Douzième verre

"Je vois... Aleinequipuski va pouvoir parler chiffon avec un confrère." dit-il dorénavant seul, l'objet en main.

Ce qu'ignorait Nate, déjà en chemin pour aller à la rencontre de son destin, c'est qu'il n'était pas le seul à avoir laisser un cadeau furtivement : Le démon ne s'était pas contenté de prendre le poignet du Magma pour le retenir et avoir son attention le temps de son discours plus tôt. Il en avait aussi profité pour lui assigner un sceau invisible sur l'avant bras droit. Un sceau imperceptible et presque inutile. Un simple porte-bonheur.
Enki ne savait même pas si ce genre de gadget magique marchait vraiment : les porte-bonheur ce n'était pas le domaine de prédilection des démons... En réalité le patron de bar qui avait passé la dernière année enfermé chez lui à veiller sur l'enfant Gohen avait potassé des dizaines et des dizaines d'ouvrages magiques, bien décidé à protéger son Roi et à améliorer ses connaissances. Le sortilège qu'il avait posé sur Nate, c'était plus un sceau fait maison, fruit de quelques recherches récentes, simple contraire made in Enki d'un sortilège de malédiction. Une bénédiction banale... Plus un geste amical qu'un réel exploit magique, mais cela donnait l'illusion à Enki de n'avoir pas laisser partir sans rien son meilleur ami.
Car c'était bien ce qu'était Nate au yeux du démon, pour tout ce qu'il avait fait pour lui par le passé. Il l'avait accompagné dans des moments difficiles et avait prouvé bien des fois qu'il ne cessait de se mettre au service des autres. Il avait aidé Bulma, Stinger, William, sans doute aussi Hikari... Toutes les personnes chères à Enki avaient une dette envers le scientifique, qui était, malgré sa petite taille, un grand homme au yeux du démon.

"S'il t'arrive malheur Nate, je ne me pardonnerai jamais de t'avoir laissé partir comme ça seul vers tes obsessions. Alors prends soin de toi." déclara-t-il à mi-mot, comme une prière, sachant que personne ne l'entendrait.

Un peu perdu dans ses pensées, le coeur gros des adieux bâclés de deux amis trop optimistes pour épiloguer sur un au revoir, Enki était tout de même satisfait de cette preuve d'amitié de Nate qui s'était confié, et avait même laissé à Enki un contact téléphonique -certes indirect- pour ne pas devenir fou d'inquiétude. En grand nounours qu'il était, il n'avait pu s'empêcher de sentir son coeur fondre quand le magma l'avait pris dans ses bras : certes il s'était avéré que c'était pour glissé un "cadeau" dans sa poche, mais Enki ne pouvait s'empêcher de sourire en pensant qu'au fond de lui Nate avait eu un geste "social" envers lui. Ce magma différent qui avait vécu dans la solitude des siècles aurait-il enfin compris qu'être entouré était une force à sa portée ? Enki se demanda si au final Nate avait toujours était aussi renfermé qu'aujourd'hui... Peut-être avait-il eu dans le passé des gens à qui il dispensait ce genre de geste tendre ou amical ? Etait-ce en rapport avec ce "voyage" ?
Quoiqu'il en soit, Enki, le téléphone en sa possession, n'avait pas besoin de plus pour savoir qu'il était un ami cher au Magma, et cela était une satisfaction sans limite. Il ne manquerait pas de faire la commission à Hikari, même si l'ange s'inquièterait à son tour à cette nouvelle : ça restait une opportunité d'aller trouvé cet autre ami, et puis qui pouvait se vanter d'avoir le numéro personnel de Rapabienski ? hein ? Hikari allait être vert de jalousie !

Le patron avait débarrassé la terrasse et la salle, nettoyé les trois tasses et la cafetière. Il croqua le dernier cookie qu'il tenait en bouche le temps de fermer à clef le bar à présent vide. Avant de partir il avait pris soin de laisser une nouvelle pancarte dans la vitrine, où on pouvait lire en gros caractère :


L'établissement dorénavant clos, son cookie dans le bec, Enki s'envola vers l'ancienne base des défenseurs : il avait un autre ami à aider et qui l'attendait.



[HRP : pour le poste de serveur j'ai déjà un prétendant : le recrutement se fera dans un rp déjà implicitement prévu avec l'intéressé. Néanmoins si vous rêviez de travailler dans le bar, bref, voyez avec moi à l'occas : passer un entretien ça peut déjà être marrant huhu. ... surtout si vous êtes une jolie fille.. ]