Les scènes de films qui vous ont marquées

Déjà, il faut savoir que j'adore. J'insiste *j'adore* la thématique générale de la roublardise. Braqueurs, Assassins, Espions, Swindlers, Justiciers déchus, etc... Tous ces individus secrètement déviants. Ces personnes qui, aux yeux de la société, s'exposent comme des individus qui ont très bien réussi leur vie, souvent représentés avec une classe et une élégance certaine. Mais qui, dans la réalité des choses, n'ont réussi qu'en trichant et en trompant secrètement les règles. J'adore les faux-dandies, j'adore les Gentlemen cambrioleurs, j'adore les espions charmeurs, et les mafieux dévoués. 

Si je vous dis ça, c'est pas pour rien. Le film dont je vais vous parler a été pour moi le premier, pendant mon adolescence, à me faire me dire que "Un film de bandit peut réussir à être méga cool, même avec des bandits clodos qui ne savent rien faire de leurs dix doigts". Le premier, avec Lock, Stock and Two Smoking Barrels à me faire dire que l'aspect de Faux-Conformistes Véritables-Déviants qui était donnée à ces personnages, n'était qu'une façade permettant d'aider à s'identifier avec moins d'effort à ces personnages parfaitement amoraux. Le second, celui dont la scène dont je vais vous parler est extrait c'est Snatch. Ce film n'est pas du tout mon préféré. En rien. Mais bon dieu. Après avoir passé un film entier à nous montrer deux ploucs perdus, cherchant à convaincre des gitans abrutis de trafiquer un match de boxe clandestin, qui avaient toutes leurs chances de se faire bouffer par le grand méchant Bookmaker avec lequel ils essayaient mutuellement de s'arnaquer... une scène finale épique se met en place. On enchaîne deux excellents morceaux d'Oasis et Massive Attack, sur une scène de combat incroyable, accompagné d'un montage aux petits oignons qui enchaîne les effets de styles inhabituels. La musique se coupe, se relance, la caméra pars au ralenti, fait des travelling avant tremblotants, des arrêts sur image. Et le gitan que l'on croyait débile tout du long aura finalement réussi à gagner sur tout les fronts en l'espace de même pas 10 minutes. Cette scène est juste PUTAIN d’électrisante, et suffit à elle seule à justifier de la qualité selon moi imparfaite mais pourtant indéniable du film. Et c'est ainsi que j'ai compris. Que même si j'adore l'imagerie du Gentleman avec un mauvais fond. Ce qui me plaît vraiment dans le thème du banditisme, c'est de voir des enfoirés sadiques souffrir, faire souffrir, et surtout, bafouer les règles. Pas besoin qu'ils soient cool, séduisants, intelligents ou bien habillés.

[NB: les deux vidéos se font suite]

Pour la deuxième scène, j'ai choisi délibérément de vous parler d'un film moins connu, qu’étonnamment peu de gens ont vu. Je l'ai pour ma part vu deux fois dans les salles obscures tant le film m'a mis une baffe. On est encore une fois très loin d'un chef d'oeuvre. On est sur du film con, avec un scénario prétexte à une effusion d'hémoglobine enroulée dans du bacon mais un film dont l'audace de réalisation m'a subjugué, passionné. Un film qui a flatté mon ego de joueur de jeux vidéos sans que jamais je me dise "Ah ouai nan le mec a juste fait un film à la première personne parce que les FPS sont à la mode". Non. On a un film où des gens se sont auto-persuadés que faire un film mi-amateur ultra violent à la première personne, ce serait un moyen de faire des mises en scène super cool et inhabituelles avec peu de moyens. Et qui après s'être auto-persuadés, m'ont persuadé moi. Le film bouge super bien, tout le temps. Tant et si bien que, contrairement à Snatch, choisir "une seule" scène marquante relève du défi. Y'en a plein, partout, et d'un spectateur à un autre, y'a 20 scènes différentes qui vont plus plaire que d'autres. Je vous parle d'Hardcore Henry. Un film tourné intégralement à la première personne à l'aide d'une Caméra Go Pro. Où on tue 300 soldats surarmés en l'espace d'une heure et demi de film. Et où, punaise, on a juste pas le temps de s'ennuyer. Avec un rythme effréné, tourné essentiellement en plan séquence, mais qui n'hésite pas à découper par montage quand le rythme le demande. Avec le soutien d'un Sharlto Copley ultra inspiré (mais genre, vraiment, inspiré). J'ose vraiment pas en parler plus tant je trouve qu'il vaut le coup d'être vu, juste pour le plaisir d'adrénaline de fou que le film procure sur un grand écran. Et puisqu'il faut faire un choix parmi les nombreux scènes du film, en voilà une. Plus le générique d'introduction, qui nous montre (par ce que j'interprète être une parodie de générique de James Bond) que le film est pas là pour sortir des chantiers battus, mais plutôt uniquement pour vous montrer des manières cool de voir des gens mourir. Oups. Mes tendances sadiques vont finir par être vraiment avérées, ayy?