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S'il était au courant de l'existence de ces bases de lancement, Vegeta n'y avait jamais mis les pieds. À quoi bon ? Il avait tout ce qu'il lui fallait à domicile. Tout ce qu'il pourrait trouver ici ne serait qu'une pitoyable contrefaçon. Mais ne sachant pas comment Bulma pourrait réagir à l'idée de cette excursion, mieux valait peut-être qu'elle n'en sache rien ; or, il serait difficile de le lui cacher si son point de départ n'était autre que la demeure.
Peut-être le prince était-il capable de piloter le vaisseau sans l'aide de personne, mais de là à le faire décoller sans laisser de traces... À supposer qu'elle ne soit pas là pour le voir s'envoler, il serait difficile de cacher la soudaine disparition d'une telle quantité de carburant.

Ainsi en était-il réduit à faire usage de ce qui, selon toute vraisemblance, était devenu un service public ; aussi arriérée que soit la population de cette planète, il fallait croire qu'elle commençait à rattraper son retard. Ce n'était encore qu'un début, mais c'était toujours mieux que rien, considérant qu'ils commençaient à peine à maîtriser le voyage spatial lorsqu'il leur avait rendu visite pour la première fois.
Enfin, il ne devrait pas s'en plaindre : c'était après tout la promesse que la Capsule Corp. avait - en tant que pionnière - encore de belles années devant elle. Comme si la technologie de miniaturisation qui avait fait leur réputation, avant-gardiste même pour les portions les plus évoluées de la galaxie, ne suffisait pas à asseoir leur domination. Non, son petit confort n'était pas près d'être menacé - du moins pas de cette manière.

Arrivé sur le tarmac, Vegeta se dirigea vers les navettes d'un pas résolu, bien décidé à ne pas perdre plus de temps. L'idée qu'il puisse y avoir un protocole à observer ne l'avait même pas effleuré ; ce n'était pas comme s'il en aurait eu quelque chose à faire, de toute façon.

« Monsieur ? C'est la première fois que vous - »
« Laisse-moi tranquille. »

La sécheresse de la réplique parut suffire à faire taire le membre du personnel - assez longtemps au moins pour qu'il accède à l'un des appareils sans être interrompu à nouveau. Comme il l'avait prévu, celui-ci était une copie conforme du modèle à bord duquel il avait voyagé pendant de nombreuses années. Ils n'avaient même pas cherché à le cacher : tout était reproduit au détail près. Si ce manque d'inventivité n'était pas sans éveiller chez lui un rien de mépris, force était d'admettre que ça lui facilitait la tâche : il aurait pu le programmer les yeux fermés.

« On y va. » décréta-t-il d'un ton autoritaire après l'avoir connecté à la capsule voisine, celle dans laquelle il avait vu s'engouffrer sa subalterne. Sans lui laisser le temps de répondre - ou à un autre responsable celui de venir se mêler de ses affaires -, il entra sa destination sur le tableau de bord et laissa l'engin faire le reste. Il ne lui faudrait pas longtemps pour quitter l'atmosphère.