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Sujet: De la sérénité à quel prix ? [PV] Mar 30 Mai 2023 - 20:54
Williams était rentré chez lui après un instant de réflexion. Il n’était pas désireux d’aller directement dans un bar ou de partir s'entraîner seul. Le premier le mènerait à la solution facile de l’alcool, déjà qu’il avait la cigarette, et le dernier ne ferait que le déprimer davantage. Il avait besoin d’un partenaire de danse pour ce genre d’exercice et il craignait toujours le contact des autres. Narumi était une autre affaire, elle avait volontairement laissé savoir son passé au joueur de cartes, mais d’autres experts en arts martiaux… ça serait certainement une paire de manches.
Donc il s’était mis sur son ordinateur à chercher d’autres alternatives que de rester comme un légume à la maison en attendant que les choses s’améliorent. Il savait que c’était une simple fantaisie. Il serait à se morfondre davantage avec un esprit vacant uniquement occupé par la télévision ou des vidéos idiotes sur l’internet. Au bout d’un moment, en recherchant “lieu de sérénité”, il tomba sur un site gouvernemental pour un sanctuaire se trouvant au Mont Paozu. C’était étrange qu’un tel lieu eut droit à son propre domaine supporté par l’autorité terrienne, en particulier avec Scalio qui avait rendu claire à la cheffe des armées ses projets de se débarrasser des certains dieux et certainement quelques croyances avec. Peut-être était-ce l’une des exceptions qu’il avait en tête.
Il navigua sur le site à la recherche d’informations. Plus il lisait, plus cela semblait trop beau pour être vrai. Une communauté soudée loin du stress de la vie urbaine. Des activités comme de l'entraînement physique, de l’agriculture et de la méditation. Il n'y avait pas autant de renseignements sur la gérante des lieux cependant qu’il aurait aimé, une certaine Inari Ōkami. Du peu qu’il pouvait ressembler, il s’agissait d’une sage prête à donner des directions aux âmes en recherche de réponses.
Le caporal hésita un court instant. Cela semblait être comme de la propagande pour un culte. Il en avait son petit nombre avec le temps en tant qu'interrogateur pour les forces de l’ordre terrienne. Mais en même temps, c’était soutenu par le régime en place. À moins qu’il soit suffisamment infâme pour faire du lavage de cerveau avec l’aide d’une communauté douteuse, il y aurait aucune raison que Draven les aide volontairement. Il avait ses doutes sur le président et son premier ministre, surtout après l’interrogatoire de Marcos, mais le premier semblait plus passif que activement mauvais et le deuxième semblait être trop ambitieux et colérique, mais il semblait avoir la meilleure des intentions pour les terriens.
Après réflexion, il se dit que si l’endroit était dangereux pour lui, l’émeraude le téléporterait en lieu sûr sur-le-champ. C’était avec cette petite assurance qu’il se lança en direction du Mont Paozu pour voir cet havre de paix de ses propres yeux. Il comptait rester une semaine à tout casser. Il n’allait pas devenir un disciple de la gérante, mais voir s’il pouvait s’y ressourcer le temps de mieux appréhender la situation globale dans laquelle sa vie l’avait jeté la tête la première… Avec lui aux rennes. Il déposa son arme de fonction dans un coffre dans sa demeure avant de la fermer à clé, prendre des zénies en plus des gains de certaines parties de poker occasionnels et entreprendre ce potentiel pèlerinage.
Plusieurs heures de trajets se firent entre trains et bus avant d’arriver au lieu légendaire. Ce mont était connu pour ses créatures variées et dangereuses. La présence de dinosaures et de tigres aux dents sacrées ne lui serait pas une surprise vu la réputation de l’endroit. Bien qu’encore loin du sanctuaire, il pouvait le voir au loin. Clairement basé sur les structures du shintoïsme. Devant par contre se tenait une longue série d’escaliers pour l’atteindre. À une époque, l’idée de devoir gravir cela lui serait infernal, mais à présent dans une forme physique bien plus musclée et avec un cardio digne de ce nom, cela ne l’effraya pas.
Il commença sa marche tout en observant les alentours. De la verdure en abondance, des temples se dévoilant progressivement et de nombreux Torri sur le chemin auquel il croisa quelques disciples vacant à leur occupation ou se courbant comme marque de respect. C'était agréable, bien que peu conventionnel d’avoir ce genre d’attention. Il se sentait à la fois nerveux et apaisé de voir ce décor se former devant lui. C’était en dehors de sa zone de confort, bon citadin qu’il était, mais c’était étrangement relaxant, cette atmosphère. En particulier les pétales cerisiers qui tombèrent en permanence. Tellement fascinant et magique…
Au bout d’un moment, il arriva enfin devant les portes du sanctuaire d’Irani. Ce potentiel lieu de sérénité qu’il recherchait tant. Il resta devant pendant un moment. Il hésitait une nouvelle fois. Il y avait quelque chose de louche dans cette affaire, mais il était arrivé aussi loin maintenant, ça serait dommage d’arrêter le voyage aussitôt… Ou il allait commettre une erreur monumentale. Il regarda les gardes qui étaient devant l’entrée avec leurs masques de renard blanc. Encore une fois, ce n’était pas des plus rassurant. Il pouvait faire marche arrière maintenant, mais…
Inari Ōkami
Démon
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Sujet: Re: De la sérénité à quel prix ? [PV] Mer 7 Juin 2023 - 4:43
Souvent, il m'est offert de le constater. Les âmes égarées naviguent jusqu'ici en trainant l'amertume d'une vie corrodée par le malheur, la perte, le désespoir... Elles cherchent, espèrent follement, de trouver une lumière au fond du tunnel de ténèbres. C'est tel... un dernier recours, une dernière initiative, avant l'abandon de l'existence.
Pour certains, venir ici représente déjà une forme d'abandon : la symbolisation de leur échec, l'échec d'une vie mais la possibilité d'en entamer une autre. Je ne suis pas cette lumière salvatrice qui mériterait qu'on la vénère, mais si cela peut soulager des esprits en même temps que de respectueusement combler mes envies... cela ne me dérange pas tant de me prêter un peu au jeu.
Et après tout... qui pourrait bien honnêtement me le reprocher, sans même avoir essayé ?
Quoi qu'il en soit, j'accueille aujourd’hui un invité fort particulier. Il n'a pas souhaité prévenir son arrivée. Cela ne fait aucune différence. J'avais connaissance d'une telle venue, depuis un bon moment. Au moins 5 chemins du Chronos convergent vers cette destination. À des instants toutefois différents. C'est pourquoi il me serait contraignant d'accueillir ce brave soldat pour cette fois, ou du moins de lui offrir une digne attention à ses légitimes réflexions. Je n'allais pas gonfler mon agenda sur base d'hypothèses temporelles, concernant une ligne perturbée à tout instant y compris par mes propres - quoique subtiles - interventions.
Ce n'est rien. Car déjà pouvais-je le voir grimper les premières marches de l'interminable chemin jusqu'au sommet de l'un des sanctuaires, lui qui rencontrait déjà quelques résidants bien élevés. Mmh ~
" Je vous prendrai 24 boîtes à emporter, s'il vous plait. Vous pouvez garder la monnaie, je fête ce soir une fructueuse collaboration. De surcroît, votre gastronomie se veut si raffinée et vos prix sont si respectables... qu'il me paraît naturel de faire preuve d'un soutien à la hauteur de vos efforts. "
Hem, oui, revenons au Caporal.
La semelle de ses chaussures embrassait régulièrement la texture flexible des pétales de cerisiers. Ces vestiges rosés d'une plus grande structure s'échouaient au sol, semblant progressivement former un tapis que quelques personnes en kimono cérémoniels s'efforçaient de disperser au balais - bien qu'en toute tranquillité. Leurs traits faciaux dégageaient une certaine sérénité, malgré l'aspect répétitif de la tâche leur étant associé. C'était presque comme si elles faisaient partie de ce décor enchanté.
Naturellement, il convenait de saluer respectueusement et traditionnellement le nouveau venu, lorsque celui-ci finissait remarqué. Ainsi donc le mont se laissait progressivement gravir, au fil des Torii traversés. Alternant divers chemins boisés avec les aires de repos, le militaire put également constater certaines demoiselles récolter l'eau d'un puits à proximité. Des récoltes avaient également lieu, depuis l'emplacement de plusieurs potagers. Rien de bien compliqué, ni de très surprenant, pour une communauté un minimum autonome.
Au milieu de son avancée, le cher Auguste croisa encore d'autres terriens du sanctuaire. Ceux-ci taillaient avec précision certains arbustes, afin que leurs branches ne gâchent pas le paysage de l'allée empruntée. Et quelques mètres plus loin... un homme paraissait arroser une plante, aux abords de l'un des nombreux lampadaires stylisés jonchant la voie.
Enfin, il fut temps pour ce cher Williams d'atteindre les portes du sanctuaire, où quelques membres finissaient d'astiquer les statues de renard aux côtés de l'entrée. Il n'y avait plus qu'un dernier Torii à passer. Au-devant, un grand temple semblait trôner au beau milieu d'une plaine spacieuse. Tout autour, un ensemble de plus petits bâtiments servant probablement pour les activités voire pour dormir, pour cuisiner ou bien pour manger. Qu'importe, en l'instant.
Le trajet fut ainsi dominé par les teintes verdâtres du feuillage, par le rosé des cerisiers, comme par la peinture carmin des structures. Oh... Et par la dominante blanche de ces masques étranges.
Comment ? Quels masques ? Ceux symbolisant l'animal totem de ces lieux et revêtus par mes disciples les plus engagés : mes Myōbus, se tenant fièrement debout et mains se joignant dessous les amples manches de leur tenue. L'un à gauche et l'autre à droite du Caporal, ces fidèles venaient de tourner leur tête en sa direction... d'un mouvement calme et synchronisé, pouvant presque effrayer.
Le bref silence se poursuivit à peine... avant que le duo ne s'exprime en coeur et d'une diction percutante, mariée à une sérénité déstabilisante.
" Williams Auguste, Caporal de l'armée terrienne, soyez le bienvenu parmi nous. La Grande Ōkami nous a informés de votre arrivée. Nous aurons l'honneur de vous guider tout au long de votre séjour, aussi bref puissiez-vous désirer que s'avère ce dernier. Chaque porteur de ce masque est un Myōbu, considérez-nous tels des bras de la Dame Renard. Nos identités précises n'ont pas d'importance, nous visons la Voie de la Transcendance. "
S'inclinant tous deux respectueusement, l'un d'eux s'éloigna sans plus tarder... tandis que l'autre se permit d'ouvrir la marche pour l'invité dont il était question. À fois les lumières des lanternes et lampadaires alentours s'allumèrent. Le ciel arborait des teintes chaudes reflétant avec évidence l'heure approximative.
" Suivez-moi, je vous prie. Pour ce soir, je vous suis assignée. Permettez-moi d'éclaircir certaines zones d'ombre, avant toute question éventuelle. Je vous conduis actuellement en direction d'une chambre pour cette nuit. Il vous faut savoir qu'il s'agira de la seule nuit dont vous pourrez bénéficier sans contrepartie. Ces contreparties font parties intégrantes de nos règles communautaires, elles n'ont pas pour but de restreindre la liberté de chacun. Elles nous assurent un cadre agréable et digne pour chacun. " se prononça la jeune femme au masque élégant, tout en avançant d'une démarche apaisée mais précise.
Nos deux protagonistes arrivèrent bientôt à un carrefour de ponts légèrement arqués comme en bois... enjambant ainsi un petit lac de roseaux, de fleurs de lotus et de nénuphars. Là une vue des plus décompressantes, prompte à la distraction...
Quand tout à coup, ils se firent couper la route par 3 enfants jouant comme déboulant sans prévenir et à la perpendiculaire !
En l'espace d'une fraction de secondes, mon disciple se stoppa net et posa sa main sur le torse de notre invité, sans même se retourner. L'inertie de ce dernier serait rapidement compensée jusqu'à être nullifiée... sans pour autant le déstabiliser. La scène semblait trop soudaine que pour avoir pu laisser le temps au calcul d'une telle réaction. Et la fois, cette réaction semblait trop précise que pour la penser hasardeuse. Alors que dire, mis à part que le Myōbu avait fait preuve d'un bon instinct en un temps particulièrement restreint ?
Laissant le soin au Caporal de reprendre ses esprits, mon élève ne tarda ensuite à reprendre la marche ainsi que la parole.
" Je vous prie de m'excuser pour cette négligence. Nous accueillons également des familles, tout comme certaines se forment ici. Les enfants suivent les enseignements, mais disposent naturellement d'une fougue et d'une attention propres à leur âge. Nous adaptons leur éducation et nos mesures disciplinaires en fonction de ces facteurs, de leur développement cérébral et de leurs capacités propres. L'un de mes semblables se charge déjà de les sensibiliser concernant l’imprudence commise, d'une manière appropriée respectant les points évoqués. À votre gauche, je vous prie. Ceci sera votre chambre. Entrons en chaussettes, mon collègue se trouve déjà à l’intérieur avec vos habits et votre plat gardé au chaud. "
Et tel qu'affirmé à Williams, l'autre Myōbu - composant le duo de départ - coulissa la porte de cette bâtisse ancienne, depuis le côté opposé. Il laissa passer ceux devant y pénétrer, avant de se pencher respectueusement et brièvement en direction du Caporal, puis de partir sans plus tarder. Par après, le guide du modeste édifice invita - d'un geste de main - à s'asseoir à la table basse. Un coussin sur le tatami, les avant-jambes sur le coussin, le fessier sur les avant-jambes, les mains jointes sur les jambes : là une position des plus traditionnelles. Il ne fut toutefois pas demandé à l'invité d'en faire spécifiquement de même.
" Vous sont ici remis vos habits pour la nuit, ainsi que votre kimono pour la journée. N'ayez crainte. Le climat ne varie plus, au sanctuaire. Et à chaque fin de journée, vous recevrez des vêtements propres. Je vais à présent évoquer les règles spécifiques au sanctuaire, Maîtresse Inari jugeant que celles de bienséances sont évidentes à vos yeux ou qu'elles le deviendront rapidement sans désastre. Juste après cela, je serai à votre entière écoute pour la moindre de vos questions. " continua la jeune femme, avant de faire une pause destinée à montrer de la main qu'il était accordé pour l'Auguste de manger en même temps.
" En commençant justement par le repas, sachez que 3 tâches - d'environ 2h chacune - vous seront proposées par jour. La tâche du soir accorde le repas du lendemain matin. Celle suivant le repas du matin accorde le repas du midi et ainsi de suite. 1 tâche = 1 repas, donc. Pour votre arrivée, nous vous offrons ce repas et celui de demain matin uniquement. Si le nombre de repas est à votre appréciation, gardez cependant à l'esprit qu'il vous faudra au moins remplir 1 tâche pour passer la nuit au sanctuaire. Cumuler les tâches d'une même journée n'offre pas plusieurs nuits. Chaque jour, vous pouvez participer à 1 activité épanouissante au choix entre vos tâches, à la condition d'avoir accompli 3 tâches la veille. Ces activités épanouissantes sont événementielles et leur nature n'est pas révélée avant le jour même. Bien évidemment, nous vous encourageons à prendre soin de votre nutrition et de votre enrichissement spirituel. Dernier point et non des moindres... accomplir 3 tâches et 1 activité épanouissante chaque jour pendant 7 jours, vous offrira l'opportunité d'un entretien individuel avec l'Incarnation du Savoir : Inari Ōkami, la fondatrice de notre communauté. Néanmoins, il me faut vous prévenir que certaines demandes à son égard devront s'accompagner d'un respectable présent afin d'obtenir une réponse favorable, si ces demandes demeurent à la fois raisonnables. Par précaution, je vous suggère donc de ne pas vous rendre les mains vides à un tel rendez-vous, afin de ne pas gâcher votre première chance prioritaire de figurer dans l'agenda chargé de notre maîtresse. Désormais, avez-vous des questions, un besoin de précisions, de répétitions ? "
D'épuration, peut-être. Juste ciel, je ferais mieux de résumer ça sur papier, un jo-
" Oh ! Quelle saveur ! La technique derrière la préparation de ces médaillons de homard est décidément sai-si-ssante. Pourriez-vous dire au Chef de cet établissement que j'en prendrai 30, non, 45 boîtes ? Il faut absolument que je fasse goûter cela à tous les autres Myōbus. Et ne vous privez pas, vous deux, allons. C'est votre privilège d'accompagnateur, ça n'arrive pas tous les jours ! "
Williams Auguste
Terrien
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Sujet: Re: De la sérénité à quel prix ? [PV] Sam 10 Juin 2023 - 21:57
Quand quelque chose semblait être trop parfaite, c’était quelque chose de déstabilisant pour la majorité des mortels. Les deux têtes des gardes masqués qui se tournèrent vers le caporal de manière synchronisée était un exemple de cela. Williams n’était déjà pas à l’aise, mais c’était avant qu’ils se mettent à parler en unisson en révélant des informations pour le moins troublantes. Directement, il l'accueillirent par son nom, prénom et rang dans l’armée avant de préciser que la gérante des lieux leur avait informé de son passage au sanctuaire. Il reproduisit le signe de respect que les membres de la communauté lui avait faites jusqu’à présent durant son ascension tout en appliquant son meilleur masque social pour paraître calme
“D’accord… Merci pour l'accueil !”
Déroutant serait un euphémisme à ce point ! Comment savait-elle de son arrivée et de lui-même ? Les théories s’enchainèrent rapidement dans l’esprit du terrien avant d’en retenir deux précises : La première possibilité était qu’elle aurait accès à ses informations dès qu’il s’était connecté sur son site avec une permission gouvernemental, ce qui n'expliquait pas comment elle aurait deviné qu’il serait venu sur ses lieux dans un premier temps et était terrifiant que Draven puisse donner autant de renseignements à une soi-disante communauté autonome.
La deuxième était qu’on lui avait encore supprimé sa mémoire pour protéger le lieu comme le premier interrogatoire avec Narumi. Ceci ne présageait rien de bon augure également. Il aurait déjà fait le voyage ici ? Mais quand ? Dans ce qu’il pouvait se souvenir, aucun moment dans sa vie semblait ouvrir une opportunité à venir ici. Il n'avait aucune raison de venir ici avant la pierre et il était soit en train de fuir en voyageant l’espace, soit avec Alicia Runhour ou enrôler dans l’armée à son retour. Cela ne faisait aucun sens ! Sans compter qu’ils devaient avoir un moyen pour y parvenir. Par la magie ou par des moyens plus chimiques comme l’armée.
Ensuite venait le fait que les gens portant les masques, les Myōbus, semblèrent avoir abandonné leurs anciennes existences pour se dévouer entièrement à atteindre la Voie de la Transcendance… C’était un culte. Dans l’esprit du jeune caporal honorifique, c’était clairement un culte qui avait réussi d’une manière ou d’une autre à tromper le gouvernement pour se faire de la bonne pub… Ou que le régime en cours voulait que cette communauté fonctionne pour leurs intérêts, mais lesquels ? Il n’avait pas encore mis un pied dans le sanctuaire qu’il semblait se sentir déjà pris au piège.
Quand ils ouvrirent la porte et alors que le crépuscule du soir s'annonce, WIlliams pouvait faire ce qu’il savait faire de mieux et fuir la situation. Néanmoins, sa curiosité était piquée, pour le meilleur comme pour le pire. La jeune femme qu’il estimait avoir un âge proche du sien se mit à lui demander de la suivre à l’intérieur du sanctuaire. Le militaire décida contre son bon jugement de suivre sa consigne. Toujours en cachant dans sa poche sa pierre, il écouta les informations données par la terrienne masquée. Elle dit que c’était la seule nuit qu’il aurait sans contrepartie et qu’il devrait obéir aux règles communautaires pour rester. Elle précisa que ce n’était pas pour restreindre les libertés des occupants, mais pour assurer un cadre agréable et digne pour chacun. Cela restait à voir jusqu’où ils pousseraient le bouchon, mais de ce qu’ils avaient pu voir, c’était des activités saines comme de l’agriculture ou du jardinage. C’était encore à prouver si ce n’était qu’une façade ou si la réalité des lieux était bien plus sombre..
Le sceptique pouvait néanmoins profiter des décorations du sanctuaire qui étaient tout simplement… magnifiques. Ils semblèrent avoir été rénovés récemment, aucune imperfection n'était visible. Ils arrivèrent à un pont avec un lac tout simplement merveilleux à admirer. L’esthétique des lieux était tout simplement sublime à observer.
Puis vint ce qui devrait être un drame pour l’Eon du savoir ou un détour amusant dans sa narration. L’une des disciples de la Grande Okami venait de rentrer en contact avec lui pour éviter de percuter un groupe d’enfants insouciants qui couraient dans les lieux. De son véritable nom Nour, la Myōbu venait de dévoiler pour son passé au caporal à l’émeraude aux pouvoirs insoupçonnés. Il aurait souhaité que cette situation ne se produise pas, même avec ses doutes concernant ce culte de la personnalité. Dieu sait à quel point il était amer concernant les conséquences de la dernière fois qu’il avait inspecté l’histoire d’une personne hors de sa juridiction. Alas, ça devait arriver tôt ou tard.
Les détails de la vie de Nour était pour le moins glauque… Son chant pour calmer la douleur aurait hanté pendant des années des gens qui n’avaient pas l’habitude de voir des horreurs quotidiennement. Même quelqu’un d’aussi endurci que Williams dans le milieu avait une peine immense pour la femme masquée en face de lui, mais il ne la montra pas. Pas par manque de sensibilité, mais il semblait évident qu’elle était ignorante de son pouvoir et… La suite était à la fois troublante et fascinante. Il avait maintenant une idée globale de la gérante des lieux. Du point de vue du Myōbu, elle représentait une figure maternelle perdue dans des circonstances atroces et la possibilité de lui effacer des souvenirs plus que indésirables pour démarrer une vie nouvelle. Une envie de demander la même pour se soigner des atrocités d’Akaza lui vint à l’esprit, mais à la fois, la partie vindicative de Williams ne pouvait pas lâcher l’affaire.
Donc Okami pouvait supprimer la mémoire des gens ainsi ? Cela ne le rassura pas de la théorie qu’il avait eu en arrivant… Maintenant qu’il y réfléchissait davantage, il y avait une période de six mois dans sa vie qui semblait avoir disparu. Entre sa rencontre avec Cabba et son retour sur la Terre dépeuplé. Serait-ce possible que… Non, il n’était pas caporal à cette époque… A moins que les deux hypothèses soient véridiques. Ce n’était pas plausible, il se serait vu dans le passé de Nour durant son temps dans le sanctuaire.
La suite était sa formation et son accoutumance rapide au règlement du sanctuaire. Il savait déjà de quoi s’attendre et c’était honnête aux yeux du caporal. 6h de travail pour trois repas par jour et uniquement 2h d’entre elles étaient obligatoires pour rester avec un toit au-dessus de la tête ? Ce n’était pas aussi restrictif qu’il ne l’aurait pensé. Il appris également l’existence des Eons et surtout de celle que représentait Inari : celle du savoir. Omnipotente, donc… Tout s’expliquait ! C’était troublant qu’un tel être existe, certes, mais la résolution était bien plus agréable des autres possibilités qui lui venait à l’esprit.
Cependant, davantage d’informations qu’il n’aurait pas voulu apprendre se trouvèrent à la fin des visions. Celle d’un archidémon dans un habit militaire qui l’avait kidnappé la Kitsune pour la présenter à Scalio pour faire du pacte. C’était clair maintenant… Le premier ministre ne veut pas simplement se débarrasser de quelques dieux problématiques, mais de la fondation même qui repose ce monde. C’était de la pure folie, si on croyait les dires de Babel. Il aurait pu douter des informations de ce dernier, mais à son retour, la femme aux cheveux roses annonça qu’elle avait fait un accord avec le second de Draven.
Le site gouvernemental et les rénovations alors qu’elle se plaignait de ne pas avoir suffisamment d’argent à la créature démoniaque… Ouais… Il ne pouvait déduire avec exactitude l’accord entre le saiyan et l’Eon, mais ça devait certainement comporter des fonds et de la publicité contre son savoir pour… Quels raisons exactement ? Williams voulait espérer qu’il s’agirait des informations sur les gros poissons de la criminalité terrienne ou encore de potentiels envahisseurs, mais il ne se voilait pas la face pour autant. La vérité était potentiellement bien plus sombre.
Le joueur de cartes se remit après une bonne seconde avant de reprendre la marche avec celle qui avait abandonné son passé. Le ton était toujours serein. Elle s’excusa de la négligence et annonça que les enfants étaient déjà sensibilisés à ce qu’ils venaient de faire. À croire que c’était mise en scène dans un tour vicieux du propriétaire s’il n’était pas au courant des derniers évènements de la vie de sa guide.
Ils arrivèrent enfin devant la chambre que le caporal pourrait rester autant qu’il le voudrait. Il se déchaussa comme demanda la femme et y entra quand l’autre garde du sanctuaire lui ouvrit la porte. Ils avaient fait un détour en chemin pour que ce dernier puisse tout préparer ? Leur vitesse n’était pas à être sous-estimée d’ailleurs. L'entraînement qu’ils suivaient avait des résultats véritablement miraculeux sur ses terriens. Il serait presque tenté d’y participer activement pour mieux défendre sa planète si les sacrifices pour l’atteindre n’étaient pas aussi importants. Les exercices physiques avec Narumi lui suffisaient largement en comparaison si c’était toujours d’actualité après… le bordel qu’il avait causé.
Williams se pencha à son tour pour remercier la personne avant qu’il ne parte, le laissant celle avec celle dont le passé était oublié. Il imita la position du Myōbu en s’asseyant comme elle par simple respect et… Toujours sous l’effet de la pitié envers cette pauvre terrienne. Habits de nuit et kimono… Il aurait néanmoins une question à la fin du discours qu’il savait déjà concernant les limites de la tenue vestimentaire. Lorsque l’être masqué l’invita à manger, il le fit et le mets était correct. C’était déjà plus sain que ce qu’il avait l'habitude de manger, même après sa remise en forme. Il devrait simplement se contenter de portions plus maigres que d’habitude.
Les explications du Myōbu furent longues, suffisamment pour que le terrien à l’écharpe puisse finir tout son souper. L’information qui le captiva le plus était la possibilité de rencontrer Inari en personne au bout d’une semaine de loyaux services. Il était intéressé par cet appât. Non pour la confronter sur les affaires qu’elle avait avec Scalio. Ça serait tentant, mais c’était suicidaire et défier toute la raison de sa venue. Pär contre; en savoir plus la pierre, sur cette forme angélique qu’il avait prise durant sa confrontation face à l’ombre de Narumi ou encore davantage d'éclaircissement sur Bill Majestas serait la bienvenue. Il devra faire un choix le moment venu. La masse de Zénies qu’il avait ramenée serait suffisante pour avoir ses services ?
“J’ai qu’une question à vrai dire, Myōbu… Aurais-je droit de garder mon écharpe durant mon temps parmi vous ? C’est assez important pour moi, à vrai dire.”
Un rappel constant de l’amour de sa mère et des raisons pour lesquelles il se battrait encore pour la Terre, malgré les plans fous de Scalio. Tant qu’il ne mettait pas sa planète natale directement sous la damnation divine, il laisserait couler.
“Ceci est mon unique question, vous avez été suffisamment explicite pour le reste.”
À moins que d’autres informations soient nécessaires pour le nouveau venu, Nour allait certainement quitter les lieux pour laisser un peu d’intimité au caporal pour se changer dans ses habits de nuit. Après une telle journée, il méritait un peu de repos, en particulier mentalement. Bien qu’il l’avait caché pendant toute la journée, cette dernière heure avait beaucoup pris émotionnellement. S’il arrivait à avoir une nuit de sommeil confortable sans avoir ce chant en tête.
Il se glissa dans son lit et s’endormit assez rapidement pour ce qu’il avait appris aujourd’hui. Il était simplement crevé. Le jour suivant s’annonçait déjà être intriguant et il espérait que les contacts physiques aussi critiques s’y feront moindre.
Inari Ōkami
Démon
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Sujet: Re: De la sérénité à quel prix ? [PV] Lun 3 Juil 2023 - 19:39
Ho, intriguant ? Ca oui...
Ce fut après que notre cher Caporal obtint une réponse positive à sa question, qu'il se décida à prendre du repos. La disciple avait silencieusement tardé, l'espace d'1 seconde ou 2, à lui donner l'autorisation de garder l'écharpe tel que demandé. Juste là un temps nécessaire, afin que la dame en kimono puisse trouver une réponse nouvellement placée dans sa propre mémoire. Après quoi, cette première quitta tranquillement le logement, non sans auparavant s'incliner respectueusement... laissant ainsi le militaire seul avec ses tourments.
Au moins... pour un temps.
Wakey-wakey ~
La première chose que put constater le Terrien, en rouvrant les yeux... fut les doux rayons chaleureux, donnant de bon matin à sa chambre une allure chatoyante. Et alors que la vue encore trouble du militaire s'affinait, une silhouette aux allures bien connues le fixait : un homme en tenue, un Myōbu. Pas des plus épais, celui-ci attendait à la porte le moment où une attention lui serait rendue.
" Bien le bonjour. Pardonnez mon intrusion, il m'est demandé de me tenir - dès votre réveil - à votre disposition. Pour aujourd'hui, je m'occupe de votre accompagnement. Rejoignez-moi à l'extérieur, lorsque vous estimerez qu’il en sera l’heure. Toutefois, je vous en prie : prenez tout d'abord la peine de vous sustenter. "
Ainsi furent les mots de mon élève au masque blanc. Sans plus de précisions, sans même prendre la peine d'attendre une réponse, il ne se fit pas prier pour sortir en coulissant la même porte qu'il refermerait par la suite. Pour autant, ce brave homme ne paraissait pas pressé... il appliquait juste ses consignes sans hésiter. Et ainsi se retrouva à nouveau seul notre cher protagoniste. Oui, seul, mais enseveli d'une bonne odeur de beurre.
Absolument. Là, au-devant de ce regard déviant, ne serait-ce pas des croissants ?... Quoi ? Pensez-vous que nous ne servons pas de mets d'occident ? Sachez que ce lieu rassemble des terriens de tout horizon. Les spécialités de chacun peuvent se voir exploitées, pour le bénéfice de la communauté. Williams se hâterait-il à la dégustation ? À lui de gérer son temps. Sa seule limite restait d'approcher l'heure d'un nouveau repos.
Ce fut au moment de sortir à l'extérieur, que le porteur de l'émeraude put remarquer la présence latérale de mon fidèle : le même qu'à son réveil. Ce dernier l'avait-il attendu sans bouger ? Quoi qu'il en soit, la figure de bonne volonté commença à marcher. Quelques résidents passèrent à leurs côtés, en les observant un instant... ou surtout l'Auguste, plus précisément.
" Suivez-moi, cher invité. Nous allons débuter cette journée en vous informant des activités. Pour ce faire, il nous faut pénétrer le grand temple. Là se situe un panneau d'affichage où les corvées y sont - par ailleurs - proposées. "
Les galets blancs de cette longue allée multipliaient leurs mélodies, alors que ceux-ci croulaient sous les sandales de toutes ces personnes les foulant. Il y avait de la vie, davantage qu'à l'arrivée du Caporal. Était-ce un phénomène du matin ? Ou bien...
Des regards plutôt discrets, par-ci... des murmures à l'oreille, par-là...
Quelques curieux se posaient visiblement des questions en croisant les deux hommes, voire en les observant en retrait. Quelque chose se tramait ? Déjà, il fallait avouer que l'écharpe portée tranchait relativement avec la tenue revêtue. Mais ça n'était pas ça. Pour ainsi dire, certains regards paraissaient davantage... frustrés, en se posant sur l'Auguste. Certaines personnes ne verraient pas d'un bon oeil sa présence ? Pas exactement.
" Entrons. " s'exprima simplement le disciple aguerri, envers son interlocuteur... alors que les portes du temple s'ouvrirent depuis l'intérieur.
Une large salle les attendait, au sein de laquelle d'imposants lustres y trônaient. Quelques tables longues semblaient trahir la nature de ce lieu, alors que l'ombre de quelques restes y traînaient. Plantes et bonsaïs se côtoyaient, tandis que des vases stylisés épousaient les fresques et les peintures anciennes... cela en harmonie colorimétrique. Je dois admettre que ma récente collaboration s'avère des plus prolifiques.
" Je n'y comprends rien. C'est quoi, cette histoire ?... " " Il parait qu'il est important. " " Moi je pense qu'il a juste modifié lui-même le tableau. " " Sous le nez des gardiens ? Non, impossible. "
Tiens tiens, un peu de chahut, par là-bas... Un attroupement en direction du grand tableau ? Certainement. Et c'est bien en s'y approchant, que les regards se tournaient enfin - quoique progressivement - vers le Myōbu et l'homme à la pierre. Oui... Face à ces membres s'écartant lentement, le militaire pouvait clairement le comprendre à présent : il va enfin avoir le fin mot de l'histoire. Car ces regards sont les mêmes, ces messes basses le concernent... tout comme ces écrits affichent clairement son nom complet.
Entrevue exceptionnelle : Williams Auguste.
" Monsieur Auguste ? Nous sommes les gardiens de la Grande Ōkami. Ne perdons pas de temps, elle vous attend. Nous avons conscience de la pertinence de vos questionnements, néanmoins nous vous prions de faire preuve de bon sens. Vous ne ressentiriez déjà plus d'inquiétude, si réellement il y avait lieu d'en ressentir une. Contre-intuitivement, cette situation a tout d'accommodant. " s'exprimèrent tout à coup 2 Myōbus, dans le dos du Caporal.
En les observant plus rigoureusement, il serait possible de remarquer de légères différences dans la tenue desdits gardiens : le kimono semblait être de plus belle facture, arborant des motifs aqueux aux teintes bleutées. Le ton de ces voix, aussi surprenant que possible, laissait transparaître une sérénité particulièrement accentuée : encore plus accentuée que celle des autres Myōbus jusqu'ici rencontrés. Ceux-là... l'avaient-ils atteint ? Avaient-ils atteint la Transcendance ?... Leur simple présence imposait un étrange sentiment de légèreté : celui de perdre pied. Tel que l'on pouvait s'y attendre, en pénétrant un vaste bassin s'opposant à la gravité.
Juste là un sentiment, peut-être suffisant que pour déconseiller de faire des vagues... que pour encourager à laisser dormir l'eau calme.
En formation triangle, les 3 Myōbus commencèrent alors à escorter la cible. Sous la surprise générale, le militaire recevait une attention qui n'avait rien de commun. Qui était-il, pour qu'on lui accorde une entrevue privée dès son arrivée ? En plus accompagné de la garde privée ?... La Dame Renard avait certainement ses raisons et il fallait avouer que cette manière de procéder offrait aux circonstances une interprétation encore moins enjaillante. Aurait-il... fauté ? Aurait-il commis un blasphème, un déshonneur ? A-t-il agit contre les moeurs en vigueur ?!
" Veuillez entrer et patienter. " récitèrent les deux jeunes femmes à l'aura déstabilisante.
D’une main, ces exemplarités coulissèrent chacune l'une des deux portes rouges, qui se voulaient situées au fond de la salle et face à l'entrée du temple. Des couloirs longeaient cet accès et le Myōbu restant fermait la marche. Au fil de l'avancée, la formation en triangle avait tout simplement entrepris une rotation progressive. Lorsqu'il fut temps pour le Caporal de pénétrer cette nouvelle salle, les portes derrière lui se refermèrent et une voix nouvelle émergea.
" Tu penses vraiment pouvoir obtenir de telles informations aussi simplement ?... " déclara-t-elle, emprunte d'une diction pincée mais ondulée.
Ooh... It looks like trouble...
Au centre de la petite pièce, une silhouette transparaissait sur un paravent via une ombre portée : de profil, via ma main mon corps déposait une tasse de thé. Cette dernière claqua à peine sur la table basse devant moi. Assise sur les talons, tout autour les tatamis recouvraient le sol de cet endroit singulier à l'éclairage tamisé. Une multitude de bougies s'encastraient effectivement dans les murs dudit lieu, tandis que diverses ouvertures en assuraient la ventilation pour le mieux.
" Oh allez, tu sais bien que je ne lui dirai rien ! C'est pas dans mes intérêts. Laisse-moi un peu m'amuser... "
Oh ? Une autre voix ? Plus juvénile ? Plus androgyne ? Elle semblait aussi provenir de par-delà le paravent. Pourtant, aucune autre ombre n'en trahissait vraiment la présence.
" Tes intérêts, je m'en méfie. Et tu t'amuses déjà bien assez comme ça, avec le grabuge que tu as causé. "
" Mais non, j'y crois pas... tu m'en veux encore, pour ça ? M'enfin Ōkami, comment pouvais-je deviner qu'il allait l'avaler et que le monde s'en retrouverait impacté ? Jouer avec les cartes ne fait pas de moi un magicien, t'abuses ! Admets-le : tu me juges sur une incertitude, du vent. "
" Et c'est justement ta nature. Alors ouste, du vent. " renchéris-je, avec sérénité mais autorité.
Tout à coup, la jeune voix émit un râle de mécontentement. Et un petit chat noir contourna vivement le paravent. Il continua un peu son avancée, jusqu'à se stopper net en remarquant l'humain lui faisant face. À bien y regarder, le félin n'était pas entièrement noir... Il arborait en effet une marque blanche, autour de son oeil droit. Ses yeux, justement, arboraient quant à eux une couleur verdâtre... tandis que ses pupilles en amande s’entouraient d'une teinte jaunâtre :
Spoiler:
" T'as de la visite. " dit-il, en s'asseyant.
" Je sais. Ne t'avises pas de nous espionner. " lui répondis-je, du tac au tac.
" Alors là... t'as rarement été plus hypocrite, hein. "
Visiblement vexée, la petite bestiole ne se fit pas prier pour disparaître de la scène, via un bond vers l'une des ouvertures ventilées. Après quoi, je laissai l'ombre d'un blanc s'installer. Tout comme je l'invitai à en faire de même, lorsque nos regards se croisèrent.
De qui je parle ? Et bien, du Caporal.
" En un claquement de doigts, je pourrais altérer à jamais ta mémoire. Ou encore te plonger dans une folle psychose de savoirs. Tu te doutes de ce que je suis, je ne leur ai pas menti. Toutefois... une telle punition sortirait du cadre de ma juridiction. " commençais-je plus calmement, tout en remplissant délicatement nos tasses par cette ancienne théière.
" Tu as obtenu des informations sensibles par un chemin détourné : un chemin qui n'implique pas ma responsabilité. C'est pourquoi il serait davantage fautif de trop marquer ta destinée. Dans le cas contraire, je ne m'en serais pas privée. Mais ici, je me dois de conclure un marché. "
Ayant entre-temps reposé le récipient, à présent pouvais-je à nouveau poser mes fins doigts sur ce breuvage au safran. Tout du long de la gorgée qui s'ensuivit, je ne quittai pas du regard le triste maudit. Quelque part, je pense que nous nous comprenons. Après tout, il n'est pas seul à subir le prix d'un tel don. Il me semble inutile de s’attarder sur une introduction, nous nous connaissons.
" L'espace d'1 semaine, je suis prête à librement te laisser séjourner au sanctuaire, à te laisser profiter de portions gratuites et des activités journalières. Comme tu t'en doutes, je dispose d'un lien avec le gouvernement. Il m'aide à tenir en état les temples et la communauté, par un label de confiance et une meilleure visibilité. L'argent viendrait sinon à manquer, malgré l'autonomie partielle en ces terres... J'aimerais éviter que tu fourres ton nez là-dedans : évite d'ébruiter mon accord et ce qui s'y rapporte, aux oreilles des terriens. Les termes n'ont pas été des plus simples à faire accepter et je n'ai aucune envie d'avoir à nouveau Babel dans les pieds. Il est évident que le but de Scalio a tout de dangereux. À aucun moment je ne participerai à une offensive contre l'ordre établi. Je ne fais que fournir une défense planétaire, dans une certaine mesure et tout en m'occupant mentalement de certains cas problématiques au maintien du gouvernement. Mais il n'est pas question que je me retrouve associée à lui, lorsque le monde découvrira le pot aux roses. Évite aussi de parler des Éons aux membres de mon sanctuaire et le concernant, il y a des grades à respecter pour l'obtention de certaines informations et - d'un point de vue externe - cela ferait bien sûr passer ce lieu pour le repaire d'une secte. " continuais-je, en reposant la tasse.
La franchise dont je fais preuve à l'instant est à mon sens nécessaire. Sans confiance, notre accord n'irait nulle part. Je ne veux pas prendre de risques. Si Williams délie sa langue aux mauvais endroits... c'est toute mon initiative, qui pourrait s'écrouler comme un château de cartes. Ce lieu perdrait alors toute sa crédibilité, tout tomberait progressivement en ruine et il me faudrait tout recommencer. Cela serait si bête d'en arriver là après tous mes efforts, que... au final... je dois me montrer assez flexible.
Je ne suis pas en position de force, même si je ne peux pas faire des concessions sur tout. Typiquement, s'il m'exigeait... disons... la faiblesse du Grand-Prêtre, tiens, puisque c'est d'actualité. Et bien, je n'aurais alors pas d'autres choix que de décider un sacrifice potentiel de mon sanctuaire. Clairement, sa perte ne serait qu'une conséquence perdue dans l'océan d'ennuis auxquels je m'exposerais sinon.
" En ce qui concerne la mémoire de Nour, je te remercie de ne pas lui en avoir parlé. Le savoir de certains événements peut être si dur à supporter... néanmoins, tu commences à développer une résistance. Saches cependant qu'elle n'est pas un cas isolé, par ici. Loin de là et parfois même est-ce encore pire. Dans le doute et bien que tu n'y puisses rien là, ne baisse pas ta garde. Si tu en ressens le besoin, je peux ôter de ton esprit quelque souci que ce soit. Je peux également te le proposer concernant... cette pauvre enfant, ayant affronté Akaza... Aussi douée qu'elle soit, à cet âge le mental est fragile comme de la porcelaine et l'on peut y graver aussi facilement que dans l'argile. Je peux d’ores et déjà t’avouer que cette épreuve l'a bien impactée, ça n'a pas très bien tourné. Ils étaient en pleine forêt, lorsque l'armée a défini les délimitations de leur zone d’affrontement... Tu réalises ce que je sous-entends ? "
Ah ça, pour ne pas avoir bien tourné... Je peux dire que des traumatismes se sont développés. Malgré tout, ne développons justement pas trop ici. Je voudrais laisser ailleurs de la surprise à mes lecteurs.
Soupirant en posant mes mains jointes sur mes jambes, je fermai les yeux le temps de chasser l'incandescente et terrifiante scène assaillant mon esprit. Je secouai ensuite à peine et brièvement la tête... avant d'inspirer quelque peu, tout en refocalisant mon attention sur le militaire semblant condamné à endurer les sombres confessions. Je dois admettre que j'aurais pu le préserver d'une telle révélation. Néanmoins, celle-ci suggérait l'information bienvenue d'une survie de la petite. L'on ne pouvait pas vraiment dire que je me montrais avare en informations, dans cette discussion.
" Enfin bon. À toi de voir ce que tu en penses, si tu la revois. D'ailleurs, je ne fais pas travailler les enfants. Donc même sans parler de la mémoire, je pourrais tout aussi bien lui rendre ce sanctuaire gratuitement accessible, le temps de sa croissance. Dans les 2 cas, si mon offre te paraît honnête, nous pouvons prêter serment. Si tu veux ajouter quelque chose, fais-le dès maintenant. "
Une simple bourde de ma disciple et on en est là... Comme quoi, on n'est jamais trop prudent : le destin du Chronos oscille comme ces flammes alentour vacillent. M'enfin, on apprend à nos dépends.
Williams Auguste
Terrien
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Sujet: Re: De la sérénité à quel prix ? [PV] Mer 5 Juil 2023 - 21:46
Un sommeil sans rêve, sans cauchemar, sans couleurs. C’était un sommeil profond dans une fatigue complète. À son réveil, c’était un grand étirement de tout le long de son corps et le temps que sa vision puisse commencer à être claire, il sursauta en voyant d’un coin de son œil une silhouette l’observant. Il n’avait pas l’habitude d’être accueilli de la sorte à l’heure du réveil. Il était tellement accoutumé d’être seul dans son appartement que voir une autre personne dans la même chambre que lui l’avait surpris.
Un autre Myōbu pour l’accompagner aujourd’hui, comme si le caporal était une personnalité importante dans ses murs. Enfin, il se doutait qu'il l’était devenu après le contact accidentel avec Nour. Si Inari était tout ce qu’elle disait être, elle devait connaître les connaissances que le pauvre terrien avait amassé par accident. Il hocha de la tête avant de se masser les yeux.
“Bonjour, Myōbu. Merci pour l’attention, je vais me préparer.”
Le garde loyal à Ōkami sortit de la salle pour donner un peu d’intimité au caporal à se changer, le terrien remarqua des croissants sur la table. Il n’était pas tant surpris de ça en ayant vu le trajet de Nour et des goûts variés de sa maîtresse. Il le mangea rapidement sans spécialement le savourer. Il était plus pressé de voir ce que ce soir pouvait lui apporter et d’endurer ses sept jours pour avoir l’honneur d’avoir une audience avec la cheffe des lieux. Une fois la viennoiserie au beurre engloutie sans grande préoccupation, il enfila ses vêtements du jour et son écharpe. Il mit son émeraude dans une poche convenablement positionnée dans l’intérieur du kimono avant de sortir pour voir que son guide l’avait attendu droit comme un piquet. C’était troublant si ce n’était pas le quotidien de ses personnes avaient choisis. Ils se mirent en route et Williams ne se préoccupa pas des regards des autres… pour le moment.
Il hocha une nouvelle fois la tête avant de suivre le garde qui lui avait été assigné pour la journée. Ils traversèrent le lieu et c’était à ce moment-là précis qu’il remarqua les regards qui lui étaient destinés. Certains étaient de la curiosité, mais d’autres étaient de la frustration… Ce genre de regard qu’il avait fait sentir si rejetés parmi les forces militaires terriennes. Était-ce à cause de l’écharpe ou quelque chose se tramait ? Il était vrai qu’il avait reçu un accueil conséquent comparé à d’autres personnes, mais de quoi attirer autant de négativité dans cette communauté… Cela n’était pas bon.
Quand il pénétra dans le temple, une immense salle les accueillit. Des lustres, diverses plantes et poteries ? Elle utilisait son argent à bon escient, autant était certain. C’était vraiment ça l’offre du gouvernement pour avoir cette communauté de leur côté ? Des moyens financiers pour la maintenir ? Néanmoins, sa concentration fut interrompue par le bruit de plus en plus chaotique de plaintes et de confusion. Naturellement attiré par le boucan, il se dirigea vers la foule qui tourna progressivement leurs regards vers lui et son guide pour révéler le fameux panneau d’affichage. Ils s’écartèrent laissant le militaire devant une bénédiction et un malheur à la fois. Il n’allait pas attendre une semaine entière pour avoir une entrevue avec Inari, ça allait se faire dès maintenant !
Elle savait ! Bien sûr qu’elle savait, elle était omnisciente ! Une goutte de sueur perla du haut de son front alors qu’un sourire gêné se forma sur son visage. C’était ce qu’il voulait, mais à quel prix ? Elle se montrerait magnanime ou plus pragmatique ? Derrière lui, il pouvait entendre deux voix en unisson dans une sérénité qui paraissait presque fausse à ses oreilles Ils tentèrent de le rassurer, qu’il y avait aucune raison d’avoir peur, de faire preuve de bon sens ? Comme ceux qui se sont suicidés après avoir osé défier l’Aeon du savoir ? Il poussa un long soupir pour calmer son esprit avant de se retourner vers les deux Myōbus qui était bien mieux habillés que le reste. Certainement des gens plus proches du cercle privé de la propriétaire et de la Transcendance.
“Très bien…”
Il savait mieux que de faire des vagues dans une telle situation. Garder son caractère explosif à lui-même. Si agacé Akaza allait tout lui coûter… Comment il pouvait imaginer les conséquences de provoquer un être omniscient. L’émeraude pourrait bien le protéger, mais il y avait des limites qu’il avait pu essayer au dépend de Narumi. Entouré par son guide et ses partenaires, il commença la marche entouré avec l’impression d’être envoyé la chaise électrique. Les regards et les murmures entre les témoins de la scène n’aidèrent pas à l’esprit du caporal de se calmer, mais… Il ne voulait pas partir. Pas avant de tenter sa chance pour en savoir plus sur la pierre ou Bill. La lueur qui émanait du kimono montrait bien que c’était l’inverse pour l’artefact.
Toujours ces voix en unisson qui lui demandèrent d’entrer et d’attendre. Il entra dans la salle les yeux fermés pour essayer de faire le vide et de ne pas causer un énième accident. Il avait suffisamment souffert de cela. Il avait fait souffrir tant à cause de ses émotions qui le submergeaient. Pas cette fois. Il garderait le cap jusqu’au bout.
Les portes se refermèrent et déjà, une voix féminine se fit entendre avec une simple interrogation… une certainement pour mettre en place la dynamique de la conversation à sa faveur. Néanmoins, il ne bougea pas par nervosité et enfila son meilleur masque de calme… Quoique, c’était complètement inutile, elle devait savoir comment il ressentait d’être convoqué ici. Sa première phrase était suffisante pour lui faire savoir.
Une autre voix se fit entendre. Elle conversait apparemment avec une autre personne qu’il ne pouvait pas voir d’ici. Une personne qui voulait en savoir plus pour son propre amusement avant de se faire couper net par la Dame Renarde. Cette personne continua à insister pour voir ses demandes se faire dénier davantage. Son interlocuteur… Interlocutrice ? râla comme un gosse avant de sortir et de se montrer d’être un chat ? Le caporal cligna des yeux plusieurs fois en confusion avant de se ressaisir. Il avait vu des créatures venant du monde des contes de fées, l’avatar de l’avarice et un corbeau capable de communiquer avec une être humaine… Un chat qui pouvait parler, ce n’était pas TANT en dehors du possible. Williams n’était pas idiot, il pouvait facilement deviner que c’était certainement un Aeon comme la Kitsune.
Un silence de béton s’installa alors que Inari lui fit comprendre d’un regard de s’avancer et de s’asseoir en face d’elle. Il se mit en tailleur, la seule position confortable qui lui venait à l’esprit dans cette situation. Aussitôt, elle plaça ses cartes sur la table. Elle pouvait le rendre fou ou supprimer sa mémoire en un claquement de doigts, mais elle n’allait pas le faire car ça serait en dehors de sa juridiction ? Le terrien leva un sourcil. Elle semblait sincère. Si elle le désirait, elle pourrait lui supprimer sa mémoire dès la seconde qu’il serait rentré. Inari admit qu’elle ne souhaitait pas influencer la destinée du terrien. Elle devait conclure un marché avec le caporal, à sa surprise générale.
Le temps qu’elle ne but une gorgée de sa boisson aromatisée, le terrien mit sa carte sur la table, cette fois de manière littéral : l’émeraude angélique qui brillait proche de la téléportation… Mais elle n’y arrivait pas ! Un sourire se forma sur le visage de Williams alors qu’une idée naquit dans l’esprit du caporal.
“Je vous écoute, Dame Ôkami.”
Elle lui expliqua tout, mais tout ce qu’il pourrait avoir comme questionnement tout en mettant en avant ses propositions : une semaine gratuite dans le temple à l’échange du secret concernant les Aeons et le lien entre elle et le gouvernement. Elle était suffisamment lucide pour réaliser la folie de Scalio et confirma les doutes de Williams. Scalio était un danger pour la Terre avec ses projets… Autant qu’il s’en dédouane également au plus tôt.
Monsieur Auguste but le breuvage tout en écoutant la suite de son discours, le remerciant de n’avoir rien dévoué du passé de Nour avant qu’elle ne touche une corde : Ekko. En lui dévoilant ce qui s’était passé en sous-entendant le pire, elle avait eu en revers le caporal qui avait gardé son calme jusqu’à présent. Il n’était pas en colère… simplement envers lui-même. Il aurait dû défier l’autorité de Narumi et sauver la jeune prodige. Il serre le poing avant de poser son coude sur la table pour se mordre de frustration. C’était lui… Ou la pierre à l'œuvre ?
Il se bouffait presque de sa propre rage, mais c’était avant qu’il ne souffle d’un coup, comme s’il reprenait le contrôle de lui-même. Il cligna des yeux rapidement avant de rire nerveusement en se grattant l’arrière de la tête.
“Dame Ôkami. Votre offre est appréciée, mais si je dois rester dans votre sanctuaire, je ne désire pas de traitement de faveur concernant les travaux à faire et les repas à obtenir. Je ne compte pas ébruiter vos affaires avec Scalio ou encore vos connaissances stupéfiantes concernant le monde et les Aeons…”
Il était sincère. L'omnisciente devrait le savoir simplement à sa voix, bien qu’il se mordait les lèvres de ses émotions qui commençaient à grimper et descendre à tout va. Quelque chose n’allait pas et la Dame renarde savait pourquoi.
“Néanmoins, je vais me permettre de vous demander trois services. En fait, ce sont plutôt des questions que j’aimerais vous poser afin de mieux comprendre le monde qui m’entoure, surtout comment je l’influence. Je pense que vous vous doutez de ce que je vais vous demander. Je veux savoir sur comment je peux contrôler la pierre et cette transformation étrange. Je veux savoir la vérité derrière Bill Majestas et pour finir… Dites moi comment va et où est Ekko pour que je puisse l’aider à ne pas prendre la pire voie possible dans laquelle je l’ai propulsé.”
Un élan de culpabilité de plus en plus prononcé à chaque demande. Il haïssait la forme angélique avec laquelle il avait affronté Narumi et voulait la dominer. Il était effrayé par son double maléfique et voulait tout savoir pour gagner au moins la moitié de la guerre. Il se dégoûtait de ne pas avoir pu se tenir et avoir mis Ekko dans la ligne de mire de sa colère et d’Akaza.
“J’espère que mes demandes ne sont pas des plus extrêmes, mais je veux me repentir pour mes erreurs et défendre ceux à qui je tiens.”
Inari Ōkami
Démon
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Sujet: Re: De la sérénité à quel prix ? [PV] Mar 5 Sep 2023 - 9:19
Mmh, cette bataille semblait prendre une tournure des plus surprenantes... Il semblerait qu'une divinité s'apprête à émerger. Du moins, s'agissait-il là du calcul initial. Peut-être que la ligne dévierait encore ? Amusant de nous constater papoter, alors que de l'autre côté du continent se jouait à l'instant le destin de la planète pour une énième fois. Mais chaque chose en son temps et chacun à sa place.
Pour l'heure, j'écoutais patiemment ce pauvre chou torturé par mes révélations poignantes. Il stressait, il s'en voulait. Oui, qu'il pouvait sembler compliqué d'assumer ses choix passés. Sans conteste voudrions-nous parfois retourner dans le temps, pour supprimer quelques fautes regrettées. Cela serait trop facile. Après coup, il est aisé d'avoir quelque chose à redire sur tout. Il est plus sain de penser à demain, de tirer des leçons pour avancer. Pour autant, certains événements demeurent en dehors de tout contrôle. Et à ce propos... il subsiste des éléments qu'il me serait préférable de ne pas avouer.
Alors que je terminais de traiter les dernières informations s'offrant à moi, par les doigts de la main j'étreins le dessus de ma tasse pour ensuite la glisser sur le côté. Cela en la suivant d'un regard peu investi. Il faut savoir se modérer, n'est-ce pas ? Enfin... en ce qui me concerne présentement, seule l'absence de gourmandise me limite à me resservir.
" Là des paroles bien nobles, en vérité. Sois rassuré. Tes demandes sont acceptées. Je peux lire la sincérité qui se terre en tes pensées, je vais donc en faire également preuve et ne pas te berner. Cela fait plaisir de rencontrer des personnes honnêtes, elles se font plus rares qu'on ne le pense. " répondis-je sereinement enfin à l'Auguste, posant alors mes coudes sur la table basse et le menton sur le dos de mes mains jointes.
" Voyons... par où commencer ? Ah. Je sais... "
D'un regard plus espiègle, mes améthystes roulèrent jusqu'à la fameuse émeraude. Un fin sourire se dessina sur mon visage, à l'idée de révéler les petits secrets de ce cachotier. Oh, là rien de bien foufou. Toutefois, je devais avouer prendre un certain plaisir à remuer une touillette - à la manière d'un pendule - autour de cet ange prisonnier.
En effet : soutenant désormais juste mon menton par la paume de la main, je menaçais de l'autre de toucher la pierre par négligence. Je me demande combien de temps il faudrait à cette dernière pour lire tout le savoir du monde, depuis son véritable commencement... Peut-être pourrais-je ainsi la rendre inexploitable pour l'espérance de vie restante de notre cher Williams ? Ou alors, si sa vitesse de lecture devait s'adapter à une durée précise... peut-être pourrais-je plutôt causer une surdose causant l'explosion dudit artefact ? Hmhmhm ~ Je plaisante.
Mais pense-y quand même.
" L'ange du jugement. Ou ce qu'il en reste. Ci enfermé pour avoir osé juger ses confrères archanges... Mais si je t'en parle, c'est pour te prévenir que personne en ce monde n'est à l'abri d'une erreur de jugement. Même sous prétexte de pouvoir fouiller dans la vie d'autrui, de brandir un titre. Ce petit oiseau pourra te murmurer ce qu'il veut dans ton subconscient, que ça ne doit pas nécessairement être pris pour argent comptant. Tu n'as pas perdu le contrôle sur la pierre, Williams. Ce sont tes émotions, tes convictions, que tu dois contrôler. Et quant aux pouvoirs, quant à cette forme, cette aura... vous êtes simplement entrés en résonance, car son avis fut également le tien sur le moment. Vos destins sont liés depuis l'instant où tu as touché cette pierre, accepte-le et compose avec. Ca sera toujours toi qui décide, alors affirme-toi à elle, mais n'espère pas forcément qu'elle soit de ton avis. Réjouis-toi juste si c'est le cas, seulement après avoir bien réfléchi de ton côté. En somme : écoutez-vous et argumentez ensemble... pour briller ensemble. Ce n'est pas mieux ? "
Cessant mon jeu puéril, j'écartai enfin la main du petit minerai et déposai la touillette sur la table. J'aurais pu parler au Caporal d'une manière efficace de contrôler l'ange, sauf... que cela l'inciterait à se propulser sur une mauvaise voie. Il valait mieux qu'il pense cela impossible. Reconcentrant l'attention d'un regard sur Williams, je poursuivis alors :
" En ce qui concerne Bill : ton toi corrompu d'une autre temporalité... il a pactisé avec Demigra, lequel transforma la pierre en relique démoniaque : catalyseur d'un pouvoir maléfique se modelant selon son imagination. Bill accepta ce lien dans le but de se payer la protection de la Terre d'une autre ligne. En bon mercenaire, il rembourse désormais une dette éternelle dont il ne peut se soustraire sans conséquences, répandant inlassablement et principalement le chaos ailleurs au nom de son maître. Une cause perdue, à mon humble avis. Il se fera corriger tôt ou tard. Je te ressers du thé ? "
N'espérez pas de ma part une quelconque implication émotionnelle, au sujet d'une histoire aussi banale. Ce Terrien est loin d'être la seule personne que ce beau diable est parvenu à entourlouper avec des belles paroles et des contrats en apparence bien respectables. Ce n'est pas propre qu'à ce démon, d'ailleurs. Néanmoins, il fallait avouer que Demigra savait s'y prendre, du haut de sa grande expérience, de sa malice évidente et de ses nombreuses années d'existence.
Après avoir bien reçu et traité la réponse de mon interlocuteur, il me fallait en toute logique aborder le point le plus délicat. Hélas, ce fut à ce moment que ce satané Kaio se décida à lancer son appel aussi généralisé qu'indiscret. Tout ça pour sauver une planète dont la quasi intégralité de la galaxie se fiche. Enfin bon, je ne vais pas me plaindre sérieusement, moi ça m'arrange. Car je ne comptais pas lever le petit doigt. Littéralement.
" Pardonne-moi de paraître si peu impliquée par sa demande. Même l'offrande d'une fraction de mon énergie, compromettrait sérieusement mon contrat d'impartialité. Mon sanctuaire et une grande partie de mon répertoire gastronomique se trouvent sur cette planète... bien sûr que si cela ne tenait qu'à moi, je passerais un bon coup de karcher sur la tache. Encore que tout Éon n'en soit pas capable. Puisque c'est l'éternité et non forcément la puissance, qui nous distingue. " articulais-je, en reposant mes mains jointes sur mes jambes.
Et bien nous allions attendre quelques instants, le temps pour le jeune homme face à moi d'accomplir son devoir en bonne et due forme. Moi ? Oh, je me contentais de regarder autre part, quelque peu occupée par d'autres pensées. Y compris concernant la petite et la manière d'annoncer la nouvelle. À bien y réfléchir, autant ne pas passer par 4 chemins... Déviant finalement mon regard sans grande expressivité, je soupirai alors en fermant les paupières, avant de les rouvrir en direction de l'Auguste. Cette fois mon faciès affichait une expression plus concernée, nous parlions tout de même d'un enfant innocent.
" Concernant la petite... physiquement, elle va bien. Ou presque. Outre une brûlure aux cheveux et des stigmates sur son visage, sur son cou et son épaule... cette enfant a tellement forcé sur ses limites psychokinétiques, qu'elle s'est elle-même causée des dommages cérébraux qui heureusement se régénèrent pendant son coma. La vue du feu ne la laissera d'ailleurs plus indifférente, mais tout cela était le prix à payer pour ne tuer personne dans cette histoire. Elle a tout donné, dans l'espoir de revenir suffisamment vite que pour t'aider à contenir Narumi. À l'heure actuelle, elle est suivie de près par un service hospitalier supervisé par l'armée. Et... "
Je lui dis ? Allez, au diable l'avarice.
" Avant qu'elle ne s'évanouisse, elle est parvenue à fragiliser le verrou de son évolution. Heureusement pas de manière aussi extravagante que ce que tu as pu voir dans son passé. Dis-toi juste qu'elle aura cette fois gagné... environ... 2 ans d'âge, à son réveil. Si je le mentionne, c'est car cela aura des conséquences sur sa sensitivité et son potentiel psychique. Ainsi que sur son moral et son mental, mais ce dernier point reste encore compliqué à estimer. "
Je vais me garder d'avouer mon implication dans tout cela. Ca serait contre-productif. Il demeure malgré tout une chance que Williams fasse le lien entre l'étrange entité fantomatique remarquée par le louveteau... et la nature d'un Éon. Cependant, ça ne serait à ce stade qu'un soupçon sans réel fondement. D'autant que la petite lui a avoué avoir vu d'autres esprits au cours de sa vie.
Je dois admettre que sans le positionnement stratégique de l'Éon de l'Émotion, aider cette gamine à briser le mur qu'elle s'est bâti n'aurait peut-être pas été possible à temps. Il valait selon moi mieux qu'elle prenne conscience de la force de ses sentiments et qu'elle apprenne à les gérer, avant qu'un jour un événement regrettable ne risque de la faire exploser. J'estime avoir... désamorcé la bombe, pour cette fois. Même si cela a eu pour conséquence de causer un peu de grabuge au passage. On a rien sans rien.
Et cerise sur le gâteau, elle a même accéléré son éveil à la Transcendance, a gagné de l'âge tout en gardant le cap d'une voie sage. Il ne reste plus qu'à espérer pouvoir maintenir ce dernier jusqu'à maturation complète. Hélas, il me faut compter sur des moyens indirects des plus...
* Ōkami ?... Ōkami ? *
Des pl-
* Shsh, Ōkami. Tu m'entends, Ōkami ?... C'est toujours pas fini ? Dans combien de temps elle sera réparée ? Je dois toujours continuer de la garder dans ma fourrure, ou c'est bon ? Té pésé ké... ils vont pas finir par trouver ça bizarre, de pas voir son aura ?... Ōkami ? *
Chut, petit démon ! Ne t'avises pas de rompre le contact avant que je te l'aie commandé, ce coma artificiel est essentiel et pas seulement pour elle. C'est possiblement aussi ma seule chance... de vérifier une hypothèse. Notre seule chance, de la revoir une dernière fois.
" Oh, au fait. Au vu des circonstances... si tu désires toujours rester un moment au sanctuaire, j'insiste pour que tu ne participes pas aux tâches journalières d'aujourd’hui. Tu viens de t'épuiser pour sauver ce monde, quel hôte serais-je si je ne t'offrais pas un peu de reconnaissance pour ça ? Profite donc de cette journée pour pleinement te ressourcer et te changer les idées. Après toutes ces épreuves, tu dois en avoir grand besoin... non ? Aussi, sens-toi libre de participer aux activités. De notre côté... tu as eu des éléments de réponse à explorer et nous en avons terminé. À une prochaine fois, Williams. Je te souhaite un peu plus de calme dans ta vie. "
Ca oui, qu'il en avait besoin. Lui souriant avec compassion pendant un instant, je me relevai bien vite, m'apprêtant à partir vers l'arrière-salle et à laisser mon invité rejoindre celle d'où il venait. S'il avait une dernière chose à dire, c'était maintenant. Mais j'espérais qu'il comprenne que ne pas trop impacter son destin impliquait que je ne me montre pas trop précise, concernant certains questionnements.
Williams Auguste
Terrien
Age : 28 Date d'inscription : 20/02/2018 Nombre de messages : 301Bon ou mauvais ? : Bon Zénies : 694 Rang : Z
Techniques Techniques illimitées : Across The Universe / Star Dust / Don't Bring Me Down ! / Space Oddity / Absolute Begineers Techniques 3/combat : We Could Be Heroes / Never Let Me Down Techniques 1/combat : The Loneliest Guy
Sujet: Re: De la sérénité à quel prix ? [PV] Mer 20 Sep 2023 - 19:52
Ainsi commença la recherche du savoir à tout prix. Comment ne pas résister, en même temps ? Un être omniscient qui acceptait d’offrir son aide n’est pas quelque chose de commun, bien au contraire. Mais comme la pomme qu’Adam et Eve avaient croqué, cela viendra avec des conséquences. Sa punition sera non pas de se faire expulser du Paradis, mais plutôt de réaliser l’étendue des dégâts qu’il avait causés par son impulsivité, qui s’était aggravée au fil des jours suite à l’acquisition involontaire de l’artefact céleste.
Bien qu’il était un poil rassuré par les paroles sincères et calmes de l’Éon du Savoir, il savait au fond de lui que la vérité allait être douloureuse. Il essayait de conserver un certain masque sur son visage, dans une faible tentative de sauver la face… devant une personne qui pouvait le lire à livre ouvert quoiqu’il en soit. C’était davantage un mécanisme de défense dans son esprit d’agir de la sorte.
Une tentative effectivement vaine, car elle commença tout simplement à répondre par ordre croissant aux questions posées par le joueur de cartes. Alors qu’elle semblait jouer avec la pierre, au vu du regard taquin sur son visage, elle dévoila la vérité sur l’occupant de l’émeraude. L’Ange du… Jugement ? Ou ce qu’il en restait ? Bon, l’hypothèse de l’origine angélique n’était pas surprenante au vu des ailes d’énergie qu’il possédait sous son autre forme, mais que ce soit spécifiquement celui du Jugement le désorientait quelque peu. Ce dernier aurait été enfermé par ses compatriotes pour avoir osé les juger à tort ? Oui, il pouvait facilement s’identifier à cette histoire, une simple erreur d’interprétation pouvait arriver à n’importe qui, à la simple exception que Narumi ne l’avait pas incarcéré pour avoir désobéi à ses ordres directs. Son visage se décomposa de plus en plus quand la Kitsune lui apprit que la pierre pouvait interagir avec son subconscient mais qu’il n’avait pas pour autant perdu son contrôle… C’était ses propres convictions et émotions qui l'avaient fait dérailler aussi brutalement. Dans un sens, il s’était attendu à que ce soit en partie de sa faute, mais de l’autre… Entendre cette confirmation sortir de la bouche d’une créature dotée d’un savoir quasiment infini lui faisait froid dans le dos.
Williams ne disait pas un simple mot. Il écoutait la suite avec attention et effroi. Les pouvoirs de l’émeraude se manifestaient quand les deux entités qui lui étaient liées étaient en accord ? C’est-à-dire que ses fuites grâce à la téléportation et que la transformation devenaient possibles lorsque l’ange jugeait qu’il était dans son bon droit ? Le caporal posa sa tasse d’une main tremblante alors qu’une vision horrifique traversa son esprit. Était-ce l’Ange qui avait décidé qu’il avait mérité de se faire charcuter par l’Alpha durant le dernier entraînement qu’ils avaient eu, ou… Autant ne pas s’enfoncer dans ce genre de pensée. Cela rendait également sa transformation encore plus déroutante pour le militaire. La pierre ne lui avait conféré ses pouvoirs que lorsqu’il s’était opposé activement à la louve. Ce séraphin enfermé dans le minerai pensait que l’affronter sérieusement était la solution. Cette conclusion fit crisper son visage d’agacement pendant un court instant suivi d'un soupir de tristesse à l’annonce que son destin était intimement lié à ce parasite.
Néanmoins, la renarde aux cheveux roses avait un bon point : il devait l’accepter et s’y adapter. Comprendre l’entité à l'intérieur pour mieux la contenir… et mieux avancer avec. Tout compte fait, il était le seul maître de ce pouvoir, l’Ange ne pouvait pas le forcer à faire des choses contre son gré et inversement. Il allait falloir jouer les diplomates avec une créature qu’il ne pouvait entendre qu’à travers son inconscience. Comment faire ? C’était à lui de prendre ses responsabilités et de mieux interpréter ses pensées, tout en gardant sa propre morale et ses émotions sous contrôle. La gymnastique cérébrale que ça allait être pour le torturé. C’était en fin de compte comme s’il était deux personnes à la fois. Il souffla un bon coup avant de prendre un air plus serein et d’afficher un sourire détendu sur son visage, comme s’il avait déjà fait la paix avec cette résolution. C’était loin d’être le cas, mais il voulait montrer sa reconnaissance à l'omnisciente en face de lui. Même si l’appréciation du caporal était sincère, son faciès ne montrait pas la difficulté qu’il éprouvait sur le moment à accepter la dure réalité.
"Merci pour l’information. Donc, je dois rentrer en harmonie avec la pierre pour avoir des résultats… Enfin, en dehors du contact physique, apparemment. Je suis assez déçu qu’il n’y ait pas de moyen de mieux gérer la chose, mais au moins, je sais dans quelle direction aller à présent."
Une idée lui vint aussitôt en tête : la légende des Dragon Ball, leur réunion pourrait l’aider à contrôler définitivement ses pouvoirs, mais c’était peine perdue. L’Ange n’allait jamais approuver une telle quête et fera tout pour l’handicaper dans ce péril mortel. Autant l’oublier aussi sec.
Puis vint la deuxième réponse, celle concernant Bill Majestas. Son double temporel, né de ses erreurs passées et d’un traumatisme avec lequel Williams Auguste avait réussi à faire partiellement la paix. La douloureuse pilule de la disparition d’Alicia Runhour avait rendu la discussion pesante quand le sujet fut enfin abordé. Il s’était allié avec… Demigra ? Celui qui avait organisé le Jeu du Diable ? Celui qui avait poussé Cabba au suicide au cours d’un dilemme où aucun terme n’était le bon ? Il savait que sa version qui avait voyagé dans le temps désespérait de trouver un moyen de protéger la Terre avec tous les outils qu’il avait à sa disposition, mais à ce prix-là ? Était-il seulement conscient qu’il jouait avec le feu ? Que ce soit les flammes du soleil de son espoir corrompu ou celles de l’enfer ? En avait-il quelque chose à faire à ce point ? Tant d’interrogations pouvaient s'enchaîner dans l’esprit de l’innocent face à cette version pervertie. Il serra son poing et ses dents lorsque Inari ajouta sans compassion ou intérêt que c’était une cause perdue, qu’il aurait droit à son châtiment tôt ou tard.
Même s’il avait accepté que c’était maintenant une personne entièrement différente de lui, ça restait… lui-même : les mêmes racines, le même tronc, seules les branches avaient changé entre les deux. Savoir qu’il pouvait potentiellement être détruit moralement et mentalement à un point où la rédemption n’était plus envisageable lui faisait plus mal qu’il aimerait l’admettre. Comme quoi, sa peur d’être tellement absorbé par ses convictions au point de perdre sa morale de vue était avérée… Ne plus jamais retomber dans ce piège émotionnel : ça sera son objectif dès à présent. Cela n’allait pas être aisé, sa dernière interaction avec Akaza et Narumi l’avait bien prouvé, mais c’était un travail à faire sur lui-même de manière pressante pour son propre bien.
"Donc il est tombé encore plus bas que je le pensais… J’espère qu’il recevra ce qu’il mérite pour ses méfaits, peu importe la manière dont ça se manifestera. Cependant, cela me dépasse entièrement pour l’heure, je dois espérer que quelqu’un puisse lui donner sa juste récompense pour avoir pactisé avec un être aussi vil que Demigra… Ça ira pour le thé, merci."
Une pensée assez négative que la renarde ne pourrait pas ignorer fut qu’il fit une connexion quasi-inconsciente entre le pacte entre Demigra et son double et celui de l’Éon du Savoir avec le gouvernement terrien… Petit salopard d’ange. Néanmoins, cela ne put aller bien plus loin car une voix se mit à brailler dans son esprit. On leur demandait de lever les bras et de donner tout ce qu’ils avaient ? Qu’est-ce que c’était que ce cirque ? C’était pour la préservation de la Terre, apparemment ? Comment pouvait-il s’assurer que c’était bel et bien vrai et pas un mensonge pour… La réponse d’Inari laissa tout doute s’évaporer subitement. Elle ne réagirait pas ainsi si c’était un piège.
Bien que mécontent de ce fameux contrat d’impartialité de la part de son hôte, il n’allait pas faire de commentaires regrettables. Il leva les bras dans les airs en voyant son énergie sortir de son corps sous la forme de sphères blanches s’envolant vers le ciel. Et coup de théâtre, ce n’était pas suffisant pour Williams. Il voulait qu’un autre joueur fasse de même. Il s'exécuta aussitôt : une lumière engloba le caporal alors que l’émeraude changeait de couleur pour devenir un saphir magnifique. Des ailes s’étaient formées dans le dos du terrien alors que l’énergie envoyée était bien, BIEN, plus importante. Cela dura quelques secondes avant que Williams soit proche de s'effondrer sur la table de la propriétaire du temple. Se retenant de tomber en plaçant ses bras sur ses jambes et reprenant aussitôt sa forme humaine, il se sentait… satisfait de son geste. Toute cette énergie devrait pouvoir faire une différence d’une manière ou d’une autre. Il observa la pierre, maintenant placée sur la table.
"Hé… Hé… Hé… Je pense qu’on a suffisamment donné pour l’instant. "
Il se retint tout simplement de rajouter que cela lui faisait du bien que l'émeraude soit vraiment d’accord pour accomplir quelque chose qu’il considérait comme positif. Pas de fuite ou d’affrontement entre proches : simplement un geste pour la préservation de son foyer et de ses compatriotes. Il prit de longues respirations pour récupérer du mieux qu’il put et continuer la conversation afin que sa dernière question soit répondue. Une fois qu’il eut bien récupéré, Inari prit une expression bien plus préoccupée qu’auparavant, ce qui annonçait de mauvaises nouvelles dans l’esprit du terrien.
Brûlures, stigmates, dommages cérébraux… Tout ça pour sauver une situation que Williams avait déclenchée dans une éruption de colère. Le volcan émotionnel avait littéralement tout dévasté sur son passage, hein ? La seule chose qui l'aidait à ne pas culpabiliser davantage était qu’elle réussissait à soigner par elle-même les dégâts subis à son cerveau en s’étant plongée dans un coma… C’était au moins cela. Elle était aussi sous la supervision de l’armée, donc ça devrait aller pour elle… Tant que ce Babel n’y fourre pas son nez. Surtout que la renarde en profita pour lui donner quelques informations supplémentaires : tout cet enfer avait entraîné son évolution, son potentiel psychique, ainsi que ses humeurs et son mental vers des seuils pour lesquels même une omnisciente ne pouvait jauger exactement l’importance de ces changements comportementaux. Autant dire que l’esprit du pauvre humain était trop accablé par la fatigue et par la honte pour faire une quelconque hypothèse ou soupçon sur la nature d’un Éon.
Avant même qu’il ne puisse conclure par lui-même la conversation, la propriétaire du temple lui proposa de prendre du repos s’il comptait séjourner dans son domaine. Pour toute l’énergie donnée pour défendre sa planète. De se changer les idées et de se ressourcer. Elle lui souhaita de trouver un peu de calme dans sa vie, en lui adressant un sourire plein de compassion…
"Merci Dame Ôkami, mais je vais décliner votre offre de rester dans votre domaine. J’ai beaucoup de choses à digérer et je pense que m’isoler un instant me fera le plus grand bien… Le temps de bien traiter tout cela. "
Aussitôt, le porteur de l’émeraude angélique se téléporta en dehors du temple. Pour se rendre vers un lieu qui lui était cher, un certain parc situé à Satan City. Loin de tout ce bordel… Sans savoir que son foyer avait été à nouveau ravagé par un lunatique.