La découverte des dégâts

Pendant son voyage spatial, Minerva avait réfléchi au nom de son nouveau navire des étoiles. Elle cherchait un nom qui pouvait inspirer plus l’étude, la recherche et la sagesse qu’un nom inspirant la terreur. Ou un nom qu’elle désignait de « vraiment nul » comme  elle s’était proposée à elle-même ; « le vaillant vaisseau », « le choupinet », « l’arc de Zoé ».
 
Elle arriva au niveau de la Terre. Elle y resta en orbite le temps de s’identifier et de se refaire une beauté dans la salle de bain. Puis elle descendit patiemment à la base de lancement.
Une fois à l’intérieur, elle gara son vaisseau dans un grand hangar dédié aux vaisseaux du même type. En descendant, elle trouva un nom qui lui allait. Elle avait lu ce nom dans un vieil écrit, qui était celui d’une ville à la grande bibliothèque, pleine de savoir.
Toute heureuse à l’idée d’avoir trouvé le nom de ce qui sera sa nouvelle base, elle trouva quelques mécaniciens dans la base et leur demanda d’aller peindre le nom de son vaisseau sur la coque. « L’Alexandrie ».
 
Une fois à l’accueil de la base de lancement, elle chercha un journal pour les nouvelles, se mit à côté d’un poste de radio et établit son nouvel itinéraire pour pouvoir rentrer dans sa petite ville à l’écart de grandes cités.
Elle savait que toutes les villes principales avaient été détruites. Elle nota les endroits les plus atteints et chercha également dans son carnet d’adresse les amis et contacts qui auraient pu être touchés par la catastrophe. C’est à ce moment-là qu’elle se rappellera du mécène, qu’elle aurait bien voulu oublier quelques jours de plus. Lui avait échappé à cette catastrophe.
Une fois qu’elle avait relevé les noms de son carnet d’adresse, elle envoya quelques messages à ceux-ci, espérant qu’ils lui répondront plus ou moins rapidement. Bien que la mort n’ait aucune influence sur elle, elle trouvait ça triste que celle des autres s’abrège pour une guerre qui ne les concernait pas.
Tout en sirotant une bonne cannette de jus de fruits, elle lisait la presse pour comprendre qui était à l’origine de ce tragique accident, mais ne trouvait que des faits contraires.
Cette histoire l’agaça, mais la femme espéra également que cela ne se reproduirait pas. Les guerres, ce n’est pas souvent spécialement utile. Si elle avait été une grande guerrière, peut-être qu’elle aurait apprécié y participer. Mais pour l’instant, elle n’était qu’une chercheuse, une aventurière, une femme de lettres. Elle avait étudié les guerres du passé, elle savait souvent comment cela se terminait.
 
« Ah, le monde du vivant… » soupirait-elle.
 
Après deux heures à dénicher les informations, itinéraires et avoir essayé de reprendre contact avec ses connaissances, Minerva se leva et partit en direction de son petit patelin, qui avait été épargné mais accueillait certainement quelques réfugiés.