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 Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" :

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Juge Sāra
Juge Sāra
Terrien
Masculin Age : 32
Date d'inscription : 29/08/2023
Nombre de messages : 15
Bon ou mauvais ? : Représente la justice, bien sûr.
Zénies : 700
Rang : D

Techniques
Techniques illimitées : Retard de croissance, Gestuelle élégante, Canne étrange, Projection éblouissante.
Techniques 3/combat : Pétrification du flux, Tour de transmigration.
Techniques 1/combat : Accordéon des diapositives.

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MessageSujet: Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" :   Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" : ClockMar 29 Aoû 2023 - 20:09

Juge Sāra

Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" : Eaql

26 ans.
Féminin.
Terrienne.
Représente la justice, bien sûr.
Dernier DC de Lúka.



" Le premier crime est le plus noble. Il intervient en réponse à une injustice. Il fait de nous un juge à part entière, au moins le temps de l'acte. "


Noble, est le terme parfait pour décrire celle qui jamais ne s'abaisserait à se vêtir autrement que pour mettre en valeur sa résonante personne. Le Juge Sāra considère qu'en figure de proue de la justice, il serait tout à fait naturel d'adopter en toute circonstance une tenue des plus raffinées et des plus élégantes. Car sa justice, bien qu'imparfaite, a au moins pour vocation de se sublimer à travers le temps. Tel un diamant qu'un joaillier travaille avec passion, la blanche demoiselle aux yeux océan resplendit à la lumière du soleil, alors que sa longue chevelure de neige aux teintes bleutées chevauche avec grâce et souplesse la brise insolente du désordre.

Costard sur mesure, veston chic, haut de forme onéreux, gants élégants dichromatiques, décorations clinquantes flirtant entre rubans et bijoux, canne en bois verni, jupe en short élancée de tissus richement conçus... tout est là pour vous rappeler que vous vous entretenez avec quelqu'un d'important et dont un monde bien portant ne peut se passer, n'est-ce pas ? Car chacun de nous juge en permanence ses semblables, au moins sans clairement l'afficher, sans clairement s'y fier. Nous sommes sous l'emprise d'un jugement personnel auquel nous donnons sens à travers des règles sociétaires communément acceptées, dans le cadre d'une stabilité communautaire visée. Ces règles, sont l'essence de notre justice et, par conséquent, les faire respecter avec efficacité devrait valoir les plus grands honneurs possibles...

Mais comment déterminer la justesse d'une règle et la façon dont le non-respect de celle-ci doit punir les perturbateurs ? La sagesse est le maître mot d'un jugement éclairé. Tout bon Juge doit donc embrasser tel objectif. S'il paraît dévoué d'arborer de nombreux rappels à ce qui devrait tremper le monde dans le bonheur, il serait surtout souhaitable de ne pas se complaire dans les apparences plus que de raison. Autrement, au lieu de nous abreuver de leurs bonnes leçons, les eaux profondes finiront de noyer l'ensemble de notre être sous l'opacité des faux semblants. Une eau pure se révèle en effet transparente, pas comme la plupart de ces vêtements.

Pour autant, ces derniers laissent encore respirer les jambes de notre chère Juge estimée, malgré que ses pieds se voient chaussés de beaux souliers aux rubans torsadés. Parfois aussi s'autorise-t-elle une tenue plus libérée, mais jamais sans la délicatesse de coiffer la plupart de ses mèches mi-longues - aussi bien que ses 2 couettes à la base de sa nuque - avec le style d'une rondeur spiralée. Et si cela ne suffit toujours pas, Sāra vous laissera admirer ses plus belles boucles d'oreilles.

Toutefois, ne laissez pas trop vite les saphirs vairons séduire vos propres yeux... car rester auprès de cette femme pourrait bien avoir tout de dangereux.



" Le deuxième crime est le plus égoïste. Il apparaît comme un choix de simplicité, réglant un problème avec radicalité. Il fait de nous un criminel, pour lequel la fin a justifié les moyens. "


Égoïste, encore un terme décrivant à merveille celle qui déverse les flots d'une justice un peu trop orientée vers l'art du spectacle. Il ne serait d'ailleurs pas exagéré de dire qu'il demeure chez la jeune dame un plaisir douteux à châtier. Mais qui sommes-nous pour juger de la justice dans un monde fou ? La Juge Sāra vous dirait probablement que son plaisir est orienté, mais que son jugement se veut pur et en adéquation avec des lois qu'elle a pourtant d'elle-même choisi de suivre arbitrairement. Ces mêmes lois qu'elle n'hésitera pas à abandonner pour de plus captivantes, si l'envie lui prend.

Au fond, peut-on réellement dire que cette demoiselle respecte la justice ? Elle semble surtout prompt à faire ce qu'elle veut quand elle veut, sous couvert d'une juridiction propre à ses désirs du moment. Ou peut-être bien que c'est au final ça, la justice : un ensemble de règles qui ne trouvent sens que localement, dans un groupe bien défini d'individus. Notre juge serait-elle donc nihiliste ? Pas le moins du monde. En réalité, il serait plus juste d'en parler comme d'une exploratrice. Elle vous dirait qu'il faut bien explorer le temple, si l'on veut vérifier qu'il contient bel un bien un trésor. Tout le monde explore, alors de quel droit peut-on juger une exploration sans en constater d'abord la pleine résolution ?

Par exemple : au beau milieu de ce désordre, à quoi ressemblerait un monde où tous les perturbateurs disparaîtraient en un claquement de doigts ? Passé la panique et les quelques contestations, n'assisterions-nous pas à la naissance d'un petit paradis où chacun se respecterait sous peine de se faire supprimer ? Si demain un juge se mettait, disons, à tuer au nom du bien commun... cela en ferait-il un meurtrier sans âme, ou bien un justicier à la prévention salvatrice ? Voilà une question qui en a divisé plus d'un, à travers le temps. Il y a toujours des Pour et des Contre, donc très peu d'opportunités d'explorer et de mettre en pratique la théorie sur le long terme. Aaah c'est facile de prôner la compréhension et la gentillesse, c'est hélas un peu plus dur lorsque certains font les têtes de mules.

Et Sāra, dans tout ça, qu'en pense-t-elle ?... Non, pas la Juge. Sāra, qu'en pense-t-elle ?... Et bien Sāra, là elle ressort d'un musée et elle irait bien siroter une petite tasse de thé en compagnie d'un charmant croissant. Cette petite balade pleine d'humeurs contraires lui a terriblement donné soif. Sans doute là un heureux hasard, si elle s'est retrouvée devant ce Café en relevant soudainement les yeux. À la vue des clients la connaissant, elle paraît ici étonnement détendue et joviale. C'est pourtant explicable, puisque c'est aujourd'hui qu'une belle journée s'annonce ! À moins qu'il ne s'agisse d'une belle soirée ?

Sachez que dans une bonne pièce de théâtre, un véritable acteur sait se faire paraître pour ce qu'il n'est pas. Tout comme un bon orateur peut vous faire avaler n'importe quoi. Une illusion travaillée permet la coexistence de plusieurs interprétations.


Laquelle trompera votre perception ?



" Le troisième crime est le plus monstrueux. Il définit l'accoutumance d'une pensée déviante, en validant les leviers plus tôt baissés. Il fait de nous... "


À chaque spectacle sa scène. Et quand vient l'heure pour le soleil de se coucher, il est temps pour les ombres de danser. Nuit après nuit, balade après balade, les braves gardiens traquent les ténèbres, armés d'un simple faisceau de lumière. Mais c'est lorsque ce dernier se braque sur l'anomalie... que la mascarade peut vraiment prendre vie.

* Une caméra... coupée ?... *

Plic, plic.

* Mh ?! Et là, une simple fuite, ou... Oh put- ! *

Toute représentation a pour vocation de susciter l'émotion, une pièce inoubliable est tel un tableau peint avec dévotion. Les sentiments étant le vecteur de l'art, ils connectent ceux des spectateurs en une ravissante toile. Quant au vernissage... il se doit de se montrer à la hauteur de l'oeuvre, il n'y rien de plus important que la présentation.

" Comme vous pouvez le voir, c'est ici que le crime s'est produit. La police scientifique n'a trouvé aucune trace suspecte, pas même un cheveu. Toutes les caméras sont hors d'usage, nous avons déjà vérifié les enregistrements mais... rien. Rien d'autre que... le cadavre suspendu de ce gardien de musée aux traits horrifiés, ligoté en pleine action par ces... sortes de, filaments résistants. La seule donnée intéressante semble justement être que ces fils maintiennent en place la posture et les traits faciaux de la victime. Ce qui laisse supposer que nous avons affaire à... "

" Un tueur en série, qui sévit depuis déjà 2 semai- "

" Les autorités indiquent que l'enquête piétine, le parquet deman- "

" 53 assassinats avec le même modus operandi et aucun lien entre les victi- "

" Des lieux toujours plus insolites mais surtout plus surveill- "

" Face aux journalistes, c'est un commissaire à bout, qui vient de donner sa démi- "

" Qui se cache derrière Le Marionnettiste, c'est la question qui brûle les lèvres d- "

Le crime parfait. Y croyez-vous ? À travers l'histoire, nombreux sont ceux à avoir essayé. Et probablement que les affaires les mieux ficelées sont celles dont on n'entend jamais parler. Si certains criminels sont parvenus à tromper l'audimat parmi les délits exposés, il est courant que la faute revienne à une technologie encore peu développée. Ou bien, par les ravages du temps lui-même.

Toutefois, ne vous y trompez pas. Tout élément y laisse une trace, sur laquelle les plus perfectionnistes tiquent.



Tac !


" UN TONNERRE D'APPLAUDISSEMENTS POUR LA SPECTACULAIRE ANASTASIA ROMANOV, QUI NOUS LIVRE ENCORE AUJOURD'HUI SUR SCÈNE SES INCROYABLES PERFORMANCES D'ILLUSIONNISTE ! "

Clap clap clap clap !

" Maman, tu as vu les éléphants ?! Ils volaient partout dans la salle ! "

" Haha, oui mon poussin, c'est fou hein ? Quel talent. Il y en a même un qui a touché la joue d'un monsieur, avec sa trompe. Je me demande comment elle fait. C'est peut-être un complice qui fait semblant ?... Ives, ça se fait souvent, non ? Ives ?... "

" Oh ! Pardon ma chérie, je... J'étais absorbé par une réflexion. Tu n'as pas remarqué ? Cette jeune femme, elle fait des tours dont elle pourrait être fière. Mais... elle ne sourit jamais. On dirait même presque... qu'elle s'ennuie ? "

Alors que le public évacuait tranquillement le théâtre - par les portes principales et avec le sourire aux lèvres - des talons résonnaient sur les dalles d'une allée menant à une sortie réservée aux artistes. La démarche avait tout d'assurée, réglée comme une horloge. Ce faciès vide d'expression fixait avec une intensité certaine la destination prochaine. Ces bras aux gants sombres déambulaient sans folies, enfermés dans un costard blanc du plus bel effet. Là une couleur partagée par ce pantalon bien droit, comme à moitié par une chevelure plutôt courte quoique débordant de noir sur la droite.

Celle aux manches s'ouvrant presque en roses ne tarda à rejoindre une limousine, lorsqu'elle atteint enfin la brise rafraichissante de l'extérieur. Un chauffeur fort apprêté s'empressa alors de venir lui ouvrir la portière arrière et - dès que la dame fut montée - cette première fut claquée.


" Madame, puis-je vous demander la destination souhaitée ? " s'exprima, à l'intérieur, l'homme chic aux gants de conduite.

" L'orphelinat. " lui répondit simplement la femme aux semblants apathiques, alors jambes croisées et mains jointes par-dessus.

Le moteur vrombit et le long véhicule débuta sa course à travers la ville et la nuit. Au fil de l'avancée, celle qui toujours ne souriait se permettait un regard insistant en direction des lumières de la civilisation. Là une simple observation sans prétention, juste de quoi servir d'occupation.


" Oserais-je demander à Madame si elle a pris du plaisir à animer le Grand Théâtre de Satan City, ce soir ? " se permit le chauffeur d'engager la conversation.

" Hmph. Cela fait bien longtemps que de tels événements ne suscitent plus en moi la moindre émotion. Tout ce que j'observe me semble si fade que cela me donne la nausée. "

Ici une voix sans saveur, à l'image de sa créatrice dont les paupières se rouvrirent après un court répit. Sa vision se centra désormais davantage sur le reflet de son visage dans la vitre. Ses yeux arborait des iris d'une teinte noirâtre et des pupilles rougeâtres en forme de croix.

" Dans ce cas, pourquoi ne pas arrêter les prestations ? Ce n'est pas comme si vous en dépendiez toujours financièrement. "

" Je ne sais pas. Peut-être car ça me donnerait la sensation de perdre une part de moi. ... De ce qu'il en reste ?... "

" Vous avez dit quelque chose ? Je crois n'avoir pas bien entendu la fin de vos propos. "

" Non. Magne-toi. La route est longue et j'aimerais arriver au château avant midi. "

Déviant son regard pour le reposer sur la route, la célèbre Anastasia ne piperait plus mot de tout le trajet. S'enfermant dans la barricade de sa froideur, l'illusionniste imposerait ainsi l'un ou l'autre vent, avant que le conducteur ne saisisse que l'heure n'était plus à la discussion. Et le temps passa... les aiguilles avançaient sur le chemin de leur destin, rapprochant bientôt le fil des événements d'un noeud d'intérêt.


Tac.

Déposant enfin pied à terre, la sèche intermittente du spectacle sortit de la voiture sous les rayons matinaux du soleil et l'odeur fraîche des champs proches. En face d'elle resplendissait une grande bâtisse accueillant moults enfants aux situations précaires : la Rosaline's House.

" Oh ! Madame Romanov, pile à l'heure. Votre ponctualité vous précède. "

" Mais vous semblez toujours vous en étonner. Puis-je entrer ? " rétorqua machinalement - au jovial gérant du lieu - celle qui n'avait pas de temps à perdre.

" Euh, oui, certainement. Et bien, voyez-vous, votre visite est assez opportune ! Il se trouve que nous avons recueilli plus d'orphelins que d'habitude, dernièrement. Vous aurez donc le choix, si j'ose dire. "

Tout en parlant, l'homme bien portant ouvrait la voie en gardant régulièrement le contact visuel avec l'invitée... qui, elle, ne lui prêtait attention qu'à moitié.

" Encore heureux. Je ne finance pas cet établissement pour que les clients me coupent l'herbe sous le pied. Qu'avez-vous à me proposer ? "

" Oh... très franchement, un peu de tout. Si je me souviens bien, une santé impeccable est primordiale, une bonne énergie également. Et une bonne condition physique, n'est-ce pas ? Comme je vous l'ai dit, les temps sont cléments, il devrait y en avoir plus d'une bonne vingtaine dans ces conditions. De manière sûr pour l'avenir, je veux dire. "

Ainsi les deux adultes pénétrèrent les portes de l'orphelinat. L'oeil scrutateur de l'élégante dame n'hésita pas un instant à fusiller, d'une balle de jugement, chaque enfant croisé durant le trajet. Tel pour un article dans un rayon de supermarché, Anastasia semblait lire en eux une fiche produit. Elle ne ressentait aucune honte à la tâche, car il lui semblait bien normal de ne s'intéresser qu'aux meilleurs crûs. Pas question de gaspiller des ressources pour entretenir une existence fragile et sans avenir. Elle voulait du tenace, qui ne se laisse pas écraser par la vie, qui aurait la force de donner le meilleur de soi malgré les difficultés. Pour autant, la dextérité et l'intelligence avaient aussi son importance. Quelqu'un en manquant se blesserait plus facilement et manquerait à exprimer tout son talent.

" Voici la liste de ceux qui pourraient vous plaire. Je me doute que vous aurez besoin de les voir pour préciser votre choix, je vais donc commencer à les rassembler. Si vous voulez bien patienter un instant... "

Qu'il fasse donc. L'illustre illusionniste parcoura prestement, quoiqu'avec attention, la feuille tendue demeurant à présent entre ses longs doigts. Néanmoins, bien vite une sensation étrange la parcourut, alors qu'elle se tenait droite devant la réception. Il y avait quelque chose qui clochait. Quelque chose de différent, ici, par rapport à la dernière fois... Cela ne pouvait être anodin. Un sentiment parcourant cette femme n'était jamais anodin.

Tout à coup, son regard dévia en direction d'un employé ! Ce dernier retirait un dessin du mur. Dans l'élan d'une intuition, il parut pertinent à la dame au costard d'interpeller cette personne sans grand intérêt sinon.


" Pourquoi retirez-vous ceci ? " demanda-t-elle simplement, bien que sentant cet étrange sentiment en elle s'accentuer.

" Oh, euh ben, c'est juste que depuis peu... on a une jeune artiste, parmi nous. Au début, on trouvait ça sympa d'exposer ses créations mais... à bien les regarder, elles mettent un peu mal à l'aise et ça affecte le moral des autres enfants. Certains d'entre eux se sont même mis à pleurer. "

" Allons donc... File-moi ça, que j'examine. "


" Qu- qu'est-ce que... "

La feuille lui échappa des doigts tremblants, débuta la danse d'une gracieuse et lente valse jusqu'au plancher. Les yeux de la grande illusionniste s'écarquillèrent, tout en se portant sur la scène de vie tapie sur les murs alentour. Le sourcil du jeune homme se leva d'incompréhension. L'horloge...

Clock !

... indiqua midi.

Les cloches de l'abbaye voisine sonnaient et résonnaient de concert, apportant à l'instant émotionnel une atmosphère des plus irréelles... des plus théâtrales. Et alors, dans la longue pièce voisine, un enfant pleura à chaudes larmes... forçant l'intuition d'un regard en sa direction.

Anastasia en a la folle conviction : au fond de cette pièce se trouve une réponse. Ainsi elle s'y aventure ! Pas après pas, ce sentiment grandit en elle comme un feu incendiant une forêt un jour d'été. Le temps semble ralentir, même si ce n'est qu'une impression. La salle de jeu est bruyante et bondée. Les cloches demeurent néanmoins tout ce qu'entend la femme en costard repoussant doucement les chérubins sur son chemin. Et cette jeune fille, peignant avec délicatesse une toile à l'aquarelle et sur un chevalet... obsède son champ de vision.

Là, aux yeux de tous, trône une foule de personnes aux couleurs chatoyantes... éclatantes. Certaines ombres demeurent pourtant au tableau : des bambins recroquevillés dans un noir oppressant. Et au beau milieu de tout cela, les couleurs se délavent graduellement, elles se confondent en une teinte grisâtre perdant même progressivement de son opacité. Au centre de la scène se tient modestement le peintre sans couleur, sans expression, sans émotion.


Clap, clap, clap.

" Saisissant. "
Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" : 7f83

Elle sourit. À peine, mais elle sourit ! Elle sourit pour la seule raison possible que cette dame ressent aujourd'hui une émotion. Celle provoquée par la rencontre de cet être d'une douzaine d'années et la fixant désormais avec intensité. Les regards se croisent... et le temps se fige. C'était sûr : cette gamine...

* Elle me... *

" Puis-je, vous appeler : mère ? " demande-t-elle, sur un ton parfaitement neutre mais trahissant une pensée commune des deux protagonistes.

Les paupières de la femme aux pupilles en croix manquèrent de s'embrasser, contrairement à celles - inflexibles - des pupilles en gouttes de l'enfant aux cheveux blancs. Alors soudain, sans prévenir, la sèche dame se retourna et permit à sa démarche de faire résonner ses fins talons.


" Chaque chose en son temps. Pour l'heure, tu peux me suivre ou rester seule ici. "

Pas là un choix des plus fournis. Néanmoins, il demeurait tout à fait acceptable selon la gamine aux yeux bleus. Et c'est ainsi que l'histoire lia ces deux individus semblant se comprendre, paraissant figurer sur la même longueur d'onde. Les papiers d'adoption se signèrent sans la moindre hésitation et Sāra venait de trouver une nouvelle maison.

Une demeure immense, un véritable château, siégea effectivement bien vite... au-devant de celle ayant accompli l'exploit de toucher l'intouchable, de rentrer dans les bonnes grâces d'un coeur de pierre. Ne dit-on toutefois pas que la pluie polit la plus anguleuse des roches ? En cet après-midi ensoleillée, le pinceau effleurait en tout cas le lin et le coton. Isolée dans un décor de rêve princier, entre deux cours privés l'orpheline à la simple chemise blanche prenait ainsi pour modèle le paysage enchanteur de ce grand et florissant jardin.

La gouache s'appliquait avec justesse, d'une technique effarante pour un si jeune âge. Les fleurs brillaient d'une couleur vive et presque assassine, pourtant fidèle aux reflets des pétales d'hortensias... Il s'agissait d'une véritable oeuvre d'art, à faire fondre le coeur de tant de professeurs ! Pourtant, au beau milieu des quelques arbres, se peignait finalement l'horreur, l'effroi, d'un cadavre piégé dans une toile.


" ! D'où t'est venue pareille inspiration ? " s'exprima spontanément l'hôte au côté de la demoiselle, subitement gagné d'une sueur froide.

" Dans le journal de ce matin, mère. Vous ne l'avez pas lu ? " rétorqua dans le plus grand des calmes la jeune adolescente, tissant avec soin les fils se liant aux lèvres écartées du malheureux aux yeux exorbités.

" Il... n'y avait pas d'image du genre, dans le journal... "

" Mais il y avait une brève description, alors j'ai voulu la mettre en image. "

Un silence pesant prit place, seulement perturbé par le froissement de la végétation sous la fraiche brise. Face au tableau, Anastasia voua un regard en coin à sa jeune protégée. Cette dernière ne manifestait toujours pas le moindre signe d'instabilité, malgré la scène peu ragoûtante se teignant enfin d'un rouge sang appliqué avec une intimidante fidélité.

" Pourquoi dans mon ravissant jardin ? " renchérit sèchement l'illusionniste à l'air vexé, ne s'attendant pas à une réponse qui resterait pourtant à jamais dans sa mémoire.

" Pourquoi pas justement dans un si ravissant jardin ? Ce contraste ne rend-il pas alors l'oeuvre plus... saisissante ? "

... Si. Si, bien sûr. Totalement. Sāra avait du talent. Tellement de talent... Elle avait les bonnes idées aux bons moments, les appliquait aux bons endroits. Elle n'avait pas de tabou dans son art. Car l'art, après tout... c'était peut-être de mettre l'accent sur le choquant ? Après tout, quoi de plus efficace que l'inattendu et l'inattendable, pour susciter l'émotion ?

N'allez pas croire que cela ne se limitait qu'à la peinture. La musique, en prenait aussi pour son grade. Violon, piano, guitare, harpe, clavecin... tout instrument à cordes, qu'elles soient frottées, frappées, pressées, caressées, pincées... se laissait réinventer ses mélodies, sous l'inventivité de celle qui pourtant ne laissait jamais paraître la moindre sensibilité. Même face à ses plus grands exploits ornant parfois certains murs du château, la jeune adulte exposait sa plus grande absence d'expression. Au final, ne représentait-elle pas elle-même ce fameux contraste, au centre de toutes ses splendides créations ?

Jamais Anastasia n'avait croisé d'individus autant à même de la désemparer de la sorte, de presser sur la sensible corde. Elle en était presque... sous le charme. Tout ce que la demoiselle aux yeux bleus demandait à sa mère... elle l'obtenait. Qu'elle obtienne ce qu'elle veut ! Pourvu qu'elle continue de la faire vivre. Oui, vivre... Cette fille était sa bouteille d'oxygène, avec qui elle pouvait pratiquement tout partager. Cette artiste la comprenait dans les moindres détails, lui redonnait un ersatz d'humanité par ses créations inspirées.


" Mère, m'autoriseriez-vous à suivre des études de facultés ? " demanda un jour Sāra à l'heure du repas, entre 2 mets aux valeurs exorbitantes.

" De facultés ?... Pour quoi faire ? Tu ne sors pas assez ? Je ne te paie pas les meilleurs professeurs ? Et puis, je ne pense pas que tu aies encore des leçons à recevoir dans le domaine de l'art, de toute façon. " répondit assez froidement celle qui découpait son Boeuf de Kobe.

" Veuillez m'excuser d'avoir à vous corriger, mère... il s'agirait ici d'une faculté de Droit. J'ai conscience que ma demande doit paraître surprenante. Cependant, comprenez que je désire porter l'art à un plus haut niveau. Et pour cela, il faut plusieurs cordes à l'arc. Il faut maîtriser tous les aspects de la scène. Je pense que devenir Juge pourrait grandement y aider. Naturellement, il me faudra une identité. "

Une identité ?... Aaah, oui. Oui... Voilà donc où voulait en venir la maline, pour ne pas dire : la maligne. Et d'entre tous les aspects, les barreaux demeureraient les plus délicats à corrompre. Les dominer, c'était dominer la loi. Et dominer la loi, c'était s'offrir la chance de repousser les limites de l'art. Cela en lui donnant un sens plus... concret. Et certainement, tellement plus...

Portant la paume de sa main par-dessus sa mine choquée, la riche propriétaire pouvait sentir un flot d'émotions l'envahir. La pluie la noyait, l'engloutissait sous les eaux profondes ! Jusqu'où sa chère fille était capable d'aller ? Jusqu'où irait-elle, pour permettre à sa mère de revivre, de briller plus fort que les hortensias sous le soleil aveuglant ? Elle veut le savoir. Anastasia voulait ouvrir le chemin vers la liberté, vers la Terre Promise d'une véritable euphorie créative !

Et ainsi, la partition trouvait un point final à son écriture. Le puzzle de l'imaginaire fusionnait avec sa pièce manquante, permettant à l'artiste de mettre en peinture une scène des plus marquantes. Au centre de cette immense salle des fêtes, la ravissante demoiselle aux yeux de saphir plaquait la base de son violon sur son épaule. Saisissant l'archet avec une délicatesse tranchant de son stoïcisme facial, Sāra s'apprête à introduire le grand final d'une oeuvre acrylique des plus radicales.



Ses premiers pas à l'université résonnent sur les marches du grand escalier, avec la même vigueur que ces fins doigts sur l'imposant piano et son clavier. Les ensembles de cordes s'approchent les unes des autres en une simple inspiration... et tranchent d'une brève expiration !

La tête tombait et le violon virevoltait sous la danse de sa chef d'orchestre. Les feuilles d'études s'empilaient, tout comme ces cadavres s'accumulaient. Chaque pression grinçante - grisante ! - jouait de concert avec l'étirement d'une peau se rompant et sifflant son effusion de sang... à la manière d'un pinceau appliquant une franche traînée écarlate sur la toile de ce roman. Des gestes vifs et d'une précision sans pareille, quoi de plus ensorcelant ? Pas d'hésitation sur le chemin, seule avec son destin.

Tout autour d'elle, les champs de campagne ajoutaient à la sinistre mélodie une note aigüe par intermittences. Ces enfants, sont les pièces maîtresses de la scène. Le blanc cotonneux se tachait au piquant, d'une touche légèrement trop franche. Tant de figures importantes, venant négocier la garde des plus charmants. Ô déesse des miracles, que toutes ces atrocités soient recensées... dans le plus saisissant des spectacles.

Tous ces tableaux là criant de vérité, parlent telles des preuves d'un sombre passé. Secrètement exposés avec précaution, ils n'échapperont pourtant au regard d'une perquisition. Elle continuait cependant d'enchainer les chorégraphies, car une performance n'est jamais finie. Elle s'arrête juste, au fil de la musique.

C'est exact, Anastasia. C'est toi, que ces hommes en uniforme viennent chercher. Et tu n'as personne à accuser, car tu as rendue fantôme celle qui - dans ton ombre - fut élevée. Ainsi se levait le voile sur cette affaire ? Ho, cela serait sous-estimer la beauté d'une pièce de qualité.

L'heure du jugement, vient à peine de sonner... et tes sales relations, t'ont permise d'élever en Juge ta protégée. Mais va-t-elle te sauver, ou bien te plonger ?


Il est temps de parier.


" Avant de rendre le verdict sur la culpabilité, je vais rappeler les chefs d'accusation retenus par l'Avocat Général dans le cadre de cette affaire et pour lesquels Mme. Romanov comparaît devant cette Cour d'Assises. "

La Cour se montrait attentive, le Juge Sāra revenait des délibérations avec le Jury. Aussi bien l'Avocat Général que les avocats de la défense, suaient à grosses gouttes. Peu importe les éléments présentés et recueillis durant l'enquête, une preuve n'en était une que sous appréciation du Jury. Trop de procès laissaient la logique partir en fumée, sous les mauvais jugements d'une poignée d'individus à peine introduits au monde de la Justice. Cela, même avec un dossier assez solide. Habituellement, le Président de la Cour et ses 2 assesseurs se chargeaient de les prendre quelque peu sous leurs ailes.

Sauf qu'ici, le seul Juge n'étant pas tombé malade juste avant les délibérations... n'était autre qu'une gamine chatouillant le quart de siècle. Qui pouvait prétendre savoir à quel point sa réflexion pouvait se montrer défaillante ? Priez tous qu'elle n'ait pas maladroitement influencé les jurés au dernier moment.


" Comparaît ici l'accusée pour les motifs suivants : " débuta la jeune demoiselle, sur un ton grave approprié aux circonstances.

Tout le monde retenait son souffle.


" Organisation massive d'enlèvements d'enfants. "

Les deux avocats de la défense se penchaient l'un vers l'autre, parlant entre eux à messes basses.

" Séquestrations multiples d'enfants. "

L'Avocat Général se pinçait l'arrête du nez, tout en tapotant son bureau via l'index de l'autre main. Faites que ça se passe bien...

" Exploitation régulière d'enfants dans des champs de coton. "

Une vieille dame dans le public sortit un mouchoir pour essuyer l'une de ses larmes naissantes.

" Trafic indénombrable d'enfants envers des particuliers fortunés et des célébrités. "

La porte principale s'ouvrit pour laisser partir une âme sensible, ne perturbant la séance qu'un bref instant avant que les yeux de la Juge inexpressive ne se refocalisent sur la feuille entre ses mains.

" Corruption de personnalités haut placées et chantage sur ces dernières. En lien avec le trafic précité, donc. "

La grande illusionniste fixait avec intensité sa fille.

" Mme. Romanov... est reconnue coupable de tous ces crimes. " lâcha finalement celle qui releva enfin son regard vers la Cour.

L'Avocat Général, agrippant son bureau, poussa un soupir de soulagement à travers ses joues gonflées par la pression. Cela pouvait sembler stupide, néanmoins il fut déjà témoin d'une toute aussi sombre affaire, où toutes les preuves étaient sous le nez des Jurés... et où ceux-ci furent pourtant assez bête que pour accorder un acquittement. Ce jour-là, il avait lancé son dossier à leur gueule en plein procès, sous le coup de la colère ! Heureusement, son image auprès des médias n'aurait pas à souffrir à nouveau aujourd'hui. Quoique.

Les avocats de la défense haussèrent les épaules, tout en se vouant un regard entendu. Entre les tableaux, les victimes retrouvées, les témoignages et les traces exposées ci et là, espérer un autre verdict n'aurait pas été très lucide. Bien sûr, ils avaient essayé de pinailler sur les détails, de jouer sur l'émotionnel durant le procès, c'était une précaution judiciaire mais surtout leur métier. Ces requins du barreau avaient déconseillé à leur cliente de se soumettre au détecteur de mensonges, afin de maximiser les chances d'atténuer les preuves malgré que ça ne soit pas très bien vu. Cela resterait son droit et d'autant plus si cela se montrait davantage intrusif sur sa vie privée.

Pourtant, chacun restait encore sur ses gardes. Car le seul jugement qui importe véritablement... restait celui de la sentence. C'était là-dessus, que la justice se jouait. C'était là-dessus, que la réputation de certains se pariait.


" La copie des justificatifs du Jury vous est remise à l'instant même. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de s'y attarder à voix haute ?... " demanda la nouvelle femme de loi par sécurité, se tournant à tour de rôle vers les parties concernées.

L'Avocat Général secoua négativement la tête, pouffant un soupir amusé pour la première fois. La Juge lui semblait ici pleine de bon sens. À quoi bon perdre du temps inutilement, à réciter des évidences sur lesquelles tout le monde s'accordait ? En vérité, l'homme d'âge mûr voulait surtout éviter à son pauvre coeur de continuer à battre la chamade. Qu'on en finisse avec tout ça, quelle attente insoutenable.

L'un des avocats de la défense se pencha en arrière pour échanger quelques mots avec sa cliente. Cette dernière demeurait calme, elle savait que l'affaire n'était pas sérieusement défendable sur le plan de la culpabilité. Elle hocha simplement la tête et fixa à nouveau sa fille, cette fois avec plus d'appréhension. Ses doutes... seraient-ils fondés, ou non ?


" Et concernant le verdict de la peine... La Cour condamne Mme. Romanov... "

Un échange inexpressif de regards prit place, entre croix et goutte... semblant ralentir insupportablement le temps, où quelques secondes parurent telles des minutes.

" ... à la peine capitale. "

* TU OSES ?! * fustigea mentalement l'accusée, au regard désormais assassin.

La salle émit soudainement un brouhaha et les réactions des deux partis d'avocats furent parfaitement contraires : l'un au représentant serrant le poing et ramenant cet avant-bras près de soi en un cri de soulagement : yes ! L'autre vit l'une de ses hyènes s'affaler sur le siège en soupirant de désarroi. La deuxième leva les yeux au ciel avec stupéfaction, avant de se cacher le front dans ses mains et d'échanger un regard avec son collègue... haussant tous deux brièvement les sourcils.

Elle n'y allait pas de main morte, la petite ! Difficile de croire qu'elle n'y était pour rien, dans un jugement si gravissime... qu'un simple citoyen n'aurait probablement pas osé valider, au moment de déposer le papier dans l'urne. Ou peut-être que si ? Quelques regards accusateurs de Jurés fusillaient en tout cas celle destinée à perdre la vie.


* Sale petite PUTE ! Ainsi donc tu t'es bien foutue de ma gueule... Depuis quand ?! Depuis quand as-tu tout manigancé ? Tout, tout est trop bien ficelé. Aussi... parfait que le moindre de tes coups de pinceau. C'est... C'est !... *

" Veuillez vous lever, madame. Il faut regagner la cellule. " dit l'un des deux membres de la sécurité aux côtés de la trahie.

Le regard inflexible de la Juge fixait encore sans crainte celui - noir comme l'ébène - de sa mère déchue. Toutefois, cette dernière s'exécuta à la demande du gardien de la paix. La talentueuse illusionniste parut même perdre son animosité au fil de son redressement. Ses mains se décrispèrent, tout comme ses traits. La salle avait à la fois retrouvé le silence. Quand soudainement...


Clap, clap.

Quand soudainement résonna un bref applaudissement, avant que la bouche de la coupable ne s'entrouvre.

" ... Saisissant. " fut sa réaction.

Et ces mains furent alors séparées par les officiers, qui leur mirent les menottes.



" Cependant. "



Sching !
Clic.

Crik crik !

Qu- Les caméras... Les menottes... Les, flingues ?... En un battement de cils, ces premières venaient de tomber au sol, découpées ? Et ces mains libres, pointaient en direction du crâne des deux gardes.

" Ce n'est pas suffisant. " conclu la voix sinistre, d'un fin sourire s'ouvrant plus franchement.

PAN !PAN !

...

Sous le regard incrédule du public, l'horreur prend forme. Lorsque les corps de leurs protecteurs manquent de basculer en arrière, ils comprennent. Tel un bouquet d'hortensias, sang et cervelle éclosent de leur bourgeon. Alors apparaissent ces innombrables filaments, voués à figer la splendeur de la scène dans le temps...

" Vous pensez m'avoir piégée. "

Telle une centaine de fourmis fuyant le terrier écrasé... dans la cohue, tant se précipitaient en direction de l'issue espérée.

Clac clac clac clac.

" Mais c'est dans ma toile, que vous finissez. "

Les regards se détournèrent alors des portes aux serrures trafiquées, se reposèrent vers l'illusionniste... effilochée, dissipée. Où ?! Où cette chose pouvait-elle bien se cacher ? Ce policier tremblant braquait son arme partout où il percevait un bruit. Jusqu'à pointer le collègue à ses côtés.

" Oh ! Fait pas le con, Philippe. C'est moi. " s'exclama, de stupeur, ce dernier vers le canon braqué.

Philippe se détendit quelque peu... contrairement au fil pressant son doigt sur la détente.


PAN !

Choqué par ce qu'il venait de faire, l'homme en uniforme lâcha son arme en reculant de quelques pas. Son expression horrifiée par cette bavure, représenterait un splendide ajout à la peinture... Accentuons-là de ce pas ?

Les ligaments du gardien de la paix se tendirent encore davantage, au niveau de son cou. Ils entamaient une rotation en spirale, accompagnant leur tête aux cheveux roux. Et soudainement...


Slatch !

... cette dernière s'envola-t-elle, en une pirouette répandant son doux chant à travers les oreilles de tous ces témoins présents. Là une majestueuse oeuvre d'art, elle aussi figée dans son élan. Néanmoins, n'ayez crainte. L'artiste poursuivra l'inertie de la danse, réapparaissant au centre des gardes restants... tournoyant tout en s'effilochant simplement, sous la part adverse des balles se tirant.

PAN !

PAN !

PAN !

PAN !

PAN !

PAN !

PAN !

Tour à tour, les douilles tombèrent à terre. Mais à la fin... il n'en restait plus qu'un. Dégageant sa frange d'un air théâtrale, l'assassin prenait ainsi la pose en se sachant triomphant : main sur le bassin, sourire provoquant... vaincus s'enficelant subitement.

La peur. Là une si poignante expression, que la tueuse en série pouvait se délecter d'observer resplendir sur le public. Ces regards larmoyants la suppliaient de mettre fin au massacre... Que ces doigts menaçant de se marier aux fils s'étirant aux joues innocentes les rassurent : personne ne va s'ennuyer.


" Pourquoi tous ces regards étonnés ?... N'est-ce pas vous, qui vouliez me voir claquer ? "

Tout le monde va y passer.

Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" : U9og


Clac !



Ou peut-être pas ? Ce son, qui de la prestation se dénote... d'une explosion de photons, signerait-il là l'ombre d'une fausse note ?... Auprès de tous les Hommes de lois se cachant, l'un d'eux observait la scène sans s'inquiéter. Il venait de se lever en claquant des doigts, oeil gauche brillant d'un bleu outremer...

" M. l'Avocat Général ? J'aurais une requête à vous faire, dès que vous nous constaterez en sécurité. "

En sécurité ?! Oui. D'une attention portée sur la scène, l'homme à la gracieuse chevelure poivre et sel ne pouvait que l'admettre. Bien que décontenancé, il remarquait l'immobilisation totale de la fauteuse de trouble. Mieux ! Tous ces fils, sur le point de trancher les citoyens, avaient tout bonnement disparu.

En bifurquant son regard sur la Juge, le représentant de l'accusation pouvait désormais l'admirer emplie d'une divine majestée. Bras encore levé en direction de l'illusionniste… Sāra laissa le premier sourire naître sur ses propres lèvres, en 25 ans. Sa tenue avait changé, arborait une certaine dignité. Tout comme ces 2 longues couettes, apparaissant à peine. Cette femme... venait-elle de...


" J'aimerais que le dossier d'Anastasia Nikolaïevna Romanova fasse l'objet d'une nouvelle enquête. Je la soupçonne d'être entrée en contact avec une existence parasitaire filaire, le jour de sa mort présumée. Il est ici question de déterminer si d'autres personnes auraient pu s'exposer à des modifications corporelles de la sorte et de mettre en lumière leur localisation présente, voire de remonter jusqu'à la source. Possiblement que cette scène n'est que le début... d'une haletante affaire. "

Comment répondre autrement, à une si noble puissance judiciaire... que par l'affirmative d'une révérence admirative ? Il avait fallu un peu de temps à l'Avocat Général pour traiter l'information, toutefois l'évidence lui apparaissait à présent. Qu'il était regrettable d'avoir eu à sacrifier ces vies, pour le prouver... Mais quel autre moyen, pour justement le prouver ? 112... déjà 112. Il fallait bien que cela s'arrête un jour !

Contournant son bureau en laissant résonner sa canne au passage, la Juge Sāra s'approcha tranquillement de l'antagoniste au beau milieu de la salle abasourdie. Et lorsqu'elle arriva à son niveau... du bout de ladite jambe de bois, d'une légère pression à l'arrière de ce crâne, elle fit coucher sur le damier - de noir et de blanc - la royale stature semblant pétrifiée dans le temps. Pétrifiée, au point que les mèches de cheveux de cette dernière... servent de trépied.


" Mesdames et messieurs les Jurés... chers spectateurs et spectatrices... Avant votre prise en charge gratuite par notre cellule psychologique, j'aimerais vous présenter à toutes et tous celle qui trompa 112 fois notre justice : La Marionnettiste. " démontra la demoiselle de bleu vêtue, d'une main s'ouvrant avec élégance moqueuse et motrice.

" Sur ce... "

S'avançant encore quelque peu, le nouvel espoir de la justice arriva enfin au niveau de la barricade séparant la Cour... des tribunes de ce véritable opéra. Et se penchant tel un magicien après une performance, la part Yang de l'Éon du Jugement - la Sāra de Saṃsāra, la Lin du Qilin - s'exprima d'un calme amusé :

" Le spectacle est terminé... et la séance est levée. "

Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" : 5zi2


Chaozuu





Dernière édition par Juge Sāra le Mar 17 Oct 2023 - 7:03, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" :   Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" : ClockMar 29 Aoû 2023 - 21:59
Validé !
Bon RP.


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MessageSujet: Re: Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" :   Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" : ClockMar 29 Aoû 2023 - 22:27
Bienvenue à ton nouveau personnage !

La fiche et le codage sont BG /PAN/
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Je te souhaite bon rp à toi qui à bon gout pour les designs de personnage !
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MessageSujet: Re: Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" :   Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" : ClockMer 30 Aoû 2023 - 7:06
Merci ! ( Et encore merci pour la fiche, oui Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" : 1f440 )
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MessageSujet: Re: Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" :   Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" : ClockMer 30 Aoû 2023 - 17:04
Re-bienvenue ^^


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MessageSujet: Re: Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" :   Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" : ClockJeu 31 Aoû 2023 - 2:09
Merci !
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MessageSujet: Re: Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" :   Ce soir, dans "Un criminel presque parfait" : Clock
 
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