Limit Break ! [PV Enma/Sharotto/Claire]

Il en était ainsi. Au plus profond des ténèbres, au cœur du néant d’obscurité, le trépas du guerrier portant à lui seul l’espoir non pas d’un peuple mais de deux avait échoué à vaincre la source de l’infamie que représentait Seishiro à ses yeux. Son ardeur et sa patience ne semblaient être au bout du compte qu’une forme de témérité mal placée, un vain éclat d'héroïsme, mais d’héroïsme, il n’en n’avait que le nom. Qu’allait-il laisser derrière lui ? Bien sûr il y avait Pythar et Motta qui seront surement là pour prendre la relève et la suite mais quant à lui… Enfin, à quoi bon y réfléchir maintenant, le dyarque avait chu et rien ne pouvait remédier à ce terrible constat. Depuis quelques instants, il se sentait complètement vide, oscillant dans un espace brumeux avant de finalement apercevoir que son être, son corps, tout ce qui le composait l’avait quitté. D’apparence, il ressemblait à une petite flammèche blanchâtre, de manière presque fantasmagorique, sa vision était projeté au-délà de sa nouvelle apparence, lui permettant alors de constater qu’il se tenait sur un long chemin vert, sur lequel un nombre extrêmement massif de flammèches se trouvait également. Le brouhaha provoqué par les sanglots et les lamentations de celle-ci, lui permit de rapidement comprendre qu’il s’agissait en réalité d’habitants du peuple de la Terre. Ainsi les plumes noires avaient vraiment fait sauté les grandes villes… Les monstres… Il en avait déjà eu la certitude, mais le réaliser brusquement en étant au milieu de ces innombrables âmes assourdissait encore plus son tracas. De petites êtres humanoïdes cornés à la peau tantôt bleu, tantôt rouge, habillés de manière parfaitement similaire se démenaient tous à la même tâche : Réorganiser calmement la longue file d’attente.


Le Roi se tut simplement durant tout le trajet. Perfidie, calomnie, machiavélisme, aucun de ces traits peu recommandables n’échappait à Seishiro. Dans toute l’ampleur de sa sournoiserie, le chef des Black Feather avait bien roulé sa bosse, parmi les terriens décédés qui entouraient le dyarque, la plupart accusaient comme artisans de leur sort ces “maudits saiyans”. Dès lors que certains comprenaient leur sort, notamment par le biais des annonces récurrentes faites par le personnel des lieux, de nouvelles vagues d’anxiété et d’effroi venaient se mêler au chagrin. Ouais.. l’ambiance n’était vraiment pas au beau fixe. Fort heureusement cette marche empli de jérémiade allait prendre fin, lorsque arrivé devant le grand palais il fut invité à entrer, son tour étant arrivé de se soumettre au jugement. L’épisode semblait simple au premier abord, le grand Roi Enma représentait, de par sa figure divine, l’autorité, le raisonnement et le jugement. Pour être transparent, il détenait le pouvoir absolu sur la future condition des victimes qu’il accueillait en son antre et cela, les Onis disposés de part et d'autre du chemin l’avaient assez répétés pour que tout à chacun en ait pleinement conscience. Devant l’immensité de cette personne, Sharotto garda simplement son statut de mutisme et ne fit pas de remarque alors que le Roi de l’Autre Monde narrait ses derniers instants dans le monde des vivants. Remuer le couteau dans la plaie tel qu'il l'ennonçait ne lui faisait pas vraiment plaisir, mais pouvait-il lui donner tort ? Pour autant ce qui lui causa plus de regret fut hélas l’évocation de son ancienne vie couplée à un regard accusateur mûrement vindicatif à son égard. 

« Je… Oui. Beaucoup trop d'innocents ont péri de ma main… Je ne peux pas le nier, c’est la réalité… »

Bien longtemps Sharotto avait appris à vivre avec ce fardeau là. Aujourd’hui ne faisait figure d’aucune exception, qu’importe l’importance de l’éternel qui pouvait s’adresser à lui, d’autant que sa résilience était totale. Mais le chemin qu’avait prévu le juge pour lui opposait un vrai paradoxe avec sa récente apathie, il prêta attention aux mentions honorables que le grand roi-démon prononça à son égard, tandis que son faciès semblait imprimer une réflexion quant à la sentence qu’il allait prononcer. Cette réflexion fut plutôt brève, et alors qu’il leva son marteau, il évoqua ce qu’attendait le guerrier saiyan qui n’eut pas le temps d’exprimer sa surprise et fut, en toute vraisemblance, déplacé vers un lieu qui n’avait plus du tout le même aspect que le grand bureau du jugement. Pour commencer, il n'était physiquement plus dans un intérieur, il n’était physiquement plus une flammèche non plus au passage. L'entièreté de son corps lui fut rendu, ceux qui ne manquaient pas de faire germer une marque de stupéfaction chez le saiyan. Le décor dont la teneur inspiré un profond sentiment de sérénité laissa le guerrier s'émerveiller, laissant place à un instant de contemplation de ce spectacle dont ses yeux ne se laissaient pas…

« Mais… Où est-ce que je suis…»

fredonna très faiblement le guerrier qui ne put empêcher de garder en pensée cette interrogation.

Comment pouvait-il n’avoir rien remarqué ? C’est tout d’abord ce qui frappa le dyarque qui fut brusquement surpris par la réponse à son interrogation qui ne demandait pas vraiment retour. C’est un fait notable pour être souligné, mais il était, et est toujours rare de surprendre ainsi le guerrier à la queue de singe qui désormais était rodé face à l'inattendu. Si ce n’est donc la présence d’une personne humaine qui heurta d’abord la quiétude du saiyan, la seconde chose fut ladite personne. En effet, alors qu’elle narrait son arrivée ici en plus de profiter de la séance tenante pour fournir une explication quant au lieu où il se trouvait, Sharotto ne put s’empêcher de détourner son regard de la femme tout de blanc vêtu. Son visage ne semblait pas lui être si inconnu au bout du compte, peut-être était-ce les vertus de cet étrange endroit qui altérait ses sens au point d’y reconnaître une personne, qui sait ?
C’est alors que la femme au visage pouvant être habilement décrit comme angélique l’invita à la suivre juste après avoir prononcé non seulement son nom, mais aussi son statut. Le regard de Sharotto se fronça suite à cela. Non pas qu’il s’inquiétait vraiment pour lui, ayant une certaine confiance en soi, mais cela le.. dérangeait. 

« Comment sais-tu ceci ? »

 

Décidément, en plus que son minois évoque chez le roi comme un souvenir, que celle ci détienne aussi aisément les informations comme le nom ou la fonction du guerrier le laisser perplexe vis à vis de la situation et, aussi interloquant que cela puisse être, la suite des paroles ne seraient guère plus lucides aux oreilles du roi. 

« Mais comment… »

 

Il n’en termina pas. La phrase n’avait pas vraiment de ton interrogatif au bout du compte et sûrement que son homologue l’avait bien saisi. Le fait de se retrouver mis à nue de cette façon avait complètement détruit la rigidité naturelle du saiyan. Bien qu’il avait déjà énormément évolué notamment par le fait d’avoir trouvé l’amour - bien qu’il soit en toute aspect dépourvu aujourd’hui de ses souvenirs là - au fond de lui réside toujours cette méfiance lisible sur son portrait. Mais ici, dans la sanctuaire des âmes, celle dont son subconscient cherchait encore l’origine de cette sensation familière avait ouvert la porte à toutes les portes fermées. Elle s’approchait de lui, réduisant alors la distance les séparant, distance volontairement mise en place par le saiyan lui-même. Anesthésié par la lecture de son être et de sa psyché, il laissa celle-ci s'installer alors à sa portée avant d’une nouvelle fois être découpé de part en part par ses nouvelles révélations. Figé à l’image des statues dont elle désignait précédemment, le roi tenta du mieux qu’il pouvait de garder une stature noble, mais au fond de lui, il ne comprenait pas comment une personne pouvait à ce point connaître ce qui le rongeait encore dans les moments les plus sombres de la nuit. Dans son esprit s’insurgeait des centaines d’interrogations, comment, pourquoi, diable qui était-elle et de quelle manière pouvait-elle savoir tout cela… Nayria ? Qui était-ce ? 
Il en fut ainsi jusqu’au bout de la longue tirade de la demoiselle veillant sur cet havre de paix. Sharotto, comme tétanisé par les révélations, manqua à son devoir de parole - non pas qu’il n’y soit pas inviter mais simplement incapable en l’état - manqua d’y répondre, préférant alors laissé Claire terminé son presque monologue. C’est dès lors qu’elle vint poser sa main sur son épaule que le roi fut libéré de sa léthargie.

« Assez ! »

expulsa alors le dyarque en reculant de quelques pas après avoir sommairement taper dans la main poser sur son épaule

« Qui es-tu vraiment ? Comment peux tu savoir autant de choses de moi ? Tu parles comme si l’on se connaissait depuis des années.. non, comme si tu me connaissais depuis des années, comme si… »

Il compris en cet instant qu’en face de lui se trouvait peut-être une déité du même acabit que celle lui ayant offert son œil pourpre et qu’en connaissance de cause, ses pouvoirs ne pouvaient connaître aucune limite. Pouvait-elle connaître le passé, le présent, le futur ? Pouvait-elle lire dans l’esprit des personnes qui entre dans ce sanctuaire ? 

« J’ai besoin de savoir, j’ai besoin de ces réponses. »

 

Frustré, l’homme en armure l’était tout naturellement. Comprenez simplement la situation de son point de vue. Comment pouvait-il rester calme alors qu’une simple inconnue relate ainsi ses secrets les plus profonds ? Pouvait-il simplement lui faire confiance comme cela ? Bien entendu il savait pertinemment au fond de lui que sa situation avait atteint le bout du chemin, enfin, du chemin de la vie puisqu’en toute inconscience comment aurait-il pu savoir que la mort offrait peut être un tout nouveau départ. Il n’en savait vraiment rien à proprement parler pour le moment, seul la voix de cette femme - dont l’ordre cristallin ouvrait la porte à une confiance évidentielle - lui dictait la “marche” à suivre pour apaiser son cœur. En ce qui concerne l’apaisement de son cœur, il y avait du chemin à faire, une route qu’il avait auparavant déjà essayé d’emprunter lors de son étape sur Görana, où du moins qu’il avait réussi à occulter grâce à la présence de Setsuka.
La dénommé Claire apportait alors le début d’un éclaircissement sur sa condition lui permettant de pouvoir lire en Sharotto comme un livre ouvert. Sur un piédestal de roche, étreint par des lierres venant épouser de manière rupestre l’ensemble de l’édifice, se tenait un orbe dont l’essence dont elle témoignait permettait d’identifier sans peine les émanations et l’aura étrange laissant suspecter qu’en effet il y ai un brin de “magie” derrière tout cela. Le “palantir” comme elle l’avait nommé lui permettait donc de pouvoir se renseigner non seulement sur les évènements présents, mais avait cette faculté au combien impressionnante de pouvoir “sonder” la psyché d’une personne. Un grand pouvoir requiert souvent une grande responsabilité disait-on. Cette sphère de pouvoir aux reflets azur, où son antre dessine un flot d’écumes continu tel les vagues d’un océan s’écrasant sur des falaises, devrait sûrement être l’objet de toute convoitise. Un tel colifichet, dans les mains d’une seule personne, cela en disait long sur la prépondérance du partenaire de discussion du guerrier, mais surtout, cela dissimulait une puissance non négligeable pour la gardienne de cet héritage.


Sharotto se contenta de rester silencieux pour le moment. Néanmoins son attitude décontenancée avait fait quelques pas en arrière, lui permettant par grâce de Vassreoth de ne discerner aucun mensonge dans l’ensemble du discours jusqu’à présent. Preuve suffisante pour lui ôter ses premières inquiétudes. La dame du sanctuaire, sans avoir recours à l'étonnant pouvoir de son palantir, l’aurait sûrement remarquée elle aussi puisqu’elle repris de nouveau afin d’apporter de plus amples informations. Ce que le roi compris pour être concis, c’est qu’elle semblait être imbu d’une mission sacrée, une tâche visant à guider les âmes passant ici à trouver la sérénité. Pour se faire, elle disposait donc des accès aux sentiments de tous ceux faisant la visite de ces lieux, voilà ce qu’Enma voulait dire par “mise à l’épreuve”. Celle-ci ajouta brièvement une information assez importante néanmoins pendant qu'elle essayait de guider Sharotto sur son étrange sensation d'affinité avec elle, puisqu’elle avait précisément avoué qu’elle fut un temps présente parmi le monde des vivants. Celà lui laissait émerger des hypothèses, mais continue à lui laisser entendre qu’elle pouvait être un déité, en tout cas, son œil pourpre restait inébranlable, attestant encore une fois de la sincérité des explications qui lui était donné. Il lui laissa finir de conter ses dernières explications, notamment sur les sculptures se trouvant tout autour de cet étrange bosquet avant d’enfin s’exprimer un peu plus.

« Je vois. C’est une sacré tâche à laquelle tu es lié. Cela ne doit pas être de tout repos d’être le réceptacle d’autant d’informations, notamment le flot de sentiments qui doit te traverser. »

 
La quiétude avait regagné le saiyan, qui, conscient de se trouver dans le monde des morts, acceptait en soit l'existence de personnes surpassant le stade de mortels. Enma était le Roi de l’Autre-monde certes, mais également un dieu dont les pouvoirs ne pouvaient être remis en cause par quiconque. Pour lui, Claire faisait partie de ces personnes-là.

« J’ai déjà du mal moi-même à m’organiser, alors, je n’ose guère imaginer ce qu’il en serait si je devais en plus faire coïncider les pensées d’autrui. »

 
Et heureusement. Même si il ne l’avais pas dit avec précision, il serait tout bonnement incapable de remplir ce rôle.

« Pardonne ma réaction. Je suis de nature assez méfiante, alors être mis face à mes propres secrets comme cela, c'était… perturbant. »

finit-il par avouer en cet instant, ayant en plus de l’analyse magique de sa pupille, accepté le gage de confiance qu’il pouvait accorder à Claire. 

Celle-ci revint alors vers lui, après lui avoir montré par ci et par la les diverses statues des personnes ayant trouvé le repos dans son sanctuaire. D’ailleurs, cela voudrait dire que c’est… ce qui l’attendait s’il parvenait à trouver son équilibre intérieur ? Pas très chatoyant sur le papier quand même. Revenons au fait, c’est pour en terminer avec les interrogations du dyarque qu'elle se lança désormais sur la narration de ce qu’elle était. Un long discours, durant lequel beaucoup de points, et notamment deux en particulier, eurent un impact assez important dans le flux vaste de paroles qui s'écoulait entre eux pour ne pas être immémoré. L’essentiel semblait être néanmoins relaté, d’autant que le roi saiyan avait posé cette question sans avoir la prétention d’apprendre la résolution complète de la vie de la dame, il s’agissait plus d’une manière rhétorique de comprendre qui il avait en face de lui afin de chasser de son esprit ses interrogations. Elle s’assit. Laissant le soin du calme et de la candeur de la lumière imprégnait l’ensemble du décor, et ouvrant alors la possibilité au guerrier de se reprendre et exprimer ses peurs et ses doutes, mais, le fait est que ses interrogations se trouvait désormais dans certains passages de son discours et non au fond de lui.

« Et bien… Par où commencer…»

Il était indéniable qu’il avait tant de choses à parler, tant de choses sur lesquelles les deux êtres bipèdes pouvaient s’entretenir.

« Voyons voir, si tu le veux bien, j’aimerai clarifier deux trois choses avant tout, tu pourras ainsi me répondre sur l’ensemble dès que j’en aurais terminé, bien que, si j’ai bien compris jusqu’ici, tu sembles déjà connaître toutes les horreurs que j’ai engendrées. »

Ce petit point étant dit, il pouvait donc continuer dans son élan, désormais c'était à lui de laisser la langue de Claire se reposer un peu pour prendre le relais. Probablement que la teneur de la continuité de leur échange serait ponctuée à tour de rôle de monologues tels que ceux-là.

« Dans la continuité, je ne connais qu’un seul saiyan qui se nomme Motta. Si tu as, grâce à cet orbe, accès à autant de connaissance, et que c’est bien le Motta que je connaisse, alors je suis vraiment ébahi sur ce que tu m’apprends. »

Comment ça le général des armées de Végéta avait une femme ? Et qui plus est une non-saiyanne ! Cela ne manqua pas de faire apparaître un petit rire sur le faciès du guerrier et, alors qu’il y pensait sommairement, il eut un déclic en prenant le temps de réaliser son lien avec un saiyan.

« Mais… Oui ! C’est toi.. Je me souviens maintenant ! Tu étais là lors de la guerre contre Majin Végéta, nous nous sommes croisés sur le champ de bataille en amont de la ville royale. »

  A cette époque, Sharotto n’était que l’ombre - et le terme était encore bien trop fort - de l’homme qu’il était aujourd’hui. C’est lors de ce combat qu’il avait aussi affronté le soit disant Tentra, qui avait gagné la sympathie de Pythar et qui avait selon son comparse changé. Quand bien même, cela ne le concernait plus.

« J’avais complètement oublié ton visage, excuse moi. Quand tu parles de la noirceur de Motta, tu fais référence à l’enlèvement de l’enfant, j’imagine ? Enfin si l’on parle bien du même individu. »

De toutes les choses que représentait Motta, il s’agissait à sa connaissance de la seule chose, et surtout une discussion que Sharotto n'avait jamais eu le courage d’entreprendre avec lui. Il avait au fond de son cœur et au fond de son âme de guerrier saiyan, un rejet assez catégorique de ce plan, même justifié par l’adversaire et la haine que les deux concernés se vouaient, qui ne pouvait se résoudre à accepter.

« Ma curiosité l’a emporté. J’imagine que ces histoires ne me concernent plus vraiment désormais. Tu auras tout le temps pour choisir de m’éclaircir ou non la dessus à ta convenance, c’est ta vie pas la mienne après tout. »

Sharotto, au bout de sa phrase, réalisa un instant qu’il avait presque inversé les rôles, il esquissa un petit sourire moqueur, mais qui n'avait pas pour mesure de prendre Claire de haut

« Tu sais, ici nous sommes au sanctuaire des âmes, c’est un lieu où ce qui cherchent la paix peuvent la trouver. »

Il laissé échappé un petit rire très bref, étant satisfait de son humour, en espérant qu’elle ne le prenne pas mal pour autant.

« Non plus sérieusement, tu as également évoqué “l’univers sept”. Qu’est ce que cela veut dire exactement ? Tu sous-entends qu’il existe d’autres univers ? Il va me falloir du temps je pense haha ! »

 
Finalement, Sharotto s’assit à son tour sur l’un des bancs en marbre couleur ivoire. Claire, silencieuse, regardait toujours le guerrier avec un visage angélique et apaisant. Elle avait accepté tout naturellement de laisser finir Sharotto et semblait alors très intéressée sur chacune de ses paroles et comme si son instinct lui avait montré l’avenir, elle resta encore silencieuse dans les quelques secondes de blancs marquées par Sharotto. Le dyarque n’en n’avais pas fini.

« Bien. Mes questions étant posées, je reviens un peu sur l’objet de ma présence ici. Je pense avoir saisi l'intérêt et l’importance de ton rôle, alors guide moi, par où dois-je commencer ? Je t’aurai bien raconté mon histoire, mais tu sembles déjà assez familière avec celle-ci, alors je pense que parler des points les plus sombres de ma vie est une première étape ? Dis-moi juste, je vais moi aussi devenir une statue au bout du chemin ? »

« Toutes ces choses que tu m’apprends, sur Motta, pour ses autres univers, je me rends compte que j’ignorais bien des choses, mais l’un comme l’autre tu as raison, je ne fais plus partie du monde des vivants, ces choses là ne sont plus de mon essor et j’imagine que j’aurai tout le temps d’y réfléchir dans cette autre vie. »

Le roi n’était plus. Non pas simplement de son titre, il n’était plus au sens le plus littéral de la phrase. Enfin, il semblerait que depuis désormais quelques minutes, remontant à sa rencontre avec Enma, Sharotto ai accepté que la mort n'était finalement qu’une vie différente, dans une dimension régi par des êtres transcendant ce qu’il pouvait penser. Au moins, il n’avait perdu sa vivacité - autant que le terme en tout point paradoxal s'accordait exactement à la description du saiyan - en terme d’humour, réussissant à faire sourire celle qui gardait un visage impassible depuis le début de leur conversation.

« En revanche.. Je pensais que j’allais être mis à l’épreuve, du moins c’est ce que le Roi Enma m’a précisé avant de m’envoyer ici. Peut-être était-ce sa façon de voir la guérison dont tu parles.»

En effet, cela lui paraissait plus que obscur dans son esprit. Il avait trouvé la mort, jugé par le monarque du chemin de la mort qui avait choisi de l’envoyer ici, dans ce sanctuaire, étant dubitatif quant au sort qu’il fallait infliger au guerrier. Sharotto avait bien conscience de ses méfaits, il avait combattu son passé, non pas en s’y confrontant, mais en essayant d’aller vers l’avant, de devenir quelqu’un de meilleur, de rendre les siens - et intrinsèquement le monde - meilleurs. Que pouvait-il faire d’autre que tenter d’avancer, il ne pouvait gommer les erreurs et le sang ruisselant sur ses mains. Selon le Juge de l’autre-monde, cela ne semblait pas être suffisant. L’épreuve serait donc de devoir se confronter à ses tourments, mais cela devait venir de lui-même, il fallait qu’il soit honnête envers ses propres convictions… C'était ça ? La mise à l’épreuve ? Il devait se l’imposer lui-même, balayer son passé, se confronter à sa noirceur…

« Je vois… »

se dit-il à voix basse, sans que celà ne soit vraiment imperceptible pour autant.

« C’est que… Enfin, j’imagine que je n’ai rien à perdre d’essayer. Même si je ne suis pas certain de me résoudre à accepter une résolution positive sur comment je pourrais transformer certains de mes actes passés en “lumière”.

Et comment pouvoir le penser n’est ce pas ? Comment allait-il transformer les meurtres et les génocides en lumière ? Inconcevable. Il serait à noter que son regard se perdit dans le vide un petit instant alors qu’il se questionnait sur la faisabilité de cette chimérique réussite. L’épéiste quant à elle venait gagner une place juste en face lui, s’asseyant sur un des bancs en roche blanche qui jonchaient ces lieux.

« Tu as dis que tu serais là pour m’aider à trouver la paix avec mon passé.. et je vais t’écouter. »

Suite à cette ouverture, la claymore finit par lui narrer la suite de ce qu’il allait se dérouler ici, en plaçant ses mains au dessus de celle de l’ancien roi, non seulement il sentit une aura apaisante le submerger, mais également il semblait ressentir l’écho de la respiration de celle ci, les battements de son coeur, comme s’il s’agissait de son propre corps. En terme de partage d’esprit, cela semblait être le genre de sensations qu’on puisse ressentir, c’est en tout cas ce que Sharot se disait.

« Commençons d’aussi loin que je me souvienne dans ce cas. Je n’avais que sept ans à cette époque…»

Semblable à la naissance d’un typhon, le décor autour d’eux commença à devenir flou, avant d’être balayé par une tempête de sable, similaire au sable de la planète Végéta.
En cet instant, Sharotto commença à conter les récits de l’histoire du peuple saiyan, plus précisément de la grande guerre que la planète Plant avait connu, aussi connu comme le génocide tsuful et l’ascension des guerriers de l’espace. La vie du guerrier n’avait rien de particulier ou d’original, du moins en se basant d’un point de vue saiyan. Devant les deux protagonistes apparaissait alors une tribu, vivant presque en autarcie, dans des tuniques aux allures ascétiques. En ce temps-là, il n’y avait quasiment aucune forme d’idéologies politiques qui pouvait permettre de deviner que cette race allait devenir d’ici une dizaine d'années l’un des piliers majeurs d’importance de la galaxie. Au milieu de cette tribu donc, un enfant qui aujourd’hui même se retrouve être le défunt roi de la société saiyanne, mis en avant par un entraînement draconien et rustre. Le combat occupait la majorité de la vie d’un saiyan, et les gosses entre eux passaient leur temps à se dominer, sans savoir en ce temps que ces combats, violents et immoraux, ne faisait que contribuer à produire les fiers et puissants guerriers qui leur offrirait les rennes de la planète.

« C’est… étrange, de voir les images de mon enfance défiler comme cela, encore plus de cette période, je me rends compte à quel point nous étions si… primitifs. »

Et sûrement voir le traitement que lui réserve son père, quand bien même il ne l'avait jamais détesté pour ça. En réalité il n'avait jamais été en conflit avec son père, d’aussi loin que lui racontait ses souvenirs, au contraire même, il avait déjà dépassé son niveau durant les dix ans de conflit. Le temps défila autour d’eux rapidement ensuite, avançant grandement jusqu’au début de l’union saiyanne par Végéta. Des passages montrant à cette époque le plus puissant des siens organisant enfin un début de société. En ce temps là, Sharot avait un grand respect pour cet homme, quand bien même, et avec du recul, les images de la nuit de la pleine lune, soirée macabre où la puissance de l’armada des guerriers primates avait atteint un seuil surpassant la technologie tsufuls, avait conduit à l’éradication de ce peuple pacifiste. Il semblerait donc que ce soit devant ses images, que le premier point de noirceur devait être transformé en lumière, mais, comment y parvenir ?