Chambre 1027-Etage 4 (PV: Trunks, Narumi)

Tentra se tenait debout, seul au milieu d'une clairière. Devant lui se dressait un immense arbre. Tout autour de celui-ci, diverses animaux gambadaient et des plantes, encore jamais découvertes, florissaient tout autour de lui. Alors, un être familier commença à s'extraire du tronc du chêne. Mère-Nature elle-même se présentait au Saiyen.

"Jeune loup..." Tentra se surprit à s'agenouiller en signe de respect. "Ton maitre t'a sauvé des griffes de la folie et t'a mené sur un chemin que tu n'aurai pensé emprunter." Elle lui fit signe de se relever. "Tu as perdu ta force en défendant ton univers d'une menace extérieure." Mère-Nature lui sourit. "Tu pensais ton combat terminé mais ton destin n'est pas de te retirer pour l'éternité."

Le guerrier Saiyen semblait subjugué par son interlocutrice. Pourtant, il ne comprenait pas ce qu'il faisait ici. Il était pourtant en train d'affronter Abraxas au milieu de Satan-City. Il essaya de poser une question mais sa bouche ne se mouva pas. Il regarda ses mains, elles étaient couvertes d'étranges marques de Ki.

"Prend la direction des cieux, suis l'enseignement des gardiens de la vie. Ensuite, reviens me retrouver là où tu m'a rencontré et je t'apprendrai la valeur de la vie." La protectrice de la nature être se mit à disparaitre. "Ton voyage sera long mais à son terme, le monde te liera à une seule chose : Dieu de la vie."

Tentra ouvrit les yeux et se releva, en sueur. Il était confortablement installé dans un lit d'hôpital. Près de lui se trouvait son nouveau partenaire, Trunks, dans lit similaire au sien. Sa bouche était sèche et son corps lui faisait un mal de chien. Il regarda son épaule emmitouflée dans un épais bandage. Apercevant une sonnette près de lui, il appuya sur celle-ci. Un infirmier fit irruption dans la pièce.

"Oh... Vous êtes réveillé, veuillez patienter un instant." Il semblait surpris et quitta la chambre.

Tentra patienta quelques instants avant d'apercevoir une figure familière s'approcher de l'embrasure de la porte. Le Saiyen esquissa un sourire.

La cheffe des armées entra dans la chambre, ses traits durcis par l'inquiétude. Elle portait encore son uniforme militaire, légèrement déchiré et taché de sang, témoignant de la bataille récente. Son regard se posa immédiatement sur Tentra, allongé dans le lit, et elle sentit un mélange de soulagement et de tristesse. Malgré son apparence extérieure froide et distante, son cœur se serra en le voyant blessé.

"Enfin, tu es réveillé." répondit-elle, sa voix plus douce qu'elle ne l'aurait souhaité, trahissant son souci pour lui. "Tu ne croyais tout de même pas que j'allais te laisser dans cet état ?"

Elle s'approcha du lit et posa sa main sur le bord, ses yeux scrutant les bandages sur son épaule. "Les avancées médicales sont si brillantes que tu seras rétabli en un rien de temps."

Narumi marqua une pause, se battant intérieurement pour garder son calme et ne pas laisser transparaître toute la panique qu'elle avait ressentie en le trouvant si proche de la mort. "Tentra, j'ai flairé ton odeur à travers toute la ville. Je ne pouvais pas rester sans rien faire." Son regard se durcit légèrement, mais il y avait une lueur de tendresse dans ses yeux. "Et toi, qu'est-ce que tu faisais là, à affronter un démon de cette envergure sans prévenir ?"

Elle se redressa légèrement, essayant de reprendre une posture plus formelle, mais l'inquiétude pour lui transparaissait encore dans ses gestes et son ton. La combattante se détourna un instant de son Prince Consort pour croiser le regard de cet étrange homme qui l’avait accompagné dans sa malheureuse infortune. "Bonjour à vous, je me nomme Narumi. Vous êtes dans l’aile médicalisée de l’armée terrienne. Vous pouvez être rassuré, je me suis débarrassée personnellement de cet “Abrasax”."

Reportant son attention sur le cas de Tentra, la louve prit une grande inspiration, cherchant à masquer les émotions qui tourbillonnaient en elle. "La prochaine fois, fais attention. Je ne veux pas te perdre." Ces derniers mots étaient presque un murmure, révélant la profondeur de son attachement pour lui.

Trunks avait perdu conscience au pinacle du combat, l’instant ou il aurait pu perdre la vie contre le terrible Abraxas. Il n’eut donc conscience d’aucun des événements suivants, rongé par une maladie qui n’avait fait de lui qu’une loque sans valeur. S’il avait l’air de se reposer, son esprit, lui, était en proie aux pires cauchemars. Un intense stress combiné à de nombreuses blessures le privait d’un sommeil calme. Il se voyait face à Cell dans sa forme parfaite, luttant dans un duel à mort dont l’issue était déjà certaine. Il n’était pas assez fort pour confronter le bio-Androïde dans sa transformation la plus avancée. Encastré dans un immeuble de Satan City, gravement blessé, il se voyait dans son plus piteux état. La création du docteur Gero amorça son exécution : un kamehameha colossal qui allait anéantir la Terre. Incapable de bouger, il ne pouvait qu’attendre l’issue finale.

Fort heureusement, il se réveilla juste avant ce terrible impact, tiré de ses angoisses nocturnes par la voix mielleuse d’une inconnue. Il observa les alentours, engourdi par des bandages. Il était dans une chambre d’hôpital, allongé et soigné. Tentra n’était pas loin et semblait lui aussi en plein repos. Cela signifiait certainement qu’Abraxas avait été vaincu… Mais comment ? Le jeune homme demeura silencieux, laissant l’étrange femme en uniforme se présenter à lui.

Elle se nommait Narumi, un nom qui ne disait rien au fils de Vegeta. Il s’agissait certainement d’une terrienne travaillant pour le gouvernement… Pourtant, sa force était colossale. Une pression en grande partie dissimulée, mais pourtant bien discernable par un combattant comme Trunks. D’ailleurs, cette dernière ne cacha pas s’être débarrassée du seigneur démon. Incroyable ! Cela signifiait qu’elle devait posséder une force supérieure à celle d’un simple humain, ça ne faisait aucun doute.

« Bonjour ! Je m’appelle Trunks ! »

Répondit le jeune demi-saiyan, la voix encore alourdie par les médicaments. Il ne pouvait pas s’empêcher de remercier sa sauveuse, bien évidement.

« Je… Merci de nous avoir secouru. »

D’autant qu’il ne sentait plus d’horrible poison de la secte dans ses veines, signe que les équipes médicales étaient parvenus à le lui retirer. Désormais, il ne pensait plus qu’a rendre la pareille à cette femme si talentueuse. Il se redressa en tailleur sur son lit, masquant comme il le pouvait les picotements de ses blessures.

« J’aimerais vous rendre la pareille. Vous nous avez sans doute sauver la vie ! Si vous avez un problème avec des criminels, par exemple... »

Indiqua-t-il avec un entrain certain, il ne voulait pas que l’élan de bonté de Narumi ne soit pas récompensé.

Elle était là, la générale des armées terrienne en personne : Narumi Karuzaki. La femme-louve que Tentra avait tiré des griffes de l'infâme SK. Il était ce que Tentra avait de plus proche depuis la mort de Pythar et Charlo. Pourtant, depuis sa victoire contre Auros et la perte de ses pouvoirs, le Saiyen n'avait jamais tenté de la revoir. Il ne savait guère pourquoi, peut-être se sentait-il honteux d'avoir perdu sa force, peut-être voulait-il s'engager dans un voyage seul, ce qu'il avait fait. Ses pérégrinations l'avaient mené à traquer une secte de démons souhaitant le retour des Black Feathers sur Terre. Le Serein les avait affronté seul, espérant pouvoir retrouver un semblant d'héroïsme.

Son maitre, le Serein, lui avait permis d'obtenir une force capable de rivaliser avec les Dieux, seulement pour un court instant. Cet effort fut inutile. Pythar étai mort et Auros, en vie. Bien que d'apparence calme, Tentra bouillonnait de rage depuis plusieurs mois. Il s'était rendu compte, pendant son voyage, qu'il était maintenant bien incapable d'affronter la plupart des adversaires qu'il croisait sur sa route, s'en sortant généralement de justesse.Seul son corps couvert de cicatrices pouvait attester des dangers qu'il avait affronté.

Tentra laissa Narumi exprimait son inquiétude. Il ne souhaitait pas l'inquiétait plus qu'il en est déjà.

"Je remercie les médecins de l'armée pour leur aide. Sans toi, je serais peut-être déjà mort." Répondit le Saiyen, plongeant son regard dans celui de la louve. "Ce démon était le dernier membre d'un culte qui vénérait l'ancien maitre de la Terre, SK. Et si je ne souhaitais pas que tu interviennes, c'est parce-que je les soupçonnais d'avoir des capacités de mettre en danger la population." Il marque une pause, regardant ses nouvelles blessures, voyant que celles-ci étaient presque guérie. "Ils ont largement sous-évalué mes capacités, ce qui m'a permis de les détruire petit à petit de l'intérieur par diverses moyens. Cependant, j'ai sous-estimé leur chef, visiblement." Il laissa retomber sa tête sur les coussins et esquissa un doux sourire quand Narumi exprima son désir de le protéger. Il en était réduit à ça, être protégé par les autres alors qu'il avait passé l'entièreté de sa vie à assurer sa propre sécurité.

Alors que Trunks et Narumi conversaient, Tentra posa sa main gauche sur le rebord du lit. Il ouvrit alors la rambarde de celui-ci et dans un désagréable effort, parvint à se redresser. Il sentait son corps endolori par des blessures pas tout à fait refermée mais il était en capacité de marcher. Se déplaçant lourdement vers une armoire, il en sortit une tenue de soldat terrien, visiblement cet hôpital était bel et bien réservé à l'armée. *Cela fera l'affaire.* Dos aux autres présents dans la chambre, il retira sa blouse de patient, révélant un corps de guerrier meurtri par la guerre, non pas seulement par les blessures toujours en train de guérir sous d'épais bandages mais aussi par d'anciennes marques de combat, dont une, courant le long de ses lombaires jusqu'au bas de son mollet droit. Tentra enfila rapidement la tenue militaire et se retourna.

"Bien. Générale Narumi, Trunks. Merci pour l'aide dans mon combat." Dit-il l'air sérieux. "Mais il est temps pour moi de reprendre ma route, j'ai encore à faire." Il s'avança en titubant vers la porte et l'ouvrit. Un médecin lui barrait la route.

"Monsieur. Je comprends votre besoin de partir mais vous avez encore besoin de repos, pourriez-vous au moins vous asseoir dans votre fauteuil?" Ennuyé, Tentra se retourna vers Narumi, espérant qu'elle puisse donner l'ordre au médecin de le laisser passer.

Narumi observa Trunks avec une certaine bienveillance alors qu'il se présentait et la remerciait. Elle comprenait la nécessité de montrer de la gratitude, surtout dans ce monde où chaque jour pouvait être le dernier. Sa voix, malgré ses blessures, témoignait de sa détermination et de sa volonté de rendre la pareille.


"Trunks, enchantée." répondit-elle en inclinant légèrement la tête. "Je suis heureuse de voir que vous êtes conscient et en voie de guérison. Vous et Tentra avez fait preuve d'un grand courage en affrontant Abrasax."


Lorsqu'il proposa de l'aider, Narumi sourit doucement, un sourire rare et sincère. "Je vous remercie pour votre offre, Trunks. Pour l'instant, reposez-vous et récupérez vos forces. Il y aura toujours des criminels à traquer, mais votre santé est primordiale.” intima-t-elle en faisant silence quelques secondes avant de reprendre. “Je vous propose une visite guidée par l’un de mes maréchaux en guise de remerciements pour votre bravoure. Vous pourrez également profiter de nos équipements et séjourner ici le temps qu’il vous plaira."


Il était clair que Narumi ne lésinait pas sur les moyens pour montrer à son tour sa gratitude. La cheffe des armées tapota sur sa montre connectée quelques ordres. Bientôt, le jeune homme aux cheveux d’un violet plus clair que celui de la louve serait accueilli par un hôte haut en couleurs.


“Veuillez attendre ici quelques instants, le maréchal Alex Louis Armstrong va venir à votre rencontre.”


Son attention se reporta ensuite sur Tentra. Voir son vieil ami debout, même dans cet état, la toucha profondément. Il était le symbole de tant de souvenirs et de luttes communes. Lorsqu'il parla de la secte et de SK, Narumi sentit une vague de colère monter en elle. Seishiro et ses actes passés hantaient encore de nombreux esprits, y compris le sien.

Elle regarda son ami se diriger vers l'armoire, puis se changer en silence. Les cicatrices qui couvraient son corps témoignaient des batailles qu'il avait menées, des sacrifices qu'il avait consentis. Sa détermination était palpable, mais Narumi voyait aussi la fatigue et le poids des combats passés.

Quand Tentra tenta de quitter la pièce, Narumi s'avança rapidement pour l’intercepter. Le médecin lui bloqua la route avant elle, et la militaire sentit la frustration de Tentra monter. Il voulait partir, continuer sa quête, mais son état ne le permettait pas encore.


"Tentra." dit-elle, attrapant doucement son bras pour le stopper, "Tu dois te reposer. Ton corps a besoin de temps pour guérir. Partir maintenant ne fera qu'aggraver tes blessures." ses yeux reflétait une détermination inébranlable. "Je ne te laisserai pas partir dans cet état. Nous avons besoin de toi, en pleine forme. Reste ici, récupère, et nous planifierons notre prochaine action ensemble."


Elle attendit que Tentra acquiesce, consciente que ce serait difficile pour lui de rester immobile, mais convaincue que c'était pour son bien. Narumi savait combien il était important pour eux de rester unis, surtout face aux menaces qui pesaient encore sur la Terre.


Elle se tourna vers le médecin, son regard autoritaire. "Docteur, assurez-vous qu'il reçoive tous les soins nécessaires. Je vous laisse surveiller son état et intervenir pour lui donner une médication supplémentaire si vous jugez cela indispensable."


Le médecin opina du chef avant de sortir de la salle tout en gardant sa tablette high-tech en main, contenant des informations sur les constantes vitales des deux individus blessés.


“Cher Trunks, je vous laisse entre de bonnes mains.”


Après une courbette réglementaire, cette dernière priera le saiyan, d’un geste de la main, d’ouvrir la marche pour sortir de la pièce. Le précédant, la cheffe prend ensuite en silence les devants pour l’amener dans ses quartiers personnels. Le laissant entrer en premier, cette dernière refermera d’un geste rapide la porte derrière-eux.

La combattante prit une grande inspiration, faisant volte-face lentement. Les larmes lui venaient aux yeux sans qu’elle n’eusse d’explications logiques. Sans même croiser son regard, elle se jeta désespérément dans ses bras salvateurs. Ses mains s’accrochèrent dans son dos, fébriles, alors que son visage se réfugia dans le cou de son protégé.

C’était cette femme-là même qui, d’habituel, ne raffolait absolument pas du contact physique. Objet de fantasmes de par sa puissance, son autorité, son physique et son intellect, elle rejetait toutes invitations à sortir de qui que ce soit et ne prenait que rarement de vacances. Aller à des fêtes ne lui plaisait guère - mais elle s’attelait à la tâche pour des événements importants - et venait en costard, jamais en robe. En bref, la louve n’avait rien d’un Apollon féminin, tout du moins volontairement. Celle-ci ne recherchait ni l’attention, ni l’affection, sauf celle de…


"Tentra." susurrait-elle doucement, mais fermement, la voix tremblante. "Je comprends pourquoi tu as agi seul. Mais… tu n'es pas seul… tu ne l'as jamais été. Nous devons travailler ensemble pour protéger ce monde." elle marque une pause, déglutissant difficilement. “Dis-moi ce que je fais de travers pour que tu veuilles me fuir à ce point et rester seul. Je…” sa gorge se serra à ses mots blessants, mais ils étaient indispensables à ce moment précis car elle ne supportait plus de le voir partir après chacune de leurs rencontres. Les joues rouges et les larmes aux coins des yeux, elle releva courageusement le visage vers lui, plongeant son regard intense et tendre dans le sien. “...Reste.”

Alex Louis Armstrong, le maréchal de l'armée terrienne, entra dans la chambre avec toute l'assurance et la prestance qui le caractérisait. Sa stature imposante et ses muscles saillants faisaient de lui une figure impressionnante, mais c'était surtout son sourire bienveillant et son attitude chaleureuse qui le rendaient inoubliable. Il s'approcha du lit de Trunks avec une démarche décidée, une aura de respect et d'autorité émanait de lui malgré son excentricité.


"Bonjour, jeune homme !" s'exclama-t-il d'une voix résonnante, tout en tendant une main amicale vers Trunks. "Je suis le maréchal Alex Louis Armstrong, de l'armée terrienne. J'espère que vous vous remettez bien de vos blessures."


En imaginant très certainement une réponse avenante et positive de la part de son invité, Armstrong hocha la tête avec satisfaction. "Je suis ravi de l'entendre. Nos médecins font de leur mieux pour veiller sur nos héros. Cependant..." ajouta-t-il en consultant un petit appareil high-tech qu'il tenait dans l'autre main, "J’ai remarqué que votre identité n'apparaît pas dans nos bases de données. Vous comprenez que, d’une part, nous devons veiller à la sécurité de notre base et de notre personnel, et de l’autre, pour accueillir au mieux nos alliés, je me renseigne sur eux. Ce qu’ils aiment comme dessert par exemple, ça fait toujours plaisir de manger un éclair au chocolat !" il regarda Trunks avec une curiosité non dissimulée, mais sans une once de suspicion. Armstrong était plus intrigué qu'inquiet. "Pourriez-vous m'en dire un peu plus sur vous, Trunks ?"


Il fit un signe à Trunks pour qu'il le suive. "Venez, je vais vous faire visiter notre base. Nous pourrons discuter davantage en chemin. Il est essentiel que vous vous familiarisez avec notre environnement ici, surtout si vous avez l'intention de rester un certain temps."


En marchant dans les couloirs, le maréchal montrait à Trunks les différentes sections de la base, des zones d'entraînement aux laboratoires de recherche.


"Nous avons ici certains des meilleurs équipements et personnels du monde !" expliqua Armstrong avec fierté. "Notre objectif est de protéger la Terre contre toutes les menaces, qu'elles viennent d’ici ou d'ailleurs."


Ils passèrent devant plusieurs soldats en entraînement, des scientifiques en blouse blanche discutant vivement autour d'équipements sophistiqués, et des salles de contrôle bourrées d'écrans et de terminaux. Armstrong continuait de poser des questions, non seulement par souci de sécurité, mais aussi par réelle curiosité et désir de comprendre.


"Alors, Trunks." dit-il en s'arrêtant devant une grande fenêtre donnant sur la cour d'entraînement, "Vos connaissances en combat pourraient être inestimables pour notre cause, seriez-vous disposé à vous entraîner en ma compagnie ? Enfin, si vous préférez d’abord, nous pouvons prendre un petit remontant. Le café noisette et la tarte aux abricots c’est un combo parfait pour reprendre une dose de sucre avant la bagarre !"

Trunks éprouvait un certain mal-être au plus profond de lui, la dernière fois qu’il s’était retrouvé dans un tel état de dépendance, ce fut lorsqu’il affronta les cyborgs aux côtés de son mentor Son Gohan. Cette époque, qui n’était pas si lointaine, lui rappelait que le manque de clairvoyance dont il eut fait preuve lui couta la vie de son maître. Aujourd’hui, il avait reproduit un écart similaire, risquant de périr en raison de la légèreté avait laquelle il avait combattu, sous estimant les vestiges du règne de SK ; démon mystérieux dont il ne connaissait rien. Pasticher les erreurs du passé était une honte dont il avait du mal à camoufler les traits, c’est bien pour cela qu’il se sentait si gêné, pressant de rembourser sa dette. Il ne voulait pas se sentir redevable, il ne voulait pas encore que sa propre négligence vienne causer du tort à des innocents.

Mais si dette il devait y avoir, elle ne serait pas payée de sitôt. Narumi insistait pour que Trunks soit complétement remis, allant jusqu’à le féliciter. Il ferma alors les yeux un instant, digérant difficilement l’aspect magnanime et sympathique des propos de la cheffe des armées. Néanmoins, il était un jeune homme éduqué et reconnaissant, il ne fit donc mine de rien, hochant la tête pour échanger quelques banalités.

« Je visiterais votre base avec un grand plaisir. Je vous remercie du fond du cœur. »

Répondit-il solennellement, tout en se redressant lentement. Par chance, il n’avait pas souffert de blessures trop importantes, il avait été vaincu avant tout par la maladie. En revanche, Tentra avait été victime d’affres plus graves. Déterminé, le disciple du serein semblait se remettre en route malgré un état très précaire. Couvert de balafres et de cicatrices, il n’avait pas l’air en état de reprendre son dur combat. Ce courage sans borne était magnifique, mais délétère. Dans un mutisme total, le fils de Bulma assista à la scène, le médecin et Narumi bloquant le passage à Tentra pour qu’il ne puisse pas échapper à son lit. Le caractère autoritaire de la terrienne ressortait bien, difficile de résister à ces injonctions.

Ce dernier accepta de revenir à la raison, suivant Narumi vers une pièce annexe, certainement pour discuter d’affaires plus importantes… Ou d’avantage personnelles. Quoi qu’il en soit, la combattante remercia Trunks et disparu avec Tentra, ne lui laissant que quelques instants pour rendre la pareille.

« Je n’en doute pas. Nous nous reverrons bientôt. »

Confiât il, convaincu que leurs chemins se recroiserons dans les prochaines semaines. Il fallait dire qu’avec les divers dangers qui menaçaient la planète et Cell qui se faisait discret comme une ombre, il risquait d’y avoir du temps à tuer. Le saiyan eut ainsi quelques secondes de solitude, profitant de ce temps mort pour se rhabiller. Il fut surpris de constater que ses vêtements avaient été réparés, restaurés par un professionnel qui avait recousu sa tenue avec brio. Quelques imperfections demeuraient, mais elles feraient parti du décor comme autant de cicatrices inoubliables. Malheureusement, son épée n’était pas présente ; elle avait été brisée lors de l’affrontement contre Abraxas.

Puis le sol trembla sous l’impulsion d’une marche colossale. Un titan de plus de deux mètres s’invita dans la chambre, doté d’une musculature comparable à un monstre comme Broly. Surpris par une telle carrure, le voyageur temporel fit un brusque pas en arrière, croyant avoir à faire avec un adversaire surprise. Mais il n’en était rien, l’aura qui se dégageait de ce mastodonte était clairement celle d’un Homme bon. Une goutte de sueur perla malgré tout du front du jeune épéiste, la brusque montée en tension l’avait tout de même fait sursauter.

L’immense gaillard se présenta comme Alex Louis Armstrong, le fameux maréchal qui devait venir à sa rencontre. Il ne s’était pas fait attendre et semblait déborder d’énergie. C’était curieux, les généraux et hauts gradés étaient habituellement de vieux stratèges, il avait le parfait inverse face à lui. Débordant d’une aura excentrique, le colosse serra la main de Trunks, le ratio de taille de main était proche de 1 pour 3.

« C’est un honneur, Maréchal. »

Le vouvoiement était mutuel, laissant place à un respect militaire qui ne disait pas son nom. Le fils de Vegeta n’était pas membre de l’armée, mais était témoin de la prestance que projetait Armstrong, il intimait le respect sans même avoir à le demander.

« Je me sens déjà beaucoup mieux, plus de peur que de mal. »

Le géant semblait satisfait de l’état de son invité, précisant qu’il avait profité de la convalescence du voyageur temporel pour tenter de dénicher son identité véritable. Un pic parcourra alors l’échine du guerrier de l’espace, il n’était évidement pas lié à cette temporalité, et son véritable « lui » était bien trop jeune pour faire illusion. Il allait devoir inventer une excuse pour ne pas avoir à annoncer qu’il venait du futur. Il passa sa main dans ses cheveux, l’air gêné.

« Ah… Oui je comprends, le chocolat… »

Il bredouillait quelques mots pour gagner du temps, environ 5 secondes afin d’imaginer une raison pleine de sens. Fort heureusement, il existait une banale mais immanquable explication potentielle à son absence dans les fiches de renseignement de la Terre. L’air hagard et hésitant du martialiste se changea alors en une mystérieuse confiance. Quel étrange changement de ton…

« C’est tout à fait normal. Je ne suis pas un Terrien, je suis un saiyan. »

Il se pointa du doigt. A l’œil, il n’y avait absolument aucune preuve de la véracité de ses propos. Et à raison : Les guerriers de l’espace n’avaient pas les cheveux violets, et ils avaient une queue de singe ! Néanmoins, l’excuse n’était pas fausse pour autant : son père était bien « Veugeuta, le prince de tous les saillants… »


« Je viens de la planète Vegeta, je suis en voyage ici, sur Terre. Je suis un combattant, comme la plupart des miens. »

Ce n’était pas faire défaut à la réputation des saiyans. Le peuple du monde rouge était composé en grande majorité de mercenaires, de gardes du corps et de conquérants assoiffés de sang. Il n’était donc pas étonnant que nombre d’entre eux proposent leurs services aux quatre coins de la galaxie. Et quand bien même Trunks ne s’était pas revendiqué dans une telle catégorie, rien ne l’interdisait à se prétendre à l’écoute du plus offrant.

Quoi qu’il en soit, la discussion continua, les deux hommes partant à la visite de la base mère de l’armée Terrienne. Le visiteur du futur découvrit alors un gigantesque complexe, grandiose comme il n’en avait jamais vu. Les couloirs étaient larges de plusieurs mètres, haut comme des maisons, on pourrait y faire circuler des avions de ligne.

Armstrong présenta plusieurs salles, alternant entre laboratoires, toilettes et salles d’entrainement. Amateur de sciences, bien que novice, Trunks fut impressionné par l’évolution des savoirs de cette temporalité. De nombreux robots semblaient en cours de développement, branchés à d’immenses machines et calculateurs incompréhensibles. Jamais l’Humanité n’avait été aussi proche du savoir d’un génie du mal comme Géro. Si une telle nouvelle pouvait paraitre réjouissante, il fallait espérer qu’elle ne reproduise pas les erreurs du passé. En tout cas, le maître des lieux pouvait capter sans mal l’intérêt que portrait son jeune invité envers la section scientifique.

Par la suite, ils visiteront la région d’entrainement. Cette dernière était composée de plusieurs salles aux thèmes différents, chacune capable de supporter un environnement ou scénario particulier. Certains des modules étaient déjà en cours d’utilisation, on pouvait y avoir sur de grands écrans ce qu’il s’y passait à l’intérieur. Pour une grande partie, il s’agissait d’échanges de tirs militaires classiques. Dans certains cas, il s’agissait de combats d’art martiaux. Là encore, le maréchal vanta l’avancée technologique du gouvernement, il était aussi fier qu’enthousiaste !

« C’est impressionnant, je n’avais jamais rien vu de tel ! »

Il fit quelques pas vers une sorte de console située à l’entrée de la salle d’entrainement. C’est à ce poste qu’il était possible de configurer un environnement de combat : forêts, montagnes, espace ; il était possible de simuler n’importe quel terrain. Et justement, Armstrong semblait tenté à l’idée de savoir quel était le niveau de combat de Trunks. Une drôle de demande ! Le concerné était encore en convalescence ! Néanmoins, il se sentait aussi déjà beaucoup mieux. Il échangea un regard plein d’entrain et d’énergie avec le haut gradé.

« Ce sont de superbes machines. Je suis partant pour que l’on s’entrainement maintenant, on profitera d’un remontant après l’effort. Qu’en pensez-vous ? »

Il s’avança vers le clavier, comprenant facilement le fonctionnement de l’engin ; il avait de grandes facilités qui lui permettaient de saisir la configuration appropriée.

« Je comprends, on peut configurer une « Rixe Programmée ». Il y en a déjà une d’activée. »

Aussi appelées « RP », il s’agissait d’un scénario défini à l’avance menant à un combat. Il ne pouvait s’agir que d’un terrain, parfois d’un véritable film. Le programme actuel était une mission d’infiltration, pas vraiment appropriée, il désirait donc changer cette configuration.

« Armstrong, je vous propose qu’on fasse un nouveau RP, je crois que cela nous conviendra mieux. »

Oui, il valait mieux faire un nouveau RP. C’est ainsi que le fils de Bulma pianota un instant, générant une prairie paisible en ensoleillée. De rares arbres décoraient un environnement plutôt plat et parsemée d’innombrables fleurs. Un lac bordait le nord, un bois au sud ; leur laissant un terrain de jeu d’environ 3 hectares.

Dans le hall, de nombreux soldats curieux vinrent observer l’événement. C’était la première fois qu’un jeune homme osait s’opposer au puissant Alex Louis Armstrong de son plein grès. Cela générait une certaine curiosité qui ameuta une dizaine de spectateurs devant l’afficheur. Interpelé par ce rassemblement soudain, Trunks fit volteface vers les observateurs.

« Quelque chose ne va pas ? »

L’un d’eux vint agiter les mains devant lui, faisant de son mieux pour ne pas faire annuler la confrontation qui pourrait avoir lieu.

« Oh non non, rien, vraiment, continuez. »

Le saiyan haussa les épaules puis concentra son attention vers le maréchal.

« Je vous laisse entrer dans le RP en premier, Armstrong. »

Narumi semblait déterminée à ne pas laisser Tentra quitter la pièce. Résigné, Le Serein ne fit aucun esclandre, sachant au fond de lui-même que du repos lui ferait du bien. Il plongea ses yeux dans ceux de la louve qui arborait un aspect déterminé. Le Saiyen ne pouvait que respecter l'autorité de la cheffe des armées, parce-qu'il l'appréciait mais aussi car elle était en capacité de le maitriser si celui-ci venait à refuser. Cette pensée heurta quelque peu sa fierté de Guerrier de l'Espace, il avait perdu toute sa force en affrontant Auros. Il n'était plus que l'ombre du grand combattant qu'il était. Il était tourmenté par l'idée d'être inutile au monde. Ces visions étaient-elles liées à son questionnement interne? Il ne savait guère où il se trouvait en ce moment.

"Tu as raison, Narumi. Même si cela ne me fait pas plaisir de te le concéder, je dois me reposer. Depuis que mes forces m'ont quittées, je ne suis plus en mesure de me battre aussi bien qu'avant, ni de guérir rapidement." Dit-il tout en roulant son épaule blessée. La louve avait pu observer les innombrables cicatrices présentes sur le corps de Tentra. Marques de combat acquises lors de ses tribulations sur Terre.

Après avoir donné ses ordres au médecin, Narumi pria Tentra de quitter la salle, ce qu'il fit promptement. La louve prit ensuite la marche pour l'amener dans ses quartiers personnels. Titubant quelque peu, le Serein peinait parfois à suivre la démarche rapide et déterminée de la cheffe des armées. Atteignant les quartiers personnels de la Louve, elle ferma rapidement la porte pour se précipiter dans les bras du Saiyen, les larmes aux yeux.

Tentra réciproqua l'embrassade, passant ses mains dans le dos de Narumi, la serrant contre lui. Son épaule brulait de douleur mais ce n'était rien comparé aux bienfaits qu'un tel accueil pouvait faire à son âme. La Louve peinait à commencer et terminer ses phrases, partagée entre la tristesse et le soulagement par le retour du Saiyen dans sa vie. Peiné, Tentra ne savait pas trop comment lui fournir d'excuses pour ses absences répétées. Il préférait dire simplement la vérité.

"Je..." Il marqua une pause, cherche ses mots. "Je suis désolé. Après la défaite d'Auros je devais trouver ma propre voie. Enfin, une nouvelle voie, du moins." Il n'avait guère su trouver cette voie mais, il parvint néanmoins à débarrasser la Terre de diverses criminels et fanatiques des Black Feathers. "Je ne savais plus trop vers qui aller, j'ai perdu tout ceux qui m'était cher... Charlo et Pythar sont morts et je ne savais pas si je pouvais revenir vers toi, j'étais anxieux à l'idée de revenir vers toi depuis mon accident." Il tenta de capter le regard de la Louve, cherchant du courage dans ses yeux. "J'ai perdu ce qui fait de moi un Saiyen, Narumi. J'ai sacrifié ma force pour vaincre Auros. Et j'ai échoué... Les autres guerriers ont décidé de l'épargner, il n'a même pas été châtié par les Dieux pour son acte."

Il embrassa Narumi sur le front, ce contact entre ses lèvres et la peau de la louve lui fit un bien fou. Il n'avait plus eu de contact aussi humain depuis longtemps. "Je vais rester, du moins quelque temps." Il l'amena vers un fauteuil présent dans la pièce. "J'ai une demande à te faire, cependant." Il prit ses mains et les serra dans les siennes, elles étaient douces pour une guerrière de sa trempe, bien que quelques callosités pouvaient se trouver ci-et là, signe d'un travail physique intense. "J'ai besoin d'un but, engage-moi dans l'armée. Ne serait-ce que pour un temps... Ensuite, je devrai prendre la route du Kaioshinkai. J'ai eu une vision, Narumi."

Il ne parvenait pas à déceler le rêve de la réalité, ne sachant pas si ce qu'il prenait pour une vision relevait de la fièvre délirante ou d'un présage futur. "Versipelle, la Mère-Nature, m'a parlé dans mes rêves. Elle souhaite que j'entreprenne un voyage qui commencera au Kaioshinkai." Dit-il, ne cachant pas son indécision. "Tu es proche d'elle par ton statut, est-ce quelque chose de courant?"

L’alpha sentit la tension et le poids de la douleur dans chaque mot de celui qui faisait battre son cœur, luttant pour ne pas céder à l'émotion brute qui menaçait de l’envahir elle aussi. La militaire resta dans ses bras un moment, sentant son souffle dans ses cheveux, l’odeur rassurante et familière du saiyan lui rappelant tout ce qu’ils avaient partagé. Pourtant, la confession qu’il venait de faire avait mis en lumière à quel point il s’était perdu, et combien ce dernier lui avait manqué.

En réaction, la cheffe leva lentement la main, frôlant ses joues avec tendresse pour lui redonner confiance, lui offrir une sensation d'apaisement qu'elle espérait être à la hauteur de ses tourments. Narumi murmura, la voix tremblante mais déterminée :


"Je comprends cette errance, cette quête pour retrouver ta place... J'ai traversé ce même genre de chemin, moi aussi, après tant de pertes. Mais je suis là pour toi, maintenant et toujours. Rien ne peut changer cela."


Ce dernier en fit autant avec ce baiser contre son front qui était un parfait résumé de ce qu’elle tentait de lui montrer. C’était un geste d’une grande affection qui fit tressaillir légèrement la dame d’un plaisir inaltérable. Aucun autre homme dans sa vie n’avait agi instinctivement ainsi, en lui transmettant tant d’amour dans un simple geste qui voulait tout dire.

La militaire s'assit à ses côtés. Rien qu’une simple proximité avec le saiyan la rendait toute chose, s’en était particulièrement troublant. Ses mains serrèrent celles de son aimé avec une force douce, une promesse implicite de soutien. La guerrière n’avait jamais vraiment su comment exprimer ce genre de sentiments, mais avec lui, cela lui semblait plus naturel que jamais. Narumi ne voulait pas se contenter de simples mots ; celle-ci voulait lui montrer par des gestes qu'il était en sécurité auprès d'elle, qu'elle le chérirait au-delà des souffrances et des épreuves.

La lycan prit une grande inspiration, cherchant comment répondre à sa requête sans se laisser submerger par son inquiétude pour lui. Elle comprenait l'importance de se sentir utile, de retrouver un but ; et si sa place dans l'armée pouvait l’aider à se reconstruire, elle y veillerait.


"Bien sûr que nous allons engager un guerrier aussi admirable que toi." répondit-elle en lui caressant doucement la main. "Ton expérience et ton courage sont des qualités précieuses pour l'armée, et pour moi. Et puis, qui mieux que toi pour défendre cette planète que nous aimons tous deux ? Mais je ne vais pas te faire de promesses à la légère. Ce chemin dans l’armée pourra être exigeant, mais je serai là à chaque étape pour te soutenir."


Sa promise s’arrêta un instant, pesant ses mots avant de plonger son regard dans celui de cet homme qui lui faisait ressentir une nouvelle gamme de couleurs au sein même de ce qu’était l’amour. La combattante perçut dans ses yeux le poids des regrets, de l'incertitude, mais aussi la force d'une détermination inébranlable. L’alpha ressentait une tendresse profonde pour lui, une douceur qu’elle ne se serait jamais permise d'éprouver en d’autres temps, dans d’autres circonstances.


"Quant à Mère Nature…" dit-elle en baissant légèrement la voix, comme pour souligner l'importance de la question de Tentra. "Versipelle se manifeste souvent dans les rêves, surtout lorsque le lien avec elle est aussi profond que le tien. C’est elle qui guide ceux qui ont besoin de trouver leur voie, même si ce chemin paraît incertain. Si elle t'appelle au Kaioshinkai, alors c’est sûrement une étape essentielle pour toi."


L’aimante louve approcha son visage de son semblable, posant son front contre le sien, fermant les yeux un instant pour savourer la chaleur qui émanait de sa peau. Narumi espérait, par ce geste, lui transmettre tout le soutien qu’elle lui portait, tout l’amour qu’elle n’avait jamais su lui dire directement.


"Peu importe où ce voyage te mène, que ce soit ici, dans l'armée ou ailleurs, tu ne seras jamais seul. Chaque étape que tu franchiras, je serai là, à veiller sur toi, même de loin s'il le faut. Et si jamais ton chemin te ramène vers moi, je t'accueillerai toujours, comme aujourd'hui."


Ces mots, pour elle, étaient plus proches d’une déclaration d’amour que ce qu’elle avait osé dire dans toute sa vie. Il en était fini de ce temps où la militaire se tenait à bonne distance de Tentra, juste au cas où - au cas où il serait embarrassé par ses sentiments et qu’elle serait rejetée. La dirigeante de l’armée se sentait prête à partager avec lui des parties d'elle-même qu'elle avait toujours tenues secrètes, à lui ouvrir son cœur et son monde.

Alors, lentement, les doigts tremblant d’excitation et d’un stress non dissimulable, la concernée posa sa main sur la sienne, entrelaçant leurs doigts pour sceller cet engagement.


"Tu es un guerrier noble et pur. Ce que tu as perdu en force physique, tu l’as gagné en sagesse, et ça, personne ne pourra te le prendre. Ce voyage spirituel est peut-être exactement ce dont tu as besoin pour retrouver l’essence de ta véritable nature."


Narumi sentit son cœur battre un peu plus fort, hésitant avant de plonger dans cette dernière pensée, l’ultime vérité qu’elle voulait lui confier. Était-ce vraiment nécessaire ? Était-ce seulement comme cela qu’il fallait s’y prendre ? Une vague d’angoisse la traversa - la sueur froide serpentant sur son épiderme créant un frisson généralisé et désagréable. La lycan ne savait absolument pas comment transmettre d’une manière plus directe et claire ses sentiments. Cela l’inquiétait autant de ne pas le faire - et de ne pas savoir comment s’y prendre - que de le faire et de tout briser en ayant l’air ridicule.

Cette dernière se pencha légèrement, déposant un baiser sur sa joue, près de ses lèvres, avant de s'écarter juste assez pour voir sa réaction. On aurait dit une adolescente vivant ses premières fois, à la fois pétrie de peur et galvanisée par les papillons qui virevoltaient frénétiquement dans son ventre - incapable de cerner si ses actions étaient suffisamment parlante pour transporter ses émotions. Parce qu’il s’agissait là de bien plus qu’un simple geste. C’était sa manière de lui transmettre ce qu’elle ne savait pas dire autrement. Son sang ne fit qu’un tour en réalisant la signification de cet instant. Le Loup Ancestral se sentait chancelant, mais étrangement en paix, comme si celle-ci avait enfin fait ce qu’elle avait toujours redouté.

Le rouge lui monta aux joues, ce qui était totalement inhabituel. Une chaleur étouffante s’empara soudainement de son corps. Mais quel était ce cocktail explosif de sensations nouvelles ? Jamais auparavant cela ne lui était arrivé - habituellement pragmatique et pleine d’assurance dans toutes situations !


Dans un élan spontané pour tenter vainement de se défaire de cet embarras, elle bafouilla ces quelques mots instinctivement qui l’enfoncèrent d’autant plus dans sa gêne en définitive : "Ce que je veux te dire c’est… Enfin, tu comprends… Est-ce que tu voudrais… toi et… moi…" elle cacha son visage dans ses mains quelques secondes. “Quelle idiote, je n’arrive même plus à m’exprimer convenablement…!”


Cette connexion profonde, cette promesse de loyauté inébranlable alors même qu’ils ne s’étaient jamais épanché longuement l’un l’autre sur leurs vies respectives, leurs aspirations ou leurs désirs - tout ça semblait irréel et pourtant si poignant… grisant, au moins autant que le regard fuyant de la louve vulnérable en cet instant crucial dans sa vie.