Eliminatoires - 27ème Tenkaichi Budokai

« Il y en a, du monde... Je n'aurais pas cru que le tournoi attirerait encore autant après ce qu'il s'est passé la dernière fois ! » fit Krillin, peinant à apercevoir le bâtiment principal au milieu de la foule dense et compacte lui barrant le passage.

Certes, il aurait pu s'envoler pour mieux s'y retrouver, mais il n'aurait pas été bien judicieux d'attirer l'attention aussi vite... Surtout s'ils espéraient passer une « journée normale » pour une fois - chance qu'ils n'avaient pas vraiment eue la dernière fois.
Mais effectivement, les spectateurs étaient venus nombreux, se pressant déjà par milieux sur le site de la compétition pour acheter leurs billets - ou, pour ceux les possédant déjà, se procurer nourriture et rafraichissements en vue de la compétition.
Si on lui avait dit lorsqu'il y avait pris part pour la première fois, il y a de cela trente ans, que les arts martiaux mobiliseraient tant de monde, il n'y aurait pas cru ! Et si la popularité du champion en titre n'était pas étrangère à cela, il aimait se dire qu'eux aussi avaient contribué à cet engouement avec leurs performances passées... Tout cela ne le rajeunissait pas.

« C'est vrai, il y en a beaucoup. » abonda sobrement C-18 derrière lui, leur fille dans les bras.
« Je me demande si le vœu qu'on a fait pour leur faire oublier Buu a aussi effacé la tuerie de la dernière fois... »

S'il n'était pas présent cette fois-là, il était conscient - comme tous les membres de leur petit groupe - que des mesures avaient été prises pour permettre à Buu de vivre sur Terre sans avoir à répondre de ses crimes.
Cela n'avait pas forcément plu à tout le monde, d'aillleurs, ne serait-ce que par crainte qu'il recommence à semer le chaos, mais force était de constater que cela ne leur avait pas encore causé de problèmes jusqu'à maintenant... Est-ce que ce souhait aurait par extension fait disparaître le souvenir du massacre commis par Vegeta ? Ce ne serait sans doute pas plus mal...
Voir le passage se dégager devant eux au gré des déplacements du - futur - public le coupa dans sa réflexion, l'encourageant à avancer avant que quelqu'un d'autre passe devant lui.

« Allez, allons-y ! Tu es sûre de ne pas vouloir participer ? » fit-il en avisant sa compagne par-dessus son épaule.
« Il faut bien que quelqu'un s'occupe de garder Marron. » se justifia-t-elle laconiquement, secouant la tête en signe de négation.

La vérité était surtout qu'ayant eu vent de leur participation, Satan lui avait fait remettre une enveloppe en toute discrétion par l'un de ses collaborateurs. La somme qu'elle contenait n'était certes pas aussi importante que celle qu'elle aurait pu négocier en l'acculant comme elle l'avait fait la dernière fois, mais cela lui évitait d'avoir à faire l'effort de participer - d'autant que la compétition promettait d'être rude. Après tout, le Namek avait donné du fil à retordre à son frère autrefois, et c'était sans parler de Son Goku... Oui, c'était aussi bien comme ça. Elle devrait néanmoins veiller à laisser entendre qu'elle pourrait bien participer à chacune des prochaines éditions, si cela lui rapportait tant à chaque fois.
C'était évidemment une fausse excuse en cela qu'elle aurait très bien pu confier sa fille à d'autres de leurs amis - même si certains étaient absents cette fois, à commencer par Bulma, il y en avait encore plus qu'assez dans les tribunes pour qu'elle soit bien entourée -, mais elle savait n'avoir pas à s'en expliquer davantage. Pour preuve, Krillin se contenta d'opiner sans plus poser de questions.

« Bon, comme tu voudras ! »

L'inscription ne fut qu'une formalité ; il l'avait fait bien assez de fois par le passé pour que ce soit presque un automatisme chez lui, même si, contrairement à d'autres, son seul nom ne suffisait pas à susciter des réactions de la part des organisateurs. C'était aussi bien comme ça : il avait déjà assez de pression à l'idée d'affronter ses amis dans un cadre officiel comme celui-là sans en plus avoir à se dire qu'il avait des « admirateurs » à potentiellement décevoir... Outre sa femme et sa fille, évidemment, qui l'observeraient depuis les gradins. Ce n'était pas le moment de se tourner en ridicule !

« On se retrouve plus tard ! » leur dit-il en leur adressant un signe de la main avant de s'engager du côté des participants. La petite Marron agita la main en retour ; sa femme, quoique plus discrète, lui adressa un signe et un léger sourire.

« Bonne chance. »

Le moment était venu pour elle de gagner leurs places dans les gradins - l'enveloppe qui lui avait été remise contenait également des places de premier choix au cas où la somme seule n'aurait pas suffi à la convaincre.

D'ores et déjà venu en tenue de sport - ou ce qui lui en tenait lieu depuis qu'il avait renoncé à son gi -, Krillin n'eut pas besoin de se changer et put directement aller en direction de la Punch Machine. Se rendre compte qu'ils en étaient restés à ce système lui fit émettre un soupir, mais il se garda de tout commentaire ; d'une certaine manière, cela leur facilitait les choses en leur évitant le risque de se faire repérer dès les éliminatoires. Et puis, personne ne devrait mettre l'appareil en pièces cette fois, avec un peu de chance.

« Bon, allons-y doucement... » se dicta-t-il à lui-même lorsque vint finalement son tour - et si les candidats l'entourant, autrement plus impressionnants, se mirent à rire plus ou moins discrètement en le voyant s'avancer, le score de « 204 » qui s'afficha à l'écran leur imposa rapidement le silence. Le disciple de Tortue Géniale fit la grimace, n'ayant pas prévu de frapper aussi fort, mais c'était heureusement encore assez raisonnable - si l'on peut dire - pour qu'il puisse s'éclipser sans plus de quelques regards éberlués.

Naturellement, un tel résultat était à n'en pas douter plus que suffisant pour lui garantir une place de choix parmi les qualifiés, même s'il n'en aurait la confirmation qu'une fois que tous les inscrits auraient pu tenter leur chance. Ne restait donc plus qu'à rejoindre l'entrée en attendant que l'on annonce qu'ils avaient été retenus, lui et les autres - du moins pour ceux qui avaient pu venir ; il ne percevait pas encore l'énergie de tout le monde.
Sa petite taille et ses envies de discrétion l'ayant retardé dans ses déplacements un peu plus tôt, que Krillin arrive après une partie de ses amis n'avait rien d'étonnant.

« Salut ! Content de vous voir ! » leur lança-t-il avec entrain. S'il voyait une partie d'entre eux plus souvent que la plupart des autres membres du groupe - ne serait-ce que du fait d'être resté vivre à Kame House des années durant -, il n'en était pas moins satisfaisant de les voir tous réunis à nouveau. Enfin, presque tous. « Goku n'est pas encore arrivé ? Et Yamcha, quelqu'un a de ses nouvelles ? »

Même si Chi-Chi semblait être revenue à de meilleurs sentiments lorsqu'ils avaient quitté le mont Paozu, le risque qu'elle interdise à son mari de se rendre au tournoi restait malheureusement non-négligeable. Quant à Yamcha, il n'avait pour sa part pas eu de nouvelles de lui depuis son départ précipité ce jour-là, et ce malgré le fait qu'il se soit montré aussi déterminé qu'eux à reprendre du service pour défendre la Terre. Aurait-il eu un empêchement ? Lui serait-il arrivé quelque chose lors de ce fameux match de base-ball... ?

« Tu es déjà passé à la Punch Machine, je suppose ? » demanda-t-il à son compagnon à trois yeux. Il aurait aimé poser la question à Piccolo également, mais s'il avait bien perçu celui-ci à proximité, tout portait à croire qu'il préférait rester dans son coin plutôt que de se joindre à ces retrouvailles. « Tu as une idée de qui va être retenu à part nous ? »

Ce ne fut qu’au terme d’efforts plus soutenus qu’elle ne s'était imaginé que la jeunette était parvenue à s’extirper de la foule qui s’était agglutinée aux différents étalages. Dans ses mains siégeait son dernier butin : trois brochettes de dango qu’elle comptait goulûment ronger, un petit plaisir bienvenu après les nouilles instantanées sans goût qui composaient une triste majorité de ses repas. Voilà bien quelques mois que Yukko se serrait la ceinture ; être un prodige des arts martiaux autoproclamé ne paie pas les factures, ou alors elle ne s’y prenait pas bien. Même son train de vie, pourtant déjà relativement austère, s’en était retrouvé menacé. Bienheureusement, le Tenkaichi Budōkai était l’occasion parfaite de résoudre cette déconvenue ; la fillette n’était pas sans savoir que le vainqueur de cette compétition sportive toucherait un joli pactole, de quoi garantir quelques belles années - ou mois, vu l’inflation ! - d’oisiveté qu’elle s’imaginait déjà combler à grand renfort de consommation de mangas dont nous tairons le genre.

Bien entendu, Yukko ne s’était point rendue sur l'île Papaya simplement pour se renflouer ou pour profiter de la cuisine de rue locale. En tant que martialiste digne de ce nom, la gamine cherchait constamment à mettre ses compétences à l’épreuve et pour rien au monde ne raterait l’opportunité de se mesurer au meilleur de ce que la planète bleue avait à offrir. Encore faudrait-il qu’elle s’y inscrive, cela dit, sachant que la fenêtre pour se faire était doucement en train de se clore. Ce serait dommage d’avoir fait le déplacement - instantané qui plus était - pour finalement rater le coche à cause de quelques friandises, aussi ragoûtantes furent-elles. Avalant expéditivement ses dernières confiseries, la garçonne se hâta de se rendre au guichet des inscriptions, non sans tenter à plus d’une reprise - mais hélas sans grand succès - de couper la file.

Elle se présenta ainsi aux organisateurs alors que quelques miettes fâchement récalcitrantes décoraient les coins de ses lèvres, s’enrôlant sous son véritable nom sans s’encombrer d’un quelconque pseudonyme. Nombreux furent les prétendants à la dévisager, hélas le genre d’imbéciles qu’elle ne pouvait toujours intimider d’un simple regard - mais qu’elle prendra un malin plaisir à recadrer lors des épreuves éliminatoires.
Du moins, c’est ce qu’elle aurait fait eurent ces dernières comporté des combats. Pourtant, et à sa grande surprise, cela ne fut pas le cas ; en lieu et place de matchs de qualification en bonne et due forme lui fut présentée la fameuse Punch Machine. Quelle blague ! Ainsi était-il question de réduire l’expression du talent martial de tous ces guerriers à l’exercice d’un simple coup de poing, une réalisation profondément insultante pour la jeune femme, et certainement plus encore pour les pratiquants dont la discipline ne se focalisait pas sur la frappe. Au moins, cela devrait expédier le processus de sélection et lui permettre de passer plus vite aux choses sérieuses.

Lorsque fut appelé son numéro, l’adolescente se positionna face à la machine avant d’expirer profondément, le poing droit armé à hauteur des hanches. Elle décocha alors un coup qui manqua d’entraîner l’engin tout entier dans une valse inélégante, sous les regards sidérés de la foule. Un sourire suffisant se dessina sur son visage lorsque le résultat fut affiché : un petit huit-cents-quelque-chose. Satisfaite, elle nargua ses quelques détracteurs, rendus silencieux, mais fut retenue par le personnel avant de pouvoir partir. Jugeant que la machine avait dû dysfonctionner, les organisateurs l’invitèrent à frapper à nouveau après quelques vérifications mineures.
Ennuyée - l’idée que le dispositif ne soit conditionné qu’à recevoir les coups du commun des Terriens ne lui ayant jusqu’alors effleuré l’esprit -, la fillette se soumit une seconde fois à l’épreuve, non sans quelques rouspétances. Elle se débrouilla pour enregistrer cette fois-ci un score un tantinet plus modeste, le nombre « 117 » apparaissant finalement à l’écran.

Rejoignant l’enceinte réservée aux sélectionnés, Yukko s’installa en position de squat dans le coin de la salle, évaluant les athlètes déjà présents et zieutant les derniers arrivants en devenir.

« C'est déjà fait ! » répondit-il à l'ancien élève du Maître des Grues lorsque celui-ci l'incita à valider son inscription. « J'y ai été un peu fort, j'espère que ça ira... »

Non pas pour le qualifier - y avait-il le moindre doute ? - mais quant au fait de ne pas attirer l'attention. S'il semblait inévitable qu'ils finissent par se faire remarquer, autant repousser ce moment autant que faire se peut, ne serait-ce que pour éviter que leurs adversaires se désistent par crainte de ce qui pourrait leur arriver. Leur but n'était pas de traumatiser les participants « normaux », après tout.

Si Krillin était l'un de ceux à avoir gardé le plus de contacts avec le reste du groupe - l'avantage d'avoir vécu pendant longtemps à Kame House, jadis leur « quartier général » -, il n'en était pas moins ravi de retrouver tout le monde dans ce cadre particulier si cher à leur coeur. D'autant que certains d'entre eux s'étaient faits rares avec les années, à commencer par Chaozu dont il serra la main chaleureusement. À sa grande surprise, un autre visage familier fit son apparition, les appelant par leur nom Tienshinhan et lui.

« Oh, Uub ! Alors toi aussi, tu es là ? » s'étonna Krillin en voyant surgir le voyageur temporel. Avec tout ce qu'il s'était passé, il n'avait pas vraiment eu l'occasion de s'enquérir de ce qu'il était advenu de lui, au-delà du fait qu'il était en vie à la fin de leur combat contre Black. « Tu as l'air en forme ! »

Qu'il ne soit pas encore rentré chez lui - à son époque, s'entend - semblait vouloir indiquer qu'il n'avait pas encore atteint son objectif ; sujet qu'il valait donc peut-être mieux ne pas évoquer, au risque de toucher une corde sensible.
Après tout, ils étaient là pour s'amuser, et selon toute vraisemblance, c'était son cas également, ou il n'aurait pas abandonné sa recherche pour venir s'inscrire - à moins qu'il n'espère trouver « son » Son Goten sur la liste des compétiteurs ?

« Non, elle m'a dit qu'elle préférait garder Marron. » répondit-il à Piccolo en haussant les épaules, encore perplexe lui-même quant à cette décision. « Je ne vois pas pourquoi elle n'aurait pas pu la laisser au maître et aux autres, mais bon... Peut-être qu'elle n'avait simplement pas envie de se battre. Il faut dire que ça n'était pas très intéressant pour elle, la dernière fois. »

Restée en arrière alors qu'ils se lançaient - presque - tous à la poursuite des sbires de Babidi, sa chère et tendre s'était retrouvée à se battre contre les combattants de seconde zone restés dans l'arène, pour finir par Hercule Satan. Malgré la sympathie qu'ils avaient développé à l'égard de ce dernier avec le temps, l'on ne pouvait pas vraiment parler d'adversaire de valeur... Même si c'était plus la récompense que le challenge qui l'avait convaincue de participer au départ. Il avait fallu participation illicite de Goten et Trunks pour qu'elle rencontre une vraie résistance - et encore !

« Je suis sûr qu'il a une bonne raison ! » tenta-t-il de défendre Yamcha lorsque les autres se mirent à douter de le voir arriver - même si, à vrai dire, lui-même n'y croyait plus vraiment.

C'était toutefois étonnant qu'il n'ait pas pris la peine de se manifester d'une manière ou d'une autre - n'avait-il pas prouvé avoir toujours son portable sur lui pour des raisons professionnelles ? -, fut-ce pour dire qu'il ne pourrait finalement pas être des leurs ; disparaître sans un mot n'était pas dans ses habitudes.
Sentant la crispation que cela causait chez ses pairs, l'ancien moine préféra changer de sujet ; il tenterait de le joindre plus tard s'ils devaient rester sans nouvelles.

« Mais dis-moi, Uub, où est-ce que tu étais, depuis l'autre jour ? Ne me dis quand même pas que tu t'es installé à l'hôtel ? »

Certes, ils ne se connaissaient pas encore beaucoup - même si lui semblait très bien renseigné à leur sujet -, mais les épreuves qu'ils avaient traversé ensemble avaient fait de lui l'un des leurs, même s'il n'avait pas été le disciple de son meilleur ami. Le laisser dans une précarité relative semblerait dès lors peu correct, d'autant que ce n'était pas comme si la place leur manquait ; Bulma elle-même ne savait sans doute pas combien de chambres comptait sa résidence principale, et Tortue Géniale lui avait déjà avoué se sentir seul depuis que C-18 et lui s'en étaient allés...

C'est alors que Son Goku fit son entrée, confirmant avoir bel et bien réussi à surmonter les réticences conjugales... Ou être condamné à les subir de plein fouet à son retour s'il s'était éclipsé en douce. Toujours était-il qu'il était des leurs, et c'était bien là le plus important à cet instant ; si nombreux qu'ils soient déjà même en son absence, il aurait été dommage de devoir se passer de lui !

« Ah, Son Goku ! Salut ! Je te présente... Euh... »

Par réflexe, il avait désigné Uub d'un geste de la main... Avant de se rendre soudainement compte de la situation délicate dans laquelle se trouvait celui-ci, confronté à une version de son maître antérieure à celle qu'il connaissait. Si le précédent créé par Trunks - l'autre Trunks ; le Trunks « du futur », si l'on peut dire - les avait, par la force des choses, initiés à la notion de voyage dans le temps, Goku inclus, comment lui expliquer que ce garçon était son élève alors qu'il ne l'avait jamais rencontré ? Et surtout, était-ce vraiment à lui de le faire ?

« En fait, c'est peut-être mieux s'il se présente lui-même... » se ravisa-t-il avec un rire gêné.

Certes, cela revenait à laisser Uub se débrouiller tout seul et il en était désolé, mais cela leur éviterait de commettre un impair ; il était après tout le mieux placé pour savoir ce qu'il pouvait dire, ce qu'en étaient les risques. D'après les dires de Trunks à l'époque, son monde n'avait pas changé malgré le fait qu'il ait modifié le passé, mais en était-il forcément toujours ainsi ?

Alors même qu'ils devisaient gaiement, les résultats finirent par être annoncés. Les mains sur les hanches, Krillin pivota pour faire face au tableau, curieux de découvrir sa composition.

« Ah, ça y est ! Voyons voir... »

Sans surprise, ils avaient tous été retenus pour prendre part à la suite des événements - et il était trop tard désormais pour que le bandit du désert fasse une apparition. Tant pis ! Puisse-t-il avoir une bonne explication, ou Krillin en connaissait deux qui peineraient à lui pardonner... Lui-même était déçu, mais il saurait s'en remettre.

« Hohooo ! On dirait que vous allez avoir plus de compétition que prévu, les enfants... » fit Tortue Géniale, qui, malgré son grand âge, restait plus prompt qu'eux à déchiffrer le tirage au sort et ses implications...

« Epina, Epina... » répéta Krillin à voix basse, tournant la tête de tous les côtés à la recherche du concerné. Drôle de nom, d'ailleurs : on aurait presque dit un... « Hein, quoi ? »

Tienshinhan l'avait repéré avant lui, et ne tarda pas à dispenser des recommandations en conséquence, mais aucun d'eux ne pouvait ignorer l'éléphant dans la pièce ; en l'occurrence, le fait que l'intéressé ne soit de toute évidence pas un simple terrien. Si sa tenue n'avait pas suffi à les mettre sur la voie - après tout, il s'était séparé de l'armure caractéristique pour n'en garder que les gants, les bottes et la combinaison -, la queue de singe qui en dépassait, elle, ne laissait aucune place au doute.

« Un... Un Saiyan ? Mais qu'est-ce qu'il fait ici, celui-là ?... »

Vegeta les avait certes prévenus du fait que son peuple n'était plus aussi éteint qu'ils avaient pu le croire, quelle qu'en soit la raison. Si c'était déjà une donnée préoccupante en soi, leur passif avec eux rendant difficile de ne pas interpréter leur simple existence comme une menace, ils ne s'attendaient certainement pas à en voir débarquer sur Terre - surtout aussi vite.
Krillin ne pouvait que se demander ce qui avait pu pousser l'un d'entre eux à venir jusqu'ici. Jadis, Nappa et Vegeta ne s'étaient pas privés de leur dire que la planète n'avait aucun intérêt pour eux avant d'apprendre qu'elle comportait des Dragon Balls. Celui-ci aussi serait-il venu les chercher ? Si c'était le cas, il risquait d'être déçu... Et surtout, pourquoi alors s'inscrire au tournoi ?
Le disciple de Tortue Géniale déglutit, d'autant moins rassuré que le Saiyan en question serait son adversaire - le premier, en plus ; était-il en mesure de faire en sorte que ce ne soit pas le dernier ?

« Je suppose que ce sera l'occasion de lui demander ce qu'il veut... »

Tant qu'à devoir le faire, il semblait moins risqué que ce soit une fois sur le terrain, à bonne distance des oreilles indiscrètes - et des potentiels dommages collatéraux. Il y serait plus facile de le maîtriser si les choses devaient dégénérer. Krillin ne put cependant pas s'empêcher d'émettre un soupir de dépit : pourquoi fallait-il que ça tombe encore sur lui ?