Age : 27 Date d'inscription : 06/05/2017 Nombre de messages : 455Bon ou mauvais ? : mdr Zénies : 1000 Rang : -
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Sujet: Aveux et usurpation [solo] Ven 26 Oct 2018 - 3:25
Introduction:
Tout autour d’elle, elle n’y avait que le Néant Un néant issu d’une révolte! Une révolte contre les très Hauts, exilés par la Mort.
Une Mort qui sème pourtant des fragments divins en ce parterre… La Paix et l’Equité après la Guerre Le premier fut le Couronné. La seconde sa Fierté.
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Face à cette caverne pourvu de rochers abruptes, parfois usées par quelques mousses bien vertes et bien garnies qui s'abreuvaient de l'eau et de l'écume d'une imposante falaise, il n'y avait également plus qu'elle. Elle, ainsi que quelques petites vies qui se tenaient cachés. C'était là. Amaryllis le pressentait : son intention lui hurlait que c'était viscérale. Il avait atterri là. Lys était là et il n'attendait plus qu'elle.
Tout en détachant son épée de son dos, le regard pers de la Belle se fit acéré. Comme un compte à rebours lancé machinalement et fictivement depuis ses idées révolutionnaires, ses pas initièrent sa marche, se rapprochant inexorablement de son défi. Le cœur battant, son souffle n'en demeurait pas moins incroyablement stable. Le galbe haut et la silhouette parfaitement maîtrisé dans sa tenue, le bruit de ses bottes traçait son chemin vers l'entrée. Même perdue dans ses aveux, elle était prête.
"Dis-moi...Te souviens-tu de la promesse que tu nous as faites il y a de cela des milliers d'années? Ce jour-là, tu nous as promis prospérité. Après l'exil de nos Pères, tu t'es dressé pour prendre le commandement et tu nous as assuré que de l'autre côté comme à la surface, nous ne craignions rien.
J'ai alors dressé en ton sillage les prémices d'un serment inviolable: tu pris le contrôle, tu pris notre but. Nous n'aspirions à rien d'autre que l'équilibre si fragile que tu avais instauré, sans aucune possibilité de rébellion, car cela ne pouvait jouer autrement. La domination était entre les mains des vainqueurs: l'Homme. C'était là l'implacable réalité face à laquelle nous ne pouvions lutter.
Mais maintenant que je sais ce à quoi pense un..."Homme", justement, je ne peux que m'en vouloir de t'avoir aidé à œuvrer ainsi. J'ai vu les miens mourir et se dresser contre moi. Et j'ai été frappée d'un châtiment si lourd qu'il m'arrive de me demander si je serais en mesure de me défaire de cette hargne qui me ronge le cœur de jour en jour...Qu'il m'est difficile de vivre avec des émotions humaine et tout à la fois, d'avoir le pouvoir de créer de belles choses....
....Aujourd'hui, je suis là pour te réveiller et te défier, mon frère. Je suis venue défaire les liens que tu as tissé. Puisses-tu trouver en toi le courage de me pardonner."
Parier, jurer. Le combat ne serait pas aisé à remporter.
Amaryllis
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Sujet: Re: Aveux et usurpation [solo] Dim 28 Oct 2018 - 3:04
Passé l'écume des promesses et des regrets, l'Ecarlate laissa sa main vaquer dans ses cheveux humides, déjouant ainsi le caprice d'une mèche rebelle en un geste à la fois habile et empreint de simplicité. Un concerto vivant et vivifiant s'entremêlait à une rythmique digne d’une Pythie. Il y avait en ce tempo un quelque chose…D’avant-guerre. Crish. Le crissement de la pierre ainsi que la chaleur marginale qui se répandait dans ses veines lui intimaient qu'elle n'était plus très loin d'une rencontre particulière…Envoûtante. C'était inévitable. Tout comme les abeilles qui n'aspiraient qu'à protéger leurs reines au péril de leur vie, le Roi l'appelait. Les esprits du Monde s’armaient généralement de patience, virevoltaient de fleur en fleur pour pérenniser la grande ruche qui composait naguère leur famille. A cette image, peu importait qu’elles soient les deuxièmes ou les dernières nées, ce que l'on appelait les Fleurs divines étaient toutes au service d’un seul maître, d’un seul objectif. Cela aussi, c'était inévitable...Du moins, normalement. Ce qui s'offrit alors à sa vue ne fut rien de plus, rien de moins qu'une caverne verdie par les lichens, les mousses et quelques...somptueuses fleurs blanches? Les sourcils d'Amaryllis se froncèrent et lentement mais sûrement, ses jambes cessèrent de bouger pour enfin demeurer dans cette plus parfaite immobilité. Des corolles blanches et altière…Lys. Sa domination se manifestait-elle déjà malgré l'aridité d'Héra?
L’heure n’était pas à la lâcheté. Ni une ni deux, la jeune femme alla de l’avant et resta fidèle à elle-même. L’épée qui continuait à traîner au sol tranchait presque avec insolence le calme environnant que lui imposait ce néant. Ce tout. Cet endroit où reposait nul autre qu’un fragment divin. Une âme que les Rois aimaient conjurer pour leur implorer son influence….Un doux rictus s’imposait à même sur ses lèvres humaines et charnues. Cela faisait-elle d’elle une reine pour autant ? Tendant sa main en face d’elle, son Ki augmenta drastiquement et ses ongles parurent alors déchirer l’atmosphère alentours, comme s’il venait de libérer une créature millénaire et pour autant...Des bras impérieux se refermèrent autour de sa forme, tandis qu’à son oreille, une respiration s’imposait. Ses yeux s’écarquillèrent, stupéfaite. Comment avait-il pu être aussi rapide ?
« Amaryllis….Je ne m'attendais pas à te revoir sous une forme aussi...Humaine. » Cette voix simulait sa surprise et la Fleur de la Fierté le savait pertinemment. A côté de ce faux-semblant, il lui semblait bien que la moquerie de son compère fut bien plus évidente. « Mais...Je n'en n'attendais pas moins du Lion Rouge, tu as toujours été la plus fière…la plus audacieuse. Tourne-toi, que je puisse te contempler en guise de retrouvailles… »
Ce dernier se dégagea et, lorsqu’Amaryllis se retourna, ses yeux ne perçurent qu’un équivalent humain, une forme masculine qui ne ressemblait pas tant que cela à une créature florale, si ce n’était le blanc immaculé qui composait sa forme. Deux orbes bleutées étaient à l'affut. Où était son insigne ? Ses paupières se fermèrent lorsque le souvenir de la Bataille en base rebelle lui revint à l’esprit. Elle venait de se rappeler en cet instant que la Fleur des Grands Rois, aussi appelé le premier Couronné, lui avait déjà accordé sa confiance lorsqu’elle avait effleuré le Royaume des morts, sa précédente demeure. Quelle naïveté.
« En espérant que mon visage te plaise toujours autant. »
« Toujours aussi insolente et courtoise à la fois, ma sœur. Je t’aurais bien proposé un échauffement, hélas dans cette forme humaine, tu dois être drôlement affaiblie…Je le sens, tu as ce « truc » humain…Mais quoi ? »
Inconsciemment, Amaryllis serra la mâchoire, comme froissée, ou brièvement humiliée. Elle recomposa pourtant bien vite une attitude calme et posée. Après tout...Il avait tord. En cet instant précis, cette "chose humaine", vague petit fragment perdu parmi tant d'autres, se révélait bien plus utile et précieux que toutes les incarnations divines et florales sur une planète désertique.
« Va savoir, tu n'es peut-être pas si loin de cette vérité. »
Sans crier gare, cette dernière brisa l'étreinte et tenta d'écraser ce futile Monarque entre ses pattes, toujours aidée des quelques âmes qui n'avaient été récolté que pour cet instant, et uniquement celui-ci. Vengeance humaine à l'égard du divin périmé. Ce n'était qu'une ribambelle de feu-follets qui nageaient en ces lieux, à la fois en peine mais possédés par une rage de vaincre qui ne pouvait appartenir qu'à une seule personne. L'éclat d'un poignard maculé de sang venait tout juste de lui pourfendre la poitrine. S’avançant vers la silhouette qui gisait sur le sol, Amaryllis s’accroupit. Ses doigts caressèrent lascivement le menton de feu l’Empereur, relevant son visage de telle sorte que son regard croisa le sien. Bien rapidement, il la chassa en tentant de lui porter un crochet. Hélas, il ne rencontra que le vide, et ne reçut qu'un discours profondément acerbe en échange. Celui d'une Fleur partiellement éveillée.
«TU es faible. Tu n’es ici que par ma seule volonté. Parce que je m’en suis donnée les moyens, mais aussi parce que d’entre tous, il n’y a que moi qui me retrouve lié aux mortels. Il n’y a que moi pour comprendre ce que cet univers a réellement besoin...Même en me retrouvant la tête dans la merde humaine...Dans leur colère, dans leur joie, dans leur détresse…Ou dans la litière terrestre. Parce que j’ai survécu…Peut-être pas humainement parlant…Mais divinement parlant. Parce que plus volontairement encore, tu as une chose dont j’ai besoin pour corriger les erreurs de ces temps derniers…Ces temps où avec toi au commandement de la Nature, nous sommes tous morts. De soif. Captif. Sans bouger. Vois-tu, j'ai perdu le contrôle sur ma Ville à cause de toi. Tu n'es pas bien différent de ce poltron de scientifique. »
Un étrange sourire cynique et compréhensif s’esquissa à même son visage albâtre, tandis qu’elle contemplait le Couronné se tenir debout, conscient de sa nouvelle faiblesse et tout à la fois, toujours invaincu. Charmante vision. Quelques ronces tentèrent de s'emparer de ses membres, mais il n'eut aucun mal à annuler cette possession. Une main agrippa la ronce avec violence et toutes les autres passèrent sous son commandement.
« Bienvenue dans mon quotidien. Maintenant lève-toi et bat-toi. Je suis là pour t'affronter. Pour revendiquer la première place
-...Qu’est-ce que tu m’as fait ? »
Ce fut à son tour alors, de demeurer sceptique. Courroucé, le Roi cessa alors de recouvrir sa plaie béante et se mit en posture de combat, prêt à en découdre. Prêt à comprendre ce soulèvement improbable et incompréhensible dont il était la victime et serait le bourreau...L’avait-elle réveillé uniquement pour utiliser le soutien et le pouvoir qu’il venait de lui accorder ?
« Rien du tout. », avoua alors avec plus de Vie, d’impatience et de malice la Rousse, plus expressive qu’à son habitude…comme si, en ce même instant, la Fleur trépignait et exultait de voir ses idées se concrétiser de telle manière. Elle y était. Là, derrière lui, poignard à la main et vie d’un milliers de sacrifices à ses côtés. « Tu as juste émergé sur une planète désertique, où les saisons ne sont strictement pas respectées et où le soleil, actuellement, doit être maintenu à une ère inversée par rapport à ta nature. Ca a été dur…même pour moi. Mais vois-tu, un Empereur m’a autorisé de procéder à un solstice planétaire et une adorable petite créature des cieux m’a libéré…En me tailladant à multiples reprises, certes. Mais libérée tout de même. On n’a rien sans oser s’engager, n’est-ce pas ?»
Un hurlement résonna dans la caverne tandis que l'esprit intensifiait son Ki, ravageur, dominant et réveillé par une rage sans nom. En temps normal, Lys aurait été un sérieux combattant, suffisamment pour parier sans mal que la Victoire l'aurait adoubé de son titre de vainqueur en quelques minutes. Mais les temps étaient différents, désormais. Et l'assurance insolente qui enveloppait Amaryllis, tel un voile diffus, livrait cette fois-ci ses confessions et ses certitudes. Alors qu'il venait de lui asséner une balafre le long de son épaule, ce fut à son tour de venir loger un coup si violent dans l'estomac qu'elle sentit son adversaire pousser un cri sourd. Un hoquet de stupeur. Projeté sur plusieurs mètres, le corps de Lys allait rencontrer le piquant des rochers lorsqu'il reprit pied sur la roche.
Ce dernier tendit alors un index fier et tendu :un fil rouge sembla traverser le sommet du crâne de la femme en une vitesse folle. La réaction fut immédiate: ses yeux s'écarquillèrent et Amaryllis hurla. Au fond de son esprit, sa véritable nature s'emballait malgré elle et lui intimait de se soumettre de force, métamorphosant par ailleurs tyranniquement sa forme humaine vers son pendant plus monstrueux...Piquée à vif. Quelques corolles pour teindre ses joues, des orbes dorées pour remplacer la douceur d'une couleur aquatique. En réalité, la douleur était si insoutenable que ses deux mains se portèrent rapidement à son crâne, comme pour apaiser le Mal qui tambourinait contre ses tempes. Brièvement, elle sentit une lame lui pourfendre l'épaule et des griffes la taillader de toute part à une vitesse phénoménale, tant et si bien qu'elle ne vit que tardivement que son Aîné venait de lui arracher une partie d'une ses ailes. Le revers de cette trahison était lourd. Toutefois, abandonner revenait à perdre. A subir un châtiment plus décisif que de respirer et vivre parmi les êtres humains. Or, le luxe d'une défaite lui était interdit.
Par réflexe, cette dernière bondit en direction de son adversaire, prit sa tête à pleine main et intensifia son Ki sans précédent. La pointe de sa lame rencontra la terre et ses deux mains restèrent jointes sur le manche qui demeuraient encore solidement liée à sa porteuse. Entrant en résonance avec le gris de la pierre et les soupirs des morts, des âmes semblèrent se lever; celles de la base. Celles de son tribut. Les feux-follets prirent un visage bien plus évidents: beaucoup d'hommes, moins de femmes et aucun enfant. Une pléthore de Héra aux visages décomposés et sans vie et parmi eux, en son front, quelques terriens arborant un rictus cynique quant à eux. Ceux-là étaient ses vrais soldats, ses anciens compagnons d'une vie qui lui sembla lointaine. Ainsi...Ils mèneraient tous cette attaque ensemble.
D'une main impériale, elle annonça l'attaque et la cible, et tous menèrent le bruit de leurs bottes contre leurs ennemis. En cet instant qui sembla durer des heures, la Fleur de la Fierté avait toute l'allure d'un général parmi ses soldats perdus et dévoués à elle, et uniquement elle. Perdant à tout jamais l'aide qu'elle avait récolté pour le solstice d'été et pressentant que son corps ne suivrait plus cet effort surhumain, une brèche s'ouvrit...Celle d'une prison sur mesure. Le néant les entourait et les barreaux se dressaient et menaçaient de se refermer sur cette forme spectrale. Hélas, quand elle vit que les milliers d'âmes parvenaient à freiner mais ne retenaient pas son adversaire, Amaryllis décida d'envoyer ses dernières lames florales pour dissiper tout malentendu. Et alors, il ne resta plus qu'une humaine, un esprit et sa geôle. Un air victorieux. Une allure fière. La victoire était à portée de main. Quelques paroles scellèrent ses adieux pour un assassinat qui s'était révélé plus tendu mais ô combien réussi...Il moisira sur ces lieux perdus et désolés. Il moisira sur Héra, sans que personne ne prenne conscience de son existence.
« Mais contrairement à tout le reste, mes idées…Mes pensées ne sont rien d’autres qu’une combinaison plus complexe et divine que tu ne le seras jamais… »
«Tu ne pourras pas être heureuse...Pas avec l'issue que tu trouveras Amaryllis...Ou plutôt petit souvenir humain qui la complète. Quoique tu fasses. »
Et tout se dissipa, laissant derrière lui une simple épée. Amaryllis prit sa main entre ses doigts opposés, contemplant d'un air vague et songeur les alentours, sa forme étant quelque peu mal en point. Une prison sans fin venait tout juste d'emporter ce qu'il restait du Couronné et alors, l’incarnation de la Fierté réalisa non sans mal le Miracle qu’elle venait de produire et l’Ordre qu’elle venait de chambouler. Sans Lys, il ne restait plus qu'une seule fleur.
« Je t’aime d’une façon différente, mon frère. Je t’aime suffisamment pour te détrôner. »