Qu'est-ce que c'est que cet endroit ? Sérieusement Bray, j'ai l'air de quoi pour que tu me déposes dans un coin aussi pourri. M'enfin, il a eu la décence de me refiler de vrais vêtements. J'inspirais à plein poumons l'air étrangement pur de ce tas de ruines, un lieu abandonné depuis des lustres duquel la nature reprenait ses droits. Les armées de cet enfoiré d'Auros ne semblaient pas sévir dans la région, une aubaine qui allait me permettre de tranquillement faire un point sur ma situation. Une fois encore, j'avais échappé à la mort via les machinations de monstres immortels, mais c'était certainement la dernière fois. Tout comme je m'étais défait de ma monstruosité, mes liens avec ceux-là n'étaient plus. Il était plus que temps de reprendre à zéro, trouver une nouvelle voie là où mes principales aspirations avaient été balayées. Je me passais la main sur la nuque, entamant une marche lente visant avant tout à me dégourdir les jambes et remuer l'esprit. A défaut d'être un fléau inspirant la terreur à l'humanité, lui faisant payer ses fautes, maintenant me fallait-il trouver ma place dans ce monde qui, sans nuls doutes, ne voulait pas plus de moi qu'auparavant. Pire encore, mes crimes n'allaient pas servir mon nouvel objectif, et renouer avec les miens consistait en un défi plus grand encore que tous les précédents. Je soufflais longuement, peut-être était-ce là un but suffisant pour toute une vie. Une impact vint faire bruisser ma chevelure argentée, je levais la tête pour que ma figure n'accueille les quelques autres gouttes de pluie qui suivirent la première. Une averse.
Certains bâtiments avaient, comme celui-ci, le privilège d'encore disposer d'un toit. Assis sur un morceau de roche plus confortable que je ne l'espérais, mes iris ambrées toisaient avec une certaine errance l'épaisse bruine qui nettoyait ce décors hors du temps. Mon coude posé sur le genou, la joue enfoncé profondément dans la paume de ma main, je restais là l'air béat à profiter de ce moment d'accalmie, avant de reprendre la route pour de bon. Au moins, force était d'admettre que si il y avait bien un coin où on allait me laisser tranquille sur c'te foutue planète, c'était bien celui-là.
Marcos Smith
Autres Races
Age : 24 Date d'inscription : 03/10/2020 Nombre de messages : 122Rang : -
”Marcos. Il est trois heures. Qu’est-ce que tu veux ?”
”J’y viens, fille de pute, arrête de m’interrompre ! Alors : Garou, c’est bien le type avec les cheveux en pics ?”
”Mouais ?”
”Allure déshydratée pour faire ressortir les abdos à défaut d’avoir l’air bien nourri ?”
”Mmh ?”
”Vaut à peu près cinq cent zénies et peut nous permettre de payer le loyer pendant six mois ?”
”Sept et vingt-trois jours si tu comptes le… Ou est-ce que tu veux en venir ?”
”Je l’ai trouvé.”
”Tu l’as trouvé ?”
”Ouais !”
”Marcos, tu vas pas tenter de t’attaquer à l’un des ennemis publics numéro un, si ?”
”Si !”
”Tu sais qu’il a massacré plusieurs dizaines de maîtres d’art martiaux, de monstres en tout genre et qu’il s’est battu avec des Super Saiyen ?"
”Ouais !”
”Tu vas l’affronter même si je te rappelle que t’es mon gagne-pain et que si tu crèves comme une merde personne va embaucher une nana considérée comme “cliniquement morte” ?"
”Ouais !”
”Si t’as déjà réfléchi entièrement à la situation, pourquoi tu me réveilles à trois heures du mat ?"
”Parce que dans une heure je l’aurais pulvérisé et il faudra qu’on l’offre au mec qui tient notre future thune. Si je te réveille maintenant, tu seras prête dans une heure ! Malin !”
”Non. Je vais me rendormir, à dans quatre heures."
”Non, attends -”
”Bye."
Clic !
”Connasse...”
Ciara était une personne étrange. C’était une cinglée désagréable. Mais Marcos était aussi un cinglé désagréable. S’ils n’étaient pas potes l’un avec l’autre, ils auraient été tous seuls. Cependant, si le Mothman était tout simplement un sadique violent narcissique à tendances pseudo-suicidaires, sa partenaire était… au niveau d’au-dessus. S’il existait un spectre d’autisme, Ciara était un poltergeist. Un pur fantôme de réflexion ambigües cachées derrière une voix qui restait en permanence dans le monotone. Son cerveau n’avait pas de rides, mais des plis feutrés dignes de jupes ou de rideaux. Elle avait probablement des neurones triangulaires. Elle pouvait microgérer plusieurs équations en même temps et les résoudre en quelque minutes mais ne pouvait écrire deux mots sans se tromper d’accents. Malgré sa vision philanthropique qui la conduisait à filer sa thune disponible à la charité, elle avait d’étranges hobbies. L’un d’entre eux était le “Casstiste”.
Tous les ados avaient généralement trouvé un moyen de se faire de la thune. Certains faisaient des jobs d’été, d'autres savaient manipuler leurs parents. Une poignée de flocons pouvaient utiliser leurs talents en dessins pour faire des illustrations destinées à satisfaire des inconnus sur internet. Trente euros pour votre personnage représenté dans un style amateur, ça vous va, pas vrai ? Comment ça ? Cent-vingt pour dessiner votre fille de rêve en train de se faire percer le cul par un mastodonte de muscles et de sang dressé ?... Ah, ça donne à réfléchir. Plus c’était dépravé, mieux c’était payé. Mais… et votre intégrité artistique ? Ciara n’avait pas ça. En fait, Ciara n’était probablement même pas capable de dégoût. Elle s’amusait à ramasser les animaux écrasés par les voitures pour les foutre à la poubelle, gamine. Elle pouvait tranquillement dessiner votre animal totem anthropomorphe en train de se faire goulûment avaler par son âme-soeur avant de se faire lentement digérer, chiant tout le long de l’acte. Deux cent balles, hein ? Pourquoi pas deux cent cinquante ? Faut faire le shading du caca, après tout. On hésite ? Personne d’autre ne dessinera cette scène pour moi de cinq cents, vous savez ? Et puis elle paya le voyage scolaire de toute sa classe avec cet argent.
Adulte, avec rien d’autre comme activité que gérer les taxes du Mothman, elle s’adonnait donc à ce Casstiste. L’objectif était simple : trouver un artiste hautain sur la toile. Une célébrité qui pète plus haut que son cul, pas le premier adolescent qui s’est trouvé un SAI. Directeur artistique d’un projet oubliable et avec trop de publicité. Trouver le personnage fétiche de l’artiste hautain. Préférablement un personnage féminin. La dessiner se faisant sauvagement violer tout en étant très, très graphiquement démembrée. Une bite qui passe dans l'œil, par exemple. Allumer les dizaines de PC cachés dans la cave, tous équipés d’un VPN craqué et qui changent d’adresses IP en permanence. Envoyer régulièrement le dessin dans les messages privés de l’artiste, avec des centaines de comptes poubelles renouvelés en permanence par un algorithme codé par une personne généreusement récompensée il y a plusieurs années. Refaire un autre dessin, au cas où. Enregistrer la dégénérescence mentale d’un artiste qui ne descend pas seulement d’un étage mais s’écroule dans l’escalier du gratte-ciel. Tout arrêter. L’artiste est cassé. Casstiste. Jusque là, on avait assisté à cent trente quatre crises de nerfs en ligne, soixante-huit lamentables supplications publiques d’arrêter, vingt-deux aveux d’avoir commencé à sombrer dans une addiction foireuses, et trois nervous breakdowns qui passèrent dans les journaux. Dont une tentative de suicide. Mais on avait découvert qu’il collectionnait de la pédopornographie chez lui donc c’était mérité. Pas vrai ? Mais pourquoi faisait-elle ça ?
“Parce que je le peux. Et parce que c’est tous des fils de pute, de toute façon. Fais-toi un héros, attends cinq ans, vois-le révéler qu’il est ignoble. Au pire c’est du karma préemptif.”
Et Marcos aurait voulu dire non. Mais au final, il était d’accord. Et de toute façon, ils iraient pleurer dans leurs billets et les bras de leurs fans. Quitte à se suicider, autant le faire en se jettant dans une marre de pièces d’or. Ne vous faites jamais de héros, les enfants. Ce ne sont que des marques. La moindre recherche sur l’individu derrière n’amènera que des souffrances. Saviez-vous que Sumito Owara s’était fait surprendre en train de regarder de la pédopornographie photoréaliste sur Pixiv avant de piquer une crise sur twitter ? Moi non plus, j’aurais préféré ne pas le savoir.
”Faudrait se concentrer à un moment.”
Dit le Mothman en secouant la tête. Il s’était fait avoir encore une fois par son tumultueux flot continu de pensées et de conneries. Le colosse se trouvait sur le toit d’un immeuble abandonné, au centre d’une ville paumée et oubliée. On n’y trouvait que des clodos et des fuyards qui n’étaient que de passages. Généralement, ils étaient membres des deux catégories. Comme d’habitude, Marcos avait juste voyagé droit devant lui jusqu’à en avoir marre et de se poser dans le plus désert des endroits pour, euh, profiter de sa solitude. Et regarder l’horizon en pensant à rien. Surtout pas à son apparence hideuse qui empêchait toute romance possible. Mmh.
L’incarnation des présages modernes avait fini, comme d’habitude, par être chanceuse. Un sac de pognon ambulant avait fini par courir au milieu d’une route aux lampadaires encore allumés. Un générateur devait être en train de rendre l’âme, près d’ici, on ne sait où. Un atterrissage les fit s’arrêter immédiatement. Les serres du Mothman venaient de se planter dans le goudron vieillissant, avant d’avancer. Le poids de chaque pas se faisait entendre depuis l’intérieur de chaque bâtiment. Deux yeux rouges s’approchaient d’un garage déserté dans l’obscurité. La pluie glissait sur la masse de membrane et de plumes. Elle ne pouvait pas le refroidir. Il attendit un instant, devant le bâtiment en ruine et la forme svelte et hérissée à l’intérieur. Il mettait l’ambiance.
”Mauvaise journée, mmh ?”
À travers les percussions constantes de l’averse, les oreilles de la cible pouvaient entendre une question de la part des deux phares rouges. Le flash d’un éclair dans le ciel suivit cette interrogation de milieu de nuit. Un éclat d’une seconde, offrant aux yeux de la bête acculée la vision de son prédateur : Une tête poilue aux antennes dressées, une carrure gigantesque malgré une posture bossue, une main aux doigts pointus comme des griffes tenant une mallette suspecte. Quand tout redevint noir, il n’y eut plus de rouge. Le monstre n’était plus. Les pas lourds continuèrent à résonner sur le toit de l'abri. Tonk. Tonk. Tonk. Tonk. Et ensuite, un autre écrasement suivant un autre saut.
”Pour ma part, ça s’annonce bien. Une promenade tranquille dans la nuit, et que vois-je ? Un sac de Zénies qui déambule, qui parle, avec marqué “dangereux psychopathe” dessus. ‘Jolie prime’, je me dis. Et là, je me rends compte d’un truc : Je suis un chasseur de prime !”
Le tonnerre rôta comme pour séparer deux paragraphes. À travers une fente du toit était passée une petite carte. Un petit carré plastique pour se présenter et parler business. Un numéro de téléphone, un petit dessin adorable de la créature, et le nom d’une boîte qui chassait les têtes et servait de muscle à louer. Mothman Mothman, Inc.
”Et ce n’était pas la première réalisation que j’ai eu. J’ai compris autre chose : On vit dans un monde cruel. Un monde où il faut percer. Et moi, j’ai ma licence, mais pas beaucoup de clients. Alors, si je tombe sur l’un des plus grands ennemis de la terre actuelle, ça serait-y pas génial que je fasse mes preuves dans le milieu en le chopant ?”
Quelque part, la mallette s’ouvrait. Quelque part des battes technologiquement avancées au nom ridiculement compliqué étaient assemblées en vue du futur conflit.
”Je suis donc un mercenaire. T’es ma cible. Je suis une gigantesque créature destinée à pouvoir combattre de multiples guerriers de l’espace en masse sans faire d’effort. T’es un jeune con qui utilise trop de gel pour faire tenir ses cheveux dans la pluie et qui vient de guérir d’une conjonctivite… qui touche qu’un oeil.”
Un autre coup de tonnerre. Les yeux rouges passèrent à côté de la fenêtre un instant.
”Si tu te rends, je te ligoterais un peu les poignets et je te conduirais au mec qu'a la thune. Je sais pas ce que c’est qu’un Auros et comment ça juge quelqu’un, mais moi, je te maintiendrais en vie jusqu’à ce que je te dépose. Je ne tue pas, et je ne blesse pas les prisonniers qui s’offrent à moi. Je respecte les conventions de Genève, en particulier face à un humain.”
Le petit “NE TUE PAS” en bas de sa carte semblait témoigner de cette volonté.
”Si tu ne te rends pas, on va se battre. Si on se bat, je vais t’éclater. Si je t’éclate, tu seras en souffrance tout le long du trajet jusqu’à ce que je dépose chez le bon monsieur ou madame qui me filera ma thune. Et je prendrais des photos de ton visage édenté pour dire à la toile que j’ai capturé un gros ennemi public. Très fun. Je suis très fort pour empêcher la mort de quelqu’un, qu’importe à quel niveau ses os sont brisés. Mais voilà, tu sentiras tes rotules au niveau de tes poumons, quoi. Donc : tu fais le choix entre garder ta dignité, te rendre la tête haute et faire face à ton jugement comme une figure pleine de rédemption ou bien comme un martyr contre une justice injuste. Ou bien tu peux refuser, avoir le combat de ta vie, voir ta bouille en bouillis faire le buzz comme coup de pub et assister à ton procès dans un fauteuil roulant. Alors… Tu fais quel choix ?”
Mais on savait déjà ce qu’il allait dire, pas vrai ? Il y eut une période de silence pour laisser Garou faire un potentiel comeback. La pluie qui tapait lentement contre le sol, dehors. Les éclairs se firent plus doux. Le tonnerre sembla étouffer. Comme si tous les sons baissaient de volume, l’environnement n’eut d’usage pour l’obscurité que pour établir le calme.
Garou
Terrien
Age : 24 Date d'inscription : 26/04/2019 Nombre de messages : 161Bon ou mauvais ? : Introspectif Zénies : 1000 Rang : -
Seul l'éclat ruisselant de la pluie me tenait compagnie, couvrant les trous béants dans les parois d'un fin rideau de gouttes. Assis-là, au fond de cet édifice façonné par l'homme, servant désormais de grotte pour la bête que j'étais, j'attendais patiemment la fin du déluge. La patience était une vertu que je commençais à entrevoir, à rien ne servait de se presser quand l'on ne sait même pas où aller. Je plissais les yeux, pas plus de curiosité que de lassitude, distinguant doucement une épaisse silhouette ombreuse, redessinée par les impacts aqueux qui la martelaient sans discontinuer. Deux joyaux rougeoyant percèrent la brume, deux viseurs se posant sur leur cible, s'arrêtant sur le pas de la "porte". Cette chose parlait, elle s'adressait à moi. Une question idiote aux intentions fausses précéda l'éclatement de la voûte céleste, qui me permit de distinguer la monstruosité qui était venu à ma rencontre, avant qu'elle en disparaisse en même temps que la source lumineuse. Ses pas lourds résonnaient au dessus de moi, sa voix parvenait encore à m'atteindre au travers des fissures dans le béton.
Dans le même temps où il me révélait sans précaution aucune ses intentions, il glissait un bout de carton qui atterri fébrilement à mes pieds. Muet, je baissais simplement la tête pour tenter de distinguer les formes et écritures qui décoraient sa "carte". C'était bien ma veine, il fallait que la première personne que je croise soit un ahuri pareil. Pauvre Bray, même en essayant, tu n'avais pas pu m'aider à me cacher... Si seulement c'était ton intention. Mon nouveau copain, en tous cas, ne manquait pas de salive. Pas étonnant avec une gueule pareille. Soupirant je me décidais enfin à me dresser sur mes deux jambes puis m'étirais de tout mon long, grimaçant dans l'exercice. Le maléfice de Légions avait sur reconstituer mon corps à son état originel, mais je n'avais pas encore eu l'occasion de m'en servir totalement. De plus, ce gros machin avait l'air d'une aussi grosse brute qu'il était désagréable. Reniflant, j'entamais une petite marche dans l'endroit clos devenu bien trop rapidement un véritable guet apens.
"T'es bien renseigné, j'viens tout juste de débarquer qu'un gus' comme toi arrive à me mettre la main dessus. Malheureusement m'sieur le monstre j'suis plus de ce bord, va falloir mettre à jour votre base de données."
Bien qu'en piteux état, les fondations restantes de mon abris de fortune restaient un véritable exemple de robustesse, tant les années et intempéries n'avaient pu arriver à bout de telle charpente.
"Y'a de ça quelques temps j't'aurais bien ris au nez, et donné une bonne correction... Mais j'ai récemment moi-même reçu une bonne leçon, dira-t-on, et figures-toi que j'ai beaucoup appris. D'aucun dirait que j'me suis assagi, m'enfin j'irais p't'être pas jusque là."
Deux des robustes parois qui soutenait la bâtisse étaient déjà rudement endommagées, c'était à se demander comment elles étaient capable de supporter le poids de ce toit, en plus du balourd qui y avait pris place. Certainement ce mur-ci, plus en retrait de la rue et proche des bâtiments voisins, était le pilier de ce temple de misère.
"Me rendre ? Bah écoutes, j'vois aucune raison valable de me castagner avec toi donc avec plaisir. Mais le truc..."
J'écartais les jambes, prenant un appuie solide tout en balançant mon bras droit en arrière, le gauche en avant comme bascule.
"C'est que revoir la tronche de ce connard pour qui tu bosses..."
D'un mouvement ample et rapide, j'effectuais le mouvement rotatif permettant à mon poing droit de s'abattre tel un mortier contre le parent de nos parois bien-aimées... Il avait bien servi.
"Aucune putain d'envie !"
Dans un fracas terrible, la roche se fendit, agrandissant dans le même temps les cicatrices déjà présentes sur le bâtiment, entraînant systématiquement un effondrement qui n'avait que trop tardé. Le toit sur lequel s'était perché le pépère s'effrita rapidement, et tandis que j'esquivais les plus gros des débris, que je me frayais un chemin dans l'éboulement, je scrutais avec attention l'étage d'au-dessus qui commençait à se dévoiler. Je comptais bien en finir vite, et me barrer d'ici.
Marcos Smith
Autres Races
Age : 24 Date d'inscription : 03/10/2020 Nombre de messages : 122Rang : -
Qui utilise “gus’” puis “assagi” en moins de vingt secondes de dialogue ? Qu’est-ce qu’assagi ça voulait dire, en plus ? Cela devait genre être “fatigué” ? Un autre abscon abator dans son vocabulaire. Ah, c’est sûr que ça finissait compliqué si on s’envoyait de l’ancien français. Il préférait parler couramment avec un vocabulaire réduit plutôt que de se pavaner avec le gros dictionnaire placé sous la bite pour compenser. Ses circonstances de naissance l’avaient pas aidé, en même temps. Apprendre trois langues en même temps, c’était pas ce qui était le plus fun pour un gosse qui voulait juste faire du baseball. Rah, merde ! Si on commence à se plaindre en pleine mission on ira pas bien loin…
En attendant, la proie était en train de faire sa propre réponse. Il aurait appris, après réfléchi sur lui-même. Autant de réflexion que peut avoir un gars qui parle comme un paysan comme ça. “V’la m’enfin d’aucun qu’on m’dirait que p’têt’ qu’j’m’s’rais assagi”. L’idée d’une réflexion sous la pluie de la part de cet artiste martial solitaire manqua d’offrir une réflexion hilarante à l’horreur du destin : Garou. était. solo. tête sous l’eau… À s’en péter les côtes. Malheureusement, elle était occupée à visser une batte sur son manche. Le souci quand on était assez fort pour utiliser pareille arme, c’était que c’était difficile de trouver de quoi les transporter toute faîte, en particulier quand une valise pour guitare ou autre instrument du genre laissait penser que Marcos se trimballait avec un bazooka. Les autorités n’appréciaient pas voir une telle terreur aux yeux rouges être en possession d’une arme à haute capacité destructrice du genre. Tant mieux, se dirait-elle ! Nique les autorités ! Qu’ils aillent se faire enculer, les poulets, ils offriront de la salmonelle au lieu d’amendes pour faire monter les chiffres ! Mais en attendant, pour ramener les deux productrices de traumatismes crâniens cent pourcent locaux auprès de la matière première, il fallait les assembler sur place.
Auros était donc un gars. Et il avait déjà rencontré Garou. C’était généralement Ciara qui s’occupait de gérer les noms, les nombres, les genres, les verbes et les déterminants. Marcos, lui, allait à un endroit, frappait le type intéressant, revenait et découvrait la sale gueule qui lui avait demandé de démonter une cible particulière. Régulièrement, cette dernière était assez odieuse. Si elle était odieuse, elle pouvait perdre quelques unes de ses dents. Marcos n’était pas un professionnel. Il préférait faire savoir qu’il ne bossait pas pour les gens, mais avec les gens. L’autorité méritait un gros doigt d’honneur. Les clients d’après finissaient par savoir comment fermer leurs gueules. Posant ses battes sur le côté, il prit son portable afin d’entamer un petit coup de pub ! Le twitter de MOTHMAN MOTHMAN voyait s’afficher un nouveau message : “trouvé garou brb jlui casse la gueule”. Dans une heure, on se prend un selfie avec monsieur “je ne me rends pas”. Dans trois autres, on regarde les demandes se mettre en rang et inonder la boîte à mails.
Garou pouvait voir le mur s’écrouler devant lui, suivi du toît. Il pensait s’être créé un avantage tactique en déstabilisant une créature volante perchée sur le sommet de fondations saugrenues. Le problème c’était qu’il avait faux. La raison pour laquelle Marcos avait fermé sa gueule l’espace d’un instant était spécifiquement pour permettre de cacher sa position. Dans l’obscurité le… euh… comment ils appellent ça ? Le chi ? Le feng shui ? Le chakra ? L’énergie yoga magique que les Saiyen peuvent ressentir, là. Personne ne pouvait ressentir celui du Mothman quand il se cachait dans l’ombre. Et l’ombre refusait catégoriquement de le laisser s’échapper. Les pierres continuaient de s’écraser. Un béton plus brisé que les rêves de l’architecte. Garou vit qu’il n’y avait rien autour de lui. Il put profiter d’un instant de confusion avant de sentir quelque chose s'agripper à sa jambe.
”BONNE RÉPONSE !!”
Il était passé par les égouts ! Le Mothman venait de surgir du sol, goudron, béton et canalisations se rupturant face à son saut, le laissant passer comme un boulet de canon face à du verre. Sa main hideuse fit tourner son poignet alors qu’il changeait de posture en plein air. Il était difficile de comprendre quels étaient ses mouvements, sa forme largement cachée par son manteau naturel de membrane. Ce que sa proie pouvait rapidement comprendre, cependant, c’était qu’il venait d’être propulsé vers les gravats qu’il venait lui-même de concevoir. Comme au bowling, l’objectif était d’en percuter le plus possible. Contrairement au bowling, la boule ne devait pas s’attendre à voir une créature charger à toute vitesse derrière ce qu’elle venait de jeter.
La main libre du monstre venait de s’agripper à une immense batte. L’autre était, de même, équipée d’un instrument servant à fracasser des balles en caoutchouc. Ou bien des têtes de belligérants politiques. Ou, bien sûr, la totalité de la masse squelettique d’un Garou solitaire trop éloigné de chez lui. Les jambes massives aux pieds trop maigres poussèrent contre le sol pour propulser la masse bossue à travers la nuit noire et pluvieuse, permettant à ses bras de s’abattre sur la faible et fragile proie qui reposait sur son lit de cailloux cassés. Avec l’impact d’une coccinelle projetée par une catapulte, les deux masses mesurant chacune plus d’un mètre venaient de projeter des morceaux dans tous les sens. Peut-être des os dans le tas.
Mais ce n’était pas tout. Garou relevé ou non, il enchaîna les coups, chacun d’entre eux projetant fendant à travers le vent tumultueux de l’orage et déployant la pluie pour l’envoyer dans d’autres cieux. Le ciel craqua une poignée de fois pour rappeler à la cible l’apparence du prédateur aux yeux rouges illuminés. Ses attaques n’étaient pas forcément rapides, mais chaque esquive loupée pouvait devenir synonyme d’un os malencontreusement rendu inutilisable. Cette série d’attaques infernale s’arrêta enfin quand les deux masses s’écrasèrent vers le sol en diagonal, annihilant ce qui restait de trottoir et possiblement des épaules du pugiliste.
Cela n’était malheureusement pas la fin des souffrances de ses souffrances : au contact l’une de l’autre sur le sol, les deux battes s’illuminèrent. Des Battes Watergate MK ULTRA comme ça, c’était capable de se charger en énergie. L’orage était si dur qu’on se croirait en plein dans un cumulonimbus.
”Boogie Woogie Woogie~~”
Électrique ! Au milieu de cette rue de flotte omniprésente, les batteries internes venaient de se débarrasser d’une quantité de plusieurs milliers de volts ! Si la carcasse du Mothman pouvait résister à ce genre de choses, ce n’était pas le cas de la peau humidifiée de son adversaire. Les petits éclairs bondissaient de gouttes en gouttes, provoquant un éclat incroyable autour du monstre qui se mit à brandir ses battes comme un batteur après le plus incroyable de ses solos de batteries ! Il fit un bond en avant, un mjollnir dans chaque main avant d’abattre la vengeance de Zeus sur le pauvre pugiliste !
”Daaaaaah ah ah ah ah aaaaaah !!”
Un dixième de seconde de silence comme annonçant le cataclysme. Puis le son perce-tympan d’un éclair qui s'abat contre le sol suivi des lampadaires éclatant le verre de leurs ampoules à un kilomètre à la ronde. Un flash de lumière qu'on ne saurait reproduire qu'en utilisant l'entièreté des appareils photo sur terre. Tous les poils et les plumes qui s'hérissent. La glorieuse et terrifiante puissance des battes du Mothman !
Il adorait ce boulot !
Garou
Terrien
Age : 24 Date d'inscription : 26/04/2019 Nombre de messages : 161Bon ou mauvais ? : Introspectif Zénies : 1000 Rang : -
Allez, montres-toi connard, j'ai pas toute la vie. Quoi que. La pluie soufflée par la tempête s'engouffra entre les débris pour commencer à arroser l'entièreté de mon abris de fortune, réduisant à néant l'heure passée à sécher en un court instant. Ca me foutait encore plus en rogne. En plus de ça, impossible de le trouver, quand bien même la quasi-totalité du toit avait déjà rejoint le sol. Même mon Analyse ne suffit pas à distinguer sa forme pourtant inratable de la pierre morcelée et de la flotte... Et à travers les craquements incessants de roches s'entrechoquant, un tremblement plus important encore attira mon attention... Un peu trop tard. Son rugissement me surpris tout autant que l'étreinte qu'il s'empressa d'effectuer sur ma jambe, empêchant toute retraite. En plus d'un lourdeau, j'avais affaire à un malin, et comment cet enfoiré avait-il pu se déplacer aussi discrètement - et rapidement - du toit au sous-sol ? Grimaçant en réalisant la difficulté du combat à venir, j'eu tout juste le temps de lever ma garde pour encaisser de plein fouet sa première offensive. Brutale, féroce, celle-ci m'envoya sans mal valdinguer à travers la rue qui bordait l'abris totalement défoncé. Ricochant sur plusieurs débris, ma lancée fut ainsi freinée et s'arrêta doucement au creux d'un amas des gravas pulvérisés. Il frappait fort le con. Et il enchainait en plus de ça ! Bordel c'est qu'il en voulait vraiment. Survenant depuis les airs, je parvenais à distinguer entre deux éclairs les formes que dessinaient ses armes. Réagissant aussitôt, je dégageais rapidement les cailloux qui m'encombraient et roulait sur mes épaules en relevant le bassin, jambes serrées contre le buste.
"Oh ça non !"
Posant mes mains derrière ma nuque, je poussais et l'accueillais à l'atterrissage en déployant un drop-kick qui s'étendait de tout mon long, visant sa mâchoire. Si le coup sembla bien faire mouche, mon rictus de fierté se dissipa bien rapidement tandis que je prenais conscience de la résistance anormale de son corps face à un tel coup. Je ne me sentais pas plus faible qu'avant, et envoyer valser un monstre de son gabarit n'avait rien d'un exploit pour moi, pourtant lui ne décolla pas. Au contraire, si sa tête fut bien secoué en arrière lors de l'impact, je subissais quant à moi la force de son atterrissage et m'écrasait brutalement la nuque contre le sol. Qui c'est ce type bordel ?! Reprenant ses appuies, la chose entreprit d'enchaîner en m'écrasant à de multiples reprises, frappant frénétiquement le sol sur lequel je reposais de ses armes. Accablé, je parvenais dans un premier temps à éviter la plupart des impacts, les déviants astucieusement à coup de mouvements de défenses martiaux. Si mon corps échappait alors à un sort terrible, c'était le sol qui souffrait le plus, et à chaque coup porté je m'enfonçais de plus en plus dans le cratère qu'il était en train de creuser. Un faux mouvement de ma part, ou bien une variation d'intensité de la sienne, mais un des coups m'atteint directement à l'avant-bras. Ce dernier s'écrasa contre mon buste, servant bien heureusement comme une couche supplémentaire à l'absorption de l'impact, sans lequel mon coeur aurait bien pu exploser sous la pression. Je grognais douloureusement, avant de cracher un glaire ensanglanté dans l'un des yeux de mon adversaire. Ces deux lampes écarlates avaient au moins l'utilité de facilement se distinguer.
Profitant de cette ouverture, j'étendis la main pour attraper l'une des antennes de la créature. De mon autre bras, j'abattis un coup de coude au niveau de son second orbite. Si ma première contre-attaque avait eu le moindre résultat, c'était bien de me faire comprendre que m'acharner sur sa grosse carcasse emplumée était une perte d'énergie. Mon assaut porté, je tentais de faire un bond en arrière avant que l'un de ses swings ne me cueille, frappant de plein fouet mon flanc droit. Un craquement sourd, non pas celui du tonnerre mais bien de ma cage thoracique, précéda un gémissement étouffé. A nouveau, je me retrouvais propulsé à toute allure contre les bâtiments qui nous entouraient, le gros piaf me suivant de prêt. Aucun répit, hein ? Tout allait si vite que je distinguais difficilement le haut du bas, et je commençais à me faire submerger par ses enchaînements incessants. Une torsion réflexe de la nuque m'évita une grave commotion cérébrale, mais m'empêcha d'esquiver le coup qui m'écrasa l'abdomen et m'envoya rencontrer à nouveau le sol. Je crachais du sang, mais j'avais retrouvé le sens du terrain. Et le voilà qui revenait à l'assaut. Profitant de l'appuie qui m'était offert, j'effectuais un bond en avant pour éviter le double impact qui meurtri une nouvelle fois le sol. L'onde de choc et les nombreuses roches m'emportèrent encore plus loin en avant, tandis que je distinguais cette lueur crépitante naître au creux de ses mains, dévoilant dans le même temps la forme exacte de ses armes.
Effectuant une pirouette dans les airs, j'atterri agilement à quelques mètres de ce taré, inspectant avec attention le mauvais coup qu'il préparait. Dans le même temps, je faisais le point sur mon état physique, rassuré de compter l'ensemble de mes membres comme fonctionnels. Quelques os brisés ne m'avaient jamais arrêté, même si abîmer aussi rapidement ce corps tout neuf m'emmerdait pas mal. Ca me donnait une autre bonne raison de lui botter le cul. La pluie abondante qui ruisselait sur mon visage avait nettoyé toute trace de sang autour de mes lèvres, mais celle-ci allaient vite se révéler un énième ennemi dans ce combat. Les étincelles électriques étaient formaient une véritable aura autour de la créature, ces éclairs nourries par l'humidité du champ de bataille. Alors là, c'était vraiment pas juste. Mais la justice, j'étais habitué à ce qu'elle me chie à la gueule, j'avais appris à faire avec... Et m'en défendre !
Le voilà qui bondissait à nouveau, se la jouant dieux des cieux ou que sais-je en brandissant ses armes électriques. Il fallait réagir vite et bien, si le contact très proche semblait au départ la meilleur option pour éviter d'avoir à gérer l'amplitude de ses battes tout en visant juste, cette connerie d'électricité m'empêchait totalement de l'approcher... Tant qu'il y avait de l'eau pour la transporter. Ouais, c'était faisable. Le poing droit serré contre ma hanche, j'envoyais le gauche frapper à quelques centimètres du sol d'un Poing élancé. La puissante bourrasque rencontrant instantanément le sol, elle se dispersa naturellement tout autour de moi pour former un dôme d'air éphémère, repoussant la pluie. En l'espace d'une seconde, le colosse adverse pénétra dans cette zone tout fraîchement aménagée, emportant dans sa délimitation les éclairs qui protégeaient leur porteur. Il frappa, et je bondis pour éviter l'impact qui déchira la terre. Mon terrain éphémère arrivait à son terme et la pluie reprenait peu à peu possession du territoire. Je pouvais percevoir du coin de l'oeil l'électricité s'accrocher à nouveau à ces gouttes, ne me laissant qu'un infime instant pour frapper, avant que sa protection ne se reforme et que les éclairs ne m'atteignent. Coup pour coup, mon poing droit déjà prêt à frappé, toujours en place, fusa en une fraction de seconde pour s'enfoncer une nouvelle fois dans son oeil.
L'instant qui suivit fut un véritable calvaire, que je partageais généreusement. Les arcs électriques m'atteignirent à nouveau et l'enveloppèrent également, la décharge foudroyante me faisant claquer des dents et convulser les muscles, avant de diffuser la charge électrique dans l'orbite rougeoyante de mon adversaire. J'avais échappé au démembrement, mais n'avait pu faire autrement qu'encaisser de plein fouet cette décharge amplifiée par les éléments. Après de longues secondes en proie à de violents spasmes, le courant continua sa route et se dispersa dans la tempête. A genou, haletant, les organes manquant d'avoir carbonisé, je me remettais doucement de cette attaque-contre-attaque complètement barrée.
"Et... Tu disais me vouloir... En vie... Bah putain..."
Poussant sur mon genou, je fini par parvenir à me redresser. La pluie eu tôt fait d'aplatir ma chevelure hirsute sur mon crâne, tandis que je soufflais une fumée grisâtre, synonyme de poumons en piteux état. Clignant machinalement des yeux, j'observais l'état de la créature, espérant que ma réplique ait pu lui remettre les idées en place. Fallait bien qu'il capte que j'étais pas n'importe quel guignol, et je comptais bien lui enfoncer ça dans le crâne. Si je devais payer pour mes actes passés dans cette nouvelle vie, c'était certainement pas un machin comme lui qui allait s'en charger.
"T'as beau être fortiche mon pote, vas pas croire que tes p'tits tours et tes gros bras vont suffire à m'arrêter. Une fois que j't'aurais remis à ta place, t'iras passer le message à ton copain Auros que si il me veut, qu'il vienne en personne. Va falloir lui apprendre que si on veut obtenir quelque chose dans la vie, faut savoir se mouiller."
Heh, et c'était le cas de le dire. A part ça, j'avais beau faire le malin fallait admettre qu'il avait vraiment plus d'un tour dans son sac, et visiblement l'avantage du terrain avec ses deux gros machins. Et puis j'pouvais difficilement espérer parvenir à le surprendre une nouvelle fois comme ça moi aussi, j'pouvais bien trouver d'autres astuces mais les idées allaient vite s'épuiser. Ouais, dans tous les cas fallait absolument en finir rapidement. Et la première chose à faire dans ce cas, c'était de s'y remettre en premier ! Grognant, je déployais une Puissance monstrueuse hérité de mes anciens travers, usant de cette force malsaine pour m'élancer à toute vitesse en fendant chaque goutte sur mon chemin. Me glissant dans son dos, je frappais précisément son l'arrière de ses genoux de deux coups perçant afin de les voir ployer, avant de me redresser aussitôt pour attraper fermement ses deux antennes. Me retournant alors, je posais mon propre dos contre le siens puis mis à tirer de toutes mes forces sur les deux appendices pour basculer l'énorme créature par dessus moi. Ainsi, je l'envoyais s'écraser à son tour à la rencontre du sol, face et ventre contre terre. Sans perdre une seconde, j'abattais une puissante Manchette contre ce que j'identifiais comme sa nuque, la puissance de l'impact fendant le sol une énième fois.
"Maintenant dors."
Marcos Smith
Autres Races
Age : 24 Date d'inscription : 03/10/2020 Nombre de messages : 122Rang : -
Il y a des grosses caisses qui rêveraient de se faire marteler comme ça. Bam ! Bam ! Bam ! On démontait le béton, grain de sable par grain de sable ! De la physique quantique à son état le plus basique ! Rien d’autre que de la barbarie pour annihiler le travail des maçons de la génération passée ! Parfait ! On swingue et on éclate toute cette caillasse ! L’ivresse de la baston, un cul sec de destruction collatérale à la fois. Les coups alignés comme des shots. Le barathon de la castagne avec comme partenaire de soirée le grand, l’incroyable, le magnifique petit con dégingandé aux cheveux hirsutes !
Cela avait commencé par un coup de pied dans la tête, comme la plupart des grandes amitiés. Bien sûr, on parle d’un vieux dropkick de la part d’un gabarit plume, dans la tête d’une horreur de la destinée et de la mauvaise fortune. Il avait eu l’air tellement malin avec son petit sourire niais, là. Quelle dommage qu’il ait eu à fondre comme neige au micro-onde. Les yeux rouges eurent une jolie vision des alentours alors que la tête fut balancée vers l’arrière l’espace d’un instant. Un punching bag finit toujours par revenir à sa position initiale. Toute action a une réaction égale et opposée. Cette règle était fausse : la réaction à cette prise de catch assez misérable fut un retour à la réalité et à la gravité. Isaac Newton venait d’écraser Garou sous le poids de la science et de sa tactique assez stupide. Et après ça, ce fut Nobel qui vit sa dynamite devenir petit à petit de plus en plus obsolète. Avec seulement deux battes et du talent, Marcos enfonçait Garou dans le sol comme s’il voulait planter un arbre à cinq cent zénies. Il y avait déjà la pluie, après tout. Pourquoi attendre davantage ? Le jardinage, ça se fait avec amour. Et il y a pas plus amoureux du combat que Marcos, pour sûr ! C’était la séance de débroussaille la plus hardcore du moment, sans pelles ni plantes.
”Rah, fils de puteuh !”
Ce CONNARD n’avait pas eu de meilleur pot à crachat que l'œil rouge de son adversaire ? Non, non, non, c’était malin. Très malin. Oh, oui, ça devenait de plus en plus intéressant, comme ça. Oui, il venait de gueuler, mais c’était à respecter, comme move. Justement, cette émotion témoignait de son investissement. Et Marcos venait de s’investir davantage. Vous entendiez ça ? Non, ce n’était pas le bruit du coup de coude qui visait l'œil et touchait in extremis le front à la place. Non, on parlait du cœur. Le cœur qui bat. Rah, oui ! Sous la fraîcheur de la pluie, tout commençait à chauffer. Il y avait de l’essence dans ses veines et chaque coup porté faisait contact dans son moteur biologique. Chaque attaque était un tour de clé pour embraser la scène. Il vivait pour ce genre de merde ! L’adrénaline se déversait dans son crâne comme des réfugiés terriens sur Dösatz ! Et Marcos n’avait aucun contrôle aux frontières !
”Ouais ! C’est de la baston, ça ! Allez ! Ah ah ah ah ah aaaaaah !”
Crac ! V’la le coup qui touchait ! Ball ! Il venait de le balancer dans le décor ! Il faut recommencer ! Il était dans le mixer et la garantie allait expirer le lendemain ! Encastré dans un mur comme une mouche sur un pare-brise, la voilà, sa proie ! Un coup porté ! Un coup raté ! Un autre ! Réussi ! Bim ! Rah, merde ! Qu’est-ce que c’était kiffant ! Se rapprocher d’une récompense à chaque coup porté, certes. Mais aussi se battre contre c’te Fafnir de mes deux avec la colère de Thor ! Quelle arène de ouf ! Quel temps de ouf ! Y avait que le danger pour te faire vivre !
Avec l’accord de sa majesté du tonnerre dans les airs, il venait de prendre la foudre dans ses armes comme un Prometheus en plus hardcore encore. La forme noire dans l’obscurité se tachait petit à petit de rouge. Sang sur obsidienne, vin sur charbon. Temps de faire passer le courant. Mais c’est là que le combat passa de bien à génial ! Ce fou ! Ce cinglé ! Cet attardé total et magnifique venait de frapper le sol pour se propulser dans les airs et éloigner les gouttes autour de lui ! Comme dans un film d’action de merde, il sembla tout voir en slow motion. Il passe entre les deux battes électrisées par la fureur enragée de l’orage comme une ballerine bodybuilder avant de lui foutre. Un direct. En se chargeant de l’électricité ! Quel ouf. Quel génie.
Mais bien sûr, le corps perfectionné du monstre n’avait pas pour but d’offrir à Garou de quoi profiter de sa tactique incroyable. Marcos avait fermé l'œil avant de se prendre l’attaque car il n’était après tout pas fortement fan de l’idée de devenir borgne pour le restant de sa carrière. Mais ce qui était le plus sensationnel était l’amorti qu’il avait enclenché par pur réflexe. Certaines attaques à puissance incommensurable déclenchaient ce qu’il appelait “Amorti”. Il se les prenait sans broncher. Tandis que Garou tentait de partager l'intraitable rage fulgurante, Marcos sentait un petit… picotement au niveau de la tête. Il devenait frisé comme un toutou ! Il fut légèrement repoussé vers l’arrière à la fin de cette technique. Et sa proie annonça son incrédulité quant à la politique agressivement pacifiste du Mothman par rapport à ses proies et à leur droit de vivre.
”Ca s’appelle du respect. Je respecte ton talent. Donc, ta capacité à survivre à ce genre d’attaque. Et devine quoi ! J’avais raison ! T’es un génie ! T’as genre, cette capacité à te jeter à corps perdu comme un animal acculé ! Putain d’fantastique !”
Ce type avait l’air de s’être fait caresser dans le mauvais sens par ce dénommé Auros. Qui était-ce donc ? Probablement un autre flemmard qui n’avait rien eu à faire de sa vie et qui déteste tous les fauteurs de trouble.
”Je sais même pas qui c’est, Auros. Je doute qu’on puisse s’entendre, vu son nom. J’sais que moi j’me mouille pour avoir mes cinq cent zénies et une jolie petite vague de pub. Et j’ai un super combat en plus ! Que demander de mieux ?!”
Tandis qu’il parlait, sa voix contrastant avec son apparence monstrueuse dans l’obscurité, le rat coincé dans un cul-de-sac déploya les crocs une nouvelle fois : comme si le vent avait tourné, il venait d’adopter une sorte de posture plus animalière. Comme un gamin qui se croyait démoniaque au collège. Sauf que lui venait de percer le mur du son pour se retrouver derrière notre Mothman favoris. Clac ! Des coups de pieds dans les cuisses ! Il devait avoir tenté de viser l’arrière des genoux, cachés dans la membrane. Mais ça faisait quand même mal !
”Gah ?!”
Est-ce qu’on pouvait arrêter de lui attrapper les antennes au bout d’un moment ! C’était pas que c’était chiant mais ça finissait par l’être un peu beaucoup énormément. Et il tirait fort ce fils de pute ! Imaginez vous faire tirer par les cheveux, sauf que c’était aussi vos oreilles et votre langue ! Il n’avait pas d’autre choix que de sauter dans le sens de l’attraction. Mieux vaut ça que de perdre de si importants organes. Il fit un magnifique plat contre le goudron avant de se prendre un… coup ? Peut-être ? Dans la nuque ? Il y avait tellement de poil à ce niveau que c’était dur de s’y faire attaquer. Comme la crinière d’un lion, tout ce doux duvet protégeait son cou des attaques les plus importantes.
Migraine, migraine, comme on se retrouve. T’étais pas content de lui harceler le front, maintenant tu t’attaques à la totalité du cerveau ? Sale coquine, tu fais que rendre ce combat de plus en plus intéressant. Ce goût de sang dans les yeux, ce solo innocent de tinnitus dans les antennes, ce n’étaient pas les désirs de fuir d’un corps. C’était la meilleure ambiance pour continuer à se tataner. Les battes s’enfoncèrent dans le sol alors que l’immense mastodonte se redressa enfin, lentement.
”En toute honnêteté, si les somnifères pour éléphant marchent pas, qu’est-ce qui te fait croire que ton vieux côté de main pourrait me faire dormir ? Puis, les rêves veulent plus de toi quand t’es déjà un cauchemar ambulant.”
Il était debout. Et pour la première fois, Garou le voyait se tenir droit. Sa membrane disparut alors, laissant place à deux gigantesques ailes qui s’étendirent sur les côtés tandis qu’un autre éclair offrit aux yeux du loup une vue du bouffeur de chien. Un corps mélangeant décharné et colossal. Une veste, par dessus une chemise, et un pantalon noir, les restes de la civilisation sur la chair poilue et plumée. Une apparence si compliquée qu’il n’en resterait que des bribes dans la seconde suivante. Du rouge, partout sur la tête. Deux ombres sous la pluie, deux figures noires tachées de sang. Quatres yeux qui brillent dans l’obscurité. Personne n’était là pour voir ça. Quel dommage. Ça devait avoir l’air putain de cool.
”Bouh !”
Il cria avant de plier les ailes et de s’élancer en direction de sa cible à nouveau. L’air poussé vers l’arrière par l’unique mouvement se transforma en bourrasque, catapultant les gouttes et les débris dans un amas de brouillard et de poussière. Ouais ! Cette putain de chose volante pouvait voler ! Et ses pieds étaient des serres ! Attrapant Garou par l’avant-bras, il ne s’attendait pas à s’en tirer indemne. Mais Marcos ne jouait pas au jeu de l’esquive. Il se prenait tout. Intégralement. Il pouvait résister à l’assaut de toutes les élites simiesques de l’espace ! Pourquoi ne pas frimer avec ça ? Tandis que Garou pouvait tenter de lui gifler les cuisses à nouveau, le présage solitaire venait de s’élever en un coup d’élytre au milieu du ciel. Il jeta sa proie vers le haut, lui offrant l’occasion de lui mettre une autre patate dans la gueule, échangeant sa pathétique contre-attaque avec deux coups de battes visant les côtes, croisés comme deux ciseaux s’apprêtant à bissecter une feuille de papier. Jonglant à nouveau avec ses pattes, il l'attrapa par l’arrière du col avant de plonger vers un gratte-ciel délabré. Son objectif ? Ah ah ! Présenter la tête de Garou au mur, et ouvrir le béton de bas en haut ! Ignorant la douleur de possibles assauts, il écrasa sa proie contre le bâtiment avant d’y inaugurer un nouveau boyau !
”Ah ah ah ah ah ah aaaaaaaaaaaaah !!”
Rigolant comme un maniaque, il faisait du surf contre le bêton avec une blanche faite de chair et de sang. Cette glissade durant un instant jusqu’à ce que la pression exercée contre le sommet fasse s’écrouler tout l’immeuble. Dos face à l’avalanche de pierres et de poussière, le monstre fit quelques figures vers l’arrière avant de catapulter son jouet vers les nuages.
”Bienvenue au meilleur combat de ta vie, fils de pute ! Personne pourra t’en offrir un meilleur que celui-là !”
Le carillon de ses deux battes se rencontrant résonna à travers l’orage comme le plus métallique des tonnerres. Un combat mémorable que personne n’aura vu, bientôt perdu dans le temps, comme le sang glissant de leurs visages sous la pluie et s’échappant par ce qui restait des égouts. Par la puissance de ses battes, Marcos tenait à montrer à la tempête comment on faisait vraiment tomber la foudre. Chargé par l’éclat de la colère d’Odin, le Mothman venait de couper les freins. Il fonçait à pleine vitesse, battes sur les côtés, ailes du hibou pleines d’électricité, un jet supersonique qui faisait un doigt d’honneur à l’ouragan, veines chaudes bouillantes !
”TASTE MY LIGHTNING, FUCKER !!”
Un loup-garou en forme humaine plongeant vers un hibou-papillon aux battes chargées d’électricité ! L'œil du cyclone venait d’être créé ! Le glas sonnait pour la dignité de l’orage quand deux mortels concevaient la plus extrêmes de toutes les brillances jamais vues sur terre. Combien de volts ? Combien de Gigawatts ? Le nec plus ultra de l’abandon malsain humain se cognait contre lui-même ! Une onde s’étendit sur l’entièreté de la ville abandonnée, redonnant vis à l’intégralité des appareils électroménagers, des lampadaires, des moteurs, tout ce qui dépendait de cette énergie de tous les jours. Ils se détruisirent immédiatement. Rien ne pouvait supporter autant d’électricité ! Rien, hormis les deux combattants qui venaient de s’écraser l’un contre l’autre au milieu du cumulonimbus !
Garou
Terrien
Age : 24 Date d'inscription : 26/04/2019 Nombre de messages : 161Bon ou mauvais ? : Introspectif Zénies : 1000 Rang : -
Ce lourdeau n'était pas un simple tas de muscles, il avait un sens clairement aiguisé du combat. Si je me démenais pour frapper le plus efficacement en limitant les dégâts reçus, lui non plus ne se reposait pas sur sa résistance extraordinaire pour encaisser mes assauts. Après avoir évité l'éborgnement et s'être protégé par la même occasion de la décharge électrique, voilà qu'il accompagnait ma prise en se laissant entraîner au sol. Preuve était qu'il commençait à prendre ce combat au sérieux, chose qui n'allait pas m'aider pour la suite. En finir avec ce dernier coup assommant aurait été un cadeau que le père noël s'était refusé à m'offrir, une énième punition pour n'avoir pas été sage. La tête du colosse emplumé s'enfonça bien davantage dans le sol lorsque je portais mon coup, mais l'effet désiré n'était pas au rendez-vous. Je reculais d'un bond en grimaçant, observant impuissant l'imposante carcasse se relever, indemne ou presque. Nerveusement, j'essuyais une tâche de sang qui décorait le coin de ma bouche, écoutant à moitié son baratin en réfléchissant à toutes les options qui s'offraient à moi. La créature profita de l'instant pour me dévoiler un peu plus de son hideuse apparence, démontrant dans sa parade le danger qu'allait représenter sa prochaine charge. Je prenais mes appuies, prêt à l'accueillir. Si il comptait y aller sérieusement, j'avais quant à moi l'occasion rêvé pour lui porter le coup de grâce. Débarrassé de cette armure pour en faire des ailes, c'était le moment ou jamais de frapper.
"C'est bon j'ai capté, on va s'la donner."
Il chargea enfin, propulsant son énorme corps à très grande vitesse en décollant du sol. A la manière d'un boulet de canon, cette accélération démesurée parvint malgré tout à me prendre de court, et esquiver n'était plus une option. Ses griffes percèrent la chair de mon bras gauche et faillirent bien le déboîter, avant que mes muscles ne prennent le relais pour entraîner mon corps dans la lancée. Grognant, je me ressaisis rapidement, fixé sur l'idée que le moment de se défendre était désormais passé. Coups de poings, de pieds et de genou furent à l'honneur tandis que nous fendions la tempête, chacune de mes attaques visant son abdomen. Chose étonnante, le corps de ce machin avait finalement beaucoup en commun avec celui d'un être humain, une créature hybride qui n'était pas sans rappelé ma récente métamorphose. Songer à son identité maintenant m'était inutile, tout ce qui importait était qu'un corps pareil n'allait pas profiter au monstre, puisque j'en avais fait mon gibier principal durant de longues années. L'anatomie humaine n'avait que peu de secrets pour moi, et je savais pertinemment où frapper. A la différence que celui-ci était significativement plus résistant qu'un être humain lamba... Mais j'étais bien placé pour savoir que sous cette enveloppe grotesque se trouvait encore la fragilité humaine. Et sans son armure de plumes, le briser n'allait pas être un problème. J'allais frapper, frapper, encore et encore, jusqu'à le rappeler à son fragile héritage pour le terrasser.
Un soudain mouvement de sa part me propulsa dans les airs, m'exposant une nouvelle fois à mon terrible handicap aérien et ces mouvements difficilement contrôlables. Protéger mes flancs en dressant mes avant-bras fut la seule action possible dans une telle situation, avant que je ne subisse la pression écrasante de son assaut. Le coup porté, il s'empressa de m'attraper à nouveau pour rejoindre le sol en piquet, agrippant fermement mon col pour me présenter aux ruines qui nous attendaient en contre-bas. Le premier contact fut rude, et malgré la piètre résistance de l'ancestral bâtisse je perdis bien quelques dents dans la rencontre. Finissant par rentrer le menton afin d'éviter la défiguration totale, l'adrénaline me permis de garder connaissance et porter davantage de coups dans la zone travaillée, entre chaque chocs, tandis que j'utilisais les éclats de roches pour creuser sa chair à chaque attaque. Il ne cherchait pas non plus à se protéger, et notre combat s'était transformé en véritable concours d'endurance. Heh, ça tombait bien, j'en avais fait ma spécialité. A moitié inconscient, mon corps décharné valdingua une nouvelle fois jusqu'aux cieux, loin de l'air poisseux et poussiéreux pour retrouver celui plus frais des hauteurs.
"Huh ?"
A l'instant où résonna le tonnerre, une bouffée d'oxygène et mes pupilles reprirent place au centre de mes yeux. Il me suffit de pencher la tête en arrière pour découvrir le nouveau coup de jus que me préparait mon adversaire. Meilleur moment de ma vie hein ? Y'a vraiment des tarés. Il m'avait fait rudement mal le con, mais cette bouffée d'air frais m'avait fait le plus grand bien, et il allait bientôt être l'heure de récolter les fruits de mon dur labeur. En l'honneur de mes dents perdus et de mon nez cassé, j'allais rentabiliser ce tour de manège indésirable avec le coup suivant. La vélocité qui tendait à me faire monter commença à s'inverser, et je n'allais pas tarder à chuter à toute vitesse en direction de la fusée étincelante qui semblait pressée de me retrouver. Me tortillant du mieux que je le pouvais, je parvins finalement à me placer tête en bas pour favoriser mon accélération. J'ouvrais les vannes de mes poumons et aspirais par la bouche une quantité d'air décuplée par la vitesse, buffet à volonté pour les globules rouges qui s'empressèrent de circuler dans mes veines, accroissant dans l'exercice mes capacités cérébrales et motrices.
Mes muscles gonflèrent, premier mouvement. J'envoyais un nouveau poing élancé se charger de déblayer la pluie et les éclairs qui protégeaient le colosse sur notre trajectoire, avant qu'il n'abatte son coup. Le temps ralenti, deuxième mouvement. Coup pour coup, mon poing gauche frappa ses battes au moment où elles allaient m'atteindre, les repoussant dans un craquement sourd. Les éclairs déposés sur mon poing s'empressaient de remonter le long de mon bras, troisième mouvement. Passant sa garde, je glissais le long du colosse jusqu'à son ventre, balançant mon bras droit en arrière, laissant une traînée bleutée derrière chaque doigt. Un coup unique, fatal, un poing destructeur fluctuant plongea dans l'abdomen éprouvé de la chimère pour atteindre ses viscère, à l'instant où la foudre claqua, la pluie s'abattant de nouveau sur notre duo pour acheminer allègrement la tension électrique qui parcourait mon corps comme ses armes. Résultant de ce phénomène météorologique déraisonné, ma carcasse fumante s'écrasa lourdement sur le toit d'un véhicule déjà hors d'état. L'odeur de chair brûlée commençait à s'estomper sous le martèlement d'une pluie alimentée par cette dépression artificielle, mais c'était bien inconscient que je gisais là, sur le bien abandonné.
Une défaite qui n'aurait su satisfaire mon ancien compère. Mon corps humain ne bénéficiait plus d'une infernale puissance monstrueuse, mais dans cette renaissance j'avais hérité d'un soutien non négligeable. Crachant les dernières volutes de fumées qui obstruaient mes poumons, je repris connaissance en sentant cette présence inimitable m'envelopper.
"Qu'est-ce que... Bray ?!"
Sermonner l'amicale incarnation du chaos pour ce coup de pouce non-souhaité allait devoir attendre, j'avais été remis sur pieds et ne comptais pas laisser une quelconque place à la fierté dans ce combat. Poussant sur mes bras, je me redressais en un bond sur la toiture enfoncée, balayant les ruines du regard pour constater de l'état de l'autre brutasse. J'étais quasi-certains d'avoir fait mouche dans cet ultime assaut, mais mon instinct me criait de rester sur mes gardes. Ainsi, après un moment à inspecter méticuleusement chaque recoins et tas de débris, je l'aperçu enfin.
"T'es vraiment increvable hein ? Pas de chance pour toi, faut croire que j'ai droit à un second round."
Second et dernier. Me laissant tomber légèrement depuis la voiture jusqu'au sol, c'est un impact anormalement brutal qui accueillit ma réception. Tordu, échine penché en avant, jambes pliés, j'attrapais la portière de la voiture et l'arracha tout bonnement au moment de bondir dans la direction du chasseur de tête. Fusant à une vitesse effroyable, je tournoyais sur moi-même à mi-chemin pour projeter la portière à la manière d'un disque olympique, droit sur ma cible. Suivant la même trajectoire à grandes foulées, je le rattrapais rapidement et enchaîna juste après l'impact en martelant le sol de mes poings. Créant une secousse brisant sol et bâtiments alentours, une pluie de roche venait de naître pour accompagner celle de gouttes. Usant de mon analyse pour repérer les morceaux les plus épais, je ne laissais aucun répit à mon adversaire et l'enseveli sous une nuée de coups rocheux. Un mouvement ample me permis d'écraser une roche contre la figure de la créature, tout en m'appuyant suffisamment pour à mon tour l'envoyer valser dans le décors. Le coup de boost de Bray me faisait l'effet d'une véritable drogue, c'en était aussi grisant qu'effrayant. Après avoir traversé un bâtiment, le papillon de malheur rebondis contre un angle plus robuste, qui chancela sous l'impact.
"Et joyeuses fêtes !"
Bondissant juste au dessus de lui, j'attrapais une partie du mur dans sa chute pour mieux le rediriger. Un grondement monstrueux suivit l'impact entre la roche et la chose, tandis que je fendais l'air d'une pirouette. Parfaitement dans l'axe, je dépliais mes jambes d'un coup sec pour frapper le pylône écrasant mon adversaire, l'enfonçant encore davantage dans le même temps que ses contours se brisaient. Le sol m'accueillit à nouveau, alors que je m'accordais une petite pause pour souffler, mon visage se fendant d'un rictus satisfait devant le chaos sous lequel gisait mon énorme proie.
Marcos Smith
Autres Races
Age : 24 Date d'inscription : 03/10/2020 Nombre de messages : 122Rang : -
Heureusement que Marcos avait des muscles. Il n’avait clairement aucun sens de combat. Il n’avait que de la passion. De la passion, de la rage, de la haine, et de la soif. Soif de quoi ? Soif de dopamine, bien sûr ! Qu’est-ce qui amenait la dopamine ? L’adrénaline ! Bonne réponse ! Et maintenant, qu’est-ce qui faisait transitionner la moelle osseuse en distillerie à molécule biochimique qui brûlait l’estomac, chauffait la tête et tordait la prostate ? Qu’est-ce qui apportait cette douce drogue naturelle que tout le monde devrait poursuivre, sans exception, au moins une fois ? Oui, oui, oui ! Un combat semi-aérien avec l’incroyable talent terrien, le loup solitaire qui a tout mordu, le maître de la savatte, du kung fu, de la boxe et de la capoeira ! Le seul ! L’unique ! Gaarooooooooooooooooou !!
Ce cinglé; cette concentration absolue d’attaque totale avait les bons réflexes ! Voler au milieu du ciel contre la pluie et l’orage comme un avion qui demandait qu’à s’écraser, qu’est-ce qu’il en avait à branler ? Je répète : Qu’est-ce ! Qu’il ! En ! Avait ! À ! Branler ?! Oh, attendez ! Absolument rien ! Il perforait de ses petits poings le thorax de son deltaplane ! Bon, peut-être que perforer était un trop gros mot pour dire qu’il incitait très fortement les côtes de son adversaire à s’accoupler avec ses poumons. Nouvelle plus terrifiante : il avait une très grande connaissance en anatomie humaine. Une source encyclopédique, presque. Et contrairement à un artiste pornographique, il n’ignorait pas les passages qu’il n’aimait pas. Une maîtrise à couper le souffle dans plus de sens qu’on ne le croyait. Mais croire que percer des organes serait mortel à une personne était à présent complètement débile ! Même le plus pathétique des illettrés du combat pouvait se régénérer un bras manquant en mangeant une soupe avec les bons légumes. Marcos ne savait pas maîtriser le Feng Shui des artistes martiaux de l’époque, mais il restait trop têtu pour accepter de perdre un bras de façon perpétuelle. Tout moignon peut se remettre à être une main si t’es pas une salle tapette !
”... Ah… Hhhhhh !”
Oh, c’était le poumon, ça ! Le rire susmentionné alors qu’il inaugurait la map “immeuble en ruine” du prochain Pro Skater ? Ce ricanement accompagnant un Garou enfoncé dans le mur fut suivi par une respiration difficile, inaudible dans le tumulte de la tempête. Comme si haleter comme un asmathique pouvait l’arrêter ! Non ! Il refusait de se laisser avoir ! Il refusait de perdre un combat juste parce qu’il finissait par tousser comme un malade au milieu des échanges de torgnoles ! On a jamais vu de papillon tousser et ce sera pas un phénomène observé en ce lieu ! Non, madame, aucune faiblesse humaine ne sera tolérée !
Comment décrire Garou, à l’état actuel ? Comment décrire cette bombe qui tombait tête la première vers son prédateur ? Humain. Complètement humain. Ce mi-dieu mi-cadavre s’était remis à s’envelopper de son manteau de cyclone. Le visage de son adversaire était en vue. Deux missiles qui venaient déjà de poser leurs couilles sur le front de l’orage ! Hein ? Qu’est-ce qu’il pouvait faire ! Un hibou de tonnerre contre un loup d’ouragan ! Combien de Newtons dans cette brise écrasante ? Combien de Volts dans cette étincelle mortelle ? La seule pluie ici était composée des larmes des nuages qui se voyaient devenir chômeurs ! Regardez donc les mortels, sales merdes ! Regardez-les se déchainer de façon plus sauvage, plus violente, plus incroyable encore que vos miracles ! Pleurez ! Vous pisserez moins !
”RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH !!!”
C’était quoi la mode entre les jeunes têtes brûlées pleines de troubles émotionnels et aspirer les éclairs pour les envoyer ? D’abord Zuko, maintenant Garou ?! Sauf que lui, ses yeux s’injectaient de sang alors que l’électricité faisait péter une veine sur deux à l’intérieur de son corps ! Comme si ça allait l’arrêter ! Couleurs ! Des couleurs bleues ! Il avait une putain d’aurore boréale dans ses poiiiings !!
”OH PUT- !!!”
Noir.
…
…
…
Vous savez, on s'attendait de l’autre monde à ce qu’il y ait plus de bruit. Ciara lui avait tout raconté. D’abord une file d’attente, après, l’autre monde. Avoir passé sa vie à dégommer des criminels voulait signifier qu’il finirait au paradis, ou une connerie du genre. L’objectif était probablement de dégommer les Saiyen qui peuplaient les enfers. En vrai, Ciara lui avait raconté plusieurs choses. En fonction de ta perception, l’aventure est différente. La première fois qu’elle avait crevé, elle était encore un bébé. La ville explosée par le nain et son gros copain. Puis, la deuxième fois, elle était catholique. Le laser de “Monsieur Cell Parfait” durant sa démonstration à la télé. Après, elle avait fini par arrêter de réfléchir. Cette meuf était morte sept fois. Chaque fois avait été différente. Marcos avait fini par juste s’imaginer que ce soit le Valhalla. Comme ça, ça serait le Valhalla. Pauvre Ciara. Sa huitième vie sera passée à devoir bosser honnêtement sans pouvoir profiter de son Mothman détesté…
Oh, attendez, non, il avait juste la tête dans le sol. Il s’était probablement écrasé. Toujours la pluie dans l’arrière de la tête. Redressant son coup poilu, doux et trempé de sang, il put voir que c’était toujours le même décor grisâtre d’il y a quelque minutes. La même pluie, la même ville fantôme, la même vie. Le gros coup de poing d’éclairs bleus aurait dû le buter, pourtant ? Ça visait son thorax, déjà endommagé. Le sang dans la bouche lui disait que ça. Un coup comme ça aurait dû le buter. Ou alors… Ou alors, un réflexe… Il avait la tête frisée. Un Amorti... Ses battes avaient dû tomber au loin. Sa cible aussi… Un réflexe, putain ! À quoi ça sert de se mettre un handicap si au final on finit toujours par ne pas le respecter !
[Au cas où c’est pas clair, l’énergie de la x1 a été utilisée...]
Il avait les jambes un peu frêles. Comme après chaque combat. Comme après la baise. Odin savait qu’il était en manque de ça, pour le coup. Ses veines n’étaient plus d’essence, pour le coup. Tout avait été carbonisé. Il était passé au moteur électrique. Calme. Trop calme. C’était… anticlimatique. Il avait la tête ailleurs. Toujours vivant, quoi. Après un coup comme ça. Les belles boules bleues. Il entendit du bruit derrière lui. Garou était toujours conscient, et différent.
”C’est sympa de faire un round deux, mais, mais je vais avoir besoin de genre, deux minutes pour me recharger - ”
Un gros CLONK dans la tête lui annonça qu’une porte venait d’entrer en contact avec son front, lui ouvrant une cinquantième plaie entre les deux yeux. Une bouffée de douleur. Une inspiration de violence ! L’adrénaline de retour ! Encore plus efficace que du Viagra !!
”OKAY !! ROUND DEUX !!”
La brûlure revenait. Pas seulement l’électricité dans le torse, non. Autre chose. Le premier direct fut dans l’estomac, pour bonne mesure. Comme ça, ça lui brûlait à l’intérieur aussi. Ses omoplates s’enfoncèrent dans ses ailes, et ses ailes dans le sol. Malgré la zone recouverte par ces dernières, Garou trouvait des cailloux à prendre avant de les lui écraser sur la tête. C’était quoi le but d’avoir des ailes capables de recouvrir toute la surface en trois dimensions d’un colosse de trois mètres si elles pouvaient pas empêcher un fils de pute de prendre des roches et de les lui enfoncer dans la tête ?! Le pelage plumé noir se faisait tâcher de plus de rouge que l’ouverture d’un James Bond. Les grands bras du punching-bag n’étaient pas forcément faits pour la défense. Croisés comme les chemins, ils n’empêchaient pas les pavés d’arriver dans son torse ! Et quand l’occasion vint de lui mettre un revers digne d’un maquereau, il se fit éclater le maître rocher dans le visage avant d’être catapulté en arrière, pénétrant un bâtiment avec toute la finesse de John Holmes.
Ce n’était pas le Garou qu’il avait commencé à apprécier. C’était un Garou plus hautain. Un Garou avec une tête plus grosse. Un Garou moqueur. Un Garou avec plus d’égo, avec plus de finesse. Un Garou dans lequel il ne parvenait plus à se reconnaître. Un Garou bien moins appréciable. Au revoir les attaques perdues et abandonnées, bonjour la volonté d’humilier et d’écraser son adversaire. Ca, ou alors le sang de ses veines cérébrales avait commencé à se disperser dans le cerveau du Mothman, avant de refroidir et de le faire arriver à des conclusions stupides… Qu’importe ! Il n’appréciait pas trop ce genre de comportement… L'ambiance commençait à être ruinée !! Après l’enchaînement qu’il venait de se prendre, il n’y avait qu’un gros cas de décombre pour l’empêcher de l’éclater.
Il sortit instantanément, décoré de pierres chaleureusement enfoncées un peu partout, tatoué par le sang et la pluie, un saut qui sembla être visible au ralenti, accompagné par le dernier coup de tonnerre de la soirée. Ses poings plongèrent, non-accompagnés par leurs armes, des attaques si rapides et dévastatrices que Garou, dans sa position actuelle, ne pouvait que les parer. Les doigts monstrueux de la créature se déplièrent, attrapant les bras de son adversaire. Il tenta de forcer pour le clouer au sol tout en écrasant les articulations du loup. Rien ! Peut-être que c’était la fatigue ? Peut-être la douleur ! Ou peut-être que ce qui animait ce pugiliste aux yeux soudainement rougeâtres et pleins de hargne venait de lui augmenter sa force. Appuis sauvagement encastrés dans le sol, les mains liées poussaient les unes contre les autres comme des béliers en rut. Et soudainement, le plus petit des deux eut le souffle coupé. Il pouvait peut-être reconnaître la source de son soudain désavantage. C’était la raison même pour laquelle son attaque bleutée de tout à l’heure n’avait pas marché :
Marcos avait deux bras de plus que lui.
Ne soyez pas surpris : un papillon possède après tout six pattes ! Un homme-hibou-papillon avait deux bras de plus, aux serres toutes aussi aiguisées que les autres, quoi que fortement brûlés par le réflexe ayant conduit à la survie du fou du combat. Marcos tourna les poignets. Garou sentit les siens craqués. Le second vent hautain du perdant avait peut-être besoin d’être expulsé de sa tête par thérapie percussive ? Le Mothman ne lui brisa le plexus solaire. Il ne lui écrasa pas la rate. Il ne lui annihila pas le foie. Il ne lui enleva pas plus qu’un litre de sang.
Il fit tout ce qu’il put pour lui éviter les urgences.
L’artiste martial cassé fut posé à l’intérieur d’un autre hangar. Il y resta un instant seul, le temps que son nouveau geôlier aille récuperer ses affaires. Il put entendre les battes être dévissées et rangées dans la boîte. Il put voir le flash de lumière de l’appareil-photo d’un téléphone. S’il avait un portable, il aurait pu checker la page Twitter @mothmanmothman pour voir son visage démonté être posté avec l’inscription “garou vaincu a nous la thune !!! : P”. Mais surtout, avant de sombrer dans l’inconscience, il put voir la créature ensanglantée, percée par la roche et le béton, brûlée par les éclairs, titubant par manque de sang et tremblant à cause de la douleur et des os cassés, poser une petite trousse de soin à côté de son visage. Avant de ne pouvoir contrôler ses paupières lourdes, il put entendre :
”Bon, ben, temps de te rafistoler ! T’inquiète pas, tu crèveras pas ce soir !”
Garou
Terrien
Age : 24 Date d'inscription : 26/04/2019 Nombre de messages : 161Bon ou mauvais ? : Introspectif Zénies : 1000 Rang : -
Mon sourire se mua rapidement en une véritable expression d'agacement. Cette montagne de muscles et de plumes était décidément difficile à neutraliser. Prenant ma garde instinctivement, celle-ci eu tôt fait de rencontrer la contre-attaque éclair de mon adversaire. Ses poings, puisqu'il avait laissé tombé les armes, s'abattaient soudainement contre mes avant-bras. Surpris, tandis que j'entamais un mouvement ample pour dégager ses bras et frapper une fois encore la plaie qui décorait son abdomen, je pris conscience de l'étau qui bloquait totalement le mouvement de mes bras. Ainsi, je ressentais tout le poids de l'imposante créature se poser sur moi, forçant mes jambes à produire une effort considérable pour me maintenir debout. Luttant contre la pression qui me poussait au sol, mes cuisses et mollets gonflèrent tandis que mes pieds s'enfonçaient dans le sol éclaté. Je grognais, poussant de toutes mes forces dans la direction inverse en lui offrant une résistance que notre différence de gabarit n'aurait pu laisser penser. Toutefois, la supériorité génétique de cet opposant ne s'arrêtait pas à sa carrure, et sa deuxième paire de bras s'empressa de prendre l'avantage. L'un de ses poings s'écrasa ironiquement contre mon propre ventre, m'arrachant un râle étouffé. Cet instant de faiblesse lui profita amplement.
Une torsion des poignets trop importante provoqua un double craquement, que j'identifiais tardivement par la mise hors service de mes deux mains, l'adrénaline faisant encore un fois office de parfait antalgique. Tel un chien enragé sur le point d'être piqué, je me mis à mordre l'air qui nous séparait, faisant claquer mes mâchoires dans sa direction en espérant lui arracher un ou deux morceaux de chair. Il n'en fut rien, un autre de ses coups m'écrasa le visage contre le sol, suivit de nombreux autres martellements. Impossible de me relever, mes mains ne m'offraient plus aucun appuie, mes pieds étaient immobilisés sous le poids du colosse. Rapidement, les chocs répétés parvinrent à secoue suffisamment mon cerveau pour qu'aucun ordre ne puisse être exécuté correctement. Une fois cette avalanche de phalanges terminé, je pu sentir la chose me soulever puis me transporter comme un vulgaire torchon. La pluie battante nettoya en partie le mélange de boue et de sang sur mon visage et mes vêtements, avant que je ne retrouve un abris. Mes sens étaient plus engourdis que jamais, je ne distinguais ni ne voyais grand chose, si ce ne fut un soudain flash derrière ma paupière gonflée, plus agressif encore que celui des éclairs. Ce que j'identifiais comme sa voit résonna comme un brouhaha incompréhensible dans mon cerveau. Rapidement, l'inconscience vint me cueillir.
Mon corps tout fraîchement reconstitué n'avait pu éviter un énième passage à tabac, signant définitivement mon retour dans ce monde comme celui d'un combattant. Mon état végétatif quant à lui dura un certain temps, que je ne saurais définir, mais je fini tout de même par rouvrir les yeux. Difficilement, je laissais mon regard s'habituer à la luminosité certes nocturne, mais déjà plus intense que l'obscurité de mes songes. La pluie semblait s'être calmée elle aussi, puisque je pouvais entendre distinctivement quelques gouttes s'abattre répétitivement depuis les angles en ruines de notre abris. J'étais adossé au fond ce ce dernier, contre une paroi humide, ayant retrouvé ces éternelles bandages dans lequel mon corps finissait inévitablement par être enveloppé. A l'autre bout de l'abris, non loin de moi compte-tenu de sa petite superficie, se tenait le responsable de ma momification. Si par habitude je m'apprêtais à pousser une gueulante, prêt à lui sauter dessus et à en découdre une nouvelle fois, lui faisant payer l'affront de m'avoir gardé en vie tel un vulgaire prisonnier, je ravalais cette envie brûlante. Prendre ma revanche allait pouvoir attendre de meilleures conditions, d'ici là j'avais peut-être certaines choses à tirer de cette valeur dont Auros m'avait affublé.
"T'y es pas allé de main morte enfoiré."
Lançais-je tout bonnement, relevant mes bras pour présenter mes deux mains pendantes.
"T'es au courant que ce sont ces deux-là qui me permettent de rester en vie ? Tu vas avoir deux fois plus de travail pour me ramener vivant jusqu'à ton poto. Si j'vaux si cher que ça, tu crois pas que d'autres viendront pour te choper la marchandise ?"
Je posais mollement mon crâne contre le mur, scrutant les fissures sur le plafond, lesquelles laissaient passer d'autres gouttes dans le bâtiment. L'une d'elles fini par s'abattre sur mon front, m'arrachant une grimace. L'idée d'aller trouver cet enfoiré qui était derrière ma prime ne me réjouissait guère, c'était bien la perspective d'effectuer tout le trajet aux côtés de ce gros balourd qui me faisait le plus chier. J'eu presque préféré mourir, à ce moment là.
Marcos Smith
Autres Races
Age : 24 Date d'inscription : 03/10/2020 Nombre de messages : 122Rang : -
Les yeux devant la fenêtre. La fenêtre derrière la pluie. Il devait toujours attendre Ciara avant de rendre une cible. Elle pouvait transformer une prime de cinq cent Zenies en sept cent cinquante, plus les frais. Mais cette connasse préférait ne pas se lever à trois heures pour être prête à quatre. Elle avait prévu d’être là pour sept heures. Mais malgré le fait qu’elle soit une sociopathe cinglée psychorigide, elle était incapable de réguler son sommeil à l’heure. La plupart de ses rendez-vous étaient pris durant l’après-midi pour une raison. Sa seule excuse pour se réveiller tôt avait pour but d’annihiler le rythme de sommeil de son unique ami. Quelle fille de pute.
”Mille retweets en trente minutes. Incroyable. Ça c’est de la pub...”
Ses yeux allaient du téléphone portable à la fenêtre, de la fenêtre au portable. Un cadre si petit par rapport à ses doigts hideux. Un autre par laquelle il pouvait difficilement passer la tête. Sa tête était… calme. Il n’avait pas daigné se rafistoler. Il continuait à saigner de là où ça saignait. De plus seaux de sang que dans God of War. Défoncer Garou venait de le propulser sous les projecteurs. Tout le monde le connaissait bien mieux, maintenant. Si seulement quelqu’un avait enregistré cette baston… Là, le monde entier se souviendrait de lui. La rage de deux cons qui se mettent des tartes sous la pluie. Il devait y avoir des milliers de groupes qui seraient inspirés de chanter leurs louanges. Ils en font sur des serial killers. Pourquoi pas quelques-unes sur un maître des arts martiaux qui affronte une mite géante ? Le cœur qui bat comme une batterie. Le sifflement dans les oreilles qui fait solo de guitare… Tellement de colère à traduire en instrument.
Mais Marcos n’avait plus de colère. Il n’avait plus vraiment d’énergie. Enfin, si, il en avait. Il avait juste une tête claire. Comme l’épiphanie après l’éjaculation. Quel âge avait- il, ce con ? Le petit con, pas le grand. Quel âge avait-il, ce Garou, à déjà valoir cinq cent zénies, à n’avoir que des muscles sur les os, à se perdre dans sa rage comme s’il tenait à mourir ? Ça doit en faire, des séances chez le psy, ça. Qu’est-ce qu’il faisait de sa vie, ce type ? Personne devrait avoir à se prendre deux décharges électriques et trois immeubles avant même d’avoir dépassé les vingt ans. Ce gars-là avait l’air d’en avoir, quoi, dix-sept ? Quelle classe d’affronter des monstres géants à dix-sept ans, quand même. Quelle classe ! Quelle tristesse...
Le Mothman s’y reconnaissait un peu.
”Mmh ?”
Ah, il était déjà réveillé ! Putain, ce type en avait dans le ventre. Il ne devrait pas se relever aussi rapidement avec autant de trucs cassés à l’intérieur de lui. Marcos savait que lui dire de faire attention ne servirait à rien. Il ferait la même.
”Mets-toi à ma place, vois ton adversaire sortir une soudaine énergie de son cul et agir comme s’il sortait les gazs par sa moelle épinière, tu veillerais à le mettre hors circuit immédiatement.”
Qui irait de mains mortes avec quelqu’un de dangereux ? Qui irait de mains mortes avec quelqu’un de respecté ? Accepter la force de son adversaire signifiait y mettre toute la sienne. C’est comme ça, la décence dans le cassage de gueule. Le voilà qui trouvait le moyen de se plaindre de voir sa puissance et son aptitude à se bastonner être honorer. Bien sûr que l’on tord les poignets à un pugiliste si on le transporte ! Pauvre con, va.
”De un, j’ai posté ma victoire sur les réseaux sociaux. Tout le monde sait que je suis parvenu à te battre. Donc, je vaux plus que toi à leurs yeux. En plus, je suis un hibou papillon gigantesque aux yeux rouges qui apporte l’obscurité là où je vais, donc ça peut leur foutre les chocottes. Ensuite, je ne t’ai pas cassé les pieds, tu pourras toujours te défendre avec des kicks rotatifs de ouf. Enfin, la personne qu’on attend, ma meilleure pote, que je HAIS, va se ramener avec son vaisseau personnel qui nous permettra de voyager de planète en planète sans faire les chemins vers les capsules.”
Il regarda son téléphone. Mille cent, maintenant. Plusieurs photos d’un Garou ensanglanté dont un selfie de notre Mothman adoré avec sa nouvelle prise. Ça s’indignait de voir du sang sur un réseau social, ça se réjouissait de voir un malfrat attrapé, ça adorait la gueule du chasseur. Dans l’obscurité de ce petit préau, les yeux rouges lumineux prenaient une forme heureuse. Était-il enfin en train de se faire une fanbase ? Être connu, avoir un impact. C’était pas encore des millions, mais… des gens le remerciaient d’avoir chopé un gros connard. Mais Garou n’avait pas vraiment l’air d’un gros connard non plus. Il s’en fichait un peu. Il avait chaud au cœur. C’était probablement arrogant de se sentir ainsi. Mais ça lui faisait du bien. Mais les qualifications de sa cible par certains commentaires lui tapèrent à l'œil.
”T’es un tueur de héros ?...”
Il tourna la tête sur le côté.
”Genre, tu butes des pompiers ? Des politiciens altruistes ? Ou genre des gens en collant ? G-genre, j’avais croisé ce gamin, il s’appelait, genre, Issku, un truc du genre. Il avait cette… adoration pour un super-héros. Un mec qui s’habillait vraiment en collant, et tout et tout. Un gars qui s’appelait… All-Mighty ? Je crois ? Tu butes ce genre de héros ?”
Il regarda alors la fenêtre à nouveau, perdant son rouge dans le gris du brouillard et de la pluie.
”Si c’est le cas, c’est pas forcément mal. Pas que le meurtre soit bien. Mais j’en ai marre de voir les mêmes traits être favorisés. Les mêmes surhommes. C’est toujours des batailles de surhomme. On connaît les Saiyen depuis quarante ans et on a aucune arme pour contre leurs vieilles barrières de… de Feng Shui, là. Jamais aucun humain normal avec un bon pistolet ayant tiré sur un singe de l’espace. On imagine des surhommes, ou on prend d’autres extraterrestres. Les Black Feathers ? Tous des démons. Pourtant c’était des héros, ça. Et...”
Il ferma sa gueule, un instant. Tout ça n’était qu’un flux d’information sans aucune construction.
”Ça, ça doit pas faire beaucoup de sens, hein ?... Je sais pas vraiment où je voulais en venir. J’imagine que j’en ai marre de voir toujours les mêmes têtes. Le guerrier Saiyan valeureux. Son sidekick terrien un peu stupide mais sympathique. Le démon bien intentionné. J’aimerais voir d’autres qualités. J’aimerais voir d’autres gens.”
Il joignit ses doigts.
”Peut-être que j’aimerais juste voir des monstres dans le camp des gentils. Hideux, terrifiants, mais sympathiques… Mais je sais pas, je suis fatigué...”
Garou
Terrien
Age : 24 Date d'inscription : 26/04/2019 Nombre de messages : 161Bon ou mauvais ? : Introspectif Zénies : 1000 Rang : -
Il avait réponse à tout celui-là. Et il avait raison, accessoirement, mais je me gardais bien de le lui confirmer. Il avait soulevé un point important, j'avais complètement zappé le petit coup de pouce de Bray sur la fin du combat... Une aide qui fut même pas suffisante à défoncer la grande gueule de monsieur le monstre. Je grimaçais, plongeant honteusement le regard au sol, la goutte sur mon front glissant puis chutant sur la roche entre mes jambes. Il se vantait des retours au sujet de ma défaite, semblant surprenamment attaché à l'image qu'il dégageait sur les réseaux sociaux. Ca faisait difficilement sens, depuis quand un bougre comme lui pouvait-il avoir des préoccupations si futiles ? Un corps de monstre peut-être, mais une façon de penser typiquement humaine... Finalement, plutôt que de me ressembler, il était tout l'inverse de ce que j'avais été. Je ricanais.
"Ravis d'avoir pu participer à ton élévation sur les réseaux, te voilà devenu un véritable idole huh. Un bon échange de procédé après-tout, maintenant que je suis officiellement arrêté, les gus' à me poursuite, les mecs comme toi, devraient me laisser pénard."
Ouai'p, c'était définitivement une bonne chose que je sois tombé sur un ahuri pareil. Sa soif de reconnaissance venait de me forger un alibi plutôt solide, une fois débarrassé de lui je pourrais continuer ma route plus tranquillement... Enfin, si seulement j'arrivais à mes fins avant qu'il ne finisse sa petite livraison. J'étais peut-être une tête brûlée, mais j'avais décidément bien plus de chances de m'en sortir contre lui que contre ce fichu Auros. J'allais pouvoir profiter de sa protection tout le long du trajet, le temps de m'en remettre, et ensuite j'allais me démerder pour le remettre à sa place et lui filer entre les doigts... Si seulement on pouvait appeler ça des doigts.
Le sujet de conversation changea soudainement pour que le colosse égocentrique ne finisse par s'intéresser à ma petite personne. Mais quelle délicate attention.
"Attends, t'étais à ma poursuite sans même savoir qui j'étais, ce que je faisais ?"
J'éclatais de rire, avant de me reprendre lorsque je réalisais qu'un tel engouement ne faisait que titiller chacune de mes blessures. Mon rire se fendit en une grimace accompagné d'un grognement.
"Aah... Quelle tristesse. Je butais ce genre de héros, principalement, ouais. Mais c'était quand même un plus compliqué que des gars en collant. Déjà fallait-il qu'ils en vaillent le coup, des p'tits rigolos jouant les marioles et les bons samaritains ça m'intéressait pas. Mais c'est de l'histoire ancienne, t'arrive un peu après la guerre mon pote."
Et voilà, ça partait en monologue. Bon, c'était pas comme si je pouvais me contenter de lui claquer la bise et de me barrer, quitte à moisir avec lui autant écouter ce qu'il avait à dire. Et le gros costaud en avait lourd sur le coeur. Ce qu'il racontait n'était pas si inintéressant, d'ailleurs. Je le comprenais presque, si seulement il ne balançait pas des références absurdes que je n'avais pas la moindre chance de saisir.
"Putain mon gros faut te reprendre. L'apparence c'est une chose, mais qu'est-ce que t'es mielleux avec tes histoires de "gentils/pas gentils". Non sans déconner tu vas pas chercher loin là. Et puis c'est quoi ça, t'es simplement blasé de voir les mêmes tronches au top de la renommée ? J'ai bien compris que t'étais complexé par ta gueule, mais t'inquiètes c'est pas ton apparence qui t'empêchera de te faire lécher les bottes si t'agis comme un "héros", à chasser les "vilains". Preuve en est de ta petite fan-base naissante, grâce à moi le méchant pas beau. De rien au fait."
Je pris un instant pour me calmer, ça faisait un moment que je m'étais pas lâché comme ça, un moment que j'm'étais pas simplement assis pour discuter. L'endroit et le moment n'étaient pas ceux que j'avais imaginé, mais l'interlocuteur était plutôt bon, contre toute attente.
"Les héros, les vilains, j'ai fini par apprendre que ça voulait rien dire. Si j'ai pris le parti du camp opposé à la société, c'était simplement pour remettre à leur place tous ces moutons qui se contentent d'acclamer bêtement ceux qui ont été reconnus comme "héros", sans même se poser la question de si oui ou non leurs actions étaient bonnes. Placer une foi et une confiance aveugle en des gars random comme eux ça rend juste faible. Ce que je souhaitais incarner, c'était la terreur ultime capable de faire changer le regard des connards dans leur genre, qu'ils ouvrent enfin les yeux sur la réalité, que leurs potes en collant seraient les premiers à les laisser tomber quand leur fin viendrait, et que lorsqu'ils disparaitraient rien ne les aurait préparé à faire face eux-même. Heh, mais comme dit c'est de l'histoire ancienne. J'ai fini par réaliser que je m'étais totalement paumé dans mon délire, juste avant de clamser, emporté par mon orgueil et un putain de retour de bâton."
Je relevais la tête, fixant à mon tour l'une des fenêtres contre laquelle ruisselait les dernières gouttes de pluies.
"Le monstre c'était pas juste moi, c'est tout le monde. Maintenant, j'cherche juste un moyen de vivre autrement, mais c'est pas toi qui vas m'y aider."
Bray Wyatt
Terrien
Age : 37 Date d'inscription : 02/05/2018 Nombre de messages : 174Bon ou mauvais ? : Meurs pour moi, mon frère Zénies : 100 Rang : -
Techniques Techniques illimitées : Black Out / Uranage /. Remnants Of The Shattered Past Techniques 3/combat : Sister Abigail / Mandible Claw Techniques 1/combat : Mentally Unstable
Sujet: Re: Une averse Lun 18 Jan 2021 - 9:11
Et en parlant de monstre, une douce mélodie se mit à se faire entendre sur le téléphone du mercenaire. Vous la connaissez tous, pas la peine de la jouer à nouveau. Oui, la musique glorieuse de la Firefly Funhouse jouait de son plein en ce mauvais jour pour Garou ! Le papillon n’aura pas la chance de se débarrasser du maître des lucioles car même si ce dernier aurait eu comme réflexe d ' exploser son portable, une télévision non loin d'ici passerait quand même l’émission préférée des petits comme des grands. Oh, Mothman, quel destin tu venais de t’offrir en attirant le présentateur et LUI.
Ainsi commença un épisode spécial de la Firefly Funhouse. Bray Wyatt salua la caméra en agitant sa main de droite à gauche avec son sourire toujours aussi charmeur. Pendant deux secondes avant de sortir lui-même un téléphone portable d’hors-champ et en montrant le contenu de ce dernier. Le tweet qui explosait les réseaux sociaux en ce moment-même où les “retweets” et les “likes” continuaient à grimper sans jamais s’arrêter avant que l’appareil téléphonique prenne feu et que Bray Wyatt soit forcé à le jeter par terre et écrasait l’incident avec ses pieds.
“Hé ben, Marcos Smith, on peut dire que tu es chaud bouillant sur les réseaux sociaux."
Des rires pouvaient s’entendre, des rires d’enfants pour être précis. Ayant encore son sourire toujours aussi innocent sur son visage, il pencha sa tête sur le côté en mettant ses bras derrière lui.
“Enfin, tu sais que la gloire se décrépit rapidement, comme les papillons d’ailleurs. Une journée sous les projecteurs avant qu’on t’oublie pour l’acte héroïque que tu viens de faire.”
Dès sa comparaison avec les insectes, le ton de Bray Wyatt devenait clairement sarcastique et son regard si doux devenait de plus en plus enflammé par l'hostilité qu’il avait véritablement pour Smith.
“Saches que ta popularité se fait sur le dos d’une autre personne, comme tous les héros du genre et politiciens en quête de gloire.”
Le regard devenait de plus en plus sombre alors que le sourire laissa place à un rictus peu accueillant.
“Normalement, je me moquerais de toi, IL n’était pas contre toi, mais il s’avère que la personne sur qui tu construis ton héritage est hors limite…”
“Enfin, si ce dernier le désire.”
“Salut Garou, mon ami de toujours, je sais que tu veux prendre ton indépendance et changer ta voie de monstre, mais…”
“Peut-être qu’IL pourrait t’aider directement… mais vu que tu ne veux plus être un monstre, le Fiend et moi-même avons décidés de te laisser le choix. Soit entre les mains de Auros qui va certainement te faire disparaître de l’existence ou soit… tu le laisses rentrer !”
“Dans tous les cas, Mothman est sur la liste !”
Marcos Smith
Autres Races
Age : 24 Date d'inscription : 03/10/2020 Nombre de messages : 122Rang : -
Tout le monde a eu ce moment où on est trop fatigué pour essayer de se défendre. Un cul tellement botté qu’on ne faisait plus la différence entre un bout de bois et un coussin. Après avoir fait sa pleureuse confuse pendant cinq bonnes minutes, monsieur Smith s’était tut pendant cinq autres, en écoutant ce que monsieur Garou avait à dire. Et il avait beaucoup à dire, en fait. Une reconnaissance sur sa tactique qui ne put pas vraiment le toucher. Si une reconnaissance de sa logique (pour une fois) sans faute ne pouvait lui réchauffer le coeur, il n’y avait rien pour le refroidir davantage. Il y eut ensuite une rigolade qui se fit douloureuse. Ouais, Marcos ne faisait aucune recherche sur ses adversaires. Il ne faisait aucune recherche en général. Les connaissances venaient à lui. L’autre gars, là, Bray Wyatt ? Il ne savait rien de lui, hormis qu’il était un clown et que beaucoup de gens ne l’aimaient pas. Alors un tueur de héros qui existait en même temps qu’une académie de héros, ça l’éclatait. Il n’avait aucune idée de comment les deux pouvaient exister alors qu’il y avait littéralement des cratères encore radioactifs à la place de certaines capitales. Peut-être que créer l’école spéciale du professeur Charles Xavier pouvait attendre quand des demi-dieux volaient dans le ciel, pas vrai ? Mais oui, donc, il ne faisait aucune recherche.
”Je me spoil pas sur mes futurs adversaires. Un combat c’est comme un bon film, pour moi. C’est juste plus fun, à l’aveugle.”
Okay, peut-être qu’il ne ferma pas entièrement sa gueule pendant cinq minutes et qu’il bougonna cette phrase là à la suite de la petite interjection de Garou. Mais il semblait n’avoir pas vraiment compris ce dont il était question. Mais Marcos n’avait pas vraiment bien parlé. Cependant, il ne le coupa pas. Vous savez pourquoi il ne le coupa pas ? Par respect. Et ensuite il le laissa raconter pourquoi il allait à l’encontre de la société comme n’importe quel jeune adulte ayant enfin lu sa première théorie politique. Il allait à l’encontre du principe de héros et de méchant, comme s’il parvenait à voir enfin les nuances de gris. Pourtant, d’une certaine manière, à mettre tous les héros dans une même catégorie, il remettait ça en blanc et noir. Mais la fin de son discours le fit aller dans une toute autre direction.
”’Clamser’ ? Dans le sens… est-ce que t’es mort ?”
Ses yeux étaient ouverts un instant, deux grosses soucoupes rouges illuminant le jeune humain avant de se tourner dans une autre direction.
”Non, en fait, ne me dis rien. J’en sais déjà trop.”
Il soupira. Il se sentait obliger de raconter un peu sa vie. Une partie de lui demandait à réexpliquer ce qu’il avait voulu dire, de façon mieux organisée. Une autre était centrée sur le fait que Garou se soit ouvert, et que maintenant il doive s’ouvrir de même. Une autre encore se sentait juste déjà trop avancée pour ne pas s’arrêter. Une dernière demandait juste à s’appitoyer enfin face à quelqu’un d’autre que la même mort-vivante autiste.
”Merde...”
Il craqua sa nuque sur les côtés. Il respectait Garou. Garou s’était déjà ouvert. Ce n’est pas de la faiblesse de s’ouvrir. Ce n’est pas de la prétention que de parler de sa vision du monde. Il pouvait parler sérieusement à quelqu’un sans sortir une blague de merde ou se plaindre d’un truc osef.
”Ce que je disais, c’était pas sur mon apparence… C’était, c’était… je sais pas, de la philosophie à deux balles. De la réflexion sur la télé, les médias… On arrête pas de voir des gens beaux de partout, tant et si bien qu’ils deviennent la norme. On arrête pas de voir les mêmes qualités et on les attend de tout le monde. J’ai jamais rien vu qui me disais que c’était correct de détester des gens qui m’ont fait du mal, que c’était correct d’être fier de moi et de ce que je faisais, de vouloir faire comprendre ce que j’étais au monde… Maintenant que j’y pense, je blâme juste mes problèmes sur la société.”
Il rangea son portable dans sa poche avant de croiser les doigts. Ses yeux énormes s’étaient plissés comme la mine d’un gamin boudeur.
”La ‘société’... Plus j’en entend des critiques et moins je pense que ça changera. J’peux pas m’écouter dire ce mot sans avoir ce, cet embarras, quoi… Comme si j’étais rien d’autre qu’un gamin edgy de merde… Non mais sérieusement, je - Aïeuh !”
Il venait de se redresser furieusement, se cognant la tête contre le plafond avant de se la prendre en se rasseyant tranquillement. C’était probablement un signe. Fallait être un peu calme. On entendit le son d’une grande inspiration, quand bien même il n’y avait pas de bouche.
”Je, je, je… t’as raison. Je finis par être un héros de merde aussi. Mais moi, je suis pas amené au sommet par la pub, par le look, par mon p’tit cul musclé dans un collant, par la musique épique et oubliable en fond quand je sors de la puissance de nulle part, parce que j’incarne des valeurs traditionnelles et stagnantes de merde… Au final, je leur montre ! je leur montre que je vaux plus que cette adoration pour ces vieux couillons en super-slips basiques ! Tous ces Saiyen héroïques qui arrêtent pas d’exploser des terriens quand ils ont fini de brasser leurs cheveux couleur pisse dans le vent !”
Il se redressa à nouveau, plus lentement, plus calmement, plus férocement. Il se tourna vers Garou, ses mains écartées mais ses doigts liés les uns aux autres, pointés dans la direction de sa propre cage thoracique dégueulasse.
”Je suis meilleur qu’eux à ce qu’ils font, je suis meilleur que tous ces singes dorés de la légende de mes couilles, je suis meilleur que les clowns des BFs, je suis meilleur que ces tocards des - des défenseurs, là, cette vieille team idolâtrée que tout le monde a oublié en dehors d’une poignée de vieux cons qui demandent qu’à crever.”
Il écarta les bras triomphalement autant qu’il le put dans cette petite pièce.
”Je suis un gigantesque papillon, j’ai quatre bras, je peux me prendre des ouragans sans problème, je survis au froid, au chaud, aux radiations, je peux me prendre des roquettes, des, des vagues d’énergies, là. Leurs Makéhaméha méka de merdes, là, j’peux me les prendre et survivre !”
Il pointa alors Garou du doigt avant de le relever légèrement vers le plafond d’une ondulation de poignet.
”Et si je peux le faire, tout le monde peut le faire.”
Il sembla sortir de sa transe mégalomane, laissant ses bras ballants tomber vers le sol, avant de laisser sa tête faire de même. Il avait perdu beaucoup de sang, il devait être fatigué.
”J’me souviens d’une citation que j’avais trouvé sur Internet, quand j’étais jeune. C’était un commentaire Youtube, j’te dis pas à quel point c’est ridicule comme origine. Mais ça m’inspire un peu. C’était un truc du genre : ‘À travers ses actes, un homme devient un héros. Par la mort, un héros devient une légende. Inspiré par la légende, un homme agit.’ Je crois qu’il manque quelques bouts, et ça fait très neuneu, mais je trouve ça intéressant.”
Il avança un peu dans la pièce en relevant les bras, ses gestes accompagnant ses prochaines paroles.
”Je veux pas être suivi pour être complimenté pour que ça me fasse du bien - bon, peut-être un peu, mais c’est pas l’objectif principal. L’objectif principal, c’est que je crève une fois que je serais connu de tout le monde. Face à un adversaire insupportable, je me déchaîne et je l’anéantis, ou au moins je l’humilie avant de mourir glorieusement de façon épique. Je deviens inoubliable. Je deviens un exemple pour tous les terriens. Par la transformation, par la science, par la magie ou quoi que ce soit qu’on trouve jusque là, on peut vaincre nos adversaires. On a pas besoin de mutants avec la même gueule commerciale qu’on voit tous les jours, tu vois ? On a pas besoins de l’armée Saiyanne, on a pas besoin des autres...”
Il regarda le sol un nouvel instant. À nouveau, cette immense déception infantile apparut sur son visage assombri par les ténèbres qui l’enveloppent.
”Et moi, je fais enfin quelque chose d’utile de ma vie...”
Ses yeux ronds fixèrent à nouveau Garou avant de se fermer dans une expression assez amicale, comme gentiment embarrassée.
”Ouais, ouais, ouais, je sais… C’est probablement débile. ‘Crever comme un berserker sur le champ de bataille mais en streaming, c’est, c’est quoi cette merde ?’ Quelle est la garantie que je ne revienne pas, vu que tout le monde a droit à sa résurrection en ce moment… Ma meilleure pote est morte neuf fois, c’est pour dire. Mais moi, j’ai… j’imagine que j’ai rien à perdre, quoi.”
Il fixa le mur à côté du jeune pugiliste aux poignets brisés.
”Je suis pas dépressif ou vraiment suicidaire ou quoi - toute façon, j’ai cru comprendre que le suicide ça amenait à un monde vide plein de stagnation dans l’au-delà… T’imagines, les mecs qui ont une vie de merde, une psyché pleine de souffrance, ils meurent et ils finissent coincés avec eux-mêmes jusqu’à ce qu’ils arrêtent de penser ? Deuxième vie de merde ! Mais moi, moi… moi j’ai juste rien à perdre. Je veux dire, j’ai fait ce choix consciemment...”
Il regarda ses mains.
”J’étais beau gosse, avant. Il me manquait de la barbe et du muscle, et peut-être que mes dents allaient trop en avant, mais j’étais un putain de BG avant… Et j’ai décidé de devenir hideux en échange d’un corps capable d’accomplir ce que je voulais.”
Il releva la tête.
”Mais maintenant, j’ai plus cette contrainte. Je séduirais plus jamais personne. Je n’adopterais aucun gosse. Je n’ai plus aucune contrainte qui me lie en ce monde hormis ce rush constant d’adrénaline à chaque fois que je me bats ! Et j’utiliserais les codes de la société pour changer la société ! C’est ça, ma logique !”
Il sentit son portable vibre dans sa poche.
”Raah, qui m’appelle à quatre heures du mat… Je suis en plein speech en plus.”
Sortant la machine de sa poche, il fut assez impressionné d’entendre un jingle assez gnan-gnan à la place de E1M1 sortant de son portable. Avait-il lancé une application sans s’en rendre compte, où…? Il entendit une voix sortir du portable, lui disant qu’il était chaud bouillant sur les réseaux sociaux. Enfin, l’écran était en face de son visage.
”Ouais, ouais, si c’est pour un sponsor ou quoi je dois dire n-... ooooon ?”
Oh merde... Des épaules plus larges qu'Atlas, une barbe digne de Thor, un visage souriant avec des joues à empoigner, des cheveux emmêlés dans un chignon étrangement viril... Regardez ces muscles de colosse, incroyablement surpuissants, le parfait mélange entre de la viande et le gras pour la nourrir. Oh mon dieu, il avait même un sweater de gros nounours...
"... Pardon, de quoi, je suis sur la liste ?”
Il avait entendu quelque chose sur Garou. Pointant l'écran dans la direction de son prisonnier, il lui posa une question.
"Tu, euh, tu connais ce gars ?”
Garou
Terrien
Age : 24 Date d'inscription : 26/04/2019 Nombre de messages : 161Bon ou mauvais ? : Introspectif Zénies : 1000 Rang : -
Bordel, ce type traînait tout un tas de complexes. A l'entendre, on pouvait croire qu'il passait par toutes les étapes du deuil en une seule conversation. Mais quoi qu'il en pense vraiment, il avait des aspirations relativement proche des miennes... Du moins fut un temps. A travers tout son blabla et ses vantardises, je percevais le ras-le-bol général d'une hiérarchie et d'un catalogue héroïque installé depuis bien trop longtemps, qu'un monstre comme lui s'efforçait de changer. Foutre une bonne claque à la gueule de l'humanité pour qu'ils se bougent le cul et ouvrent les yeux. L'idée était la même, c'était la façon de procédée qui était radicalement différente. Lui avait pris la voie des humains sous la forme d'un monstre, moi la voie des monstres sous la forme d'un humain. Il finirait bien par comprendre, lui aussi, qu'il n'y avait rien à apprendre à tous ces salopards. La grande majorité de la population n'en avait rien à battre de se dresser face au danger, les héros leur servait de prétexte parfait pour n'avoir rien à foutre de leur sécurité. Et les encourager, les supporter, n'était qu'un moyen de nourrir l'égo de ces stars de la justice.
"Ouais, t'es juste un gars bien paumé toi aussi."
Un gars qui n'avait pas eu de chances, à qui on avait arraché toute possibilité de vivre comme la normale, et qui était forcé de trouver un autre sens à sa vie. Il n'avait pas voulu du rôle de monstre qu'il aurait pu décrocher facilement, vu sa tronche, et à la place avait choisi de devenir une sorte d'anti-héros. Fut un temps, je lui aurais craché au visage. Mais aujourd'hui, je ne peux que compatir. Enfin, c'est ce que j'aurais fait si il ne m'avait pas broyé mes putains de poignets.
Une sonnerie que je ne connaissais que trop interrompu le mélodrame du papillon géant, m'arrachant une grimace agacé. Il n'était pas prêt à me lâcher, décidément. Marcos brandit son téléphone face à moi, me permettant de découvrir sans surprise le visage diaboliquement souriant de mon compère damné.
"Salut Bray."
Lançais-je en guise de réponse à la question de mon geôlier, avant de rebondir sur l'offre du colosse derrière le téléphone.
"Ca ne sert à rien de le sermonner, il est sûrement aussi têtu que moi, si ce n'est plus. La réalité le rattrapera comme elle m'a rattrapé, t'en fais pas pour lui. Ton offre est sympa Brayou, mais attends un peu tu veux bien ? J'aimerais justement dire deux mots à ce Auros avant qu'il n'en finisse pour de bon avec moi. A ce moment là, je daignerais bien mieux accepter un p'tit coup de main. Curieux, mais pas pressé de te retrouver en enfer, tu vois l'idée."
Le papillon ne se rendait certainement pas compte du merdier dans lequel il s'était fourré, car si le monstre derrière Bray était véritablement sur ses côtes, je ne donnais pas cher de sa repoussante carcasse.
"A ce sujet, on attends quoi pour y aller, m'sieur le héros pas beau ?"
Bray Wyatt
Terrien
Age : 37 Date d'inscription : 02/05/2018 Nombre de messages : 174Bon ou mauvais ? : Meurs pour moi, mon frère Zénies : 100 Rang : -
Techniques Techniques illimitées : Black Out / Uranage /. Remnants Of The Shattered Past Techniques 3/combat : Sister Abigail / Mandible Claw Techniques 1/combat : Mentally Unstable
Sujet: Re: Une averse Ven 29 Jan 2021 - 16:22
“Tu le découvriras bientôt, mon ami. Enfin, tu peux éviter cela si tu le libères et que vous pouvez faire une chasse à l’homme sans fin. Si ton désir est la popularité et la garder et pour garder les gens engagés, tu n’as rien de mieux.”
“Tu peux me croire, j’en suis un expert.”
Le présentateur fit un clin d'œil à la caméra avec l’effet sonore.qui l’accompagnait avant qu’il se mette à se retenir de rire. Puis vint l’intervention de Garou qui était toujours le même : à se fourrer dans des situations peu convenient pour lui malgré des efforts de l’ami de tous. Il lui disait d’attendre qu’il soit en face d’Auros avant d’intervenir et de le sauver des crocs de l’oblitération de son âme. Bray Wyatt laissa tomber ses bras avec un air déçu sur son visage.
“Comment te dire cela, Garou… IL n’interviendra pas face à Auros. J’ai essayé de convaincre nos sponsors, mais il est hors de question que le Fiend rentre en contact avec ce bambin qui fait des crises pour rien.”
Le présentateur de la Firefly Funhouse remonta ses épaules avant de les relâcher avant de reprendre une posture plus sereine.
“Si c’est ton dernier souhait, je le respecte. Néanmoins, je t’accompagnerais dans tes derniers moments depuis la Firefly Funhouse. Aussi parce que je désire en connaître plus sur la créature monstrueuse avec toi. Malgré ton apparence, je sais que tu n’es pas un vrai monstre. Mon ami ne serait plus là dans le cas contraire.”
“Et tu le ne le serais plus d’ailleurs !”
“Donc tout le monde reste fort… sauf Garou, mais il est habitué à force.”