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 Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]

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Sinka
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MessageSujet: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] ClockVen 18 Nov 2016 - 21:37
Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux.

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Au premier abord, la Terre et ses habitants n’avaient rien d’extraordinaire. J’avais déjà sillonné des métropoles plus vastes, plus lumineuses et plus vertigineuses ; des cités plus glorieuses que Satan-City ne le serait jamais. Seulement, jusqu’ici, je les avais toujours arpentées avec un objectif précis à l’esprit. Ce n’était pas le cas, cette fois-ci. J’errai sans but.

La vérité peinait à s’inscrire dans mon cerveau : j’avais tout perdu. La compagnie et la gentillesse de Shin avaient retardé l’inexorable moment où j’allais prendre conscience de la situation catastrophique dans laquelle je me trouvais. Ashetto était probablement mort, et mon vaisseau s’était désintégré dans le néant d’un trou noir pour une raison qui m’échappait, mais qui n’était certainement pas anodine. Pire, il était possible que les miens fussent en danger. Peut-être même étaient-ils tous déjà morts…

La priorité était donc de réussir à entrer en communication avec la planète Gakusha afin de connaître le fin mot de cette histoire. J’espérais que mon pessimisme assombrissait la réalité des choses et que l’avenir allait éclaircir ma route. Je ne savais pas par où commencer. Les informations de base dont je disposais sur la planète Terre me permettaient de comprendre mon environnement, sans pour autant me donner l’instinct suffisant pour l’appréhender de façon productive. J’en venais à regretter d’avoir quitté Shin si rapidement, même si je me refusais à l’impliquer dans cette histoire périlleuse.

Il pleuvait. D’épais nuages gris étouffaient la lumière du soleil, créant une pénombre qui faisait ressortir la lumière colorée des néons qui paraient les bâtiments commerciaux, le long des rues. Le bitume des trottoirs brillait, surface lisse lustrée par l’humidité. La pluie tombait inlassablement, me fouettant le visage avec violence. Les vêtements que m’avait prêtés Shin étaient déjà trempés et mes cheveux ruisselaient sur mes épaules et se collaient sur mes joues. J’avais l’étrange sentiment que la météorologie me renvoyait ma propre humeur en pleine figure, et cela n’arrangeait rien à mes angoisses.

J’avais d’abord traversé le centre-ville, n’accordant guère d’intérêt à l’agitation qui l’animait d’un mouvement perpétuel. Les habitants de Satan-City marchent vite et regardent droit, comme dans toutes les grandes villes de l’univers, fourmis anonymes et sans patience. Mon pas lent me valut d’être bousculée plusieurs fois mais je n’y prêtai pas garde. Je pris simplement soin de diriger mes pas vers la périphérie de la ville, espérant y trouvant du répit.

J’étais tellement tourmentée que je ne fis pas attention au chemin que j’empruntai et je finis par me perdre dans les dédales désertés d’un quartier résidentiel. Les immeubles avaient laissé place à des petits pavillons dotés de jardins, entourés de clôtures ou de haies. Sous la pluie, je trouvais un air triste à cet endroit. Je poursuivis mon chemin au hasard. Par ce temps, les trottoirs étaient déserts. Quelques rares véhicules passaient sur la route, projetant d’immenses gerbes d’eau autour d’eux.

Je ne saurais dire à quel moment exactement, mais un sentiment singulier finit par me saisir. Je fus prise de la quasi-certitude que quelqu’un me suivait. Ne sachant comment réagir face à cette prescience, je pressai le pas. L’intuition ne partit pas. Je craignais qu’il ne s’agît d’un danger en lien avec ce qui avait causé la perte de mon vaisseau. Et si l’on me suivait pour me tuer ? Sans être si alarmiste, je savais que Satan-City était emplie de malfaiteurs et marquée par une forte délinquance. Peut-être avais-je attiré l’attention de quelque malfrat, décidé à me dépouiller… Après tout, j’avais l’allure de la victime parfaite.

Je ne cessai de marcher que lorsque j’arrivai face à une clôture. La rue se terminait par une impasse. Un sourire ironique effleura mes lèvres. Je n’avais plus le choix. J’entendis un bruit de pas derrière moi. Puis plus rien. Je suspendis mon souffle.

Je me retournai diligemment afin de faire face à mon destin.  
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] ClockSam 19 Nov 2016 - 12:12
Il avait faim. Il avait l'impression que cela faisait une éternité qu'il n'avait rien grignoté, mais il ne saurait définir une période précise de temps. Après sa rencontre avec l'ange Alexandriel, il avait décidé de quitter la forêt pour un long moment. Il voulait tenter, à nouveau, de changer ce qu'il était, et essayer de vivre comme un humain. Il avait déjà essayé par le passé, sans succès. Et pour cause, il avait rencontré Sans et David Baltimore Zeuss, qui avaient tous deux su deviner, presque instantanément, sa véritable identité malgré tous les efforts qu'il avait faits pour se métamorphoser. Il en avait donc déduit qu'il était finalement incapable d'échapper à ce qu'il était réellement, et était retourné dans la forêt pour vivre sa vie de Loup. Jusqu'à ce qu'il rencontre Alexandriel. Au terme de cette rencontre, il avait compris que s'il voulait vraiment changer, il allait devoir apprendre à faire confiance aux autres. Après une phase de remise en question et d'interrogation sur sa propre existence, il s'était décidé à retenter de vivre comme un humain, puisqu'il était complétement lassé de son existence de Loup.

Il avait donc quitté la forêt pour gagner l'urbanisation, et, depuis, il errait sans but. La capitale était extrêmement grande, il y avait certainement beaucoup d'activités à y faire pour un humain, mais... Il ne savait pas par où commencer. Il ne savait pas quoi faire, et se sentait complétement perdu dans cette forêt d'acier et de béton. De plus, aucune des personnes qu'il croisait ne lui suscitait un réel intérêt. Lorsqu'il regardait ces gens marcher d'un pas précipité dans toutes les directions, il ne voyait que de la nourriture potentielle, des morceaux de viande qui dansaient autour de lui. Cela ne lui donnait pas envie de s'intéresser à eux. Il fallait qu'il parvienne à franchir ce premier cap, qu'il parvienne à se dire que ces gens n'étaient pas une source de nourriture mais des êtres vivants dont la vie était précieuse. Mais accepter l'idée que ces innombrables proies étaient son égal était quelque chose de très difficile pour lui. En tant que Grand Méchant Loup, il s'était toujours senti naturellement supérieur aux espèces qu'il dévorait. Et désormais, il devait se convaincre que ces espèces étaient comme lui, et comme ses amis les loups, ceux-ci étant bel et bien la seule espère qu'il n'avait jamais dévoré. Il n'était pas cannibale, après tout. Mais se convaincre que les humains, dont il avait toujours pris grand plaisir à en goûter la chair, étaient aussi précieux et importants que lui et les autres loups, c'était accepter l'idée qu'il avait été presque cannibale, puisqu'il avait dévoré ceux qu'il devait désormais considérer comme ses semblables.

Wolfgang vagabondait là où ses pas l'amenaient, ne sachant que faire ni où aller, ne sachant pas comment profiter de la vie en tant qu'humain. De la main droite, il tenait un parapluie qui le protégeait du déluge qui s'abattait sur la ville depuis plusieurs dizaines de minutes. Sa main gauche, quant à elle, était rangée dans sa poche, puisqu'il ne savait pas quoi en faire d'autre. Il n'était pas vraiment habitué à avoir des mains, après tout, et celles-ci étaient parfois bien inutiles contrairement à ses quatre pattes qui lui servaient à chaque instant. Au bout d'un certain temps, il se rendit compte que le décor avait changé. Les immeubles qui touchaient le ciel avaient laissé place à des maisons beaucoup moins hautes et plus espacées, et il constata bien rapidement qu'il était de nouveau seul, plus aucune viande ne déambulait autour de lui. Ces maisons lui rappelaient un peu celles des trois petits cochons, ce qui lui fit également se rappeler qu'il était affamé. Soudain, il entendit le vrombissement d'un moteur de voiture qui se rapprochait rapidement. Alors qu'il marchait sur le trottoir, la voiture passa à toute allure à côté de lui, et roula dans une flaque, l'éclaboussant d'immenses gerbes d'eau. Bon, ce n'était pas comme s'il était totalement sec malgré l'utilisation du parapluie, mais c'était tout de même assez contrariant.


*Nom d'un chien... Quel manque de savoir-vivre, ces humains !*

Un peu dépité que son costume soit complétement trempé, il reprit néanmoins son chemin, tout en se demandant ce qu'il allait bien pouvoir manger. Ce fut à ce moment là qu'il la vit : une jeune fille solitaire dans ce quartier désertique ! C'était peut-être sa chance ! Il la suivit quelques temps en restant à bonne distance, et rapidement il constata qu'elle pressait le pas. Il accéléra donc également pour calquer son allure de marche sur celle de la fille, la fixant avec détermination. Cette dernière s'engouffra dans une ruelle entre deux maisons clôturées, pour se retrouver dans une impasse. Le Grand Méchant Loup l'avait suivie jusque là, et s'approcha d'elle en ralentissant le pas, conscient qu'elle ne pouvait plus s'échapper. Il s'arrêta de marcher à environ deux mètres d'elle. Elle finit par se résigner à se retourner pour lui faire face.
Le Grand Méchant Loup la regarda dans les yeux, et sourit, satisfait d'avoir enfin rattrapé sa proie. Il s'approcha d'elle doucement, et ouvrit lentement sa bouche, comme s'il s'apprêtait à lui dévoiler ses crocs acérés pour la dévorer toute crue. Il se pencha vers elle légèrement, puis affirma...


"Tenez."

Aussitôt, il brandit sa main tenant le parapluie vers elle, afin de la protéger de la pluie même si c'était un peu tard en voyant son allure, et lui fit un sourire des plus charmants et en rien effrayant.
Il avait bien cru qu'il ne parviendrait jamais à la rattraper pour lui fournir ce parapluie ! Mais le voilà rassuré. Il avait lu dans un livre que pour agir comme un homme, il fallait être un vrai gentleman avec la gente féminine, alors c'était ce qu'il s'efforçait à faire.

"Même si je doute qu'il vous soit d'une grande utilité dans votre état..."

En effet, elle était déjà trempée de la tête aux pieds. Comme c'était regrettable, il lui aurait bien donné ce parapluie plus tôt, si elle ne l'avait pas fui comme la peste !

"Vous devriez vous abriter, vous risquez de prendre froid."

Puisqu'il avait laissé le parapluie à la fille, il devenait lui-même victime du déluge qui s'abattait sur la ville du diable. Ses cheveux humides ne tardèrent pas à s'aplatir sur son crâne et à retomber devant son front, dégoulinant. Il eut alors une pensée face à ce phénomène :

*Mince... J'espère que je ne vais pas sentir le chien mouillé.*
Sinka
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] ClockDim 20 Nov 2016 - 21:18
Ses doigts survolèrent les miens alors qu’il introduisait le mât du parapluie dans le creux de ma main transie. Je saisis mécaniquement l’objet. La pluie cessa de me flageller pour crépiter furieusement sur la toile imperméable qui s’étalait désormais aussi dessus de moi, tendue en cercle entre les baleines de métal. Je relevai un regard incrédule vers lui.

- Vous… Vous m’avez suivie juste pour me donner ce parapluie ?

Il était vêtu de noir et ses yeux, fixés sur moi, disparaissaient sous des lunettes aux verres teintés. J’avais le sentiment d’être une proie acculée, sans parvenir à trouver une explication logique à cette impression purement sensible. Un frisson courut le long de mon échine. J’avais froid, maintenant que je me retrouvais immobilisée dans la tourmente. Je déglutis péniblement.

- Si j’avais su, je vous aurais attendu. Je dois avouer que j’ai crains que vous n’ayez de mauvaises intentions.

Je le fixai d’un œil à la fois méfiant et inquisiteur, le détaillant avec défiance. Il y avait quelque chose de surréaliste dans tout cela, presque comme s’il s’agissait d’un rêve. Et pourtant, malgré cette perturbante dimension onirique, la scène était bien réelle. Je ne saurais décrire exactement le florilège d’émotions que j’éprouvai tandis que je le dévisageais mais je sus en faire abstraction afin de faire front face à lui.

Lui-même était maintenant aussi trempé que moi. Je trouvai surprenant qu’un habitant de cette planète se montrât si serviable. Cela était, en fait, particulièrement suspect. Si j’avais été raisonnable, je lui aurais rendu son parapluie avant de prendre la fuite, sans jamais me retourner. Mais, dès le premier instant où nos regards s’étaient croisés, il avait exercé sur moi une inexplicable attraction, pareille à celle qu’exerce la flamme d’une chandelle sur les papillons de nuit qui viennent s’y brûler.

A nouveau, je frissonnai. Je passai ma main libre sur mes épaules, pour les frictionner légèrement. Les vêtements que je portais n’étaient pas adaptés à l’humidité. L’eau avait imprégné leur tissu perméable depuis longtemps, elle l’avait alourdi et gelé, j’en sentais la froideur humide contre ma peau.

- Vous avez raison, soufflai-je, je pense que j’ai pris froid.

Je me mis à sourire. Mes pupilles cherchèrent en vain les siennes.  Le fait de porter des lunettes lui accordait sur moi un avantage évident. J’avais pour habitude de sonder mes interlocuteurs et j’étais plutôt douée pour lire le reflet de leur âme, au fond de leurs yeux. Pour le coup, je me heurtais au verre sombre qui voilait les siens, et me retrouvais un peu dépourvue.

- Je n’ai nulle part où m’abriter.

J’avançai de quelques pas et me retrouvai à côté de lui. J’avançai encore. Nous nous retrouvâmes presque dos-à-dos. L’averse grésillait toujours sur le parapluie.

- Auriez-vous un endroit où m’abriter ?

Ma voix avait pris un ton suppliant auquel je n’étais pas habituée. Je me mordis la lèvre inférieure, regrettant ma demande presque au moment où je l’avais articulée.
Le Grand Méchant Loup
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] ClockLun 21 Nov 2016 - 20:39
La petite créature chétive qui lui faisait face lui lança un regard particulièrement étonné. Apparemment, le fait de la poursuivre pour lui donner un objet était quelque chose d'étrange dans le monde des humains. Lui qui avait voulu faire preuve de générosité et de bonté afin de se faire passer pour un être humain normal, il s'était complétement fourvoyé. Un tel agissement était-il si rare chez les humains ? Fallait-il être individualiste à outrance pour pouvoir se fondre dans la masse ?
Le Loup ne répondit pas, mais se contenta d'acquiescer d'un très léger hochement de tête. Elle affirma qu'elle l'aurait attendu si elle avait su, mais qu'elle avait craint qu'il eût de mauvaises intentions. Il prit alors une expression un peu étonnée. Lui, avoir de mauvaises intentions ? Comment une telle chose aurait-elle pu être possible ?! Il était la bonté incarnée ! C'était, en tout cas, ce qu'il donnait l'impression de penser.

La bestiole, terme peu flatteur pour un être humain j'en conviens mais c'était pourtant ce qu'elle était à ses yeux, frissonnait, frigorifiée. Voilà qui était regrettable, une viande trempée perdait de sa saveur et de sa consistance. Enfin, ce n'était pas comme s'il avait vraiment l'intention de la manger. Pas sous cette forme, en tout cas. Par chance, se transformer en humain avait pour conséquence de réprimer ses instincts de prédateur. Cela lui permettait donc de se contrôler beaucoup plus facilement. C'était la raison pour laquelle il ne s'était pas jeté dessus, alors même qu'il était affamé.

Ils s'échangèrent un regard durant plusieurs secondes où seul le son des gouttes de pluie sur le parapluie et le sol brisait le silence. Il avait bien remarqué qu'elle l'observait comme si elle tentait de l'analyser ou de le comprendre, avec une certaine méfiance. Lui aussi l'observait, et essayait également de la comprendre. Comment réagissait un être humain ? S'il voulait être comme eux, il devait les étudier en détail et comprendre leurs motivations et leurs agissements. Que faisait-elle dehors par un temps pareil ?
Sa voix douce se fit soudainement entendre de plus belle, alors qu'elle affirmait qu'il avait raison et qu'elle avait pris froid tout en lui souriant. Il en déduisit qu'à ce moment là, il devait aussi sourire par politesse, alors il en fit de même.

Les yeux mauves de la jeune demoiselle semblaient se perdre dans les verres noirs qui protégeaient ceux du Grand Méchant Loup. Mais bien rapidement, il se rendit compte qu'il n'y voyait plus rien du tout au travers de ses verres teintés. Zut de flûte. Porter des lunettes sous la pluie n'était jamais l'idée du siècle. Il baissa la tête avant de retirer ses lunettes, fixant le sol et prenant bien soin de ne pas lui dévoiler ses iris jaunes et ses pupilles ovales complétement inhumaines. Il sortit un petit chiffon d'une poche de sa veste et frotta les verres quelques instants, avant de replacer la paire de lunettes sur son nez. Il releva de nouveau la tête pour fixer la fille qui s'était légèrement avancée pour se trouver à côté de lui, après avoir affirmé qu'elle n'avait nulle part où s'abriter. Voilà qui était aussi surprenant que malheureux. Comment une si petite chose sans défense pouvait être ainsi délaissée dans les rues froides et humides de la cité endiablée ? La lapine s'était-elle retrouvée à ce point éloignée de son terrier ?

Continuant d'avancer de sorte à se retrouver derrière lui, elle osa lui demander la lune. Un endroit où l'abriter ? Cette chose insignifiante ? Le seul endroit dans lequel il aurait daigné l'abriter, c'était son estomac. D'ailleurs, son organe le plus important émit à ce moment-là un grotesque bruit, réclamant de la viande fraîche de sa grosse voix. Il se retourna lentement vers elle et, par politesse, affirma :


"Veuillez excuser le bruit saugrenu de mon estomac..."

Il se pencha légèrement vers elle, comme il était plus grand d'une vingtaine de centimètres, de sorte à passer son visage par-dessus son épaule, tout en tournant le regard vers elle et en se tenant à environ vingt centimètres du coup humide de la petite proie, avant de conclure sur un ton qui inspirait étrangement la confiance :

"J'ai une faim de loup."

L'espace d'un bref instant, il songea à l'agripper par les épaules et à planter ses crocs dans la chair tendre de sa nuque, il visualisa même la scène mentalement et en tira un certain plaisir. Elle semblait si fragile, tellement sans défense et complétement à sa merci...
Mais, non. Ce n'était pas très courtois. Et puis, il n'avait aucune envie d'ingurgiter de la viande complétement inondée. Ce sera meilleur une fois séché.

Malheureusement pour lui, le fait qu'elle demande un abri signifiait qu'elle ne savait donc pas où trouver de la nourriture. Lui qui comptait justement là-dessus... Et oui, ce n'était pas pour rien qu'il lui avait gracieusement offert ce parapluie. On n'avait rien sans rien, et il avait bien eu l'intention de lui demander où il pourrait se sustenter en échange de ce service. Et finalement, elle ne lui était d'aucune utilité. Pire encore, elle lui demandait un deuxième service ! Comme si lui donner un parapluie arraché aux mains de malfaiteurs ne suffisait pas. Parce que, effectivement, on pouvait légitimement se demander où un Loup avait pu dégoter un parapluie.


***


Revenons donc quelques heures plus tôt, si vous le voulez bien... La pluie venait alors tout juste de débuter, c'était encore une pluie fine et non pas le déluge qu'ils subissaient actuellement. Dans une sombre ruelle assez loin des quartiers résidentiels, on pouvait entendre un bruit de choc violent, et ce de façon régulière, environ toutes les deux ou trois secondes... durant près de trente secondes. Le poing droit de Wolfgang frappait successivement et sans aucune retenue le crâne d'un homme déjà inconscient et allongé à ses pieds, alors qu'il était penché sur lui et en position accroupie. Ce ne fut que lorsque le son du choc de son poing contre le crâne devint celui d'un poing contre de la purée de pomme de terre qu'il cessa enfin. En effet, il ne restait plus grand chose à frapper.


*Bon, je crois qu'il a eu son compte.*

Il s'était ensuite redressé et avait fixé sa main durant quelques secondes. Elle était pleine de sang.

*Et zut, je n'ai plus qu'à me laver les mains maintenant... Encore heureux que je n'ai pas tâché mes vêtements.*

Puis il avait ramassé le fameux parapluie noir, qui était posé sur le sol à côté de l'homme dont le crâne et le cerveau s'étaient mélangés en une bouillie morbide. Un sourire aux lèvres, il s'était ensuite tourné vers le cadavre pour dire sur un ton amusé :

"Merci pour le parapluie, mec."

Quelle ville infâme ! On était donc obligé de tuer pour récupérer un parapluie. Wolfgang s'était ensuite éloigné de la scène macabre, parapluie en main, en enjambant deux autres corps brisés. Ces types auraient mieux fait de ne pas lui demander son porte-feuille.


***


Retournons maintenant dans le présent du RP. La demoiselle en détresse avait donc osé demander au Grand Méchant Loup un endroit où l'abriter, alors qu'il ne savait même pas comment se trouver à manger sans chasser et laisser une tonne de cadavres dans son sillage ! Que pouvait-il bien répondre à ça ? Devait-il montrer qu'il était perdu, lui aussi ? Le problème était qu'elle risquait alors de l'interroger à propos d'où il vivait, et il serait contraint de mentir. Ou la dévorer. Cela demeurait une option envisageable si elle devenait trop gênante ou curieuse. Il n'avait pas grand chose à craindre de sa part, après tout.
Se redressant, il eut soudainement une idée pour se sortir de cette situation.


"Un abri, hm ?... Et bien, j'en vois de nombreux autour de nous. Il n'y a qu'à toquer à la porte la plus proche et compter sur l'hospitalité des charmants résidents de ce quartier."

Il lui fit un charmant sourire avant de commencer à marcher vers la sortie de la ruelle, les mains dans les poches. Les humains devaient certainement être suffisamment chaleureux pour laisser entrer de pauvres victimes du déluge, non ? Non ? Ah d'accord.
Le Grand Méchant Loup, qui ignorait tout du monde en dehors du Pays des Contes, ne savait visiblement pas que la plupart des êtres humains étaient trop égoïstes pour accepter d'aider ceux dans le besoin. A croire qu'il vivait dans un conte de fées.
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] ClockSam 26 Nov 2016 - 11:22
Chaque instant qui s’écoulait en sa présence me faisait regretter de ne pas m’être échappée pendant celui qui le précédait. Pourtant, la hantise d’avoir des remords si je m’enfuyais suffisait à me dissuader de me sauver. J’éprouvais l’inexplicable sentiment qu’il avait besoin de moi, qu’il était celui dont j’avais besoin. Notre rencontre, si étrange fût-elle, semblait avoir quelque chose de destiné.

Pour autant, je n’en ressentis pas moins un malaise lorsqu’il se pencha sur moi afin d’expliquer l’inélégance des gargouillements de ses entrailles. Il n’y avait cependant rien de menaçant dans son attitude, à l’exception peut-être du fait de m’avoir suivie tant de temps simplement pour me remettre un parapluie alors que j’étais déjà trempée jusqu’à l’os. Le ton de sa voix ne dénotait rien d’alarmant et son attitude, bien qu’un peu déréglée de mon point de vue de Gakusha, était presque normale.

- Une faim de loup, vous dîtes ? répétais-je, vous ne manquez pourtant pas de bonne nourriture sur Terre.

Je ne cherchais pas nécessairement à me fondre dans le paysage. J’avais rapidement compris qu’il y avait un certain nombre d’extraterrestres et de créatures étranges qui résidaient ou qui séjournaient sur cette planète alors qu’ils n’y étaient pas nés. Je ne voyais donc aucune objection à confesser ma vraie nature, d’autant que j’avais besoin d’aide pour contacter les miens.

La proposition de mon interlocuteur me surprit. D’après ce que j’avais lu, les Terriens n’étaient pas tous hospitaliers et tout dépendait de l’endroit où l’on se trouvait sur cette planète. Au regard de la civilisation urbaine au cœur de laquelle nous nous trouvions j’avais grand mal à imaginer que la population y fût charitable mais, après tout, il devait mieux la connaître que moi.

- Les gens d’ici sont-ils vraiment accueillants ?

Je restai immobile quelques secondes, le regardant s’éloigner dans la ruelle. Je scrutai son port ; la manière dont il avait glissé ses mains dans les poches de son pantalon lui donnait une démarche assez désinvolte qui collait bien avec le personnage. Je m’engageai à sa suite, hâtant le pas afin de le rattraper.

Nous sortîmes de la ruelle pour rejoindre un axe plus grand mais toujours aussi paisible. Là, la configuration des lieux éveillait les courants d’air et il y soufflait de vives et régulières bourrasques de vent. Le parapluie résista péniblement à la première mais fut retourné à la seconde. Quel objet fragile. J’essayai maladroitement de le réparer alors que le déluge s’abattait à nouveau sur moi. L’une des baleines avait été cassée par la violence du vent. Je soupirai.

- Je crois que j’ai abîmé votre parapluie, je suis désolée , fis-je d’un ton penaud.

J’abaissai l’instrument devenu inutile mais le gardai en main. Je regardai les bâtisses autour de nous, constructions impersonnelles classiques d’une banlieue pavillonnaire plutôt aisée. Leurs jardins, probablement resplendissants au printemps et en été, étaient plutôt ternes en cette saison. Il ne restait plus que quelques feuilles brunâtres aux branches décharnées des arbres. Tandis que la plupart des maisons étaient immergées dans la grisaille ambiante, parce que leurs habitants étaient absents ; mon regard s’arrêta sur l’une d’elles dont les fenêtres étaient inondées de lumière, témoignant d’une présence.

- Que diriez-vous de celle-ci ?

J’indiquai le bâtiment de ma main disponible. Malgré la lumière, on ne pouvait distinguer l’intérieur de la demeure car les vitres étaient voilées de rideaux blancs.

- Peut-être nous offriront-ils un repas en plus d’un abri, puisque vous avez grand appétit.

Je comptais bien le laisser faire, puisque c’était son idée. Il serait moins maladroit que moi. Cela faisait à peine un jour que j’étais sur cette planète et même avec ma bonne capacité d’adaptation j’étais presque sûre de commettre des bévues. Je ne voulais pas nous faire manquer l’occasion d’être abrités.
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] ClockSam 26 Nov 2016 - 16:00
La remarque de la jeune demoiselle à propos de l'abondance de nourriture de qualité sur Terre le fit sourire.

*A qui le dis-tu ?* pensa t-il à cet instant.

Quelque chose le frappa tout de même. Elle avait parlé comme si elle était étrangère à la Terre. Était-il possible qu'elle ne fût pas originaire de cette planète ? Wolfgang avait déjà entendu parler d'extra-terrestres qui venaient visiter la Terre, mais pourtant elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à une humaine. Peut-être qu'elle était, comme lui, capable de modifier son apparence pour se fondre dans la masse. Cela éveilla grandement son intérêt pour elle. Jusque là, il ne l'avait considérée que comme une simple humaine, comme il en avait déjà mangé par milliers. Ils avaient tous approximativement le même goût. Mais si elle n'était pas l'une d'entre eux, si elle venait d'une autre planète... alors peut-être qu'elle avait une toute autre saveur ! Une saveur qu'il n'avait encore jamais goûtée auparavant ! Et s'il y avait bien quelque chose que le Loup appréciait dans sa vie, c'était découvrir de nouvelles saveurs.


*Calme tes ardeurs, mon p'tit loup. Ce n'est pas tous les jours que tu rencontres quelqu'un qui ne te fuit pas, ne fais pas la même erreur qu'avec Alexandriel.* se dit-il, mentalement.

Il avait certes très faim et envie de connaître le goût d'un être venu de l'espace, mais il devait se convaincre de ne pas la manger immédiatement. D'une part, parce qu'elle était trempée et qu'il n'avait aucune envie de manger une viande noyée dans l'eau, d'autre part parce qu'elle pouvait lui offrir ce qu'il avait si longuement cherché : un peu de compagnie. Et il comptait bien profiter quelques temps de cette compagnie avant de la déguster.

Il proposa donc, toujours aimablement, de trouver refuge chez l'un des résidents du quartier, et commença sa marche nonchalante sans même attendre la réponse de l'être féminin. Il l'entendit tout de même lui demander, d'un ton légèrement suspicieux, si les gens d'ici étaient vraiment accueillants. A cette question, il s'arrêta et se tourna d'un quart de tour vers elle, pour la regarder se précipiter vers lui afin de le rattraper.


"Pourquoi ne le seraient-ils pas ?" demanda t-il sur un ton qui se voulait toujours sympathique.

Après tout, les gens du coin n'avaient aucune raison de se méfier d'eux. Peut-être était-il trop naïf ? Trop confiant en sa métamorphose malgré le fait qu'on l'avait déjà percé à jour à deux reprises par le passé ? Ou bien faisait-il semblant, tout simplement, de jouer le rôle du gentil humain honnête et naïf ? Il était difficile de savoir ce qu'il pensait réellement. Cette apparence et cette personnalité n'étaient qu'un rideau qui servait à cacher son véritable lui. Un personnage qu'il mettait lui-même en scène, un rôle qu'il avait répété maintes et maintes fois. Ses lunettes étaient d'ailleurs un accessoire de scène des plus importants, elles représentaient une façade, cachant l'unique partie de son apparence qui pouvait le trahir : les miroirs de son âme.

Alors qu'ils marchaient côte à côte, la tempête fit rage et de violentes bourrasques de vent les prirent pour cible.


"Heureusement que leurs maisons ne sont pas en pailles !" s'exclama t-il alors que la jeune fille se battait avec son parapluie dans l'espoir de le réajuster.

Désappointée, elle s'excusa d'avoir abîmé le parapluie qu'elle pensait être celui de Wolfgang. D'un ton rassurant, il affirma :


"Oh n'ayez crainte, ce n'est pas le mien."

Il réfléchit quelques instants pour essayer de se souvenir à qui appartenait ce parapluie. Ce n'était pas logique : comment se faisait-il que des malfrats, qui avaient voulu lui piquer son porte-feuille et qui devaient donc très certainement être à la rue, possédaient ce parapluie ?

***

Il est temps désormais de raconter l'histoire du protagoniste le plus important de cette histoire : le parapluie ! Nous voici donc quelques heures avant le moment où Wolfgang était tombé sur le groupe de criminels dont il avait pris le parapluie, dans cette même ruelle sombre. Promis, il n'y aura pas de flashbacks à chaque réponse. Il faisait nuit, et il pleuvait encore et toujours, bien que subtilement. Thomas et Martha Veine venaient de sortir d'une salle de cinéma, accompagnés de leur fils. Le père de famille, portant le fameux parapluie noir en le maintenant au dessus de sa femme en bon gentleman qu'il était, eut la merveilleuse idée de prendre un raccourci : une petite ruelle sombre et coupe-gorge, ce qui ne semblait pas l'inquiéter plus que ça. Ils étaient donc en train de traverser cette ruelle lorsqu'ils rencontrèrent les trois lascars que Wolfgang avait tué quelques heures plus tard. Ces voyous étaient un peu dégoûtés : la veille, ils avaient voulu racketter deux enfants, une petite fille et un petit garçon, les prenant pour des cibles faciles. Mais une sorte de reptile bleu était sorti de nulle part et leur avait mis une raclée. Ils comptaient bien se refaire en s'attaquant à cette famille de richards. Mais la rencontre se passa plutôt mal, les Veines n'étaient pas en veine cette nuit-là, et, finalement, après deux coups de feu, Thomas lâcha le parapluie avant de s'effondrer au sol, suivi de sa compagne Martha. Le jeune Bruce Veine se retrouva donc orphelin mais parvint à s'échapper. Et c'est ainsi que le groupe de malfrats se retrouva avec ce parapluie qui fut plus tard distribué à Sinka.
Toutefois, le Grand Méchant Loup ignorait tout de cette histoire. En fait, les seuls témoins demeuraient le parapluie lui-même, ainsi que le jeune Bruce Veine qui avait disparu dans les bas-fonds de la grande ville.


***

Wolfgang tourna la tête vers la jeune femme et reprit sa phrase sur un ton chaleureux :

"C'est le vôtre, maintenant."

Elle trouva assez rapidement une maison avec de la lumière, ils s'en approchèrent et s'arrêtèrent au seuil de la porte. La demoiselle affirma qu'ils pourraient peut-être également leur offrir un repas.

"Ce serait parfait !" répondit-il.

Il s'avança vers la porte, et toqua à trois reprises. Les secondes défilèrent, mais rien ne se produisit. Le Loup se tourna vers la petite créature aux cheveux mauves, et haussa des épaules.


"Peut-être y a t-il une chevillette à tirer ?"

Il observa quelques instants les contours de la porte, et aperçu un bouton sur le côté. Il ne savait pas trop à quoi ça pouvait servir, mais il se hasarda à appuyer dessus du bout de son index. Une sonnette retentit à l'intérieur de la maison. Quelques secondes plus tard, la porte s'entrouvrit timidement. Une chaîne accrochée à l'encadrement empêchait la porte de s'ouvrir davantage, une preuve de méfiance de la part des propriétaires.

"C'est pour quoi ?" fit un homme qui devait avoir la quarantaine bien passée et qui portait une moustache noire.

"Excusez-nous de vous importuner cher monsieur, nous sommes à la rue et nous cherchons un endroit où nous abriter. Auriez-vous la bonté de-"

"Non, on a rien pour vous, partez. Vous feriez mieux de chercher du boulot, bande d'assistés." coupa t-il sur un ton ferme et sec.

Aussitôt, il referma brusquement la porte au nez de Wolfgang. Ce dernier haussa d'un sourcil, n'ayant pas compris grand chose. Un boulot ? Un assisté ? De quoi parlait-il ? Aurait-il gaffé quelque part ? Il se tourna vers la jeune dame et, avec un grand sourire un peu embêté mais sur un ton d'amusement, s'exclama :


"Ça alors, c'est vraiment pas de chance !"

Il prit un air plus sérieux en observant l'état de sa compagne de fortune. La pauvre était vraiment dans un état déplorable. Trempée jusqu'aux os de la tête aux pieds, ses vêtements lui collaient à la peau, elle avait l'air gelée et n'en menait pas large. Wolfgang, lui, s'en fichait un peu, la situation l'amusait plus qu'autre chose. Mais ça n'avait pas l'air de beaucoup amuser la fille venue de l'espace. Et, soudainement, il se surprit à ressentir quelque chose de nouveau. En la voyant ainsi, il ressentit une certaine forme de pitié. Elle faisait tellement peine à voir. Jamais, ô grand jamais, il n'aurait ressenti pareil sentiment sous sa forme bestiale. Mais pour une raison qu'il ignorait, il avait un peu de peine pour elle. Est-ce que sa métamorphose en être humain lui permettait de ressentir de l'empathie pour ce qu'il pouvait qualifier de proie, ou bien est-ce que c'était juste le fait de voir une nourriture potentielle dans un état aussi piteux qui le dérangeait ? On ne le saurait jamais, mais une chose était sûre. Elle était sa seule compagnie pour le moment, et si elle jugeait qu'il n'était d'aucune utilité, elle pourrait décider de l'abandonner, tout comme Alexandriel. Il se retrouverait alors de nouveau seul. Il fallait éviter cela à tout prix, il avait encore envie de profiter de sa compagnie pendant quelques temps, au moins jusqu'à ce qu'il en soit lassé et décide de la manger pour de bon. Il n'avait donc pas d'autres choix : il fallait qu'il lui montre qu'il pouvait lui être d'une grande utilité. Il ne pouvait pas laisser une créature aussi fragile dans un tel état par un temps pareil !

Il fit donc de nouveau face à la porte d'entrée et, d'un geste brusque, donna un puissant coup de pied dedans, ce qui eut pour effet de briser ses gonds ainsi que la chaîne de sécurité, avant que la porte ne se fracasse contre le sol. Aussitôt, l'homme qui avait ouvert un peu plus tôt sortit d'un couloir, armé d'un fusil à pompes.


"Qu'est-ce que ?! Vous êtes malade ?! Maria, appelle la police ! Et vous, bougez pas sinon j'tire !"

Il pointa son arme en direction de Wolfgang. Un sourire confiant se dessina sur les lèvres de ce dernier, il leva une main pacifiste dans la direction de l'homme et commença à s'avancer vers lui tout en parlant calmement :

"Écoute mec, je crois qu'il y a eu un malentendu entre n-"

BANG !

Il y eut un bruit de coup de feu assourdissant, que Wolfgang perçu dix fois plus fort à cause de son ouïe fine, et le corps du jeune homme aux cheveux noirs fut propulsé en arrière, repassant au travers de l'encadrement de la porte, avant de retomber douloureusement contre le sol en position allongée sur le dos, les yeux fermés, tandis que ses lunettes venaient de tomber à côté de lui.

L'homme armé avait appuyé sur la gâchette un peu précipitamment, il était plutôt nerveux et à en voir son expression faciale, ce n'était pas vraiment ce qu'il avait l'intention de faire. Sa femme, Maria, accouru dans le hall d'entrée et poussa un cri.


"Mon dieu Robert, qu'as-tu fait ?"

"Je... C'est... C'était de la légitime défense ! N'appelle pas les flics finalement, je... je vais m'en occuper moi-même !" s'exclama t-il d'une voix un peu tremblante.


Dernière édition par Le Grand Méchant Loup le Sam 24 Déc 2016 - 18:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] ClockMer 30 Nov 2016 - 11:39
- Pourquoi ces maisons seraient-elles en paille ? demandai-je d’un ton pour le moins étonné.

Nulle part dans mes lectures sur la Terre, je n’avais eu mention de maisons faites de paille. A l’exception, peut-être, des chaumières qu’habitaient les humains autrefois. Mais ici, en pleine ville, il y avait tout de même peu de chances de trouver de telles demeures. Décidément, cet individu était vraiment intriguant et son affirmation suivante confirma cette impression.

- Comment cela, ce n’est pas le vôtre ?

Ma suspicion retomba d’un coup lorsqu’il m’affirma que le parapluie m’appartenait désormais et je hochai de la tête pour marquer ma compréhension.

Je le suivis jusqu’au perron de la maison que j’avais désignée. Nous franchîmes sans peine le portillon qui ouvrait sur le jardin et traversâmes celui-ci d’un pas alerte, décidés à nous mettre enfin à l’abri des caprices de la météo. Il frappa à la porte mais ce fut vain.

- Une chevillette… à tirer ?

Je clignai des yeux, intriguée par la signification de ce mot que je n’avais jamais lu ni entendu. Je n’eus pas le temps de l’interroger à ce sujet car il trouva finalement une sonnette permettant de signaler notre présence à ceux qui se trouvaient à l’intérieur. J’espérais que tout se passerait pour le mieux et qu’ils seraient aussi accueillants que mon compagnon l’avait escompté. Pourtant, plus je le voyais faire et plus je me disais qu’il était, au fond, aussi maladroit et aussi impromptu que moi. Dans cette situation, cela n’avait rien de rassurant. Toutefois, j’étais transie de froid et je grelottai, ce qui me dissuada d’intervenir de peur de tout gâcher.

Nous fûmes accueillis par un individu peu aimable, qui n’avait vraisemblablement aucune envie de nous laisser entrer chez lui puisqu’il nous claqua la porte au nez. Cela m’arracha un soupir. Evidemment. Comment aurait-il pu en être autrement ? Mon compagnon ne se laissa pas décourager. J’eus le sentiment qu’il ne comprenait pas les motifs du refus. Il n’avait aucune conscience que, dans ce type d’habitat, l’individualisme et la méfiance vis-à-vis d’autrui étaient choses naturelles.

Je m’apprêtais à essayer de lui expliquer cela avec diplomatie quand il décida, grand mal lui en prit, de défoncer la porte. Je manquai de m’étouffer face à ce spectacle, surprise par la puissance donc il fit preuve. Il n’était clairement pas un Terrien comme la majorité de ceux que j’avais croisés jusqu’ici… A moins qu’ils ne cachassent tous leur immense force.

Je n’eus guère le temps de trouver réponse à cette interrogation car un bruit retentissant meurtrit mon ouïe. Je relevai le visage vers l’individu à l’intérieur de la maison, qui tenait entre ses mains une arme archaïque. Il me fallut un fragment de seconde pour réaliser qu’il avait tiré sur mon compagnon d’infortune, et que celui-ci gisait derrière moi. Je pâlis.

Je lus la panique sur le visage du Terrien. Derrière lui, se dressait l’ombre terrifiée de sa femme. Je ne savais rien de l’arme qu’il avait employée, ni du type de blessure qu’elle pouvait engendrer. Je m’étais attendue à beaucoup de choses, mais certainement pas à cela. J’ouvris la bouche, mais aucun son n’en sortit. Je me retournai brusquement vers le corps étendu et me précipitai jusqu’à lui, m’accroupissant.

Je lâchai le parapluie cassé, qu’une bourrasque de vent acheva de déporter au loin. Cet objet n’avait décidément pas de veine. La pluie m’aveuglait et, à cause des vêtements que l’homme allongé portait, il m’était impossible de voir s’il était blessé. Je ne cédai pas à l’affolement.

- Vous m’entendez ? Vous allez bien ?

Je me penchai davantage sur lui, pressant mes mains dégoulinantes sur ses joues qui ne l’étaient pas moins. Mes cheveux égouttaient sur son visage. Il avait perdu ses lunettes. S’il ouvrait les paupières, enfin je verrais ses yeux. Je décochai un regard nerveux derrière moi, tournant la tête de trois-quarts pour contrôler ce qui se passait dans mon dos. Pourvu que la panique ne fasse pas commettre à ce Terrien une nouvelle idiotie…


Dernière édition par Sinka le Dim 11 Déc 2016 - 13:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] ClockMer 30 Nov 2016 - 20:07
Un long sifflement désagréable couvrait tous les autres sons, depuis que le coup de feu avait retenti. Le bruit avait été si intense, si puissant à l'oreille du Grand Méchant Loup, qu'il en avait perdu l'équilibre. Le choc des plombs contre son torse qui avait suivi la détente avait alors suffit pour lui faire perdre appuie, et le projeter en arrière.
Wolfgang était toujours conscient, bien sûr. Seulement, il fut privé de son deuxième sens le plus développé durant plusieurs secondes, victime d'un agaçant acouphène qui s'atténuait progressivement. Il ressentit plusieurs picotements au niveau du torse, comme si plusieurs guêpes venaient de le piquer à une demi-douzaine d'endroits. Les plombs projetés par l'arme dans de multiples directions s'étaient heurtés à sa peau, heureusement plus résistante que la moyenne des humains, après avoir troués son joli costume bleu marine tirant sur le noir ainsi que la chemise blanche qu'il portait en dessous. Tels des dards, ils s'étaient plantés sur la surface de sa peau, ne s'enfonçant que de quelques millimètres. Il n'aurait que des égratignures, mais se faire tirer dessus demeurait une expérience désagréable.

Alors qu'il gardait les yeux fermés et qu'il se focalisait principalement sur son odorat pour garder conscience de son environnement, son ouïe n'étant pas encore revenue à son état normal, il sentit l'odeur de la jeune demoiselle se rapprocher de lui assez rapidement. Il l'entendit parler, mais n'était pas encore capable de comprendre le sens de ses paroles à cause du sifflement aigüe qu'avait provoqué le bruit de l'arme à feu. Soudain, il ressentit quelque chose à la fois doux, humide et très froid, le toucher au niveau des joues. Les mains et les doigts de la fille étaient posés contre son visage, à seulement quelques centimètres de sa bouche, tandis que son odeur alléchante n'avait jamais été aussi proche de ses papilles olfactives. Une puissante tentation était en train de monter en lui. Le mettait-elle à l'épreuve ? Ses doigts étaient-ils si peu utiles pour qu'elle osât ainsi les lui jeter en pâture ? Conscient qu'il ne pouvait pas ouvrir les yeux car elle risquait de découvrir leur nature étrange, il réfléchissait à la démarche à suivre tout en faisant d'intenses efforts mentaux pour réfréner ses pulsions qui lui donnaient envie de laisser pousser ses crocs et de les utiliser pour arracher les petites mains de la jeune demoiselle. Il fallait absolument qu'il sorte de cette situation, il ignorait combien de temps il allait pouvoir retenir la bête en lui, tant la tentation de la dévorer immédiatement était immense.
Il s'efforça d'orienter ses pensées vers autre chose, et plutôt que de se concentrer sur son odorat qui l'inondait d'informations appétissantes, il décida de se focaliser sur son ouïe qui revenait petit à petit. Il entendit d'autres bruits de pas se rapprocher, assez lentement. Ils étaient assez lourds et prudents, ce devait être ceux de l'homme à la moustache. Il parvint à l'entendre parler, et à comprendre ses dires, son acouphène s'étant presque totalement atténué.


"Je... Je ne peux pas laisser de témoins... Je ne peux pas vous laisser appeler la police ou une ambulance !... S'ils m'interrogent, j'suis fichu !... Je... Désolé... Mais je n'ai pas le choix !"

Wolfgang entendit alors le son du mouvement des bras de l'homme qui redressa son fusil à pompes afin de le braquer en direction de la pauvre jeune fille qui s'était trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Il entendit ensuite le bruit caractéristique de mouvement de va-et-vient sur la "pompe" du fusil éponyme, signe qu'il allait tirer dans la demi-seconde qui suivrait.
L'homme en noir réagit aussitôt, sans perdre un seul dixième de seconde. Il leva son bras droit et agrippa l'épaule de la fille, afin de la faire basculer sur le côté pour la renverser par terre, tout en effectuant lui-même un demi-tour dans la même direction. Le coup de feu retentit. Grâce à son habile manœuvre, Wolfgang se retrouva à quatre pattes au dessus de la fille aux cheveux mauves, cette dernière se retrouvant alors sur le dos, allongée par terre. Les positions s'étaient presque inversées. Il ressentit de nouveaux picotements dans le dos, ayant utilisé son corps comme un bouclier pour protéger la jeune fille.

Sans qu'il ne s'en rendît compte, ses yeux s'ouvrirent lors de son mouvement brusque. Il plongea son regard animal dans les améthystes de la fille. Que pourrait-elle y lire ? De la haine ? Certainement pas. De la méfiance ou de la crainte ? Non plus. Son regard d'un jaune sombre et aux pupilles ovales dérangeantes n'exprimait pas grand chose... à part, peut-être, une grande assurance. Il savait qu'il n'avait rien à craindre d'elle. Il savait qu'il n'avait rien à craindre du moustachu ni de son fusil, qui n'était guère plus dangereux pour lui que quelques abeilles égarées.
En quelques secondes, la distance qui les séparait s'était considérablement réduite. Sans dire un mot et sans bouger, le Loup contempla la petite créature qu'il venait de protéger, pour une raison qui lui échappait encore. Peut-être voulait-il garder la nourriture intacte jusqu'à ce qu'il ne décide de la manger. Peut-être était-il tout simplement trop orgueilleux pour partager sa proie, en se disant qu'elle était à lui et à lui seul, et qu'il était le seul qui pouvait se réserver le droit de la tuer au moment opportun. Ou bien peut-être aussi qu'il avait agi par instinct, sans réfléchir.
Et désormais, elle était complètement à sa merci, allongée sous lui, leurs corps, par le malheureux hasard des évènements, avaient adopté une position incongrue, presque intime. Le Loup ne pensait qu'à une seule chose, alors qu'il contemplait le doux visage de la jeune fille aux cheveux mauves. Il n'avait qu'une seule idée en tête.


*Mange-la. Mange-la. Mange-la. Mange-la. Mange-la.*

La bête en lui hurlait. Si proche du but. Il avait si faim, et elle était tellement appétissante. Une petite proie alléchante, sans défense, et complétement à sa merci. Il n'avait qu'à se pencher vers elle, ouvrir la gueule, lui dévoiler ses crocs avant de les planter profondément dans sa chair qui avait l'air si onctueuse.

"Vous permettez ?" demanda t-il, l'air de rien.

Il était difficile de savoir ce qu'il avait derrière la tête, de connaître la raison pour laquelle il lui demandait une permission. Mais, aussitôt, il se releva, s'éloignant rapidement de sa proie. Il ne pouvait plus rester à proximité d'elle un dixième de seconde de plus, sinon, il aurait été obligé de lui arracher la gorge. La tentation était trop forte. Le meilleur moyen de résister, c'était de remettre de la distance entre eux. D'éloigner son odeur alléchante.


"Pu... putain..." balbutia l'homme à la moustache, qui ne comprenait visiblement pas comment ce type qui s'était fait tirer dessus à deux reprises, une fois de face et une fois dans le dos, pouvait encore se tenir debout.

Wolfgang détourna son regard de la jeune fille après s'y être attardé trop longuement, et se tourna intégralement vers l'homme à la moustache. Il sourit, et haussa des épaules.


"Hé, tu devrais viser mieux que ça ! J'espère pour toi que tu ne chasses pas, parce que sinon tu ne dois pas ramener grand chose..."

L'homme fronça des sourcils et, paniqué par ce qu'il voyait, décida de retenter sa chance. Il réenclencha la pompe de son arme avant de la pointer vers le Loup. Le sourire de ce dernier s'effaça, son visage devint sérieux. Soudain, l'homme au costume noir disparut, pour réapparaître instantanément devant le moustachu, prenant le canon de l'arme dans sa main avant de le plier vers le bas.

"Ne joue pas avec ça, tu risquerais de blesser quelqu'un." affirma t-il sur un ton plus ferme et plus sombre.

Il se retourna alors de nouveau vers la jeune demoiselle, et s'approcha d'elle, tournant le dos à l'homme moustachu. Il se pencha légèrement vers elle et lui présenta sa main droite pour l'aider à se relever.


"Vous allez bien ?" demanda t-il en souriant.
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] ClockDim 4 Déc 2016 - 20:18
Mon regard se perdit si longtemps dans le sien que je crus m’y noyer. Ses yeux étaient fendus en oblique. Leurs iris jaune fauve étaient percés de pupilles rondes d’un noir profond. Dès le premier instant où nos regards se croisèrent, j’eus la certitude qu’il n’était pas humain. Cet homme-là ne sortait pas du flanc de la mère commune. J’éprouvai un étrange malaise que la proximité entre nous ne suffisait pas à expliquer. Il m’avait vraisemblablement sauvée du coup de feu mais je ne percevais guère de bienveillance dans l’éclat de ses yeux. Au contraire, il y flamboyait quelque chose d’animal qui tenait davantage de la pulsion que de l’émotion. Je ne parvins pas à le décrypter.

Le poids de son corps sur le mien me tenait immobile et je n’avais d’autre issue que l’or de ses prunelles.  Je sentais très distinctement la chaleur régulière de son souffle sur ma chair transie de froid. Mon cœur s’était emballé bien plus qu’il n’aurait dû et j’en maudissais intérieurement les battements effrénés. J’éprouvais un indescriptible mélange de peur, de stupéfaction et de fascination qui me saisissait.

Il me libéra finalement de son règne, s’écartant de moi. J’inspirai une grosse bouffée d’air humide.  Je redressai péniblement mon buste endolori afin de constater comment il allait se comporter avec le Terrien qui avait essayé de nous tuer. Ce dernier était plongé dans un état d’hébétude qui me laissa penser qu’il s’attendait à ce que son arme fît bien plus de dégâts. Cela accrédita l’hypothèse selon laquelle mon compagnon d’infortune n’était pas un Terrien comme les autres.

De surcroît, celui-ci fit preuve d’une rapidité surnaturelle qui acheva de me convaincre ; il désarma le moustachu avec une aisance prodigieuse couplée à une force herculéenne. Je fus rassurée d’observer qu’il n’en profita pas pour blesser ou éliminer notre agresseur. Non que le sort de ce dernier me préoccupât, mais les meurtriers se contiennent rarement et j’eusse crains que cette puissance ne se retournât tôt ou tard contre moi.

J’abandonnai ma main à la sienne alors qu’il me la tendait pour m’aider à me relever.

- Je vais bien.

Mes doigts se dérobèrent pour se soustraire à l’emprise des siens. Je lui adressai un sourire un peu crispé. Il était redoutable, il venait de le prouver. Même s’il n’avait fait montre d’aucun goût pour la violence, je restais méfiante comme je l’étais de toute façon avec tous ceux que je croisais, d’autant plus lorsqu’ils pouvaient mettre fin à mes jours en un claquement de doigt.

- Vous m’avez sauvé la vie. Je vous remercie.

Je masquai cette méfiance sous un ton poli. J’étais frigorifiée et mon corps un peu douloureux. Je contournai calmement mon sauveur pour diriger mes pas vers le Terrien. Il était resté pétrifié depuis que son arme avait été désamorcée. Derrière lui, dans l’embrasure de la porte, sa femme aussi était médusée. Mes lèvres esquissèrent un sourire aimable alors que ma voix prit un timbre plus autoritaire.

- Vous allez nous offrir le gîte et le couvert. Après tout, vous nous devez bien ça… Vous avez tout de même essayé de nous tuer tous les deux, de sang froid, alors que nous étions désarmés.

La risette se renforça sur mes lèvres, parfaitement innocente.

-…Ou… oui, balbutia Robert, Ma… Maria… Va… préparer à manger…

Je plissai le nez, choquée par le sexisme ordinaire dont ce Terrien faisait preuve et qui n’avait jamais existé sur Gakusha. L’épouse du moustachu disparut à l’intérieur de la maison en tremblant.

- Et évitez d’appeler la police, ajoutai-je avec froideur, c’est tout de même vous qui avez fait une double tentative d’homicide.

Je me retournai quelques secondes vers mon compagnon. Nous étions tous les deux trempés et la pluie tombait toujours, inlassable. J’étais toujours partagée entre l’envie de fuir et celle de rester. Cette dernière l’emporta. Évidemment.

- Vous venez ? Nous avons à discuter.

J’évitai Robert, qui était toujours tétanisé, pour pénétrer à l’intérieur de la maison. Aussitôt, une délicieuse chaleur enveloppa mon corps glacé. Enfin l’averse cessa de me cravacher. Je poussai un soupir d’aise.

- Nous remettrons peut-être votre porte en place si vous êtes sage, lâchai-je à l’intention du Terrien.
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] ClockLun 5 Déc 2016 - 23:17
Lorsqu'elle le remercia, il se contenta de hausser les épaules comme si c'était banal. Il la suivit ensuite du regard et l'observa, non sans un certain amusement, commander l'homme au fusil tordu. Pour la première fois depuis leur rencontre, elle témoignait d'une grande forme d'assurance, alors même que jusqu'à lors il l'avait prise pour une pauvre petite créature perdue et sans défense. Il se demanda ce qui avait changé en elle, peut-être se sentait-elle en sécurité en sa compagnie depuis qu'il l'avait sauvée ?

*Ma foi, elle a un sacré caractère, la petite.*

Wolfgang se pencha ensuite pour récupérer ses lunettes de soleil qui trainaient sur le sol, et les égoutta quelques secondes alors que la fille dont il ignorait encore le nom lui demanda s'il venait, affirmant qu'ils avaient à discuter. Discuter ? Il se demandait bien de quoi elle voulait discuter, peut-être de la pluie et du beau temps ? Il n'était pas super doué pour trouver des sujets de conversation, sans doute parce qu'il passait quasiment tout son temps seul. Il répondit avec ironie et un petit sourire :

"Non, en fait, j'adore rester sous la pluie battante."

Après avoir reposé les lunettes sur son nez, il la suivit alors qu'elle se dirigeait vers l'intérieur de la maison. En passant devant le quarantenaire, il remarqua que ce dernier le dévisageait d'un air renfrogné, éprouvant une certaine crainte à son égard. Wolfwood s'arrêta à côté de lui, le regarda et tapota amicalement son épaule.

"Pas la peine de me regarder comme ça, gars, j'y suis pour rien ! C'est elle qui est aux commandes, tu l'as bien vue, non ?"

Il reprit ensuite son chemin en direction de la maison, alors que l'homme au fusil plié hocha négativement la tête d'un air indigné, comme s'il était incapable de comprendre qu'un homme puisse se faire commander par une femme.

Dés qu'il eut franchi le seuil de la porte, il secoua frénétiquement la tête comme le faisaient les chiens qui s'abritaient après avoir subis la pluie. La fille de petite taille aux cheveux mauves fit une remarque à propos de la porte. Wolfgang se pencha en avant pour ramasser la porte avec une main, et la souleva de sorte à la remettre en position verticale, dans son encadrement. Mais à peine l'eut-il lâchée qu'elle retomba à nouveau, incapable de tenir puisqu'elle était privée de ses gonds.


"Faudrait peut-être pas trop leur faire de faux-espoirs non plus..."
affirma t-il à voix basse.

Il s'avança davantage à l'intérieur de la maison et entra dans le salon dans lequel se trouvaient un canapé, deux fauteuils, et un meuble avec une télévision allumée, sur laquelle était diffusé un jeu télévisé qui consistait à poser des questions à des champions. Mais on ne donnera pas le nom de l'émission pour ne pas faire de publicité.

Ils étaient désormais à l'abri de la pluie, mais ils n'en demeuraient pas moins trempés des pieds à la tête et couverts de vêtements totalement imbibés d'eau. Sans la moindre gène, Wolfgang retira sa veste qu'il posa sur le canapé, ce qui laissa une tâche d'eau sur le meuble. Puis il déboutonna sa chemise blanche, et la retira également pour la poser sur sa veste, se retrouvant ainsi torse nu. Puisque sous sa forme animale, il ne portait jamais de vêtements, il n'était pas du tout familier avec les notions de pudeur. En fait, s'il portait des vêtements, c'était pour deux raisons : se fondre dans la masse, et ne pas avoir froid, puisqu'il n'avait plus sa belle fourrure noire et soyeuse sous cette forme. Sur son torse et dans son dos, on pouvait encore voir les plombs à moitié enfoncés dans sa chair. D'ailleurs, ça continuait de picoter un peu, il faudra qu'il s'occupe de cela mais pour le moment, il ne semblait pas s'en préoccuper. Il tourna la tête vers la jeune fille.


"Vous ne devriez pas garder ces vêtements trempés, il n'y a rien de tel pour tomber malade ! Faites comme moi, mettez-vous à l'aise !"

Enfin, c'était ce qu'il avait lu quelque part, mais en fait il n'en savait pas grand chose. En tout cas, les vêtements de garçon qu'elle portait étaient tout autant imbibés d'eau que les siens, ce qui devait être inconfortable et froid. D'ailleurs, le Grand Méchant Loup n'avait même pas remarqué qu'elle portait des vêtements dits "de garçon", c'était le genre de choses qui lui échappaient un peu. Il se tourna ensuite vers le moustachu.

"Hé Bobby, apporte-nous des serviettes et des vêtements propres, tu veux ?"

Alors que leur hôte se résigna à obéir, Wolfgang se rapprocha de la fille aux cheveux mauves.

"Dites-moi, de quoi voulez-vous que nous discutions, au juste ?"


Dernière édition par Le Grand Méchant Loup le Sam 24 Déc 2016 - 18:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] ClockDim 11 Déc 2016 - 14:16
En dépit de la méfiance que mon compagnon m’inspirait encore, j’avais retrouvé mon habituelle autorité. Cela ne sembla pas le déranger puisqu’il joua parfaitement le jeu, essayant même de remettre la porte en place. Nous entrâmes dans le salon. Je détaillai la pièce et son mobilier d’un œil indifférent. Un écran y diffusait quelque émission sans grand intérêt. Nos vêtements détrempés dégoulinaient sur le parquet. Il fallut peu de temps à mon compagnon pour qu’il se retrouvât à demi-nu, étant visiblement dépourvu de la pudeur qui était celle des Terriens.  Il m’invita à faire de même. Je haussai les épaules.

Je commençai par essorer mes cheveux, achevant de noyer les lattes du plancher sur lequel nous nous tenions. Ensuite, j’ôtai mes bottes. Elles étaient de bonne facture puisqu’elles venaient de Gakusha et avaient miraculeusement conservé mes pieds au chaud et au sec. Je déboutonnai le jean et me tortillai maladroitement afin de le retirer sans que son tissu rêche, humide et glacé ne frottât trop contre la peau de mes jambes. Je le jetai dans un coin de la pièce. Enfin, je me débarrassai aussi du T-shirt que je portai, l’envoyant rejoindre le jean. Je me retrouvai donc en sous-vêtements. Ces derniers n’avaient rien d’affriolant et étaient pensés pour être agréables à porter.

Je me vautrai dans le canapé, m’enroulant dans le plaid moelleux qui servait à le protéger –ou à le rendre plus confortable, je n’en sais rien. Ce ne fut qu’à cet instant que je posai à nouveau les yeux sur mon compagnon. Mes pupilles s’attardèrent quelques secondes sur les plombs qui perçaient la chair de son torse avant de remonter jusqu’à son visage. Son regard disparaissait à nouveau derrière le verre teinté de ses lunettes.

- Pourquoi portez-vous ces lunettes ? demandai-je avec curiosité, vous avez de beaux yeux, c’est dommage de les cacher…

Il avait vraisemblablement bien plus à dissimuler que la forme et la couleur surnaturelle de ses prunelles, mais je voulais rester subtile. J’étirai mes jambes dans sa direction.

- Vous n’êtes pas humain.

Je renversai le visage sur l’accoudoir du sofa, fixant le plafond. Je gardai à l’esprit que mon compagnon était dangereux. Il était plus fort et plus rapide que je ne le fus jamais. Ma voix prit un ton moins péremptoire. Je ne devais pas oublier de faire preuve de tact si je voulais continuer à vivre.

- Puisque je ne le suis pas non plus, cela tombe plutôt bien n’est-ce pas ? D’autant plus que j’ai justement besoin de quelqu’un comme vous.

Mon buste se redressa. Je ramenai les genoux contre mon ventre, les entourant de mes bras. L’étoffe douce et chaude du plaid était un réel délice. C’est à cet instant que le Terrien revint, armé de serviettes et de vêtements. Il les déposa sur l’un des fauteuils, contournant méthodiquement mon compagnon –qui lui faisait vraisemblablement très peur. Je lui ordonnai un peu sèchement d’aller aider sa femme à nous mitonner notre repas. Il disparut dans une pièce adjacente.

- Vous pouvez m’appeler Sinka, au fait.

Je me penchai pour saisir une serviette et l’employai pour frictionner ma chevelure avant de sécher mon cou et mes épaules. Je me relevai sans me presser, me détachant de la couverture pour pouvoir essuyer l’intégralité de ma peau. J’inspectai les vêtements que Robert nous avait apportés. Il les avait déposés en deux tas. J’identifiai rapidement celui qui m’était destiné puisqu’il s’agissait de vêtements féminins. Au regard de leur taille, proche de la mienne, je devinai qu’ils ne provenaient pas de la garde-robe de l’épouse du Terrien. Peut-être avaient-ils une fille ?

Quoi qu’il en fût, j’enfilai ceux-ci sans me hâter. Il s’agissait d’une chemise blanche, que je boutonnai avec soin ; d’une jupe plissée, noire, qui remontait assez haut sur ma taille pour la cintrer et qui s’arrêtait à mi-cuisse et enfin d’une veste de tailleur noire. Je tournai sur moi-même avant de demander à mon compagnon d’un ton enjoué.

- Alors, comment me trouvez-vous ?
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] ClockDim 11 Déc 2016 - 19:01
Derrière ses verres teintés de noir, le Grand Méchant Loup contemplait la jeune fille pendant qu'elle se déshabillait, d'un regard empli d'un désir gourmet. Lorsqu'elle se retrouva en sous-vêtements, il ressentit son vice monter en lui, grandissant et grossissant. Il passa rapidement le bout de sa langue sur le contour de ses lèvres. Les battements de son cœur se firent plus virulents. La bête en lui se réveillait. Il ressentit alors une sorte de frustration, un désir primaire issu de son plus bas instinct de survie, qu'il ne pouvait assouvir. En fait, il pouvait. Mais il le regretterait dans les minutes qui suivraient son geste.

La gourmandise. Voilà quel était son plus grand pêché. Jusqu'à lors, il était parvenu à réprimer ce désir de la dévorer, cette soif de sang et cette faim de chair qu'il avait depuis la première seconde où il l'avait vue. Il avait bien failli lâcher prise et se laisser aller à la sauvagerie lorsqu'il s'était retrouvé allongé sur elle, son visage à seulement quelques centimètres du sien. Mais il avait tenu bon, et s'était forcé à s'éloigner d'elle avant qu'il ne fût trop tard. Mais à présent, alors que la jeune demoiselle lui dévoilait une majeure partie de son corps assez juvénile, le laissant poser les yeux sur sa peau blanche et douce qui couvrait une chair qu'il savait délicieuse, ses pulsions étaient revenues. Il comprit alors son erreur de lui avoir demandé d'ôter ses vêtements pour ne pas tomber malade à cause de l'humidité et du froid. Il n'y avait pas pensé sur le moment, ayant simplement voulu être serviable et la conseiller. Mais désormais, c'était tout à fait clair. La viande était bien plus appétissante lorsqu'on la sortait de son emballage. L'odeur alléchante de la fille, qui émanait de chacun des pores de sa peau douce, était encore plus intense maintenant qu'elle n'était plus masquée par une couche de vêtements qui ne lui appartenaient pas et sentaient trop le "terrien". En effet, maintenant qu'elle avait retiré ses principaux vêtements pour les jeter dans un coin de la pièce, l'odorat affûté du Loup avait détecté deux odeurs bien distinctes : celle de la fille, qui l'envoutait, et une autre odeur bien différente et plus proche de ce qu'il avait déjà dévoré par le passé. Cela lui permit d'en déduire qu'il ne s'agissait pas de ses propres vêtements, quelqu'un avait dû les lui prêter ou les lui offrir récemment. Et maintenant que cette seconde odeur ne masquait plus la première, le désir qu'éprouvait Wolfgang de la dévorer s'était intensifié.


*Elle sent si bon...*

Son corps n'avait qu'une envie. Lui sauter dessus. Son esprit était là pour le freiner, pour retarder l'inévitable. Mais est-ce que cela suffirait, cette fois ? Il avait tellement envie de la déguster immédiatement. Mais il savait que s'il le faisait, il le regretterait. Elle était sa seule compagnie pour le moment. Il voulait la garder pour plus tard. Comme lorsque l'on garde le meilleur pour la fin. Plus elle se ferait désirer, plus l'attente serait longue, et plus la fin allait être appréciable. Son plaisir n'en sera que plus intense, lorsqu'il savourera chacun des morceaux de son corps si fin, si doux, si parfumé. Il fallait qu'il trouve un moyen de détacher son attention de la fille. Son odeur appétissante qui lui chatouillait les narines était si agréable qu'aucune autre ne parvenait à attirer son attention, et il était tout bonnement incapable de détacher son regard de la chair désirable qu'elle ne cachait plus. Son odeur et son apparence l'avaient totalement envoûté. En fait, il ne trouvait qu'un seul défaut à ce futur mets délicieux. Elle était vraiment trop mince. Elle serait, tout au plus, un succulent dessert, mais elle n'avait pas la carrure pour être un plat de résistance. C'était vraiment dommage. Peut-être devait-il profiter de l'attente pour l'engraisser un peu ? Elle pourrait devenir sa petite dinde de Noël, après tout.
Pourtant, il avait réellement envie de la connaître autrement que par son goût. Il la trouvait assez intéressante, et aurait aimé être capable de s'en faire une amie. Mais ses pulsions étaient vraiment trop fortes. Peut-être devait-il jouer la carte de la sincérité ? Lui avouer le désir qu'il ressentait en sa présence ? Pourtant, cela n'avait pas fonctionné avec Alexandriel. Il n'y avait aucune raison pour que cela fonctionne cette fois. Mieux valait ne rien lui dire, ainsi elle serait plus encline à rester auprès de lui.

Après un moment qui lui sembla interminable alors qu'il ne dura en réalité qu'une poignée de secondes, la charmante demoiselle cacha sa délicieuse chair sous un plaid, masquant également très légèrement son odeur. Cela permit à Wolfgang de retrouver des idées un peu plus claires. Il s'assit à l'autre bout du canapé. Elle lui demanda alors pourquoi il portait en permanence des lunettes de soleil, tout en affirmant qu'il avait de beaux yeux. Il sourit, et répondit :


"C'est pour mieux voir, mon enfant."

Il préférait contourner la question. Il n'avait pas envie de lui révéler sa véritable identité, il ne voulait pas l'effrayer. Si elle tentait de fuir, nul doute qu'il pourrait la rattraper pour la dévorer quoiqu'il arrive. Mais il perdrait alors la seule compagnie qu'il avait, et se retrouverait de nouveau seul et triste. Étrangement, la présence de cette fille le mettait de bonne humeur, malgré le fait qu'il dût constamment réfréner ses pulsions sanguinaires. C'était aussi pour cela qu'il ne voulait pas la manger tout de suite. Il sentait qu'elle pourrait lui permettre de sortir de la monotonie et de la lassitude dans laquelle il était piégé. Elle pourrait lui redonner goût à la vie.

Mais la vérité retomba, aussi douloureusement qu'un coup de marteau sur la tête. Il n'était pas humain. Elle avait pu le deviner. Ce n'était pas si étonnant, elle avait vu ses yeux, après tout. Ainsi que des capacités physiques éloignées de la norme, même s'il n'était pas le seul humain Terrien à avoir une puissance nettement supérieure à la moyenne. Que faire, dans ce cas ? Lui sauter dessus et la mordre à la gorge ? Continuer de faire semblant ? Ou lui avouer la vérité ? Malgré sa révélation, elle ne semblait pas tant que ça effrayée par lui. Elle avait même l'air plutôt à l'aise, se permettant d'étirer ses jambes vers lui et de détourner son regard de lui en le plongeant vers le plafond. Quelqu'un d'apeuré se serait tenu le plus éloigné possible et l'aurait surveillé sans relâche. Pas elle. Pourquoi tant de confiance ? Probablement parce qu'il lui avait sauvé la vie. C'était sûrement ça. Par conséquent, le fait qu'elle lui dît qu'il n'était pas humain, ce n'était pas une accusation. Simplement une remarque objective. Le Grand Méchant Loup resta silencieux. Il ne voulait ni approuver, ni nier.
Son regard se baissa légèrement vers les jambes et les pieds dénudés de la jeune fille, qu'elle avait tendus vers lui en se mettant à son aise dans le sofa. A nouveau, il ressentit un énorme appétit pour elle. A croire qu'elle cherchait un peu. En l'écoutant à moitié, trop focalisé sur la splendeur alléchante de ses membres inférieurs, il approcha lentement sa main d'une jambe de la demoiselle, profitant du fait qu'elle ne le surveillait plus.
Il ne pouvait plus penser à quoi que ce soit d'autre. L'estomac sur pattes était totalement obsédé par ces jambes qui avaient l'air si goûtues. Si appétissantes. Son corps, plus que son esprit, la désirait ardemment. Elle ne représentait plus rien d'autre pour lui qu'un immense délice pour son palais, l’apothéose de la succulence, le paradis des papilles gustatives.
Il avait envie d'elle. Maintenant. Juste. Un petit. Morceau.

Mais alors que les bouts de ses doigts encore humides effleurèrent la peau douce de ses jambes, elle les ramena vers elle tout en se redressant, et les entoura de ses bras, comme pour les protéger. S'était-elle rendue compte de quelque chose ? Avait-elle eu un mauvais pressentiment ? Il l'ignorait, mais une chose était sûre : elle venait probablement, par ce geste anodin, de sauver au moins l'une de ses jambes. Si elle ne l'avait pas fait juste à temps, elle n'aurait plus jamais pu marcher. Le Loup fut donc extirpé de ses rêveries et pulsions, et retrouva ses esprits, une fois de plus.
Il tenta de se souvenir de ce qu'elle venait de dire bien qu'il ne s'était pas du tout concentré sur son ouïe à l'instant. Il avait vaguement l'impression qu'elle lui avait posé une question, avant de déclarer qu'elle avait besoin de lui. Son attention fut ensuite attirée par le Terrien de retour pour leur distribuer leurs vêtements.
Ce ne fut qu'après avoir demandé à ce dernier d'aider sa femme à préparer le dîner que la jeune demoiselle décida enfin de se présenter. Venait donc enfin le moment des présentations. Le Grand Méchant Loup avait failli attendre, il pensait pourtant qu'échanger leurs noms était l'une des premières choses que faisaient les humains lorsqu'ils se rencontraient pour la première fois.


"Enchanté Sinka, moi c'est Wolfgang." répondit-il avec une sympathie et une politesse évidemment feintes à la perfection.

Après avoir ôté ses chaussures et chaussettes, il se leva à son tour, faisant de son mieux pour ne pas avoir à nouveau Sinka dans son champ de vision, puisqu'elle lui était décidément trop agréable à regarder pour qu'il pût contrôler totalement ses pulsions. Il déboutonna son pantalon noir puis tenta de le retirer avec une certaine difficulté. Il leva une jambe dans sa manœuvre, et se retrouva à sautiller maladroitement sur son autre jambe tout en essayant de retirer ce vêtement qui lui collait à la peau. Wolfgang n'était pas habitué à se déshabiller, ni à s'habiller d'ailleurs. Lorsqu'il se transformait en humain, la magie des Contes de Fées lui permettait d'apparaître directement vêtu, tandis que ces vêtements disparaissaient lorsqu'il devenait à nouveau un Loup. Il manqua de tomber et se rattrapa sur un meuble, avant de parvenir enfin à retirer son pantalon. Il s'essuya ensuite en tournant le dos à la fille pour ne pas être tenté par elle, puis prit l'un des vêtements apportés par le Terrien. Il haussa d'un sourcil.


"C'est une blague...?" fit-il avant d'étouffer un petit rire amusé.

Le Terrien lui avait apporté un bermuda beige ainsi qu'une chemise hawaïenne dans les tons orangés. Ce n'était pas vraiment ce qu'il était habitué à porter, mais pourquoi pas, après tout ? Il enfila ces vêtements qui donnaient un peu un air de surfeur, puis se tourna vers la jeune fille qui semblait avoir trouvé son bonheur. Elle lui demanda même comment il la trouvait. Bien qu'il se demandait en quoi son avis personnel pouvait avoir le moindre intérêt pour elle, il lui répondit en souriant et en toute franchise :

"Vous êtes à croquer !"

Son sourire s'effaça lorsque son ouïe très développée perçut quelques messes basses provenant de la cuisine.

"Enfin Maria, on ne va quand même pas laisser ces monstres dormir ici ?! Je suis sûr que ce sont encore ces êtres qui viennent de l'espace et se croient tout permis !"

"Mais qu'est-ce que tu veux faire ? Tu les as vu ? Ils pourraient nous tuer en un instant !"

"On va appeler la police, voilà ce qu'on va faire. Je vais les conduire dans la chambre de Sophie pour les éloigner. Profites-en pour appeler discrètement la police. On dira qu'on était en légitime défense, ils comprendront !"


Le sourire de Wolfgang se dessina de nouveau sur ses lèvres. Bien entendu, ils avaient chuchoté, et leurs chuchotements étaient en plus couverts par les bruits de cuissons. Seule une oreille très fine pouvait avoir compris quelque chose. Le Loup ignorait si Sinka avait entendu ou non, mais en tout cas, il décida de se taire. Tout ceci l'amusait beaucoup, et il avait envie de connaître la fin de l'histoire sans gâcher sa progression.
Le Terrien revint dans le salon peu de temps après.


"Je... Je vais vous conduire à votre chambre."

"Super !" s'exclama Wolfgang, très enthousiaste.

Il suivit donc le Terrien dans un couloir de la maison. Le Terrien s'arrêta devant une porte au fond à gauche du couloir, et l'ouvrit avant d'allumer la lumière. La décoration permettait aisément de deviner qu'il s'agissait d'une chambre d'adolescente. Néanmoins, tout était parfaitement rangé et ordonné, rien ne traînait, chaque chose était là où elle devait être. C'était comme si personne n'était rentré dans cette chambre depuis bien longtemps.
Wolfgang entra à l'intérieur puis, intrigué, demanda innocemment :


"Elle est où, votre fille ?"

L'homme ne répondit pas, ses lèvres tremblèrent légèrement et il baissa la tête. Wolfgang fronça des sourcils et s'exclama avec un manque de sérieux flagrant, comme s'il était totalement dépourvu d'empathie :

"Ah non ! Ne nous faites pas le coup des parents qui ont perdu leur fille, parce que sinon on va s'en vouloir à mort !"
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] ClockLun 12 Déc 2016 - 21:14
Depuis les premiers instants de ma rencontre avec Wolfgang j’avais cette étrange appréhension dont je ne parvenais pas à me défaire, qui confinait par moment à une inavouable attirance. Mes gardiens successifs le diraient tous en chœur : j’ai toujours été appâtée par le danger et cette inclination perfide ne manquait pas de me jouer des tours.

Mon mystérieux compagnon paraissait vouloir conserver ses secrets puisqu’il ne m’apprit rien de plus que son nom. Soit. Je me promis de creuser davantage lorsqu’il serait un peu plus en confiance et que je le sentirais moins tourmenté. Car, en effet, étant dotée d’une forte empathie, j’avais rapidement perçu l’impérieux désir dont j’étais l’objet et qui n’était certainement que la répétition de la pulsion dérangeante qui flamboyait dans les yeux de Wolfgang alors qu’il venait de me sauver la vie. Je ne saurais toutefois mettre des mots sur celle-ci, j’en percevais l’intensité sans en connaître pour autant la nature exacte.

Wolfgang eut grand mal à se déshabiller, ce qui me laissa penser qu’il n’était pas à habitué à le faire. Je ne trouvai toutefois pas directement d’explication logique à cela. Il revêtit la tenue, pour le moins originale, que le Terrien avait mise à sa disposition. Ainsi habillé, il avait l’air moins austère et inspirait davantage confiance. Il me complimenta sur mes vêtements, suite à ma demande.

- J’avais bien remarqué que vous me dévoriez des yeux, lui répondis-je avec amusement.

Je notai un moment de flottement, comme si mon compagnon s’était perdu quelques secondes dans ses pensées. Il en sortit toutefois rapidement, ce qui me dissuada de le questionner à ce sujet. De surcroît, l’humain venait d’entrer à nouveau dans la pièce, nous invitant à rejoindre notre chambre. J’arquai un sourcil. Ne devions-nous pas dîner avant ? Toutefois, je gardai le silence et m’engageai à la suite de mon compagnon à travers le couloir.

Je sondai les lieux d’un œil méticuleux. Mon regard croisa celui de l’épouse du Terrien, alors que nous passions devant la cuisine. J’y lus une terreur qui n’avait rien de surprenant et qui ne suscita donc guère mon intérêt. Une odeur de cuisine flottait dans la demeure. Elle n’était pas désagréable mais je la trouvai un peu écœurante.

Robert nous introduisit finalement dans une chambre que je scrutai en silence. Les murs, peints dans une jolie couleur parme, étaient bigarrés de posters et de photographie aux tons colorés. Tout était impeccablement rangé et le lit avait été bordé si consciencieusement que pas un pli ne fronçait l’étoffe polychrome de la couette. Wolfgang questionna notre hôte. Je compris, lorsque la voix du Terrien trémula, quel était le drame qui se cachait derrière cette pièce. La réponse de Wolfgang m’arracha une grimace contrariée.

Je pivotai vers Robert. Mon regard se darda sur lui, perçant et inquisiteur mais trahissant une compassion qui n’était pas simulée.

- Nous sommes désolés, monsieur. Ne soyez pas blessé par l’indélicatesse de mon compagnon, il ne pense pas à mal.

Je m’étais exprimée d’une voix douce qui offrait un contraste avec l’autorité dont j’avais fait preuve auparavant. Je m’avançai vers l’humain. Il releva les yeux. Nos regards se croisèrent. Peut-être avait-il vraiment une bonne raison d’avoir si aisément dégainé son arme et d’avoir tiré sans hésiter sur Wolfgang.

- Il est hors de question que nous dormions ici, c’est un sanctuaire pour vous et je ne veux pas qu’il soit profané. Nous mangerons simplement, puis nous partirons.

Le Terrien se contenta de hocher la tête, restant muet. Probablement tout cela avait-il remué des souvenirs très douloureux. Il se retira précipitamment. Ses pas retentirent dans le couloir, nerveux. Je l'entendis parler à sa compagne dans la cuisine, sans discerner les mots qu'ils échangeaient. Je tournai le visage vers Wolfgang, qui s'était davantage avancé dans la chambre que moi. Une nouvelle fois, mes pupilles se heurtèrent au verre de ses lunettes de soleil. Je n’avais jamais senti de méchanceté en lui mais qu’est-ce qu’il pouvait être maladroit…

- Retournons dans le salon, vous voulez bien ?
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] ClockMar 13 Déc 2016 - 21:32
Wolfgang avait été très amusé de la réponse de Sinka par rapport au fait qu'il avait dit qu'elle était à croquer. Sa phrase n'avait certainement jamais été aussi vraie, c'était d'une telle ironie qu'il avait trouvé cela très marrant. Mais il s'était, l'espace d'un instant, demandé si elle avait pu sentir quelque chose chez lui, comme une éventuelle hostilité ou un profond désir, mais les messes-basses émanant de la cuisine avaient rapidement chassé ces pensées pour le focaliser sur autre chose.
C'en était suivie cette petite balade dans le couloir jusqu'à arriver à leur chambre de leur défunte fille. Wolfgang n'avait pas la moindre compassion pour cet homme qui n'était qu'un repas comme il en avait goûtés par milliers et qui lui paraissaient désormais assez fades, voire parfois même écœurants bien qu'il en raffolait autrefois. Peu importe que le moustachu ait perdu des proches ou ressente de la tristesse, pour Wolfgang, ça lui était égal. Mais quand Sinka exprima sa désolation, tout en incluant le Grand Méchant Loup dans sa phrase, ce dernier arqua un sourcil.


*Nous ?* pensa t-il, étonné.

*Mais je ne suis pas désolé, moi !*

Malgré tout, il garda le silence et laissa faire sa chère compagne. Elle était plus douée que lui en paroles. Puis, soudain, elle prit une décision qu'il ne comprit pas : ne pas dormir ici ?! Mais... que... Pourquoi ?! Qui que quoi donc où ?! Il la regarda avec un grand air d'étonnement, ne comprenant rien de ce soudain revirement de situation. Profaner un sanctuaire ? Sérieusement...? Mais... ce ne sont que des humains, bon sang ! Pourquoi tant d'égard ?
Sinka était décidément une jeune femme très surprenante. En apparence fragile et vulnérable aux premiers abords, elle avait ensuite fait preuve d'une forte assurance et d'une autorité que même le Grand Méchant Loup respectait, avant de, finalement, montrer une très forte empathie envers leurs agresseurs.


*Hm... Améliorer l'empathie. Être plus gentil. Je prends note.*
pensa t-il tout en l'observant.

C'était ainsi qu'il pouvait améliorer sa sociabilité afin de se fondre dans la masse et se faire plein d'amis sur facebook.
Cette fille pleine de surprise commençait à susciter chez lui un intérêt autre que pour son goût délicieux, son odeur alléchante et son apparence appétissante. Sa personnalité l'amusait autant qu'elle l'intriguait. Ce mélange de vulnérabilité et de haute estime qu'elle avait d'elle-même, cette association d'une grande assurance et d'une incontestable autorité mêlée à cette profonde empathie qu'elle ressentait pour ces êtres insignifiants et une forte sensibilité, faisait d'elle une personne très intéressante à ses yeux. Il était incapable de la comprendre.

Après l'intervention de la fille au physique juvénile, le type à la moustache retourna vers sa compagne, dans la cuisine. Le Grand Méchant Loup tendit l'oreille. Ils chuchotaient encore et il dût se concentrer pour deviner les mots qu'il n'entendait qu'à moitié.


"Maria ! Tu les as en ligne, là ?"

"Sssht ! Oui oui, attends..."

"Non non, raccroche, raccroche ! Ils... Ils vont partir après mangé, finalement... N'amenons pas la police, ça ne fera que nous attirer encore plus d'ennuis..."


La femme prétexta une fausse alerte finalement, un malentendu, puis raccrocha au nez de l'agent de police. Elle devait probablement fusiller son mari du regard maintenant, mais ça, Wolfgang ne pouvait pas l'entendre.

"Comment tu as fait pour les convaincre ?"

"Je... J'ai rien fait... C'est la fille qui a décidé... Elle n'est pas comme Lui... Elle n'est pas un monstre..."


Retour dans la chambre où se tenait l'homme aux cheveux noirs et exceptionnellement à la chemise hawaïenne, qui venait justement de recevoir la demande de Sinka de retourner dans le salon. Il la suivit alors qu'un sourire s'était dessiné sur ses lèvres. Finalement, tout rentrait dans l'ordre, il n'y aurait pas de flics. Tant mieux, il n'aurait à tuer personne.

"C'est merveilleux..." affirma t-il tout bas.

Sinka l'avait probablement entendu mais ne comprendrait certainement pas le sens de cette phrase, sortie de son contexte.
Ce qu'il trouvait merveilleux, c'était cette histoire qu'il était en train de vivre, ce conte qui s'écrivait au fur et à mesure de leurs choix. Il s'était volontairement tût à propos de l'éventuelle arrivée de la police pour voir comment tout allait se dérouler et, finalement, Sinka était parvenue à les sortir de cette mauvaise passe, sans même avoir conscience de son éventualité. Il ignorait si des gens rédigeraient ce conte, un jour, comme ça avait été le cas pour les nombreuses fables à propos de lui, mais il était convaincu d'une chose : c'était le début d'une magnifique histoire. Malgré tout, une grande et essentielle question demeurait : ce conte s'achèverait-il sur une Happy End ?

Il la suivit dans le couloir et, soudain, alors qu'ils furent en son centre, il prit Sinka par les épaules, et l'emmena précipitamment dans une pièce située sur le côté en ouvrant la porte brusquement. Son odorat ne l'avait pas trompé : il s'agissait bel et bien de la salle de bain. Il poussa doucement la porte avec son pied afin de la refermer, et fit face à la jeune fille aux cheveux mauves.

"Puisque nous sommes à nouveau en toute intimité..." commença t-il, tout en déboutonnant sa chemise aux tons orangés et aux motifs floraux.

Il la ôta ensuite, lui dévoilant à nouveau le torse musclé de son corps parfait. Oui, les chevilles ça va, sinon.
Mais Wolfgang n'avait pas embarqué Sinka dans la salle de bain dans le seul but de la faire profiter d'un strip-tease, notamment parce qu'il n'en aurait même pas compris l'intérêt si on lui en avait donné l'idée. Non, il avait bel et bien une idée derrière la tête et ne fit pas durer le suspense plus longtemps :


"Est-ce que cela vous dérangerait de m'aider à retirer ces boules de métal qui se sont plantées dans ma peau ? En particulier celles dans le dos, j'aurai un peu de mal à le faire tout seul. Ça pique un peu, quand même."

Sans attendre sa réponse, il fouilla rapidement dans les tiroirs des meubles, et trouva une pince à épiler. Il haussa des épaules.

"Ça devrait faire l'affaire."
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MessageSujet: Re: Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML]   Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux [PV LGML] ClockMer 14 Déc 2016 - 21:13
- Qu’est-ce qui est merveilleux ?

Décidément, il avait des réflexions singulières et inappropriées. Wolfgang manquait cruellement d’empathie et de sensibilité, mais cela n’était pas nécessairement un défaut. Mes gardiens n’avaient été que rarement des personnes fréquentables, et c’était bien pour cela que je les avais choisis. Lorsque vous êtes diplomate et compréhensif, c’est une bonne chose que d’être accompagné par des êtres que le remord ne dévore pas. Je l’avais rapidement constaté. Toutefois, tant que les limites n’étaient pas clairement établies entre nous, le détachement de mon compagnon restait pour moi un problème car il pouvait se retourner contre moi à tout moment.

D’ailleurs, il m’entraîna sans prévenir dans une des pièces de la maison et commença à se dévêtir. Je le regardai faire avec une certaine consternation, me questionnant sur ses intentions non sans une pointe d’effarement. Fort heureusement, il me révéla assez rapidement le pourquoi du comment, ce qui m’arracha un léger soupir de soulagement. Il se mit aussitôt à fouiner dans la salle de bain jusqu’à trouver une pince à épiler.

- Vous m’avez sauvée après tout, je vous dois bien ça.

Certains auraient rechigné à extirper ainsi des munitions emprisonnées dans la chair, mais ce n’était pas mon cas. J’avais déjà eu à faire à des blessures bien plus répugnantes. Malgré mon air de poupée, je n’ai jamais été une petite nature et j’acquiesçai pour lui signifier que j’étais partante.

- Commençons par le dos alors, lui dis-je.

Je m’emparai de la pince. Je posai les mains de chaque côté de l’abdomen de Wolfgang et y exerçai une légère pression afin qu’il pivotât. J’examinai quelques instants la manière dont les projectiles de métal s’étaient fichés dans sa peau. Ils n’y étaient pas enfoncés en profondeur et n’avaient vraisemblablement causé aucune blessure. Je notai au passage qu’il était vain d’essayer de l’abattre avec une arme humaine –tout du moins une arme à feu.

Je comptai méthodiquement les balles. Il y en avait six dans le dos, et une sur le torse. Robert n’y était pas allé de main morte. Dire que ces munitions m’étaient destinées… Une seule aurait suffit à m’ôter la vie. J’approchai la pince à épiler du projectile dont la hauteur m’était la plus accessible : autant commencer par le plus aisé, afin d’estimer la difficulté de la manœuvre.

- Serrez les dents, ça va faire mal. Enfin, peut-être…

Appuyant sur les rebords de l’instrument, je m’évertuai à saisir la petite boule de métal sans trop tourmenter l’écrin de chair dont elle était captive. Je tirai d’un coup sec. Je parvins à l’extraire du premier coup : la dextérité ne m’a jamais fait défaut. Je desserrai les bords de la pince. Le projectile tomba. Il tinta en ricochant sur le carrelage de la salle de bain puis y tourna quelques secondes avant de s’y stabiliser.

- Ça va ?

Je n’attendis pas sa réponse, de toute façon il fallait bien retirer toutes les balles, et m’attaquai aux suivantes. Je les extirpai ainsi une à une, avec ce qu’il fallait de délicatesse et ce qu’il fallait d’inflexibilité.  Le dos de Wolfgang fut bientôt immaculé. Machinalement, je l’effleurai du bout des doigts. Mes mains glissèrent jusqu’à ses hanches, l’invitant à pivoter à nouveau. Il pouvait probablement retirer la dernière balle tout seul, mais j’étais lancée… Je m’en chargeai donc prestement.

- Je pense que c’est bon.

Je le scrutai afin de vérifier qu’il ne restait effectivement aucune marque sur son torse. Relevant les yeux vers son visage, je sentis son regard me transpercer à travers ses lunettes. Je fronçai le nez, posant la pince à épiler sur le rebord du lavabo –auprès duquel nous nous tenions- sans quitter Wolfgang du regard. Quelques secondes s’écoulèrent avant que je me ressaisît. Je me détournai alors de lui, l’air de rien.

- Allons manger maintenant. Cette odeur de nourriture dans la maison doit vous asticoter.

Puis je quittai la pièce, rejoignant le couloir pour me diriger vers le salon.
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