Age : 32 Date d'inscription : 29/08/2023 Nombre de messages : 15Bon ou mauvais ? : Représente la justice, bien sûr. Zénies : 700 Rang : D
Techniques Techniques illimitées : Retard de croissance, Gestuelle élégante, Canne étrange, Projection éblouissante. Techniques 3/combat : Pétrification du flux, Tour de transmigration. Techniques 1/combat : Accordéon des diapositives.
Sujet: Liés par le Jugement. [PV] Sam 21 Oct 2023 - 10:27
Au coeur de Satan City, il subsiste de nombreuses activités. Que votre coeur vous porte jusqu'à la salle de cinéma, en face du rideau se levant à la pièce de théâtre, ou vous transporte aussi bien à travers l'onirisme d'une exposition artistique des plus originales... ci seulement une paresseuse poignée d'exemples, pourtant déjà en mesure de vous inspirer ou de vous révolter. Mais auriez-vous pensé récemment croiser le chemin d'un divertissement inavouable, là où le destin d'une vie se décide ?
" Tu te rends au tribunal ? Ohh, si seulement j'avais pu prendre mes congés cette semaine, j'aurais moi aussi pu y assister ! Les Cours d'Assises deviennent tellement prenantes, lorsque c'est elle qui les préside. Tu me raconteras la suite ? "
Depuis quelques mois, un nom n'avait eu de cesse de se propager depuis des lèvres corrompues. Un vice malsain se répandait comme une traînée de poudre : le plaisir coupable d'afficher en spectacle les fautes d'autrui, de construire une série pleine de rebondissements à travers la tragédie des meurtris. Qui l'eut cru ? La réalité se voulait plus captivante que ces fictions pourtant entraînantes !
Et lorsque la Cour se lève en un bruit, voilà que la chef d'orchestre se dévoile à l'émerveillement qui s'ensuit.
" Ahem. Mes chers spectateurs ! Petits et grands, initiés ou néophytes, aujourd'hui encore croît en moi l'honneur de servir le peuple à travers sa justice ! Moi, Juge de Barchifontaine - Sāra, de mon prénom - vous promets une croustillante affaire, qui ravira un peu plus vos délicats palais de la semaine à venir ! Que les passionnés se réjouissent, que les curieux découvrent, que les témoins prennent actes, que les criminels prennent garde ~... car en toute transparence, nous jugeons ici ce qui - tant l'espèrent - fera réfléchir les plus avertis et préservera de l'égarement les brebis. La séance est ouverte, mes amis ! "
Que serait la Juge Sāra, sans sa gestuelle des plus charismatiques ? Elle qui présentement déployait exagérément son bras vers le public au-devant, canne percutant le damier à ses pieds. Une telle noblesse se dégageait de sa posture fière, de son accoutrement faisant pâlir de honte jusqu'aux plus fortunés. Car il n'y avait rien de plus méritant à célébrer, à aduler, qu'un jugement des plus éclairés. Alors oui, la foule applaudissait. Oui, les braves s'agglutinaient devant sa majesté, après procès. Certains demandaient un autographe, d'autres suppliaient une chance d'être photographiés à ses côtés. Là une folie au moins constructive, dans une ville où le crime se doit d'être puni et averti.
Comment accueillir autrement une entité en mesure de fouiller le temps pour y dénicher des indices, des pistes, pour exposer la vérité, juger en toute sagacité ? Mais toute parole ne valant rien seule... en bon Juge, Sāra se contente de relier les éléments dans l'ombre, de s'assurer qu'éclate toute la lumière sur l'affaire, en la révélant au grand jour à terme d'une enquête communiquée et menée par cet incorruptible Avocat Général. Et parfois la défense gagne-t-elle, car le sel d'une représentation restera toujours son caractère surprenant et dépaysant. Et toujours ces bons citoyens s'échappent-ils de la salle, le sourire aux lèvres, les larmes au visage, quelque émotion au moins ici générée et implorant de se perpétuer.
Car derrière l'atroce vérité, se promet la justesse de la sentence prononcée. Vous en doutez ? Trop ressassé ?
" Tu as entendu ? Dame Sāra viendra au grand gala de Samedi soir ! Quelle robe devrais-je porter, dans le but d'impressionner son oeil avisé ? La rouge, la bleu ? Oh mais, suis-je là bien naïve, je ne peux y aller les mains vides. Gontran, mon cher ! Rends-toi utile, tu veux ? Il me faut une idée, un cadeau qu'elle sera sûre d'apprécier. "
" Pff, tout ça pour gagner en réputation... Je ne sais pas, moi. Offre-lui nos meilleures pralines ? Il paraît que depuis que l'autre saltimbanque lui a fait grâce d'un gâteau au chocolat, elle en raffole. Elle aime les sucreries en général, mais le chocolat serait vraiment sa faiblesse. "
Libérée de sa limousine, sous la marée des clichés la jeune femme au haut de forme s'avançait en permettant à ses talons d'honorer ce tapis rouge de sa présence. À cette énième fête, elle ferait bonne figure... séduirait l'auditoire avec sa verve légendaire, éclipserait avec élégance la délicatesse des nobles naviguant sur la piste de danse ! Oui, elle accepterait volontiers ces présents issus du cacao. Puis, elle châtierait ses donateurs pour cette exploitation violant les droits de l'Homme et ne respectant pas les normes environnementales.
Pourtant, derrière pareille machination, la femme de loi commençait à réellement prendre goût à ces plaisirs. Si au départ, tout déplacement se voulait calculé... au fil du temps, notre Juge bien aimée se galvanisait autant des fêtes que des offrandes à son égard. Sans pourtant perdre de sa superbe et de son impartialité, la voici se laissant surprendre à pester d'un agenda trop peu chargé. La voici face à la mine choquée d'une assistante visionnant la plongée de 2, 3, 4 sucres dans ce thé.
" Crunch crunch Abfolument, mon brave ! Néanmoins semble-t-il appréciable d'offrir à la Cour une crunch proff de vos dires. Louable que se veut votre initiative, vous n'auriez certainement pas omis si convenue procédure... Crunch N'est-fil po ? "
Si bien évidemment personne ne se risquerait à couper court à l'anodin caprice de cette Présidente estimée, au moins réaliste serait-il d'affirmer pouvoir observer une pointe de confusion là collée au faciès du public. Les loisirs et désirs de la dame de justice semblaient peu à peu prendre une part intrusive sur sa vie. Mais pour quelle raison ? Madame ne pouvait-elle faire preuve d'un peu de patience, avant de s'adonner aux joies de la dégustation ?
" Il paraît que Dame Sāra vivrait dans une immense demeure. Quelle chance ! J'aimerais tant pouvoir jouir d'un si vaste espace, pour moi toute seule. Elle doit être si heureuse de cette vie ! "
...
Qui serait heureux d'une telle vie ?
Le bruit d'une simple porte se claquant s'imposa, à l'orée de ce couloir mal éclairé. Au sein d'une ruelle des plus modestes, siégeait en effet une bâtisse rassemblant quelques logements : un appartement aux murs mal entretenus... Ce quartier n'avait rien de populaire, de même que les citoyens y résidant ne s'intéressaient que peu à la politique du pays et à ses institutions de droit. Selon eux, rien de tout cela n'avait de sens, par ici. La misère s'imposait en norme, la faim avait tout d'anodin. On s'y habituait, tout simplement... Parfois croisait-on quelques seringues, dispersées près des trottoirs. Là un endroit malgré tout bien tranquille, où les coudes se serraient davantage que les poings ne fusaient.
Voici un lieu idéal pour se laisser oublier, une cachette loin de la scène... ou au plus près de la vraie ?
Sara déposa pied au plancher craquant, avant de se retourner et de forcer quelques instants la grande plaque de bois à la séparer du monde extérieur. Maugréant à la fois, la jeune femme se résolut finalement à ne refermer cette porte qu'à moitié. De toute façon, il n'y avait pas grand chose à espérer voler. D'autant qu'elle s'entendait plutôt bien avec les voisins ou ne les voyait juste pas du tout, à moins d'en croiser quelques-uns séchant en plein jour.
Une toge bien sale se déposa au porte-manteau, tandis qu'un dessert se stocka dans le frigo. La demoiselle aux cheveux ondulés plaqua ensuite son dos contre ce dernier, déposant au sol son fessier. Recroquevillée, tête au creux de ses bras croisés, elle ferma les paupières. Un long soupir s'ensuivit...
Encore combien de temps, à faire semblant ? À faire semblant que tout va bien, qu'il y a un espoir. À garder la face, pour faire croire au monde que la folie se maîtrise. A-t-elle déjà coulé ?... Saṃ aurait-il raison, de la penser inapte à trouver un zeste de justice ? Elle n'est déjà plus si sûre du contraire. Après tant de mondes visités, de lois appliquées, le constat s'avère toujours le même. Ce sentiment amère, il perdure, lui rappelle sans cesse que tant d'incohérences règnent... qu'il y a toujours de la douleur derrière.
N'est-ce pas normal ? Sans la Sagesse, ne faut-il pas viser le moindre mal ? Ha... Allez soutenir ça, quand vous croisez leur regard. Derrière ce constat d'un SDF recourant à la violence, il y a souvent un vécu l'expliquant. Et en tant que Juge, il fallait trancher, traiter ces actes condamnables pour ce qu'ils étaient et ce qu'ils menaçaient de propager. Il fallait colmater la fuite, pendant que l'acide continuait de corroder les parois du barrage... Les humains enduraient des épreuves parfois horribles, de leur vivant. Et certains craquaient.
Alors oui, les donner ainsi en pâture au spectacle avait tout d'honteux. Mais au moins... on en parlait.
* Il me faut... *
Une lueur perça l'obscurité du salon, sinon de la pièce unique de cette demeure. Un bruit d'assiette, le son d'une fourchette, la mélodie des crocs dans la pâtisserie... oui, même un être suprême peut craquer. Ainsi donc, Sāra eut tôt fait d'engloutir 5 parts d'un large cake au chocolat... comme de faire tomber la moitié des sucres de sa tasse, en la portant à sa bouche. Elle rouvrit alors ce frigo, rempli de sucreries qu'elle ne prenait même plus goût à manger. En fait, ça commençait même à l'écoeurer, manquant de faire vomir ce physique humanoïde.
Mais elle continuait d'avaler ces bouchées. Parce que, comme pour toute drogue... c'est son effet, qui était recherché. Et si au début, il n'avait suffit que d'un morceau pour se sentir mieux... désormais, il fallait tout le gâteau. Là juste un mauvais moment à passer, après cela elle se sentirait à nouveau d'attaque. Elle aurait la force d'à nouveau déployer cette extravagance causant suffisamment de cohue que pour atténuer le cri du monde dans ses oreilles, que pour expirer une part de la corrosion l'assaillant également.
Au fond, il fallait bien l'avouer. Dans son cas, l'injustice était surtout pleurée par évidence d'impuissance, d'inutilité, de culpabilité.
Oh oui, qu'elle était bien misérable, cette pauvre Lin... cette moitié d'Éon rejetée par ses pairs, à prétendre pouvoir remplacer Sophía en imposant le jugement dans ce monde de cons. Un tonnerre d'applaudissement pour la justice des cons ! Hin, elle chassait une chimère, autant se l'avouer clairement. Plaire à la majorité ? Quelle belle connerie. Mais au moins, ça c'était à sa portée. C'était déjà mieux que rien, non ? D'être au moins reconnue par l'humanité... de recevoir un peu d'attention, de considération. C'est ça... un doux petit sucre dans le thé, ça fait... du bien...
...
L'assiette trembla, le nez renifla, le chocolat chuta... et les sanglots noyèrent l'obscurité de ces murs désolés.
...
" H-he ? J'ai renversé le sac ?... C-c'est vrai... cette lettre, j'avais oublié... " se reprit bientôt l'incarnation du Jugement, en se souvenant avoir relevé la boîte aux lettres avant d'entrer.
Les doigts encore tremblotants et la pâtisserie continuant de se répandre au sol, Sāra déposa négligemment à terre ce qu'elle détenait et saisit l'opportunité de se changer les idées : en ouvrant l'enveloppe et en dépliant le contenu de cette dernière, à la lueur du frigo.
Lettre a écrit:
Ô chère et grande Juge Sāra de Barchifontaine, J'ai l'honneur et le plaisir de vous annoncer que vous êtes l'invitée principale (et unique !) pour une mystérieuse (mais incroyable) pièce de théâtre en privé, au Grand Opéra-Théâtre abandonné, aux alentours de 20h00. J'imagine que vous devez vous poser de nombreuses questions suite à ces mots, mais gardez cette adrénaline pour notre rencontre ma Dame, car je tâcherai de vous accueillir comme il se doit, avec majestuosité, comme ce que je suppose être à votre goût. Je répondrai à vos doutes, avec bienveillance. Accordez-moi votre confiance, et vous ne serez pas déçue face à la surprise que je vous réserve. À vous, ma chère, mes salutations les plus distinguées,
Le Roi en Jaune.
* C'est quoi, ça ?... Comment a-t-il eu connaissance de cette adresse ? Je ne l'ai même pas indiquée au registre. Il fait partie du voisinage ? Il m'a suivie un jour où j'avais aussi quelque chose à stocker ? Le Roi en Jaune... Et ce signe... On me fait une farce ? * s'étonna la demoiselle, aux paupières écartées.
20 heures, qu'il disait. Fallait-il se rendre au lieu décrit, ou ignorer ? Ignorer, impliquait de continuer à déprimer. La Juge de Satan City avait toujours adoré les pièces de théâtre, mais ça n'était plus un secret pour personne. Et à un Opéra abandonné ? Voilà qui sentait le piège à plein nez. Potentiellement des représailles ? Bah, même là, que pourrait-on bien faire contre elle ? On voudrait s'attaquer au Temps lui-même ? Peuh, au pire, ça serait divertissant. C'est ça. Cette rencontre ne pouvait apporter que du bon ! Ou plutôt, elle ne pouvait pas apporter pire que la situation actuelle. Qu'importe le point de vue, ça serait pour le mieux, surtout en présence d'un individu si mystérieux.
D'un éclat nouveau en ses yeux, l'être premièrement spirituel sauta à pieds joints dans la douceur tout en se relevant prestement ! Ainsi arborait-elle à présent une pose bien plus digne, torse bombé et poings sur les hanches, sourire décroché à ce visage décomposé depuis trop longtemps.
" BIEN ! Roi en Jaune, qui que tu sois... moi, Sāra, Juge Suprême de ce monde et grande Lin intemporelle parmi les Éons, j'accepte humblement cette invitation des plus courtoises ! Prends garde malheureux, si tes intentions se veulent bien mesquines ! Car alors, je te châtierai par la plus pure des JUSTICES ! " parut se convaincre toute seule celle qui, par quelques pas théâtraux et gestes extravagants, peignit involontairement de chocolat une part de la pièce.
Il était grand temps de quitter ces murs proches et rassurants, pour se jeter dans l'inconnu d'un chapitre captivant ! C'est ça. Inspirer, expirer un bon coup, chasser ces idées noires et se vêtir de sa tenue la plus estimable. Arborer cet air intrépide et montrer au monde qu'il en faudrait plus pour la décourager ! (Jusqu'à la prochaine chute.)
Alors enfin, la prestidigitatrice temporelle claqua des doigts et son illustre personne rayonna de mille feux, avant de disparaître sous vos yeux !
...
" Wesh, mon reuf ! Chéeper, la meuf du d'ssus. C'est du Speed qu'elle a pris, ou c'est comment ? "
" Tshhh, lâche ça. Miskine elle est cool, vie d'ma mère tu la touches pas. "
...
En un éclat de lumière, voici que les environs crépusculaires et désolés de cette structure délabrée accueillirent la prestance d'une dame bien apprêtée ! Cette dernière portait bien évidemment ce haut de forme couronné, reconnaissable entre mille. De même que cette canne en bois verni, au pommeau fermement saisi. Immédiatement, les perles vairons défièrent avec confiance l'édifice au-devant ! La scène n'avait pas fière allure, néanmoins l'animal mystique s'avança avec vaillance. Oui ! Sāra pénétra les lieux par la porte principale et avec grand fracas !
" Mon cherrR camarade épistolaire ! Par l'aaAUUudace de ta requête, me voici jointe à la fête ! Ahem. Voyons, par où dois-je m'y rendre ?... " débuta de s'exprimer en grande pompe l'actrice faisant brutalement grincer l'obstacle battant, avant que ce dernier ne succombe aux jonctions mal entretenues et ne cause un vacarme en s'inclinant face à la Juge.
À la fois la chute des portes étouffa la réflexion à voix haute de la Terrienne aux cheveux blancs. Oui, celle qui, présentement, se caressait le menton tout en fixant les différentes voies du hall, d'un air circonspect. Heureusement, il ne fallut pas longtemps, avant que ne se présente à elle le son d'une télévision ou du moins en provenance d'un écran.
Oh ! C'est ! Qui c'est, déjà ?... Mince. Un présentateur radio commentaient les images vidéos et dépeignaient les exploits d'une silhouette féminine bien connue de la dame de loi. Comment s'intéresser à l'art dramatique de la Terre, sans avoir entendu parler d'elle ? Carcosa, c'est ça ! Le sourire aux lèvres, la Lin au costard bleuté ponctua spontanément la révélation : par une tape de la canne, qui résonna sur les dalles de l'endroit presque miteux. Quelle honte, que de ne pas entretenir pareil patrimoine, tout de même...
" Bienvenue au Grand Opéra-Théâtre ! "
Sa voix ?! D'où venait-elle ? Carcosa est ici ?... Éventuellement un brin naïve, l'élégante figure aux nobles souliers cherchait du regard la comédienne en bifurquant son attention ça et là, en quelques pas pivotant l'ensemble de sa célèbre personne. Rien ! Rien d'autre que ces flashs, ces petits projecteurs s'allumant à tour de rôle et en un bruit des plus caractéristiques. Depuis les recoins ils montraient la voie à suivre, à travers un couloir arborant alors des tons globalement ocres mais multicolores.
Le sens de la mise en scène... Cela ne rendrait une rencontre que plus marquante, quand bien même s'avancer en ces lieux au riche papier peint s'effritant n'avait rien de rassurant. Tout en progressant, résonnant de ses talons et de sa corne en canne, la Lin jouait fièrement le rôle lui étant attribué. La démarche sans crainte de celle qui se pensait intouchable se perdait ainsi dans la lumière au fond du tunnel, la rapprochant encore un peu plus du coeur d'une imagée plante carnivore.
Et parfois la Juge se retournait-elle, dansant presque en effleurant le tapis étendu, s'enivrant de cette ambiance mystérieuse et captivante qu'elle se plaisait elle-même à instaurer partiellement au tribunal. Si ce savant cocktail d'étrangeté avait pour but de lui faire peur, le voilà hélas bien raté. Ou peut-être fallait-il remarquer en cette assurance le reflet d'un air inventé, une aisance juste là bon à duper. Les apparences ont après tout pour qualité de tromper.
CLACK !
" WAaAh ! " sursauta la demoiselle de bleu vêtu, au moment où les portes de la salle d'opéra se refermèrent brutalement derrière son passage !
N-Non, c'est faux ! Elle n'a pas peur ! C'est de la surprise ! Ahem. Mes chers, estimés, lecteurs... Mais enfin. Qui ne manifesterait pas une once d'étonnement, face à tel bruit, face à cet instant subit ? Je vous le demande !... Et bien, en tout cas, pas Sāra. Car elle restait sensible et non machine. Là de quoi faire réfléchir, n'est-ce pas ?
Oui oui. En attendant, cette courageuse demoiselle avait laissé tomber sa canne à terre, avait instantanément fait acte de pas de recul en direction de la scène, laissait désormais ses jambes frotter l'une contre l'autre, tout comme ses bras recroquevillés pressaient avec tremblote son torse. Oh mais bien sûr, juste là une performance adéquate de cette formidable actrice des barreaux ! À n'en pas douter.
Soudainement, les lumières s'éteignirent ! Et la mélodie d'une douce musique emplit la salle... Hélas, dans le contexte de ces quelques minutes passées dans le noir, en profiter autrement qu'en craignant l'arrivée d'un danger n'avait rien de très humain. Malgré tout, cet aveuglement alentour donnait largement le temps à l'incarnation du Jugement de se remettre de sa surprise et d'arborer à nouveau une posture plus digne. Dans l'obscurité, s'y affaira-t-elle donc. Après quoi, des projecteurs - bien plus massifs que les précédents - se chargèrent d'apporter un peu de lumière à cette affaire, comme d'éclairer les rideaux de l'estrade.
Tout à fait ! Car déjà se dévoilait alors Carcosa ! Debout, face à son piano, jusqu'ici cachée de tous, cette ravissante fleur des champs octroyait à son invitée la grâce d'une révérence appropriée. Donc, pas de coups fourrés ? Oh, gérer ce genre d'imprévu n'aurait été qu'une simple formalité, vous pensez... Mais voir en personne la célèbre dramaturge, dans le cadre d'une séance privée... évidemment, qu'il aurait été insultant de le troquer à une... bête représaille, de rustres brigands. Ahhahahah !
" C'est... un honneur, que de pouvoir assister là à votre art, ma chère Carcosa ! Faire votre connaissance en toute chair m'enchante, particulièrement après telle attention au limité public que je représente aujourd'hui. Moi, Juge Sāra de Barchifontaine, me réjouis que vos talents soient encore offerts à la Terre et même pour un temps. Mais je vous en prie, concentrez-vous sur la performance et cessons ces courtoisies brisant le rythme... j'ai bon espoir que ce loisir resplendira par la suite ! Sur ce, Dramaturge Jaune, permettez-moi juste de prendre auparavant place ~ " annonça, d'une voix plutôt passionnée, celle qui accompagna le geste à la parole en ouvrant latéralement et franchement le bras.
* Amusant. Il a vraiment le souci du détail. Mais s'il avait réellement voulu me tromper, il aurait signé de ce nom. À moins que je devrais prétendre croire qu'elle s'est trouvée un nouveau surnom ? J'imagine que ça ne coûte rien d'encore un peu jouer le jeu. *
L'oeil outremer de la moitié d'Éon guettait ainsi avec attention sa cible, lors d'une pensée bien à l'antipode du comportement en ce moment choisi. Cette perle foncée luisait discrètement, d'une lueur naviguant lentement à travers son iris. L'on ne cache rien, à un être d'une telle spiritualité... Il fallut en revanche un temps à Sāra, avant de percevoir une explication potentielle à la situation. C'est en effet en gagnant un siège, que la dame au haut de forme remarqua l'angle d'un lien cosmique se décaler de concert.
* Oh... Oh je comprends, maintenant... Oui, je me souviens. Mais l'aurait-il remarqué ? En a-t-il la capacité ? Le Roi en Jaune... Tout fait sens. Ooh, j'ai grande hâte ! M-hm-hmm ~ * finit-elle de penser, fermant après coup les yeux avec satisfaction manifeste au visage et tout en finissant de s'installer.
Sans même que Sāra ne le réalise pleinement, cette pièce de théâtre lui faisait déjà un bien fou. Peu importe la suite, pourvu que celle-ci perdure de la bannir de sa vie triste.
Le Roi en Jaune
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Techniques Techniques illimitées : Le Signe Jaune - Malédiction ☆ Le Signe Jaune - La Confrérie ☆ Le Masque Pâle - L'horreur de Camilla Techniques 3/combat : Le Seigneur des Espaces Interstellaires ☆ Aldebaran, le festival des étoiles noires Techniques 1/combat : Carcosa - Le chant de Cassilda
Sujet: Re: Liés par le Jugement. [PV] Dim 22 Oct 2023 - 0:25
Carcosa.
Le nom qui faisait vibrer tous les cœurs ! La femme aux mille talents ! La Reine du spectacle ! L'une des plus grandes célébrités du monde de l'Art... A disparu. Des années maintenant qu'on n'entend plus parler d'elle, si ce n'est en petites rumeurs çà et là, au sujet de son absence inattendue sur les devants de la scène. Certains chuchotent qu'elle hante le Grand Opéra-Théâtre abandonné de Satan City, qu'elle serait morte assassinée par un paparazzi trop obsessionnel... Beaucoup d'histoires naissent de cet événement fâcheux, qui a définitivement bouleversé le secteur tertiaire.
Le Dramaturge en Jaune était une véritable égérie du théâtre. N'importe qui voulait la voir, même les moins cultivés d'entre nous, car elle savait plaire à tous les publics. Sa passion était contagieuse, la folie dans son regard hypnotisant, et son sourire ravageur. Bien sûr, son visage manquant laisse un vide à la population. On ne la voit plus que sur des affiches de recherche, qui se perdent parfois dans le vent.
La troupe régulière de l'Opéra-Théâtre a, depuis ce jour, abandonné le métier. Chaque membre étant fortement lié à cette cheffe disparue, ils se sont séparés à contrecœur, se réunissant parfois pour des soirées entre amis modestes, et souvent moroses. L'alcool ne suffit point à remplacer la Dame d'Or, mais il aide à réchauffer leurs esprits désolés.
Mais où est-elle ? Que lui est-il arrivé ? Les enquêtes ne semblent pas avoir de fin. Les suspects sont tous relâchés, par manque de preuve; la plupart étant des vulgaires fanatiques incapables de faire du mal à leur idole. Même la troupe a été interrogée, certaines femmes appartenant autrefois à ce groupe ayant été d'anciennes compagnes amoureuses de la belle comédienne. Mais rien, même elles n'avaient aucune nouvelle depuis.
Le monde du théâtre étant bien spécifique même dans le domaine de la culture et des loisirs, l'Opéra-Théâtre a été laissé abandonné par manque de fond. Pour honorer la femme qui l'a toujours rendu vivant jusqu'à maintenant, il n'a pas été détruit. Personne n'ose s'y aventurer de trop près, alors même les rues environnantes paraissent vides de vie. Des sons mélancoliques de notes de piano, c'est ce qu'on dit entendre en s'approchant de la bâtisse oubliée. Comme si cet endroit était déchiré par une profonde tristesse. Comme si, à ce point précis, l'univers pleurait de nostalgie.
...Suite à la résurrection du peuple terrien grâce aux extraordinaires Dragonballs, Carcosa a été arrachée des projecteurs par quelque chose qui dépasse de si loin la compréhension humaine.
***
Tu sais, si je travaille si dur, si ma vie semble tourner uniquement autour du théâtre, c'est parce que, en effet, j'apprécie voir le sourire chez autrui, les voir s'enflammer à mes côtés... Mais surtout, plus que tout, je suis en quête de marquer ce monde.
Oh. Mais Carcosa, tout le monde a déjà l'air de te connaître, t'adorer même.
Oui, peut-être... Mais écoute-moi bien. Quelque chose me hante, je le sens. Quelque chose me serre le coeur chaque nuit. Ces pensées ne veulent jamais partir, et me poussent toujours à mieux faire. Peut-être est-ce cela qu'on nomme la peur mais... Sache que je rêve que le monde ne m'oublie jamais.
Pourquoi diantre songes-tu que les gens t'oublieraient, Carcosa ?
Haha... Es-tu capable de me citer tous les grand héros de l'Histoire ? Non, bien sûr que non. C'est bien pour ça que l'Art est important, mon principal outil dans cette quête... Avec l'Art, on devient immortel.
Avec l'Art... On devient immortel.
***
Il y'a une époque où tout le monde connaissait mon nom.
Les sièges sont libres. Tous. La pièce est sombre, à peine éclairée par une petite bougie posée sur le sol craquelant. Tout semble, ici, noyé par le néant. La vie est injuste, tout le monde le sait, mais personne n'oserait le savoir aussi bien que lui, ô lui qui verse des larmes en l'absence de son public.
"C'est Carcosa Atropos", criait-on !, sa voix, variant entre douceur féminine et dureté masculine résonne dans toute la salle. C'est plusieurs sons différents qui sortent de sa gorge, comme si plusieurs êtres cherchaient à communiquer. La plus puissante d'entre toutes est celle de Carcosa, douce, élégante, suave, éloquente. Ahh..., un soupir souriant. Tout cela semble si loiiiintain maintenant... Mais ces jours peuvent revenir.
Etranglée par les ténèbres, étouffée par cet océan mental d'âmes damnées, Carcosa ne pipe pas mot. Ses pupilles disparaissent, et la couleur claire de ses iris s'assombrit dans les ombres. Sa voix s'éteint lentement, alors que son corps est désormais sous l'emprise de celui qu'elle a pourtant toujours attendu. Entre les mains cosmiques du Seigneur des Espaces Interstellaires, la femme s'endort, et ses membres ne sont plus les siens. Devenue marionnette de celui que l'on appelle "le Roi en Jaune", elle se délivre doucement en tant qu'hôte de ce dernier.
Comment peut-elle se débattre face à cette puissance intemporelle ?
Ce bain d'émotions négatives lui donne le tournis. Son esprit s'écrase, mais vit toujours. Il brille encore, persévérant malgré tout, cernée dans cette foule métaphysique, dans les entrailles de la calamité. Elle les ressent, tous les uns que les autres. Elle entend, voit même leurs pensées immorales comme amorales. Leurs cœurs battent à l'unisson dans ce but commun de... Vengeance.
Les rêves deviennent réalité, Carcosa. Les rêves deviennent réalité.
Dansant avec un corps invisible... C'est dans un ricanement lourd, doté d'un sourire carnassier, qu'il dévoile au néant ses yeux marqués par le Signe Jaune.
***
Cette ligne temporelle est bien singulière. Ici, tous les morts sont revenus à la vie. Ici, cette bande d'idiots ont laissé des non-terriens au pouvoir. La fameuse louve-garou, Narumi Karuzaki, ne semble pas avoir été châtiée pour ses actes, et maintient même une certaine autorité sur cette planète. Par-ci, par-là, en revêtant diverses apparences dans la foule, Hastur a pu découvrir que plusieurs ministres étaient des "gens d'en haut", ces "saiyans" qui ont pourtant tant blessé la Terre. Le président actuel est un certain Draven, un imbécile qui doit probablement n'être qu'un vulgaire pantin pour ces immondices. Et, une fois de plus, les terriens mordaient à l'hameçon. Sans surprise.
Mais ce n'est pas important, car cette nouvelle version de l'univers 7 possède quelque chose d'unique. Quelque chose qui n'existe pas ailleurs, en dehors de ce temps. Une femme dont il n'a jamais entendu parlé avant. Une certaine "Sāra de Barchifontaine". Juge Sāra de Barchifontaine même ! Comment ignorer un tel personnage, quand on voit à quel point elle remplace aussi bien l'Atropos ironiquement oubliée ? Quelle originalité de transformer le tribunal en salle de spectacle; quel culot il faut dire ! Le Roi en Jaune n'en tient pas rigueur, non, il n'en ressent aucune rancœur. Bien au contraire... Il voit ça comme un espoir, un grand potentiel qu'il ne peut pas délaisser. Cette demoiselle à tenue extravagante, il la veut. Elle est unique, sans qu'il comprenne pourquoi; mais surtout, elle représente la Justice. Elle semble être aimée de tous. Les terriens ont espoir en elle, ils lui font confiance depuis cette affaire avec... Une soi-disant marionnettiste du nom d'Anastasia Roumanov.
Sa spécificité l'a intrigué, alors il l'a suivie au gala, prenant l'apparence d'un nom sur la liste, qui ne serait étrangement pas venu cette soirée-là.
Cette femme est resplendissante. Elle dégage une aura étrange. Son identité transcende l'espace-temps, elle n'existe nulle part ailleurs. Ses yeux hétérochromes, aux pupilles marginales, la font sortir du lot, même parmi les hommes-bêtes de tous les genres. Son excentricité est séduisante, le monarque d'or se perd dans son charme.
Il doit la posséder. Elle lui servira, pour tous les venger. Pour qu'il soit écouté.
Cette juvénile représentante de la Justice, il la désire. Elle va bien au delà de sa compréhension, et c'est bel et bien pour cette raison qu'il rêve de l'avoir entre ses griffes. Elle est comme une somptueuse agapanthe, portant le mystérieux duo bleu et blanc à merveille. Elle obnubile la conscience du Roi, qui ne pense plus qu'à elle depuis qu'il l'a vue.
C'est pourquoi... Une nuit après ce bal, il se met à écrire, entre les murs délabrés de l'Opéra-Théâtre, une lettre à son égard. Une invitation des plus importantes... Et culottées. Mais il sait que ça lui plaira. Il sent qu'elle viendra.
Si elle est comme Carcosa l'a été, si elle mérite son attention, alors bientôt elle sera en face de lui.
Et bientôt, contrairement à Anastasia qui a échoué, elle deviendra son plus beau pantin.
Avec un peu de chance, elle viendra même aussi joliment vêtue qu'au dernier gala.
***
Une nouvelle mouche sur ma toile infinie. Voyons voir si elle mérite de marcher aux côtés des dieux.
Finalement, elle est venue. Son corps fin et fragile pénètre dans l'antre du Grand Ancien, celui qui a tout préparé pour l'impressionner. Avant sa venue, lui et ses sbires ont décoré, animé cet établissement abandonné... À leur manière. Un ton horrifique, pour offrir de délicieux frissons à notre honorable invitée. Un écran montrant des extraits de Carcosa, pour faire saliver. Pousser aux questions, avec une affaire non résolue. Peut-être un peu de culpabilité ? De suspense, de mystère ? Une voix de radio, pour donner un aspect vieux, passé. Ensuite, le tant attendu "Bienvenue !", lorsque la télévision s'éteint. Le son de Carcosa, l'oubliée ! Une surprise, il faut inspirer l'étonnement ! Peut-être un peu de stress ? Des questions, toujours plus de questions !
Les intenses émotions d'une pauvre femme, seule et perdue, ohh, il en tressaille de plaisir et d'impatience. Il se délecte des réactions de sa nouvelle partenaire de jeu.
La délicate odeur de la peur lui monte aux narines. Sans que la demoiselle au chapeau le remarque, des êtres la suivent dans son cheminement. Des spectres qui marchent dans les ombres, sans un bruit. Tous les yeux sont rivés sur elle, alors qu'elle paraît gaiement suivre le parcours qui lui est tout tracé.
Puis soudain, la porte claque derrière elle. Enfermée. Le cri qui s'échappe de ses lèvres aguicheuses arrive à perturber la concentration du Roi, qui s'en lèche les babines avant que la musique se lance enfin, et que les projecteurs le dévoilent dans toute sa splendeur.
Ohhh... La beauté des violons romantiques, de cette sérénade si puissante, si émotionnelle ! Hastur inspire un grand coup, avant de faire une magnifique révérence face à la Dame qu'il attendait. Sur lui, une chemise blanche à col ouvert, une veste longue queue-de-pie de couleur ocre comme son pantalon. Ses chaussures sont de la même pureté que son haut. Une élégance sans faille, un dress-code parfait pour le piano qui se trouve derrière lui. Son esprit influencé par les souvenirs de son hôte, il voit quelques flashs de la mère Atropos sur scène, pareillement habillée, mais en noir.
Son sourire s'agrandit, alors qu'il se redresse en écoutant les charmantes flatteries de son invitée. Ses yeux bleu azur toisent ceux de la femme. Son regard est intense, comme s'il pouvait la dévorer ainsi. Sa confiance en est presque pesante, prenant l'espace de toute la salle.
L'adrénaline grimpe d'un cran, alors qu'il la remarque en train de l'examiner. Comme si elle essayait de voir quelque chose en lui. La lueur dans ses prunelles, cet air délicieusement satisfaite qu'elle a sur le visage- oh ! Il doit garder de sa contenance, de son professionnalisme. Il ne doit pas (encore) succomber à ses pulsions.
Oh, mais que vous êtes pressée, ma chère et tendre invitée., commence-t-il d'un ton terriblement grave et suave, tout en demeurant dans l'esthétique féminine. Je reconnais en vous votre passion pour les Arts, et ma chère amie que je vous comprends... Douce Sāra de Barchifontaine, je suis si heureuse de vous savoir ici, que vous ayez accepté cette rencontre malgré l'aspect potentiellement fort douteux de cette lettre. Mais j'imagine que vous aussi, vous appréciez le danger...
La fin de ses propos est accentuée par une voix plus basse, comme un chuchotement mais toujours bien audible.
Vous m'avez donc reconnue. Peu de gens doivent encore se rappeler du Dramaturge en Jaune, hahaha ! Oh belle agapanthe de la Justice, vous maîtrisez les arcanes des mots.
Ses paupières se referment à moitié, rendant son regard bleuté plus profond encore.
Depuis votre arrivée en ces lieux, je vous sens comme... Submergée, malgré votre si beau et contagieux sourire. Et je dois avouer avoir de l'empathie. Ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance d'assister à l'arrivée glorieuse et triomphante d'un Roi.
Les bras du Roi s'écartent majestueusement et aussitôt, un océan d'yeux s'affiche tout autour de la Juge. Des silhouettes, féminines comme masculines, masquées, sont assises près d'elle comme debout partout dans la pièce. Ses loyaux sujets...
Je ne vous ai pas menti, rassurez-vous. Vous aurez votre pièce de théâtre ma belle agapanthe., Hastur vient s'assoir en face du piano à queue, agitant ses longs et fins doigts. Mais sachez-le, vous faîtes parti des comédiens.
Un large tentacule sort de son ombre, glissant brusquement vers la jeune femme à couettes, l'attrapant avec attention, sans aucune intention de la blesser, en s'enroulant autour de sa taille. Rapidement, il l'approche de son maître, la déposant près de l'instrument avant de disparaître. Le Dramaturge l'observe, avant d'avoir un rire étouffé.
Vous êtes si intéressante. Si... Différente. Je dois le dire, j'en suis complètement fan.
Les violons s'éteignent, et il presse finalement ses doigts sur les touches du piano.
Le corps se souvient de ces mouvements. Le décor se construit petit à petit derrière eux. La cité de Carcosa. Une brume artificielle monte jusqu'à leurs chevilles, peut-être même un peu plus haut, comme pour représenter l'absurde lac Hali.
Vous avez compris, n'est-ce pas ? Je l'ai vu dans vos yeux. Je ne suis pas tout à fait la Carcosa que vous cherchez., avoue-t-il tout en continuant de jouer patiemment. Je suis quelque chose d'autre. Quelque chose qu'elle a toujours souhaité. Mais elle vit en moi. En nous.
Ce sont les mêmes que ceux de sa mère, le soir du premier concert que Carcosa a vu d'elle. Le corps s'en souvient. Il ne réfléchit plus. C'est instinctivement que la musique est ficelée, avec maestria. Des images successives de sa génitrice passent dans l'esprit du Roi. Une scène d'une grâce inspirante, aveuglante.
La puissance des notes fait écho dans toute le théâtre. Sa maîtrise du piano est telle qu'il prend même le temps de remettre une tresse bicolore derrière son épaule, d'un geste presque dramatique.
Vous représentez la Justice, n'est-ce pas ? Et pourtant, je ne vous ai jamais croisé dans les autres lignes temporelles de cet univers. Aucune âme damnée me constituant ne se rappelle de vous. Vous êtes précieuse, fascinante. Puis-je savoir qui se cache réellement derrière le masque que vous portez ? J'ai ôté le mien, je suppose qu'en courtoise que vous êtes, vous en ferez de même.
Première scène, celle du Masque Pâle. Cette charmante Juge, allait-elle finir comme l'étranger ? Va-t-elle être dans l'incapacité de retirer son masque, car celui-ci est en réalité son véritable visage ? Curieusement, Hastur n'en craint point le résultat. Tout ceci semble l'amuser grandement. Son sourire calme et apaisé ne disparaît jamais. Pourtant, c'est avec ferveur qu'il presse désormais les touches du piano, la musique s'emballant comme le reste de son corps, se penchant à plusieurs reprises pour exercer toute sa passion dans ce morceau... Qui a l'air si important pour son hôte. Ses iris azurs brillent, comme si à tout instant, ils allaient se mettre à pleurer.
Juge Sāra
Terrien
Age : 32 Date d'inscription : 29/08/2023 Nombre de messages : 15Bon ou mauvais ? : Représente la justice, bien sûr. Zénies : 700 Rang : D
Techniques Techniques illimitées : Retard de croissance, Gestuelle élégante, Canne étrange, Projection éblouissante. Techniques 3/combat : Pétrification du flux, Tour de transmigration. Techniques 1/combat : Accordéon des diapositives.
Sujet: Re: Liés par le Jugement. [PV] Dim 26 Nov 2023 - 21:52
" Doucement, avec délicatesse... Un instrument, ça se caresse, avant de se montrer plus entreprenant. Prends le temps de te connecter avec, de le comprendre et de le sentir comme une prolongation de toi-même. Lorsque tu vivras ses vibrations, au point où tu confondras ces cordes avec celles de ta gorge... tes morceaux deviendront le chant de ton coeur. "
" Un chant, du coeur ?... Cet organe ne sert-il pas qu'à pomper du sang ? "
" Ahhahah. C'est une image, gros bêta... Mais ne t'en fais pas. À force de jouer, tu comprendras... Reprenons ? "
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Sagement assise parmi les tribunes de ce Grand Opéra-Théâtre abandonné, les mains jointes sur ses genoux l'artiste judiciaire se retrouvait bercée par la voix de celui se faisant passer pour celle. Ces pupilles prédatrices, quoiqu'empreintes d'un désir presque romantique... avaient de quoi déstabiliser. Bien évidemment là rien d'ingérable. S'il suffisait d'un regard insistant que pour mettre en échec la justice, Sāra aurait baissé les yeux depuis fort longtemps et face à des criminels plus intimidants que cet imposteur certes charmant.
Et pourtant... subsistait cette sensation étrange d'attraper quelque peu le tournis, en l'écoutant marier les mots avec la délicatesse d'un Don Juan maniant son instrument. Hem ! Allons, ces compliments sucrés sont à prendre pour ce qu'ils sont : de viles flatteries de circonstance !
" Ahhahaaah... O-Oui. Bien que je constate que votre verve se porte non moins à merveille, mon brave ! Vraiment, nul besoin de gonfler le trait en ma présence, je vous l'assure. " rétorqua la demoiselle de bleu vêtue, une expression quelque peu embarrassée transpirant sur ce visage jusqu'alors bien confiant.
* Mmh, que cherche-t-il vraiment de moi, pour me vanter de la sorte ?... De nombreuses personnes se livrent à ces courtoisies, parfois dans l'espoir d'obtenir mes faveurs voire de me corrompre. *
N'attendant néanmoins la fin de l'enquête mentale, l'individu aux mille visages se fit une joie de révéler aussitôt sa singularité : ouvrant dramatiquement les bras, le Roi en Jaune permit l'emergence de moults invités ! Quelque peu surprise, l'incarnation du Jugement bifurqua son attention à droite à gauche, s'apprêtant à sauter sur l'occasion pour demander le fin mot de cette histoire. Cependant...
Cependant, c'est bien à ce moment qu'un long comme épais tentacule se permit d'enlacer la taille de la chic dame au haut-de-forme ! Une agression ? Non. Seulement là une manière de la faire grimper avec gêne sur scène, de la rapprocher du metteur en scène. Étonnant, presque humiliant. Néanmoins, la qualité de tout spectacle réussi restera toujours de subjuguer le public. En cela, ce cher Hastur pouvait se considérer compétent. En effet, quoi de mieux pour briser l'attendu... que de le dévoiler plus vite que prévu ?
Soit ! En ce cas, elle cesserait de jouer l'effarouchée, posant les poings sur les hanches en arborant un air circonspect. Il vaudrait mieux passer aux aveux, très cher.
" Vous avez compris, n'est-ce pas ? Je l'ai vu dans vos yeux. Je ne suis pas tout à fait la Carcosa que vous cherchez. Je suis quelque chose d'autre. Quelque chose qu'elle a toujours souhaité. Mais elle vit en moi. En nous. " plaida-t-il alors calmement, sous la douce mélodie du piano qu'il embrassait enfin depuis son hôte et à travers ses doigts fins.
À la fois, le décor s'inclinait tout autour, face à la majesté de la demeure dorée s'imposant au loin et apportant sa brume rampante. Toutefois, plus saisissantes encore furent ces notes à la mélodie cristalline... qui assaillirent l'Éon d'un sentiment troublant. Vibrant, résonnant dans son organisme, ces cordes frappées semblaient la frémir de l'intérieur. Rien d'anormal pour une musicienne qui se respecte, mais... là, cela se voulait plus intense que d'habitude. Pourquoi donc ? Oui, pourquoi donc ?...
Souffle légèrement saccadé par des battements de coeur naissant, la jeune femme – alors bras ballants – porta instinctivement l'une de ses mains au creux de son torse transpirant. Euh... Il, il faisait chaud, ici, non ?...
" Vous... "
Douée d'un éclat certain, la musique résonne bien au-delà des comédiens, en un chant émouvant alors que la partition s'écoule telle l'eau claire dans sa rivière... Et quant à elle – oui, quant à notre Juge bien-aimée – la voici soudainement plus hagarde et taiseuse, la mine non plus tant rougie par les larmes que plutôt par la chaleur d'une performance éveillant en elle un flot de précieux souvenirs.
Ce moment, aussi bien magique que nostalgique, allège le coeur de ceux qui ne le perçoivent d'ordinaire que trop lourd.
" Vous avez pu préserver la finesse de son chant... " chuchota audiblement la noble artiste, en fermant les yeux pour s'imprégner d'autant plus d'une pareille performance.
Le temps se déversait du sablier sans que son responsable ne le ressente pleinement, tandis que la créature tentaculaire s'exprima à nouveau et de concert avec ce doigté ici plus marqué. Ne pouvant davantage réfréner sa curiosité, Hastur demanda à connaître à son tour l'identité de celle qui l'intriguait ô combien tant. Mais oui, comment lui en vouloir ? Un être si singulier, échappant à sa perception de la réalité ? Cela ne devrait durer, cela ne pourrait durer ! Et d'un léger sourire, la Lin rouvrit à peine les yeux, s'amusant à l'avance de sa réponse à venir.
" Oh je crains que vous ne vous mépreniez... vous qui passez votre temps à vous baigner dans mon courant, à chaque seconde s'écoulant. Ainsi condamné à fuir en avant, vous ne pouvez que vous précipiter dans la cascade du Jugement. Qui suis-je ?... Le temps passant, celui de l'instant. Celui des choix vous hantant. " articula-t-elle ainsi, d'une diction apaisée pourtant empreinte d'une certaine amertume.
Les talons du principe cosmique résonnèrent sur scène, pendant que leurs pas menèrent ce fragment mélancolique à s'approcher du nouvel instrument. Alors soudain, il s'éleva : le son d'un archet foulant la terre de teintes claires.
À la fois élégants, pleurants et tremblotants, les invisibles fils du destin soupiraient leur amour à la causalité de cette canne allant et revenant. N'était-ce point là une réponse appropriée ? Le chant de Sāra, la voix de son coeur... Assuré comme hésitant, tenace mais fragile... Contraires mais compatibles, ces adjectifs formaient une saveur unique à l'arrière-goût assoiffant. Tout du moins, probablement selon le point de vue de celui pouvant en admirer la triste valse.
" Quand de par le monde la Sagesse s'essouffle, qu'il ne reste ici-bas que des fous... qu'est-ce qu'un jugement éclairé, sinon celui à même de satisfaire la communauté ? Je suis le jugement de tout être conscient, la Sāra de Saṃsāra, la Lin de l'originel Qilin... et lorsque cette autre part de moi fit le choix de s'abandonner à la causalité, je fis le choix de résister. Depuis si longtemps scindée de ma moitié, j'erre ainsi vainement en quête d'une justice à appliquer : une justice que le peuple puisse s'accorder à respecter. " poursuivit cette Viola, au ton affaibli quoique de miel à l'oreille.
Tête contre le bois encore croissant de son Alto, la ravissante bête spirituelle foulait le plancher de petits pas glissés. Gracieusement, elle se retournait et tournait autour de l'échappé du Chronos et de son piano. Transportée par l'air sifflé... dans son envolée, légère colombe aux ailes de bois paraissait caresser la poussière de ce lieu sacré : où même un brin d'herbe ne se verrait écrasé. Cils joints, en communion avec le son, Sāra gardait aux lèvres cette expression sereine voire soulagée. Pommettes écarlates – même échauffées – elle s'abandonnait à l'indiscernable expression de son anxiété... car à travers la musique, c'est toujours plus facile de l'exprimer. Et bien moins humiliant, que d'en pleurer.
" En face de moi réside le Karma, n'est-ce pas ? Je suis... très intriguée, de ce que vous pensez pouvoir représenter... Je n'ai pas pour prétention de me penser parfaite, encore moins en me présentant ici incomplète. L'avez-vous nonobstant remarqué : qu'un beau jour, en vous le jugement se vit mystérieusement amplifié ? Oui, une bénédiction... faite à votre être atypique en mon nom, en celui d'un principe cosmique : d'un Éon. Je fus aux premières loges de votre naissance. Qu'il est rare que du temps s'échappe une existence. Toutefois, je vous l'ai dit : si rien n'échappe à la rudesse de la mouvance, c'est que vous baignez dans mon influence. Dans celle d'un temps, au-dessus du temps. Et pourtant... c'est en vous rencontrant, qu'aujourd'hui je réalise qu'il me reste – se pourrait-ce là – une dernière chance : une dernière danse. Ma, dernière danse... avant de céder au monde, à la souffrance. "
D'un dernier tour sur elle-même, la chic demoiselle au haut-de-forme revint – en fin d'élocution – au centre de la scène. La Juge de Barchifontaine s'inclina alors dans l'élan de son inertie et face au public. L'Éon s'affaissant à peine sur place – croisant ainsi les jambes – son couvre-chef s'effondra en un bruit sec, lorsque cette larme trancha la fin de l'acte.
" Accepteriez-vous si abrupte révérence ? "
Le Roi en Jaune
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Sujet: Re: Liés par le Jugement. [PV] Sam 16 Déc 2023 - 19:12
Liés par le jugement, sont-ils tous les deux.
L'Opéra-Théâtre renaît enfin, bien que ce défunt établissement soit en ruines, abandonné depuis la disparition de sa grande maîtresse. La musique glisse sur les murs, envahit toute la pièce, toutes les salles. Le doux son du duo ravive les couleurs de cet endroit délabré. C'est comme... Une sorte de magie bienfaitrice ; peut-être même nostalgique, qui offre une nouvelle chance à ce monument autrefois tant aimé. Tant visité. Un passé plein de vie, qui revient désormais, à cet instant où la Justice l'embrasse telle une mère aimante.
La passion contrôle les deux véritables corps de ce spectacle. Les comédiens jouent ensemble, piano et alto s'unissent gaiement, brillant de milles feux devant les stigmates des lignes temporelles délaissées. Les créatures masquées écoutent. Les ombres versent leurs larmes face à la splendeur de la scène, et elles finissent elles-mêmes par chanter, dans un chœur presque sacré, et étrangement plein d'espoir. Leurs voix, toutes ensemble, accompagnent celles des deux instruments si majestueusement partenaires ; comme un souffle à la fois glacial et rassurant, ondulant dans cette grande place.
Les ronronnements des cordes sous l'arche de la jeune femme ajoutent une teinte plus grave à la scène, presque fataliste. Quelque chose de drôlement dramatique, qui équilibre la fragilité du piano, et sa voix cristalline. Alors que le clavier s'enflamme, pris d'une euphorie soudaine sous les doigts fins du Roi, l'alto contraste le tout avec ses paroles rauques, amenant une belle sévérité, néanmoins tremblante, émouvante elle aussi.
Les deux esprits se réunissent, fusionnent pour ce spectacle pathétique. Leurs cœurs s'ouvrent l'un à l'autre, affichant une forme de vulnérabilité rare, étonnante, fascinante. Le Maître des Arts sent comme si le sol n'existait plus. Le son glisse sous ses pieds, emmenant tout son être vers les cieux, vers un supposé paradis artificiel. La fameuse sensation de "voler", de "flotter" dont tout le monde apprécie faire les éloges ; Hastur est hypnotisé par la beauté de la scène. Puis, un séisme intérieur, des frissons qui agissent dans les profondeurs de ses entrailles ténébreuses. L'intérieur vibre en suivant la mélodie des cordes frottées, comme si Carcosa chantait avec eux, comme si la musique lui donnait la force de s'élever, pour s'exprimer, juste pour cette fois. Le Roi s'en complait d'un sourire sincère, nullement dérangé par cette intime intervention.
Dans les abysses, en nageant au fin fond de cette mer damnée, on peut apercevoir l'âme timide de la Dramaturge de cette temporalité, fredonnant paisiblement, s'accrochant à cette douceur qu'on offre à ses oreilles qui ne lui appartiennent plus. Elle ne connaît pas cette femme, cette "Juge Sāra", mais les sentiments qu'elle dégage arrivent à cajoler sa faible énergie. Et rien que pour ce moment, son identité se grave en elle comme dans du marbre. Comme si elle était, à ce moment précis, la seule lumière qui l'éclaire dans ce jardin désolé.
"Ce paradoxe émotionnel, cette élégance musicale..."
Ses bras se tendent vers cette chaleur, alors qu'Hastur, extérieurement, semble bercé. Il le ressent, son cœur qui n'est pas le sien frappe comme un tambour dans sa poitrine, et sa respiration se saccade. Cette femme... Elle est venue hésitante, confuse, nerveuse, transpirante... Mais le regard du monarque, comme la perfection de son jeu de piano, l'ont comme ensorcelée. Sa gestuelle ; sa main contre sa poitrine, ont été aperçues du coin de l'œil, et c'est terriblement satisfait qu'il a observé le papillon sortir harmonieusement de son concon.
Ses pieds glissent sur le sol comme sur de la glace. Ses pas tournent comme dans une somptueuse danse improvisée, alors qu'elle communique avec le Roi tout en jouant. Son masque se fissure progressivement, dans des craquements mélodieux. Ses morceaux tombent petit à petit, dévoilant un visage si étincelant que les yeux du Seigneur Interstellaire s'écarquillent un instant. Un faciès défiguré par la surprise, un court moment, alors qu'il apprend ce qu'elle est véritablement.
Elle est le Jugement. Elle est les choix, dans un monde dont la sagesse n'est plus. Ou du moins, en est-elle, semblerait-il, la moitié. Son autre part est ailleurs, mais incomplète elle essaie tout de même de se battre. Cette détermination, pourtant peinte dans la tristesse, émerveille sa majesté. Il n'avait pas tort. Son instinct ne l'a pas trompé, elle est parfaite. Probablement l'espoir le plus grand pour cette temporalité ; une chance, une seule, une dernière qui pourra changer tout l'univers, il en est certain. Tournant autour du pianiste en jaune, la Lin du Qilin s'abandonne dans son anxiété, tandis que le Roi s'emballe sur les touches de son instrument. L'alto s'éteint tranquillement, progressivement, alors que sa joueuse s'interroge, les joues rosées.
"Quelle beauté..."
Les prunelles bleues du Dramaturge s'illuminent, alors que tous les temps se rejoignent, s'assemblent pour se mettre d'accord sur un point, sur ce sentiment d'inspiration. L'Eon a réussi à conquérir le cœur de toutes les Carcosa qui ont pu former ce que Hastur puisse être maintenant. Et, par conséquent, le contrôle de ses manières se voit affaibli, marqué par des petits tremblements.
La Dame vêtue de bleu est curieuse. Le Jugement est intéressé par le Karma, qu'il a pourtant vu naître, et qu'il... Paraît avoir béni. Ces nombreuses révélations font soupirer le Seigneur, un soupir... Peut-être de joie, mais également, principalement pour regagner un semblant de maîtrise sur lui-même. Bien qu'il aime cette folie naissante, là n'est pas le moment, pas encore du moins...
Une danse, hm ?, chuchote-t-il à sa partenaire avec un sourire presque sournois.
La personnification du Jugement met alors, orgueilleusement, fin à cet Acte, en une belle révérence face au public. Elle a eu le culot d'imposer le rythme, mais cette initiative n'en déplaît guère au chef de ces lieux. Non, cette audace lui provoque un sentiment nouveau, qu'il ne saurait décrire. Quelque chose qui a l'air d'accélérer son rythme cardiaque, une fois encore.
Elle le rend fou. Peu importe à quel point il essaie de-
L'Eon du Jugement... La maîtresse du Temps, intriguée par ma personne... Vous êtes curieuse du Karma, en me désignant. Haha, je ne peux pas refuser un tel titre, il semble... Approprié.
Ses bras s'écartent du piano à queue ; son corps se relève, grand, mince, léger. Ses pas sont lents, lourds néanmoins, alors qu'il s'approche de l'autre comédienne. Il se penche, ses cheveux roux glissant doucement en avant, tandis que ses mains claires attrapent doucement celles qui ont osé le bénir. Bouche près de son oreille, c'est un rire étouffé que peut ouïr la grande Juge de la Terre.
Votre jeu était splendide, et la manière dont vous avez terminé cet Acte plus encore. La curiosité... Est mutuelle.
Son emprise se resserre tout à coup : il la fait tourner sur elle-même, pour qu'elle puisse le regarder droit dans les yeux. Ses doigts s'entremêlent aux siens, tandis que leurs visages se rapprochent davantage.
Vous qui m'avez parlé de danse, permettez-moi de vous en accorder une, tout en répondant à vos questions.
Ses yeux se plissent, intensifiant son regard azur. C'est comme s'il pouvait lire dans les pensées de la jeune femme. L'étreinte se resserre, le Karma attire le Jugement vers lui, jusqu'à-ce que leurs poitrines - leurs cœurs - se touchent. Le coin de ses lèvres légèrement relevé dans une touche taquine et fière, Hastur entraîne son invitée dans une valse d'abord lente, classique, délicate. La brume monte, escalade leurs silhouettes, occultant aussitôt toute la pièce.
Utilisation de technique:
[x3] Aldebaran, le festival des étoiles noires
Le cauchemar de n'importe quel être de l'univers. La manifestation parfaite de la peur, de la domination. Le festival des étoiles noires est un sort colossal visant à exploiter l'esprit d'une ou plusieurs malheureuses cibles. Ainsi, celles-ci seront accablées par des hallucinations, bien plus prononcées bien plus absurdes et horribles que par le simple biais du Signe Jaune. Aussi, l'écrasement provoqué par la domination du Roi est grandiose, même un dieu pleurerait face à sa présence. Le contrôle, le charme, peut durer plus d'un tour avec accord du ou des joueurs. Les dégâts mentaux potentiellement provoquées peuvent briser la cible, et la forcer à devenir une vulgaire marionnette pour Hastur.
=> Utilisée pacifiquement, pour l'esthétique des illusions.
Une lumière ocre. Une marque- le Signe Jaune du Roi, se dessine dans les pupilles du Juge, comme marqué au fer. Mais ce n'est, heureusement, qu'éphémère, et, disparaissant dans un éclat d'or, il laisse derrière lui des murs qui s'effondrent, et un sol qui se brise pour laisser place au néant. Cependant, leurs corps ne semblent pas tomber ; ils flottent dans le vide, comme s'ils marchaient encore sur une surface invisible. Hastur ne perd pas de sa contenance, il est le chef d'orchestre de cette joyeuse fanfare. Le brouillard se disperse pour que finalement, une immense salle de bal dorée immerge des ténèbres ; avec, derrière les fenêtres, un festival d'étoiles et de planètes gazeuses, aussi étincelantes les unes que les autres.
Bienvenue en mon humble demeure, dans le château du Roi en Jaune.
...Au cœur de Carcosa.
Avec des rideaux de tissu bleu, des statues de marbre et des décors preuves de grande richesse ; le Seigneur des Espaces Interstellaires ne veut visiblement pas faire mauvaise impression. Cette femme, cette chance offerte à l'Humanité, la Terre, ne mérite-t-elle pas le meilleur ? C'est un message explicite ; il la veut à ses côtés. Il lui offre la vue de ses trésors, de son monde intérieur ; il abandonne son masque pâle... Avec espoir.
Que c'est curieux. Vous m'avouez que je suis votre dernière chance, mais c'est exactement ce que je pensais de vous.
Son ton se veut rassurant, calme, peut-être même tendre. Il se dégage une forme de sincérité profonde dans ces paroles. La valse ne s'arrête pas, et tout autour d'eux, sortent du sol de nouveaux spectres dont le visage est éternellement caché par des masques. Parmi eux, des chœurs, des joueurs de violons et de clavecin. Femmes et hommes du passé, fidèles à leur Roi.
J'incarne à la fois l'espoir et le désespoir de ceux qui ont été abandonnés dans le néant. Toutes ces ombres, tous ces rêves font de moi ce que je suis ; un gestalt. Le Roi en Jaune ; le souhait de Carcosa. Je ne suis ni homme, ni femme comme vous semblez l'avoir remarqué en abandonnant les pronoms féminins à mon sujet. Je suis une catastrophe naturelle née pour apporter l'équilibre, la volonté de l'univers ; je suis, comme vous dîtes, le Karma.
Ses dernières paroles baignent son corps de lumière, comme un ange. Bientôt, son vêtement se métamorphose en une longue cape à capuche abaissée jaune et à fourrure blanche. Chaussettes hautes, chemise à manches Juliette et pantalon, une couronne en or met la touche finale.
Vous m'avez vu naître, vous m'avez béni. Votre espoir, votre courage, votre détermination... Tout ça, je le perçois, je le vois, je pense le ressentir... Restez avec moi. Espérez avec moi. Je serai digne de votre bénédiction, et je vous offrirai le monde que vous avez toujours voulu.
Ses prunelles changent, reflétant l'espace un court instant, et alors que l'Eon peut potentiellement s'y perdre, tout s'arrête quand soudainement, la voilà vêtue de la même robe qu'elle avait plus tôt dans la soirée. La danse s'accélère, et bientôt la valse se change progressivement en fox-trot.
Haha... Dès que je vous ai vue, j'ai compris que vous étiez unique, précieuse. Et ce n'était pas seulement parce que vous resplendissiez au milieu de cette foule.
Après un rire presque aux éclats en se souvenant du ridicule de tous ces riches, de tous ces soi-disant chefs de la Terre qui n'arrivaient même pas à la cheville de la beauté de madame de Barchifontaine ; le Roi penche sa compagne en avant, leurs souffles se mélangeant dangereusement.
Croyez en moi, comme je crois en vous. Vous avez dit être incomplète, alors permettez-moi d'être votre seconde moitié. Ce qui vous donnera la force de persévérer ; mais surtout, de réussir. Nous serons, ensemble, les sauveurs de ce monde qui ne cesse de se perdre.
Murmure-t-il, ses entrailles hurlant d'envie. Sa folie, son euphorie, tout cela le ronge, mais là n'est pas encore le moment... Pas encore. Voir une personnalité aussi forte, avec un corps aussi fragile et facilement manipulable... Il en frémit de plaisir. Ses pulsions grondent en lui. Cette peau claire, ces longs cheveux fins et presque argents... Oh, tiens, mais qu'est-ce donc là ? Cette odeur... Est-ce... Une trace de chocolat ? Ses dents se dévoilent dans un joyeux sourire, alors que de son ombre, ressort une fois encore un tentacule humide, glissant sur la joue de la Dame en bleu, pour lui ôter cette tache. Cela fait, il vient caresser les lèvres du Roi, pour qu'il puisse gaiement se délecter du chocolat. Au contact, ses pupilles se dilatent légèrement de plaisir.
Pardonnez-moi, je ne pouvais guère m'en empêcher., grogne-t-il presque voluptueusement, alors que le tentacule disparaît.
L'excitation grimpe. ...Mais, ses yeux se ferment un court instant, avant de redresser sa pauvre coéquipière.
Que pensez-vous de cet endroit ? De mon palais, ma douce agapanthe ? Votre opinion m'est chère, importante, car vous êtes mon invitée. Ma partenaire.
Des fleurs bleues naissent dans les cheveux du Juge ; les fameuses agapanthes, qui la désignent si bien.
Juge Sāra
Terrien
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Sujet: Re: Liés par le Jugement. [PV] Sam 6 Jan 2024 - 1:24
Blbl
Le silence... Le silence et un vide uniforme, à perte de vue...
À peine chancelée par les vibrations des bulles d'Ether, une telle scène n'avait rien d'autre à offrir qu'un doux repos... Alors, que faire, sinon de fermer les yeux pour l'éternité ? Après tout, n'était-ce pas là le but souhaité ? Celui de s'isoler du monde, pour s'éviter la tentation d'agir en absence de sagesse... Mais ne plus jamais agir, était-ce réellement bien sage ? Comment s'en assurer, désormais que Sophía n'est plus ?
Blbl
Le temps semblait se figer, pour qui restait trop longtemps dans l'obscurité des abysses du Plan Spirituel : à la croisée du Plan Gnostique, où se trouvaient toutes les réponses à l'existence elle-même. Car si l'humanité se tournait souvent vers les déités pour exiger des explications... vers qui les déités pouvaient-elles alors se tourner, pour obtenir les leurs ?
Blbl
Les Æons... le reflet des Gnoses. Juste là une image sans conscience, une projection immatérielle dérivant dans un néant que personne ne pouvait atteindre... ou du moins, pas sans y perdre bien vite la tête. Si seulement... Si seulement il était possible d'atteindre la Sagesse... Que répondrait-elle, face à cette crise ?
Blbl
Cela faisait... combien de millions d'années, dérivant ainsi dans la passivité ?... Le monde avait-il changé ? Non. Si la situation s'était arrangée, un autre Éon serait venu me chercher. Mais personne ne s'est jusqu'à présent montré. Personne, n'a réussi quoi que ce soit ?... Le plan de Sophía, était-ce normal qu'il dure sur autant de temps ? J'ai besoin de réponses... Je, je dois savoir. Mais pour la sécurité de tous, je ne peux aller vérifier. Si la folie s'est déjà répandue, alors je deviendrai un danger de plus. Un danger, pour l'existence elle-même.
Blbl
Je me sens... si fatigué, depuis quelque temps... Comment est-ce possible, si je passe littéralement ma vie à dormir ? Peut-être, car je ne dors pas si bien. Il y a... toujours un murmure, qui me berce autant qu'il ne me réveille... C'est un chant, doux mais triste. Là une mélodie rassurante mais sinistre. Et parfois, j'entends des pleurs, de l'exténuation dans cette voix vibrant jusqu'à moi...
Blbl
Le murmure gagne en clarté, le son étouffé résonne enfin ses mots au creux de mon esprit. J'entends, désormais distinctement... l'expression de cette peine immense... Ce sont, les larmes du monde, qui se déversent en moi ?... La source de cette mélancolie doit certainement s'approcher de ma position. Je dois comprendre. C'est peut-être... Oui, l'aurais-je donc trouvée ? Pourrais-je enfin avoir une réponse... à la souffrance du monde ?
Spoiler:
" Un Æon que je ne connais pas... Alors, c'est à ça que ressemble désormais la Sagesse ?... Non, je t'en prie, ne me laisse pas dans le noir ! Reste encore un peu avec moi... Résonne en moi, abreuve-moi de vérité. Partage-moi la réponse à ce monstre qui te corrode. Laisse-moi percevoir le monde à travers toi, Sagesse ! "
...
BlblBLBL !
-------------------------------------------
* Suis-je, en train de perdre la tête ?... Ou se pourrait-il... *
Non, elle ne perdait pas la tête. Pas encore. Cette part d'esprit naviguait toujours au plus proche du réel, même entraînée dans la danse de cette créature éternelle. À chaque pas, à chaque pirouette sur elle-même... la demoiselle se sentait pourtant plus légère. Quel sentiment bien déstabilisant, que celui d'une perte de contrôle. Pour autant, par moment, quoi de plus plaisant ?
Oui. Là rien d'autre à faire que de se laisser porter par le courant. Car au final, ce chant du coeur est le seul qui compte vraiment. Tout ce temps passé à réfléchir... alors qu'il suffisait juste de ressentir, d'écouter le ton commun de ces voix s'exprimant à l'unisson. Toutes, elles implorent un jugement que nous sommes les seuls à pouvoir délivrer. Pourras-tu aussi comprendre duquel il s'agit, ma moitié ?
* Ce lieu... *
Le château du Roi en Jaune. À en croire ce dernier, les voici tous deux transportés dans ce luxe doré au milieu duquel trônent-ils fièrement. La valse se poursuit sous le regard attentif des invités masqués, tandis que l'hôte de ces lieux s'adresse sans cesse à son aimée. Il la complimente, la flatterait presque... mais en toute sincérité, le voilà bien subjugué par sa beauté. Quelle ironie, que la sagesse soit du côté de ce béni. J'avais tort... et tu avais raison, Sāra. Mais à quel prix ?
Hastur relevait un autre comble : celui de dernières chances se trouvant en une dernière danse. Que le destin pouvait se montrer taquin... Et à présent que le Gestalt dévoilait une apparence plus propre à la fonction qu'il assumait dans son univers, il osait s'exercer à promettre l'émergence d'un monde nouveau via cette alliance.
Grotesque.
Toute cette mise en scène, si elle pouvait instaurer le doute en l'esprit de cette pauvre Lin – ensorcelée par le nouveau phare de son existence devenue tristement pathétique... mon esprit sage, lui, n'en demeurait pas si dupe. Cette bête tentaculaire ne portait tout au plus ses voix que dans un registre local. De plus se fourvoyait-elle, en déclarant avec audace pouvoir changer tel monde par leur présence anodine.
Oui. Que pourraient bien changer deux êtres aussi faibles, face à la rudesse d'une folie dont ils ne semblent guère parfaitement démunis ? Tous ces espoirs sont vains, bien que la démarche soit à saluer. Car fuir d'autant plus en avant du courant ne saurait le contester pour autant. Même à travers l'image de cette valse accélérée.
" A-Aah ?! "
" Pardonnez-moi, je ne pouvais guère m'en empêcher. "
Dégoutante entité, vrombissant son excitation exagérée avec ardeur manifeste... ma moitié ainsi sous le charme de ton aisance perverse, je déplorais de constater la gêne salir alors son faciès. Ce ne fut pas mon seul moment d'indignation, mais probablement là l'un des plus notables. Par un sursaut de bon sens, ta dulcinée désirée eut au moins la dignité de prendre un pas de distance, lorsque tu lui permis plus de liberté en la redressant à la fin de ta danse.
Rougissant encore face aux avances, Sāra toucha instinctivement les pétales naissant à l'orée de sa chevelure. L'étrange romantisme de cette chose – décidément fort entreprenante – avait le don d'imposer au coeur de sa conquête la présence de battements incessants.
" Je... Et bien... "
De grâce, un peu de tenue serait de circonstance. À moins que ce malandrin aux manières discutables ne te plaise qu'à te tourner en ridicule pour son plaisir abject... Voilà. Un raclement de gorge, tranche du poing pressée contre ces lèvres, pour faire comprendre l'impact de la situation cocasse. Cet individu ne s'adresse-t-il pas à un Juge ? Plus encore : à une part d'Éon ?
" Telle scène me paraît splendide, bien sûr ! Toutefois... " commence enfin à s'exprimer – avec plus de conviction – la dame au haut-de-forme, paupières affaissées.
Prenant une pose de profil... ce fut main au bassin, que la silhouette féminine – à l'oeil outremer – déplia son bras opposé en direction de son interlocuteur. Alors immédiatement, le pommeau de cette canne réapparut au creux de la paume tendue... tandis que la tige percuta de peu – mais avec vive franchise ! – le torse de l'animal marin. À peine le temps d'un potentiel réflexe, que déjà le bout de la corne de bois réhaussa quelque peu ce menton !
" Je vous prierais, mon cher partenaire, de faire la distinction entre le spectacle et notre affaire. N'osez point développer l'idée de me muer gourgandine par vos belles paroles, ni par vos quelques initiatives - pour certaines un brin trop folles. "
Légèrement courbé car désormais timidement surélevé, l'héritage bestial finit par s'échapper en avant de sa cible et alors que se retournait la Juge de Barchifontaine. Maintenant dos au dieu de l'univers XIX, de quelques pas élancés Sāra laissa se rétracter sa canne en la tournoyant un instant entre ses fins doigts. Et alors enfin voua-t-elle de nouveau à cette bête un regard attentif, cette fois par-dessus l'épaule, pendant qu'au sol résonna le bruit sec de la corne de Lin... et que dans l'air, un claquement de doigts secoua vivement l'espace-temps !
" À moins que la magie de mes talents d'actrice ne vous illusionne ?... " déclara mystérieusement la demoiselle, au même instant.
Soudainement, la véritable scène s'impose autour d'eux : s'allongeant brutalement en parallélépipède rectangle, étirée de diapositives temporelles à l'opacité cristalline ! Les voici donc sortis du Chronos, visionnant à nouveau cet univers pour ce qu'il est réellement : une succession d'images fixes s'étalant du passé à l'avenir, en passant par le présent. Mais en réalité, derrière le rideau de cette honteuse mascarade... il n'existera toujours que le présent : le présent, sous la forme terrifiante et impitoyable de son passé inaltérable... comme de son futur insondable. Ce véritable temps, l'Aiôn, baignant celui créé par les dieux voulant garder en cage l'humanité.
Là, trônant libérés de la prévisibilité, les deux créatures intemporelles peuvent se guetter en toute honnêteté... en toute invisibilité. Ou presque.
" Fort bien, mon béni ! Vous qui semblez réceptif à une alliance... que dis-je. Vous qui m'avouez clairement nécessiter de ma présence à vos côtés... développez précisément de quelle manière le Jugement et le Karma devraient s'unir, dans le but d'apporter le plus de justice sur le monde. Que votre point de vue empli de pluralité constitue la pierre angulaire de mon expérience accumulée, ou qu'elle ne condamne à jamais tout espoir au sein de la temporalité. " conclua la demoiselle, à nouveau de bleu vêtue – toujours canne à la main et dos à l'énergumène en jaune – paupières se plissant dramatiquement.
En attente de la réponse, Sāra détourna ensuite le regard en tenant alors sa corne de Lin à deux mains et derrière elle. Par cette posture plutôt fière rayonnait-elle d'une prestance retrouvée, à la suite de ces événements pourtant déstabilisant... toutefois, forçait-elle là davantage sur le jeu d'acteur pour réfréner au maximum son état présent.
* Ouf... Même une journée passée à duper le Marionnettiste, me paraissait moins compliqué à assumer... Ce Gestalt dispose-t-il d'un talent certain pour me faire perdre la tête ? Ou... Ah, non, ça doit être ce fichu chocolat ! Ooh... je n'aurais pas dû m'empiffrer de la sorte. J'en avais encore sur le coin de la bouche... La honte ! Et ce moment, où il m'a rhabillée de ma robe de soirée... Non non, Sāra. Tu dois arrêter d'y penser. Il est peut-être spécial, mais tu es un Éon... Ne leur donne pas une autre occasion de se moquer de toi. *
En réalité, je doute sincèrement qu'Ōkami ait la tête à rire, en ces instants. Du moins, pas après mon retour dans les Plans Inférieurs... Je suis curieux de voir si nous pouvons tous deux aboutir à la même conclusion et c'est pourquoi j'observe encore un peu ton parcours dans l'ombre. Mais qu'on ne se méprenne pas, ma chère Sāra... Pas même toi, n'échappera à la sagesse de ce jugement.
Spoiler:
" Car tous, baignent dans mon courant. "
Le Roi en Jaune
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Sujet: Re: Liés par le Jugement. [PV] Ven 9 Fév 2024 - 14:07
Carcosa a rencontré de nombreuses personnes dans sa vie.
Des personnes qui parfois, avaient du talent, un grand potentiel. Des comédiennes notamment, qui travaillaient avec elle. Des chanteuses, des danseuses, des musiciennes, toutes des plus merveilleuses. Certaines savaient même parler sa langue, et avec celles-ci, pouvait-elle se livrer un peu plus qu'à l'habitude.
Mais jusqu'à ce jour, Carcosa n'a jamais rencontré quelqu'un d'aussi étincelant. Quelqu'un qui savait aussi bien la comprendre, quelqu'un d'aussi rayonnant. Elle n'a même pas besoin de parler, de lui faire la cour ou de jouer les thérapeutes. Non, elle est simplement elle- ou que dis-je, extraordinairement elle. Si la star de la Terre avait bien un don précis, c'était celui de voir dans le cœur des autres. De voir leurs vrais visages. Peut-être était-ce une suite logique, par rapport à sa quête de savoir, de compréhension des émotions... Ou bien est-ce juste les conséquences d'une maîtrise dans l'art du mensonge ?
Dans tous les cas, cette femme, cette "Juge Sāra", a réussi à faire vibrer le cœur de la dramaturge ; si bien que cette dernière brûle, brûle si fort que Hastur lui-même ne sait point comment dompter une telle ardeur. Cette flamme en lui domine les ténèbres, surplombant les autres âmes qui le composent pour parler plus fort encore. Pour prendre le contrôle, pour se faire entendre.
Qu'a-t-elle vu pour ressentir de pareils sentiments ? Qu'a-t-elle aperçu chez cette dame à l'œil outremer, pour ainsi se laisser corrompre par l'irraisonnable, remettant même en question l'ordre établi par le chaos, dont elle a elle-même accepté la domination ? Le Roi en Jaune, en dansant et parlant, est pensif, intrigué par cette situation, qui, malgré tout, ne semble guère lui être désagréable.
C'est un mélange de tout. D'excitation, de fascination, de tentation.
En y songeant, pourquoi vit-il ? Pourquoi existe-t-il ? Quel est son idéal ? La vengeance, mais ensuite ? Autre que ce sentiment, que cette envie colossale et écrasante de destruction, de changement, que reste-t-il "d'humain" chez lui ? Quelque chose de personnel ? Il est un Gestalt, un ensemble de maux, mais cette âme, celle de Carcosa... C'est celle-ci, précisément qui fait de lui ce qu'il est. Mais que désire Carcosa, en dehors de tout ça ? Qui est donc Carcosa ? Que souhaite-t-elle de cette Sāra ? Avec autant d'ardeur, ça ne peut pas être seulement pour son ambition. Cela doit être... Plus personnel encore. Mais comment le savoir, lorsqu'on est une femme qui n'a jamais su voir clair dans ses propres émotions ?
Quelque chose de personnel... Pour brûler ainsi, Carcosa doit probablement ressentir... De l'espoir. Quelque chose qu'elle ne doit pas lâcher. Qu'elle ne veut... pas... Lâcher ? Comme si, à tout moment, elle perdait une chance que lui offrait l'univers. Une chance d'être.
Malheureusement pour la dramaturge déchue, on ne peut rien apercevoir sur le visage du Roi d'Aldébaran, rien d'autre que le vice accompagné d'un sourire narquois.
Vous voilà bien embarrassée, hmhm...
Ce n'était qu'une vulgaire taquinerie après tout. Il n'aurait jamais pensé que la grande Juge de la Terre serait aussi sensible à de pareilles avances culottées. Aussi... Réceptive. Oh, les réactions de la belle dame ont le don de lui donner des frissons. D'attiser l'adrénaline. Il aurait presque du mal à cacher ses envies tachées de luxure. Ce désir intense de l'attraper, et de la voir s'agiter tel un animal apeuré. La voir se dandiner, entre ses larges tentacules, en faisant tout pour ne pas se laisser corrompre elle-même par ses propres péchés.
Bien heureusement pour elle, il n'est pas une simple bête.
Malgré cette envie de la posséder. Malgré cette envie de la dévorer. Il doit se maintenir, car l'image vaut bien plus que ses sentiments.
Hm...?
En voilà un acte des plus audacieux. Peut-être même ironiquement grossier ? La Dame en bleu brandit sa canne, tapotant le buste du monarque doré, visiblement avec l'orgueilleuse intention de le sermonner, avant de relever son menton. Quel culot. Le sourire du monstre s'agrandit joliment, alors que cette situation ne lui déplaît guère. Avec un geste pareillement direct, c'est malencontreusement que celle aux cheveux d'argent retire un bouton de la chemise du couronné par les astres. Ce dernier, amusé, pousse un charmant ricanement étouffé par ses lèvres. Col ainsi ouvert, cet acte malencontreux dévoile ainsi une part plus féminine du Dieu de l'Univers XIX.
Comment pouvait-il la "muer gourgandine", si elle-même semblait déjà aveuglée par ses instincts primaires ? Oh il y'a quelque chose de peut-être plus excitant à voir sa proie plonger dans les ténèbres, par elle-même.
Mais, malheureusement (ou peut-être heureusement ?) pour le Roi, il n'a pas le temps de répondre qu'un tout nouveau spectacle s'offre à lui. La femme au regard vairon, comme auparavant, prend une fois encore les devants. Dos à l'abomination, elle n'a probablement aucune idée d'à quel point elle provoque l'animal. Et sa voix, plus profonde, enveloppe toute la pièce, avant de la briser d'un coup franc sur le sol avec sa canne, comme un miroir cassé.
Le Chronos s'évapore, et laisse place au véritable temps. L'Aiôn, le temps des Dieux, le temps de l'Univers XIX. Sous les yeux ébahis du Roi, le passé et le futur se dévoilent, formant le présent le plus parfait. Toutes les potentialités, à chaque pas, à chaque mouvement, se dessinent autour d'eux. Tout semble si prévisible, offrant une confiance des plus parfaites. Comme si... Il n'y avait plus de secret entre eux.
CLAP CLAP CLAP.
Un applaudissement soudain. Suivi d'un rire sincère.
Magnifique. Splendide. Impressionnant dois-je dire. Bien que j'ai placé la barre haute à votre sujet, vous avez su me surprendre.
Les étoiles se sont alignées, cette femme est sa destiné.
Ses yeux bleu azur se referment à moitié, alors que le bruit cesse. Une de ses mains se pose sur sa poitrine, sur l'endroit où le bouton lui a été ôté par sa chère et insolente invitée. Nouveau ricanement.
Justice et Karma sont liés. Mais, nous avons tous les deux besoin de l'un l'autre. Je suis l'exécutant, et vous la tête. Je suis votre arme, pour imposer votre vision. Vous êtes la balance, je suis le glaive. Nous sommes complémentaires, et, plus encore, nous avons besoin d'être ensemble, je le sais.
Son sourire commence à progressivement disparaître, offrant un air nouveau. Un air... Sérieux, presque sombre, ses iris perdant presque de leur chaleur.
Ce que je vous propose, c'est de reprendre contrôle du temps, reprendre ce qui vous est de droit. La crypte temporelle ne doit appartenir à personne d'autre qu'à vous- à nous., sa voix résonne, devenant de plus en plus intimidante, pesante, et pourtant toujours calme. Je veux faire ce que la Patrouille Temporelle n'a jamais su faire, contrôler les lignes temporelles, et éviter que le chaos ne dévore le monde, bien que j'y sois né. Je suis l'incarnation des maux de ceux qui ont été abandonnés par ceux qui nous dirigent, qui nous surpassent. Ceux d'en haut.
Sa voix se dédouble un instant, un court instant, sonnant quasiment démoniaque. Pourtant, l'on peut aisément discerner la voix claire de Carcosa, s'exprimant fièrement dans cet amas chaotique. Le visage du monarque devient étrangement plus expressif, alors que des silhouettes naissent des ombres, une par une, puis cinq par cinq, puis dix par dix, derrière son corps ocre.
Je veux la vengeance. Le Karma. Un véritable jugement ! Une justice pour ceux qui ont souffert ! Tant de personnes mégalomanes, orgueilleuses, narcissiques et égocentriques sont au-dessus ! Je veux imposer une échelle sociale juste ! Donner la liberté aux terriens, que la Terre ne soit plus un vulgaire champ de bataille pour ces idiots qui ne jurent que par les poings !
Des point jaunes s'illuminent dans les trous servant de place pour les yeux de chaque masque. Comme si toutes ces vies abandonnées prenaient vie en écoutant ces paroles pleines de véhémence. Sa main se serre sur sa poitrine, ses dents se frottent légèrement, la flamme de Carcosa ne cesse de prendre place. Son hôte veut parler, s'exprimer, à sa plus grande surprise. Le cœur de cette entropie prend contrôle, au moins pour cet instant.
...Alors, ses prunelles brillent désormais d'une lueur différente. Plus... Humaine. Alors que la Dramaturge fixe, à la place du Roi, l'incarnation du Jugement... Dont elle a tant besoin, et qui pourtant lui tourne le dos. Son genou se pose sur le sol, et le Roi se surprend à obéir à cette envie, à ce geste pourtant presque humiliant, où il se place inférieur à autrui. A cette femme.
Vous êtes apparue devant moi comme un miracle. Même en priant les étoiles et en espérant un jour trouver ce que je désirais, je n'aurais jamais pu imaginer une telle trouvaille. Vous êtes ma sauveuse. Et j'ai besoin de vous.
Ce que je désirais. Ma sauveuse. Sa voix se casse à la fin de ses propos. Besoin... Elle a besoin... De quelqu'un. Besoin...
...C'est nouveau. Et étrangement... Rassurant. Le masque de l'assurance se brise, offrant un faciès inquiet au monde. Un son fragile, presque craintif.
...Croyez-vous au destin ?
Juge Sāra
Terrien
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Sujet: Re: Liés par le Jugement. [PV] Ven 1 Mar 2024 - 5:45
Dis-moi, qu'est-ce que la justice pour toi ?... Chacun possède sa propre conception de la justice. Essaye de demander à ton voisin raisonnable ce qu'il pense du sort d'un criminel, sa réponse risque de te surprendre. Mais qui décide de ce qui est raisonnable ou non ?... Le bon sens ? L'éthique ? Si tu parles des valeurs que l'on t'enseigne depuis ta plus tendre enfance, quelle garantie as-tu que de tels concepts aient réellement du sens ?... Est-ce parce que cela provient de figures de confiance, ou d'un certain âge, qu'elles ont pour autant raison ?
Non. Bien sûr que non.
Mais cela ne signifie pas pour autant que ces réflexions n'ont aucun sens, même plongées dans une brume épaisse qui nous déstabilise tant. Quelque part, tu dois le ressentir... quand quelque chose ne tourne pas rond. Non ?... Tu poursuis ta douce quiétude, tu veux t'échapper de cette souffrance qui t'étouffe. C'est naturel, je le comprends. Il existe une réponse, quelque part, qui ne peut certes se trouver qu'à l'aveugle... mais qui existe bel et bien. Alors, ça vaut le coup de ne pas abandonner et de préserver ce qui peut nous rendre heureux.
Et quant à ce qui nous rendrait tous heureux... je te demande encore un peu de patience. Un miracle, ne survient toujours qu'à la fin d'une histoire. Juste, pas à la fin de chaque histoire. Dans tous les cas, la nôtre se terminera... sans personne pour la pleurer. Car le destin du monde repose sur un pari. Pile ou Face.
Qui, de la Sagesse ou de l'Évolution, vaincra à temps ? Il s'agirait de choisir ton camp.
CLAP CLAP CLAP !
Perturbée dans ses futiles réflexions, la Lin éternelle disposait désormais du loisir d'écouter se pavaner le fanfaron. Lui qui la vante tant, ne réalisait pourtant pas l'ampleur de son écho. Il est ridicule, sans substance. Il n'était pas plus le glaive qu'elle n'était la balance... Ils ne sont rien du tout, dans l'immensité de ce monde cruel et empli de désespoir. Juste là deux insectes en bas de l'échelle, qui ne manqueraient de se faire écraser sous la semelle des véritables décisionnaires... Rassure-moi, que même en simple part d'Éon, la folie ne t'éprend guère au point de croire en le premier révolutionnaire ?
* ... *
Encore dos à lui, tête désormais plutôt penchée en avant et canne tenue en arrière... tu l'écoutais avec attention. Non, tu n'avais pas complètement cédé, tu as juste toujours refusé d'abandonner. Tout en fermant les paupières, tu cherchais là encore une solution. Aussi aveugle de ton potentiel que tu sois, tu savais que cette créature née du chaos n'aurait jamais l'épée suffisamment aiguisée que pour donner vie à ses ambitions.
Prendre le contrôle du temps ? De celui de la Crypte ?... Ahhahahah ! La bonne blague... Malgré que Sāra soit la moitié de mon esprit, cette moitié ne représentait rien de plus qu'un minuscule fragment de mon pouvoir. Elle ne pouvait rien accomplir du tout. Tout au plus pouvait-elle espérer manipuler en partie l'Aiôn... Ne parlons pas de marcher sur les plates-bandes du Kaioshin du temps, ce sont deux choses bien différentes. Manipuler le Chronos, ce temps artificiel, serait hors de sa portée. Mais aurait-elle trop de fierté, que pour clairement l'avouer ?
* Hein ?... *
Prêtant finalement et à nouveau un oeil par-dessus l'épaule, la Juge de Barchifontaine observait à présent une scène bien singulière... Celle de cette voix, commençant à vaciller. Oui, face à l'inquisition outremer, enfin se dévoile et se distingue l'humaine de son propriétaire. Ainsi la voici ? Carcosa, la voix d'une énième et triste victime du monde. De ceux d'en haut ?... De qui, exactement ? Exprime-toi, terrienne parmi les décombres. Exprime à ma moitié ce que je ne connais déjà que trop bien.
Les ombres de ces existences passées résonnaient de concert dans l'espace environnant, alors que les paupières de la demoiselle océan s'écarquillaient plus perceptiblement. Et si la reprise se voulait troublée par l'orgueil du Roi en Jaune, celui-ci fit progressivement place à la demande innocente de l'entité exténuée s'y abritant. Elle demande justice, liberté et quiétude. Tout ce que ce monde ne peut plus offrir, depuis sa disparition... Mais qu'elle se rassure, car une réponse appropriée existe bel et bien. Elle ne sera juste pas comprise par chacun.
* Je ne pourrai jamais lui offrir ce monde... J'aimerais, mais je ne suis pas Sophía. Ca ne sert à rien, de t'agenouiller comme ça. De me supplier, comme si j'étais un messie. Je ne suis que Sāra... Même pas un Éon complet. Juste Sāra... Pas un miracle, pas une sauveuse. Plutôt un imposteur, qui désire offrir à l'humanité un moindre mal : une justice qui lui est propre, à défaut de pouvoir faire renaître un idéal oublié.
Mais si vous avez besoin de croire en moi pour garder espoir... *
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" Tu veux comprendre ce qui constitue l'essence de la Sagesse ?... En voilà une question délicate. À vrai dire, je n'ai jamais vraiment pris le temps de me la poser. Je ne saurais définir avec précision ce qu'est la Sagesse. Mais je peux au moins te montrer d'où elle provient. "
" De la poitrine ?... Oh, c'est encore cette histoire de coeur, je suppose. Cela partirait donc... d'un sentiment ? "
" En effet ! très bonne réponse. La Sagesse naît de l'amour, plus précisément. Il ne suffit pas d'aimer... mais il n'y a pas de sagesse sans amour. Alors, tu ne devrais pas prendre de décisions en l'omettant. L'amour pour le monde et pour autrui, guide la pensée vers une voie raisonnée. Pour le reste, je pense que tu en as déjà une petite idée. Après tout, tu es l'Éon du Jugement, Saṃsāra. C'est de ton ressort, que de faire preuve d'une grande précision dans un discernement. Prends juste le temps d'écouter ton âme d'enfant. "
" Et... je comprendrai ce qu'il faut faire ? "
" Tu le ressentiras, justement. À la manière d'un instinct... d'une vague à la nature incertaine, mais à la destination évidente. "
------------------------------------
* Très bien, Carcosa... Je deviendrai cet espoir, alors. *
Fermant les yeux et relâchant ses muscles, en proie à une méditation de courte durée, la part de Qilin se connectait aux sentiments l'entourant. Face à la détresse de l'humanité, il semblait que le temps soit venu de prendre une décision. Seulement 2 choix possibles : Sagesse, ou Folie... Voyons si tu es capable de trouver par toi-même ce que j'ai pu atteindre aux abords de l'Ultime Frontière.
" ... Croyez-vous au destin ? " demanda soudainement la terrienne, d'un regard se perdant au sein de l'espace et du temps.
Les talons de la juge suprême résonnaient dans le néant à ce moment. Elle n'avait qu'une phrase, une seule, à clamer au monde. Et lorsque Sāra s'agenouilla à son tour en relevant par la main cette joue humaine, que ce regard ainsi détourné du fastice croisa le sien pétillant... elle affirma humblement :
" Le seul destin qui soit, c'est moi... Et enfin j'y crois, grâce à toi. "
Une douce étreinte s'empara soudainement de la pianiste émérite, alors que les deux silhouettes dominaient en silence l'immensité du Chronos... Joue par-dessus la tempe de Carcosa, Sāra en profita pour lui partager quelques mots au creux de l'oreille. Les lèvres se mouvèrent ainsi en un ballet délicat, qui éventuellement ne manquerait de surprendre celle dont la demande paraissait désormais bien désuète par rapport au secret présentement partagé. Voici une promesse bien arrogante... Tout au plus là un gain de temps, quoiqu'un excellent moyen de goûter une dernière fois à l'ivresse de l'espoir.
Réguler le Chronos... Là une responsabilité à laquelle la Time Patrol n'avait pu rendre honneur. Malgré leur bonne volonté, ses représentants demeuraient impuissants face à la multiplication exponentielle des lignes temporelles et des conséquences engendrées... La cage devenait trop grande, le cirque manquait de personnel pour gérer les éléments perturbateurs étant parvenus à tirer partie du système lui-même. Mais pour commencer... était-ce bien juste pour l'humanité, que de vivre en cage ? Ainsi vouée à divertir le divin public, par leurs pitreries ?...
Il était temps de mettre fin au Chronos. De mettre un terme à cette farce, qui n'avait que trop longtemps duré. Il était temps, de détruire la Crypte une bonne fois pour toutes !... Sāra comptait lier les individus méritants et leur environnement... au vrai temps, à l'Aiôn, en les bénissant tous autant qu'ils seraient. Et ensuite, la destruction du Chronos ne les affecteraient naturellement plus, ceux-ci ne disparaîtraient pas avec lui. À la place, ils deviendraient une part d'un temps plus grand. Où Justice, sera faite... sans perturbation possible.
L'amour. L'amour serait son guide, pour ce Jugement Dernier. Que tremble celui ou celle dont le coeur s'est condamné à la haine et au mépris d'autrui ! Car on ne bâtit pas une communauté sensible et soutenue sans valeurs bienveillantes. Maintenant, émissaire du Jugement, il fallait se relever de concert avec la figure de proue de ce monde nouveau. Tu voulais du changement, un véritable espoir au sein d'un chaos régnant depuis bien trop longtemps ?
Quelle naïveté. Bien qu'il y ait de l'idée. Mais toi, Sāra, tu sais que rien ne leur échappe... Aussi, au moment d'appliquer la paume de ta main par-dessus le sternum du Roi en Jaune, d'imposer soudainement une pression l'obligeant à lentement tomber à la renverse et à travers les calques temporels... d'un regard concerné et en plongée tu lui délivras ces quelques mots, l'opacité entre vous se renforçant alors peu à peu :
" Pendant que je m'affaire déjà à bénir le monde, rencontre Ōkami. Elle est l'incarnation de l'information, l'Éon du Savoir... Aucune onde en ce monde, ne pourrait de fait lui échapper. Nous avons besoin de son soutien, si l'on veut avoir une chance de rendre ce futur possible. C'est le seul moyen, tu dois la convaincre de nous aider. Si elle accepte l'audience, vos chemins finiront par se croiser... pas la peine de la chercher. Mais ne t'y rends pas les mains vides, l'aide de cette gastronome n'est jamais gratuite. Bonne chance... vous deux. Nous planifierons l'attaque lorsque nous nous reverrons. D'ici là... gardez tous espoir. "
La scène alentour prenait vie, lors de cette chute que fut contraint de vivre le roi de l'univers XIX. Le Chronos filait en sens inverse, au beau milieu de cet opéra-théâtre... les fantômes du passé se murent à reculons, jusqu'au moment où la Lin à peine perceptible claqua des doigts par sa main tendue. Et subitement, l'accordéon des diapositives laissa progressivement place à cette salle immense où seule trôna bientôt la silhouette de Carcosa.
À présent, d'une manière ou d'une autre... les jours de ce monde sont comptés.
C'est pourtant lorsque l'aiguille pointera minuit... que toute vie, sombrera dans l'oubli.
Mmh, choisir un camp, tu dis ? Désolé, je trouve au contraire que l'incertitude rend ce moment particulièrement marquant. Alors, qu'on survive ou qu'on meurt tous à la fin, je continuerai de garder confus le destin. C'est vrai que l'avenir sera peut-être pas très rose... mais l'important à mes yeux, c'est que toute la famille puisse au moins vivre un Joyeux Ragnarök.
Spoiler:
Quitte à ce que ta prophétie se réalise, t'es pas de cet avis ?... Dis, Ō-ka-mi ?
Le Roi en Jaune
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Age : 29 Date d'inscription : 04/09/2023 Nombre de messages : 24Bon ou mauvais ? : Neutre... Chaotique ! Zénies : 250 Rang : D
Techniques Techniques illimitées : Le Signe Jaune - Malédiction ☆ Le Signe Jaune - La Confrérie ☆ Le Masque Pâle - L'horreur de Camilla Techniques 3/combat : Le Seigneur des Espaces Interstellaires ☆ Aldebaran, le festival des étoiles noires Techniques 1/combat : Carcosa - Le chant de Cassilda
Sujet: Re: Liés par le Jugement. [PV] Dim 28 Avr 2024 - 0:47
Une lumière, dans ce tunnel que je pensais inexistant. Une lumière, étincelant dans les ténèbres, alors que je me pensais aveugle. Rien qu'avec elle, ma flamme s'est embrasée. Mon bras s'est tendu, et le monde a fermement essayé de m'arrêter de son infinité de bras. Des mains constituées de milliers, supposément millions voire milliards de lignes temporelles délaissées et d'âmes damnées les constituant. Mais cette lumière... A été ma porte de sortie, malgré les chuchotements cruels de la haine, malgré les chuchotement ensorcelants du nihilisme. Je n'ai... Pas abandonné.
J'ai prié les étoiles... Pour un miracle.
Par delà les larmes et les cris des morts, je me suis aventurée jusqu'à ma destinée. J'ai couru en poussant cette légion d'horreur, enflammée par des sentiments ineffables ; que même les dieux ne sauraient décrire. Cette chance, ce miracle, ce destin... Ne devait pas m'échapper. Alors j'ai utilisé toutes mes forces, quitte à ce que mon âme s'en brise dans ce mouvement insouciant et si véhément. Les bras du Roi et de son peuple se sont brisés face au feu que j'incarnais. J'étais... Les origines. Toute la force de ce Royaume perdu. Son identité. Carcosa. Alors, enfin à la surface, j'ai parlé à pleins poumons, ces poumons qui m'appartiennent.
Que vois-je en elle ?
...En y songeant, que savais-je du concept de "destinée" ? Que voulais-je dire, à travers ces propos gonflés d'émotions qui allaient au delà de ma pensée, de ma compréhension ? Mon cœur a comme pris possession de ma gorge, de mes cordes vocales. Ma voix a tremblé, et j'ai hurlé. Qu'était-ce, à cet instant précis ? Que ressentais-je ? Une douleur. J'avais mal. Ma gorge était nouée, sèche, et mon cœur frappait au fond de ma poitrine. Quelque chose... Une lumière. Cette femme brillait tellement que j'ai pu m'échapper de ce jardin intérieur, de ces ombres possessives. Le monde était si bruyant et si vide à la fois, dans les entrailles du monstre qui semblait être également moi-même ; et pourtant, c'est cette voix que j'ai pu entendre. Le son d'un être qui pouvait... Me sauver la vie. J'ai couru vers elle, comme si elle m'appelait. Comme si c'était ma dernière chance, mon seul... Espoir.
Mon visage s'est humidifié. Mon corps a frissonné. Mon esprit semblait tiraillé. Qu'était-ce ? De la peur, de la joie, ou bien de l'admiration ? Noyée dans un flou insurmontable, je me laissais guider par l'irrationnel, par ce que je ne cernais guère, par quelque chose de plus fort que l'intellect. Cette force... Était si addictive. Inexplicable. Une passion si chaleureuse, qui a pris contrôle de mes membres. Une passion entraînée, inspirée même par cette silhouette qui me tournait le dos.
Qu'est-elle, pour moi ?
Je n'arrive même plus à me souvenir de la dernière fois où j'ai pu verser des larmes. Où j'ai pu ressentir ce que je ressentais actuellement. Une profonde sincérité, quelque chose qui me dépasse, voilà ce que c'était. Et me voilà donc ainsi, à genou, suppliante, plaintive, alimentée par la haine et le désespoir de tellement d'autres gens que je n'ai jamais connus- ou alors, peut-être dans d'autres vies.
Mes yeux mi-clos, la bouche entrouverte, et surtout les larmes ne cessant jamais de couler... Je tente difficilement de retrouver ma respiration, tandis que le Roi en Jaune ne paraît point vouloir reprendre son trône- le peut-il, au moins ? Mes iris tremblent. Qu'est-ce donc... Ce que je ressens ? Rien que d'y penser me rend... Folle. Cet organe qui me maintient en vie... Le cœur... Je n'ai aucun souvenir de l'avoir déjà connu dans un tel état. Qui est cette femme ? Est-ce elle, la source de ce conflit interne que je vis ? Est-ce elle, la source de toute cette force incommensurable qui m'anime ?
Je ne peux pas détacher mon regard d'elle. Mon corps veut ramper jusqu'à elle, mais je suis comme paralysée. Paralysée par des sentiments probablement opposés.
Ne me laissez pas.
Mes pupilles se dilatent, alors qu'elle se retourne enfin. Que pense-t-elle ? Que veut-elle ? L'ai-je convaincue, persuadée peut-être ? Mes sentiments, si étrangers, l'ont-ils atteinte ? Cette sensation... De la peur. De l'effroi. Une pression si lourde, qui m'écrase les épaules et même le crâne... Ai-je envie de m'incliner ? Mon regard ne veut pas quitter ses yeux, reposés sur moi.
Aidez-moi.
Des mots s'agglutinent dans mes songes, alors que je ne peux plus bouger. Désormais muette, je la laisse m'approcher. Par pitié, croyez en moi. Ses talons résonnent dans cet espace loin et si proche du monde à la fois. A mon niveau, un contact se fait enfin.
J'avais l'impression de me noyer. Dans un océan de tristesse, de colère et d'autres maux à n'en plus finir. Mes poumons brûlaient en l'absence d'air, de surface. Et cette lumière- cette lumière qu'elle incarne... M'a rappelé que le monde extérieur existait.
Sa main sur ma joue attise ce feu qui m'est inconnu et qui pourtant me fait actuellement vivre. Mes yeux s'écarquillent, et mon corps se tend sans que j'en comprenne la raison. Mon visage se déforme en une grimace incontrôlée, et avec cela... Je salis sa main lumineuse et si chaleureuse avec des sanglots.
Cette chaleur... Me sens-je actuellement... Réconfortée ? Non... C'est différent.
Avec pourtant une logique qui m'échappe, c'est grâce à cette femme, cette inconnue... Que je vois le monde si clair à présent. Je ne la connais pas. Je ne la connais pas... Seulement son nom ? Son titre ? Son rôle ? Et pourtant, pourtant, tout semble si évident maintenant.
Lorsqu'elle m'enlace, mes entrailles explosent d'une émotion si intense... Joie ? Colère ? Qu'est-ce ? Mon esprit fond et je me sens envahie d'un comportement presque primitif.
Croyez en moi... Qui crois en vous, Sāra.
Ainsi soit-il, j'écouterai ces sons que je ne comprends pas. Alors... De mes bras, à mon tour, je l'enlace. Je la serre contre moi comme si je ne voulais pas qu'elle parte. Comme si elle était tout ce qui me restait. Et n'est-ce point le cas ? Elle est une juge. L'incarnation de la loi, de la justice. Elle est... Mon héroïne. Tout ce qu'il me reste. Pourtant, dans son regard, je ne vois aucune flamme. Seulement une mer calme, et presque mélancolique. Une douceur presque sage, qui se matérialise en une voix légère et si bienveillante.
Pitié...
Alors que "mon" peuple masqué me toise le dos, m'infligeant une douleur similaire à une pluie de flèches, ma flamme ne s'éteint pas. Comme si... Elle me protégeait. Alors que le monde tentait de me noyer par ses pleurs, son embrassade et sa sagesse me réconfortaient, servaient de couverture pour préserver ma chaleur.
Devant moi... Peut-être la vérité ? Peut-être... La réponse que j'attends depuis toujours ? Le bonheur... Est-ce ce que je ressens ? Est-elle l'incarnation de tout ce que je rêvais jusqu'alors ? Non, non, non... Je ne veux pas qu'elle parte. Je veux la garder auprès de moi. Je sais... Enfin ce que je veux ! Je le sens en moi... Ce feu qui m'anime, provient d'elle ! Elle me maintient en vie ! Elle me réchauffe, me donne espoir !
La peur me dévorant, je tire presque sur ses vêtements, comme un chat s'agripperait, terrorisé. Cet instant ne peut pas être éternel, je le sais, et pourtant... Je ne veux pas qu'elle s'en aille. Peu importe si c'est ridicule. Peu importe si c'est irrationnel. Je ne veux pas...
Je ne veux pas que mon théâtre finisse en tragédie.
Je... Je crois que je... Que je suis heureuse...
Ne m'abandonnez pas.
C'est un appel en détresse. Mes mots tremblants, j'ai néanmoins rassemblé toutes mes forces pour les prononcer. Une sincérité terrifiante, qui me ronge. Pourquoi porter un masque face à celle... Que je veux autoriser à me voir ? Offrir ma vulnérabilité... Me rend si forte auprès d'elle. Forte...
Ne me laissez pas...
Alors que j'atteins enfin le sommet, alors que je réussis enfin à toucher la lumière... Celle-ci m'aveugle tant que j'en tombe. Une main posée sur mon sternum, me poussant dans les ombres. Ce paradis... Je n'y ai pas le droit. Pas le droit... Tant que mon objectif n'est pas atteint. Tant que le vœu du Roi- le mien... N'est pas exaucé.
La réalité me frappant en plein cœur, mes bras n'ont pas réussi à garder cette lumière près de moi. J'ai failli, et à nouveau, les bras de mon peuple me rejoignent.
Savoir... Je dois attendre le savoir... Pour elle... Pour nous.
Ma sauveuse s'en va, avec elle la couverture et sa lumière. Mon feu étouffe, alors que les bras ténébreux m'étranglent dans ma chute. La passion disparait lentement de mes yeux, et bientôt, je ne pourrais plus parler en mon nom. En mon unique nom.
Hurler... J'avais envie d'hurler. Et c'est ce que courageusement, je fais... Mais il est trop tard désormais. Plus personne...
***
Plus personne ne l'entend. La Dramaturge laisse place au Roi, alors que celui-ci, au sol, regard perdu vers le plafond poussiéreux, repense à cette triste scène. Même lui ne saurait rire, ou même sourire de ce spectacle pathétique et inattendu. Lourdement se relève-t-il donc, accompagné de ses loyaux sujets qui l'aident dans son acte.
...Elle a brillé. Aussi fort qu'Aldébaran.
La voix du gestalt semble constituée de toutes celles des êtres oubliés qui le forment. Une voix faible néanmoins, presque meurtrie ? Debout, ses iris se posent sur ses mains, sur ce corps possédé.
Une étoile, la plus étincelante que cet univers ait connu et puisse posséder. Nous devons l'écouter.
Pourquoi ses mains tremblent-elles ?
Elle est notre dernier espoir. Nous devons l'écouter.
Qui essaie-t-il de convaincre ?
Le Savoir... L'éon du savoir... Ōkami l'a-t-elle appelé... Pourra-t-elle répondre à nos questions ? Pourra-t-elle vraiment nous aider dans notre quête ?
Les ombres se dissipent petit à petit, jusqu'à-ce qu'il finisse seul, face à des sièges vides.
Sāra de Barchifontaine... Elle est la protagoniste de notre histoire... De ce spectacle...! Et... Et... Il sera le plus merveilleux de tous !
Hurle-t-il en agitant les bras, le sourire fou mais faible face à un public inexistant. Un liquide noirâtre, visqueux, glisse lentement d'entre ses lèvres.
C'est... C'est... Nous le savons..., il tousse, il crache ce fluide, ses muscles se contractant furieusement alors qu'il est pris d'un rire euphorique. JE LE SAIS ! Hahahaha...! C'est... C'est...!
Son visage se met à grimacer, alors qu'il cherche désespérément ses mots. Ses mains attrapent sa tête, alors qu'il grogne péniblement. Et... Tout doucement, en un simple chuchotement... Les yeux perdus dans le vide...