son fuseur se pressait une fois de plus, abattant le treizième garde qui s’entassait avec ses camarades à l’entrée de la cellule. Le loup immonde regardait toujours, n’agissait pas. Gilean ne le regardait pas, cette abomination du temps. Autour de lui, aucune possibilité, qu’une seule voie, qu’un seul dieu. Alors, si il n’avait pas la main sur cet homme qui pouvait arrêter tout cela d’un simple coup d'épée, il allait profiter de chaque seconde pour faire tout ce qu’il voulait. Elle souffrait le martyr, il était connecté à elle par son implant. Il redirigea le flot de pensée dans le sens inverse, inondant le cerveau de sa bien aimée de ces mots, doux, toujours plus doux, à jamais gravé dans une langue qu’il créèrent tout les deux
“Ma Kym, ma si douce aimée. Nous avons été trop longtemps séparé, nous nous sommes bien trop évité. Pour notre propre bien, pour notre propre survie, j’arrête ce petit jeu.”
Des dizaines de gardes tentaient d’entrer, des milliers de tirs dans tous les sens. Et si plusieurs devaient atteindre Kym ou Gilean, rien ne se passait comme prévu. Il n’esquivait plus, il ne cherchait plus à survivre. Pourtant, chaque rayon d’énergie se dispersait à l’impact, comme si rien ne s’était passé. Le dieu les aidait il ? Esquivait il les coups à une vitesse telle que tout cela était invisible à l’oeil nu ? Le métamol n’en avait que faire, il ne s’intéressait plus à rien d’autre qu’a elle. Il retirait sa veste, son tee shirt, sa bouche toujours collé à celle qu’il aimait. Il lui retirait à elle aussi ses vêtements, un à un, l’aidant si elle s’était attelé à la tâche, lui laissant à elle aussi son pantalon. L’un en face de l’autre, torse nu, il la serrait contre lui, aussi fortement qu’il le pouvait, posant sa tête contre son épaule. Il voulait la sentir au plus proche, que plus rien ne les sépare, pas même un simple morceau de tissus. Autour d’eux, plus un bruit, les fuseurs s’étaient tu malgré les morts qui s’entassaient toujours autour d’eux. Il passait sa main dans ses cheveux, caressait doucement son dos. Il était à nouveau près d’elle, comme si ils ne s’étaient jamais quittées. Il souriait, il riait même silencieusement. Il pouvait retourner au portail en cet instant, laisser cette prison mourir derrière eux, mais il était prêt a faire de ce lieu de mort une célébration à la vie, un étendard pour tout ceux qui souffrait dans cette galaxie. Stinger Industry n’était plus, Boss Stinger n’était plus, ses amis étaient tous morts… Mais elle, elle était devant lui, et il était le plus heureux des hommes.
“Je t’aime Kym, je ne t’abandonnerais jamais. Je t’interdis d’être malheureuse, je t’interdis d’avoir une vie de merde, je t’interdis de t’éloigner de moi”
Il voulait tout lui donner, il lui avait tout donné. Plus rien n’existait de son monde, plus rien ne les empêchait maintenant d’être là l’un pour l’autre. Jamais il ne la laisserait de côté, jamais il ne laisserait leurs âmes se disperser ainsi. Au doigt de la Moojuu, la bague qu'il lui avait confié, une bague bien trop grosse et bien trop lourde à porter pour ses épaules. Dans sa main droite, apparu comme par magie, comme si il l'avait toujours eu sur lui, une bague magnifique ou trois mots elfiques étaient gravés sur la face interne. Il ne se posait plus de questions, il savait ce qu'il fallait qu'il fasse. Derrière eux, témoin de cette scène, le monstre qui y participait. Devant eux, les centaines de cadavres morts, explosé par un rayon d'énergie mortel, tous dans un état lamentable. Il restait des survivants autour d'eux, la tête cernés de leurs mains tremblantes, cherchant à effacer une image d'horreur dont il ne pourrait plus jamais effacer le contenu. Il ôta lentement la bague de Kym, la récupérant en la faisant jouer entre ses doigts. Avec elle, avec cet artefact, il avait le pouvoir de commander à une armée fantôme désormais. Il laissa tomber l'objet au sol qui se désintégra immédiatement. Puis, doucement, tout doucement, il fit glisser au doigt de sa bien aimé une nouvelle bague, un nouvel objet scellant une union qui jamais ne mourrais. Dans ce monde a la fois pitoyable et impitoyable, elle était le guide de ses aventures, le point de départ, le trajet et la destination de son coeur. L'épice lui faisait voir des milliers d'eux mêmes, des milliards de temporalité. Il pris en bouche les dernières goutes d'épice pure pour lui donner dans un baiser qui durerait une éternité si il le fallait. Il n'était plus lui même, elle n'était plus elle même. Tout deux, face au démon du temps et face à ce dieu inconnu, ils étaient des avatars d'une sensation qui jamais ne pourrait s'oublier. Elle était là, parmi les milliers de miroirs, parmi les milliers de réalités, leur corps pour seul vecteur d'existence. Il voulait parler, il voulait la couvrir d'un amour qu'ils avaient tant voulu, dont ils avaient tant manqués tout les deux… Mais il ne savais pas quoi dire, il ne savait pas ce qu'il fallait dire maintenant, ce qu'il fallait faire ensuite. Le temps lui même s'ouvrait devant lui, mais il était cerné de doute, ceux auquel il est impossible d'apporter de réponses simples. Alors il ferma les yeux, il laissa sa main glisser contre le dos de Kym, de haut en bas, jouant sur chaque courbes, faisant sien chaque centimètre carré de la peau de la Moojuu. Il se noyait dans une galaxie d'intense sensations, dans l'infini complexité de ces univers existants. Était il homme, était il Moojuu ? Était il immense ou minuscule ? Tant d'univers, tant de complicité, tant…
Un appartement, un vaisseau, le pont d'un navire, une chambre de bonne. Une dispute, des rires, un câlin, un bain. Des draps ça et là, une vitre embuée, deux souffles courts, un même rythme effréné. Un mot, un regard, un geste, une pensée. Un cri, une main qui serre un cou, un gémissement, le désir. Une télévision, un ordinateur, un téléphone, un livre. Un jeu, des taquineries, une marque dans le cou, une marque à l'âme. L'amour inconditionnel, l'amour impossible, l'amour qui déchire, l'amour qui rassemble. Rouge, la passion, infini et intarissable. Noir, le désespoir, celui de la distance, de ces mondes incompatibles. Blanc, la rédemption de l'homme et de la femme, perdu dans le temps et l'espace. D’or, le palais de leur esprits à nouveau liés. Et bleu, d'un bleu puissant, la beauté que Gilean voyait en elle. Ils étaient deux, ils n'étaient qu'un. Ils étaient déchirés, ils étaient réunis. Il pleurait, il riait, elle inspirait, elle expirait. Il l'aimait, il l'aimait tant, elle était là seule chose qui pouvait le rendre faible, la seule chose qui lui donnerait le pouvoir de revenir. Et il reviendrait, encore et encore, à jamais ici, à jamais la bas, si elle avait encore besoin de lui et qu'il pouvait l'aider elle. Mais il n'y avait plus à courrir maintenant, il la sentait sous ses doigts, il appréciait la senteur que des jours de torture n'avait pas fait partir, ce parfum qui le faisait toujours autant chanceller. Ils n'étaient que souffrance, ils n'étaient que plaisir. Ce moment unique, cette pensée si parfaite qu'elle en devenait presque impie, brûlait comme un feu ardent. Ils riaient à leurs doubles ayant une vie si belle ensemble, ils pleuraient face à ceux qui n'avait pas eu cette chance. Maître du temps et des univers, les amants du chaos faisaient face à leur Dieu. Il voyait par l'esprit de celle qu'il avait aimé qu'il l'avait sauvé elle, mais à quel prix ? Il devait savoir, il devait reprendre le dessus sur cette situation. Dans cet univers, Gilean n'avais plus que Kym. Il parlait une langue qu'il ne connaissait pas, comme si les mots qu'il prononçait n'offrait pas la place au mensonges, comme si cette langue avait pour lui une forme de sérum de vérité ultime.
“Ir Gilean, sebh’ar am Robert White. Ir Dirthara lothlenan'as Din'anshiralen i Lathbora viran. As is ar emas. Ahn ma nuvenas, fenedhis lasa ?”
Il était tourné vers lui, dans une pose de défi. Il savait que cet homme avait le pouvoir de le tuer, qu'il pouvait en un instant réduire sa vie à néant, ou pire encore, réduire sa vie à elle a néant. Quoi qui pouvait maintenant arriver, il n'allait plus jamais s'éloigner de Kym. Il avait regardé celle qui détenait son coeur avec une bienveillance infinie, passant doucement sa main contre son menton, caressant ses oreilles, laissant son front aller contre le sien… Il n'avait pas le temps de réaliser ce qui se passait, il n'avait pas le temps de penser au fait qu'il était enfin avec elle, après ce temps qui avait semblé infini. Il savait que si il se laissait aller à ses sentiments, qu'il laissait son coeur décider, il n'aurait plus le courage de faire face au tortionnaire qui avait détruit celle qu'il avait juré de protéger. Gilean White, fils d'un empire déchu, tenait tête à un homme qui provoquait en lui un effroi immense. Il ne tenait pas grâce au courage, ni à l'amour, non. Il était debout, l'air de défi si puissant collé à son visage, grâce à une haine sans merci, une colère puissante et grondante. Il se détestait de ne pas avoir été la, il se haïssait de ne pas avoir pu la sauver avant, il se maudissait d'être dans cette situation inextricable. Mais elle était la, torse nu contre torse nu, lui donnant la force d'apaiser cette haine, ce dégoût. Une si belle harmonie, deux instruments fait pour jouer l'un pour l'autre. Ils étaient à nouveau ensemble.
Ils étaient à nouveau ensemble.
Kym la Renégate
Moojuu
Age : 28 Date d'inscription : 12/03/2015 Nombre de messages : 96Bon ou mauvais ? : Je suis gentille, ça se voit ! Non ? ! Zénies : 700 Rang : -
Techniques Techniques illimitées : Fonce et défonce / Speed up / Champ d'Os Techniques 3/combat : Caveau d'os / Pointe d'Os Techniques 1/combat : La danse de la mort
Sujet: Re: Danem. Sam 14 Avr 2018 - 0:05
Ar lath, ma vhenan.
❝ Ir abelas... ar lath vir suledin. ❞
Avant l’arrivée de Gilean
“Quand tu te faufilais dans la Flèche d’Argent, tu es passé par un portail.” Ses mains sont jointes dans son dos encore une fois, et son air sérieux semble figé dans le marbre. “Je lui ai ordonné de donner un petit coup de pouce à ton destin, en quelque sorte. Elle a programmé le portail pour qu’il te fasse atterrir dans mon monde." Le loup à six yeux revêtait sa forme "humaine" à ce moment, mais sa présence elle-même suffisait à rendre l'atmosphère tendue. "Queen Nemor travaille pour moi. Je lui ai dit de me cherché une âme suffisamment corrompue pour me servir de réceptacle afin d’invoquer un vieil ami… c’est une histoire qui dépasserait une mortelle comme toi.” conclut-il en la fixant fermement dans les yeux. “Toi qui es affamée d’aventures, tu n’as pas hésité à visiter ce portail, tu avais hâte d’y trouver de nouvelles proies. Dès lors où tu l’as traversé, tu es arrivé dans ce monde qui est une dimension bien particulière… Un monde où il n’y a pas d’autres planètes. Ce n’est qu’un vaste monde sans aucune galaxie. C’est grâce à ça que j’ai pu entrer en connexion avec toi à travers tes rêves et répondre à ton appel à l’aide.” L’elfe est toujours calme et sans bavure, comme s’il est incapable de faillir. “Quand tu as voyagé là-bas, tu as rencontré celle qui se cache derrière l’identité de Jenny la rousse. Tu ne peux que t’en souvenir, il me semble que Sera et toi étiez… particulièrement proche.”
Il fait chier ce connard d’oreilles pointues, il me regarde toujours comme si je n’étais rien. Et son regard me fait penser au miens quand je regarde mes victimes, l’enflure.
“Putain, Queen Nemor, sérieusement ? La scientifique qui pète plus haut que son cul bosse pour toi ? Hahaha, ça me parait improbable, cette gonzesse a l’air de ne respecter rien ni personne… mais ça expliquerait les statues de loup qui jonchent l'allée de chez elle, ils te ressemblent plus qu'un peu avec leurs foutus six yeux..." Le fait de penser à la forme gargantuesque de loup de ce dieu la fit frémir: quelque chose de rare que de ressentir une forme de peur pour Kym. " Et je sais qu’elle m’a même aidé par intérêt à l’époque où j’étais enceinte l'autre Reine mon cul, là… tss…” Une connasse celle-là si vous voulez mon avis, mais je ne vous apprend rien j’crois pensait-elle. ” Et, ouais, c’était une oreille aplatie d’apparence la femme que j’ai rencontré dans ton monde, comme toi. Mais je sais qu’elle ne s’identifie pas comme étant une elfe, elle trouve que ce sont des peignes cul d’ailleurs.”
Il regarde Kym avec un air meurtrier mais il reste impassible au niveau des traits de son visage. “Et je suis bien heureux que Sera ne s’identifie pas à mon espèce.” répondit-il froidement. “Sera n’est pas une femme facile à approcher - et elle a des amis hauts placés, notamment l’Inquisition. Comme tu es resté suffisamment longtemps dans mon monde, tu sais de quoi je parle. Tu as travaillé à ses côtés comme mercenaire, sous la bannière de Jenny la rousse donc, et tu es devenue relativement proche de cette… femme.” Kym sentait d’ici son mépris évident pour Sera, l’elfe dont il parlait avec tant de véhémence.
“Ouais, ouais. J’ai entendu ces histoires d’Inquisition qui protège le monde, je sais que Sera travail avec eux si besoin, elle aime bien l’Inquisitrice qu’elle m’a dit… Mais je l’ai jamais vu en personne, pis je connais pas leurs projets à eux...Ouais, et donc, au final? C’est ton monde, si elle te plait pas, pourquoi tu vas pas essayer de la combattre, hein ? Toi qui es un dieu tout puissant ou je ne sais pas quelle autre daube du genre, tu peux rien faire ? Je vois pas ce que je viens foutre dans vos histoires, moi.” Elle allume son cigare. Elle a une sale mine: ils l’ont encore battu dans la prison pour obtenir des informations - et elle a encore fermé sa gueule.
“Certes, il s’agit de mon monde. Si j’avais les moyens de régler mes problèmes seul, je n’irais pas me mêler des mondes voisins pour y trouver de l’aide. Pour une raison saugrenue, je suis plus puissant en dehors de mon monde: dans ce dernier, je suis limité. Par la nature même de mon monde j’imagine. Comme tu as pu le constater, il baigne dans la magie de toute sorte, et il existe des mortels capable de rivaliser avec moi ou mes troupes… Mais je fais en sorte de régler, petit à petit et, consciencieusement ce qui me pose problème.. ou “ceux” Malgré son air de peigne-cul plus fort que tout le monde, je me reconnais en ce type. Sa façon de parler des autres, de ses plans, de regarder le monde: ça m’emmerde et ça me fait peur à la fois, pourquoi je me reconnaîtrais sous certains aspects chez ce con ? “ Je ne peux pas agir dans mon monde sans me faire repérer: mes ennemis savent que la majorité des elfes sont mes agents. Je dois donc savoir me renouveler et frapper sans qu’on me soupçonne… et c’est là que tu entre en scène. Sera te fait confiance.” Ses yeux se plissent en un rictus dur. Eh merde, je sais ce que tu vas dire, enfoiré. “Tu vas la tuer pour moi”
Kym tousse. Elle a aspiré la fumée de son cigare de travers. Putain, il fallait s’en douter que ce foutu tordu de Fen’harel allait lui demander un truc du genre. C’est quoi ces foutus dieux à la con…
“Je tiens à elle putain, j’en ai rien à foutre de la plupart des gens mais elle et moi on a vécu des supers moments, on a botté le cul à des nobliaux de ton monde avec brio et on a même….”
“Oui. Vous avez assassiner certains de mes agents.” Merde. Il avait bien dit que la plupart des elfes travaillaient pour lui.
“Je pense que tu n’es pas assez bête pour laisser Gilean mourir. Tu as vendu ton âme pour le sauver. Ce que tu sembles encore ignorer, Kym, c’est que Gilean, c’est à toi qu’il a vendu son âme en aimant le monstre que tu es.” Kym déglutit difficilement. Rien à foutre d’être un monstre, mais savoir qu’on est le pire des poisons pour l’être aimé c’est encore autre chose… “ Par extension… vos deux vies m’appartiennent. Alors ne sois pas stupide.”
Elle lève un regard haineux vers lui. Son expression faciale est crispée de dégoût mais elle la ferme, elle se retient de lui balancer des atrocités à la hauteur de la trahison qu’il lui demande.
“Ne sois pas si sotte. Ce que je te demande est un jeu d’enfant. Tu as déjà gagné sa confiance et son respect, chose que Sera n’accorde qu’à un cercle restreint de personnes, et encore moins aux elfes. Tu es une solution à mon problème, et en échange, je t’accorderais mon pardon pour tes actes contre mon peuple.”
Que pouvait-elle dire de plus ? Kym se releva en un soupir qui en disait long. Comme d’habitude, elle était en train de discuter avec un fantôme dans sa cellule de prison, et le Gardien l’observait grâce à ses caméras de surveillance depuis son bureau. Les gardiens la prenaient toujours pour une timbrée et ne comprenait rien au langage qu’elle employait pour parler “seule”. C’était toujours une langue inexistante dans le monde de RPGDBZ, ce langage elfique.
Cela dit, une perturbation sembla faire buger quelques microsecondes les caméras. Cela n'échappe pas à l’oeil affûté du Gardien Kel’thuzad, mais il ne comprenait pas d’où venait ce phénomène parce qu’il ne pouvait pas voir, ni l’elfe, ni la vérité.
Fen’harel ouvrit un portail par lui-même, qui conduisait évidemment à son monde. Il fit signe à Kym d’y entrer.
“Une fois la tâche accomplie, je te ramènerais ici et je t’accorderais la mort que tu attends depuis tout ce temps. Ne t’en fais pas, le temps ici ne s'écoulera plus tant que tu ne seras pas rentré.”
Elle savait qu’il ne mentait pas, et ses dires, contre son gré, l'emplissait d’une lueur d’espoir. Enfin le repos, après tous ces mois de tortures et toutes ces fois où elle aurait dû y laisser sa peau… mais elle ne mourrait pas, car Fen’harel détenait son âme et n’avait pas décider de son heure. Il devait enfin lui parler de tout ça et lui confier cette basse tâche parce qu’il jugeait qu’elle avait assez souffert. Tout ça n’était qu’une punition pour ses meurtres envers son peuple, entre autre….putain de connard de dieu elfique de mes boules, merde.
“‘fait chier…” dit-elle en entrant dans le portail, disparaissant des caméras de surveillance d’un coup, comme si elle s’était volatilisée. Kel’thuzad ouvrit grand les yeux et allait sonner l’alerte, mais… Fen’harel arrêta le temps dans la prison. Il le ferait redevenir normal une fois que Kym aurait réalisé sa mission dans le monde de l’elfe.
-
Dans le monde de Fen'harel
“ Kym ! Merde, Kym ! “ elle lui collait des baffes. “Debout ! Il va nous cramer les miches sinon ! “
Kym ouvrit les yeux. Elle venait d’être sonné par un coup de la part d’un foutu dragon qui avait fait son nid dans la colline. Cela faisait deux semaines que Fen’harel l’avait fait revenir dans son monde et qu’il ne cessait d’avoir les yeux sur elle: il la laissait faire, il lui laissait le temps, mais il s’assurait qu’elle allait bien faire le travail. Il voulait que ça soit fait judicieusement, que les amis de Sera ne puissent pas trouver de preuves évidentes que cet assassinat proviennent de lui, juste qu’ils le comprennent. Qu’ils aient peur. Qu’ils se rendent compte qu’il est partout.
L’elfe prénommée Sera l’aida à se relever, et ensemble elles détalent à toute vitesse à travers les montagnes.
“Merde, c’est pas passé loin ! Ras le bol de ces foutus “dragon-sir-blablabla”, ils sont de plus en plus nombreux ! Heureusement que l’Inquisition est toujours debout pour leur régler leur compte, mais à deux on ne va pas faire long feu, alors tirons-nous Kym !”
Kym acquiesça, mais elle sait que c’est l’heure. Deux semaines qu’elle était revenue ici, qu’elle avait retrouvé Sera dans l’une des villes de nobles - à Halamshiral pour être plus précis. Là-bas, les deux femmes se plaisaient à foutre les gardes royaux cul nu pour leur foutre la honte, à voler les nobles pour faire Robin des bois, et surtout à massacrer ceux qui détenaient des esclaves maltraités. Certains esclaves vivent bien dans ces contrées, d’autres sont traités comme des rats misérables - dans tous les cas, tant qu’ya du sang, ça arrange Kym.
C’était la merde de devoir tuer une amie aussi chère, une amante aussi douée. Surtout d’une manière aussi débile: mourir de la main de quelqu’un en qui on a une confiance aveugle. L’une des femmes les plus méfiantes au monde allait mourir à cause d’une amie, elle qui fait passer un tas de test à tous ceux qui disent vouloir l’aider ! Enfin, au moins Sera s’assure de qui elle recrute sous sa bannière de Jenny la rousse, ce groupe qui agit dans l’intérêt de ceux qui n’ont pas droit à la justice - et puis, ils adorent ridiculiser les riches et rigoler de leurs habits grotesques.
Merde. Kym courait à ses côtés en se disant qu’elle allait le faire, pour de vrai. Ce n’était pas une fiction, elle sentait que c’était le bon moment pour assassiner cette amie chère. Dans ces contrées lointaines, dans ce foutu monde où Kym s’était évadé pour passer du bon temps… Et là où elle allait tuer sa meilleure trouvaille, l’une des seules personnes qui possède son putain de respect dans la galaxie.
“L’inquisitrice va bientôt arriver avec ses troupes pour nous prêter main forte, comme ça je pourrais te la présenter et on ira visiter Fort Céles….”
En dehors de la prison, Kym pouvait utiliser ses pouvoirs. Cette dernière utilisa sa plus forte technique pour propulser Sera contre le dragon, alors que celle-ci lui faisait dos et qu’elle allait user de ses gadgets pour effectuer un repli et se mettre à l’abris sous peu. Cette action ne laissa pas l’elfe terminer sa phrase.
La jeune elfe, pendant sa traversée épique à pleine vitesse, jeta un dernier regard d’incompréhension vers Kym. La Moojuu sentit son coeur faire un bond des plus violents. C’était une sensation indescriptible que de voir dans les yeux d’un être aimé… la déception, mêlé à la peur, mêlé à la haine, mêlé à au fait que vous leur avez brisé le coeur bien plus que la vie encore... Et putain de merde, c’est pile à ce moment-là qu’elle était arrivée…
Une troupe de six personnes à dos de griffon arrivèrent et furent témoin de la scène. Sera venait de se faire choper en plein vol dans la gueule du dragon qui brisa sa colonne vertébrale d’un coup net de mâchoire. Kym ignorait s’ils l’avaient vu la propulser ou non, dans tous les cas, elle se planqua en utilisant son don pour se fondre dans la nature.
Ses yeux perçants observèrent une femme sur un dos de griffon, une femme elfe elle aussi. Un bâton était attaché dans son dos, et ses cheveux d’or étaient attachés en un chignon coiffé-décoiffé qui lui donnait un air raffiné et à la fois sauvage. Une aura puissante émergeait de cette étrange femme… impossible de ne pas comprendre. C’était elle, l’inquisitrice dont lui avait tant parlé Sera. Elle avait eut raison sur un truc: on la reconnaît quand on la voit, l’inquisitrice… Une aura si particulière baigne son être...La moojuu perçut une énergie particulièrement étrange, concentrée sur le bras gauche de cette elfe. En utilisant sa vision perçante, Kym réussi à comprendre que le bras de cette femme était coupé à partir de son coude, et qu’elle générait un “faux morceau de bras” en remplacement de celui qu’elle avait perdu grâce à une puissante magie.
Derrière cette femme, il y avait un homme grand et fort, blondinet, avec une parure faite de fourrure et d’un casque de lion, c’était un humain. Elle remarqua ce qui semblait être un nain avec une arbalète, un mec bizarre énorme et cornu avec une grande arme à deux mains, une femme en armure lourde apparemment humaine, et aussi un homme habillé comme un noble, visiblement haut placé, avec une moustache et un bâton dans le dos. Kym ne connaissait aucun de ces foutus individus et préférait s’en garder. Elle entendit seulement le cri de rage et de tristesse de l’Inquisitrice briser les cieux. La moojuu l’entendait hurler “Sera, Sera !” avec tant de peine et de rage que les cieux semblaient se cambrer devant la puissance de cette perte. Ce phénomène venait de coller les boules à Kym d’autant plus fortement, et elle sentit… des foutus larmes qui déferlaient le long de ses joues.
Son esprit sombrait dans l’inconscience petit à petit.
et le loup souriait d’un air narquois…
ou alors
il pleurait d’un air désolé et il disait: “Je suis désolé vhenan, je suis tellement désolé…”
Désolée Sera. Je ne pouvais pas laisser Gilean.
-
Lorsqu’elle revint à elle, Kym était assise sur la fameuse chaise. En faite, la position dans laquelle la moojuu se retrouvait constamment ligotée ici, faisait qu’elle ne pouvait pas ignorer où elle se trouvait actuellement. De retour dans son monde à elle, le monde de RPGDBZ… Et Fen’harel dans un coin de la pièce, comme d’habitude. Pas besoin de voir avec lucidité pour sentir l’aura de ce foutu dieu de malheur.
Un flash vient cogner son esprit. “SOLAS!” elle entend quelqu’un hurler ce prénom à travers son esprit, et ça la secoue avec une brutalité tellement inouïe que Kym a l’impression de vivre un tremblement de terre. Ce n’était pas quelqu’un, mais la voix de… la femme, l’inquisitrice.
“Oh mais merde…” lâchait-elle. “C’est quoi ce bordel…” Le mal de tête la tira de sa torpeur. Ses yeux voyaient encore flou et en saccadé. La tronche de son bourreau devint plus clair au bout de quelques secondes; c’était le retour à la salle de torture. Ce pécore lui pose encore des questions à la mord moi le nœud sur la Stinger Industry… ou sur ce qu’avait cru voir le Gardien sans réellement voir quelque chose. Machinalement, Kym regagne son vieux sourire ironique sur la tronche et elle rigole, rien qu’en se rendant compte qu’elle est revenue à la réalité devant cette face de cake qui la questionne encore en vain.
Elle le voit ouvrir la bouche mais la militaire ne perçoit même plus les sons. Il doit lui hurler de ne pas se foutre de sa gueule, rien de bien nouveau. Elle se mange une droite et elle serre les dents, pour changer aussi ça, tient. Mais ce n’est pas ça qui la fait souffrir le plus. Mentalement, elle entend encore la femme crier “Solas”, elle aussi en vain, et pour une raison inconnue, son coeur est d’autant plus brisée qu’elle vient d’abattre une amie chère.
Et tout devient beaucoup plus limpide à mesure qu’elle entend l’inquisitrice hurler Solas à ses oreilles. Il était une fois l’histoire d’un elfe capable de refermer la brèche qui menaçait son monde, et il aida l’Inquisition à en venir à bout… Et cet elfe...
“Fen’harel, merde… c’est toi…l’enculé dont m’a tant parlé Sera… hein.. hahahaha…putain…” elle articule. Son bourreau l’entend mais ne doit rien capté à ce qu’elle dit, parce que Fen’harel la condamne à parler en elfique quand elle s’adresse à lui. “Solas…le traître.”
Il la regarde d’un air dédaigneux. “Je suis Fen’harel, le dieu de la rébellion, pas de la traîtrise. Les elfes d’aujourd’hui ont tout oublié de ce qu’a été notre peuple autrefois... et la réalité a été décousue au fil des années. Solas… était mon prénom lorsque je me servais de l’Inquisition pour récupérer mon bien” Je connais cette putain d’histoire, il parle d’une orbe elfique de mes deux”...Mais un lourd fardeau m’incombe. Il faut savoir sacrifier tout ce que l’on a pour un bien plus grand que le nôtre…” Pourquoi j’arrive à percevoir toute sa souffrance ? “ Je me dois d’anéantir mon monde pour faire renaître mon peuple…et j’avais besoin de cette orbe pour le faire, malheureusement elle est perdue, et je dois tout recommencer.” Son air profondément triste se transforme en de la détermination. Je vois la position de ses sourcils changer l'entièreté de son expression faciale. “ Tu ne savais juste pas que le Solas que Sera haïssait tant n’était autre que moi. L’elfe fataliste qui “s’est servi de la gentille inquisitrice” pour récupérer son orbe…” C’était la première fois que Kym distingua… de la tristesse chez lui, aussi intense, aussi pure. Son visage s’abaissa vers le sol et il ferma les yeux un instant. “Il arrive.” dit-il subitement en ouvrant ses yeux, qui devinrent d’un bleu flamboyant. Il l'avait observé à travers la faille du temps.
“Quoi ?” répondit Kym inquiète en observant l’elfe. “Comment ça “il”? Tu devais pas me laisser crever ? J’espère que tu vas pas me dire que t’as une autre mission foireuse pour moi parce que putain…”
“Quand je te vois, que je peux sans crainte te regarder, je plonge dans une lumière infini qui brûle mon âme. Pourtant, jamais je n’ai tant aimé brûler, jamais je n’ai tant aimé être écrasé par l’infini puissance de mes sentiments. Jamais cette image ne quittera mon esprit.
On revient toujours au même endroit toi et moi, quelque soit l’époque, quelque soit le temps. “
Son cerveau avait des noeuds, son coeur aussi. Tout semblait se démêler à mesure de l’indescriptible bordel qu’elle était en train d’halluciner. Gilean était encore là, mais il avait tuer son bourreau. Il l’avait libéré de ses chaînes, et il massacrait tous ceux qui se pointaient. Aucun tir à leur encontre, qui devait les tuer, n’arrivait à les atteindre. C’était quoi tout ça, putain ? Le cerveau de Kym était complètement renversé, au même titre que tout son être foutument fébrile en ce moment. Ses yeux cherchaient à comprendre, mais putain, c’était juste… pas possible d’y voir clair dans tout ça, c’était si soudain, si irréel… foutu hallucinations. Mais… mais… Gilean lui parle avec ces mots bien à lui, ces mots qui lui ouvre les portes du paradis tant espéré… Le regard perdu de Kym se plonge dans les yeux d’un bleu invraisemblable… et il ôte le haut de ses vêtements, à lui comme à elle. Il se jette contre son corps et l’enlace.
La militaire est figée. Son corps se met à être prit de spasmes comme quand elle prend trop de drogues. Son coeur va filer à force de battre aussi fort. Ses sens se sentent trahi, comme si c’était encore son cerveau qui lui joue des tours. Pourtant, il peut la toucher réellement. Pas juste comme ces foutus projections de lui que son esprit lui montre…
“Gilean….”
Sa gorge est tellement nouée qu’elle chuchote. Elle sent d’un coup de l’eau les atteindres et ça réveille son esprit foutument perdu. Putain, pourquoi l’alarme incendie s’est déclenché ? l’eau les asperge et elle éclate de rire comme si elle délirait complètement. C’est juste que la joie ne peut pas être plus forte qu’en cet instant, le rêve ne peut pas être plus comblé… la passion ne pourra jamais atteindre un tel paroxysme de nouveau.
“Monsieur Stinger… Si un jour j’ai une vie de merde, ça ne sera que par votre faute. Parce que maintenant que vous êtes bien là...Vous ne pourrez plus jamais vous échapper d’entre mes doigts crochus. Tu te souviens ? Je suis une putain de malédiction ! haha !” ses mains caressent les joues de Gilean, elle le regarde comme s’il était un lointain souvenir, mais le plus beau de tous. “Je vous aime aussi mon très cher Gilean. Je vous aimais, je vous aime, et je vous aimerais à travers les âges, l’épice n’a pas menti.”
Elle rigole de plus belle. Plus rien n’existe autours d’eux. Elle l’a retrouvé lui, le seul être qui la fait devenir ce qu’elle aurait dû être. Une personne aimante, une mère parfaite, une complice et une meilleure amie, une amante enflammée, une femme heureuse. Sa femme.
Elle aurait dû.
Une jolie bague apparaît dans sa main droite. Kym a l’impression d’être dans la meilleure transe de sa vie. Tout danse gaiement, même les cadavres. Même Fen’harel ne dit rien. Il les observe, il les… protège ? Oui, aucun coup ne les a atteint. Son cerveau tourne à mille à l’heure et elle n’arrive plus à aligner trois pensées cohérentes à la suite. La lourde bague du “clan” Stinger, il la récupère. Est-ce qu’il déteste cette bague ? Il s’en sépare et elle se désagrège. Quelle ironie… à la place, il y a l’infini. Il y a leur amour concentré dans la nouvelle bague, les trois mots incompréhensible pour le reste du monde. On s’en fou. Le reste du monde n’a aucune importance. Gilean et Kym savent la signification, ils savent ce que cela entraîne. Toutes ces merdes qu’ils ont traversés et aussi toute la souffrance et la tristesse - et en parallèle, le paradoxe du plaisir à outrance, du désir qui déchire la peau et l’âme, de l’amour qui transcende tellement leurs êtres que le monde n’est plus rien. Il n’y a qu’eux, les autres peuvent brûler, pleurer, crier, crever, personne ne peut rivaliser avec l’amour qu’ils s’inspirent mutuellement.
Pendant ce temps, le Dieu failli. Il regarde ailleurs, il touche l’endroit où se trouve son coeur comme s’il était souffrant. Il va mal. Vhenan… il l’a abandonné. Ils expriment l’amour à son état le plus pur, le sacrifice. Et cela retentit comme une évidence en Fen’harel. Il l’a perdu à tout jamais.
Ils s’embrassent et partagent une nouvelle fois l’épice. Ils partagent la singularité du voyage à deux, à ne faire qu’un, intimement lié, à jamais unis. Cette fois il n’y aura rien pour parasiter leur voyage à travers l’éternel absolu, l’interminable destin qui leur est voué. Elle visualise à nouveau la douche et le mur sur lequel elle est appuyée. La chaleur de leurs corps encore plus brûlante que l’eau elle-même. Les employés de Stinger Industry de la chambre jointe à la sienne qui gueulent un peu parce qu’ils font trop de bruit - et leurs rires étouffés comme deux gamins qui ont fait une bêtise, alors que c’était lui le patron bon sang ! La belle époque. Certains de ses proches qui lui avaient balancés des petits clins d’oeil de “bien joué” le lendemain de sa nuit avec Kym. Elle voit à nouveau cette soirée dans un bar banal parmi les autres mortels où ils s’étaient bourré la tronche en s’en foutant du reste, en riant pour des conneries et en rentrant arrachés, titubant, l’un contre l’autre. Et aussi toutes ces fois où ils se sont retrouvés en secret dans les recoins de la flèche d’Argent pour libérer leurs instincts charnels, leurs désirs inépuisables. Même avec l’épice, c’était ça qu’elle revivait. Plus les possibilités d’autres vies, mais leur histoire. Qui se répétait. Et qu’elle chérissait, peu importe ce que leur imposerait le futur. C’était… l’histoire de sa vie, la quintessence de ses sentiments, les meilleurs, les plus purs. Ceux qu’elle ne pouvait obtenir qu’auprès de lui.
Le temps ne lui prendra jamais ça, le bonheur de ces moments envolés.
Mais il se retourne pour faire face au Dieu loup. Il lui glisse des phrases qui font pouffer de rire Kym - et en même temps, les condamne s’ils ne le sont pas déjà.
L’elfe fronce les sourcils. Il a les bras croisés. Il compte le remettre à sa place, mais… Ce regard. Celui de Gilean… cette détermination à protéger en vain la personne qu’il aime, prêt à braver n’importe quoi pour défendre cet amour perdu d’avance…
“Nalia…” chuchotait alors l’ombre de celui qu’il avait été. L’elfe se morfond dans sa noirceur: il l’a délaissé, et maintenant elle est dans les bras d’un autre.
L’expression du dieu témoigne d’une souffrance parallèle à la leur. Il ressemble à un elfe perdu et seul dans un océan de douleur. Cette vision transperce le coeur de Kym comme si elle vivait à sa place et qu’elle comprenait l’aura de désolation qui plombe l’atmosphère. Elle a l’impression de se retrouver en lui comme si elle était lui, comme si elle avait vécu et vu sa vie. Enfin, Gilean et elle peuvent comprendre…. comprendre que Solas ne peut pas être insensible à leur amour.
“Felasil...Tu as du courage pour un homme dont toute la lignée a été maudite à cause de sa fascination pour la manipulation du temps.” il le toise un moment du même air de défi que le sien… et il le perd. Sa souffrance ne peut pas être cachée davantage. “Ar laim ma' lath… et je l’ai perdue par ma faute. Il n’y aura aucune fin heureuse pour nous vhenan…” dit-il à voix haute, même s’il parle à quelqu’un qui n’est pas ici. “ Votre amour… je l’ai connu. Vous êtes le reflet de ce que j’ai tant désiré, tant chéri, et de ce que j’ai perdu…je devais rattraper mes fautes... aider mon peuple.... J’ai fait le choix de sacrifier l’amour de ma vie pour servir les miens.” Entendre ces paroles glaça le sang de Kym. Serait-elle prêt à sacrifier Gilean pour sauver les siens sur Baelfire ? Non, parce qu’elle n’aimaient pas plus son peuple que le reste du monde, mais… dans d’autres réalités, l’avait-elle fait ?
“ J’ai décidé de ce que j’allais faire de vous.” dit l’elfe en croisant du regard aussi bien Gilean que Kym. “ Je suis condamné. Pas vous... Je pourrais trouver d’autres âmes aussi combative que les vôtres pour alimenter mes projets… Mais jamais aussi profondément liées. Vous êtes… Comme l’inquisitrice et moi-même l’avions été...pardonne moi vhenan. Si nous ne pouvons avoir une fin ensemble et heureuse, alors je sauverais au moins le reflet le plus pur de ce que nous avons partagés. ”
Il ferme les yeux et se souvient, mais la souffrance est telle qu’il la transmet à Gilean et Kym. Alors il rouvre les yeux, l’âme en peine plus que jamais, comme eux lorsqu’ils furent séparés. Des flash de la vie de Solas éclatent d’une lumière persistante dans leurs esprits, et leur fait prendre conscience de la chance qu’ils ont d’être ensemble, réunis pour l’éternité...
“Ar elana sildeara mar vhenan enlea...bellanaris…”
Et ses yeux larmoyants s'illuminent d’un bleu magnifique mon coeur, tout comme les tiens.
-
Sur Métamol
“ Ils sont…. morts ? Ils ont l’air tellement… vrai, vivant, je ne sais pas…”
“Cristallisés…ou...dans le marbre ?”
“Non, ce n’est pas ça… on dirait qu’ils ont été comme... figés sur place.”
“Quand on les touche, on ressent une drôle de sensation... On a l’impression de voyager très loin d’ici et d’en être… apaisé….”
“ Il y a quelque chose dans les mains de Kym…” les curieux s’approchent plus près et essaient de distinguer ce qui pendouille d’entre ses mains. “ On dirait un genre de collier... et un bout… d’os ?”
“De quoi peut-il s’agir…” s'interrogent alors les habitants.
“Le Métamol est revenu sur sa terre natale, avec à ses côtés la femme de sa vie…c’est une belle fin.” Disait Hidan en arrivant sur les lieux, lui qui était l’ancien maître espion de la famille Stinger. Il se tenait devant ce miracle comme tout ces gens sur métamol. Il souriait d’un air mélancolique: d’abord Ajito, maintenant Gilean et Kym… Mais il n’était pas triste, parce que cette fin est une aubaine pour eux. Pour le monstre et... celui qui a vendu son âme à cette diablesse par amour.
Gilean et Kym étaient apparu, petit à petit, figé à jamais sur la terre natale de Stinger. La nuit noire était devenue étoilée, lorsque la terre de Metamol les avaient accueilli ici, comme s’ils lui avaient toujours appartenu. Au beau milieu d’une des villes futuristes de métamol avait naquit leur amour, et il revenait s’y reposer. Ils étaient comme figés sur place, ils ressemblaient à deux statues très réalistes. Une puissante magie se détachait de cette “oeuvre”, si puissante qu’elle rendait cette pièce d’art aussi indestructible que leur amour.
Dans leurs âmes, dans leurs esprits, Kym et Gilean étaient ensemble. Ils vivaient avec leurs enfants, heureux, loin de la triste réalité. Du poison que je suis, et de toi qui n’a pas voulu me fuir malgré tout. Ils étaient la figure douloureuse et éternelle de l’amour, telle qu’elle les avaient façonnés. Ils avaient triomphés à leur manière. Ils avaient aimé si fort, et la répercussion de leur amour continuait d’exister à travers le temps comme un son sourd et proéminent, inévitable.
Un jour, quelques minutes à se regarder avaient suffi pour se faire comprendre l’un l’autre à quel point ils se désiraient ardemment.
Ce jour n’est pas perdu. Il est toujours vivant… et percute nos coeurs comme nos mémoires.
“Ghost in your house, ghost in your arms When you're tossing, when you turn in your sleep it's because I'm ghosting your dreams. You don't need treats, you don't need tricks, and you don't need me.“
In another world, vhenan.
(c) sweet.lips
Boss Stinger
Terrien
Date d'inscription : 05/06/2009 Nombre de messages : 720Bon ou mauvais ? : - Zénies : - Rang : -
Techniques Techniques illimitées : They are no redemption Techniques 3/combat : for those Techniques 1/combat : who shatter time
Sujet: Re: Danem. Dim 10 Juin 2018 - 2:34
Le temps en l'espace, l'amont est l'aval; Jamais rien ne se termine, jamais rien n'a véritablement commencé; La fin arrive quand le début montre son visage; L'étreinte d'une mort, l'évasion d'un corps et d'un esprit, l'âme loin de tout port d'attache; L'illusion d'un bonheur qui sauve d'un dénouement final, qui ouvre les yeux sur une dimension intouchable et inaliénable; L'epice n'est plus, l'amour n'est plus, longue vie au grand et magnifique Temps, maître de toute vie mortelles; Car le temps est la seule chose qui jamais ne change, tracé dans un sillon de diamant qui jamais ne deviera; Et bien heureux seront les aveugles du temps qui seront pèlerin d'un futur qui nous dépasse tous;
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Danem.
Danem.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum