Age : 27 Date d'inscription : 30/01/2018 Nombre de messages : 231 Bon ou mauvais ? : Je défendrais ceux qui en ont besoin. Zénies : 1600 Rang : - TechniquesTechniques illimitées : Distorsion Kick / Gravity Break / Garrick CannonTechniques 3/combat : Dimensional Impulse / Energy ShieldTechniques 1/combat : Big Bang Cannon
| Sujet: Re: [EVENT] Maison de Scalio Mer 28 Aoû 2019 - 13:03 Au crépuscule de la seconde nuit passée dans le Hameau du Désespoir, la cohorte bestiale guidée par les fantaisies du Malin s’était vue renforcée de la présence d’un quatrième membre, condamné a son tour à connaitre d’innommables souffrances avant de se voir métamorphosé en une créature aussi terrifiante que son appétit était insatiable, ne répondant qu’à un seul appel : celui de la chair humaine de ses congénères restés de simples humains. Ainsi, sous les yeux écarquillés de son bienfaiteur, le tueur de héros se convulsait et se tordait de douleur, voyant son enveloppe charnelle revêtir une apparence plus en adéquation avec sa véritable nature : celle d’un monstre, un vrai, qui n’attendait de de laisser ses pulsions bien enfouies refaire surface sans la moindre retenue. Alors que la souffrance s’emparait de son corps et qu’une épaisse fourrure grise commençait à son épiderme, il eut un mouvement inattendu qui prit le sadalien au dépourvu : au lieu de chercher à se ruer vers lui pour satisfaire sa soif de sang, il se précipita hors de la demeure dans laquelle ils se trouvaient, passant à travers la porte de bois et la délogeant de ses gonds comme si de rien n’était. Ce fut sous le clair de lune funeste qui dictait désormais les lois en ces lieux qu’il acheva sa transformation, ses hurlements se muant peu à peu en une jubilation qui semblait le soulager de tout ce qu’il avait enduré depuis le commencement de ce jeu du Diable qui, heure après heure, jour après jour, prenait une tournure de plus en plus tragique.
"Finalement !" hurla-il alors qu’il contemplait l’infâme créature qu’il était devenu. "N'en déplaise à Demigra, son petit jeu a enfin tourné en mon avantage. Ce corps humain, fragile et usé, n'était pas digne de ma monstruosité. Merci, Lou... C'est bien mieux ainsi."
Sa musculature colossale ne perdit pas de temps pour se retourner vers la proie la plus proche de lui, ses prunelles dorées le figeant sur place, trop intimidé pour faire le moindre mouvement dans un premier temps. S’enfuir, ou se battre ? La seule arme que le saiyan devenu terrien portait sur lui — un couteau de boucher bien aiguisé — ne sera probablement pas en mesure de venir à bout de la robustesse naturelle d’un loup-garou, mais elle restait le seul moyen de défense qui était immédiatement à sa portée. Tenter l’impossible n’était cependant pas dans ses plans.
Ses jambes purent enfin se mouvoir et il recula d’un pas assuré, prêt à bloquer l’accès au sous-sol alors que Garou continuait de le dévorer du regard, ses babines retroussées en une allègre sordide qui s’immisça jusque dans ses entrailles, lui arrachant un bref sursaut. Tout comme sa congénère à l’allure déséquilibrée, "Garou" paraissait euphorique à la pensée de pouvoir ainsi chasser, traquer, meurtrir, tuer ; le tout sans aucun remord, jouissant pleinement de la montée d’adrénaline que sa récente métamorphose lui conférait, semblant même faire abstraction de son bras manquant malgré le déséquilibre créeait dans chacun de ses mouvements.
"Ce puissant corps n'est pas parfait, vois-tu... Il me crie de te lacérer la gorge pour en avaler goulûment le sang. Aller à l'encontre de cette pulsion n'est pas très bon pour moi, tu comprends..."
Son discours fut interrompu par un instant de silence, insondable, durant lequel le pacifiste se prépara à tous les scénarios que son esprit n’avait eu de cesse de projeter depuis ces dernières heures.
"Mais sois rassuré" reprit finalement le chasseur, "rien au monde ne pourra m'enlever ma fierté, et celle-ci n'a qu'une seule raison d'être en ce lieu : éventrer le démon qui me prend pour son jouet. Je te dois bien ça, p'tit gars... Alors... Tâche de rester bien sage pour cette nuit... Bientôt ton malfaiteur ne sera plus."
Ce fut juste après cette étrange déclaration que sa silhouette monstrueuse se détourna, comme entrainée par l’épouvantable odeur de sang qui provenait du centre du bourg, laissant son interlocuteur stupéfait sous la clarté blafarde de la lune. Le disciple de Vegeta resta un instant à contempler ses pensées, immobile, avant de se résoudre à entamer la dernière descente vers le laboratoire avant l’échéance, avant que le jour ne se lève enfin pour faire disparaitre ce monde de ténèbres dans lequel il se sentait bien seul — la nuit était à peine tombée qu’elle s’annonçait déjà interminable.
* * *
Alors qu’il descendait les marches une à une, il repensa aux propos que lui avait tenu celui qui tenait autant du bon que de la brute. Son arrogance était telle que même à l’état de bête en proie à ses instincts les plus meurtriers, il demeurait persuadé qu’il était possible de détrôner les dieux… En étaient-ils capables ? Prétendre pouvoir ne serait-ce que les défier était perdu d’avance : Cabba avait appris à ses dépens que contrarier de telles entités ne pouvait mener qu’à une seule certitude : la désintégration absolue de toute existence. Et si Demigra et ses apôtres prenaient tant de plaisir à se délecter de leur lente agonie au gré de leurs caprices plutôt qu’à mettre immédiatement un terme à leurs misérables vies, il y avait une raison de penser que la cruauté de leurs actes — confiner douze existences provenant d’univers et de temporalités différentes pour les regarder s’entre-tuer — était justifiée par de quelconques motivations. Mais quelles étaient-elles, en réalité ?
Une fois le loquet fermé et les marches descendues, sa première décision fut de subvenir à la faim qui côtoyait l’appréhension dans son estomac depuis qu’il s’était vu forcé de participer à cette divine comédie ; il s’empressa donc de démarrer un feu avec les restes de bois qu’il avait récupéré quelques heures plus tôt. Aussitôt l’allumette craquée en un bruit sec, quelques étincelles dansèrent devant ses yeux avant de s’engouffrer entre les branchages et de les enflammer, lui assurant une source de chaleur durable. Le morceau de viande et les champignons furent découpés puis enfilés sur des brindilles et maintenus au-dessus des flammes le temps nécessaire à ce que leur chair soit cuite. Ses mains portèrent lentement la nourriture à sa bouche : un goût terreux envahit sa langue alors qu’il prenait le temps de se repaitre du premier et seul repas qui s’était autorisé à prendre ces derniers jours, bientôt rejoint par une forte amertume à la pensée de tous ces récents évènements dont les souvenirs repassaient en boucle dès que ses paupières étaient closes.
"Demain est un autre jour..."
Tant qu’il restait à l’abri, il était en mesure de se défendre contre ses ennemis. Mais combien étaient-ils encore vivants ? Sans compter son alter ego dans ce jeu pervers, qu’il se devait de protéger de la mort par fraternité, mais ce dernier allait être bien plus compliqué à sauver que prévu… Car s’il venait à arriver malheur à lui ou à sa nouvelle amante, le sadalien pressentait que la seconde moitié de cette liaison maudite serait immédiatement vouée à un malheur plus grand encore — encore une théorie qu’il lui était impossible de vérifier pour le moment.
Toute la tension accumulée dans ses muscles disparut peu à peu pour laisser place à la fatigue que son corps réclamait tant. Cette situation n’était en rien très différente de tous les tours de gardes qu’il avait dû accomplir en milieu hostile, le défenseur d’élite pouvant en général se contenter d’un cycle de sommeil relativement court. Mais avec cet organisme de terrien, il n’était pas certain que ses besoins soient les mêmes : il décida cependant de s’accorder une trêve afin de ne pas devenir complètement fou, s'enfermant dans cette armure idéologique au sein de laquelle demeurait enfoui ce qui était le plus important à ses yeux.
Il repensa à Scalio, à la démence qui devait le saisir en ce moment-même sans qu’il ne puisse faire quoi que ce soit pour apaiser le mal qui le consumait, à cet éloignement qui le désespérait profondément. Il repensa à la situation sur Terre, à l’explosion de la bombe, à la Capsule Corporation en ruines, aux Combattants de la Liberté et a la résistance qu’ils menaient depuis toutes ces années. Il repensa à Sadala et son anéantissement sans aucune forme de retour en arrière possible, à son peuple qu’il n’avait pas pu sauver à temps. Il repensa à son mentor, perdu quelque part dans l’espace et le temps, qui avait tant de réponses à ses questions.
Il se demanda si toutes ces épreuves n’étaient pas une sanction de la part des dieux pour avoir osé braver les frontières du Néant là où il aurait dû y rester…
Tout ce qu'il voulait était pouvoir protéger ceux qui étaient cher à son cœur.
Dernière édition par Cabba le Jeu 23 Juil 2020 - 17:54, édité 1 fois |
Age : 27 Date d'inscription : 30/01/2018 Nombre de messages : 231 Bon ou mauvais ? : Je défendrais ceux qui en ont besoin. Zénies : 1600 Rang : - TechniquesTechniques illimitées : Distorsion Kick / Gravity Break / Garrick CannonTechniques 3/combat : Dimensional Impulse / Energy ShieldTechniques 1/combat : Big Bang Cannon
| Sujet: Re: [EVENT] Maison de Scalio Dim 8 Sep 2019 - 16:40 En vérité, Cabba n’avait pas réussi à se tenir à la lueur d'espoir d’ordinaire bien présente dans son âme, celle qui lui avait permis jusqu’ici de ne pas se laisser totalement sombrer malgré le sort qui persistait à s'acharner sur son existence. Trouver un sommeil paisible alors qu'il savait son ami en danger lui avait été impossible et les seuls instants de quiétude que son esprit agité par l'angoisse s'était résigné à lui offrir, au bout de longues heures passées à débattre avec ses peurs les plus intimes, ne lui avaient pas permis de récupérer toutes ses forces. Le visage de son subordonné, tordu par une démence cruelle et un écœurement viscéral, revenait sans cesse persister contre sa rétine dès qu'il avait le malheur de s'assoupir ne serait-ce que plus de quelques minutes. Ses traits se voyaient déformés encore et encore dans son esprit, défigurés par la souffrance, perpétuellement figés dans un état de difformité qui le dépossédait peu à peu de ce qui faisait de lui l'homme qu'il était ; au cours de ces hallucinations cauchemardesques qu’il endurait dans un état de fièvre accablant, il se voyait s’enfoncer toujours plus loin dans les ténèbres pour tenter de le rattraper et de le rappeler à la raison, de le rappeler à lui — mais ses efforts restaient vains quoiqu'il fasse.
Un sursaut lui fit reprendre conscience alors que sa tête pesait sous le coup de l'épuisement. Un bruit sourd bourdonna dans sa tête, avant de disparaitre à mesure que son corps se remettait en état de marche. La douce lueur des flammes frémit à travers ses paupières à peine ouvertes tandis qu'il peinait à remettre de l’ordre dans sa perception. Le jour s’était-il levé ? Depuis combien de temps ? Il ne savait même plus s'il s'était écoulé toute une nuit, quelques heures, ou même quelques minutes tant l’affliction qui le bouleversait l’avait maintenu sur les nerfs, rendant impossible toute tentative de repos en bonne et due forme. Mais il allait devoir faire avec.
Il étira tous ses muscles engourdis, lentement, avant de prendre ses précautions habituelles : dissimuler les ressources les plus précieuses, éteindre le feu, ne prendre sur lui que le minimum nécessaire — la boite d'allumettes, une fiole de soin, une bouteille d'alcool, la canne à pêche et le couteau de boucher ; le tout solidement enveloppé dans le carré en tissu qui lui servait à transporter ce qu'il avait l'opportunité de ramasser durant ses explorations. Aujourd'hui encore, il allait lui falloir partir à la conquête de ce maudit hameau et des secrets qu'il recelait ; plus le temps passait, plus il s'était résolu à prendre part au jeu du Diable et à tirer parti des fruits de sa générosité. Puisque le Malin tenait tant à se divertir au point de pimenter lui-même la situation ; voilà qu'il allait être servi.
Prudent, il s’assura que le battant de bois menant au laboratoire secret était bien bloqué et caché sous le lit, avant de passer le pas de la porte précédemment détruite par un de ses camarades d’infortune transformé en monstre sanguinaire. Ses pas foulèrent les pavés du village recouverts de sang et sa silhouette fugace bondit dans l'ombre portée de la maison dans laquelle il avait fait quelques réserves un jour plus tôt. Il espérait y trouver plus de vivres pour garantir sa survie, mais aussi un moyen de raisonner une bonne fois pour toutes son partenaire de Sadala. |