Une nouvelle acquisition

Changer d’air. Voilà quelque chose dont Yukko aurait bien besoin. Surtout depuis sa dernière rencontre, assez unique s’il en ait. Plusieurs jours la séparaient désormais de cet évènement. Plusieurs jours après lesquels un dépaysement tel que celui proposé par la Capitale de l’Ouest lui paraissait nécessaire, ayant passé ces nombreuses journées dans le calme relatif de la grande forêt de la Terre, qui la partageait également avec le paisible Mont Paozu. Des journées de repos qui auraient pu lui faire le plus grand des biens si elle ne les avait pas traversés dans une profonde réflexion. Le même questionnement qui la rongeait depuis peu, et duquel sa petite sortie avec Cook avait pour but de la lui faire oublier. Se changer les idées.

Mais aucune distraction ne peut faire oublier à l’artiste martiale qu’elle prétend être sa volonté de s’améliorer. En tant que combattant, mais également en tant que personne. Et pour l’un comme pour l’autre, toutes ses pensées n’avaient jamais abouti à aucune solution, sinon celle de s’aider d’une tierce personne. Et une personne qui serait prête à lui enseigner, tout en supportant son caractère impatient et impétueux, voilà qui ne courait pas les rues. Ainsi, cela faisait plus d’une semaine que l’adolescente ressentait cette sensation de ne pas progresser, parce qu’elle ne savait pas comment s’y prendre. Ce qui est plus que grisant pour un combattant. Les seuls moments où elle pouvait échapper, et encore temporairement, à cette morosité, était lorsqu’elle déambulait sans buts dans divers lieux de la planète. Notamment dans les différentes villes où elle pouvait être plus consciente des problèmes un minimum plus contrariant de certains par rapport au sien, jusqu’à ce qu’elle se fasse à raison que son implication dans les Arts Martiaux rend son souci tout aussi pertinent.

Mais c’était surtout une bonne occasion de se dégourdir les jambes, en contemplant un spectacle largement différent que celui de la nature. Les installations et la technologie des terriens contrastant énormément avec le charme simple de la campagne ou du fameux Mont Paozu. Plus dérangeant pour certains, mais pas forcément pour Yukko, qui savait apprécier les deux environnement, bien que la forêt disposait d’un capital tranquillité évident qui favorisait sa réflexion lorsqu’elle souhaitait bien s’y plonger. Mais le mieux restait le gigantesque bâtiment de la Capsule Corporation. Véritable recueil de la technologie, son artificialité était tout de même atténuée par l’atrium qu’avait fait construire le professeur Brief, où avait été reproduit à l’identique un environnement naturel des plus agréables. Un des plaisirs des gens de la ville, eux qui ne pouvaient se mouvoir aussi aisément entre la capitale et la forêt, était d’ailleurs de profiter de ce lieu. Enfin. Cela n’avait pas empêché à la demi-Saiyan, pour laquelle ce n’était pas le cas, de venir également profiter de cet atrium.

Lorsque la fin de la journée semblait s’approcher, et qu’elle pensa avoir suffisamment profité de cette place, l’adolescente se mit en route pour quitter le bâtiment de la Corporation et à terme rejoindre le Mont Paozu. Cependant, sa marche fut interrompue nette par un coup d’œil jeté par la vitrine du magasin de capsules célèbre de la ville. Et pourtant, ce ne fut pas une capsule qui attira le regard de Yukko. L’adolescente pénétra dans la boutique, saluant rapidement le vendeur avant d’affuter sa vision de l’objet en question.
Il s’agissait d’un long sabre d’une inspiration évidente de la culture japonaise. Une lame fine largement différente des épées lourdes occidentales, plus rependues dans la pratique des Arts Martiaux de haut niveau. La raison était que ces dernières étaient simplement plus courantes et moins chères à qualité égale. Trouver un katana de qualité comparable à ceux des précédentes ères de l’histoire était devenu impossible, même pour un habitant du dit pays d’origine. Et pourtant, il se dégageait de cet objet une aura de superbe que jamais elle n’aurait cru apercevoir venant d’un sabre présenté dans le magasin d’une grande société de technologie.

Le vendeur ne put s’empêcher de remarquer tout l’intérêt que Yukko portait à cet objet, et vint donc à sa rencontre afin de pouvoir l’informer. Il confirma les quelques pensées de l’adolescente, qu’il s’agissait d’un objet extrêmement haut de gamme, qui attirerait facilement le regard de n’importe quel collectionneur. Mais pas seulement, puisque la demi-Saiyan apprit par la suite qu’il ne s’agissait pas que d’un sabre de collection, mais bien une arme étudiée et affinée pour être brandie au combat et non rester affichée derrière une vitrine. Voilà un dire qui ne manqua pas d’attirer l’intérêt de l’adolescente. Jusqu’à lui faire saisir son porte-monnaie, où elle se rendit compte qu’il serait beaucoup moins imposant après un tel achat.

Cela ne réussit cependant pas à la dissuader d’en faire l’acquisition. Elle partagea alors quelques 900 zénies avec le vendeur, ce dernier allant décrocher le katana de son emplacement d’exposition pour lui en faire don, accompagné de son fourreau et d’un étui d’un noir des plus sobres. L’adolescente se saisit ensuite de sa nouvelle acquisition et prit la direction de la sortie du bâtiment de la Capsule Corporation.