Sujet: SIXIÈME PAGE - Synthèse
Mar 19 Nov 2024 - 5:00
Les premières couleurs verdoyantes venaient de balayer la laideur et la morosité puante sur une bonne centaine de mètres autour du divin personnage. L’aura chatoyante dont cet être disposé pouvait même être perçu des mortels. Une fine couche de lumière imprégnait son corps et ses vêtements - dont les tons charmeurs ne trouvaient aucune apparenté ici bas - montrant alors au regard des êtres à l’apparence abjectes que l’amorcement d’un renouveau venait d’être invoqué. Les yeux fermés, schématisant alors d’une rugueuse concentration, cet être dont il était impossible de deviner les traits ou quand bien même la nature, il projetait alors sa lumière vers le sol par périodicité, et alors qu’il puisait dans cette magie divine, la noirceur regagnait l’oubli.
Si le premier déversement avait instantanément fait pousser la verdure, la propagation de son pouvoir permettait maintenant de dresser les premiers arbustes et tiges de fleurs qui grandissaient à vue d'œil. Les jeunes pousses devenaient de fier tronc solide et haut, tandis les premiers pétales apparaissaient énergiquement au sommet de leur bourgeon. Une magnificence qui pourrait envouter le plus perfide des démons.
Il venait - sans le savoir pourtant - de partager le dernier contact avec les siens. Son cœur était en paix, loin de la disgrâce et du rejet qu’il eut connu. Il était enfin reconnu capable par ses pairs et son sentiment d'exaltation s’éveillait pour une seconde fois dans sa vie. Avec une telle complaisance, son aura s’écoulait avec encore plus de puissance, comme si sa volonté elle-même rayonnait en écho avec son talent. La magie opéra sur une distance encore bien plus grande, propageant alors toute l’intensité de cette vie sur des kilomètres à la ronde, jusqu'à ce que le décor de ce lieu ne soit plus qu’un vaste souvenir. Cette scène ayant puisé un temps considérable et probablement une énergie folle ne suffit pas à calmer l’ardeur de cette silhouette embrasé de splendeur qui marcha lentement, créant de nouvelles formes de vies à chacun de ses pas. Comme l’un rêve que l’on ne veut pas quitter, cette séquence fut renouvelée encore, encore, encore… Partageant inexorablement la même scène encore et encore, comme si la lassitude avait cessé d’être une réalité possible à cet enivrant évènement.
Quand la nuit tomba, c’est tout le bio système qui dévoila un spectacle encore plus chimérique. Les plantes resplendissaient intérieurement de la source de leur création, provoquant ainsi une véritable tempête de couleurs féeriques. Du plus pur des cyans aux reflets indigo, les veines d’énergie pouvaient être contemplées, comme l’on peut observer le courant d’une rivière en plein été. L’allégresse de la vie faisait son œuvre et le plus grand des bonheurs se répandait sans qu’aucun mur ne puisse l’endiguer. Les reflets de ce nouvel éco système permit alors à la plus pure des créatures - responsable de cet épanouissement - de se blottir à même la mousse du sol qui semblait être d’un confort encore insoupçonné, puis de fermer les yeux afin de quérir un sommeil bien mérité, avant de devoir reprendre sa tâche…
