Angel of the morning ♪

Saltations vogeurs ! Je demande la permission de procéder à mon test !

Bonjour, je te conseille de suivre ce lien :

https://rpgdbz.jeun.fr/t1986-regles-et-modele-de-presentation

C'est un perso préfait, Tentre. Sa course à faire est différente.

Bienvenue !

Mince! Je n'avais point vu.

Bienvenue du coup.

Bienvenue.

Bonjour et bienvenue

Voici ce qui est précisé dans la fiche de personnage préfait pour le personnage que tu as choisi:

"Mille (mots), mais il n'y a pas vraiment de limite maximum, si vous avez l'inspiration, allez là où vous pouvez. Pas de sujet précis, évitez juste de faire une rencontre avec Légion, car je préférerais qu'on la fasse à deux. Après je sais pas si je serais sévère ou non. Bonne chance !"

Nous te laissons donc inventer l'épopée (ou pas :^p) de ton choix et la soumettre ici, afin de savoir si cela convient à Légion.

Bienvenue

Claire tu m'as devancé, j'ai dû éditer mon message xD

Satan-City, Logement social à loyer modéré

Le tableau était criant des poncifs urbains ; un royaume où le maussade est souverain. De l’asphalte aux nuées, en passant par les immenses chapes de bétons, une cinquantaine de nuance de gris n’auraient suffit pour nommer chaque fluctuation aussi ténue soit-elle de teinte d’un mur à l’autre. Même les centaines de vies agglutinées sous le ciment ne parvenaient pas à attiser la vie du lieu. Une bien triste affaire en vérité, la majeure partie de ces gens-là passaient l’entièreté de leur existence enfermée au sein d’une sérail de granulat. Et il en allait de même pour leurs chiards. Oh, certains parviendraient peut-être à s’en sortir, mais la plupart étaient condamnés à vivre à jamais en marge et pourtant si proche de la société. L’absence de perspective d’avenir chez ces gens-là créait un microcosme culturel, presque autosuffisant qui trempait bien souvent dans des carabistouilles fort peu appréciables.

Poubelles, scooters, cadavre et feux de signalisation étaient les arbres de ces gens-là. Cadavre ? N’était-ce pas un peu excessif comme portrait des HLM ?  Il y avait pourtant bien et bien un cadavre au beau milieu de la cour. Un colosse de calcium desséché mesurant deux bons mètres, emmitouflé dans un linceul noir de jais ainsi qu’une cuirasse d’acier aux nombreuses aspérités alambiquées, semblables aux épines d’une rose ibérique. Certes, le terme de cadavre n’était pas tout à fait de mise puisqu’il était assis dans l’abribus, faisant ballotter ses énormes sabots de métal. Encore que son accoutrement fût pour le moins sinistre, il égayait la cité mélancolique malgré tout. L’encapuchonné découvrait un crâne ivoirin proéminent qui n’exhalait point d’odeur de putréfaction, mais au contraire une douce odeur de maïs soufflé. La carcasse semblait scruter le ciel, -malgré ses orbites vacants- en attente d’un quelconque message divin.

Si dieu il avait, nul doute qu’il était d’humeur jouasse, puisque dans le ciel monochrome apparut une nuée de corbeaux siamois, dont les têtes semblaient avoir été amalgamées telles des legos dans les mains d’un enfant profondément attardé. Le squelette se leva d’une traite et d’un revers de la main, balaya les malheureux corvidés, qui s’écrasèrent dans un ultime croassement contre la cloison de l’abribus.

« Nyeh-eh ! Dans tes dents Jackson Pollock ! »

Mais personne ne rit. Il prit tout de même le temps de jeter un rapide coup d’œil à la ronde, au cas où il aurait réussi à extraire la moindre bribe de sourire. La rue était déserte. Rah. Dans un bougonnement mauvais, il s’abaissa avec difficulté vers son œuvre fraîchement peinte pour en extraire un petit message sur toile de lin. « Frank Reynolds» était inscrit dans une calligraphie négligée qui traduisait l’empressement des fonctionnaires de l’au-delà. Le message était reçu, il fallait maintenant satisfaire Papa Juge, afin d’un jour regagner sa confiance injustement perdue. Le squelette avançait d’un pas assuré, ne croisant par chance, personne à cette heure tardive. Continuant sa marche, il sortit de sa bure une corneille semi-putréfiée qu’il avait tenté de repeindre en rose et orange pour la rendre un peu moins sombre. A dire vrai, tout ce qui touchait de près ou de loin au lexique des ténèbres torturés et de la surenchère d’affliction le peinait beaucoup, car le sigisbée de la Mort était secrètement épris du Groove.

Le titan osseux comprima le poitrail mité du volatile si intensément qu’un léger bruissement d’os broyés se fit entendre, étouffé par la réverbération de son pas résonnant dans la cage d’escalier.  La corneille toussa, cracha, vociféra et crailla dans une effusion profuse en glaires et en sang. Il la tendit à son « oreille » sans mettre un terme à sa marche ; il était bientôt arrivé.

« Allooooo Enma ? »

« Oh, par pitié cesse de m’harceler » une voix caverneuse s’échappait de la gorge rongée de l’oiseau coloré.

« Ça va faire mon centième de la journée, ça commence à bien faire, cabron !  Voilà deux ans que je subis ce régime ! Combien de séropositifs vais-je devoir encore faucher ? Il suffit face de Gaspacho, je veux regagner mon statut de Faucheuse ! Je veux de nouveau moissonner le Super Saiyan de la légende à l’ordre du jour, à moi le contre indolent d’une Ultime avec une illimitée ! Tu m’entends Enma ?! »

« IL SUFFIT (nul doute que le gérant de l’au-delà avait tendu la main dans le vide à ces mots) ! Pour la centième fois, ce n’est pas de mon ressort, à contrario je peux faire en sorte que tu croupisses sur Terre avec ton statut d’intérimaire. »

« Aye Cabron »

« Et ne m’appelle plus » La voix emplie d’assurance et grave du géant rouge semblait dépitée, voir même sanglotante.

Le faucheur grommela en replongeant sa corneille dans sa doublure. Il était arrivé.
Une porte. Un guerrier de sa trempe n’aurait eu aucun mal à l’enfoncer. Mais il était quelqu’un de courtois. Il brandit son instrument de son fourreau. Le frottement caractéristique se fit entendre. Dans l’appartement miteux de Frank, seule la télévision animait la pièce de vie. Le quinquagénaire était tant affalé dans son canapé que ses poignées d’amour embrassait parfaitement le revêtement de similicuir. Créant de la sorte l’hybride audiovisuel parfait, savourant les meilleurs passages de sa série. Le rassemblement soudain de cafards à ses pieds ne parut pas l’extraire de son état végétatif. La masse grouillante s’agrandissait, inlassablement. Tant et si bien qu’un visage se profilait dans le tas vibrant de cancrelats. Un visage bouffi, la bouche grande ouverte, qui dégorgeait une masse ombreuse agressive…  

« OYE COMO VA ?! »

Oyecomova brandit sa guitare flamenco et entama une danse endiablée devant Frank, si abasourdi qu’il tenait ses deux mains serrées contre sa poitrine. Tétanisé par la peur, il ne put piper mot mais ses prunelles en dirent suffisamment long sur sa santé mentale en cet instant.

« Votre âme s’il vous plaît » beugla Oyecomova, d’une voix initialement d’outre-tombe qui mua vers sa voix nasillarde habituelle. Meh, les mauvaises habitudes ont la vie dure. Frank eut un léger moment d’absence qui le fit céder sous son propre poids. La sueur ayant fait prendre le dessus à son canapé, c’était la fin d’une belle relation. Et alors que le faucheur vomissait aussi bien qu’il le pouvait son épée, laissant tomber sa belle guitare nacrée. Monsieur Reynolds recouvrit ses esprits, alors que le tas de cafards se dissipait enfin, que toutes les lumières de son appartement s’allumaient et s’éteignait et enfin, qu’un foutu squelette essayait de dégobiller une lame dont la garde aux allures de ronces restait coincée dans la cage thoracique du malheureux.

Ne sachant comment réagir, il prit son élan pour s’extraire de son divan incrusté de nourriture datée, il n’avait cependant pas prévu que sa sueur le fasse glisser aux pieds du faucheur, dont le sol fourmillait encore ça et là de nuisibles. Avant que Frank n’atterrisse sur les insectes, Oyecomova lui asséna un grand coup de botte en fonte pour dévier sa glissade effrénée.

« JE SAUVE LE CAFARD ! »  

S’en suivit une longue session d’excuses et de réconfort. Frank, qui avait pour seul rempart à sa honteuse nudité un caleçon crasseux avait fini par se calmer.

« Caillot de sang dans la jambe, mon pote. Ça doit bien faire quoi ? Soixante-douze heures que t’es planté là. C’est entrain de remonter vers ton cœur cabron. Toutes mes félicitations ! »

« Quoi mais c’est impossible ! Je suis beaucoup trop jeune pour clamser maintenant ! »

« Bwoah t’en fais pas, la mort c’est pas si tip top la loose. Et puis regarde-moi, j’ai mes gosses qui m’attendent après cette bonne journée de travail. Regarde-toi, t’as la cinquantaine et tu vis seul dans ton appartement, rien ne t’empêche de reconstruire ta vie là-bas mon mignon »

Monsieur Reynolds tint le silence pendant de longues minutes, grelottant. Le faucheur, déstabilisé, ne su pas trop quoi faire pour détendre l’atmosphère. « Je t’aime »


« Oulah cabron tu sais, le non-dit ça à son charme aussi »

Temps mort.

« Mais t’as pas de gosses Oye, pourquoi lui avoir mentit ? »

« Tu sais, dans notre profession, où on ne croise jamais nos clients une seconde fois, autant être avenant. »

Je valide.

Je valide également beau boulot !

Merci Claire !