Sujet: Vers la bordure extérieure V.2
Mar 2 Juil 2019 - 17:34
La chose était désormais faite. Qu’importe le passé, qu’importe le présent et même… le futur, la famille Snõ serait une nouvelle fois vassal des Cold. Inéluctablement un sentiment de rancoeur persistait dans le coeur glacée de notre démon du froid. Oui, malgré toute la perfidie de ces monstres, à l’intérieur, sommeillait toute de même un once d’émoi, dissimulé derrière un rideau ne laissant croire qu’à un mur de glace d’émotions négatives. Soumis, physiquement et mentalement, le très ancien arcosian paradait pourtant avec une démarche sûre et stable. Certes si ses ambitions, dans l’oeuf, venaient de trépasser, savoir que l’héritier de Reibai le gouvernait lui suffit à croire en la future domination de l’univers entier, et, dans son sillage, il trouverait le plus grand général des armées que l’univers n’a jamais autant craint. Écrit en ce jour, sur le sable ardent d’Héra, sa destinée mêlée à la fatalité, dictait à son rang de n’être au bout du chemin que le second… Pourtant les seuls responsable de sa situation actuelle demeurait sa présomption et son orgueil.
Vous ne pouvez peut être pas imaginer ma peine, cette douleur qui m'incombait en ce moment, cette sensation amère et sèche, celle que l’on ressent quand la vérité que l’on pensait écrite n’est nul autre qu’une illusion éphémère dans laquelle l’on se pensait intouchable, puissant… vivant. Je ne le savais que trop bien, je devais me débarrasser de cette dernière petite étincelle de frustration et accepté mon destin, celui de n’être qu’un pion tandis que la gloire éternelle continuera d’illuminer la plus grande famille. Mes voeux, je ne les reniait pas. Non… Il était un fait rare, le seigneur Freezer, que disais-je, l’empereur Freezer s’était souscrit à mon jeu, mes règles, lui dont le titre de maître de la fourberie imprégnait son nom, et c’est à la loyale qu’il avait réduit mes rêves au néant. Si en l’état je choisissais de fuir, reniant ma parole comme un lâche et un traître, je ne vaudrait guère mieux que la plèbe. Tout au fond de moi, si ma route ne me permettait pas d’embrasser le soleil et d’y céder mon corps, alors je demeurai son rayon, ses ondes brûlantes, le bras armée de mon maître qui guidera les mondes à son joug.
Je n’avais guère pris le temps de me remettre des blessures marquant ma peau, rappelant alors les derniers instants de cette illusion qu’était ce “combat”. Un souvenir impérissable qu’il me fallait endurer seul et me prévenir par ma seule volonté. J’avais sur moi, une veste sombre, dissimulant mon identité, et également l'écoeurement visuel qu’affichait mon torse meurtri, et c’est ainsi que je me présenta à la station spatiale de la planète désertique qui apprêtait mon bâtiment.
- Rakeer je présume, votre vaisseau est prêt nou… nous… aarrghhhh suffoquait le pauvre autochtone qui avait plié le genou tout comme moi, et qui en l’état se pensait peut être du même acabit que mon rang. Le regard vide d’expression que j’exprimais ne rassurait pas le pauvre être qui se griffait la gorge contrastait avec la terreur que lui portait, avant que je daigne relâcher la pression psychokinétique que j’excercais.
- La prochaine fois tu t’adresseras à moi en me nommant Seigneur rajoutais-je d’une voix calme mais roque, suffisamment sévère par le ton pour faire suer de grosses goûte le pauvre employé
- Ou.. Oui...Seigneur Rakeer…
- Le dit Tundra est-il arrivé ?
- J…Je regrette… Seigneur… Il ne devrait plus tarder…
Mon regard s’étant détourné du pauvre homme, je resta là quelques secondes, immobile devant le souffle encore saccadé du préposé à la station.
- Appareiller le bâtiment, nous partons dans l'instant.
- Bien... mon seigneur !
Pénétrant dans l’appareil de l’empire, Je me questionnais toujours sur le pourquoi de la chose… Oui, pourquoi Freezer m’avait assigné quelqu’un, un travail aussi simple que son ordre sera exécuté sous l’heure, surtout dans l’état instable sous lequel mon esprit est torturé… m’enfin, un bon massacre allait me permettre de passer outre et d’avancer, c'était une évidence, ce malheureux Tundra n’avait qu'à être à l'heure.