Le temps perdu [Libre]

Les choses commençaient petit à petit à dérailler depuis l'arrivée d'Auros. Une invasion inter-dimensionnelle doublée de dérèglements temporels causés par divers individus. La Time Patrol devrait y aller à fond pour essayer de stopper l'invasion et remettre les choses en place. Mais l'unique membre des patrouilleurs qui semblait vraiment en action sur Vegeta pour essayer de mettre fin à ce merdier n'était rien d'autre qu'un dénommé Epina. Son combat face à Kintatsu pouvait être épique, voir même historique, mais ça offrait plus de temps pour causer des dégâts par des individus mal intentionnés.

Bill faisait partie de ce fameux groupe de personnes qui participait à ce que l'horloge de l'Univers 7 se détraque de plus en plus. Des fois, ils ressentaient de la peine pour sa participation comme quand il a envoyé une personne profondément bon à sa mort : le fameux Cabba. Autrement, il se mentirait à lui-même s'il refusait d'accepter ce plaisir sadique de plus en plus puissant pour certains de ses crimes envers le temps. Le démon avait choisi le parfait mercenaire : un qui se modelait petit à petit après ses idéaux.

Pour le moment, le voyageur temporel admirait l'écran d'une tablette qu'il avait empruntée à un pauvre idiot dans une autre temporalité. Auros était en train de faire ses fameuses élections pour le prochain dirigeant des planètes saiyans. Pour le moment, uniquement une traîtresse de la Time Patrol avait eu le courage de se présenter et d'informer au Dieu-Empereur sur les criminels recherchés qui était dans le même camp d'elle. C'était un cas d'étude intéressant. Une personne qui avait travaillé avec les gardiens en avait eu assez de leur passivité et avait décidé de passer à l'action. La chose qui allait la rendre reine ou morte était à quel point Auros pouvait lui faire confiance alors qu'elle avait déjà commis trahison. Peut-être qu'elle aurait dû cacher ses origines. Après tout, cela aurait été le jeu que Bill aurait joué dans sa situation.

Pour une seconde, dans l'esprit du monstre, il était tenté d'intervenir et de voler le trône pour être dans une position sans précédent pour blesser la chronologie originale de cet univers. Heureusement pour le terrien, il ne se laissa pas éblouir par ce rêve. Il avait déjà envoyé Cabba pour servir Auros... enfin, c'était ce qu'il espérait tant il avait dit qu'il savait ce qu'il devait faire. Si le champion d'azur se liait dans la servitude du tyran, ceci allait donner un sacré coup à l'histoire originalement prévue par le destin pour l'Univers 7. Également le fait que le bluffeur savait qu’il devait rester au plus loin d’un dieu de ce calibre. Il tenait à sa survie à travers les dimensions temporels, après tout.

Qu'est-ce qui pourrait se produire quand l'objectif de son employeur sera réalisé ? Une bonne question rapidement chassé de l'esprit perverti de monsieur Majestas. Il était trop tard pour se poser ce genre de question. Le chemin était pavé devant lui, il restait plus qu'à s'assurer de ne pas le suivre pour continuer à désorienter le cadran divin. Maintenant, la question était : comment le faire sans risquer un Hakaï de la part d'Auros ? Suffisamment discret pour ne pas risquer sa vie, mais avec suffisamment d'impact pour que le chaos continue.

Il commença à réfléchir sur les événements à venir et lequel serait le candidat parfait à corrompre en poussant une simple aiguille... ou attendre simplement que la chance revienne taper à sa porte comme avec sa rencontre avec Cabba. Enfin, le second avait peu de chance de se produire, il était au milieu du désert de Vegeta pour éviter une mauvaise rencontre. Peut-être qu'il trouvera un soldat blessé qu'il pourrait manipuler ou soutirer des informations, peu importe pour quel clan dont il était fidèle. Dans tous les cas, il ne comptait pas rester longtemps sur la planète sachant l'avenir de celle-ci, même avec sa marionnette qui déréglait indirectement l'horloge divine et l'histoire des mortels.

“Allez, allumes-toi !”

Un briquet, un simple briquet lui donnait plus de difficultés que de corrompre l'esprit du chevalier d'azur. Bill s'était décidé de fumer une dernière cigarette avant de quitter ce lieu abandonné par la vie et l'intérêt. Tristement, ce briquet qu'il avait gardé d'une époque révolue se faisait capricieuse avec le vent qui balayait entièrement le sol du lieu. Néanmoins, bien que bien plus occupé de s'en griller une, il sentait une aura s'approchait lentement, mais sûrement dans sa direction. La présence n'émettent pas de sons, mais pour l'instant présent, le monstre d'une temporalité alternative s'en moquait tout simplement : s'il s'agissait d'un danger imminent, l'artefact qui pendait autour de son cou aurait déjà commencé à prendre des mesures de sécurité.

L'aura devenait de plus en plus proche de lui alors que le terrien s'acharne de plus en plus pour avoir du feu pour fumer un bon coup. Et au bout d'un moment, le vent commença à se calmer et le feu pouvait enfin naître devant le regard rassuré du bluffeur. Il alluma son produit cancérigène et la plaça dans son bec pour profiter des rares plaisirs de la vie. C'est en ce moment-là précis que l'aura qu'il avait détecté depuis tout à l'heure décida de faire connaître son existence avec des mots peu rassurants... et surtout avec des deux voix bien distinctives.

Il pouvait voir du coin de son regard un masque difficilement descriptible et une brume qui commençait à l'entourer également. Le réflexe du manipulateur ? Donner une réaction qu'elle devait s'attendre. Bien que peu inquiet par la neutralité de l'améthyste envers les deux voix, il décida néanmoins de se retourner rapidement en espérant qu'un contact physique se produise pour savoir à qu'est-ce qu'il pouvait avoir à faire cette fois-ci. Il n'était pas garanti de faire mouche vu l'agilité de l'inconnue. Dans les deux cas, Bill ordonna à la pierre de faire un bouclier entre lui et ses possibles adversaires du jour après la tentative.



“Je pense qu’aucun des deux soient nécessaires.”

La voix était clairement en train de simuler la peur et la surprise, Bill n'essayait pas vraiment d'être convaincant dans son approche de la chose. Son langage corporel ne jouait pas non plus le jeu, il était stable et calme en dehors de la tentative de bousculer l'étrangère. Maintenant, il pouvait avoir une meilleure vision alors il tira un bon coup sur sa cigarette : une fille masquée d'une taille assez basse avec une chevelure bleutée et des cornes. Déjà, elle n'était clairement pas des forces saiyans, ni des troupes de l'Empire Elyséa. Tant mieux d'un côté, tant pis de l'autre. Néanmoins, il restait un mystère dans tout cela : la voix masculine. Soit il se cachait, ce qui était dur à croire vu à quel point elle semblait proche durant le premier contact, soit... la brume autour d'elle ? Cette interrogation ne valait rien s'il avait réussi à la toucher.

“Peut-être qu’une introduction est de mise avant cela, vous ne pensez pas ?”

Le ton était calme. Il ne sentait pas de jouer les terrifiés pour satisfaire les envies de jeu des deux compères. Il lâcha sa cigarette avant de l’écraser sous sa botte droite, le tout sans quitter du regard l'extravagante.

“Bill Majestas, explorateur et historien.”

Les non-dits étaient devenus comme une seconde nature pour l'être maudit par les démons. Peut-être que la jeune femme masquée sera capable de percer celui de monsieur Auguste. En voilà, un jeu digne des enjeux que la planète Vegeta connaissait à ce moment-même.

Le contact physique eut lieu. Loin de la façon que le voyageur temporel aurait souhaité, mais ce n’était pas important. La chose qui était important était ce qu’il allait voir sur cette mystérieuse voix : rien… il ne pouvait pas voir au delà de son apparition dans le désert de la planète Vegeta. SI la surprise et le choc était simulé pour le premier contact vocal, la confusion ne l’était pas à l’histoire toute nouvelle de la créature qui était maintenant face à lui.

Il allait devoir jouer leur jeu s’il souhaitait en savoir plus. Enfin, peut-être en savoir trop pourrait se retourner contre lui. Il avait bien dit que l’ignorance pouvait être favorable à la connaissance. Dans un corps qui venait tout juste de naître dans ce monde, que même l’autre monde n’avait jamais accueilli, la seule chose que Bill Majestas pouvait deviner pour le moment était soit une création du dieu des dieux, soit de la nature elle-même pour le bloquer dans son chemin et le punir.

La rencontre entre Auros et Cabba était à ce point dévastateur pour la chronologie et les univers ? Son travail était encore loin d’être accompli, mais en arriver jusqu’à là ? Même Bray Wyatt n’avait pas réussi à faire convoquer une intervention au nom de la nature pour tenter de l’arrêter, juste une envoyée. La mélancolie d’avoir envoyé le champion d'Azur à l'abattoir se transforma à une fierté digne des habitants du terrain qu’il foulait. Il avait réussi un coup de maître sans le réaliser, au point d’avoir ses propres exécuteurs créés rien que pour lui ?

Il écouta néanmoins attentivement l'étrangère qui essayait désespérément de se trouver un nom en dehors de nombreux surnoms inutiles qu'elle avait reçue au fil des quelques minutes qu'elle avait existé. Menteuse ! Néanmoins, une phrase se décrocha du reste, celle prononçait par la voix masculine : impossible à échapper et la véritable fin ? Ceci ressemblait énormément à ce que beaucoup définirait le temps d'être. Impossible à fuir, un chronomètre constant jusqu'à notre mort. N'est-ce pas amusant que le mortel qui avait réussi à fuir de telles notions à l'aide d'une force démoniaque tombe sur une force sans histoire qui en disait bien trop pour espérer le surprendre ou le choquer par une attaque. À ce point, elle aurait dû tout simplement l'attaquer telle une lâche, car elle venait de perdre l'ascendant.

"Ma présence ici ? Tout comme vous, Blanche. Le destin de cette temporalité ! Ou ne serait-ce uniquement pour me donner ma “véritable fin” que je ne fais que esquiver que tu te présentes devant moi ?”

Aussitôt que ces mots sortaient de la bouche de l'intemporel, la barrière disparue pour réapparaitre dans la main gauche du trouble-fête. Sa forme se définit enfin en tant qu'un bouclier anti-émeute tant apprécié par les forces de l'ordre qui était composé d'une lumière pourpre. Dans son autre main apparut une autre arme composée de la même manière, bien qu'elle soit allée certainement surprendre l'anomalie en face de lui. Une hallebarde. Là était les limitations de l'Artefact : l'Oppidum ne pouvait former que des armes qui pouvaient être utilisées au corps à corps. Zen-Oh sait à quel point il aurait aimé faire apparaître une arme nucléaire pour la laisser comme une idiote tout en fuyant à travers le flux temporel : un peu comme Alicia lui avait fait fut un temps si lointain, mais si proche.

“Dans les deux cas, je te donnerai qu’une seule chance de partir, défier la raison de ton existence et vivre une bonne vie.”

L’avertissement était clair comme de l’eau de roche. La fuite ou un affrontement à mort. L’ancien déchu savait déjà la réponse qu’ils allaient devoir prendre, mais bon, tout n’est qu’un jeu après tout….

Donc, voici la véritable forme de la brume, une tête de loup ? Combien de fois Bill avait dû tuer des personnes et des créatures liées à cette sale bête ? La liste commençait à devenir longue. Si les yeux de la monstruosité pouvaient voir à travers son âme, ils confondaient la peur par de la déception. Le voyageur temporel espérait éviter une confrontation et que la jeune fille tente de fuir pour sa vie, non être un outil de la part d'êtres qui n'avaient rien à faire en temps normal. Il pouvait également tenter de fuir également, ça serait un choc si elles pouvaient le suivre à travers les temporalités pour l'embêter davantage.

Malgré la déception, une envie de combler ce temps perdu se mit à naître dans l’âme de l’intemporel. Il va rester pour jouer un peu avec cette marionnette et son écran de fumée. De toute façon, il avait besoin d'entraîner contre les véritables menaces qui pouvaient venir vers lui. Il n’allait pas payer ces crimes, il allait simplement rajouter une barre dans la longue liste de victimes que ces actions avaient engendrées ou forcer la fuite de ses adversaires !

“Je ne crains pas la mort, idiote. Je ne pense pas non plus que mon employeur me le permette.”

Et ainsi commença l’affrontement entre deux êtres qui ne devraient même pas exister pour commencer. L’archère commença à tirer plusieurs tirs avec son arme de prédilection. Il se mit directement en position défensive avec le bouclier anti-émeute qu’il s’était créé pour se protéger de telles attaques, mais aucune le percuta. C’était des fumigènes qu’elles venaient d’utiliser, du moins des équivalents ! La fumée entourait l’ancien déchu qui gardait pour le moment son calme, il était plus important de savoir où elle se positionna dans toute cette brume. La vision était inutile à ce point et il ne parvenait pas à la détecter par son ki. Là, une once d’angoisse commence à naître ! Une once d’angoisse qui se mélangea rapidement avec de l’énervement face à quel point ses deux adversaires faisaient de leur mieux pour paraître intimidantes, mais qui n’était pas foutu de finir leur discours correctement.

“Je sais que vous venez de naître, mais vous aurez dû bosser sur vos techniques d’intimidation, mes pauvres âmes infortunées.”

Puis vint le masque à travers la brume, c’était déjà plus efficace que tenter de réciter un poème dont elle oubliait la fin comme une élève stressée devant sa professeure et ses camarades de classe. Puis vint une nouvelle offre de la part des insolentes. Soit la mort par flèches ou par les crocs de la brume.



“C’est déjà mieux, vous progressez vite.”

Il prit l’améthyste sa main droite avant de lâcher. La pierre précieuse commença à briller petit à petit et s’élevait dans les airs par elle-même.

“Mais comme j’ai dit avant…”

L’artefact lâcha un énorme flash de lumière qui avait réussi à balayer toute la fumée sur le chemin entre l’assassin du démon et la force karmique. La jeune fille était maintenant en plein jour et potentiellement aveuglée, selon ses réflexes.

“...je pense qu’aucun des deux ne soit nécessaire.”

Il fonça sur Blanche avec son matériel de guerre en essayant de planter son hallebarde directement dans sa jambe pour handicaper ses réflexes et sa dextérité. Il aurait bien pu marquer l'attaque ou échouer, ceci ne changea pas que monsieur Majestas transforma son bouclier pour un marteau de guerre dans le but de lui donner un coup puissant dans la tempe de l'individu masqué.

“Tu aurais dû faire machine arrière !”

Aussitôt, peu importe les événements qui venaient de se passer, il enchaîna son agression de la pauvre demoiselle en usant de [High Voltage] avec lesquelles ils faisaient de son mieux pour viser la cible potentiellement mobile après ses attaques. Les éclairs pourpres tiraient presque sans fin sur la cible.

“Dernière chance de fuite, Blanche ! Ça serait dommage que ta durée de vie soit aussi courte que celle d’un simple papillon !”

Il cessa ses attaques, puis il sauta un coup en arrière avant d’utiliser [Painted Faces] sur les deux entités pour leur montrer une vie normale : la sienne en vérité avant qu’il tombe sur la pierre. Des jeux, de la tranquillité, des balades sans accro, des relations amicales, ect…

“Voilà ce que tu pourrais vivre, Blanche ! Je doute que ta mort te soit un réconfort quelconque, bien que ce soit une bénédiction selon toi !”

Encore une fois, Bill donnait une chance à son assassin de fuir la scène ! Après, il serait dur d’estimer pourquoi il donnait tant de chance à son adversaire de vivre une vie normale. Une stratégie pour les rendre confuses et incertaines ou quelque chose de plus valeureux de la part du terrien ?

Le dernier avertissement de Bill Majestas était accompagné d’un message, d’un aperçu de quoi une vie normale pouvait ressembler. Blanche venait de naître parmi eux, sans aucune chance de connaître un quotidien sans duel ou sans objectif de mettre fin à la vie d’une autre personne. Le raisonnement de l’ancien déchu était encore inconnue, mais son acte eut un effet que même lui n’avait pas prévu : une dissonance entre la jeune femme et sa brume en forme de louve. Elles n'essayaient plus de l’attaquer, mais elles étaient dans une dispute sur ce qu’elles venaient de percevoir : l’’une en voyait un rêve alors que la deuxième y voyait un ennui digne de Namek.

Ainsi débuta une dispute entre les deux entités : l’opportunité parfaite pour une attaque en traître pour l’achever ! Un amateur aurait vu une telle occasion, mais l’intemporel resta fixe, profitant du chaos ambiant entre Blanche et sa louve gardienne pour sortir d’une cigarette et de l’allumer en attendant la conclusion de ce duel moral. Peut-être la jeune fille arriva à entendre raison et fuir loin du combat. Peut-être la louve aura l’ascension sur le bonheur de Blanche et continuera ce combat dantesque. Dans les deux cas, Bill savait comment agir alors qu’il tira une latte de sa cigarette.

La confrontation se termina par la victoire du bonheur de la fille masquée qui s’excusa en s'inclinant respectueusement devant lui.

“Va vivre ta vie, gamine et vis-la bien !”

Disa-t-il en sortant son bâtonnet cancéreux de sa bouche pour un sourire surprenamment aimable et un regard rempli d’espoir pour la nouvelle-née. Alors qu’elle partait au désarroi de la brume qui la suivait obligatoirement, l’homme à la capuche resta un instant pour finir sa cigarette et l’écrasa. Ce simple moment avait été agréable pour l’une des rares choix qu’il s’aventurait dans son univers d’origine.

Bien, ce n’était pas tout ça, mais il était temps de changer de planète. Regardant aux alentours pour être certain que personne reste dans les alentours, il demanda à la pierre de faire un [Purple Beacon] pour disparaître de cette planète vouée à la destruction.